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Ezequiel Singleton-Colt
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Message(#) Sujet: Before the dawn heals us (tybalt) Before the dawn heals us (tybalt) EmptyLun 31 Aoû - 15:08

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I could love you violently, if I let myself. And I could. But I am too tired, too noble, in a perverse way. It sickens me . Invitation qui traine depuis des semaines, se promène sur chaque meuble de la maison. Salon et vogue à la cuisine, s’enfuit malicieusement à la chambre. Papier que l’on déplace sans savoir quoi en faire. Le garder ou le jeter. Dans le doute, il traine sur un coin de table, manque de brûler au contact des plaques. Carton pour une soirée, pour ces gala de charité, pour ces lieux emplis d’hypocrisie où se trainent les plus ignobles de toute la ville. Une nécessité. Un regard charmant auprès d’Ophélia. « S’il te plait ? » Elle se moque la belle, détourne le regard et claque une bise malicieuse. « J’ai une conférence à Paris… pauvre de toi Ezequiel, condamné à vider les caves, amène ton charmant garçon… » Desespoir qui traine au fond de la gorge. Il ne peut pas y aller seul, il ne pourra pas retenir ses mots, ne pourra pas s’empêcher de vouloir qu’ils s’étranglent tous avec leur suffisance. Jouer. Prétendre. Porter un joli masque. Ils savaient… tous les deux. Voguer parmi la plèbe, être les charmants, le couple superbe qui emportait une bouteille de champagne et finissait sur les toits. Epoque envolée. Mariage en miettes. Ne reste que l’amitié et une demande piétinée. Un poignet qu’il attrape. Ophelia qui se retourne. « Tu crois qu’il accepterait de venir ? » La question jetée. Vers elle, toujours qu’il revient pour ses battements infernaux, elle qui sait être de bon conseil. Elle qui ne craint pas de le blesser en lui crachant la vérité. « En tant qu’ami… connaissance. Si tu veux le présenter comme tien, c’est perdu d’avance » Ophelia et sa capacité à creuser l’âme, à savoir ce qu’il se passe à l’intérieur, à démêler les pensées. Il baisse les épaules Grey, déçu de la réponse, anéanti par la vérité. « Si il reconnaît votre couple, je te cède la maison à Paris… si il perd, j’obtiens les droits sur celle de Milan » Main tendues, effleurées. Marché conclu.

Les boutiques qu’il observe du coin de l’œil, de quelques unes plaisantes, elles qui ont sa préférence. Un costume qu’il cherche, pour Tybalt. Les enseignes superbes qui crachent les nombres effrayants. Trop de zéros accolés. D’un bleu de minuit qu’il choisit, les mesures connues, notées. Pour de trop de nuit à observer l’Endormi, à dessiner et conserver la silhouette dans des carnets. Mesures connues par cœur. Il rentre tôt, satisfait, un peu craintif aussi.

Assis au canapé. Le dos tourné alors que la porte s’ouvre et laisse passer une silhouette connue. Du temps qu’il lui laisse, quelques secondes à peine pour rejoindre le salon et la voix s’élève. De velours. Diable enchanteur. « Tu m’accompagnes ce soir ? » Ce soir… à l’espoir que Tybalt ait aperçu l’invitation trainant dans la maison depuis des semaines. « J’ai pris le soin de t’acheter un costume… les quelques rares pièces que tu possèdes n’étaient pas… envisageables » Le tissu déposé dans la chambre, sur le lit. Toujours assis, à ne pas le regarder, à ne pas affronter la tempête qu’il sent rugir. « Je sais, c’est traitre. Tu peux dire non… mais j’aimerais que tu m’accompagnes » Insistance des mots, d’une volonté à ce qu’il soit à ses côtés. Pas uniquement afin de tromper l’ennui, non, pour le présenter, pour le clamer comme étant sien. Une idée dangereuse. Une relation encore instable. Et ces mots qui sont encore imprimés à la caboche. Le défi d’une demande, d’un mariage évoqué. Stupidité. Il ne devrait pas Grey, prendre tout comme acquis. Croire que chacun ressent aussi violemment que lui. De quelques mouvements secs, il est débout, au centre de la pièce. Chemise pas tout à fait boutonnée, cravate trônant lachement de chaque côté. Armure qui n’est pas en place. « Tu n’as pas de raison d’avoir peur, personne ne te mangera » Amusement d’un rappel constant à quelques contes enfantins. Sourire décoché sur les lippes rieuses. « Le costume est dans la chambre, et si tu ne veux pas venir… sache que j’irai me trouver un autre compagnon nocturne » A la jalousie qu’il provoque, cherche dans les bleus. Juste un jeu. Il n’est pas à tromper, à pouvoir en voir un autre. Incapable. Le cœur pour un seul mais la séduction toujours présente. A jouer des regard. Sournois tentateur.


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Message(#) Sujet: Re: Before the dawn heals us (tybalt) Before the dawn heals us (tybalt) EmptyMer 9 Sep - 2:17

1004 mots
Les semaines passent. Débandade du temps. Enveloppe tenue entre des mains curieuses. Tu retournes le carton dans un haussement de sourcil inquisiteur. Tu ne comptes plus le nombre de fois où les bleues se sont innocemment posées sur ce morceau de papier rectangulaire. Tu ne comptes plus le nombre de fois où tu as été tenté de le jeter à la poubelle avant de te rappeler que cette note était adressée à ton amant et non à ta petite personne. Les céruléennes parcourent le papier, suivent la courbe des manuscrites, alors que tu prends appui sur un des comptoirs de la cuisine — Nous vous annonçons que vous êtes cordialement invité au gala de bienfaisance que nous avons organisé en faveur des malades atteints de la leucémie [...] Tu secoues légèrement la tête à la lecture de la première ligne. Ça commence bien. Bienfaisance. Un terme employé à la place de son synonyme le plus populaire pour ne pas blesser les personnes qui seront les receveurs de cette générosité hypocrite. Un terme employé pour jouer avec les apparences, parer un événement qui permet aux grands de ce monde de se donner une belle image aux yeux de la population, de laver leur conscience de cette avarice qui les consume jour après jour ou de comparer leurs richesses. Tu poursuis ta lecture avant de rire jaune. Cruelle ironie que de convier une personne qui a survécu à la maladie à donner son argent pour soutenir la lutte. Tu jettes un nouveau regard sur le carton, sur cette invitation qui ne te concerne pas, ne concerne pas les gens de ta classe. Tu jettes un nouveau regard sur Grey qui est en train de lire dans le salon alors que tu laisses tomber le papier dans la poubelle...

Deux jours plus tard et la demande tant redoutée est prononcée dans un ton de velours. Sournois tentateur qui use de ses charmes pour que tu acceptes. Tu entres dans le salon en commençant à déboutonner les boutons de ton trench-coat sans prendre la peine de lui répondre. Tu attends des arguments qui pourraient te donner envie de te mêler à ces gens, de passer quelques heures en leur désagréable compagnie. Tu attends des arguments qui te pousseraient à prendre sur toi pour supporter ces femmes et leurs messes basses ainsi que ces hommes et leurs prouesses. Tu serres les dents à la mention du costume acheté, à la mention de ce coup bas qui force la main, qui pourrait bien te pousser à accepter selon le nombre de zéro qui a été déboursé. Tu connais le bon goût de ton amant, son amour pour la gastronomie, la musique et les vêtements de luxe. Tu connais le montant exact de son compte en banque depuis le jour où tu as accepté de le débarrasser de sa paperasserie et tu sais très bien ce que tout ça représente pour lui. Rien. « Combien...? » Tu commences mais les mots te coupent, insistent, rongent doucement la volonté, et tu te mures de nouveau dans le silence pour ne pas avoir à lui répondre tout de suite. Carcasse qui se lève du canapé, qui se place au centre de la pièce. Tu la contemples un instant, cette carcasse aimée, adorée. Tu laisses les bleues vagabonder à leur guise sur sa peau hâlée, sur sa bouche aux courbes tentatrices que tu as terriblement envie de baiser. Douce dépendance qui te pousse à te repaître de son corps, encore et encore, à te comporter comme un animal, un cannibale. De longues secondes passent sans que tu ne cherches à prendre la parole alors il te lance une pique. Une pique pour provoquer une réaction, obtenir une réponse. Un rire nerveux résonne dans le salon avant que tu ne répondes. « Les gens qui peuplent ces événements vivent peut-être au-dessus des autres grâce à leur argent et à leur statut mais ce ne sont pas des oiseaux de proie pour autant. Ce ne sont que des moineaux ridicules qui chantent et se pavanent dans une cage dorée. Ils sont aveugles aux dangers du monde et à sa misère. Je suis sûr que certains ignorent totalement que des hommes comme moi préfèrent louer leur costume plutôt que de dépenser une fortune dans un vêtement qui sera porté une seule et unique fois. » Les céruléennes harponnent les ambres avec insistance, joueuses. Tu aimes le mordre par tes mots, par tes paroles acerbes. Tu aimes ses douces vengeances, celles qui se passent sous vos draps ou sous la douche tant que c'est dans ses bras. Tu imagines volontiers la prochaine quand le cœur se serre au poison contenu dans sa menace. Un autre compagnon nocturne ? Panique qui cravache les émotions, supprime la belle assurance. Tu plonges tes mains dans les poches de ton pantalon, à la recherche de ton paquet de clopes, sans le trouver, alors tu hausses les épaules, mine de rien, comme si ce geste avait été volontaire et non une pulsion induite par le stress. « Et bien vas-y, ça tombe bien, je ne voulais pas y aller. Je ne me serai pas senti à ma place là-bas et puis, je crois avoir suffisamment donné pour lutter contre la leucémie... » Rappel amer de la moelle généreusement donnée. Tu contournes le canapé pour rejoindre le couloir qui mène à la chambre. Tu ne sais pas exactement pourquoi tu tiens tant à aller là où trône le fameux costume acheté par Grey mais tu as le sentiment que le doux claquement de la porte dans ton dos te conférera une certaine tranquillité, tranquillité que tu sais illusoire, éphémère. Tu sais que Grey viendra te rejoindre, à un moment ou à un autre. Tu le sais car c'est ce qu'il a toujours fait depuis tout le temps que vous vous connaissez...


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Message(#) Sujet: Re: Before the dawn heals us (tybalt) Before the dawn heals us (tybalt) EmptyMer 9 Sep - 17:45

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I could love you violently, if I let myself. And I could. But I am too tired, too noble, in a perverse way. It sickens me . « Combien » Quelle étrange question, il ne sait pas, ne s’en souvient pas, n’en à pas connaissance. Des zéros alignés. Une carte vissée et au-revoir. A ne pas se soucier de l’argent, du prix des choses, à ne souhaiter que le meilleur. Ils pensent tous qu’il n’y a que les zéros qu’il connaît, qu’il est incapable de trainer sa carcasse dans d’autres lieux, d’autres rues, qu’il répugne à acheter si trois zéros au minimum ne se suivent pas. Ridicule pensée. « Peu importe le prix, l’important c’est qu’il soit fait pour toi »

Un sourire gagne les lippes, s’agrandit à mesure que Tybalt décoche sa hargne. Il sait tout ça. Que les soirées sont peuplées de charognards, de petits misérables venus cracher leur richesse, eux les rats empereurs de la ville. Il le sait pour les cotoyer depuis longtemps. Eux qui ont vécu dans la richesse toute leur vie, eux qui n’ont pas connaissance du monde d’en bas. La suie des petits. De tout ça, il connaît leurs pensées, leur répugnance. Et sont crachées les paroles qu’il retient. Est-ce que Tybalt croit qu’il est comme eux ? Les mots ricochent dans la pièce et plaisent. C’est toujours intéressant de voir Tybalt s’acharner pour une idée, défendre ses propos avec une haine contenue. Les mots qui mordent, assassinent. « Ils s’aveuglent volontairement. Ils trônent, petits empereurs misérables et se pavanent pour avoir acquis un Kandinsky… je sais tout ça, j’approuve tes mots, mais s’il te plait, viens avec moi » D’eux qu’il ne tolère pas. Le temps d’une soirée, de quelques politesses, des mots échangés et au-revoir. Ils sont tous là pour le paraître, tous présents pour cracher leur richesse. Incompréhension. Temps perdu. Grey n’y va que pour la moquerie. Un jeu. Se glisser furtif et laisser claquer la langue. Accuser et piétiner. C’est la seconde fois qu’il force une supplication. Un s’il te plait qu’il prononce rarement. Un effort. « C’est fascinant à étudier, une faune » Eux qu’il ne voit pas comme humains. Juste des animaux. Des paons à la roue fanée. « Tu crois encore que c’est mon milieu, que je suis né dans cet amas de faste… » L’enfance qu’il n’a jamais évoquée, tenue loin de potentielles questions. Une qu’il évitera encore pendant un moment. « Ces gens me fascinent, ils ont la tête vide. Vois la soirée comme un amusement, un entrainement pour aiguiser tes sarcasmes » Un pas en la direction de Tybalt. Rapprochement. Les doigts se faufile à la joue de l’hargneux. « Je veux voir ce caractère mordant au milieu de la foule »

