× Ma Célébrité : Holland HOT Roden × Nombre de messages : 559 × Age du perso : 21 printemps d'un désert oppressant × Job : Déchet au milieu de la société, vendeuse éparpillée × Côté love : Torpillé, abusé, emprisonné d'une évidence qui s'est échappée...
(#) Sujet: I've turned into a monster ( Jeremiah) Mar 9 Déc - 23:55
I rush to the start Running in circles, chasing our tails Coming back as we are × ft. Jeremiah & Rose
Le blanc immaculé avait laissé percer ce regard éteint filtrait dans l'obscurité. Un réveil tangent à une douloureuse souffrance démunie. Un éveil d'une conscience inoculé du sang d'autrui. Un soupir, une respiration attife vidée. Creuse de souvenirs meurtris. Un noir aveuglait par la clarté d'un jour nouveau alors que les cicatrises témoignaient d'une macabre reticence passée. Une onde réparatrice mais destructrice. Une amnésie suicidaire, usée par la concupiscence d'hommes régis d'une seule envie dévastatrice. La suprématie. Un battement, une soulevée soudaine, rapide, aigrie du mal accumulé. Un corps et une âme brisée. Cassée par un blanc anesthésiant, par le vide surprenant d'une mémoire démunie. Démunie d'un antécédent particulier. Juste le vide le plus total. Des visages méconnaissables, des mots glissant dans le silence lancinant. Elle est réveillée. Et cet élan de panique, quant aux circonstances affligeantes. Puis ces questions qui traversaient son esprit vulnérable. Des interrogations sans réponses, la bouche ouverte, le coeur battant. L'étrangère tentait de ranimer son subconscient, touchant chaque partie de son corps pour y découvrir les conséquences de son affront. Sa peau voutée par instance de points suturés, de coutures inopinées. Mais rien ne revenait. Egarée. Effrayée. Défaite par le vide instantané. Juste close à une foulée effervescentes de rescapés qui la scrutait comme une bête en cage. Une proie facile à berner. Une brebis prête à se faire bouffer. Vulnérable, oui bien sur qu'elle était. Qui était-elle? Que faisait-elle ici? Pourquoi ces marques sur sa peau de porcelaine? Pourquoi ces sourires autour d'elle? Pourquoi cette joie véhémente dans leur regards? Pourquoi, pourquoi, pourquoi? Elle était étourdie de toutes ses questions sans réponses, aigrie par la frustration de ne savoir sa propre identité ainsi que sa raison dans ce lieu. Bordel, p*tain, tous un tas de mots lui venaient en tête alors que sa peur la tiraillait, qu'elle se reculait de son brancard violemment, éveillant chacun de ses membres à cette douleur acide. La lumière l'aveuglait tandis que le noir tentait encore de la happer, comme si cet éternel insatisfait voulait la garder en son sein pour la consumer. Puis cet acte délibéré, un saut agile et fragile. Fuir voilà la seule opportunité. Attrapant le premier objet qu'elle trouva, elle éveilla cet instinct primaire de protection en soulevant une lame, un scalpel qui avait sans doute servie à la charcuter. Elle cria à tous de se reculer, sa peur au ventre et les yeux s'embuant de larmes défaites de sens. Les sourires cédèrent au calme plein, le silence s'abattant sous la tente laissant le vide s'imposait de contre grès. Une femme tenta de l'approcher , répétant un seul même mot. Rose. Qu'est ce que c'était que ça? Son prénom? La jeune femme manqua de trébucher, se reculant précautionneusement prête à commettre l'irréparable. Son ventre lui insufflait de stopper cette folie candide, criant d'une famine régulière, alors que ses genoux tremblaient, s'entrechoquant dans un claquement froissant. Elle posait ses mains sur sa tête prête à imploser, ne comprenant rien complètement perméable à ces agressions extérieures. Laissez moi tranquille, pensa t-elle, mais incapable de prononcer ces quelques mots, elle se détourna et fit la première chose qui lui passa en tête : courir. Ses muscles se froissaient de douleur, elle sortit de lieu immaculé pour s'échapper de cette situation incontrôlable. Mais à peine elle filtrait à l'extérieur, elle tomba nez à nez face un inconnu. Un brun qui la scrutait étrangement, son regard s'éveillant sous la stupeur. Les secondes s'écoulèrent sans qu'elle ne bouge, apeurée. Puis vite, elle repartait, ne se permettant pas le doute de cette rencontre particulière, face aux murmures muets. S'échappant à travers la végétation pour se teinter loin de cette civilisation étrangère. Les cris la happèrent en arrière, alors que son corps s'évertuait malgré les courbatures dans cette course effrénée, elle avait besoin d'être seule et vite. Sinon, elle ne serait pas en moyen de comprendre ce qu'elle allait faire...
