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JASON - Avec les mots on ne se méfie jamais suffisamment. Vide
Message(#) Sujet: JASON - Avec les mots on ne se méfie jamais suffisamment. JASON - Avec les mots on ne se méfie jamais suffisamment. EmptySam 14 Nov - 12:00

« Tomber est permis, se relever est ordonné. »
La vie n'a jamais été simple, n'a jamais été rose et encore en ce moment les événements me le prouvait. Assise au bord du lit, le regard dans le vide. Elle partait, doucement mais sûrement, elle passait dans l'autre vie. Là où tout semblait si calme et apaisant. Elle te quittait, elle partait loin de ce monde et de ses embrouilles. Ces derniers avaient été les plus durs, tu n'arrivais pas à trouver la paix, tu n'arrivais pas à tourner la page. Ta sœur, et maintenant ta mère. Ton cœur se serrait de plus en plus, comme ta main autour de celle de ta mère. Soudainement la machine commençait à biper, puis à sonner longuement. Signalant que son cœur ne battait plus, et quelques secondes plus tard une bande de médecins arrivaient avec le chariot de réanimation. Certainement bien trop tard, ils t'avaient éloigné de la chambre. Ton cœur battait bien trop rapidement, les larmes coulaient le long de tes joues. Tu t'étais préparé longuement à ça, mais pourtant, tu souffrais. Il y a cet homme qui est arrivé, peut-être un peu trop tard, ou tout simplement pile au moment qu'il désirait. Il était le petit ami de ta sœur, oui de ta propre sœur. Il était là devant toi, mais... Comment tout cela pouvait-il être vrai. Il était avec elle sur l'île ? Tant de question et si peu de réponse, tu perdais quelqu'un et tu retrouvais une personne. Après un combat long et acharné, une infirmière arrivait près de toi, s'excusant de ne pas avoir pu sauver ta mère. Elle était morte, elle venait de rejoindre l'autre côté. Et au lieu de fondre en larmes, ton cœur s'était soudainement serré et tu n'avais rien trouvé de mieux que de t'éloigner de cet endroit. Il t'avait donné rendez-vous, pour se rencontrer et surtout pour qu'il t'explique certaines choses. Cette nuit-là, tu avais longuement marché dans la rue sans même savoir ou tu allais te rendre. Les écouteurs dans tes oreilles, la musique assez forte, les mains dans les poches de ton jean. Tu étais triste, ailleurs, dans un autre monde. Encore les yeux remplis de larmes, tu ne savais pas si un jour tu arriverais à remonter cette pente. Ce sourire que tu avais toujours sur tes lèvres, n'allait certainement pas réapparaître bien rapidement. Tu n'avais pas trouvé le sommeil, même avec un somnifère, au final tu as préféré opter pour une solution plus radicale. Tu avais pris une bouteille de vodka dans le grand bar de tes parents. Et tu avais commencé à boire, seule dans ta chambre. Coupant l'alcool avec du coka, de l'orange et bien d'autre chose. Fumant pour te calmer, et c'est au bout de plusieurs heures que tu avais finies par t'endormir totalement alcoolisée. Ton réveil fut plus que chaotique, la tête en vrac, une impression de nausée plus qu'importante. Tu prenais un bain, restant allongée comme une larve au fond de ton bain. Une bonne heure après tu devais te rendre chez Jason, tu étais en retard comme la plupart du temps. Tu enfilais un simple jean, une chemise en jean, ta veste en cuir et tes chaussures. Tes cheveux attachés en un chignon, un maquillage plus que léger. Et tu partais, à pied bien évidemment, pas encore remise de ta soirée un peu trop mouvementée. Tu marches lentement, tu prends un taxi et tu arrives à l'adresse qu'il t'avait soigneusement laissé. Ton cœur se serrait, plus tu t'approchais de chez lui et plus tu stressais de connaître la vérité. Tu montais les escaliers tranquillement, mais sûrement. Une fois arrivé devant la porte, tu respires une bonne fois et tu toques. Tes yeux rivés sur la porte, à la recherche quelconque d'un mouvement. Peut-être qu'avec lui, tu arriverais à faire le deuil de ta sœur et en même temps celui de ta mère.
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Jason K. Cooper
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Message(#) Sujet: Re: JASON - Avec les mots on ne se méfie jamais suffisamment. JASON - Avec les mots on ne se méfie jamais suffisamment. EmptyLun 16 Nov - 19:04

Avec les mots on ne se méfie jamais suffisamment.

