i won't say i told you so.
maxeen&&deborahPour une rare fois, sans doute même la première depuis un long moment, Deborah avait pris un après-midi de congé. Elle était partie plus tôt pour une raison précise, on aurait pu croire que c’était pour un semblant de vie sociale, une envie soudaine de prendre du temps pour elle. C’était pourtant loin de la vérité, déjà parce que elle n’était pas exactement du genre à prendre des vacances pour quelques raisons que ce soit, mais aussi parce qu’elle avait une excellente raison qui n’était pas en rapport avec elle. Au contraire, c’était plutôt sa petite soeur qui l’inquiétait. Effectivement Maxeen lui avait appris les problèmes qu’elle avait eu avec sa petite amie, ou ex-petite amie. Forcément, elle tenait à être présente pour cette dernière et si le meilleur moyen pour cela était de prendre un après-midi pour passer du temps avec elle, eh bien c’était ce qu’elle ferait. Ainsi, elle rentrait plus tôt et se retrouvait dans son appartement pour préparer le maximum avant d’envoyer un sms à sa soeur. Deborah avait donc pris du vin, de la crème glacée et quelques films qui étaient probablement terriblement débiles, mais qui pourrait sans doute changer les idées de qui que ce soit. Puis, il fallait l’avouer, elle n’était pas une experte dans le domaine. À vrai dire, elle n’avait aucune idée de ce qui pourrait remonter le moral de sa soeur, mais il fallait bien qu’elle essaie ne serait-ce qu’un minimum !

« Je suis à l’appartement, tu peux passer quand tu veux. » Voilà les quelques mots qu’elle envoya à sa cadette. Elle n’était pas certaine d’être la personne de choix pour lui remonter le moral, peut-être même que Maxeen n’aurait pas envie de la voir, mais elle pouvait proposer. En attendant, elle se posa devant la table du salon pour travailler un peu. Comme quoi même loin d’un commissariat elle ne pouvait pas s’empêcher de travailler le plus possible. C’était un minimum, c’était une obligation. Elle aurait, aussi, pu trouver quelque chose à dire quand sa soeur viendrait. Peut-être aurait-elle du inviter leur frère ? Après tout il était certainement mieux placer pour ce genre de chose, il avait un minimum de vie sociale, tout au moins plus qu’elle. La question n’était malheureusement pas là et il fallait simplement qu’elle fasse de son mieux. C’est peut-être pour cet objectif que la policière alla se chercher le vin pour s’en couler un verre. C’était un minimum pour être suffisamment décontractée, ce qui n’était définitivement pas dans ses habitudes. Elle pouvait même s’imaginer devoir boire à un certain niveau pour se sentir suffisamment à l’aise, ou pas, mais une chose était sure c’était que ses rapports avec sa cadette pourrait sans doute s’améliorer.

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maxeen&&deborahAttendre sa soeur n’était pas ce que Deborah préférait. Elle était à la fois anxieuse de voir sa cadette dans un sale état et elle craignait de ne pas être à la hauteur pour la consoler. C’était une drôle de sensation, quelque chose qu’elle ne saurait vraiment expliquer. Toujours en est-il, que le message de sa soeur indiquant qu’elle arriverait sous peu lui arracha un mince sourire. Elle aurait au moins la chance de pouvoir essayer de lui remonter le moral. Se promettant de faire de son mieux, elle retourna son attention sur la coupe de vin qu’elle s’était servie. Puis, elle ne fit qu’attendre, ce n’était pas comme si elle pouvait vraiment faire autre chose.
Quelques instants plus tard, elle entendit toquer à la porte. Se redressant rapidement, la policière alla ouvrir en tâchant de présenter un semblant de sourire, sa version en quelque sorte. « Entre. Tu veux du vin ? » C’était une proposition directe, mais autant proposer les choses ainsi sans doute. Elle voulait bien lui présenter un bol de crème glacée ou quelque chose comme ça, mais pour le moment, le vin était sans doute la version adulte de ce plaisir enfantin. Enfin qu’importe, sa soeur pouvait bien faire comme chez elle.