L'air s'engouffrait entre ses mèches emmêlées, son coeur manquait un nombre incalculable de battements et la brise fraiche hérissait sur sa peau ses poils. Tous ce qui l'entourait l'effrayait. L'ampleur de ces arbres la surplombant, les feuilles sur le sol terreux dans lequel pieds nus elle courait. Bordel, où était-elle ? Manquant de temps, elle n'avais même pas remarqué la tenue dans laquelle elle se trouvait, à moitié dénudée. Effectivement, elle avait juste un t-shirt blanc troué et un boxer noir qui recouvrait sa blessure à la jambe. Mais cela lui importait peu, trop préoccupée à se maintenir en sécurité loin de ces voix familières. Cependant, après quelques minutes, son corps la stoppait nette dans son échappée , le froid encerclant son épiderme la contraignant ainsi que la fatigue à reprendre son souffle. Une crampe à l'estomac la tordait en deux, alors qu'elle se maintenait à un tronc d'arbre pour ne pas chuter sur le sol boueux. Mais vite son répit se brisa. Un bruissement de feuilles l'éveillant dans le danger qui la guettait. Une femme d'à peu près son âge sortit d'entre les buissons, instaurant immédiatement un contact réfractaire. ❝ Oh la comateuse s'est enfin réveillée? ❞ Rose se recula instantanément, relevant sa main vers la blonde la menaçant ouvertement, tenant du bout des doigts son scalpel. Cette dernière se mit à rire face à son affront, se rapprochant, le sourire aux lèvres. ❝ Beh alors qu'est ce qui t'arrives Rose? On t'a agressé? ❞ Qui qu'était cette fille effrontée, le sadisme sur ces traits n'invoquait rien de bon. A croire que celle ci n'avait en aucun point peur de la rousse, même elle était prête à la confronter. Rose se reculait une fois de plus, effrayée. Son coeur battait bien trop vite et des tas de pensées venaient l'assommer quant à cette femme qui tentait de l'accaparer dans une lutte perdue d'avance. Ses doigts se resserrant sur son arme, elle ne vacilla pas une seconde, ne montrant pas sa vulnérabilité à cette ingénue, certaine que si elle laissait filtrer la moindre faiblesse, celle ci en profiterais. Cependant, elle osait, ses mots ne se bloquant plus dans sa gorge serrée, prononcer quelques mots pour satisfaire sa curiosité. ❝ Qui êtes vous? ❞ La blonde resta plantée la quelques instants, interloquée. Surprise d'une telle réponse quelque peu ravie également. ❝ Des trous de mémoires? C'est intéressant alors tu ne souviens sans doute pas de ta réputation de sal*pe . ❞ Elle eut un petit sourire en coin alors qu'elle reprenait, laissant Rose dans un incertain constant, mais surtout dans une glaciale position. ❝ Ils t'ont pas loupé en tout cas, ça fait plaisir. ❞ La rousse bouillonnait d'une haine qui lui était nouvelle face aux attaques de la blonde, se renfrognant sur elle même, à présent elle ne voulait plus entendre le venin de sa voix, elle voulait juste qu'elle la ferme, mais cette dernière ne semblait pas de cette envie. ❝ J'espère au moins qu'ils ont pris bien leur temps pour te torturer, histoire que ça reste marquer dans ta mémoire. ❞ La jeune femme n'en pouvait plus et se rapprochait de la rebelle, avec qui sans doute, elle avait eu un lien houleux dans le passé. Sa colère la stupéfiait tant la noirceur de son âme se répercutait dans ses gestes alors qu'elle pointait sa lame face à elle, l'éclat de ses yeux ayant bien changé pour laisser apparaitre une froideur glaçante, et une folie véhémente. ❝ Fermes la ! ❞ Son ton était autoritaire, faisant froid dans le dos. Mais sa position l'était encore