Tic nerveux au coin des lèvres, au rappel de la maladie, de l’offrande. C’est une main au vide qu’il tend, le poignet qu’il n’attrape pas. Tybalt enfuit dans la chambre. La parole de trop qu’il a prononcé. Idiot ! C’est toujours comme ça : la provocation de trop, les mots qu’il ne pense pas. D’aucun qui ne pourrait remplacer Lui. Personne ! Eux qu’il regarde parfois, observe sans plus aucun gout, aucune envie pour ces carcasses juvéniles. Abandonnés. Il n’y a qu’une figure qui reste à ses pensées, occupe et mord toute la journée. Lui. La porte s’ouvre doucement, laisse apercevoir la silhouette contre la fenêtre. Grey songe un instant à rester contre la porte. A faire saigner la dispute plus longtemps. Lui qui s’amuse de tout. Des pas silencieux qu’il glisse jusqu’à la carcasse et y passe ses bras à la taille. Etau des sentiments. « Tu crois sincèrement que je regarde encore les autres ? » Tête nichée au cou. Un reproche qui vibre doucement contre la peau. « Ta jalousie se manifeste par la fuite, je pensais que tu étais le genre à sortir les poings… » Un sourire qui se glisse. Moqueur amoureux. Lui qui provoque, cherche la jalousie, les émotions et sentiments. « Une soirée… quelques heures et je te promets de fuir avant la fin » Au souvenir des bêtises avec Ophelia, de quelques cavalcades nocturnes, champagne en main et folie douce. Deux gamins. Les faits ne changeront pas avec Tybalt. Toujours cette attitude de bandit qu’il prend lors des soirées. Prince un instant et serpent le suivant. Grey se détache, recule de quelques pas et s’assoit sur le lit. A côté de l’offrande. Tissus royaux. « Mets ce costume… même si tu ne viens pas, je veux au moins savoir si les mesures sont justes » Diable enchanteur. « Et laisse-moi nouer la cravate »



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Message(#) Sujet: Re: Before the dawn heals us (tybalt) Before the dawn heals us (tybalt) EmptyJeu 17 Sep - 23:16

919 mots
Insistance de celui qui souhaite ta présence à ses côtés, de celui qui la réclame encore et encore, prononçant les mots que tu sais inaccoutumés. Un « s'il te plaît » lancé, jeté comme une énième tentative pour te faire comprendre à quel point cela est important pour lui mais tu ne dis rien. Tu ne dis rien à ce « s'il te plaît » qui ne suffit pas à te convaincre, à faire tomber la barrière des préjugés, à passer au-dessus de la belle offense que ton compagnon ne semble pas avoir remarqué. La fascination à étudier une faune. Un nouvel argument qui ne marche pas, qui tombe à plat. « Je ne suis pas particulièrement intéressé par la vie des mouches et autres bousiers. » Tu assènes en plongeant les mains dans les poches de ton pantalon. Or et diamants transformés en merde pour ces gens qui ne jurent que par ça depuis leur plus tendre enfance, pour ces gens qui ne parlent que de ça et qui ne jugent leurs interlocuteurs que selon le contenu de leurs comptes en banque — ce que tu es injustement en train de faire depuis le début de cette conversation absurde. La demande qui suit sonne comme un constat, un reproche auquel tu ne sais quoi répondre sans prendre le risque de blesser ton amant. Tu soupires en détournant rapidement le regard. « Je ne crois pas que tu es né dans cet amas de faste... » Tu marmonnes en retenant ta langue, cette langue qui ne demande qu'à être mauvaise depuis la découverte de ce costume acheté en douce, depuis ce manque de réponse au « combien ? » que tu as demandé. La fascination une nouvelle fois évoquée, pour ceux qui ont la tête vide, pour ceux qui ne vous inspirent que du mépris. « Vois la soirée comme un amusement, un entrainement pour aiguiser tes sarcasmes. » Argument qui tente un peu plus que les précédents, qui provoque un rictus, ombre de la méchanceté qui couve, qui attend patiemment son heure. « Tu es déjà un bon entrainement... » Tu susurres avec malice alors que la main de ton amant se tend entre vous, à la volonté de toucher ta joue. « Je veux voir ce caractère mordant au milieu de la foule. » Secondes qui passent, qui marquent la longue hésitation — trop longue pour Grey qui parle de nouveau, mentionnant cet autre compagnon nocturne qui te remplacera à ses côtés. Pincement douloureux du cœur, saveur amère de la trahison dans la bouche à la pensée de cet autre pendu à son bras, de ce candide qui en demandera certainement plus, quand la pâle lueur de la lune recouvrira les rues sombres de New York. La langue que tu ne retiens plus, qui encourage, pousse à la faute, avant la fuite dans la chambre.

« Tu crois sincèrement que je regarde encore les autres ? » Montée de la concupiscence aux mots prononcé par une intonation que tu adores. Tu serres les dents pour rester de marbre au contact des bras qui entravent possessivement ta taille, au contact du corps robuste contre ton dos. Tu penches la tête sur le côté tout en laissant entendre un grognement contrarié aux chaleureuses caresses de ses inspirations et expirations. Maudit tricheur qui attaque ton point faible pour te tirer de ta bouderie enfantine. « Je ne veux pas te parler. » Tu murmures rauquement en essayant de te défaire de son étreinte, tournant ton attention sur la fenêtre qui donne sur la rue déserte. « Ta jalousie se manifeste par la fuite, je pensais que tu étais le genre à sortir les poings... » Soupir agacé de celui qui ne veut pas jouer, de celui qui est gentiment moqué par un amant taquin. « Tss... Tasteless. » Tu marmonnes. Sans goût, sans saveur, que de cogner pour de simples paroles, une simple pique qui a pourtant très bien fonctionné. Promesse énoncée, celle de partir avant la fin de la soirée, celle de ne pas rester plus que le nécessaire. Nouveau soupir que tu pousses en posant ta nuque sur son épaule. Comment as-tu pu oublier que Grey était si entêté ? Tu fermes les yeux sans rien dire avant de relever la tête en le sentant se reculer. Présence avortée trop tôt. Tu te tournes vers lui en haussant un sourcil avant de croiser les bras contre ton torse en la voyant assis à côté du costume. « Tu es vraiment têtu... » Tu geins à sa demande, à sa volonté de te voir dans ces somptueux vêtements. Soupir du vaincu. Les vêtements tombent un à un sur le sol de la chambre. Éphèbe dénudé devant les ambres. Tu passes le pantalon du costume quand la question de la couleur prend soudainement place dans tes pensées. « Pourquoi ne pas en prendre un noir ? » Tu demandes en serrant et bouclant la ceinture qui était déjà passée dans les sangles. « Et pourquoi celui-là en particulier ? En quoi est-il fait pour moi ? » La chemise glisse le long de tes bras et tu la boutonnes habilement de tes doigts avant de mettre la veste par dessus. Un pas qui en accompagne un autre. Tu te rapproches en laissant les céruléennes rencontrer leurs jumelles puis, tu te penches doucement sur ton amant. Tes lèvres caressent brièvement les siennes alors que tu attrapes discrètement la cravate qui repose toujours sur les draps et tu te redresses en murmurant malicieusement, la main tenant la dernière pièce du costume tendue dans sa direction « Tu me la mets avant de me dire ce que tu en penses ? Et je parle de la cravate, bien sûr... »


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Message(#) Sujet: Re: Before the dawn heals us (tybalt) Before the dawn heals us (tybalt) EmptyVen 18 Sep - 16:27

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I could love you violently, if I let myself. And I could. But I am too tired, too noble, in a perverse way. It sickens me .Cotoyer la foule des rats, de ces petits menteurs parés de superbe, d’orgueil et de crasse intérieure. Il pourrait ne pas y aller, ne pas se mêler à eux. Ces langues de vipères, leurs mots crachés. Peut-être une preuve de narcissisme, à vouloir serpenter entre eux, à se faire glorieux parmi la foule. Peut-être. A leur place qu’on peut se hisser, qu’il suffit de quelques belles paroles et autres coups bas pour parvenir à l’élite. Ezequiel Singleton. Gosse appartenant à la rue, pas à ce monde. Et pourtant, il est là. Fier. A surplomber. Une juste revanche envers ses parents. La famille abhorrée. Je ne crois pas qu’il le piégé. Grey sait que des mots sont retenus, que la langue se refuse à fourcher pour quelques sarcasmes. Et voilà la mention à leurs jeux verbaux. Les ambres sont joueuses, d’éclats rougeâtres qui s’y dessinent doucement. Un effet de la lumière. Mais un regard qui effraie. Mordant. Tybalt disparu.

La chambre. « J’accepte ton silence, charmant garçon » Le français claque pour la fin de phrase. A lui donner ce surnom lorsqu’il boude, tourne le dos, s’échappe d’une conversation. Visage niché dans le cou. « Je me demande ce que je serais capable de faire par jalouse… pour toi » La fausse question. Grey sait parfaitement, lui et son absence de limites. Du pire qu’il serait capable. De l’éclat sanglant. Des mots qu’il tait. Ne pas effrayer. Il se recule jusqu’au lit. Le regard accroche le corps dénudé. Une violence dans les ambres, une retenue qu’il conserve mais les yeux éclatent le ressenti. Cette envie de s’avancer, de toucher, d’embrasser, de ne pas le laisser remettre d’autres tissus. Il faut les paroles de Tybalt pour qu’il abandonne ses pensées. Pourquoi ce choix qu’il demande. Un sourire vogue. Les couleurs ne sont pas des hasards, jamais. L’expression des intentions. « Et pourquoi pas du bleu ? » Nocturne couleur qu’il observe, se satisfait d’avoir su viser juste. Bleu infernal. « Le noir est commun, souvent pour marquer une absence de choix, de taille ajustée. Le noir te rend invisible. Pardonne-moi de vouloir t’exposer » Fausse excuse. Il veut mettre Tybalt au centre de leur attention, prince parmi la nuée des voyeurs.

L’amusement teinte les ambres, d’une envie à retarder la soirée, d’emprisonner Tybalt. Gamin et ses paroles déviantes. D’un geste il est débout, la cravate attrapée mais pas nouée au cou. Passée autour des yeux. « J’apprécie les cravates pour cette raison, c’est l’accessoire que l’on peut détourner à volonté » La tête qu’il oblige à rejeter doucement en arrière. Les bleues bandées. « J’aimerais Tybalt… j’aimerais te dérober vision et mouvements… te contraindre. Que tu deviennes martyr » Au murmure contre le cou, vibrations malicieuses. C’est la volonté d’oublier la soirée, de tout laisser tomber, d’une main qui court déjà à la chemise, manque d’enlever les premiers boutons. Il grogne de frustration et rend la vision. Tissu qu’il passe au cou. « …mais nous sommes déjà en retard » Déception. La cravate qu’il noue par des gestes mécaniques, d’un clinique effrayant. Nœud complexe. De deux pas il se recule doucement, admire ce qui semble être son œuvre. Se repait de la vision. Une belle bêtise que de lui avoir ordonné de vêtir un costume. Tentation. Valse des pas. Grey avance, et oblige l’autre à reculer, à abdiquer jusqu’au mur. Torture de la proximité. « Du bleu pour la majesté » Qu’il souffle contre les lèvres. N’embrasse pas. Provocateur. A s’imaginer pouvoir résister. « Comment faire pour te convaincre ? Que pourrais-je t’offrir pour satisfaire le diablotin que tu es ? » D’une jambe qu’il glisse entre celles du perdant. Fourbe. « J’écoute, réclame ce que tu veux en échange de ta présence parmi les chacals »


* * *

Claquent les portières d’un nouveau véhicule. De ces jouets achetés faute de se lasser. Homme et les belles mécaniques. Cliché. Jaguar vrombissante qu’il fait cracher sur l’asphalte newyorkais. A l’oubli certain qu’il se trouve en présence d’un flic, qu’il déroge à toutes les règles. Doit-il mentionner qu’il n’a plus de permis depuis six mois ? Que c’est la quatrième fois qu’on lui retire ? Des informations qu’il est préférable de taire. La conduite se fait plus douce à mesure qu’ils approchent, comme si lui-même redoutait l’événement, qu’il hésitait à faire demi-tour. Repartir. Abandonner ces gens, ces inconnus, ces serpents. Mais la décision est faite. Reculer n’est plus possible. Soirée à laquelle il doit rencontrer un collègue, un charlatan plus exactement. Gala organisé pour la maladie qu’il a connu. Belle ironie. Ferraille arrêtée devant le bâtiment, porte ouverte pour Tybalt. Il garde ses belles manières, et soudainement, il ne sait plus comment se comporter avec l’homme qu’il aime. Juste amants. C’est cela. Rien de plus malgré les sentiments dévoilés. Amants. Il reste un peu en retrait, laissant Tybalt monter les marches. Comment le présenter, comment s’imaginer auprès des autres qu’ils ne pourraient être que des amis ? Les questions tourbillonnent et reviennent les paroles d’Ophelia. Les doigts s’enroulent au poignet droit de l’aimé, quelques secondes et le geste se fane. L’entrée dans la fosse aux lions. D’un palace prêté pour l’occasion. Et virevoltent les vies.



