• Physique : Les gens disent de lui qu’il y a quelque chose de mélancolique dans son regard. Ils n’ont pas tout à fait tort. A le voir comme ça, on peut sans mal sentir le côté torturé qui semble être comme une seconde peau. Son passé tragique – dont peu de personnes connaissent – s’inscrit dans chaque pli de son visage. Un abandon… une expérience traumatisante avec un père adoptif violent… et pour finir la perte d’un être cher. Non. La vie ne l’aura décidément pas épargné. Et pourtant, on peut lire dans ses yeux toute la détermination à ne pas baisser les bras. A ne jamais se décourager. Une force qui transparait par moment sur ce visage, empli de douceur – et de gravité. Ces deux dernières ne laissant guère indifférents. En réfléchissant bien, c’est ce qui fait son charme non ? Toujours très classe dans son attitude comme dans ses tenues. En même temps lorsqu’on travaille au FBI, on se doit d’adopter une tenue correcte, vous ne pensez-pas ? En revanche, il peut tout aussi bien se vêtir d’une manière plus décontracté… mais toujours à l’image de ce qu’il est réellement.

• Caractère : On ne peut pas dire que Rendall soit un mauvais garçon, mais on ne peut pas dire qu'il soit véritablement mauvais. Il suffit de bien le connaître pour savoir qu'il est en réalité. Encore faut-il parvenir à percer le mystère qui l'entoure, parce qu'il n'a pas pour habitude de se livrer beaucoup. Il a toujours en lui ce petit côté mystérieux - et ne semble pas prêt à s'en débarrasser de sitôt. Loin d'être un solitaire pur et dur, il apprécie la présence des autres autour de lui. S'il a parfois du mal à se confier, il a su - au fil du temps - trouver des gens en qui il pouvait avoir une entière confiance. Lesquels n'auront certainement pas manqué de remarquer son côté écorché. Il y a de quoi en même temps, quand on sait que dans son enfance son propre père le battait quelque fois - lorsqu'il lui arrivé d'avoir un peu trop bu (autrement dit souvent). De nature consciencieuse, il aura toujours tendance à rester après l'heure au bureau. C'est qu'il aime sentir qu'il a fait son travail de la journée avant de la quitter. Même si cela était souvent au dépend de sa vie de famille - sa femme le lui ayant d'ailleurs reproché. Aujourd'hui encore, après la mort de cette dernière, il se reproche de n'avoir pas été plus présent.

• Mon passé avant de prendre l'avion : 22 février 1977. Un hiver glacial s’était abattu sur la ville cette nuit-là. Un des pires hivers de la décennie. Le pire, c’était tous ces pauvres gens qui n’avaient pas un endroit à s’abriter. Parmi eux, une jeune femme d’une vingtaine d’année. Et enceinte de neuf mois. Elle s’était retrouvée à la rue dès qu’elle avait appris sa grossesse – ses parents l’ayant foutu purement et simplement à la porte. Quant au père ? N’en parlons même pas. Lui qui a toujours clamé – haut et fort – que cet enfant n’était pas son affaire. Elle avait beau essayé de parler à ses parents pour qu’il la reprenne, en vain. Elle avait donc pris la décision de quitter son petit patelin natal pour rejoindre New York. Elle n’y connaissait personne. Ce n’était certes, pas un problème. Le plus important pour elle, était de se trouver un travail – et vite. Mais comment en trouver un quand on attend un enfant ? Elle avait d’ailleurs essayé pas mal de refus à cause de ce seul fait. Elle avait fini par en dénicher un à force de détermination. Un gars rencontré au coin d’une rue lui avait proposé un poste de vendeuse soi-disant. Elle avait pu trouver un logement. L’essentiel était assuré comme elle le pensait réellement. Seulement quelques mois plus tard, la boutique ayant fait faillite – et n’ayant plus de quoi payé son loyer – elle s’était de nouveau retrouvée à la rue. Elle était alors enceinte de cinq mois. Pour ne pas rester sous les ponts, elle s’était débrouillée comme elle le pouvait – allant même jusqu’à squatter de vieux immeubles désaffectés. Au moins, elle avait eu un toit sur la tête. Et puis, elle avait aussi pu compter sur quelques autres démunis pour l’épauler. Sans cela, elle n’aurait certainement pas pu s’en sortir. Même si pour cela, ils devaient avoir recours au vol. Comment auraient-ils pu faire en même temps ? Ils n’avaient pas un rond sur eux – et personne ne voulait d’eux pour travailler. Et comme, elle ne voulait pas à avoir recours aux associations – ayant assez de fierté – elle n’avait pas hésité une seconde. Leur affaire avait duré quelques mois avant que la vie de la jeune femme prenne une tournure des plus dramatiques. Venant en effet de donner naissance à son enfant, elle n’avait pas eu d’autre choix que de le déposer dans la boite à bébé d'un hôpital de Brooklyn. Un déchirement pour la jeune mère, mais elle avait surtout pensé à son fils. Quel avenir aurait-il pu avoir si elle avait décidé de le garder ? Aucun. Elle le savait bien...