plus, certaine et aucunement douteuse, elle glissait sa lame sur sa joue doucement, ses traits se déridant sous sa haine foudroyante. ❝ Sinon quoi? Tu vas me tuer ❞ Rose eut un sourire en coin, tournant la tête sur le côté, son innocence s'étant barrée depuis bien longtemps. Mais vite, elle allait déchanter. ❝ Tu ne me fais plus peur, tes ordres tu peux te les garder, sal*ope! Dis, ils ont abusés de toi? Tu t'es débattue? Je suis sûre que tu aimé ça ... ❞ Sa voix résonnait dans son crâne invariablement, ces insultes s'ancrant dans ses pensées pour teinter un écho lointain, virevoltant dans le béant de ses souvenirs. Elle perdait pied, elle sentait qu'elle allait commettre l'irréparable, elle tremblait, suffoquait face à l'envie de la blesser. Agonisant de ce besoin malsain de voir son air confiant se barrait de son visage , de voir ces prunelles viraient d'étincelles à orages. Elle ne la connaissait pas, elle n'était qu'une futile personne qui s'amusait à torturer un esprit déjà bien égaré. Un grain de poussière si facile à balayer, si facile à consommer. Qu'une garce en manque de sensations fortes. Qu'une rancunière qui s'était le droit de juger une personne blessée. Une... Sans même s'en rendre compte, Rose perdue dans ses pensées, commettait l'irréparable dans un geste vif. Sa lame coupant la peau de l'étrangère qui lui faisait face. La violence de son mouvement se répercutait immédiatement, la laissant choquée de son propre acte mais également sanglante. Elle se reculait face au cri de cette dernière qui déposait ses mains sur son ventre où séjournait à présent une blessure béante. Le sang s'écoulant de sa plaie. Rose était assommée, confuse, elle se reculait balbutiant des mots inaudibles, effrayée par son propre geste, qu'avait-elle fait? Elle lâchait son arme au sol , les yeux écarquillés sur le sang qui tachetait ses paumes, les salissant de part en part. Les sillons de sa paume se recouvrant de ce liquide visqueux. Non! Non! Non! Elle tournait la tête de droite à gauche, vacillante prête à chuter, alors que la blonde se mit à courir dans le sens opposé fuyant son bourreau en hurlant à l'aide. Rose chutait, tombait sur le sol, s'écrasant , ses genoux ne tenant plus le coup.
Ses yeux s'embuaient de larmes acides, alors qu'elle n'arrivait pas à détacher son regard de ses mains, inconsciente et folle. Bordel! Faîtes que ce soit qu'un cauchemar, s'il vous plait! Elle priait, espérait, se permettant des libertés sur une terre de fragilité et de captivité. Ce n'était pas elle, ce n'était pas... Son souffle , lourd, résonnait dans ses tempes, son coeur s'était stoppé. Tous l'environnement à ses côtés flottait, ses prunelles se perdant dans son immensité. Elle ne savait pas qui elle était. Et si cette femme avait raison, et si cette femme avait simplement énoncé la vérité et si... Les si s'accumulaient, ne faisant plus de sens dans le crâne de la rousse, qui se recroquevillait sur elle même. La souffrance et la culpabilité la transperçant de tous les côtés. Le sang s'écoulait le long de ses doigts et sa raison se perdait. Les voix se filtrant dans son âme, l'accusant d'une vérité. Monstre. Elle déposait ses mains autour de sa tête , se balançant d'avant en arrière, murmurant. ❝ Je ne voulais pas ❞ à plusieurs reprises. Mais il était trop tard pour les excuses , le mal étant commis. Rose était perdue, Rose était fragile, Rose se camouflait dans la végétation contrastant avec la pureté des lieux, le visage ensanglanté par les mains qui le retenait.
