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Ludwig-Day Harkam Iparys
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(colombe&connor) + on joue à un-deux-trois soleil avec le prof 1469061076-dzetbienf
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Message(#) Sujet: (colombe&connor) + on joue à un-deux-trois soleil avec le prof (colombe&connor) + on joue à un-deux-trois soleil avec le prof EmptyVen 8 Mai - 12:03






Connor&Colombe
“ on joue à un-deux-trois soleil avec le prof.”
« Oui m’man, j’ai compris …. Non je n’oublierai pas …. Mais puisque je te le dis ! …. RAAAAH ! ». Colombe raccroche furieusement et balance son portable dans son sac. C’était toujours la même histoire, avec sa mère. Persuadée que sa fille était incapable de se débrouiller par elle-même, l’avocate avait décidé de superviser l’achat des costumes pour la future pièce de la compagnie de la jeune fille, et avait donc pris rendez-vous avec l’un des plus grands costumiers de la ville. Colombe savait pertinemment bien qu’ils ne pouvaient se permettre de tels excès, mais sa mère faisait celle qui n’entendait pas lorsqu’elle tentait de lui expliquer que c’était trop onéreux pour eux. Alors elle allait y aller, elle n’avait pas le choix, mais n’allait lui commander que les coiffes. Pour le reste, elle recontacterait les fournisseurs habituels. De nouveau, la sonnerie du téléphone retentit. Elle regarde le numéro, grimace, décroche. « Quoi encore ? … Bah oui, bien sûr que j’vais en cours ! D’ailleurs, si j’arrive en retard, ça sera uniquement par ta faute. ». Elle raccroche, une fois de plus. Se demande si elle ne devrait pas changer de numéro sans prévenir ses parents, pour avoir la paix. Se ravise aussitôt. Ils seraient bien capables d’envoyer la police, l’armée, les services secrets même à son domicile, pour s’assurer qu’il ne lui est rien arrivé. Puis de lui foutre un voire deux gardes du corps sur les talons, pour s’assurer qu’il ne lui arrivera rien. Ses parents étaient dingues, bien plus dingues qu’elle. Et pourtant, elle l’était déjà pas mal. « T’es pas dingue, Colombe. ». Elle faillit répliquer qu’entendre son frère disparu dans sa tête, ce n’était pas être tout à fait net non plus. Mais lui répondre, ça serait encore pire. Alors elle se tait. De toute façon, si elle se mettait à parler toute seule au milieu de la rue, nul doute que certains passants allaient téléphoner discrètement quelque part, genre « Il y a une cinglée qui rigole toute seule devant moi, j’fais quoi ? ». Alors elle se tait, comme toujours.

Elle regarde sa montre et presse le pas. « Pardon, excusez-moi. ». « Désolée, pardonnez-moi. ». Elle essaye de se frayer un chemin, mais on ne la voit pas, on ne l’entend pas. C’est toujours pareil. Parfois on la regarde, on la scrute, on se dit qu’elle s’est forcément perdue. Une jeune fille si petite, si frêle, ne peut raisonnablement pas être déjà étudiante. Parfois, Colombe aimerait leur crier dessus, leur dire que c’est stupide et idiot de s’arrêter aux simples apparences, mais elle laisse toujours tomber. Ça ne sert à rien de gâcher sa salive, et ce n’est pas elle qui est douée pour les scandales et les grandes démonstrations. C’est son domaine à lui, mais il n’est pas là. Il n’est plus là. Et même si c’était le cas, il ne l’accompagnerait pas. Il serait avec ses potes, en train de gâcher sa vie pour la reconnaissance de ces grands imbéciles qui font de lui tout ce qu’ils veulent. Parfois, Colombe avait envie de le secouer, de lui dire qu’il y avait plus important que ces grands gaillards. De lui dire qu’elle était là, elle, et qu’elle avait bien plus besoin de lui. Mais il était parti, il les avait tous abandonnés, eux et elle, elle et eux. Elle inspire un bon coup. Se concentrer sur son trajet. De nouveau, elle joue des coudes. « PARDON ! EXCUSEZ-MOI ! JE VEUX PASSER ! ». Elle hausse la voix, pour se faire entendre. Quelques-uns se poussent, visiblement agacés. S’ils n’ont pas cours, bon sang, que font-ils ici ? Qu’ils laissent au moins passer ceux qui veulent aller bosser. C’est dingue, ça, quand même. Elle regarde sa montre, une fois de plus. Quelques minutes, quelques minutes. Pour traverser ce couloir, monter quelques étages, retraverser des couloirs et atteindre sa place. Ça peut se faire. À condition de ne pas rester bloquée dans des embouteillages de couloir. « Tu te souviens, quand on était p’tits, qu’on utilisait des tirebouchons magiques ? ». Elle hoche la tête en souriant, sans s’arrêter. Ils en avaient fait des trucs, quand ils étaient petits. Quand il était encore là.