« Ça va ? » Ou la question qui ne voulait rien dire au final. Elle posait la question comme si elle s’attendait vraiment à une réponse, mais à vrai dire, elle restait volontairement vague de façon à ce que sa cadette puisse dire ce qu’elle voulait. Peut-être voudrait-elle se confier en longueur, peut-être voudrait-elle trouver un réconfort dans un mutisme. Deborah n’en savait rien et au final c’était Maxeen qui était dans la meilleure position pour lui indiquer ce qu’elle attendait d’elle. Toujours avec sa coup de vin en main, elle se tourna légèrement pour désigner tout ce qu’elle avait préparé. Pas qu’elle avait spécialement envie de tout expliquer ce qu’elle avait prévu, encore une fois c’était plutôt à sa soeur de lui indiquer ce qu’elle voulait.

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maxeen&&deborahMalgré tout son manque de talent pour remonter le moral des gens, ou même les relations sociales en général, Deborah ne pouvait pas ignorer la douleur qui émanait de sa soeur. Peut-être que cette dernière n’en était pas complètement consciente, mais la policière, pour une fois, le voyait bien. Enfin, elle fit ce qu’elle pouvait faire de mieux, c'est-à-dire proposer un verre de vin. Ça semblait une mauvaise idée, ça semblait surtout être un piètre réconfort, mais que pouvait-elle faire d’autre. Elle ne serait sans doute pas de bon conseil, alors autant la faire rire par son manque flagrant de capacité pour le réconfort. Elle posa donc la question qui était sans doute une évidence. Si ça allait. Évidemment même Deborah pouvait se douter de la réponse, sa soeur ne serait sans doute pas chez elle si tout allait bien. Une moue inquiète se dessina alors sur son visage. Des jours qu’elle n’avait pas mangé convenablement. Ignorant pendant un bref moment son inquiétude grandissante à ce sujet, elle écouta la suite. Ah, les problèmes de coeurs, quelque chose qu’elle ne connaissait pas, pour le meilleur ou pour le pire… « Je me doute, mais… il y a d’autres poissons dans la mer. Enfin, tu trouveras quelqu'un de mieux....  » Que pouvait-elle vraiment dire d’autre ? Elle avait été témoin de problème de coeur, elle était parfois entrainée dans des histoires, mais elle ne savait jamais vraiment dire. Et du coup, ça ne volait pas bien haut.
D’un signe de tête elle confirma à sa soeur qu’elle pouvait se servir dans la crème glacée, ignorant même pour le coup sa possessivité pour la saveur menthe-chocolat. Elle pouvait bien faire un sacrifice pour remonter le moral de sa soeur, même si c’était le sacrifice de sa saveur favorite. Puis, Deborah changea d’avis, non pas par souci de se réserver la glace, mais bien parce que sa soeur lui avait affirmer quelque chose. Elle prit donc le pot des mains de cette dernière. « Tu sais quoi ? Tu vas manger convenablement avant. Je te laisserai la menthe-chocolat après. » Faisant signe à sa cadette de la suivre, elle se posta devant les fourneaux. Il fallait admirer l’effort, elle détestait cuisiner et elle le faisait quand même.