× Ma Célébrité : Dylan O'Brien × Nombre de messages : 2394 × Age du perso : vingt-et-un × Job : bonne question ! × Côté love : nada, que dalle, le vide. (sauf peut-être une petite lueur, parfois)
(#) Sujet: Re: I've turned into a monster ( Jeremiah) Mer 10 Déc - 3:27
❝Not all monsters do monstrous things.❞ Rose & Jeremiah
Cette journée-là était comme toutes les autres précédentes depuis exactement trente jours, six heures et un certain nombre de minutes et de secondes floues au centre de cette vie où le temps se calculait à l’aide de degré et de soleil. Les journées nuageuses étaient souvent les plus longues. Dernièrement, toutes les trente dernières, et même la trente-et-unième, lui avaient semblé nuageuses. Éternité où le temps va toujours trop vite, et pas assez. Son esprit était partagé entre vouloir que tout cela se termine le plus vite possible, passer en fast-forward et oublier ses journées de cauchemars et manquer le moment fatidique. Le moment où elle ouvrirait, enfin, les yeux.
Un cauchemar. C’était marrant comment Jeremiah les avait tant redoutés, jour, après jour, après jour. Aujourd’hui, il priait pour que tout ça ne soit qu’un cauchemar. Ces trente derniers jours d’anxiété, de nervosité, de questions, de milliers et milliers de points d’interrogations. Et cette journée-là, juste avant ce décompte interminable d’un gris bien placé entre le noir et le blanc, cette journée d’un noir d’encre, qui l’avait laissé dans un état entre le choc post-traumatique, le soulagement et la peur. Cette journée, qui l’avait abandonné à son sort avec entre les mains une culpabilité de ne peut-être pas avoir été assez vite et une terrifiante idée qu’il l’avait perdu à jamais. Pouvait-on vraiment qualifier un évènement réel de cauchemar? Ou le cauchemar se devait-il de n’être qu’un rêve? Mais lorsque la réalité nous paraissait enfumée, irréelle, presque effacée, à ce moment-là devenait-elle un rêve? Jeremiah était prêt à mettre sa main au feu que cette journée, où les originaires avaient décidé qu’ils avaient leur mot à dire sur leur sort, était un cauchemar. Ce moment dans sa vie où la mort l’avait regardé droit dans les yeux et qu’il n’avait pas réussi à la repousser. Elle les avait pris par la main et s’il avait tout donné pour la lui couper, elle s’était accrochée. Et elle tenait encore la main de Rose, il la voyait s’y accrocher trop fort, lui arracher un peu plus à chaque jour, il la voyait chaque fois qu’il fermait les yeux.
Ce matin, situé entre la réalité et le rêve, ce matin-là, il n’avait pas cessé d’y repenser. De peser ses options, de savoir s’il avait fait ce qu’il fallait, de savoir s’il aurait pu faire mieux. Jamais s’il aurait pu faire pire. Il avait eu tellement, tellement peur et il ne pouvait plus cesser de le revivre. Les infirmières lui disaient qu’il devait accepter qu’il ne puisse changer les évènements, mais le jeune homme n’avait jamais été doué pour tourner la page.