If you have to fall, dare you do it in my arms. ✻ Une décennie semble s’être écoulée depuis la dernière fois – qui avait aussi été la première – que j’ai vu Joy. Comme promis, je lui laisse le temps de faire ce qu’elle a à faire, de refaire surface avant de l’attaquer à nouveau. Toutes les formalités doivent être accomplies à l’heure qu’il est, mais je m’efforce de ne pas penser à ce regard bleu qui se dessine derrière mes paupières quand je ferme les yeux. La vie doit continuer de toute façon, le temps ne s’est pas arrêté pour nous laisser du répit. Et quelques longues heures plus tard, le moment de faire connaissance et de passer aux aveux arrive. Je lui ai donné rendez-vous chez moi, sans savoir si elle allait vraiment venir. En tout cas, ça serait plus facile pour moi de parler ici, loin du regard des gens, dans un endroit que je connais bien et où je me sens à l’aise. Tout l’inverse de la chambre d’hôpital dans laquelle j’ai rencontré la jeune cadette Hendrix. Et même si toutefois elle venait, je ne le prendrais pas encore pour de la confiance même si je n’exclus pas la possibilité qu’elle soit en train de s’installer entre nous, mais plus pour de la curiosité. C’est étonnant de voir jusqu’où certaines personnes sont prêtes à aller, juste pour voir, juste pour le fun. Se laisser aller et faire confiance aux autres, pour une fois, se dire que tout le monde ne veut pas le mal des autres. Oui, sur cette Terre polluée de milliers de parasites, il existe encore quelques âmes qui restent pures et méritent d’être sauvées. Ou aidées, tout du moins. Et je ne veux qu’apporter mon aide, et mes connaissances sur la vérité, celle que Joy ignore à propos de Samy.  La demoiselle ne tardera pas à venir, elle n’est pas loin, et pour une fois je me félicite d’entrevoir mon chez-moi propre et rangé, nickel pour recevoir de la visite. Il faut dire que je n’ai pas dérangé beaucoup d’objets cette semaine, j’ai passé plus de temps ailleurs qu’ici. Je m’autorise le temps de prendre une douche et termine en enfilant un tee-shirt blanc et un jean Diesel taille basse extrêmement confortable. Histoire d’être le plus à l’aise possible, même si tout va refaire surface au moment fatidique.  


Il se passe trente minutes avant qu’on ne frappe à la porte d’entrée. Je m’avance dans le hall et allume la lumière. C’est une Joy ravissante que je trouve sur le seuil de mon habitacle. Ça fait presque plaisir à voir parce qu’elle semble avoir récupéré, un petit peu, mais les minutes à venir ne vont pas améliorer son état. C’est bien malheureux d’ailleurs, de devoir lui faire du mal pour apaiser la frustration de ne pas savoir ce qui s’est réellement passé sur l’île, où est sa sœur et tout le reste. « Salut Joy. Entre, je t’en prie. » et je m’écarte de la porte pour la laisser passer. Je la conduis dans le salon et je sens déjà que mes mains tremblent. Un siècle n’aurait pas suffi pour être prêt, je n’ai pas eu le temps de préparer cette rencontre parce que j’ai décidé d’y aller au feeling, tout simplement, d’être moi et de ne pas me contenter de réciter par cœur un discours appris devant le miroir de la salle de bain. Je lui propose d’un geste de la main de s’installer sur un fauteuil. « J’espère que tu as récupéré des forces et que ça n’a pas été trop pénible. » La vérité c’est que j’ai envie de lui poser mille questions, et non pas de répondre aux siennes, informulées. J’aimerais savoir si elle s’est nourrie correctement, si elle a réussi à trouver le sommeil, toutes ces choses qui traitent à sa santé, parce que je m’en voudrais énormément qu’elle y perde une partie d’elle. Parce qu’on ne vit plus jamais les choses de la même façon après un tel drame, et même si on finit par l’accepter, on n’oublie jamais réellement. Je dépose un cocktail aux fruits rouges devant elle, et m’installe sur le fauteuil juste en face. Et puis je me dis que c’est le moment, que je ne peux pas la faire attendre plus longtemps. Elle n’est sûrement pas là pour bavarder entre potes – ce que nous ne sommes pas, en fait – mais bien pour que je parle. Le Jason d’habitude silencieux va enfin pouvoir vider son sac. J’ancre mes prunelles dans celles de Joy un instant, puis je baisse les yeux sur la table basse quand je me mets à parler. « Merci d’être venue, c’est plus simple pour moi de parler ici. » Au moins, on ne peut pas me reprocher de ne pas être sincère, les choses sont dites telles qu’elles sont. « J’ai très bien connu ta sœur, c’est pour ça que j’me suis permis de débarquer à l’hôpital. J’aurais aimé que les choses se passent différemment. » Je laisse un blanc et je reprends mon souffle. J’ai tellement de choses à dire que je ne sais par où commencer. « C’était quelqu’un de bien, et même si on était perdus sur cette île, elle a toujours conservé cette force, cette joie de vie. J’ai l’impression de voir le même éclat de malice dans tes yeux. » Je me rends compte que mon regard s’est ancré dans le sien, alors je baisse les yeux une seconde fois, lorgnant partout où je peux, me concentrant sur des détails du carrelage.  Je termine sur ses mots, incapable d’en dire plus sur le moment. Ma gorge s’est resserrée et il me faut quelques secondes pour prendre une nouvelle bouffée d’air. J’en profite même pour boire une gorgée du cocktail qui se trouve devant moi, laissant Joy siroter le sien au rythme qui lui plaît. Quant à moi, je ne bois pas par soif, mais plus par gêne. J’étais avec sa sœur sur l’île. Mais je sens qu’il va falloir que je m’explique davantage. J’observe les réactions de la jeune brune au fur et à mesure de mes paroles, j’ignore si elle me déteste ou si elle s’en fout juste de moi, mais notre dernière rencontre m’avait laissé l’impression que le feeling était quand même bien passé. Comment réagirait-elle aujourd’hui ? Seules les prochaines minutes nous le diront. 
 