Elle slalome, elle se faufile, elle court presque, elle sautille. Elle n’est pas loin du but, et n’a pas encore une seule minute de retard. Elle grimpe son escalier, deux à deux, maudissant le poids de son sac à son épaule. En haut, la foule est un peu moins dense. Elle soupire d’aise, de soulagement, elle inspire un bon coup pour retrouver son souffle et reprend sa course contre les secondes. Au loin, elle voit quelques têtes connues s’engouffrer dans la salle, et elle leur envoie télépathiquement qu’ils n’ont pas intérêt à prendre sa place. Mais une autre silhouette attire son attention. Connor. Elle lève un bras, lui fait un signe. « Hey, voleur de place ! Attends-moi ! ». Elle accélère encore un peu le pas, jusqu’à ce qu’elle se retrouve à côté de lui. Elle le salue, un grand sourire aux lèvres. C’est quand même dingue. Il avait suffi d’une misérable place pour faire de deux inconnus des amis et complices presque inséparables. Même si, jusqu’à présent, ils ne s’étaient pas souvent retrouvés en dehors des cours. Elle avait son boulot, il avait le sien. Elle passait du temps à la bibliothèque, mais lui partait à peine les cours terminés. Mais malgré tout, on ne peut pas dire, il est surement l’une des seules personnes qu’elle peut considérer comme un ami. Elle jette un œil dans la salle. C’est bon, la rangée entière est encore vide. Plus pour très longtemps, cependant. Elle fait mine d’observer sa montre, presque innocemment. « Bon, faut p’t’être qu’on y aille, non? ».

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Connor-Néoh McMillan
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Message(#) Sujet: Re: (colombe&connor) + on joue à un-deux-trois soleil avec le prof (colombe&connor) + on joue à un-deux-trois soleil avec le prof EmptyDim 17 Mai - 18:00

Childishly yours.
Je ne saurais pas dire exactement depuis combien de temps j'ai pas pris la peine de me pointer à l'université pour assister aux cours auxquels je suis pourtant bel et bien inscrit. Au début je suivais assidument le truc, mais ça a bien fini par me gaver, j'ai bien d'autres choses à penser et je n'trouve pas le cursus intéressant. Ah non, pas l'moins du monde en plus, j't'assure ! Du coup c'est un peu chaud de se motiver à venir en parallèle de mon taf qui me prend mon temps, mes nuits, et de Locky qui hante sans cesse mes pensées. Mais au final, y'a bien une chose qui me motive à venir à la fac.
Non, c'est pas une chose.
C'est une personne.
Elle s'appelle Colombe.

Colombe c'est un peu le rayon de soleil de mes cours de littérature qui sont pourtant chiants à crever. Cette gonzesse, j'te jure, elle est à s'coincer les parties dans une porte ! Tellement spéciale, tellement différente et vraiment géniale. Ca a commencé vraiment bizarrement entre nous, c'est clair Enfin, c'est une rencontre originale quoi, même si le lieu est particulièrement banal. Mais je dois bien dire qu'elle a le don pour me remonter le moral facilement, c'est un très bon point pour elle je pense bien. J'ai appris à l'apprécier même si elle est un peu chelou des fois. C'est limite juste pour la voir que je me pointe à l'école en fait, je l'avoue.
Je l'avoue, mais pas à haute voix non plus, faut pas déconner.

