Alizée est allongée sur la plage, à se dorer au soleil, le plus tranquillement du monde. Il fait beau & tout est calme, jusqu'à ce qu'un cri d'enfant retentisse. Oui, en grand cri d'enfant, qui, très rapidement, se transforme en gémissement, avant de finir par devenir un véritable pleur.

Alizée était allongée sur la plage, à se dorer au soleil, le plus tranquillement du monde. Il faisait beau & tout était calme, jusqu'à ce qu'un cri d'enfant retentisse. Oui, en grand cri d'enfant, qui, très rapidement, se transforma en gémissement, avant de finir par devenir un véritable pleur. Au bout de quelques minutes, elle leva les yeux du livre qu'elle était en train de lire. C'était un vieil Antigone, d'un certains écrivain qu'on nommait Annouil. Antigone, la fameuse histoire... La petite imparfaite qui va mourir parce qu'elle décide de jouer la rebelle. Ça, ça faisait vraiment fantasmer Alizée ; elle aussi elle aurait voulu mourir en défendant humblement une cause ! A cause de ça, elle s'était crashée sur une foutue île, au beau milieu du Pacifique ; si c'était pas malheureux quand même...
Perdue dans ses rêveries, la jeune femme ne réalisa pas immédiatement que depuis tout à l'heure, les gémissements n'avaient cessés. Bien trop occupée à reluquer la page de garde du vieux livre sur lequel le temps avait laissé des traces, elle retrouva finalement ses esprits après avoir réalisé que ça faisait maintenant une bonne poignée de minutes qu'elle ne faisait rien, alors que non loin d'elle, un pauvre enfant hurlait de douleur, de tristesse ou peut-être même d'autre chose. Quoi qu'il en soit, peu importait la raison des cris, elle n'avait pas eu le reflex de se lever et d'aller voir ; quel piètre survivant elle faisait !
Alors, remarquant son erreur, elle jeta de furtifs regards autour d'elle. Rien pourtant. Le calme était revenu. Se laissant aller dans un soupir, elle perdit une nouvelle fois ses pensés, laissant simultanément son regard vagabonder entre les nuages. Il faisait beau, comme d'habitude. Mais voilà, contrairement à certains, Alizée ne se plaignait pas de la chaleur ; c'était pas à Ottawa qu'ils risquaient d'avoir un magnifique soleil comme ils avaient la chance d'en avoir ici ! Alors oui finalement, peut-être que cette île n'avait pas que des mauvais côtés... Mais voilà qu'une nouvelle fois, quelque chose la tira de ses rêves pour la ramener sur le sable chaud. Quelque chose ? Plutôt quelqu'un ! En effet, les pleurs venaient à nouveau de reprendre. Alizée posa donc son livre pour la dernière fois, jugeant que le chagrin d'un enfant était assez important pour qu'elle abandonne sa fantastique épopée en mer. Elle se leva, frotta ses jambes pour enlever le sable qui n'était pas tombé de lui-même et avisa un buisson. Une petite fille était cachée derrière. Alizée bredouilla un vague :

- Qu'est-ce que tu fais ici ?
La gamine n'était pas très âgée, les cheveux blonds, d'une blondeur surprenante qui laissa Alizée en admiration. Elle aurait pu être un ange ou une apparition si la jeune femme ne s'était pas rappelée l'avoir déjà vue près des grottes.