 
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Message(#) Sujet: Re: JASON - Avec les mots on ne se méfie jamais suffisamment. JASON - Avec les mots on ne se méfie jamais suffisamment. EmptyMar 17 Nov - 1:18

« Tomber est permis, se relever est ordonné. »
Boire n'est certainement pas la meilleure chose à faire, mais d'un seul la seule personne qui compte encore énormément à tes yeux, venait de disparaître. Elle était ta mère, elle était celle qui t'avait élevé, qui t'avait appris à marcher, parler et à sourire. Elle te faisait rire comme pleurer, elle te complimentait comme te disputait. Elle t’amenait pendant des heures dans un parc, te faisant découvrir chaque merveille de ce monde. Elle était la première personne que tu avais vue dans ce monde, sentant son cœur battre tout comme le tien. Tu n'as gardé que les meilleurs souvenirs, mais ton cœur à du mal à s'en remettre. Après la disparition de ta sœur, voilà que ta mère avait fermé les yeux à tout jamais. Elle s'était envolée dans le ciel, avec un dernier sourire avant de faire cet arrêt cardiaque. Ton cœur s'était soudainement fermé quand le bruit de la machine avait retenti. Tu savais qu'à partir de ce moment, tu ne pouvais rien faire à part espérer qu'elle se batte, encore une fois... Mais la maladie l'avait vaincue, elle s'était affaiblie de jour en jour, elle avait perdu l'envie de vivre, de continuer à se battre. Une larme avait coulé le long de ta joue, puis une seconde. Mais, jamais une larme de plus. Tu ne voulais pas montrer ta faiblesse, tu ne voulais pas qu'une personne puisse lire la tristesse dans tes yeux. C'est pourquoi, jusqu'à ton arrivée chez toi, tu avais gardé la tête haute. Signant des papiers en compagnie de ton père, semi-présent d'ailleurs. Les papiers, les obsèques, tu avais dû gérer plus de la moitié pour enfin pouvoir te reposer. Long et douloureux, pourtant un énorme poids s'était envolé au moment où tu avais vu son cercueil descendre. Tu étais certainement la seule à être restée par la suite, déposant une rose blanche sur le marbre gris de cette tombe. Tu n'as pas voulu faire partie de ce rassemblement, préférant t'isoler dans ta chambre. Ton père ne rentrait pas ce soir, pour ne pas changer. Tu avais donc la maison pour toi toute seule, tu allais pouvoir faire ce que tu désirais. Manger n'était pas pensable, dormir encore moins. Pourtant la fatigue prônait sur ton visage, tes joues se creusaient légèrement. Tu ne mangeais pas comme tu le devrais. Tu te laissais abattre à petit feu, même si pourtant la vie continuait de défiler sans t'attendre. Une longue douche, assise contre le carrelage froid de la douche à l'italienne. Une douce musique et l'eau qui coulait sur ton corps. C'est seulement à ce moment que tu as laissé toute la tristesse sortir de ton corps, pleurant toutes les larmes de ton corps. Tu ne pouvais plus retenir tout ça, tu ne pouvais pas tout encaisser et garder la tête haute. Elle était la femme la plus importante de ta vie. Elle était celle qui t'avait donné naissance, ce n'était pas n'importe qui. Finalement, la seule chose que tu avais trouvée, c'était cette bouteille de vodka. Boire pour mieux oublier, te mettre mal pour au final pouvoir t'endormir. Tu as bu plusieurs verres et tu as réussi à t'endormir, à trouver un sommeil plutôt paisible. Tu te retournais plusieurs fois durant cette courte nuit, et pourtant la fatigue disparaissait petit à petit. À ton réveil, un mal de crâne important, comme tu devais te l'imaginer la veille. Mais tu allais passer au-dessus de tout ça, tu devais te rendre chez Jason. Tu ne pouvais pas te permettre de reculer ce rendez-vous, déjà que tu l'avais fait patienter un bon moment. Tu n'avais pas pris la peine d'enfiler des magnifiques vêtements, tu n'avais pas le moral pour enfiler une robe et des talons. Marcher te ferait certainement le plus grand bien, et au final les courbatures de la veille revenaient également. Un taxi allait faire l'affaire et en moins de cinq minutes tu te retrouvais devant la bâtisse. Imposante, classe, tout comme celle où tu habitais. Tu respirais un bon coup et tu marchais en direction de l'appartement indiqué. La tête encore dans les nuages, tu n'arrivais pas à comprendre ce que tu allais faire, ce que tu allais surtout entendre.