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maxeen&&deborahEn disant à Maxeen qu’elle trouverait quelqu’un de mieux, Deborah n’avait probablement pas tord. En tout cas, elle le pensait tout bonnement. D’abord parce qu’elle n’avait jamais vraiment apprécié Eulally, la considérant comme pas assez bien pour sa soeur, mais aussi parce que c’était tout simplement logique qu’elle allait trouvé quelqu’un d’autre. Et pour l’idée du mieux, disons simplement que le fait que l’ancienne compagne de sa soeur l’ait trompé démontrait que ce n’était pas forcément difficile de faire mieux. Bon ici, il fallait savoir qu’elle faisait preuve d’une partialité des plus flagrantes, quelqu’un qui blessait sa soeur ne pouvait pas s’attendre à un traitement généreux de sa part. Pourtant, elle hésitait à faire de mauvais commentaire sur l’ex de sa soeur ne sachant pas si c’était ce que cette dernière voulait entendre. Elle se contentait donc de commentaire d’encouragement et surtout d’une décision importante : cuisiner pour sa cadette. Il fallait qu’elle mange mieux.
Seul problème ? Comme Maxeen le faisait remarquer, Deborah ne cuisinait pas ou alors elle le faisait très rarement. Ce n’était pas quelque chose qu’elle appréciait, pas du tut même. Cependant, ce n’était pas quelque chose qui l’empêchait de le faire lorsque sa soeur était au plus mal. « Ah non, si je commande au chinois du coin ils vont me considérer comme une abonnée. » Effectivement, il fallait savoir qu’elle commandait peut-être trop souvent à ce restaurant. Enfin, la question n’était pas là. Elle allait cuisiner. « Qu’est-ce que tu dis d’une délicieuse omelette ? » C’était une question hypothétique parce que c’était la seule chose qu’elle avait peut-être une chance de réussir. Sortant les oeufs du réfrigérateur, elle commença à préparer le tout. Bon si préparer un repas plus ou moins consistant était un point important, il fallait aussi que sa soeur puisse faire sortir le méchant ce pourquoi Deborah avança : « Alors, tu veux parler de… ça ? » Et par ça, il fallait comprendre ‘tes problèmes de coeur’. Oui bon, il ne fallait pas demander la lune non plus.

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maxeen&&deborahPuisque l’omelette avait été acceptée comme choix de repas - heureusement considérant qu’elle ne voulait pas faire appel au chinois, Deborah s’empressa de se mettre au travail prenant très certainement son rôle de batteuse d’oeuf. Elle laissa sa soeur se servir dans le réfrigérateur pour prendre du jambon. Effectivement ça ne ferait sans doute pas de mal à l’omelette. Enfin, ça importait peu, le plus important était de l’écouter parler de sa rupture, si c’était bien ce qu’elle voulait faire. Ça semblait être le cas puisqu’à peine la question était posée, Maxeen commença à lui raconter. Silencieuse pendant le temps que sa soeur lui expliquait ce qui s’était passé, la policière ne put s’empêcher de froncer les sourcils. Évidemment elle ne pouvait pas être contente en sachant que quelqu’un avait brisé le coeur de sa soeur en lui disant qu’elle avait aimé la tromper. Non définitivement, si Deborah n’avait pas beaucoup aimé Eulally dès le départ, elle l’appréciait encore moins maintenant. Ce qui était normal, enfin, ce qui devait l’être. Néanmoins, elle n’était pas certaine que dire tout cela à sa cadette était l’idée du siècle. D’autant plus qu’elle pouvait lire la colère dans les yeux de sa soeur. Elle ne ferait que jeter de l’huile sur le feu. Et pourtant, si elle avait été tentée de retenir le commentaire qu’elle aurait voulu faire, Maxeen lui fit savoir qu’il était mieux qu’elle lui dise le fond de sa pensée. Elle n’avait pas tord, il valait mieux qu’elle soit franche, c’était une de ses qualités à la base. « Je pense que ça prouve que tu vas trouver mieux. » Une manière cachée de faire savoir qu’elle avait eu raison d’être méfiante vis-à-vis de l’ex-copine de sa soeur. « Enfin surtout, tu seras mieux sans elle. Ça c’est évident. » Elle n’avait aucun doute là-dessus. Retournant ensuite à son omelette, jugement que ce qu’elle avait dit était suffisant, Deborah versa le contenu dans la poêle pour cuire le tout. « Tu regrettes d’avoir été avec elle ? » Bah oui, la question se posait. Après tout, si la policière jugeait que sa soeur aurait été mieux sans avoir rencontré Eulally, Maxeen ne pensait pas forcément de la même manière.

