» Tina Henley-Madden " ❝ ADMIN Shaky. × We dream out loud. ❧ ❞ × Ma Célébrité : aude'javel, ou taissa farmiga. × Nombre de messages : 13048 × Age du perso : dix-huit ans. × Job : absolument que dalle. × Côté love : tivanah 4ever.
| (#) Sujet: × on lui a promis la lune ; il veut être livré. (TIJI'SBACK, bitchies) Jeu 16 Avr - 21:40 | |
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❝you fit me better than my favorite sweater.❞ ℓes pupilles perdues dans le vide, l’adolescente se laissa avoir par un bâillement des plus vicieux qui l’obligea à fermer les yeux. La journée avait été particulièrement longue, vide, et elle ne vivait maintenant plus que dans l’attente du noir. Elle rêvait en silence au soleil qui se couche, aux animaux sauvages qui s’éloignent de leurs cachettes et aux étrangetés qui retournent hanter la forêt. Elle en avait assez de ce soleil qui lui brûlait la peau, de ce vent qui lui piquait les yeux, de ce sable qui lui collait partout. Elle ne le réalisait pas, mais cette vie sur l’île ne lui convenait pas. Elle était aux antipodes de ce que la jeune adolescente désirait vivre – et pourtant, paradoxalement elle ne souhaitait être nulle part ailleurs. Simplement car elle n’avait nulle part d’autre où aller. Il était l’heure. Le soleil venait de finir sa course derrière les premiers nuages de la nuit et la luminosité commençait dangereusement à diminuer. Elle avait été cette petite fille de New-York qui craignait le noir comme la mort, elle était devenue cette adolescente que le soleil agace. Il y avait bien longtemps qu’elle n’avait plus peur de la nuit et de ses secrets ; il y avait un moment qu’elle ne jurait en fait plus que par cela. Il était de plus en plus rare de croiser la jeune blonde en pleine journée. Peut-être bien qu’elle se prenait pour un vampire et faisait semblant de dormir le jour et de poursuivre ses proies la nuit. Et peut-être bien qu’elle avait peur de tomber sur des fantômes de son passé en errant la journée.
Enfin sur ses deux pieds, Tina s’éloigna doucement du campement des hostiles. Ce soir, elle ne savait pas trop où traîner. Elle avait habituellement toujours une idée plus ou moins précise de là où elle voulait aller – mais il était de ces soirs où on laisse ses pieds nous guider et choisir la meilleure direction. C’est ce qu’elle fit, légèrement moins attentive qu’à l’accoutumé, et elle traversa en silence la forêt, s’approchant un peu dangereusement du camp qu’elle avait quitté il n’y avait pas si longtemps sans s’en apercevoir. Elle pouvait entendre par moment les craquements dus au poids minuscule de certains animaux, ceux du vieux bois qui l’emprisonnait, et, à certains moments même, le vent parvenait à s’engouffrer entre les branches, sifflant lentement dans ses oreilles. Rien ne l’effrayait vraiment et pourtant elle pouvait sentir son petit cœur battre de plus en plus vite dans sa poitrine. La perspective de se retrouver bientôt, à un moment ou à un autre, face à face avec une proie, animait ses sens et la rendait presque prête à tout pour ne pas rentrer les mains vides. Ca faisait déjà trop longtemps qu’elle ne parvenait à mettre la main sur rien mais, elle le sentait, ce soir serait le bon. Elle se sentait pousser des ailes, et quelque chose d’inconscient lui assurait que ce soir serait le bon soir. Elle ne put retenir un sourire en voyant cette petite bestiole si innocente et précieuse s’approcher d’elle sans même le savoir. D’un pas presque assuré, la blonde s’approcha lentement, se frayant un chemin entre tous les obstacles pour mieux surprendre cette chose qu’elle guettait secrètement.
Tous les poils de son corps se dressèrent au même moment et son cœur s’arrêta de battre, l’espace d’un instant. Instantanément, l’animal s’éloigna à une folle allure, au rythme de son palpitant qui, après s’être trouvé sur le bord du précipice, repartait de plus belle. Il lui fallu quelques bonnes secondes pour réaliser ce qu’il venait de se passer, et elle s‘autorisa une petite pause pour se remettre de ses émotions si imprévues et violentes. Bon, peut-être qu’en fait, elle avait, au moins à une faible mesure, peur des bruits de la nuit… Expirant bruyamment, elle avança lentement pour retrouver son calme. Sa proie avait disparue et elle n’aurait probablement plus de si belle opportunité – cette idée seule enfuma son esprit au point que la jeune fille se trouva d’une humeur massacrante. Ses pas s’accélèrent, encore et encore, jusqu’au moment où, sans qu’elle puisse réellement s’en apercevoir, ses pieds glissaient sur le sable et son visage était éclairé d’une toute nouvelle lumière…
Elle fit plusieurs pas en avant, furieuse comme rarement, et s’approcha du responsable tout désigné, puisqu’il n’y avait bel & bien qu’eux deux dans les parages. ❝ T’es sérieux là ? ❞ Elle s’approchait dangereusement de ce dos qui lui était tourné – elle ignorait totalement qui ça pouvait être, mais ça ne faisait rien. Puisqu’elle n’avait pu avoir sa victime, elle allait s’en trouver une de remplacement, peu importe son niveau d’humanité. ❝ T’étais obligé d’éternuer à c’moment là ? Tu pouvais pas retenir ça et l’garder pour toi ? ❞ Plus que quelques pas, sa colère dévorait la distance sans la moindre difficulté. Lorsqu’elle arriva finalement au niveau de son interlocuteur, elle ne se priva pas de poser sa main sur l’épaule de l’invisible, sans s’empêcher de presser dessus, au cas où il n’aurait pas encore remarqué sa présence. ❝ Et t’as l’droit d’me répondre quand j’te cause, j’suis là hein ! ❞ Un peu trop énervée au vu de la situation, Tina ne se retint pas de tirer sur cette épaule pour qu’enfin, le responsable de cette nuit gâchée daigne lui faire face. Sa main retomba immédiatement dans le vide, au moment précis où ses yeux croisèrent le bleu de son interlocuteur.
Elle réalisait enfin. Que ce qu’elle avait pris pour des pas d’animaux étaient en fait les craquements du feu de camp. Que ce fameux responsable ne l’avait pas fait exprès et, surtout, que c’était le moment de faire face à tous ces fantômes qu’elle tentait d’éviter chaque jour. Elle n’avait pas vu Jamie depuis plusieurs bonnes semaines. Elle avait en fait parfaitement réussit à faire semblant de l’avoir oublié, quand son esprit le rappelait à elle au fur et à mesure des journées. Elle se décida cependant à adopter une position toujours autant énervée en posant ses mains sur ses hanches, comme pour se donner un peu plus de crédibilité. ❝ Tu m’as fait peur, putain. ❞ A vrai dire, elle ne savait pas trop quoi lui dire. La seule chose qu’elle savait, c’est qu’il était déjà bien trop tard pour faire demi-tour. ❝ Qu’est-ce que tu fous là, au juste ? ❞ se risqua-t-elle finalement à demander. Comme s’il n’avait pas le droit de se promener près du camp des kappas à la tombée de la nuit. Comme s’il n’avait pas le droit de réapparaitre comme ça dans sa vie après tant d’absence. | |