Tu toquais à sa porte, ton visage ne portait aucune expression. Ton cœur se serrait encore et encore, ne te laissant même pas la chance de respirer une dernière fois avant que la porte ne s'ouvre. L'anxiété, ce nouveau sentiment qui s'emparait de toi. Tu ne le connaissais pas, et pourtant tu avais accepté de l'écouter, et de venir chez lui. Chose, que tu n'aurais certainement jamais faite auparavant. Mais... maintenant, tu n'as plus vraiment peur du danger. La porte s'ouvre sur lui et tu relèves alors automatiquement la tête, pour poser ton regard légèrement brouiller, dans le sien. « Salut. » le seul mot qui avait réussi à traverser ta gorge. Tu t'avançais doucement, observant cet endroit pour au final reposer ton attention sur Jason. C'était seulement la deuxième fois que tu le croisais, et dans un contexte plutôt étrange. Tes mains étaient nouées, t'écorchant la peau autour de tes ongles. Il t'invite à prendre place sur le fauteuil et sans hésiter tu t'avances jusqu'à celui-ci pour y déposer doucement ton arrière et mettre à côté ton sac à main. Tu avais encore le temps de prendre tes jambes à ton cou et pourtant, tu restais ici. Malgré la perte de ta mère, tu voulais en avoir le cœur net sur Samy. Tu avais besoin de savoir ce qui s'était vraiment passé sur l’île et si... elle était encore en vie. Il te ramène rapidement sur terre, coupant net tes pensées. « Oui, enfin je tente de remonter la pente. » soufflais-tu, une voix tremblante et pourtant tu tentais de laisser apparaître un léger sourire sur tes lèvres. Tu arrivais encore à sourire, malgré la peine qui se trouvait dans ton cœur. Tu ne voulais pas paraître froide et distante, même si tu l'étais légèrement. Il pouvait très bien le comprendre, au vue de la situation. Un cocktail se trouvait devant toi, et pourtant tu n'y touchais pas. Pour le moment, tu n'avais aucune envie de boire quelque chose, mais juste de l'écouter. Toi qui pensais que tu allais pouvoir garder ton sang-froid, plus le temps passait et plus ton cœur se serrait. Tu te pinçais doucement la lèvre, ce tic que tu avais toujours eu depuis ta petite enfance. Même s'il n'avait prononcé seulement quelques mots, ça te rendait nerveuse. Chaque parole concernant ta sœur ne faisait que de te tirer un peu plus vers le bas. Il te fixait, sans même s'en rendre compte et tu tournais des yeux. Tu sentais que les larmes commençaient à monter petit à petit. Même si tu tentais le tout pour le tout. « Ma mère me le disait en permanence. Cet éclat de malice était le même que celui de Sam. » soufflais-tu avec une voix saccadée. Tu te mordais la lèvre pour ne pas flancher, même si tu te montrais forte, aujourd'hui, tu ne l'étais pas. Tu n'avais jamais réussi à faire le deuil de ta sœur, elle avait toujours été là dans ta tête, dans ton cœur. Tu avais toujours une lueur d’espoir de la voir descendre d'un avion ou d'un bateau pour pouvoir la reprendre une dernière fois dans tes bras. Lui dire à quel point tu l'aimes, à quel point elle te manque. Tes mains sont tremblantes, et tu sais que ça ne va pas s'arranger. Une larme coule le long de ta joue sans même que tu ne t'en rendes réellement compte. « Je suis désolé. » soufflais-tu, baissant instinctivement la tête pour l'essuyer.
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Message(#) Sujet: Re: JASON - Avec les mots on ne se méfie jamais suffisamment. JASON - Avec les mots on ne se méfie jamais suffisamment. EmptyMer 18 Nov - 18:29

Avec les mots on ne se méfie jamais suffisamment.

If you have to fall, dare you do it in my arms. ✻ Une vie ne suffit pas à se remettre totalement de la perte d’un être aimé, surtout lorsqu’il s’agit d’un parent proche et qu’une famille entière se décime à petit feu. Pendant les quelques années où j’étais sur l’île, j’avais été loin de me douter de ce que je retrouverais en rentrant sur le continent. Des parents qui ont fini par se séparer, que je n’avais pas pu prévenir. Je n’avais pas pu leur dire de ne pas s’inquiéter, que j’étais bien en vie, et de l’autre côté il y a Samy, qui ne pourra jamais les rassurer. La jeune femme qui a finalement accepté mon invitation ne se doute pas encore de toutes les choses que j’ai à lui raconter. Et elle mérite de savoir la vérité, c’est de sa sœur qu’il s’agit aujourd’hui. Après les événements récents avec la matriarche des Hendrix, les aveux que je m’apprête