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maxeen&&deborahDeborah n’avait jamais vu d’un bon oeil la relation de sa soeur avec Eulally, personne ne se le cachait, en tout cas elle n’avait jamais essayer de le faire. Ce n’était pas parce qu’elle avait un problème avec l’idée que sa soeur soit en relation avec une fille, mais plutôt la fille en question. C’était une relation qu’elle avait considéré comme destructive avec une personne qui ne méritait pas sa cadette. Si elle n’avait jamais caché cette opinion, elle n’aimait pas particulièrement l’énoncer à sa soeur du fait que ce n’était pas à elle de penser ainsi. À la place, elle préféra demander à cette dernière si elle regrettait. C’était donc un soulagement de l’entendre dire qu’elle ne regrettait pas. Après tout la dernière chose que Deborah aurait voulu c’était bien que Maxeen regrette son expérience. « Je ne pense pas qu’on te le referas. Ce n’est pas comme si c’était de ta faute, c’est de la sienne. Et comme tu trouveras mieux la question ne se pose pas. » C’était étrange de voir un optimisme émaner de la policière, mais son raisonnement tenait la route. Après tout c’était Eulally le problème si elle avait trompé Maxeen et non l’inverse.
Alors que sa soeur mettait les couverts sur la table, Deborah termina son travail de cuisinière. Elle ne put retenir un soupir en voyant la tête de l’omelette. Sa déception devant ses piètres talents de cuisinière fut de court durée puisque sa soeur la surprit avec une question particulière. Comment allaient ses amours ? Surprise, elle ne put contenir son hilarité. C’était une rare scène de voir la policière rire ainsi, mais après tout, quiconque la connaissait savait bien que ses amours étaient inexistants. « Tu n’essaie pas un peu de changer de sujet là ? » Elle connaissait suffisamment Maxeen pour comprendre la petite stratégie et pourtant elle décida plutôt de suivre cette direction en répondant à la question qu’on lui avait posé : « Tu me connais, mes amours sont… difficiles à trouver. Ça ne me va pas trop mal la solitude, j’ai Hercules pour me tenir compagnie. » Deborah faisait ici référence à son chat qui était sans doute caché dans sa chambre à coucher. Enfin, toujours avec un mince sourire sur les lèvres elle s’installa près de sa soeur en lui tendant son assiette.

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maxeen&&deborahPour rien au monde Deborah ne voulait que sa soeur reste marquée négativement par sa relation avec Eulally. Ce pourquoi elle tâcha de lui rappeler que ce n’était pas de sa faute si son ex l’avait trompé, ce qui semblait être une évidence à ses yeux. Enfin, de toute façon, même si ça avait été le cas, ce n’est certainement pas la policière qui lui aurait fait savoir. Cela dit, elle n’eut pas le temps de s’étendre davantage puisque sa soeur changea rapidement de sujet en retournant la conversation sur elle. Elle se prêta au jeu et répondit en parlant d’Hercules, son chat. C’était l’évidence même, un miracle aurait été nécessaire pour qu’elle annonce à sa soeur une quelconque relation. La réaction de sa soeur à son affirmation la fit hausser les sourcils. Faire des ravages au commissariat ? Son joli minois ? Parfois elle se demandait si on parlait vraiment d’elle. Non pas que Deborah ait vraiment des problèmes d’estime d’elle-même, bien au contraire. « Je pense que mon joli minois est gâché par mon merveilleux caractère. » Après tout elle pouvait sans doute être réputée comme ayant un coeur de glace tellement elle était froide vis-à-vis des autres. Puis c’était sans compter le fait que la plupart de ses collèges formaient un boys club et que bon, elle côtoyait plus de criminels à la longue… Ce qu’elle décida d’ailleurs de faire savoir à sa soeur : « Et franchement si on enlève tous les criminels ça laisse pas beaucoup de choix. » Et par pas beaucoup elle voulait dire trop peu ou alors c’était des blancs becs qui étaient beaucoup trop jeunes pour elle. Bref ce n’était pas l’idéal pour elle. De toute façon elle faisait sans doute partie des peines perdues à ce niveau là. « Puis je te rappelle qu’on parlait de ta vie sentimentale, pas de la mienne. » Eh oui, la petite pause portant sur elle avait été de courte durée, elle préférait nettement retourner à la vie de sa cadette pour le coup.

