(#) Sujet: (caelan) caution : beware of falling coconuts. Sam 13 Fév - 23:14
caution : beware of falling coconuts
caelan & amaël
j'ai beau me plaindre à longueur de temps d'avoir perdu le bon confort de la vie moderne, j'avoue en toute honnêteté que ce n'est pas si pire lorsqu'on a la possibilité de pouvoir glander aussi longtemps sur la plage. probablement la seule chose positive que possède cet endroit hostile. techniquement il est vrai que je devrais bouger ma carcasse pour aider les autres du campement, remplir ma part du marché, pourtant un des avantages à faire partie des sigma, c'est qu'on a assez tendance à vous foutre la paix. un choix que je ne regrette absolument pas pour le coup. allongé tranquillement sur le sable blanc de la plage, les bras croisés derrière ma tête, j'admire le ciel l'air pensif. il faudrait vraiment que je m'active et fasse quelque chose, car cela serait vraiment bête qu'au final mes tendances laxistes finissent par me retomber sur la tête à un moment donné. bien que je suis conscient d'être une potentielle menace pour le bien être d'autrui, je sais également que je ne suis pas le seul à l'être ici, et qu'il faut que je me méfie tout aussi bien des autres clans que du mien. le seul problème, c'est que je ne suis honnêtement pas très utile. même en y pensant, je n'arrive pas à trouver en quoi je pourrais me trouver utile, si ce n'est tenir compagnie aux personnes solitaires. si seulement cela pouvait être un boulot à proprement parlé, je l'aurais adopté depuis déjà un moment. « ce qu'il fait chaud aujourd'hui. » je ne m'adresse à personne en particulier, à vrai dire, j'ai l'habitude de parler dans le vide : à force d'être seul, on finit par se tenir soi-même compagnie, et si on pourrait trouver ça bizarre, ça ne me choque absolument pas. le soleil se trouve être réellement agressif aujourd'hui. je pourrais très bien retirer mes vêtements et laisser l'océan se charger de me rafraîchir, or déjà l'eau ne m'aspire guère confiance, et en plus c'est bien connu que le soleil tape d'avantage sur les surfaces liquides, ce qui ne ferait que m'exposer d'avantage. finalement, je ne me retrouve qu'avec une seule option : m'abriter sous ce vieux palmier. le vent y circule d'avantage, et pendant l'espace d'une seconde, je m'assoupirais presque alors que je dépose ma tête contre la surface de l'arbre. or je n'ai même pas besoin de chercher mon sommeil puisqu'une noix de coco m'aide gentiment à procrastiner d'avantage et à ne rien foutre.
Allongée sur le sable chaud de la plage, les yeux fermés, je profite d’une belle après-midi de tranquillité en faisant une petite sieste bien méritée, ou pas (mais ça ce n’est qu’un détail). Du moins c’est ce que je pense jusqu’à ce qu’un bruit sourd vienne me faire sursauter. Bondissant sur mes pieds, prête à partir en courant pour sauver ma vie, je reste immobile un instant à guetter d’un œil vif un possible danger. Mais rien ne se passe, personne n’apparaît. Étais-ce un rêve ? Intriguée, je ne peux m’empêcher de quitter mon spot pour aller mener ma petite enquête. Je me sens un peu comme Sherlock Holmes, à chercher des indices sur ce qui aurait bien pu faire ce bruit étrange. Un sourire m’effleure à cette idée mais il s’évanouit bien vite quand devant moi, je remarque un jeune homme allongé par terre. Qu’est-ce qu’il peut bien faire là ? Pourquoi dort-il en plein soleil ? Je balaye les alentours du regard et me rapproche, hésitante, pour vérifier son pouls. Mon geste reste cependant en suspens quand mes yeux se posent sur une grosse noix de coco qui gît au sol à côté du corps inanimé. Je me souviens soudain de ce fait idiot et pourtant réel que j’avais appris à l’école : il y a plus de morts par chute de noix de coco que par attaque de requin. Mon cœur manque un battement quand je réalise qu’il n’est sûrement pas en train de dormir mais qu’il n’est sûrement plus de ce monde. Le souffle court, prise d’une bouffée d’angoisse, je me jette sur lui sans réfléchir et l’attrape par les deux bras pour le traîner, du mieux que je peux, sur la plage. Je ne sais pas vraiment ce qu’il me passe par la tête mais la peur que quelqu’un pense que je suis responsable de sa mort me stresse tellement qu’il faut que je fasse quelque chose : que je me débarrasse de son corps. Le meilleur moyen ? Le jeter à l’eau pour que le courant l’emporte au loin et que les poissons en fassent un festin. Mais, parce qu’il y a toujours un mais pour venir contrecarrer vos plans, il y a un petit souci. Terrifiée par l’eau, il me faut au moins un ou deux jours pour me préparer psychologiquement à l’approcher et à mettre les pieds dedans. Or, cette préparation si nécessaire à mes yeux, je n’avais pas jugé bon de la faire avant de partir puisque l’intention d’aller faire trempette du bout des orteils ne m’avait pas effleuré. Emettant des gémissements et sautillant sur place en secouant les mains pour trouver une idée, je décide de prendre sur moi et finis par le faire rouler en direction de l’océan. Les vagues qui balayent la plage et viennent s’attaquer à mes pieds m’arrachent de petits cris aigus. Avec un coup de pied, je force le cadavre à se retourner face dans l’eau, histoire de ne pas être hantée par son visage le restant de mes jours. « Tu peux le faire Caelan, tu peux le faire ! » Du peu de force qui habite mes bras frêles, je pousse le corps un peu plus dans l’eau, espérant de tout cœur que les vagues l’emportent le plus loin possible de moi.