Les années ont passées. L’enfant a depuis été adopté par une famille catholique de l’est de Brooklyn. Sa mère biologique avait pensé qu’en l’abandonnant, elle le destinait à une vie meilleure. Il n’en était rien hélas. Il ne fut pas malheureux pour autant. Enfin du moins les premières années. Mais disons que depuis tout petit, il a toujours senti comme un manque en lui. Une présence invisible mais dont il ne parvenait – néanmoins – pas à s’approcher. Il y avait des moments où il se sentait atrocement seul… à l’école… comme chez lui. Et les choses ont empirées depuis que sa mère adoptive mourut. Il avait onze ans. C’est à ce moment là que les choses prirent une tournure dramatiques pour lui – comme pour sa jeune sœur, née deux années après son adoption. Noyé par le chagrin d’avoir perdu sa femme, le père ne s’occupait plus guère de ses enfants – et ayant perdu son travail, il passait le plus clair de son temps dans le bar de leur quartier. Lorsqu’il rentrait à la maison, c’était bien évidemment ivre. Et il y avait intérêt que tout soit bien en ordre, sinon il ne se gênait pas de leur donner une bonne correction. Chose qui arrivait assez souvent malheureusement. Il se braqua très vite contre l’autorité de son père. Avec le temps, il avait fini par ne plus le supporter. Leur calvaire avait duré en tout trois ans avant que Randall ne songe à quitter le domicile. Seulement, il ne pouvait pas laisser sa sœur toute seule. Il la prit donc avec lui et c’est ensemble qu’ils partirent s’installer chez un oncle. A partir de là, tout s’était arrangé pour eux.

• Vie après le crash : Comme pour ces autres compagnons d’infortune, les débuts sur l’île ne furent guère faciles. Il faisait partie de ceux et celles se trouvant dans la deuxième partie de l’avion. L’un des seuls à avoir survécut au crash. S’il s’est laissé parfois allé au découragement – il aurait pu après tout ce qu’il a déjà vécu dans le passé – il n’en a rien laissé paraître. Au contraire. Et puis selon lui, se plaindre ne sert strictement à rien. Ce n’est pas en ressassant les cesses qu’on peut avancer. Une des leçons qui l’aura appris de la vie. Et puis pour sa fille – qui l’accompagnait – il se devait d’être fort. Mais bon de toute manière, il y avait bien trop de choses à faire que de se plaindre. Comme organiser la survie. La chose la plus essentielles et à laquelle il prit part le plus naturellement du monde. Par ailleurs, il s'habitua vite à la vie sur l'île. Si bien qu'au bout d'un peu plus de trois ans, il avait le sentiment d'être comme chez lui. Un nouveau départ? Peut-être bien en y réfléchissant. Même s'il garde toujours l'espoir de pouvoir retrouver les siens un jour... et sa vie. S'il a pu trouver sa place parmi le reste des rescapés, il n'en demeure pas moins mystérieux pour ces derniers. Il est évident qu'il leur cache des choses... et qu'il n'a certainement pas l'intention de révéler à quiconque. Du moins pour l'instant.