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Message(#) Sujet: Re: Before the dawn heals us (tybalt) Before the dawn heals us (tybalt) EmptyMer 30 Sep - 4:07

1301 mots
Sourire qui se dessine au français prononcé, à la langue maternelle que tu as tenu à apprendre malgré que tu ne sois jamais allé en France, que ton amant écorche à cause de son accent mais tu adores malgré cela. Une moue marque encore ton visage quand il murmure contre ton cou : « Je me demande ce que je serais capable de faire par jalousie... Pour toi » Tu hausses malicieusement un sourcil en entendant ces mots qui piquent ton ego. Tu as bien envie de savoir... Tu as bien envie de savoir ce que ferait Grey si un homme cherche à te séduire ou si une femme te donne son numéro de téléphone. Tu as terriblement envie de savoir, de satisfaire cette curiosité malsaine qui sert uniquement à appeler de nouvelles déclarations, de nouvelles preuves de son amour. Égoïsme de celui qui a peur, qui doute encore de sa personne malgré paroles et caresses rassurantes. Tu restes silencieux. Le costume que tu passes, dont tu questionnes les singulières nuances. Pourquoi ne pas le prendre en noir, pourquoi celui-ci et pas un autre, tu demandes. « Et pourquoi pas du bleu ? » Tu hausses doucement les épaules en guise de réponse avant que Grey ne reprenne, ne te donne son opinion sur la couleur qui a pourtant ta préférence. Tu marmonnes dans ta barbe. « Je ne veux pas être exposé... Je me sens très bien, enveloppé dans une cape qui me rend invisible... »

Amant debout, morceau de tissu tenu entre les mains. Tu sursautes au soudain aveuglement des bleues, à la soudaine suppression de la vue et des repères. Tu entrouvres les lèvres à la recherche du précieux oxygène qui commence à manquer à tes poumons alors que Grey te pousse à rejeter ta tête en arrière. Fantasme avoué dans un murmure. Tes mains se posent sur son torse ; serrent doucement sa chemise, alors que tu retiens une plainte en imaginant le corps de ton amant au-dessus du tien, ses mains sur tes cuisses ouvertes pendant que son membre te laboure encore et encore sans que tu ne puisses le toucher ou admirer la tempête qui tonne au cœur des ambres. Tu te mords la lèvre inférieure pour retenir le « Oh » qui menace de dénoncer les pensées lubriques, les songes concupiscents, qui hantent la caboche. Depuis quand es-tu devenu si dépravé ? Le tissu glisse sur les paupières closes en une caresse appréciée malgré la cessation du jeu et tu pousses un soupir contrarié en entendant les mots de Grey. « Mais nous sommes déjà en retard... » Tu tournes silencieusement ton attention sur les mains qui nouent la cravate pour ne pas répondre à ce constat, pour ne pas faire ton enfant, celui qui veut rester à la maison, dans la chambre, au milieu des draps emmêlés. Pendant un instant, tu es tenté de lever les yeux sur ton amant, de lui lancer ce fameux regard de chiot qui fait tant craquer tes collègues féminines, mais tu détournes les bleues quand il se recule pour mieux te contempler. Rapprochement soudain. Dos plaqué contre le mur. Les céruléennes retournent dans les ambres alors que tu inhales son murmure, absorbes la chaleur de son souffle. « Du bleu pour la majesté. » Compliment qui touche, qui honore celui qui se voit plus comme un paysan que la majesté. « Alors ça devrait être à toi de le porter... » Battements incontrôlés du cœur à la jambe qui se fraie un chemin entre les jumelles, qui presse délicieusement le membre emprisonné sous plusieurs couches de tissu. Juron craché en français, un merde qui retentit entre les quatre murs de la chambre alors que le tortionnaire susurre, tentateur, attendant une réponse à sa requête. La main gauche plonge dans la chevelure cendrée, coupe toute forme de retraite, force Grey à rester où il est, pour te permettre de susurrer contre les charnues. « Donne-moi juste de quoi tenir... » La bouche capture sa sœur. Les dents se cognent, encore et encore, au milieu de ce sensuel ballet où dansent les langues. Tu soupires de contentement en prolongeant encore le baiser, dominant Grey par ta fougue, par ton ardeur, alors que tes doigts font hurler les racines de ses cheveux. Tes hanches roulent langoureusement contre sa jambe, à la recherche du plaisir, de la volupté, et tu serres son bras dans ton autre main, ancre à laquelle tu te raccroches pour ne pas tomber. Puis, tes mains le lâchent, le poussent doucement à reculer pour que tu puisses te détacher du mur contre lequel tu étais appuyé. Moment interrompu, dénouement remis à plus tard. Tu susurres en allant caresser sa joue, haletant. « Je suis prêt... On y va ? »

***

Les bleues contemplent les lumières de la grande pomme, admirent la pâle beauté qui passe par toutes ces fenêtres, ces petites ouvertures qui donnent sur les foyers des habitants qui rentrent chez eux, qui dinent en famille ou seuls devant la télévision. La nouvelle voiture de Grey déboule dans les rues sombres de la ville et tu serres les dents quand ta carcasse se retrouve malmenée lors de certaines de ses manœuvres. Soulagement passager qui te submerge une fois ton amant garé devant le bâtiment. Le cœur se serre alors que tu appréhendes et tu montres une rapide grimace, écœuré par la puanteur de la fortune. Tu prends une grande inspiration avant de tourner la tête vers Grey qui ouvre ta portière. Geste de galanterie auquel tu réponds par un sourire gêné. Personne ne doit savoir. Personne ne doit savoir ce qui se passe à la maison, dans la chambre, entre les draps. Personne ne doit savoir ce qui se passe entre vous ni la nature des sentiments que vous animent. Personne. Les mains plongent dans les poches de ton pantalon. Sous-entendu inconscient qui lui montre clairement tes intentions. Raclement de la gorge avant la montée des marches. Ce soir, aux yeux de tous, vous ne serez que des amis. Comme avant. Comme pendant le temps où tu as été aveugle. Bandeau qui recouvre les bleues, recouvre les souvenirs, recouvre les sensations ainsi que les émois. Tu ne vois plus la beauté solaire de ton amant. Les moments passés en sa compagnie sont enfermés, emprisonnés au plus profond de ton être et de ta conscience. Tu fronces brièvement les sourcils en sentant la main de Grey se poser sur ton poignet puis tu tournes la tête dans sa direction pour le regarder. Tu sors discrètement ta main de ta poche, à la volonté de caresser la sienne en un contact éphémère auquel il pourrait se raccrocher en attendant que la soirée se termine mais elle se retire, retourne au côté de son propriétaire et ton cœur crève. Les distances sont instaurées, mise en place par ce retrait ainsi que par cet homme qui vous aborde pour vous demander vos invitations. Tu sursautes, brutalement ramené à la réalité alors que tu laisses Grey passer devant pour présenter le carton, carton sûrement récupéré en douce, pendant que tu avais le dos tourné puisque jeté dans la poubelle dans un geste rageur de ta part. Intimidé par la musique, par les personnes qui se vantent et dansent sans avoir conscience de ce qui se passe dans le monde, tu te rapproches sensiblement de ton amant, de ton ami pour le reste de la soirée, pour chuchoter à son intention : « Que faisons-nous maintenant ? On se gave de canapés et de champagne jusqu'à ce que quelqu'un en appelle à notre charité ? »


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Message(#) Sujet: Re: Before the dawn heals us (tybalt) Before the dawn heals us (tybalt) EmptyVen 2 Oct - 20:01

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I could love you violently, if I let myself. And I could. But I am too tired, too noble, in a perverse way. It sickens me . « Je sais que tu vas être jeté dans la fosse aux lions, que tu vas attirer les regards… je ne promets pas de garder ma jalousie » Le parer de bleu, l’envoyer au centre de leurs regards, là, prince présenté, glorieux dans ses tissus de soie. C’est un pari que prend Grey. Peut-être un acte stupide mais il veut croire qu’il a raison, qu’il saura prouver à Tybalt qu’il mérite d’être au devant et pas toujours enroulé dans la peur, à longer les murs.

Majesté pour lui. Ebauche d’un sourire. « Non. Le bleu est pour toi. Laisse-moi porter une couleur trompeuse » Le vert de l’orgueil. Le vert dont ils oublient tous la première signification. Ignares! Nuance qui se confond avec le noir. En retrait qu’il se place par rapport à Tybalt. Joue une nouvelle carte. Le vert pour les intentions mauvaises, couleur du diable des temps perdus. Ce soir il ne veut pas se jeter dans leurs gueules, jouer au centre, jouer seul. C’est l’aimé qu’il emmène, pour lui présenter son jeu favori – assassiner verbalement les grands.

Fier de ses actes. Français qui émerge. Juron qu’il comprend. « Langage Tybalt » Menace qui claque, doucereuse. La vulgarité qu’il dénigre, rappel à l’ordre. Corps jeté contre le mur, retenu entre les bras, cage pour celui qu’il dévore du regard. S’abstient de tout geste, pour le moment, juste une jambe curieuse qu’il glisse. Sournois. Gémissement sur le bord des lèvres lorsque les cheveux sont empoignés. Baiser et assassinat des lèvres. Il demande plus, ne pas cesser, continuer mais il est écarté. Grognement d’insatisfaction. Le souffle court. Cheveux en bataille et lèvres rougies. L’allure des défaits, des aimés. Un rire doux lorsqu’il prétend être prêt, « Vraiment ? » Grey empoigne le bras de celui qui veut déjà s’échapper. Retour contre le mur. « T’offrir de quoi tenir, c’était ta demande ? Essayons ça » Les doigts autour de la ceinture, boucle défaite, fermeture qui glisse. Main posée sur les lèvres. « Aucune protestation, nous sommes déjà en retard, dix minutes n’y changeront rien » La droite qui court au tissu, agrippe fermement. « Dix minutes, pas une de plus » Un genou qui ploie, puis le second. Regard qu’il jette vers Tybalt. Image indécente. Entièrement vêtus. Du temps qu’ils ne possèdent pas pour plus de batailles. Les lèvres au membre, gourmand qui s’accapare tout. Il est de ceux à apprécier les instants volés, les actes furieux. Les mains agrippées aux hanches, à tracer des bleus. Aucun répit n’est donné, pas une seconde. Le besoin d’être rapide, de le faire chuter. Les yeux se lèvent, cherchent le regard bleu, à toujours ancrer les ambres, au besoin d’un contact. Folie.

* * *

La voiture crache un dernier panache de fumée et les voilà au dehors, devant la bâtisse hurlant au luxe. Une habitude pour Grey, mais il sent la peur, l’appréhension qui tourbillonne autour de Tybalt. Des mots rassurants qu’il ne possède pas, des gestes qu’il préfère avorter, ne sachant pas comment il doit se comporter. Hésitation. L’entrée est passée, et les voilà au centre d’une gueule affamée, là où règnent les petits rois de la ville, toute cette peuplade geignant qu’il méprise autant qu’il aime à discuter avec. Sourire à demi aux mots de l’aimé. La hargne est toujours là. Un piège qu’il a refermé avec soin. Il se penche légèrement vers lui. « Exactement, et de temps en temps, il est nécessaire de se glisser au milieu du nid de vipères » Un jeu où il faut savoir prétendre, jouer, et amuser une foule. Exercice pour ce soir. Faculté qui n’est pas donnée à tous. Il y l’envie d’y claquer un baiser malicieux, mais il se retient, reste à distance. Pas un geste. Le respect des distances. Ne pas imposer la relation aux yeux de tous, lui laisser le temps. Grey ignore les codes qu’il doit respecter. A avoir emmené un homme avec lui, il perd la qualité d’ami, d’amant de passage. Et de ça, il ne l’a pas spécifié. Rien. Deux coupes de champagne qu’il attrape au vol, l’une tendue à Tybalt.