Ses pieds qui foulaient le sable, son cœur qui s’affolaient, pour pomper le sang, pour couvrir l’adrénaline qui s’évacuait sous le stress, la peur. Les cris, les alertes, le fait de savoir que c’était probablement son dernier jour en vie. Qu’il mourrait à vingt ans. Mais aussi de savoir qu’il se devait de se battre. Qu’il ne pouvait pas abandonner maintenant. Il n’avait jamais ramé comme ça, la douleur dans ses muscles disparut sous la pression, comme effacée par un automatisme, une nervosité qui venait dilater ses paupières, qui venait lui rappeler sans arrêt que ce n’était pas que sa vie qui était en jeu, mais la leur. Et Rose, qui s’éteignait sous ses yeux. Rose qui fermait les yeux, qui murmurait un dernier mot avant de ne plus parler, de ne plus bouger, de ne plus cligner des yeux. Lorsqu’on croit ramener un cadavre pendant quelques minutes, ça peut laisser des traces. Trop de fois cette journée-là avait-il crût qu’il l’avait perdu. Lorsque l’embarcation avait enfin atteint la plage, Jeremiah n’avait plus pensé aux originaires. Il n’avait plus pensé qu’à courir, à atteindre l’infirmerie, à prier pour qu’il lui reste une chance. Il n’avait pas pensé qu’il y avait désormais des gens qui voulaient sa peau. Il avait seulement voulu sauver la leur.
Il ne pouvait s’empêcher de croire qu’il n’avait pas tout à fait réussi. Lorsqu’il était arrivé, en sueur, à bout de souffle, du sang pleins les mains et Rose, livide, inanimée dans ses bras, à l’infirmerie, le visage de l’infirmière s’était affaissé. Les minutes s’étaient transformées en interminable décompte, comme le sable qui s’achevait trop rapidement dans le creux d’un sablier. Elle avait pris Rose, il avait attendu. Une éternité avait coulé. Des minutes, des heures, le jeune homme n’aurait pas su dire, prit en cette inextricable fatigue qui s’emparait de lui, et ses pensées confuses et perturbées. Lorsqu’elle lui avait annoncé que Rose était encore en vie, Jeremiah n’y avait pas cru pendant une seconde. Il s’était attendu à la trouver bien réveillée et prête à tout. Tout ce qu’il avait trouvé, c’était son corps endormi, son sang qui battait probablement lentement dans ses veines, son visage tout aussi pâle et ses mains tout aussi froides. Le mot que prononça l’infirmière à cet instant-là serait celui qui reviendrait le plus souvent dans ses pensées pour les trente jours suivants : Coma.
Coma. Jeremiah eut bien le temps d’y réfléchir, d’y penser. Le problème, avec cet état-là, c’était qu’elle n’était pas tout à fait morte, mais pas tout à fait en vie. Elle se tenait sur la ligne, funambule sur un fil de fer, prête à tout moment à faire un pas d’un côté, ou de l’autre. Les jours pouvaient passées sans que rien ne change, rien n’avance. D’autres étaient plus terribles encore, d’autres où Jeremiah se réveillait et voyait dans le regard de l’infirmière cette inquiétude qui disait que rien n’allait. Il avait passé ces trente derniers jours plus souvent à l’infirmerie qu’ailleurs. Ne voyant pas où il pouvait être sinon, se sentant redevable, surtout n’ayant aucune envie de quitter son chevet. Certains racontaient qu’elle pouvait entendre tout ce qu’il disait. Jeremiah avait pensé que, comme Rose n’avait jamais vraiment apprécié ses babillages incessants, peut-être que s’il disait tout ce qu’il pensait, peut-être bien qu’elle se réveillerait pour le faire taire. Mais ça ne fonctionna pas plus que de rester silencieux à son chevet, que de lui dire des mots qu’il n’aurait jamais oser lui dire vivante, de serrer sa main si fort qu’il pensait cesser sa circulation sanguine, que de l’embrasser comme dans les films. Rien ne fonctionnait, et chaque jour était un jour de plus où il perdait espoir.
