LOSE YOUR MIND

Rose est la conséquence même d'une poupée brisée, orpheline d'un décès suite au crash de l'avion, elle a toujours porté cette culpabilité d'une mort entrelacée. Celui d'une mère qui dans un dernier souffle avait choisi de se sacrifier pour le fruit d'une vie, sa fille. Elle a erré sur cette île dans un désespoir complet, se murant derrière des masques pour se teinter de cette tristesse lascive. Oubliant sa lâcheté auprès de son père alors qu'elle l'avait abandonné pour vivre avec celle qui était décédée à présent, elle se teintait derrière son activité, derrière ce contrôle surfait de vouloir tout gérer. Car elle était éduquée ainsi dans une indépendance solide, dans une ritournelle de silence et de solitude. Puis le temps a laissé sa marque sur ses joues gonflées de larmes acides, elle a su se refaire malgré sa peur de l'attachement. Elle est tombée mais elle s'est relevée. Un nombre incroyable de fois... Grâce notamment à une personne qui a su la torturer mais également qui lui a ouvert les yeux. Jeremiah. Puis le destin s'est acharné. Et elle a fini en cages, son mur de barrière se soulevant contre elle. Son corps marqué de l'aigreur d'étrangers. Et les séquelles étaient trop denses, trop importantes. Elle a réussi à se sortir de ces prisons, celle des Originaires. Mais elle ne fut plus jamais la même. Elle était un dommage collatéral, qui avait oublié toutes ses bribes de son passé. Se réveillant d'un coma de quelques semaines, le monde avait ce goût amer, celui d'une vengeance inassouvie. Une haine et colère tacite qui la poussait à dépasser des limites préétablies. Et cet espoir... Ce bateau au loin, signe d'une nouvelle vie, d'un retour à cette mémoire qui lui manquait. Que pouvait-elle faire fuir et s'échapper de cet enfer véhément ou bien continuer cette lutte contre ceux qui l'avait meurtrie ? La réponse était simple, déstabilisante et illogique, pourtant elle l'était facile pour elle. Elle se battrait....


Les choses se passaient dans l'imprévu d'un tumulte dans les abîmes d'une tempête dérisoire. Un regard, une engueulade, un charme... Un souffle, un cri, un désespoir... Des pleurs, des larmes et des joies... Le monde se moquait de chacun, se jouait de ces habitants pour les brûler, les calciner, les défoncer. Puis pour ensuite, les consoler, les attacher, les entrechoquer. La raison n'était pas présente, tout n'était que l'illogisme même de la logique. Lorsque dans un soupir, un sourire à l'arrière. Derrière la violence des flots, il y a cette fille qui s'éteint à chaque regard. Elle a l'air préoccupée, déstabilisée. Les gens la scrutent, ne la comprennent pas et se demandent pourquoi. Pourquoi elle est là? Pourquoi cette distance? Pourquoi cette insouciance? Elle semble fatiguée, déboussolée et désabusée. Elle ne dit rien , joue avec les fils du silence pour se muer dans l'effervescence des foules. Elle est étrange. Ils l'ignorent, la laisse seule avec son désespoir. Ils ne la comprennent pas, alors il la laisse là au bord de la route, les yeux gonflés et le coeur en morceau. Cette jeune fille est comme tous le monde, elle souffre, elle a mal, elle est mise à mal.  

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