Avec l'absentéisme répétitif qui s'est installé dans mes habitudes, dès que je mets les pieds à la fac, je me sens un peu paumé. Il faut bien dire que renfermé et timide comme j'ai tendance à l'être la plupart du temps en dehors du club gay où je bosse, j'ai jamais trop su m'intégrer et aller franchement vers les autres pour me faire des amis. Mais j'me dis souvent que j'ai pas forcément besoin de me faire de nouveaux amis non plus. J'en ai déjà quelques-uns, pas des masses mais j'ai pas besoin d'une foule de potes... Mes amis me conviennent très bien comme ils sont, même si faut bien dire qu'en ce moment ça a l'air d'être un peu le bordel dans la vie de tout mon entourage.
P't'être que c'est vrai c'qu'on dit en fait. P't'être que les roux attirent vraiment la malchance. C'est c'que je me dis depuis des années maintenant. J'suis un aimant à emmerdes et c'est très probable que j'sois contagieux, ça m'étonnerait même pas du tout.

J'marchais dans un couloir bondé du bâtiment pour rejoindre ma salle. J'ai la chance d'être assez grand pour pas me faire bousculer trop violemment et pour dépasser un peu quelques personnes de la foule, c'est plus pratique pour pas s'perdre... Par contre ça empêche pas que cette foule mouvante me fout le cafard.

J'aime la foule. Mais pas celle là.
J'aime les gens. Mais pas ceux là.

Je n'ai pas aperçu Colombe une seule fois depuis que je suis arrivé. Sérieux, j'ai l'impression de m'être fait baiser là. Et pas au sens littéral du terme malheureusement parce que j'aurais largement préféré pour le coup. Avec la chance que j'ai, elle a choisi le jour où j'viens pour pas venir. J'suis un peu dégoûté pour le coup, mais j'espère quand même un peu que j'vais finir par avoir la chance de voir sa frimousse de rouquine à un moment ou à un autre.

Plus je m'approche de la salle à laquelle je dois accéder, moins y'a de peuple. Ca fait du bien de se sentir un peu moins étouffé. Et c'qui m'a fait du bien aussi, c'est quand j'l'ai entendue. « Voleur de place », qu'elle m'appelait, et elle voulait que je l'attende. Et j'me suis senti soulagé. Et j'me suis même senti content. J'ai sourit et j'ai ralenti en sachant parfaitement que ça ne pouvait être personne d'autre que ma jolie Colombe. Et quand elle est arrivée, elle m'a adressé le plus beau sourire que j'aurais sûrement l'occasion de voir aujourd'hui. Je le lui ai rendu, silencieusement, et j'm'étais à peine rendu compte qu'on était juste devant la bonne salle. Elle a regardé la salle, puis sa montre et elle m'a dit qu'il fallait qu'on y aille.

Ouais, sûrement.
J'ai hoché la tête.
Et j'ai dit : « Ouais, let's go ! »
Et j'ai dit : « Si tu le permets, je vais me mettre à MA place habituelle. »

J'ai un sourire de grand gamin sur les lèvres. MA place, c'est la place qu'elle avait l'habitude de prendre que je lui ai vilement piquée. Maintenant on se chamaille un peu pour elle. Et pourtant, au fond, je m'en fiche un peu de cette place, pour moi, qu'ça soit celle-là, celle d'à côté ou n'importe quelle autre, ça revient au même. Mais c'est ses réactions à elle qui m'amusent et depuis que j'ai vu qu'elle tient énormément à s'asseoir à cet emplacement précis, je peux pas m'empêcher de vouloir absolument m'y mettre.

Ouais, comme un gamin.
Mais en fait j'aime bien, ça me change les idées et ça me détend.
Et j'en ai largement besoin, faut dire la chose comme elle est.