à lui faire ne vont à mon avis rien faire pour améliorer la situation. Pourtant il faut qu’elle sache, il n’y a rien de pire que de vivre avec de l’espoir quand on sait que celui-ci est entièrement vain. La phrase qu’elle prononce ne me fait pas hésiter, qu’elle tente de remonter est tout à fait normal, même si ce que j’ai en tête va rendre cette pente plutôt glissante. Accroche-toi bien, Joy, sois forte. Si elle surmonte tout ça, elle pourra tout surmonter par la suite. Les obstacles qui se dresseront devant elle paraîtront bien moins effrayants que pour une personne qui ne connaît pas cette douleur. Celle qui s’accroche à vos baskets et finit par faire partie intégrale de vous. Mais qui parallèlement vous endurcit chaque jour un peu plus. Faut-il encore parvenir à la remonter, la pente.
La remarque que je lui ai faite à propos de l’éclat de malice présent dans son regard ne semble pas être que personnelle, visiblement la nouvellement défunte Mrs. Hendrix n’en pensait pas moins. Mes lèvres se pincent quand je vois déjà dans quel état ces quelques mots mettent déjà Joy dans l’embarras. Je sens que ça va être plus difficile encore que ce que je m’étais imaginé. Pour elle, mais aussi pour moi. Je suis un monstre d’apparaître dans sa vie comme ça et de lui bousiller la vie un peu plus. Malheureusement je suis un inconditionnel de la vérité et quand on a tout perdu, finalement on se rattache aux choses qui comptent pour nous.  Une larme coule le long de la joue de la jeune femme, je sens ma gorge qui se serre un peu plus mais je conserve un calme olympien. D’ailleurs je ne sais pas comment je fais pour ne pas pleurer, quand j’y repense. Rien que de me replonger dans le passé, ça me fout les boules. C’est elle qui s’excuse mais en vrai c’est tout l’inverse. « C’est moi qui suis désolé. Ce que j’ai à te dire ne va pas être facile à entendre, sache que quelque soit ta réaction, je ne t’en voudrai pas. » Je pose déjà le terrain. Oui c’est moi qui m’excuse de ce que je vais dire, je m’excuse que cette vérité soit si atroce, à vivre comme à entendre pour cette sœur qui subit les effets secondaires et se prend le retour de balle en pleine tronche. La pauvre, elle qui n’a rien demandé à personne est en train de vivre la période la plus sombre de toute son existence à n’en pas douter. Si ça n’est pas encore le cas, les prochaines minutes devraient sceller ce destin. Puis histoire d’y aller en douceur, je décide de commencer par le début.
« Quand j’ai rencontré Samy, elle semblait si sereine face au malheur qui venait de nous arriver, et elle s’est très vite accoutumée à la vie sur l’île. Tout a commencé avec une partie de pêche, elle voulait que je lui apprenne à pêcher. » Malgré moi, un sourire triste se dessine au coin de mes lèvres quand j’y repense. C’était un si bon moment, nous avions tellement rigolé. Mon regard s’est ancré dans le vague, je me ressaisis avant de poursuivre. « Honnêtement elle était pas douée. Une catastrophe même. Elle était maladroite mais elle était marrante, nous nous sommes tout de suite bien entendus. » C’est le cas de le dire. En quelques heures à peine nous étions déjà inséparables. « Nous nous sommes fiancés, même si ça n’a aucune valeur juridique en Amérique, et… » ma gorge se serre davantage, mes mains commencent à trembler. Je me racle les cordes vocales avant de pouvoir continuer. Les mots viennent tout seul, dieu seul sait depuis combien de temps ils ont besoin de sortir. Je n’ai jamais dit tout ça à personne. La suite encore moins. « Samy a donné naissance à une petite fille, notre fille. Elle s’appelait Jenny. » Ma voix s’est totalement brisée, je dois prendre une nouvelle rasade de boisson pour atténuer le serrement dans ma gorge. Je crois que je peux m’arrêter là pour le moment, je dois surveiller les réactions de Joy pour savoir encore comment aborder la suite. Je ne sais pas comment elle va réagir et je sais déjà que je n’aime pas voir des larmes dans ses beaux yeux bleus. Et souiller son visage qui ne devrait pas savoir dessiner la tristesse. Je n’ai pas encore prononcé les mots les plus durs, pourtant l’utilisation du passé quand je parle de la famille que j’avais essayé de construire doit lui mettre la puce à l’oreille. Sauf si l’espoir subsiste encore, cette bête coriace qui vous dévore de l’intérieur en miroitant un monde qui n’est pas la vérité.   
 