Son prénom qui résonne. « Ezequiel » Et voilà un homme à lui adresser la parole, d’un visage dont il se souvient vaguement. Conversation probablement inintéressante. « Je suis ravi de vous revoir. Et qui est votre charmant compagnon ? » Regard en biais vers Tybalt, il se refuse à répondre pour lui, à le traiter comme si il n’était pas présent ou pire, pièce rapportée. L’attente de la réponse, de savoir comment il va se présenter.


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Message(#) Sujet: Re: Before the dawn heals us (tybalt) Before the dawn heals us (tybalt) EmptySam 10 Oct - 15:56

1217 mots
Grondement qui résonne à la menace, au châtiment promis en cas de nouveau juron lâché entre des dents serrées. Sournois provocateur. Tu as ardemment envie de subir ce châtiment, de pousser la provocation encore plus loin, par simple amour du jeu et des réactions qui en découlent. Rien à foutre de mon langage, tu as envie de répondre. Rien à foutre des mots qui peuvent bien sortir de ma bouche, des immondices qui peuvent bien courir sur ma langue, tu penses à défaut de pouvoir le susurrer dans le creux du cou de ton amant où explosent les notes acidulées de son parfum, Cuir de Russie. Le temps qui vous manque, qui ne vous permet pas de faire plus, de lutter dans la chaleur des draps. Tu repousses doucement Grey malgré ton état, malgré la frustration qui gronde, qui te pousse à en réclamer davantage. Tu halètes alors que ta main caresse sa joue. Tu es prêt à côtoyer les harpies. « Vraiment ? » Le dos plaqué contre le mur pour une seconde fois. Les céruléennes questionnent au ça qui est mentionné et ton cœur tambourine quand une main se pose sur la boucle de ta ceinture. Tu trembles, excitation accrue qui monte encore et encore à la promesse des gestes qui vont suivre, de ces déclarations silencieuses de vos sentiments sincères. Tu entrouvres les lèvres, à la recherche du précieux oxygène qui commence à te manquer alors que la main de ton adoré ne touche même pas ta peau. On ne peut pas faire ça, on ne peut pas, tu as envie de murmurer mais Grey te condamne au silence par la seconde et tu mords tendrement la paume de cette muselière de chair. Dix minutes. Dix minutes pour te pousser dans tes derniers retranchements, dans les bras dans la petite mort. La main rend la parole alors que ton amant tombe à genoux pour prendre ton membre tendu dans sa bouche, suçant la peau brûlante avec gourmandise. Tu jures au contact humide de sa langue, un nouveau merde que tu ne peux retenir malgré toute la volonté que tu y as appliqué. Tu baisses les yeux sur celui qui est agenouillé devant toi, plongeant ton regard dans les ambres où règne un voluptueux chaos, la débâcle de ses émotions. Tu caresses ses cheveux ainsi que sa nuque avec une tendresse infinie, à ne pas pouvoir faire autre chose alors que tu reçois son amour sous forme de succions et baisers passionnés. Tu aimerais tant lui rendre ces attentions, ces caresses si intimidantes à procurer mais pourtant si douces à recevoir. Tu aimerais tant lui montrer ton amour en embrassant cette partie si intime de son anatomie, cette partie dont tu es dorénavant le seul à pouvoir toucher, vénérer, mais tu en es pour le moment incapable. Spasme qui contracte soudainement la carcasse, qui te fait te cambrer contre le mur tout en laissant échapper une exclamation impudique. Jouissance crevante. Jouissance assommante. Tu pousses doucement Grey à se relever, à revenir à ta hauteur, et tu passes tes bras autour de sa nuque pour le serrer contre ta poitrine qui se soulève à un rythme effréné. Ta bouche capture la sienne, passionnée, découvre le goût de ce que tu y as répandu, de ce qui te répugne encore quand provenant de ton amant. Tu murmures contre ses lèvres, ta main jouant avec les mèches argentées qui recouvrent sa nuque. « Les dix minutes se sont écoulées... On doit y aller mais la prochaine fois... Ce sera à mon tour de faire quelque chose pour toi... »

***

Tu soupires doucement à la réponse donnée par ton amant, aux futures rencontres qui te pousseront à adresser la parole à ceux qui dansent devant les céruléennes, qui ont une si mauvaise image dans tes propres représentations de la société new-yorkaise. La coupe de champagne attrapée puis tendue. Un remerciement murmuré avec un sourire aux lèvres, sourire qui remplace le baiser que tu as envie de donner mais que tu gardes pour plus tard, pour un moment plus privé. « Ezequiel » Les bleues se tournent sur le nouveau venu, contemplent le costume noir qui habille la carcasse, les joues creuses où pousse une barbe sombre et bien soignée, les dents longues qui se cachent derrière le sourire placardé sur un visage au teint cireux. Imperceptiblement, tu te rapproches de Grey, incommodé par cette personne à qui il ne manquerait plus que des crocs acérés pour ressembler à un vampire. « Je suis ravi de vous revoir. Et qui est votre charmant compagnon ? » Tu hausses un sourcil à cette appellation dangereuse, qui sous-entend la nature des sentiments qui vous unissent entre les quatre murs de la chambre. Les ambres se tournent sur ta personne, te laissent prendre la parole, et tu montres un sourire forcé à celui qui demande ton identité, à celui qui ne serait certainement pas ravi de te revoir si tu laissais ta langue se faire vipère. « Tybalt » Tu réponds simplement, sans chercher à échanger une poignée de mains ou à pencher le buste en avant en une inclination respectueuse. Sa main se tend entre vous, attrape délicatement la tienne et les bleues dardent, se transforment en glace. Les contacts étrangers qui insupportent, qui scandalisent, qui sont perçus comme une grande impolitesse. Tu serres les dents alors que les souriantes se posent sur ta peau en un baisemain malsain, inconvenant, et il susurre en plongeant son regard sombre au cœur des céruléennes. « Je suis ravi de vous rencontrer. Vous faites partie de ces éphèbes qui se font de plus en plus rares lors des événements de ce genre. Me ferez-vous le plaisir de passer un moment en ma compagnie, pour une danse ou un verre ? Si Ezequiel accepte de vous céder à un autre, bien entendu » Sourire grinçant à la demande, au regard qui se tourne sur ton amant pour demander la permission de te dérober pour quelques minutes, comme si tu étais un vulgaire objet qui se prête, qui se donne. Tu découvres un pan de la belle hypocrisie qui bat son plein, des desseins véritables qui se cachent sous une politesse apparente, et, poussé par ton mépris, tu susurres en reprenant ta main. « Je suis navré mais je ne suis pas sûr de pouvoir apprécier vôtre compagnie à sa juste valeur. » Double-sens du possessif qui sous-entend la compagnie des hommes mais surtout la sienne. Tu ne veux pas passer un moment en sa compagnie. Tu ne veux pas danser avec cet homme qui te charme pour narguer ton compagnon alors tu mens à demi-mots sur ton orientation, ouvertement quant à ta relation avec Grey. Le troisième se redresse, touché par la compréhension, et tu bois une gorgée de champagne en le regardant se tourner vers ton amant. « Je suis désolé, je vous pensais ensemble à cause de nos intérêts communs » Silence gênant avant le constat qui révulse le plus jeune. « Des rumeurs courent, Ezequiel, comme quoi vous avez développé la leucémie. Vous semblez plutôt en forme, pour un malade. »


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Message(#) Sujet: Re: Before the dawn heals us (tybalt) Before the dawn heals us (tybalt) EmptySam 17 Oct - 17:10

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I could love you violently, if I let myself. And I could. But I am too tired, too noble, in a perverse way. It sickens me . Ces mots dont il n’a pas besoin, ne réclame rien, même si l’envie est là, prenante. Mais c’est avant tout une curiosité, à s’imaginer, des fantaisies accrochées à sa caboche. « Pas de promesses, je n’en veux pas » Un retour de faveur. Certainement pas avec Tybalt. Ne rien exiger de lui, ne certainement pas le soumettre à ses envies. Il n’est pas un garçon de passage, une âme fugace à ses draps. Contraire ! C’est l’amour véritable, le tumulte, et saccage des émotions. Différent. Complexe à gérer. Souvent Grey s’y perd, à ne pas savoir comment se comporter, à désirer plus, plus de gestes, mais en public ils ne sont plus rien, des inconnus, des amis proches, et tout autre éventualité se disperse. A ne s’aimer qu’entre quatre murs, alors qu’il voudrait clamer, leur dire qu’il est à lui. Tybalt. Tybalt et ses yeux cobalt. Doucement il se relève, d’un geste à la bouche, efface les traces de ce qu’ils appelleraient méfait. Langue qui passe sur les lèvres, en savoure une dernière fois le gout déjà dispersé. Baiser vorace. Col défait. Cheveux en bataille. Gémissement qui se tait dans le cou du diablotin. Le gala qu’il avait presque oublié.

* * *

Le rat, la pourriture, l’ignare qui vient à lui. Un souffle que retient Grey, l’envie soudaine de laisser passer la vulgarité, de ne pas lui offrir ce sourire poli qui pourtant prend place. Masque dessiné. Conventions de mise. Une connaissance qu’il aurait souhaité ne plus jamais revoir. Peut-être que Tybalt avait raison, qu’il n’était pas utile de venir ici, de les affronter. Vague de jalousie lorsque l’autre se permet un geste improbable, dégueulant d’impolitesse. Tic nerveux au niveau des doigts qui s’agitent, main gauche qui se serre dans un poing. A se retenir de justesse pour ne lui décrocher la mâchoire. Et ces paroles serpent qui se versent. Emprunter. Danse. Dérober. Les ambres vrillent avec fureur. Et le reste demeure calme. Danger qu’il provoque. Grey et sa stature impeccable, à ne laisser paraître qu’au regard. Des furies qui s’ébattent. Des promesses assassines. La maladie qui est évoquée, pirouette malicieuse mais dangereuse. « La faucheuse est plus aisée à semer que les cafards. C’est épatant de voir à quel point ils s’accrochent » Demi-sourire, de cette ironie qui plane doucement. Cartes abattues. Il est prêt à jouer. Adversaire pourtant médiocre, mais qui vaut la peine d’être ms à terre. Suffisance qu’il faut éclater au regard de tous. Une main à l’épaule de la hyène au rire avalé, geste amical, trompeur, une serre. « Un geste envers Tybalt, un regard de plus et ils se demanderont comment du champagne a pu vous tuer, bonne soirée » Menace claquée. Présentée. Capable de la mettre à exécution. Logan qui connaît son passé. A savoir que la mort ne lui est pas étrangère.

Tybalt qu’il emmène plus loin. Une seconde coupe à ses lèvres. Le jeu de l’ivresse commence. Une main qui se lève doucement, à vouloir effleurer la joue, puis il se ravise, suspend et retombe le bras dans un geste lasse, presque triste. C’est douloureux de ne pas pouvoir le toucher, de garder ses distances. Lui qui a besoin d’effleurer pour se rassurer. « Je suis désolé, tu as certainement affronté le plus hargneux. Un ancien collège » Personne sur laquelle il ne veut pas revenir. Identité qu’il tait, passé qu’il ne mentionne pas. « Ils enveloppent la vulgarité dans ce qu’ils pensent être de belles paroles… » Ces chiens aux crocs trop avides. « Je ne peux même pas te conseiller une personne qui serait digne d’intérêt. Une foule de chacals. Je suis désolé de t’avoir emmené ici » Deux excuses en peu de temps. Curiosité. Lui à qui il faut arracher ces mots. C’est l’envie de fuir, d’attraper la main de Tybalt et de les laisser, là, d’abandonner un devoir.

Des pas qui viennent à eux. Une main qui se glisse à sa taille. Les muscles tordus par la surprise. Un geste qu’une seule se permet. Proche amie d’Ophelia. Femme dont il n’a jamais cerné la personnalité. « Ezequiel, toujours en compagnie de plus jeunes, où as-tu trouvé un jeune homme si charmant ? » Une rousse et son sourire trop charmant, presque provocateur. Des affamés qui tournent autour de Tybalt. « Il répondra que je l’ai harcelé, n’est-ce pas ? » Un regard vers le concerné, léger sourire. Ombre malicieuse. Le bonheur danse soudainement dans les ambres. Il ne peut s’empêcher de repenser à leur rencontre. Si singulière. De celles qu’on ne peut croire. Lui qui aime au premier regard, se retrouve amouraché de l’impossible. Et la suite… une succession de pas, souvent de travers, jusqu’à aujourd’hui. Mais il en oublie l’essentiel. Ne rien dire. C’était le pacte silencieux. N’est-ce pas ? Nous sommes des amis. Nous. « Peut-on espérer te voir à nouveau heureux, ou est-il un garçon de passage ? » Les mots cognent, rappellent à ces nuits où un corps différent hantait ses draps. Orchestre de corps. Une période où il ne se souvenait pas de leur nom, ne demandait rien d’autre que de pouvoir les prendre, de pouvoir soulager la solitude pendant quelques instants. Croire qu’il n’était pas abandonné. Seul. Des garçons à la vingtaine trop fraiche. Les Icare fabuleux et plein d’orgueil. « Il… » Les mots coupés. La voix de l’aimé qui résonne, prend la parole.