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maxeen&&deborah Le caractère des soeurs Greyson était une chose prouvée et reconnue. N’importe qui connaissant l’une ou l’autre des soeurs pouvaient en témoigner et Deborah ne doutait pas que sa soeur comprenait ce qu’elle disait en affirmant que son apparence était « gâché » par son caractère. En soit ça ne la gênait pas vraiment, elle avait l’habitude qu’on lui dise quelque chose du genre. Même que leur frère pourrait surement l’approuver. Enfin ce n’était que très peu important, ce n’était pas comme si elle cherchait le grand amour. Là où Maxeen était dans la fleur de l’âge et voulait sans doute être en relation avec des gens de son âge, Deborah était bien satisfaite de sa vie de solitaire. Enfin, elle n’était surtout pas sociable et travailler lui faisait beaucoup plus plaisir.
À la place, la policière retourna à discuter de la vie sentimentale de sa cadette. C’était plus intéressant puisqu’il risquait de se passer quelque chose à la différence de sa propre vie. Elle ne s’attendait pas vraiment à ce que sa soeur lui avoue quelque chose de significatif, du moins quelque chose de joyeux. Mitch… le nom lui disait quelque chose. C’était grâce à lui qu’elle avait retrouvé son sourire ? Voilà qui était une excellente nouvelle. Un petit sourire s’étira sur ses lèvres, c’était le moment pour taquiner sa soeur un minimum. « Tu penses qu’il t’apprécie encore plus qu’une amie ? » Il n’y avait pas de raison de poser la question, après tout c’était d’une importance capitale de le savoir. Elle ne doutait pas du fait que la présence de ce type était bénéfique pour sa soeur. Il fallait maintenant qu’elle s’assure qu’il était assez bien pour elle dans le cas éventuel où quelque chose se passerait. « Attends, il n’a pas été sur l’île par hasard ? » C’était sans doute de là que son nom lui disait quelque chose, après tout elle avait passé au travers de toutes les fiches de tous les rescapés. Enfin ça n’avait pas d’importance, seulement, elle avait un fichier sur le type si c’était bien le cas.

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maxeen&&deborahSavoir que sa soeur avait un nouveau prétendant en tête lui faisait bien plaisir, après tout c’était beaucoup mieux que de pleurer au sujet d’une fille qui ne la méritait pas. Voir Maxeen dans une bonne situation était beaucoup agréable. Puis, au moins, Deborah pouvait être certaine qu’elle pourrait surveiller qui était intéressé par sa cadette, généralement il fallait qu’elle fasse des recherches, mais cette fois elle avait un dossier tout prêt. Enfin, ce n’était pas exactement le genre de chose dont elle devrait être fière, mais bon, elle s’assumait assez à ce niveau-là. En entendant ce que sa soeur lui disait alors, elle esquissa un sourire. Si c’était pas mignon ça. Elle pouvait comprendre si Maxeen était touchée, c’était un bon signe en général. « Du coup vous allez retrouver de bonnes habitudes. Ou en tout cas rattraper le temps perdu. » Ce n’était pas plus mal, même si Deborah devait retenir des réticences quant au fait de fréquenter quelqu’un qui avait perdu deux ans de sa vie, ça pouvait être terriblement difficile pour qui que ce soit de vivre une telle épreuve. Enfin, quoi qu’il en soit le seul fait que sa cadette lui disait qu’elle la tiendrait au courant lui suffisait, elle espérait bien que tout se passerait pour le mieux. « Tu l’aimes bien ? » Bah oui, il fallait bien poser les questions importantes, d’autant plus que sa soeur lui disait que ça devrait aller dans le positif ce qui voulait dire qu’elle devait avoir des sentiments à quelque part. Deborah était curieuse de savoir comme sa soeur allait répondre, d’autant plus que ça devait être utile pour passer au travers de la rupture avec Eulally. Enfin, elle ne voulait pas non plus se montrer trop envahissante, elle n’était pas là pour trier dans tous les recoins de la vie de sa soeur. « Au moins ça fera quelque chose à raconter aux parents la prochaine fois qu’on les voit… » C’était peut-être méchant de penser ainsi, mais elle n’était plus capable de les entendre poser les mêmes questions.