Ce trentième matin lui semblait un bien triste anniversaire. Il ne pouvait s’empêcher de se demander pourquoi son cœur continuait à battre, si c’était pour la laisser prisonnière de son propre corps. Était-elle-même encore présente, derrière ses paupières constamment closes? Rêvait-elle constamment? Les questions, Jeremiah avaient eu le temps de se les poser plus d’une fois. Au bout du dixième jour de campement dans l’infirmerie, celle aux grands yeux noisettes qui le regardaient toujours comme on regardait un enfant perdu le força à sortir, à voir autre chose, à prendre l’air. Cette journée-là, Jeremiah se rappela sa promesse à soi-même. Il s’était juré qu’il deviendrait quelqu’un d’autre, quelqu’un de meilleur. Il avait plutôt mal commencé, non? À partir du dixième jour, il commença à sortir un peu plus souvent. Des aventures plutôt périlleuses dans des endroits qui lui étaient pourtant connus, mais qui se révélaient effrayants lorsque sa propre ombre devenait un ennemi. Si l’infirmerie lui avait semblé un lieu protégé, la forêt et la jungle n’étaient que des synonymes de surprises et de danger, de nouveaux ennemis qu’il ne savait que fuir. Chaque rescapé n’était qu’une personne de plus au regard inquisiteur et à la curiosité mal placée, à la pitié mal fondée et au dégoût compréhensible. C’était fatiguant d’être constamment scruté, malheureusement les nouvelles tournaient rapidement dans un campement aussi petit que le leur. Celui d’une guerre avait aussi parcouru les alentours, mais les oreilles bouchées du jeune homme devenait un excellent moyen de protection. Ces inquiétudes étaient trop nombreuses pour qu’il ne daigne comprendre une telle information, les conséquences. Il n’avait pas le temps de se battre, il n’avait que celui de se reprendre en main.
Ce trentième-et-unième jour, il n’était pas encore allé voir la rousse. Ces visites étaient quotidiennes, mais de moins en moins longues, forcé par les autres rescapés à reprendre un rythme de plus en plus normal, surtout avec la peur qui semblait couvée le camp. Ses pas frappaient le sol, la terre battue venant s’élever sous chacun de ses pas. Son esprit voguait ailleurs, perdu dans des mirages lointains. Il n’était plus tout à fait le même dernièrement, effacé derrière ses pensées, plus muet qu’auparavant, ne trouvant plus les mots justes pour ce qu’il avait envie de dire. Le juste mot s’était perdu dans des brousses sauvages qui ne lui appartenaient pas. Son cœur battait toujours un peu plus vite lorsqu’il s’approchait de la cabane, appréhendant de mauvaises nouvelles, tout comme les mêmes nouvelles que la veille. Fatigué de toujours entendre les mêmes choses, les mêmes réponses à ses questions, de voir les mêmes états. Espérant peut-être même un changement, en sachant très bien que ce ne serait probablement pas celui qu’il attendait. Ce n’était jamais celui qu’il attendait. Le jeune homme n’était pas le plus chanceux des hommes. Des bruits émanaient de la cabane, mais son esprit fit le lien logique qui s’imposait et assuma qu’un autre rescapé s’était probablement blessé. Il ne s’attendait pas à ce que la porte s’ouvre en trombe tandis qu’il s’apprêtait à attraper la poignée. Il s’attendait encore moins à ce que de grands yeux verts s’accrochent aux siens.
Des yeux qu’il avait rêvé de revoir, qu’il avait tant espéré croiser ces trente derniers jours, depuis la première fois où ils s’étaient fermés dans cette embarcation qui avait flotté précairement jusqu’au juste rivage. Des yeux qui portaient la conscience aux creux de leurs prunelles, qui signifiaient qu’elle était encore en vie, qu’elle était encore avec lui. Ceux-là même qui avaient été cette flamme qui lui avait permis de les pousser à se battre. Ceux-là qui, aujourd’hui, le regardaient sans cette lumière. Le choc qui le prit au cœur s’éteignit rapidement, frappé par l’incompréhension, la peur lisibles comme le jour dans le vert de ses yeux. Rose était réveillée, et visiblement confuse. Confuse, ou plus encore? Car il n’avait pas reconnu son essence, il n’avait pas vu une lueur de reconnaissance dans ses yeux. Les secondes qui s’étaient écoulées ne lui avaient semblé qu’un bug, avant qu’elle ne parte en courant à travers les arbres.