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Message(#) Sujet: Re: Before the dawn heals us (tybalt) Before the dawn heals us (tybalt) EmptyVen 6 Nov - 15:50

1281 mots
Les bleues tempêtent tandis que les dents se serrent sous la colère contenue. Dégoût ressenti pour les paroles moqueuses, pour la mention de la maladie qui aurait pu emporter un être cher. Tybalt se retient pour ne pas sauter à la gorge de celui qui cherche, qui tâte le terrain pour mieux provoquer, malgré son masque, cet air innocent, placardé sur sa face de vampire. « La faucheuse est plus aisée à semer que les cafards. » Une comparaison qui aurait pu le faire sourire en temps normal mais la colère gronde encore au fond de son être. La coupe de champagne tremble entre ses mains glacées et il baisse un instant les bleues sur le liquide doré qui remue au gré de ses tremblements avant de laisser son attention retourner sur son amant, sur le demi-sourire qui se dessine sur ses lèvres mutines. Il est si calme. Comment fait-il pour rester aussi calme, se demande le plus jeune, toujours en proie à une fureur sans nom. La tentation est grande de lui couper la parole, de le pousser à mordre cette ordure qui a osé mentionner sa leucémie pour se moquer, le diminuer, mais il reste en retrait, poussé par la curiosité. La main de Grey se pose alors sur une des épaules de son interlocuteur. Geste trompeur qui cache la menace sous une apparence amicale et Tybalt lance un rapide regard en direction de la salle mais personne ne semble remarquer ce qui est en train de se passer entre les deux hommes. Mise à mort déguisée en simple échange de politesses. « Un geste envers Tybalt, un regard de plus et ils se demanderont comment du champagne a pu vous tuer, bonne soirée. » Le cœur loupe un battement avant de reprendre sa course folle. Tumulte des sentiments enfermés dans une de ses chambres, supprimés pour quelques heures, le temps de passer pour un homme qui aime les femmes et uniquement les femmes.

Présence déportée, amenée plus loin, loin des mains de cet homme. Tybalt tourne son attention sur son amant, sur celui qui a été en proie à la jalousie, à cette émotion qui empoisonne cœur et raison. Il remarque le mouvement imperceptible, le geste qui dénonce une envie de le toucher, et doucement, après un rapide regard jeté sur la foule, il tend la main pour prendre tendrement la sienne. Caresse donnée entre le bleu nuit et le vert anglais, hors de portée des regards indiscrets. Il voudrait faire plus, tellement plus que lui donner ce simple contact mais il ne peut pas. Il a tellement peur de ce que pourraient penser les gens si leur amour était exposé à la vue de tous. Sa bouche est sèche, pâteuse, réclame un baiser passionné mais il ne succombera pas, ne fera pas un geste de plus pour toucher son amant. Dans un soupir, il récupère sa main, instaurant de nouveau les limites qu'il leur impose pour cette soirée, avant de tourner son attention sur les couples qui dansent au milieu de la piste. Envie éphémère, celle de les rejoindre en compagnie de Grey. « Je suis désolé. » Haussement du sourcil aux trois mots prononcés, à ces termes qui sont aussi rares que ceux qui marquent les demandes ou déclarent les sentiments éprouvés. « Tu as certainement affronté le plus hargneux. Un ancien collège. » Rire moqueur étouffé dans la coupe. Tybalt secoue doucement la tête avant de répondre. « Hargneux ? Il est aussi hargneux qu'un cabot à qui on aurait limé les crocs. Ce n'est qu'une grande gueule. Je suis hargneux. Tu as été hargneux en le menaçant de le tuer avec sa coupe de champagne. » Les nouvelles excuses chassent le sourire du jeune homme, provoquent son amertume. Il serre les dents pour ne pas mordre son amant, pour ne pas lui cracher cette fameuse phrase qui agace toute personne en tort en pleine face : i told you so. « Je ne veux rencontrer personne. je veux juste en finir au plus vite pour que nous puissions rentrer à la maison et... »

Les bleues assassinent la rouquine les interrompt, qui se permet de toucher celui qui ne lui appartient pas, qui a déjà été conquis par un autre. Qui est-elle pour le toucher ainsi et surtout, qui est-elle pour que Grey la laisse faire, lui qui pourtant ne supporte pas le contact des inconnus ? « Ezequiel, toujours en compagnie de plus jeunes, où as-tu trouvé un jeune homme si charmant ? » Le plus jeune tourne son attention sur son aîné, ignorant royalement le compliment qui lui a indirectement été adressé. Toujours. Un mot qui fait germer le doute, qui donne naissance à de nouvelles interrogations sur le passé inconnu de celui qui partage son intimité. Que veut-elle dire par toujours ? Et que veut-elle dire par plus jeunes ? Quel âge pouvait bien avoir les hommes qui passaient entre les draps de Grey ? Les ambres se tournent malicieusement sur sa personne alors que ses mots sortent de sa bouche, rappellent la belle rencontre, mais, rongé par la mention des amants, des éphèbes sans âge, le jeune homme marmonne avant de boire une nouvelle gorgée de champagne. « You were a pain in the ass » Langage vulgaire pour rappeler une phrase prononcée par le passé mais aussi pour exprimer la jalousie, le mécontentement sous-jacent. Le regard azuré se détache des complices, retourne sur le reste de la salle, alors que la rousse reprend. « Peut-on espérer te voir à nouveau heureux, ou est-il un garçon de passage ? » Les paroles bourrées de bonnes intentions qui agacent, poussent le plus jeune à serrer les dents pour ne pas mordre celle qui parle de lui sans le regarder, comme s'il n'était pas là ou qu'un meuble destiné à poser les coupes vides. Grey commence à prendre la parole, prêt à lui répondre, quand Tybalt le coupe soudainement « Le garçon de passage se trouve juste en face de vous alors demandez-lui directement au lieu de passer par Grey. » Dans un même mouvement, Grey et la jeune femme se tournent vers lui mais il est lancé, aveuglé par sa jalousie et sa méchanceté. Il ouvre la bouche, prêt à tout avouer, poussé par la facilité avec laquelle tout le monde semble parler de la sexualité de son amant, comme si cela était une chose banale, commune dans ce milieu pourtant bourré de clichés et de préjugés. « Et puisque ça vous intéresse tellement, Ezequiel et moi sommes... » « Mais qui avons-nous là ? Ezequiel. Je vois que vous prenez toujours un malin plaisir à exposer vos goûts immoraux aux yeux de tous, à croire que vous aimez cela. » Émeraudes qui se tournent sur le plus jeune avec une lueur de dégoût. « Avez-vous contaminé celui-ci ou partageait-il déjà vos inclinations avant que vous ne le rencontriez ? » Monstre. Diablesse déguisée en femme superbe. Tybalt se force à sourire alors que son cœur saigne. La peur gronde en lui mais il ne la laissera pas attaquer Grey, celui qui semble catalogué comme homosexuel par un grand nombre de personnes. « Je ne partage pas ses inclinations. Je ne suis que son donneur et son ami » Mensonge craché sans que son regard ne se tourne sur son compagnon. La femme tend la main pour y réclamer une politesse et Tybalt la prend doucement dans la sienne pour y déposer un baiser. Acteur qui joue un rôle, qui joue sur les apparences ainsi que les mots pour protéger son couple et ses sentiments. Il ne montre rien, le bel éphèbe, ne montre aucune rancœur à cette femme odieuse, ne montre aucun geste à son amant qui pourtant a tout son amour. Seules ses mains glacées trahissent sa colère et le mépris qui soulève ses entrailles...


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Message(#) Sujet: Re: Before the dawn heals us (tybalt) Before the dawn heals us (tybalt) EmptySam 7 Nov - 9:21

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A l’écart des regards, éloignés de tous les dragons – c’est ainsi qu’il les voit toujours, armée d’écailles dans laquelle il veut donner un coup d’épée, charmant chevalier – Grey voudrait le toucher, l’embrasser, ne plus l’abandonner. Son geste est perdu, mais celui de Tybalt perdure. Surprise à la main qui se glisse dans les siennes, les doigts emmêlés. Le visage garde ses traits ternis, absents, mais les billes voltigent d’émotions. Ce n’est qu’un geste infime, mais c’est déjà beaucoup, suffisant pour lui. Le corps est tendu. Envie d’y glisser une main à la nuque, de l’approcher de lui… mais il doit taire tout ça. Un rire qu’il étouffe doucement, mélodie curieuse. Les mots de l’aimé amusent. Amusent toujours. Cette faculté étonnante à pouvoir cibler immédiatement. « Considère-le comme un animal blessé, n’ayant plus que quelques dents malades pour mordre. Il ne se nourrit que de ça, du mal qu’il provoque » Collègue du passé. Souvenirs qu’il ne souhaite pas évoqué. Rapace. « Je me demande si je pourrais réellement l’assassiner avec du champagne… » Songeur. Il n’y pense pas, à ces questions de meurtres, mais parfois, ça lui échappe, des menaces, juste pour le plaisir de voir les visages blêmes.

Une harpie se dresse à leur gauche, toujours ce même côté pour les diables. Le corps se tend, à l’attente des mots qu’elle va prononcer, de ce choix toujours impeccable. La chienne de l’enfer. C’est ainsi qu’il l’a surnommait avec Ophelia. Et aucun autre surnom ne saurait mieux représenter cette personne. Langue acérée qui claque et déverse son venin. Il s’y attendait, il s’y attend toujours mais l’effet reste le même : une gifle. Des piques jetées au visage. Mais il reste impassible, juste un trait au visage, au coin des yeux, plissement dangereux. Tic de nervosité. Il était prêt à répondre, prêt à signifier que les propos de haine n’étaient pas les bienvenus. Gouts immoraux, contaminé. Il a déjà affronté les cracheurs de haine, ceux qui ne peuvent envisager la possibilité des homosexuels, à croire que cela détruit leur monde, rompt quelques constructions religieuses qu’ils auraient établis depuis des années. Contaminé. Le verre tenu en main est vidé d’une gorgée, mauvaise idée. Verre qui est déposé, ne devient plus une menace. Grey est prêt à répondre et… Ses mots sont devancés.

Regard qu’il pose sur Tybalt, curieux de savoir ce qu’il va trouver pour contrer les propos de la blonde. Appréhension. Il se tourne légèrement vers lui, attendant, espérant entendre une défense, de quoi fermer la gueule infernale de l’invité mais c’est tout autre, loin des espérances. Le couperet tombe sur la nuque, assassine les croyances sentimentales. « Je ne partage pas ses inclinations. Je ne suis que son donneur et son ami » Heureusement que le verre n’est plus entre ses doigts, alors la coupe aurait rejoint le sol dans un grand éclat de fracas. Grey détourne le regard, n’en supporte pas plus. Je ne partage pas. Donneur. Ami. DONNEUR. C’est donc ça, voilà à quoi ils sont réduits, une amitié basée sur le don, un juste retour au tout début d’une relation chaotique, et rien de plus… rien ? C’est encore l’espoir qu’un mot soit ajouté, que tout efface ce qui vient d’être dit, annonce ce qu’ils sont l’un pour l’autre et… rien. La rancœur gagne contre la logique, contre l’idée qu’il SAIT que Tybalt l’aime, il lui a dit, il lui a répété, encore une fois. Mais… Grey a oublié. Perdu entre la haine, la peur, le dégout et l’impression d’avoir été utilisé. Objet charmant, et au-revoir. Ce n’est qu’un rappel des relations précédentes, d’autres garçons, d’autres qu’il aurait pu aimer si ils ne s’étaient pas reculés, comme venait de le faire Tybalt. La peur d’assumer, il a oublié. Les ambres dardent quelques secondes contre celui qu’il aimait. Une furie d’émotion qui perce, accuse mais il se détourne déjà, refusant de croiser les bleues. « Comme il l’a si bien précisé, Tybalt est une connaissance » Le mot ‘’ami’’ est rayé, piétiné, n’en reste rien. Et le spectacle continue. « Warren ne pouvait pas venir ce soir, mais il faudra que je te le présente » A la rousse qu’il s’adresse. C’est l’invention d’un prénom, d’une histoire, d’un tout qui coule une relation existante. Inventer Warren, c’est perdre Tybalt. Aucune conscience de ses bétises, de sa rage qui prend le dessus. Et de l’autre blonde impérieuse, c’est à elle qu’il s’adresse en dernier. « Voyez, j’apporte un charmant garçon qui n’est pas aussi dépravé que moi, un miracle… » L’ironie se susurre. C’est dangereux cette intonation qu’il prend. Un serpent sifflant des tragédies. « …je vous le laisse, qui sait quelle terrible maladie il pourrait attraper en restants à mes côtés » Regard qu’il porte vers celui qui est devenu un traitre. « Veuillez m’excuser » C’est le jeu des masques qu’il abandonne, la salle, les convives, et surtout Tybalt. Pas une parole, surtout pas un geste.