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maxeen&&deborahLa vigilance de Deborah quant aux relations de sa soeur pouvait paraitre un tantinet troublante pour quelqu’un qui ne connaissait pas la policière. Pourtant, c’était sa façon, donc une façon comme une autre, de s’assurer que sa soeur ne fréquentait pas n’importe qui et surtout qu’elle ne se mettait pas en danger en tombant amoureuse d’un truand qui avait tué toute sa famille. Elle faisait aussi beaucoup confiance à son instinct, qui ne l’avait d’ailleurs pas trompé au sujet d’Eulally. Pour ce qui était de Mitch… eh bien rien dans son dossier de l’île ne lui faisait croire que ce n’était pas un bon garçon. Elle aurait sans doute l’occasion d’en apprendre plus lors des rencontres pour l’enquête sur le crash. Pas que c'était la bonne façon de rencontrer le potentiel copain de sa cadette, mais c’était la façon qui lui allait le mieux. Haussant un sourcil en entendant ce que sa soeur lui disait, Deborah se sentit obligée de demander : « Tu l’aimais à l’époque ? » Ça faisait tout de même deux ans, mais si Maxeen ne l’aimait pas à l’époque ce qu’elle avait fait ne pouvait pas vraiment être qualifié de « lâchement rejeter ». Enfin dans toute les cas elle avait presque l’air de faire subir un interrogatoire à sa soeur ce qui n’était pas le but recherché si bien que Deborah en profita pour faire une blague, évoquant la possibilité d’en parler à leurs parents. Les deux jeunes femmes savaient bien que c’était une très mauvaise idée, les deux vieux ayant tendance à s’emballer très, voir trop rapidement pour ce genre de chose. En intendance que sa soeur lui répondait, elle ne put s’empêcher de rire un peu. Effectivement, ce ne serait même pas étonnant qu’ils s’imaginent tout ça. « Parce que ce n’est pas ton plan pour l’avenir ? Ils vont être déçus. » Elle disait évidemment cela à la blague, dans le genre elle ne pouvait pas du tout parler du fait qu’elle était célibataire sans potentiels enfants et elle n’était plus autant dans la fleur de l’âge. Après ils avaient probablement abandonné tout espoir avec elle.

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maxeen&&deborahRemarquant que sa question gênait sa cadette, Deborah se sentit mal pendant un moment de lui avoir posé. Pourtant, elle était hautement curieuse de savoir la réponse. Parce que c’était important et surtout parce que ça changeait quelque chose au final. Puis, avouons-le, elle voulait le savoir, ça semblait nécessaire pour elle de le savoir. La réponse de sa soeur fut vaguement évasive, mais la policière pouvait comprendre qu’elle n’avait pas forcément envie d’associer le mot amour à tout ça. C’était peut-être un mot trop fort pour la situation, peut-être que ce n’était pas ce qu’elle voulait. « C’est déjà pas mal. » C’état plus que ce qu’elle-même pouvait dire au sujet de toutes ses potentielles fréquentations. À quelque part, elle ne pourrait sans doute jamais faire la morale à sa cadette puisqu’elle n’était pas plus avancée qu’elle pour ce genre de chose. Enfin c’était une situation différente malgré tout, la question n’était pas là de toute façon. Du moins jusqu’à ce que sa soeur soulève un point important. Effectivement, elle était sans doute celle de qui on attendait des projets de bébés, mais ce n’était pas pour tout de suite. Disons qu’elle avait envie d’avoir des enfants, seulement, elle était sans doute beaucoup trop difficile au niveau du choix du père. « Tu sais je pense qu’ils ont compris que j’étais un cause perdue. » Elle ne disait pas ça comme un reproche à l’égard de ses parents, ils n’avaient sans doute pas tord de penser ainsi. « Remarque ça m’arrange. Ils ne m’en parlent plus maintenant. » Et ça c’était totalement vrai. Elle ne pouvait pas être plus contente de se voir épargnée, du moins en partie, des questions incessantes au sujet d’un éventuel petit copain. Elle n’était généralement pas épargnée par toutes les autres personnes de sa vie, mais bon au moins si ses parents la laissaient aller tranquille c’était déjà bien.