Aujourd'hui encore, je vais l'emmerder avec ça, parce que la vie est tellement plus fun comme ça, pas vrai ? Alors je fais mine de buguer sur quelque chose un peu plus loin, un détail à l'opposée de la place sacrée, j'veux attirer son attention ailleurs, rien qu'une petite seconde.

Alors j'lui fais : « Oh merde, t'as vu sa dégaine à celui-là ?! »

Je joue au mec qui juge les gens alors que je suis pas foncièrement comme ça, mais elle a regardé, elle a tourné la tête parce que j'ai probablement su faire le choqué de façon assez convaincante.
Ou alors c'est juste le reflèxe humain de regarder quelque chose quand on lui indique de le faire.
En tout cas, un sourire malicieux s'affiche sur mes lèvres alors que je la laisse en plan pour me faufiler ente quelques meufs qui discutent entre elles pour me diriger vers la bonne rangée. Ouais j'avoue, je joue un peu au fourbe mais j'te rassure, entre nous, y'a jamais que moi qui fait ça et va sûrement pas tarder à y avoir la preuve dans un instant. Faut pas croire : Colombe, elle se laisse pas faire si facilement !
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Dernière édition par Connor-Néoh McMillan le Dim 26 Juil - 22:29, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: (colombe&connor) + on joue à un-deux-trois soleil avec le prof (colombe&connor) + on joue à un-deux-trois soleil avec le prof EmptyLun 25 Mai - 18:35






Connor&Colombe
“ on joue à un-deux-trois soleil avec le prof.”
C’est surement la première fois depuis bien longtemps que Colombe se dépêche pour retrouver quelqu’un d’autre que son frère. C’est vrai, jusqu’à présent, elle ne se précipitait d’un endroit à un autre que pour ne pas faire attendre son ainé, qui lui répétait pourtant de ne pas s’essouffler pour lui. Mais comme Colombe n’aime pas faire attendre les gens, elle s’évertue à aller le plus vite possible. Comme aujourd’hui, pour aller retrouver Connor. Elle espère qu’il sera là, qu’il l’aura attendu, mais pas trop non plus. Elle espère qu’il ne va pas attendre dehors et être en retard juste pour elle. Elle imagine déjà des tas d’excuses dans sa tête, pour se faire pardonner de son monstrueux retard … de quelques minutes seulement. Oui, Colombe a tendance à dramatiser un peu vite, mais elle ne s’en rend même pas compte. Elle est toujours sous tension, Colombe, pire qu’une pile électrique. Tout le monde pense que c’est parce qu’elle est joyeuse et pleine de vie, mais y a pas grand monde qui a compris qu’en vrai, c’était pour pas montrer qu’elle avait tout le temps envie de pleurer. Il faut dire qu’elle n’en parle pas beaucoup non plus. Il n’y a qu’à voir quand elle débarque devant Connor, essoufflée mais toute heureuse. Elle rentre tout de suite dans son rôle de « petite folle infatigable ». Elle lui propose de rentrer dans la salle. Il acquiesce. Et Colombe attend la suite, parce qu’elle sait très bien qu’il va y avoir une suite, et elle peut presque deviner ce qu’il va dire. « Si tu le permets, je vais me mettre à MA place habituelle. ». Et alors, c’est le début de la fin. Le début de la course la plus lente et la plus mémorable de l’année. La plus lente, tout simplement parce que les deux compétiteurs sont bloqués derrière un groupe de filles occupées à se remaquiller avant d’entrer en cours - pour draguer le prof ? -, et la plus mémorable parce que des tas de stratagèmes étranges vont surement être mis en œuvre pour parvenir à l’objet de toutes les convoitises : une misérable place.