Il ne reste rien, juste lui qui s’avance au dehors de la salle, ouvre les grandes portes sous le regard de tous. Chuchotements qui s’élèvent. Grey n’entend rien. Les couloirs sont un labyrinthe pour celui qui a trop bu, trop rapidement. Il s’accroche à une rambarde, une colonne, manque la chute alors qu’il ne reste que deux marches. Pitoyable amoureux. Il est au dehors, assis sur le perron. Posture des abandonnés. Une cigarette roule à ses lèvres. Flammèche qu’il observe un instant. Le cœur cogne de la peur, de l’impression d’avoir perdu quelqu’un et c’est le cas. L’abandon. La cigarette s’écrase entre ses doigts trop serrés, tremblants. Une autre qu’il allume. Fume rapidement. Quelques minutes de solitude. Des pas, une porte qui s’ouvre. Odeur qu’il reconnaît. C’est lui, évidemment. Il n’y a que lui dont l’odeur est ancrée à sa mémoire. Parfum qui irrite à présent. Il ne se relève pas, préfère tourner le dos, c’est plus aisé pour ce qu’il va prononcer comme atrocités. « Tu sais pourquoi je vois Warren ? Outre qu’il ait vingt-deux ans… lui accepte de me sucer » Les mots sont jetés avec violence, la vulgarité qui renforce le mensonge, l’enveloppe et forme tout une histoire qui n’existe pas.


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Message(#) Sujet: Re: Before the dawn heals us (tybalt) Before the dawn heals us (tybalt) EmptyVen 18 Déc - 8:49

1075 mots
Mensonges pour contenter la blonde, pour contenter la garce qui aurait pu attaquer le tendre aimé. Tybalt sourit en serrant sa coupe de champagne dans ses mains. Il espère que la femme les abandonne pour une compagnie plus plaisante mais son amant accapare soudainement son attention. Surprise qui passe dans les bleues, fait trébucher le cœur. Il tourne la tête à la recherche des ambres, à la recherche des réponses qui apaiseront ses craintes. Warren ? qui est Warren ? Qui est-il ? Dis-moi que c'est un patient à qui tu empruntes le nom pour inventer ce mensonge. Dis-moi que ce n'est qu'un gamin que tu as rencontré par hasard et que tu as oublié. Ignoré. Abandonné. Tybalt regarde son amant alors que celui-ci adresse de nouvelles paroles à la blonde. Je vous le laisse. Non ! Qui sait quelle maladie il pourrait attraper en restant à mes côtés. Arrête ! Les ambres assassinent le cœur mourant des paroles balancées et la main se tend pour tenter de retenir celui qui le laisse entre les serres de la blonde. Elle sait. Elle a vu son masque se dissoudre à la morsure des mots empoisonnés. Choqué, Tybalt demeure, son regard azuré contemplant toujours la porte qui le sépare de son amant, puis sa main bondit en avant, serpent dont le venin est le contenu de sa coupe de champagne. La blonde sursaute, pousse un hurlement indigné, mais il s'en moque.

- Il n'est déjà plus là -

Colosse assis sur les marches. Tybalt approche timidement dans son dos. Il ne sait quel est son crime, quelle est la raison qui a provoqué la débandade de son compagnon alors il plonge les mains dans les poches de son pantalon, attend patiemment, mais les mots que lui donnent Grey sont de nouveaux coups de poignard dans son cœur déjà blessé. Warren. Amant avantagé par le temps mais également par son courage à faire ce dont il est encore incapable. Les propos sont écœurants, donnent la gerbe, et Tybalt secoue la tête avant de passer une main dans ses boucles brunes. « Tu... Tu mens... Tu mens ! Ose me regarder dans les yeux quand tu me balances de telles horreurs ! Tu mens... » Le jeune homme tremble de la colère exprimée, de la peur contenue. Amant ramassé et poussé contre le mur, maintenu en place par le plus jeune qui commence à déboutonner son pantalon. « Tu as toujours envie de te faire sucer ? » La hargne résonne dans ses mots alors que sa main plonge dans son boxer pour se poser sur le membre encore au repos. Il ne veut pas sucer Grey, ne veut pas le sucer à la vue de tous, dans un élan de colère, mais il ne veut pas être abandonné. Il ne veut pas être abandonné pour un autre, pour un type plus beau, plus jeune. Grey ne peut pas le laisser tomber. Il ne peut pas le laisser tomber. Tybalt tombe à genoux sur le carrelage de la terrasse, pose ses mains sur les hanches de son amant quand il est soudainement relevé et repoussé. Rejet qui assassine le cœur, tue la colère en son sein. « Non... Il faut que tu me laisses... » Ce sont les larmes qui la remplacent mais il secoue la tête pour les chasser malgré le nœud qui entrave la gorge, dénonce leur présence. « Il faut que je le fasse... Il faut que je le fasse... » Ça gueule dans la caboche. Ça gueule des suppliques pour lui demander de le garder à ses côtés, de lâcher celui qui le remplace, fait ce qu'il ne parvient pas à faire, mais il serre les dents, refuse de prononcer les mots. « Pourquoi...? Pourquoi...? » Silence. Silence pesant qui agace puis provoque le retour de la colère, de la bête qui prend le contrôle des mains, se déchaîne sur le torse robuste. « Tu as menti ! Tu as menti ! Tu as dit que tu te moquais de te faire sucer, que tu pouvais attendre, et tu me lâches parce que tu as trouvé un garçon qui sucerait le premier venu ?! Depuis quand tu le vois ?! Depuis quand tu le baises dans mon dos ?! » La douleur explose le cœur, relâche les larmes qui cavalent le long des joues. Les bleues harponnent les ambres alors que les mains serrent la veste pour ne pas cogner la belle gueule de son Judas, cogner la bouche qui a dû honorer la masculinité de son nouveau Jésus. « Tu savais... Tu savais quels étaient mes sentiments... Tu savais... Tu savais parce que je te les donnais à chaque caresse, à chaque baiser, à chaque coup de queue que tu pouvais me donner. Je ne suis pas gay, Grey. Je te touche et te laisse me toucher uniquement à cause de ce que je ressens à ton égard et jusqu'à ce soir, je pensais que tu ressentais la même chose mais il faut croire que je me trompais... » Il hausse les épaules en passant une main sur une de ses joues baignées de larmes. Spasme qui secoue la carcasse. Son qui se glisse hors de la bouche pour mourir contre la paume. Tybalt se moque de son aveuglement, de ses sentiments qui étaient devenus des œillères. Comment a-t-il pu penser que Grey saurait se contenter de lui ? Comment a-t-il pu penser que Grey resterait à ses côtés à cause de la moelle donnée ? Depuis quand est-il devenu si romantique ? Depuis quand est-il devenu aussi con ? Un pas. Deux pas. Il se recule, plonge ses mains dans les poches de son pantalon avant de tourner son attention sur la porte derrière laquelle dansent encore les démons. « Je vais appeler un taxi pour rentrer... Tu pourras passer à la maison demain matin pour récupérer ton sac en attendant... Appelle ton compagnon ou ton coup du moment... Peu importe le nom... appelle-le et passe une excellente soirée... » Pendant quelques secondes, Tybalt imagine Grey plaqué contre le mur du bâtiment - à moi - imagine sa bouche dévorer son cou de baisers passionnés alors que ses dents mordent et marquent sa peau - à moi - le clamant comme sien - à moi - mais la peur du rejet le paralyse alors il avance et tend la main pour la poser sur la poignée...


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Message(#) Sujet: Re: Before the dawn heals us (tybalt) Before the dawn heals us (tybalt) EmptyVen 18 Déc - 19:56

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La bêtise d’un mensonge, de ces mots crachés avec hargne. La détresse. Celui qui espérait la vérité de Tybalt, un peu de courage, assez pour annoncer timidement. Mais non. Relégué au rang d’ami, de patient, d’homme sauvé pour quelques bonnes volontés et grâces célestes. Un rien. Un lien à peine ébauché. C’est le retour en arrière, des mois plus tôt. Lorsqu’ils étaient deux inconnus, deux noms voguant l’un contre l’autre. Des connaissances. C’est donc cela. Il n’est que ça, ne peut pas être présenté autrement. La colère gronde, cogne contre la cage thoracique, s’acharne le cœur qui bat un rythme de fureur. Grey ne veut plus rien entendre. Evadé. Affalé sur les marches. Egaré. La cigarette roule entre ses doigts, le bout qu’il pose sur sa main, y cherche un peu plus de douleur, autre chose que celle des sentiments. Le physique pour éteindre le mal qui s’agite dans sa caboche, ses tripes, tout son être. Ca déraille de peur là-dedans. Il ne sait plus. Il n’a jamais su comment réagir. Toujours dans les extrêmes, sans aucune demi-mesure. C’est la peur qui s’est exclamée. Invention d’un garçon. La peur de se voir abandonné. Le voilà à causer le même trouble chez Tybalt. Amour qu’il sait présent à son dos. Ca crache de la haine dans l’air. Assez pour voltiger jusqu’à lui. Menteur. C’est le terme approprié. Il ne regarde pas, il ne veut pas. Les globes harponnent la rue, les quelques passants. Assez pour fuir. Il ne répond pas aux mots de Tybalt, il se fait silence. Absent de la conversation. Le corps se laisse emporter, plaquer, martyriser contre le mur, les pierres qui ricochent contre les vertèbres. Il n’est plus là Grey, abandon. Impression de voir la scène d’un œil extérieur, de ne plus faire partie de lui. Alors il se laisse faire. Aucune action. Les yeux clos, les bras pendants de chaque côté. Une marionnette. Les mains s’agitent sur son pantalon, percutent les tissus, s’acharnent sur la chair sans réaction. « Non… non! » La main gauche empoigne les cheveux, arrête l’idiot qui s’est mis à genoux, relève le brun à sa hauteur. Une fraction de seconde, il y a l’envie d’y écraser ses lèvres, de le faire taire, d’arrêter la mascarade, de remettre toutes les pièces du puzzle en ordre. L’alcool fait défaut. Grey le rejette, quelques pas, la force devenue trop maigre. Les verres en trop. Il s’y refuse, ne permet pas que Tybalt s’acharne, tombe à genoux sans savoir ce qu’il fait. De tout ça, il n’en veut pas, n’en voulait pas. Il tremble le fauve, tremble d’un mélange d’émotions, d’un surplus qu’il n’arrive pas à classer, ordonner correctement. Capharnaüm.

Une main se lève, cherche à dérober les larmes. Les perles de leur haine. Trop loin. Il ne peut pas atteindre le visage, ne le pourra plus. Sa faute est là. L’impardonnable. D’un mensonge, c’est une relation qu’il éclate. La tête se tourne, s’éloigne de la vision offerte, du pleurant qui manque la chute. Il ne supporte pas. Grey devient lâche. Le geste perdu, la main pend piteusement le long du corps. Depuis quand. Pourquoi. Grognent les questions à propos d’un nom inventé, d’un garçon inexistant. Il secoue la tête, doucement, et se loge un sourire aux lippes tremblantes. Relique de ce qui voudrait être une moquerie. C’est maigre, mauvais, boiteux. « Tu es aveugle… tu ne comprends rien » Les jambes tremblent de l’assaut, de l’alcool, de la fatigue. Amalgame. Grey manque de se laisser glisser, dépérir. « Je ne suis que ton… ami, ou ne connaissance, j’ai oublié ce que tu as dit, ce n’était pas très clair » La hargne saccage les excuses au bout de la langue, d’autres mots qu’il n’arrive pas à prononcer. J’ai menti. Je ne voulais pas. Je t’aime tu sais. La vérité entre les lignes, dans le regard brume d’alcool. La vérité s’accroche et râpe contre la langue.