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maxeen&&deborahLa question des petits enfants étaient toujours d’une importance capitale pour leurs parents. Ça n’avait sans doute rien d’étonnant, après tout ça devait être une volonté de voir leurs filles épanouies ou encore s’assurer une éventuellement descendance. Dans les deux cas, ça ne la dérangeait pas particulièrement, même si elle préférait évidemment en être épargnée. Deborah haussa les épaules en entendant ce que lui disait sa cadette. Elle le savait bien, elle n’avait pas vraiment besoin de voir sa soeur défendre ses parents. Elle aurait d’ailleurs pu le faire remarquer à sa soeur, mais elle se retint de le faire. À la place, elle préféra répondre tout simplement à ce qu’elle lui avait dit. « Je sais bien, mais tu sais ils pourraient comprendre que ce n’est pas ma priorité. » Enfin, surtout l’idée d’être en couple. À la limite elle voulait bien avoir des enfants, elle en avait même envie par moment, mais bon elle ne comptait pas en avoir avant que sa carrière soit assurée et surtout quand elle le voudrait bien. Puis, sa soeur la surprit en lui proposant quelque chose à quoi elle ne s’était pas attendue. Lui trouver des rendez-vous amoureux ? C’était bien la meilleure ! Une fois la surprise passée, Deborah ne put s’empêcher de rire. Elle ne s’était pas attendue à cela, il fallait qu’elle l’avoue. « Je pense que je ne suis pas désespérée au point de demander à ma soeur de m’arranger des rendez-vous amoureux. » Ce n’était pas de la fierté mal placée, ou peut-être un peu, mais c’était surtout le fait qu’elle n’était pas désespérée au point de demander des rendez-vous amoureux à qui que ce soit, elle devait bien être capable d’en trouver elle même ! Puis bon, il fallait avouer qu’elle était bien avec son chat, ce qu’elle ne cacha point à sa cadette : « Puis je te l’ai dit, je suis bien avec mon chat. » Quitte à être mal accompagnée, autant être seule non ?

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maxeen&&deborahUne vie stable n’était pas un objectif qu’avait réellement Deborah. À vrai dire, elle n’en avait nullement envie et préférait encore la vie de femme à chat. De toute façon l’une comme l’autre devait savoir qu’elle allait avoir cette réaction puisque sa cadette n’insista pas sur l’idée de la présenter à un éventuel type qui fréquentait le bar où elle travaillait. En même temps, ce n’était pas l’idée du siècle vu le comportement de l’ainée. Elle était sans doute une peine perdue à ce niveau-là, mais au moins, il fallait avouer que ça ne la dérangeait pas du tout. Le sujet tomba alors et Maxeen en profita pour remettre un point primordial sur la table : la crème glacée. En entendant ce que sa soeur lui demandait, la policière ne peut que rire légèrement avant de lui répondre : « Oui, je pense que tu l’as mérité en plus. »Elle faisait évidemment référence au fait que sa soeur avait réussi à manger de son omelette, ce qui, avouons-le, était pratiquement miraculeux ! Par la suite, elle se contenta d’hausser les sourcils en voyant que sa soeur n’avait pas l’intention de nettoyer ce que Maxeen confirma un instant plus tard. Deborah ne releva pas la chose, elle n’avait pas invité sa soeur pour que cette dernière passe une partie de la soirée à nettoyer de la vaisselle. Se levant pour aller rejoindre sa cadette dans la cuisine, elle haussa les épaules avant de se défendre avec un : « Il faut être paré à toute éventualité ! » C’était une faible réponse, mais bon, ce n’était pas bien grave. Prenant le pot de crème glacée elle servit deux bols avant d’en tendre un à sa soeur. « Au moins tu auras eu de la glace comme promis pour te remonter le moral. » Moral qui n’avait plus tellement l’air d’avoir besoin d’être remonté, mais bon, ça c’était plutôt une bonne chose.

{omg je suis tellement désolée, j'avais pas vu que t'avais répondu }