 
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JASON - Avec les mots on ne se méfie jamais suffisamment. Vide
Message(#) Sujet: Re: JASON - Avec les mots on ne se méfie jamais suffisamment. JASON - Avec les mots on ne se méfie jamais suffisamment. EmptyMar 24 Nov - 12:35

« Tomber est permis, se relever est ordonné. »
Tu as toujours montré de toi, ce que tu voulais. Tu as toujours montré une femme forte, une personne qui ne pleure pas, une personne qui ne baisse jamais les bras. C'est certainement pour ça que tout le monde venait te parler de leurs problèmes. Pensant que tu pouvais les aider à devenir comme toi, malheureusement une fois chez toi, chaque démon revenait les un après les autres. Une fois loin de tout le monde, tu t'autorise à laisser tomber le masque et à te libérer. Tu pleures rarement, mais parfois quand un surplus de chose arrive, tu n'arrives pas à gérer. Et tu te laisses envahir, au point d'avoir des idées noires. Tu fais parfois peur, comme tu fais parfois rire, tu as ce visage si doux. Il est difficile de se l'imaginer en colère, pourtant il t'arrive parfois de t'énerver, de devenir hystérique pour un rien. Au final, tu n'es pas une femme très simple à comprendre. Tu as un grand nombre de facette, un caractère bien trempé, mais une choses est sûre. Tu es forte, malgré tout ce que tu as déjà enduré, et ce que tu vas continuer de recevoir. Il était normal que tu te rendes chez lui pour en savoir plus, pour connaître les vrai raisons. Savoir si oui ou non, ta sœur était encore en vie. Tu avais encore cette idée en tête, encore ce léger espoir. Même si ta mère avait tenté de te faire comprendre qu'elle ne reviendrait pas. Mais, en découvrant ces rescapés, la flemme qui s'était éteinte, recommençait à brûler. Doucement, mais sûrement. Toi qui venait de perdre ta mère, tu ne voulais pas entendre que tu avais perdu également ta sœur. C'était certainement cet espoir qui te faisait tenir, tenir bon. Sur qui allais-tu pouvoir compter si les deux personnes les plus chères au monde à tes yeux n'étaient plus vivantes. Tu t'étais renfermé sur toi-même, perdant un bon nombre d'amis. Ils se retournaient contre toi, sans aucune raison et pourtant tu continuais d'avancer. Tu avais frappé à sa porte, laissant un léger sourire s'afficher sur tes lèvres, il n'était qu'un inconnu à tes yeux. Mais, tu voulais lui faire confiance, tu voulais le croire et l'écouter. C'est certainement pour ça, que tu t'étais rendue calmement chez lui. Tu avais pris place dans un fauteuil, en face de lui. Tu le regardais, regardais autour de lui, tes prunelles n'arrivaient pas à rester au même endroit. Très peu connaissait bien Sammy, très peu te connaissait. Seulement les personnes très proches pouvaient remarquer ce petit brin de malice dans nos yeux respectifs, une seule chose qui vous liait à tout jamais. Elle ne te ressemblait pas, tu ne lui ressemblais pas. Et en aucun cas tu voulais lui ressembler, tu voulais être toi-même sans devoir entendre à chaque repas de famille 'Qu'est-ce qu'elle ressemble à sa sœur'. Ton caractère refaisait rapidement surface, et pourtant tu n'avais pas réussi à l'aider, à la sauver. Non, elle avait disparue du jour au lendemain, te laissant seule. Un énorme trou, une immense souffrance, pas encore soignée. Rien que d'y penser, ça te fait souffrir, tu ne peux pas rester de marbre. Une première larme coule le long de ta joue, puis une deuxième. Tu t'excuses, car pour toi c'est un manque de respect de pleurer devant une personne. Tu n'aimes pas te montrer aussi faible et pourtant, là, devant lui, tu ne peux plus te retenir. Tu ne peux plus jouer ce rôle, aujourd'hui, tu n'es pas cette personne forte. Tu respires doucement, tu prends ton courage à deux mains. Tu essuies tes larmes, remontant la tête dans sa direction, tu poses ton regard sur le jeune homme. Il est embarrassé, en même temps à sa place tu serais pareil... Tu hoches doucement la tête, tu sais que tu ne vas pas réagir de la même façon, tout dépendra de ce qu'il va te confier. Mais, quelque soit ce qu'il allait t'annoncer, tu ne t'en prendrais jamais à lui. Il arrive à te faire sourire, pourtant quelque chose fait serrer ton cœur. Tu devrais sourire en écoutant ce qu'il te dit, elle était heureuse, malgré le malheur. Certainement le était, ce verbe qu'il avait soigneusement conjugué à l'imparfait, donc au passé. Une erreur ? Elle n'était plus heureuse ou tout simplement, elle ne pouvait peut-être plus être heureuse, n'étant plus de ce monde ? Une vide, des questions, et pourtant tu tentes de rester calme. De l'écouter, de boire chaque mot qu'il prononçait. Jusqu'au moment ou tu entendais le mot : Fiancés. Ils étaient fiancés, sur cette île. Au moins, elle aura passé des bonnes journées, loin de ses amis et de sa famille, mais elle n'avait pas tardé pour s'en faire des nouveaux. Et juste cette pensée te réchauffait le cœur, elle n'avait pas été seule, elle n'avait pas souffert dans son coin à la recherche d'une issue. Au final, tu arrivais à trouver des briques de chose pour t'aider à remonter. Tu ne quittais pas le jeune homme du regard, jusqu'à ce qu'il prenne son verre. Tu en faisais de même, portant ton cocktail à tes lèvres. Laissant glisser le liquide dans ta bouche, dans ta gorge. Un doux liquide sucré, qui te redonnait légèrement des couleurs. Il venait de t'apprendre en si peu de temps, les fiançailles, la naissance... Et tout était au passé, comme si c'était derrière lui, comme s'il avait du tourner la page et continuer sans ces deux bouts de femmes. Comme si elles appartenaient au passé et ça, à tout jamais. Cette joie qui s'était emparée de ton cœur pendant quelques secondes s'était soudainement évaporée. Tu gardais le verre entre tes doigts, cherchant un endroit ou regarder. « Ce que je dois comprendre, c'est qu'elles ne reviendront jamais. » ta voix était à moitié étouffé, par une immense tristesse qui commençait à s'emparer de toi. Les larmes commençaient à monter dans tes yeux bleus, tes doigts tremblaient de plus en plus. Tu retenais toute cette peine en toi, il venait de te faire ouvrir les yeux. Elle était morte, tu ne pourras plus jamais la prendre dans tes bras, plus jamais rire à ses côtés. Il ne te reste plus que des souvenirs, plus que quelques photos pour la garder près de toi. Au final, tu n'étais pas prête à entendre tout ça, tu venais de perdre ta mère et maintenant Samy. Il ne te restait plus personne, tu étais seule à tout jamais.
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Message(#) Sujet: Re: JASON - Avec les mots on ne se méfie jamais suffisamment. JASON - Avec les mots on ne se méfie jamais suffisamment. EmptyLun 30 Nov - 18:10

Avec les mots on ne se méfie jamais suffisamment.