Immobile, ignorant quoi dire, que faire, quoi comprendre. Son prénom franchit ses lèvres, désireux de la rattraper, mais n’y arrivant pas. Elle courrait, sans regarder derrière elle. Un peu comme un coup de plus, comme s’il l’a perdait à nouveau. Ce n’était pas tout à fait Rose qui l’avait regardé et il crut vraiment l’avoir perdu à jamais. Il hésita à partir à la course après elle. Elle lui avait semblé agitée, et les infirmières qui sortaient de la cabane affolées n’étaient qu’une preuve de plus. Elles lui parlèrent d’agressivité, de scalpels, des mots qui passaient vaguement dans son esprit avant de s’échapper en fumée. Voilà trente jours qu’il attendait ce moment.
Ce fut des minutes qu’il parcourut à travers son esprit pour revenir à une réalité brutale, une réalisation douloureuse. Il ne pouvait pas la laisser seule, alors qu’elle venait de se réveiller. Qui ne serait pas confus après un tel impact sur son esprit? Il ne dit pas un mot de plus, ses pieds s’élevèrent de cette terre qu’il avait parcourue trop souvent et suivirent la trace qu’elle avait laissé derrière elle. Il courra, et courra, ignorant où elle était, affrontant la jungle avec cet entêtement qui l’avait caractérisé depuis longtemps. Des mètres, il en parcoura, avant de l’entendre, sa voix n’était qu’un mince murmure parmi les feuillages, mais son oreille la reconnut. Cette voix qu’il n’avait pas entendu depuis si longtemps, qui avait hanté ses rêves, tout comme ses cauchemars les plus vivaces. Cette voix, qui lui rappelait étrangement des paroles qu’il avait déjà murmuré lui-même, des peurs qu’il avait déjà affrontées. « Je ne voulais pas. » qu’elle murmurait. Il s’arrêta, cherchant du regard, trouvant difficilement, avant d’apercevoir à travers le feuillage.
La confusion pouvait faire faire de nombreuses choses, et Jeremiah ignorait dans quel état était vraiment Rose. Il n’avait qu’entraperçu son regard déboussolé, sa voix effrayée. Il resta immobile, se tournant vers là où il croyait l’avoir trouvé. Il chercha les mots à dire, mais ne les trouva pas. À ce moment-là, il ne la voyait pas vraiment, qu’une masse claire derrière un feuillage touffu. Un soupir entre ses lèvres, une recherche inutile des bons mots, ça ne servait à rien, il n’avait que son instinct pour le servir. Il avait tellement, tellement envie de la prendre dans ses bras et de lui promettre que tout allait bien aller. Il s’éclaircit plutôt la gorge, avant de parler doucement, de rester là où il était. « Rose? » Il se surprit à murmurer, ce prénom douloureux sur ses lèvres, qui lui rappelaient tant de mots qu’il lui avait dit. Le jeune homme avait toujours eu cette tendance à dire son prénom avant de lui parler. Il ignorait si c’était plus pour elle, ou pour lui, comme s’il trouvait un réconfort à travers ces deux syllabes qui lui rappelaient qu’elle était encore là. À ce moment-là, Jeremiah l’imaginait confuse, emmêlée dans ses souvenirs, dans ce nuage qui nous enveloppait lorsqu’on s’endormait d’un sommeil profond. Il n’avait jamais été dans le coma, il n’avait que des films et le peu de savoir des rescapés pour couvrir son manque de savoir. Il ignorait comment ramener quelqu’un à la réalité. Il reprit, d’une voix douce, qui se voulait loin d’être brusquant. « Tout va bien, d’accord? Tu n’as rien fait de mal, tu n’as pas à t’en vouloir. » Il essayait de comprendre pourquoi elle s’en voulait, pourquoi elle essayait de s’excuser. Il se rappela ce rêve vif qu’il avait déjà fait. Il se demanda si c’était à cause d’un rêve, elle aussi. Ou peut-être avait-elle pensé avoir fait mal à quelqu’un? « Tout le monde va bien. » Il attendit quelques secondes de plus, avant d’ajouter. « Si tu veux sortir des fougères, je pourrais t’aider peut-être? » L’aider à la ramener à la réalité, à la revoir comme elle était il y a de ça beaucoup plus que trente jours. Il fit un pas de plus dans sa direction. Il commençait à la distinguer suffisamment pour remarquer qu'elle était dos à lui. Préférant ne pas la brusquer plus encore, il resta là où il était, se taisant, attendant. Elle lui manquait tellement.