Tandis que Connor et elle essayent de se frayer un chemin derrière l’atelier maquillage ambulant, Connor s’arrête brusquement. Surprise, la jeune fille se retourne. Mais qu’est-ce qu’il a ? « Oh merde, t'as vu sa dégaine à celui-là ?! ». Elle ne peut pas résister. Elle tourne la tête, juste pour voir, juste deux secondes elle se dit. Mais comme elle ne voit rien, elle s’obstine, elle sautille. Puis finalement, elle veut se retourner pour demander à Connor « Mais lequel ? ». Mais Connor n’est plus là, et alors elle comprend qu’elle s’est lamentablement fait avoir. Pour un peu, elle rugirait de fureur. Elle se faufile entre deux des filles peinturlurées, et cherche à se frayer un chemin jusqu’à la rangée fatidique. Mais voyant que cela va lui prendre des précieuses minutes, elle s’engouffre dans la première rangée à sa droite. On commence à la regarder bizarrement à partir du moment où elle se plante là, au milieu de la salle, en train de réfléchir intensément à ce qu’elle va pouvoir provoquer pour ralentir la progression de Connor … ou pour accélérer la sienne ! Elle se penche vers le gars de devant, qui sursaute lorsqu’une vois apparemment sortie de nulle part lui demande : « Dis, ça te dérange de te lever deux secondes, pour que je passe de cette rangée à la tienne, puis de la tienne à cette de devant, et ainsi de suite jusqu’à la mienne ? ». Il se retourne, la toise de haut en bas, semble réfléchir quelques instants. Il se retient de demander la raison de cette étrange requête, elle le voit bien, et pour tout dire, elle est prête à lui expliquer sans gêne. Avant même qu’il n’ouvre la bouche, elle déclare. « En fait, je veux arriver à cette place - elle tend le bras pour désigner le dossier de bois - avant mon ami ». Elle désigne alors Connor. Il fronce les sourcils. Apparemment, il refuse d’être impliqué dans ce genre d’affaires. Mais elle ne se démonte pas, lui tire la manche pour l’inciter à se lever, et, après un passage express sur la table. Atterrit sur le siège du garçon, comme prévu. « Merci ! ».

Sans tenir compte de ses protestations indignées, elle s’exclame « Bon ! Plus que dix rangées ! », avant de se pencher, de nouveau, sur l’étudiant devant elle, pour lui exprimer la même sollicitation. Celui-là semble plus coopératif, peut-être qu’il trouve ça drôle, ou bien tout simplement il ne veut pas la contrarier, au cas où elle devenait dangereuse. Elle ne sait pas, mais elle le gratifie d’un grand sourire tout en sautant à terre et en essuyant gracieusement le siège avant de lui faire signe qu’il pouvait se rassoir. Tout en bas, le prof semble absorbé dans une conversation, et elle espère qu’il le sera encore longtemps ? Il n’appréciera surement pas qu’une de ses étudiantes fasse de telles acrobaties durant son cours. Elle fait encore deux rangées sans aucune difficulté. Mais alors, cela se corse. « Non mais ça va pas non !? J’vais pas me bouger sur la demande d’une imbécile ! ». Elle grimace. C’était trop beau pour être vrai. Elle essaye d’insister, mais rien à faire. Elle regarde son objectif. Et grimace encore. Elle s’exclame « Hé ! Connor ! » en espérant qu’il ralentira pour se retourner et lui faire signe. Cela ne lui donnera peut-être que dix secondes de répit, mais dix secondes, c’est quand même dix secondes ! Vous n’imaginez même pas le nombre de choses que l’on peut faire en l’espace de dix secondes ! Par exemple … on peut prendre son sac, enlever tout ce qui risque de casser ou de blesser quelqu’un et hurler « ATTENTION DEVANT ! » en s’apprêtant à le lancer.

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Message(#) Sujet: Re: (colombe&connor) + on joue à un-deux-trois soleil avec le prof (colombe&connor) + on joue à un-deux-trois soleil avec le prof EmptySam 1 Aoû - 0:54

Childishly yours.
Je souris comme un con, je souris parce que je m'amuse. Ce n'est qu'un jeu. Un jeu totalement débile d'ailleurs.
Un jeu stupide.
Un jeu puéril.
Un jeu distrayant quand même.