If you have to fall, dare you do it in my arms. ✻ Le passé porte ce nom parce que tout ce qu’on a vécu est censé être révolu. Passé, terminé, derrière nous. Malheureusement des fois ce n’est pas si simple. On oublie plus facilement les petits moments de plaisir que les gros moments de douleur. Et en fin de compte il n’y a plus que ça qui reste, et il faut faire avec. Voilà plusieurs mois que je suis de retour à New York et j’ai toujours l’impression que tout est arrivé hier. Les souvenirs sont encore trop frais, qu’ils en sont brûlants et me serrent le cœur. Le regard de la jeune femme qui est assise en face de moi n’arrange franchement pas les choses, sachant qu’elle a un air de ressemblance indéniable avec sa défunte sœur. Sa défunte sœur… ça ne m’a jamais paru aussi vrai qu’aujourd’hui. Parce que paumé sur cette maudite île je pouvais encore me dire que ce n’était qu’un cauchemar, mais maintenant que je dois annoncer officiellement la nouvelle a une personne des plus concrètes, vivant sur le continent et attendant cette vérité depuis sûrement des années, tout est plus réel. Tout est plus intense, et ça fait mal. Parce que j’ai mal en me remémorant le passé, et que je vais faire encore plus mal à une fille qui n’a rien demandé à personne. Et qui par-dessus le coup vient de perdre sa mère. Mes lèvres sont pincées mais mon visage ne reflète rien. De toute façon la vérité est bien là, telle qu’elle est, j’espère juste rester assez fort pour tout dire à Joy. Tout ce qu’elle mérite d’entendre. Tout ce qu’on ne s’est pas encore dit. Je remarque une larme ruisseler le long de sa joue, suivie d’une suivante, et je sais déjà que ce n’est que le début. Je ne peux décemment pas lui en vouloir mais le ciel sait que ça me désole de lui faire ça. Autant que j’ai besoin de le lui dire, par la même occasion. Je pose le distributeur de mouchoirs en papier sur la table basse, disons que ça pourrait être utile. Je n’ajoute pas de commentaire, toute parole aurait été superflue. Plus je la regarde, plus je la trouve belle et moins j’ai envie de voir des larmes sur son visage. Il y a fort à parier qu’il a de bien plus belles expressions à offrir. Et puis vient le moment où la question fatidique tombe, m’offrant une possibilité de réponse à une phrase que je n’avais pas encore su – ou simplement pas encore pu – formuler. J’aurais voulu être ailleurs, loin de toute cette vie pleine d’embrouilles, loin de tous les bruits de circulation en bas de ma fenêtre, loin de tout. Joy doit-elle comprendre que Samy et Jenny ne reviendront jamais ? Je baisse un instant les yeux, mon cœur bat la chamade. « Non… » Ma voix est faiblarde, pâle, presque inaudible. Je me racle la gorge pour achever ma phrase. « Elles ne reviendront pas. » C’est officiel, c’est dit. Le moment où l’espoir se meurt. Même pour moi c’est difficile à entendre, même si je le savais déjà depuis longtemps. Pas de sauvetage miraculeux pour elles, pas de retour à la vie moderne, pas d’espoir d’un avenir meilleur. Pas d’avenir tout court. Je laisse un léger silence s’imposer, d’abord par respect et ensuite pour que nous nous remettions tous les deux de cet aveu.
Puis je me dis que ce n’est pas le moment de couper court à la discussion, à moins que Joy ne souhaite pas entendre les détails sordides. Mais sinon ça m’aurait pris dix secondes de lui balancer que sa sœur est morte, le jour où nous nous sommes rencontrés à l’hôpital. Là non plus ça n’était pas le bon moment. Ça ne l’est de toute façon jamais. Aussi parce que je sens que les larmes commencent à monter dans mes yeux, je poursuis avant d’en arriver à trop montrer ma peine. « J’ai rien pu faire… », malgré toute la bonne volonté du monde nous n’avions pas le bénéfice du nombre. J’avale péniblement ma salive. « Sur l’île, y’avait des gens – des monstres qui s’en prenaient gratuitement aux survivants – qu’on appelait les hostiles. » Commençons par le début, posons les bases. Je ne dois pas oublier que Joy ignore tout de ce qui s’est passé sur l’île, hormis ce qu’elle a pu entendre et voir dans les médias. Mais les médias n’ont jamais réussi à approcher cette île, et même si certains rescapés ont parlé après leur retour en Amérique, le monde ignore tout de ce qu’elle a réellement été pour ceux qui y ont vécu. « Ils nous sont tombés dessus quelques heures seulement après l’accouchement de Samy. Ils m’ont tabassé suffisamment pour que je ne puisse plus rien faire mais pour que j’assiste quand même à la scène. Puis ils s’en sont pris à elle, et au bébé. » Je passe les détails les plus sombres, Joy n’a pas besoin de savoir quelle quantité d’hémoglobine a été versée lors de cette sombre journée. Heureusement, la plupart du sang qui était par terre, c’était le mien. Je me demande comment j’arrive encore à parler calmement alors qu’à l’intérieur je sens déjà la rage qui remonte. Celle de n’avoir rien pu faire mais d’avoir tout vu. TOUT. Je serre les poings et mes os craquent. En vérité j’essaye juste de conserver assez de calme pour ne pas m’effondrer devant la cadette de la famille Hendrix. « La dernière vision que j’ai eu de ta sœur, c’était quand ils l’ont emmenée avec le bébé, dieu sait où… » La rage et la douleur me font serrer la mâchoire, elle va bientôt exploser.  Mon regard qui s’était fixé au sol tel un automate remonte pour regarder la jeune femme assise près de moi. Plusieurs tics refont surface, comme par exemple mes incisives qui viennent mordiller ma lèvre inférieure ou ce poing que je lève sous mon menton comme si je faisais mine de réfléchir, alors qu’en fait j’essaye de me contenir, de faire bonne figure. Et je me sens tellement mal de toutes ces paroles, pour moi, d’accord, mais encore plus pour Joy. « J’suis tellement désolé... » Je finir par dire. D’un côté, je n’ai pas su protéger mes femmes, et je paie tous les jours pour ça. Parce que si on ne m’a châtié de rien, mon esprit se charge de me faire payer cette journée. 
 