Ses affaires. Reprendre ce qu’ils ont construit, démonter le château de carte. Un souffle. Il n’en reste déjà plus rien. Des échos. Quelques pièces à rafistoler. Les mots cognent contre la caboche abimée. Tybalt en fuite. Geste rapide. Le corps du brun jeté contre la porte. La tête claque en premier. Une main à la nuque, la position forcée, imprimée. Le souffle coupé. Les lèvres courent au cou, taquinent. « Tu croyais…. Tu pensais qu’un autre pouvait te remplacer » Morsure à la chair. Tendresse à l’oubli. « Warren n’existe pas, pas plus que les autres, qu’aucun de ces visages que tu sembles craindre » De tous ces garçons et hommes rencontrés, les œillades de certains. Rien de plus. Jamais au delà du raisonnable, de l’acceptable. D’aucun qui ne fait battre le cœur. Juste des charmants, des plaisirs de l’œil. « C’est une promesse que tu veux ? L’éternel fidélité, amour et autres fantaisies d’enfant ? » Un rire fait écho contre le cou du plus jeune, résonnance. Ce n’est pas moqueur, c’est le son d’un homme désabusé. « C’est ce que tu veux, Tybalt ? » La pression se desserre doucement, mais retient toujours. Main caressant la nuque, abandonnant la contrainte. Le corps se presse, se loge, contre celui qui pleure l’abandon. « Au lieu d’un traditionnel mariage, je voudrais te prendre sur l’autel, leur clamer que tu m’appartiens, qu’aucun autre, même à genoux ne saurait te remplacer. L’idée t’intéresse ? » Se chuchotent les diableries à l’oreille. La demande se noie dans l’indécence des propos. De trois pas il s’écarte, valse dangereusement sur le côté, manque la chute de plusieurs marches. Main qui agrippe la rambarde. « Tu conduis ? » La conversation passe d’un sujet à l’autre, vogue à la mesure des pensées emmêlées. Pantin désarticulé.


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Message(#) Sujet: Re: Before the dawn heals us (tybalt) Before the dawn heals us (tybalt) EmptyLun 1 Fév - 21:17

680 mots
Les bleues contemplent le colosse qui peine à tenir debout. spectacle donné à la vue des passants, des curieux qui leur lancent de temps en temps des œillades indiscrètes. Tybalt détourne le regard alors que coulent ses larmes, opalines salées qui caressent ses joues, brûlent sa peau imberbe. La bouche du bel aimé crache les blâmes qui ont causé la débandade. Aveugle qui ne comprend rien, demande à comprendre quelle a été sa faute. Les termes sont vagues pour la caboche embrumée par quelques coupes de champagne. Amant relégué au statut de connaissance. Ami sauvé par un don de moelle osseuse. Le mensonge pour protéger celui dont le monde connaît les amours. Juron balancé sur le pavé en réponse à la connerie de son compagnon qui se vante d'une compréhension faussée. « Je mentais, putain ! Tu as peut-être oublié ce que ça fait de craindre le regard des autres depuis le temps que tu te tapes des hommes mais pas moi ! » Ça gronde dans le regard du plus jeune. La carcasse tremble de la colère éprouvée, de la peine endurée. « Je ne me sentais pas prêt à avouer mes sentiments à des inconnus et je ne voulais pas que cette femme nous fasse du mal mais tu le fais très bien tout seul ! » Éphèbe qui a la main mise sur le membre du plus âgé. Tybalt secoue la tête en imaginant Warren combler son amant du bout de sa langue et la main se pose sur la bouche asséchée. Non ! Les images hantent la caboche, écœurent celui qui a été trompé. Il ne veut plus voir ça, ne veut plus y penser mais il continue, masochiste qui se se complaît dans sa douleur.

Carcasse soudainement poussée contre le bois. ça pulse dans le crâne cogné alors que le cœur tambourine sauvagement sous la cage osseuse. Le jeune homme grogne en sentant son amant se presser contre son dos. Pas de ça ! Arrête tout de suite ! La bouche embrasse la peau du cou, taquine la jugulaire. Fourbe qui sait où caresser pour assassiner la volonté. Les yeux se ferment à la chute de nouvelles larmes. Il ne peut pas, Tybalt, imagine ces mains sur un corps encore adolescent. Morsure qui arrache une plainte, ramène à la réalité. Mensonge inventé pour le blesser en retour. Pas de Warren pour le remplacer. Aucun autre pour combler les manques. « T'es qu'un salaud... » Pleure-t-il en penchant la tête en arrière pour lui donner un meilleur accès à son cou. Un salaud pour m'avoir fait croire qu'il y en avait un autre. Demande pour une promesse. Est-ce vraiment ce que tu veux ? Tybalt jure en secouant la tête. Il ne veut pas de promesse, ne veut pas de ce contrat qui se repose sur des mots trompeurs. La main caresse tendrement la nuque, arrache un soupir à celui qui est coincé entre la porte et un corps robuste. Volupté à nouveau exprimée alors que se presse son aimé. Les dents se serrent, tentent de retenir le grognement qui monte à la gorge, dénonce les envies lubriques. Céder, c'est pardonner. Mariage mentionné, balancé entre des intentions indécentes. De quelques pas, Grey abandonne, délaisse le plus jeune qui tremble encore de ses émotions. Tybalt se recule, se tourne sur son amant, sur ce géant qui tangue encore à cause de son alcoolémie. Tu conduis ? « Oui. » Le silence plane. Oui pour conduire, oui pour se marier. Fou qui accepte la demande, qui est conscient de ses sentiments. Ils ne devraient pas. Ils devraient attendre, attendre que le temps consolident leur couple, consolident leurs sentiments. Ils ne devraient pas mais Tybalt s'en moque, est conscient qu'il ne survivra pas à la séparation. « Marions-nous. Marions-nous ce soir, demain, quand tu voudras mais ne va jamais voir un autre, ne me mens plus pour me faire du mal... Ne pense qu'à moi et rien qu'à moi... »


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Message(#) Sujet: Re: Before the dawn heals us (tybalt) Before the dawn heals us (tybalt) EmptyLun 1 Fév - 21:54

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Mensonge du plus jeune, de Tybalt cherchant la défense pitoyable face aux gorgones. Trop innocent encore. Trop effrayé. Grey savait, avait saisi. Puis avait oublié. Le protéger, les protéger, former un bouclier autour de leur couple, arrêter les regards. Lui se moque, n’observe plus les accusateurs. Parfois un poing se loge à la figure, une main coupe la trachée. De quoi les remettre en place quelques secondes, eux les hurleurs, les menteurs, les connards. Il n’a plus peur Grey, a abandonné la crainte d’un regard, d’une remarque à propos de ses préférences. Assumer et offrir une expression conquérante. Se moquer d’eux. Apprentissage. Il était comme Tybalt. Avant. Craintif. A ne pas vouloir révéler aux autres, à être incapable d’assumer. Ce soir. Différent. Il voulait officialiser, leur dire, leur montrer que Tybalt est à lui. Que les yeux bleus ne seront à personne d’autre que lui, plus jamais. Sien. Invention d’un personnage, d’un garçon comblant quelques désirs. Ridicule. Pitoyable.

Ça gronde de colère, d’envie, de bordel incroyable dans la caboche noyée d’alcool. Plus rien n’est cohérent. Amalgame de trop de choses. Valse des émotions. Tambour des amours. Mécanique du cœur en marche, affolante, tout va exploser. Il titube le colosse, manque de s’écraser sur les marches, se rattrape à la rambarde. Le roi à l’apparence pitoyable. « Un lâche… tu pensais qu’ils allaient te croire ? » S’étire un sourire. Une horreur d’expression moqueuse. « Ceux que j’ai ramené avant toi… je les baisais après, parfois juste dans la pièce d’à côté » S’acharnent les paroles. Il n’a plus de retenue dans la colère, n’épargne aucun détail. Rappel des autres, de ceux qu’il a côtoyé, ces corps qui s’alignaient, différents toutes les semaines, incapable de se repaitre, incapable d’en choisir un. Juste des gamins. Là pour les cogner, les faire geindre. Cracher au fond de leur gorge. Des jouets charmants. Rien de plus. La mascarade des nuits s’est arrêtée. Avec lui. Tybalt. « Chaque homme que j’amenais était mien, et tu voulais prétendre à l’amitié ? » Rire. Mélodie discordante. « Tu aurais pu leur prouver que tu n’étais pas juste une poupée…que tu étais à moi, que j’étais… tien » S’enrayent les dernières paroles, se perd la vérité dans un souffle. La colère passe. Un instant. Il revient à la charge. D’autres préoccupations. Marquer son terrain. Regagner l’autre. Ne plus lui laisser l’ombre d’un doute.

Le corps du plus jeune est bousculé. Retenu. Eclaté contre la porte. Se presse l’amant terrifiant. Les lèvres au cou, les mains sournoises. Il pourrait le prendre, juste ici, à la vue de tous. Idée charmante. Clamer. Encore et encore. Salaud. Ça ravive un rire dans la gorge, ça vibre contre la peau de l’adoré-idiot. « Je sais… un salaud amoureux de toi. Tu n’as pas pioché la bonne personne, si tu voulais une princesse, il fallait choisir ta voisine. Tu sais, celle qui t’observe chaque matin ? » Jalousie faussée. Gosse toujours sur le pallier, un regard en biais vers Tybalt. Une promesse qu’il s’est faite. Le prendre contre la fenêtre, lui montrer à la gamine, lui cracher au visage qu’elle n’aura rien. Juste ses fantasmes un peu plus nourris pour les nuits à venir. « Mais tu m’aimes… tu me l’as déjà dit. Tu ne peux pas m’abandonner, me laisser là, avec les autres, les insipides, les creux, les idiots. C’est toi que je veux… toi » Les mots sont jetés, cadence effrayante. La folie de ses pensées, de ses sentiments dévoilés. Question envoyée. Demande sous-entendu. Mariage. Il se recule. S’efface de la scène. Marions-nous hurle le plus jeune. Sourire en ricoché. Bonheur. Il ouvre les bras, théâtre. Manque la chute. Descend les marches en valsant. Heureux crétin. La carcasse s’adosse à la voiture. Pose d’un malfrat. « Tu ne sais pas dans quoi tu t’engages » Clin d’œil. Place du passager. Incapable de conduire. Les lignes sont mouvantes. Ça tangue à tous les étages. Roule le bolide aux commandes de Tybalt. Œillade qu’il glisse de temps en temps. L’alcool le rend idiot, ivre de l’autre. Une main s’aventure à la cuisse, séjourne un instant, remonte, trouve refuge à la ceinture, défait le tout. Faussement innocent. « Il faudrait qu’on salisse cette voiture… elle est vierge » Idée jetée.



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Message(#) Sujet: Re: Before the dawn heals us (tybalt) Before the dawn heals us (tybalt) EmptyMar 2 Fév - 2:47

833 mots
Les amants du passé mentionnés par le plus âgé. Pas plus. Pas plus. Ça assassine le cœur de les imaginer au bras de son aimé. de les imaginer embrasser sa peau basanée et poser leurs mains sur son membre dressé. À moi, clame le plus jeune, garçon pathétique qui jalouse des relations sans avenir. Les bleues se tournent sur les chaussures pour ne plus rencontrer les ambres. Lâche qui ne veut pas en entendre davantage, ne veut plus imaginer son amant dans des bras adolescents. « Arrête... » Murmure pour lui demander de se taire, de ne pas lui raconter ce qui se passait quand sa main se nouait à la leur pour les entraîner dans un endroit plus intime. Danses des incubes exécutées dans les coulisses. La possession exprimée qui assassine encore et encore. La colère gronde de la maladresse du langage. Ces hommes ne lui appartiennent pas, ne sont que des carcasses creuses, des pantins maculés de foutre. « Chaque homme que tu amenais était tien ? tout comme je suis tien ? » Demande qui couve la bombe. Ça cogne rageusement dans la caboche. Un pas pour se rapprocher du colosse qui ne peut plus tenir droit sans se tenir à la rambarde. Un deuxième pour se rapprocher plus encore. Les mains poussent le torse, appuient sur les propos qui accusent. « Ne les compare pas à moi ! Ils ne sont pas tes amants et je ne suis pas un de tes putain de coups ! Comment je suis sensé savoir que tu te tapais tous ceux que tu amenais ici ?! Et comment tu as pu penser que me traîner dans cet endroit était une bonne idée ?! » La main qui vole et cogne la joue avec fracas. Il crache sa haine, son mépris. Pas pour Grey. Pour les autres, pour ceux qui sont passés entre ses bras. Pas comme lui. Il est une exception, celui qui tient le cœur battant entre ses mains, qui a donné de sa moelle pour le sauver. Pas comme lui...