Si les autres nous regardent comme si nous, les deux gros gamins, étions tout juste débarqués de la planète Neptune c'est parce qu'ils pigent pas un broc à tout ça. Ils voient pas le jeu. Ils voient que deux imbéciles qui les dérangent. Qui leur demande de se pousser. Et qui les bouscules s'ils coopèrent pas. Les années ont couvert de poussière leur imagination d'enfant autrefois si fertile. Les couleurs ont fané avec le temps. Ils ont vieilli. Tout le monde vieillit.
En grandissant, l'homme perd de sa fantaisie.
Mais y'a des exceptions.
Mais y'a Colombe.

J'me croyais au stade du type qu'à oublier un peu de s'amuser autrement qu'en se jetant la tête la première dans la déchéance la plus abusive possible. Mais j'ai croisé la belle Colombe qui a remis quelques couleurs sur ma palette en noir et gris. Mais j'ai croisé la belle Colombe qui m'a montré que l'université peut-être moins pénible. Parce qu'évidemment, c'est elle qui a commencé avec ses conneries. C'est elle qui m'a tenté pour que je me joue d'elle dès que j'en ai l'occasion.

J'ai poussé un type avec une tête de premier d'la classe.
J'ai esquivé une espèce de meuf tellement maquillée que j'aurais pu la prendre pour un paon.
J'avais envie de gagner.

J'avais envie de gagner, juste pour le plaisir de voir la moue boudeuse se dessiner sur la bouche de mon amie. Je voulais voir ses yeux de chien battus auxquels je sais mystérieusement résister. Puis sa vengeance. Les moyens qu'elle utilisera pour me dégager de « sa » place. Elle n'a encore jamais trouvé la solution parce que mine de rien, s'il y a des choses pour lesquelles j'ai totalement abandonné... Quand j'ai envie, je peux être plus tenace que quiconque.
Elle est têtue.
Moi aussi.

J'entends sa voix, elle m'appelle. Et tout naturellement, je me suis retourné, au cas où. Elle est un peu loin. Mais pas trop. Elle se rapproche doucement mais sûrement de la place tant convoitée et moi de même. Je lui adresse un signe de la main alors que j'enjambe les cuisses d'un type qui prend toute la place sur la largeur de la rangée où je me trouve. Il a même pas capté que j'étais là. J'crois qu'il pionce avec ses écouteurs sur les oreilles.
J'me demanderais bien pourquoi il est venu là si c'est pour dormir.
Mais, à vrai dire, j'ai pas trop le temps.

Y'a ma p'tite Colombe qui semble décidée à se la jouer « YOLO grosse barbare » avec son sac de cours. C'te cinglée. J'sais pas si elle me vise ou quoi mais ça m'fait flipper là. J'me suis bien empressé d’accélérer le rythme, de presque courir malgré les gens, non sans manquer à plusieurs reprises de me péter la gueule et de finir à plat ventre sur le sol à la propreté un peu douteuse de la pièce. Heureusement, j'me suis sauvé de justesse à chaque fois pour éviter de faire une telle chute humiliante. Déjà que les certains me regardent avec un air pincé, on va pas leur donner une raison supplémentaire de se foutre mentalement de ma gueule, hein ? On va éviter.

Vas-y, si ça continue comme ça, elle va me doubler la p'tite là.

J'ai lancé : « Attention jeune rouquine, tu vas te calmer direct ! »

J'ai souri connement, parce que j'suis incapable de lui râler dessus avec sérieux. J'ai aucune raison de le faire de toute façon. Je lui ai tiré la langue, bien en gardant la distance avec elle avant de partir en quête de bons passages pour pouvoir accéder à la sacro-sainte rangée le plus rapidement possible, sans trop d'encombre et sans avoir à me rouler parterre si possible.
Faut dire c'qui est : c'est largement plus facile à dire qu'à faire.
Y'a trop de bordel dans cet endroit. Y'a trop de tables, de chaises, de sacs qui traînent parterre, de gens que j'aimerais ne pas avoir dans mon passage.
Tout ce qu'il y a en trop peu, c'est l'espace dont j'ai besoin pour me frayer un chemin. Le chemin qui a pour but précis de faire râler, de faire bouder la copine.
Eh, oh, on s'amuse comme on peut, non ?

© 2981 12289 0 - 736 mots
Hors-jeu:
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