 
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JASON - Avec les mots on ne se méfie jamais suffisamment. Vide
Message(#) Sujet: Re: JASON - Avec les mots on ne se méfie jamais suffisamment. JASON - Avec les mots on ne se méfie jamais suffisamment. EmptyLun 25 Jan - 11:12

Toi qui gardais toujours ce petit espoir au fond de toi, espérant à chaque moment qu'elle allait revenir. Que tu allais pouvoir la prendre dans tes bras, la serrer aussi fort que possible. Recommencer des soirées, des journées shopping et thermales. Malheureusement cet espoir venait d'exploser en mille morceau en seulement quelques secondes. Il venait de t'avouer, l'inavouable. Une énorme souffrance s'emparait de ton cœur, un énorme pincement. Ou plutôt comme si une personne tenait ton cœur dans la main et le serrait de toutes ses forces. Parce qu'en seulement quelques jours, tu venais de perdre à tout jamais deux personnes de ta famille. Deux personnes que tu aimais, que tu appréciais, qui te faisais vivre. Tu ne savais plus quoi dire, ni même quoi faire. Ton regard cherchait un endroit ou se poser, tu tentais tant bien que mal, de garder toute cette souffrance à l'intérieur. Ne voulant pas montrer cette faiblesse à cet homme que tu ne connaissais même pas. Tu te pinçais doucement les lèvres, et au final une larme puis une seconde coulèrent le long de ta joue. Tu calmais ta respiration, tu écoutais le battement de ton cœur pour te guider. Avalant tant bien que mal ta salive, quelques frissons parcouraient rapidement ton corps. Cette sensation de tout perdre, comme quand tu te retrouvais en haut du pont, attacher seulement par un élastique à tes chevilles. Cette adrénaline, cette peur, cette faiblesse, plonger sans même regarder le vide. C'était ce que tu faisais, cette sensation de voir ta vie défiler devant tes yeux. Chaque personne que tu t'autorisais à aimer, disparaissait, te laissant seule. Seule dans cet ville que tu connaissais si bien, chaque recoin que ta sœur adorait. Chaque restaurant que ta mère détestait, chaque petite chose allait te refaire penser à tout ça. Jamais tu n'arriverais à tourner la page, jamais tu n'arriverais à vivre avec ces deux décès. « Je n'ai plus qu'à... » soufflais-tu doucement, prononçant chaque mot l'un après l'autre. C'était comme si tu te battais pour prononcer chaque mot, comme si la souffrance t’empêchait de t'expliquer. « L'accepter. » lâchais-tu pour terminer cette phrase. Tes mains tremblantes, posèrent le verre que tu tenais si fortement entre tes petits doigts. Tu ne pouvais pas rester plus longtemps ici, c'était comme s'il venait de te lâcher une bombe entre les mains et qu'elle avait explosée. Ton regard horrifié, se levait dans sa direction. Chaque mot qu'il lâchait, était un cauchemar, et pourtant tu ne l'avais pas vécu. Tu ne pouvais juste ressentir ça en l'écoutant. Comment avait-il pu accepter tout ça ? Lui qui l'avait vécu, qui n'avait pas réussi à protéger les siennes. Tu ressentais tellement d'émotion en peu de temps, la souffrance, la tristesse, la colère, le dégoût. Comment des gens comme ceux qui avaient enlevés ta sœur pouvaient exister ? Tu fermais doucement les yeux, te laissant tomber dans ton fauteuil. Laissant chaque larme couler le long de ta joue, déposant tes mains sur ton visage. Tu ne pouvais pas accepter ça, pourtant tu n'avais en aucun cas le choix. Mais... Tu n'avais plus personne sur qui compter, ton père était devenu un autre homme depuis la disparition de Sammy. Il avait abandonné chaque espoir, il t'avait laissé à l'écart, il ne te restait plus que ta mère. Maintenant, tu étais seule, seule contre tout le monde, contre tes propres démons. Ton maquille coule légèrement, et pourtant cela ne t'arrête pas. Tu n'arrivais même pas à reprendre ton propre contrôle. Il était désolé, mais... Il n'y pouvait absolument rien dans cette histoire, tu attrapais seulement un mouchoir pour essuyer ces larmes qui coulaient à flot. Il avait serré ses poings, comme pour ce contrôler, il fixait le sol pour trouver un appuie. Et tu ne savais même plus quoi dire. « Tu n'as pas à être désolé. » lançais-tu doucement, une voix tremblante, douce mais à la fois brisée. Tu cherchais son regard, cherchant ce contact que tu appréciais avant cette discussion. « Je n'ai jamais voulu accepter la vérité, qu'elle n'était plus de ce monde depuis cet accident avec l'avion. » soufflais-tu, serrant ta main avec l'autre. Mordillant nerveusement ta lèvres inférieur. « Pourtant, j'aurai du tourner la page au lieu d'avoir des espoirs, inutiles... » la colère commençait à monter petit à petit. Tu avais été bien trop idiote, garder espoir alors que pendant des semaines, des mois, tu n'avais eu aucune nouvelles. Tu t'étais préservée pendant des années et au final, la souffrance te rattrapa en seulement quelques secondes. Tu étais encore jeune et il t'en restait à apprendre, une dernière larme coulait le long de ta joue. Te relevant du siège, te retrouvant debout. Refermant ton gilet sur ton petit corps, frêle et fragile. « Merci de m'avoir avoué, la vérité... » soufflais-tu doucement, t'écartant légèrement du salon. Tu avais besoin d'air frais, besoin de marcher, sans même savoir ou tu voulais aller. Il fallait juste que tu quittes cette pièce.
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