Salaud amoureux de sa personne, qui en mentionne une autre. Jeune femme qui habite juste en face, lance de temps en temps des œillades timides au garçon qui ne les remarque pas. Pas de princesse pour Tybalt, pas de charmante pour occuper une place dans son cœur. Il hausse un sourcil en apprenant la nouvelle, cherche un souvenir de ces attentions données depuis la fenêtre d'en face. Amant qui récupère soudainement son attention, lui rappelle ses sentiments. Il se souvient avoir prononcé les trois mots, après sa jouissance, se souvient de ceux prononcés par Grey alors que ses bras emprisonnaient son buste. Je t'aime. Je ne t'abandonnerai pas. Jamais. Il ne devrait pas promettre mais c'est le refus de se visualiser sans celui qui lui a sauvé la vie. La demande en mariage acceptée. Tybalt sourit en regardant Grey. Bonheur qui illumine les ambres. Il tend la main pour rattraper celui qui manque la chute, ce roi maladroit qui ne supporte pas trois coupes de champagne. Le rappel pour une prochaine fois. Le corps s'appuie contre la voiture. Tu ne sais pas dans quoi tu t'engages. Là encore, c'est un sourcil qui se hausse et un rire qui résonne. Mélodie moqueuse. Malicieuse. « Toi non plus, mon amour. » Français qui cogne contre la langue alors qu'il monte dans le bolide, côté conducteur.

Les mains glissent sur le volant alors que les bleues contemplent la route. Silence qui calme les émotions du premier alors que le second lui lance quelques œillades. Ça transpire le bonheur malgré la quiétude qui règne dans le petit habitacle. Concentré sur sa conduite, Tybalt ignore la main posée sur sa cuisse, se retient de ne pas la recouvrir de la sienne pour la pousser monter plus haut. Consciencieux qui prête attention au code de la route. « Grey... Je suis en train de conduire... » Plainte à la main qui se pose sur la boucle de sa ceinture. « On ne peut pas faire ça maintenant... » De nouveaux mots prononcés pour tenter de ramener à la raison le diable tentateur. Le bolide immaculé. Il est tentant de souiller les banquettes, de graver ce souvenir dans leurs chairs en plus de leurs mémoires. La main de Grey presse le membre emprisonné, provoque la luxure, condamne Tybalt à abandonner les armes. Volonté assassinée. « God ! Très bien... Très bien... Je me gare... » Minutes intenables. Le temps pour trouver une place. Il coupe le moteur, dardent les bleues sur le démon qui savoure sa victoire. À moi ! Les mains se posent sur ses joues, emprisonnent pour lui permettre de dérober la bouche mutine. À moi ! Cannibale qui savoure la saveur de son prochain repas. Amant qui se délecte de son amour. Il crève, Tybalt, crève pour un imbécile. Son imbécile.

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Message(#) Sujet: Re: Before the dawn heals us (tybalt) Before the dawn heals us (tybalt) EmptyMar 2 Fév - 21:45

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Grondement de la colère. L’acharnement des paroles. Il en dit toujours plus, de trop. C’est déjà assez, mais Grey continue. Attaquer, pilonner, ne laisser aucun répit. Il se moque tout autant qu’il accuse, grogne et mord. Pantin abandonné, délaissé sur le trottoir. Foutu. Juste un ami. Rien de plus. Les mots sont toujours en travers de la gorge. Résonnent. Réaction enfantine. Attaquer plutôt que comprendre, que de se faire entendre.

Le rire supplante au reste. Théâtre de leur vie. Grey ne se calme pas, continue, mais cette fois la colère se dissipe. Laisse place à d’autres émotions, à un chaos non identifiable. Tybalt s’acharne, il observe, peut-être que c’est comme ça qu’il l’aime le plus. Hargneux. Prêt à tout. Infernal. L’image lui plait, plus que de raison, terrifiante, ça s’agite dans la caboche. Il l’aime. Il l’aime encore plus lorsqu’il se croit égaré, abandonné. Petit chiot à recueillir. Molosse qui attaque. La joue est le témoin de la colère. Furie contre sa peau. La tête se tourne, la chair gémissant d’un rouge glorieux. Il n’a pas mal, pas de cette douleur affreuse. Ce n’est qu’un réveil pour ses mots hideux. « Je crois que c’est ce que j’aime le plus chez toi… la jalousie. De quoi serais-tu capable, je me le demande toujours... » Il titube un peu, serait prêt à tendre l’autre joue. Frappe encore si tu veux. Plus fort. Les ambres provoquent, cherchent les bleues. Corps immobilité, au mur se retrouve le petit loup sauvage. Agneau maintenant. Envie de mordre et embrasser. Choix complexe. « Garde ta jalousie pour d’autres choses… tu sais ce qu’ils étaient, des gosses, des passe-temps » Des riens comparé à toi. Des amusements. Là pour combler le vide. Jamais à ta hauteur, tu le comprends Tybalt, ce qu’ils étaient pour moi ? Des corps, pas de nom, pas de visage. « Malheureusement pour nous deux, c’est toi que j’aime, toi que je veux, que je réclame… tu porteras mon nom ? J’avais juré de ne plus me marier… trop de paperasse, d’organisation. Une horreur… mais tu voudras, n’est-ce pas ? Je promets d’être moins salaud, un peu… juste pour toi »

(…) Voiture pour refuge. Les virages impossibles pour sa caboche trouée d’alcool. Ivresse plus grande encore. Caractère changeant, les vices amplifiés. Incapable de se passer de l’autre. Les doigts curieux, coureurs, la ceinture qui n’est plus qu’un souvenir. Chahut. Les caresses se font plus pernicieuses, demandeuses. Incapable d’attendre. « Je sais... » qu’il répond à l’interdiction de Tybalt. Malice. Le laisser conduire. Impossible. « Tu peux continuer de rouler, garde les yeux sur la route » Embardée, et voiture sur le bas-côté. Il n’a pas le temps de réagir, de commenter, Tybalt est déjà à ses lèvres, vorace. Gémissement. Le visage entre ses doigts, incapable de le laisser respirer. Le plus jeune qu’il attire à lui, sur lui. Inconfort de la position, qu’importe. Les mains défont la chemise, superbe devenue inutile. Torse qu’il dévore, malmène. Pas de temps pour la douceur et les fantaisies. Pressé, désireux, violent. Ignorance pour de possibles regards. Pas son problème. Tybalt, rien que lui. Le monde s’ignore. Doigts plongeant au boxer, le membre contraint, digitaux enroulés autour. Solitude d’un plaisir qu’il ne tolère pas. Veut sa part. Lui aussi. Soudaine conscience de son état. Foutu. Enrayé. Rien ne fonctionne. Rage d’insultes.

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Message(#) Sujet: Re: Before the dawn heals us (tybalt) Before the dawn heals us (tybalt) EmptyMer 3 Fév - 19:48

660 mots
La main brûle encore du coup donné, stigmate de son erreur. Il ne voulait pas, ne voulait pas cogner celui qui était en droit de coucher avec des hommes, ne le connaissait pas encore à cette époque. Il ne voulait pas cogner celui qui lui voue encore un amour sans borne malgré sa lâcheté. Les bleues contemplent le plus âgé tanguer. Colosse alcoolisé par quelques coupes de champagne. Perdu dans ses émotions. Perdu dans ses repères. Il murmure son amour pour le plus jeune, murmure son amour pour la jalousie démontrée. De quoi serait-il capable, il se le demande toujours. « Je serai capable de la pire des méchancetés » Cruauté avouée. Le plus jeune se moque des autres, se moque de blesser les cœurs qui caressent son amour. Les paroles se font morsures pour les demoiselles qui roucoulent au passage de son compagnon. Sous-entendus qui crachent leur venin sur les intentions lubriques dissimulées derrière des regards de biches. Tybalt se recule en le voyant approcher. Chien malmené qui retourne aux pieds de son maître malgré sa cruauté. Ne bouge pas, reste où tu es ! Une larme roule sur la joue. Il ne peut plus reculer. Coincé entre son amant et le mur. Le rappel de son amant résonne dans la caboche. Ce ne sont que des gosses, des passe-temps. Stupide, stupide, stupide. Tybalt hoche doucement la tête. Ne me parle plus de ces jeunes, ne me parle plus de ces hommes qui te comblaient avant ma venue. Ne me parle plus des autres. Ne parle plus que de moi et moi seul. Égoïsme de celui qui a compris, ne considère plus les amants comme des ennemis, mais qui ne peut garder sa jalousie. Impossible. Il ne peut pas sourire en entendant Grey en mentionner des autres. Pas encore. Trop insécure. Les doutes rongent encore les pensées. « Marions-nous. Marions-nous mais tu dois me faire la promesse de ne plus me parler des autres, de te montrer salaud envers tous ceux qui seront une menace pour nous. Casse des gueules, brise des cœurs, et ton nom sera attaché au mien sur mes nouveaux papiers. Ça te va ? »

Gémissements qui résonnent dans la jaguar. Au-dessus. Comme la première fois. Le plus jeune embrasse son amant alors que ce dernier lui enlève sa chemise, découvre ses épaules. Sa peau brûle sous ses mains, sous ses baisers. Encore, encore, encore. La carcasse réclame son aînée, réclame ce membre qui ne cesse de la combler. Le sien emprisonné entre cinq habiles. Il crache un juron dans sa langue natale alors que son bassin se presse contre la main qui joue et caresse. Le cœur cogne sous la cage osseuse. Il va crever. C'est trop de sentiments, trop de sensations. Soudaines injures crachées aux tympans. Tybalt sursaute, se recule soudainement à la soudaine colère de son aimé. Incompréhension qui hante les bleues en mydriase. « Quoi ? Pourquoi tu te mets dans un tel état...? » Le regard qui cherche la réponse puis tombe sur le membre au repos. « Oh » surprise qui se transforme en malaise. Il passe une main dans ses boucles brunes, ne sait comment réagir face à ça. Humour à condamner. Tybalt refuse de se moquer de son amant tout comme il se refuse à se sentir blessé par son impuissance. Il sait ce qui a causé ça, ce qui le condamne à ne pas continuer. Champagne à bannir pour les prochaines fois. « Ce n'est pas grave, tu m'entends ? » Les mains retournent tendrement sur les joues alors que le regard céruléen plonge dans celui ambré. « Tu as bu un peu trop de champagne. On va rentrer à la maison et dormir. La journée à été longue. » Le corps se pousse, retourne s'échouer sur le siège du conducteur. De sa frustration, Tybalt ne montrera rien.

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Message(#) Sujet: Re: Before the dawn heals us (tybalt) Before the dawn heals us (tybalt) EmptySam 6 Fév - 19:34

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« C’est un contrat ? » Massacrer, assassiner, piétiner les autres. Il hoche la tête, promet de ne plus parler du passé, promet de ne plus évoquer les garçons des nuits, ces corps anonymes, ces gamins renvoyés au petit matin. Il voudrait parler, encore un peu, dire qu’ils n’ont eu aucune importance, qu’ils étaient rien… rien comparé à Tybalt. Mais la promesse est faite. Se taire. Ne pas ajouter plus de mot. Se baisse la tête du monarque fou. Claque un baiser à la joue de celui qu’il nomme déjà époux. Demande folle, non prévue, pas pour maintenant. Elle l’était pour les jours à venir, peut-être les semaines. Aucun courage.

(…) Carcasse métallique arrêtée sur le côté. Divagation. Grognement du fauve. Enragé qui comprend que la virée nocturne est achevée. Mécanique humaine foutue. « C’est grave, c’est terrible, c’est la pire nouvelle du monde, tu m’entends ? C’est affreux. Et si jamais ça restait toujours comme ça ? Imagine un instant. Je refuse, je dois pouvoir… non, c’est perdu » Dos rejeté contre le siège. Soupir. C’est terminé. Plus rien à sauver. La main agrippe le poignet de Tybalt, le retient encore quelques instants. Amour abandonné. Roule la voiture. « Désolé… je ne voulais pas… »

Désolé pour tout, pour ça, ce mauvais choix, ce piège pour la soirée, cette présence réclamée dans un lieu de l’atroce. Au milieu des requins. Désolé pour t’avoir entrainé avec moi, parmi les fauves. Désolé pour l’insulte, pour la peur que tu as ressenti. Désolé pour mes paroles, je ne les pensais pas. Tu n’as pas songé une seconde que Warren était un prénom vraiment ridicule ? Désolé d’être si salaud, surtout avec toi, avec tes sentiments. C’est parce que je tiens à toi, tu le sais. Je ne te le dis pas souvent. Et désolé pour ça. Le coup de la panne.

La tête est tournée vers la fenêtre,
les yeux suivent les lumières,
ces trainées de couleurs.



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