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(#) Sujet: Re: I've turned into a monster ( Jeremiah) Dim 28 Déc - 23:32
I rush to the start Running in circles, chasing our tails Coming back as we are × ft. Jeremiah & Rose
Désillusionnée avant l'âge, froissée par l'attente de réponses attifes, effrayée, camouflée par un monde trop grand pour de si petites épaules, apeurée par l'éphémère d'une vie trop courte, trop longue, effacée par les apparences trompeuses de cet éveil d'une longue léthargie, les maux s'accumulaient sous l'impuissance des mots. La gorge nouée, l'estomac verrouillé, seul ce souffle déréglé prévenait de cette tumulte démunie de bribes. Bribes outrepassées, englobait par les ténèbres d'un incident macabre, d'une fuite fictive, laissant des cicatrises, elles bien réelles. La douleur était lisible, facile, alors que la jeune femme se tordait d'émotions diverses. Sa tête étant sur le point d'implosait, elle se frayait un chemin vers la folie pure, ses gestes prouvant sa férocité mais également son instabilité. Qu'était-elle devenue? Mais surtout qui était-elle auparavant? Un monstre, une innocente déstabilisée? Les contrastes se rapprochaient laissant une barrière infime , franchissable à chaque secondes qui s'écoulaient. Et les images tentaient de s'immiscer dans son esprit déstabilisé. Mais seul la vision de ce sang arrivait à l'aveugler, à l'imposer un silence stupéfiant. Ce liquide rougeâtre qui s'écoulaient entre ses doigts, teintant son haut d'une ocre tache visqueuse. Cette matière qui laissait percer en ses prunelles verdâtres une peur audible, difficile à affronter. La peur même d'avoir tuer, blesser quelqu'un d'étranger juste à cause d'un manque de souffle, d'une envie de faire taire. Un besoin tangent de solitude, d'enfermement, de silence. Tous devenait si malléable entre ses paumes, tous devenait si perméable à ses phobies entreprenantes. Et cette ampleur... Cette ampleur d'une culpabilité suicidaire, d'un égarement vicieux. Rose était embarquée par des flots constants, aspirée sous la surface sans possibilité de remonter. Prise au piège au milieu d'un cadre hostile. Sous l'océan de questions, sous la mer déchainée prête à la happer. Sans défense. Futile. Fragile. Misérable. Elle qui autrefois demandait toujours du temps, maintenant qu'elle le contenait, elle ne voulait qu'une chose qu'il se stoppe quelques instants. Pourtant, les secondes s'amusaient de sa futilité, se moquaient de son insuffisance. Et ce jour avait un gout amer, un gout de renouveau et d'une froideur impériale. Il s'ancrait en Rose, s'imprégnant de ses souffrances pour en décupler les émotions, pour se délecter de la folie qui l'empourprait. Il s'imposait en elle, comme un poison qu'on venait de lui injecter pour que la douleur ne se stoppe jamais. Son sang affluant violemment dans ses veines pour laisser sa tête sur le point d'imploser. Tous s'environnant autour de cet être recroquevillée, tiraillée par la difficulté des faits. Telle une spectatrice de ses pêchés. Victime ou bourreau? Innocente ou meurtrière? La réalité suintait que lorsqu'on la bafouait .Et la rousse n'avait perceptiblement aucune idée de si tous ce qui venait de se passer était réel. Sa démence jouant entre ces notions de cauchemars et de vérité l'empourprant d'un noir opaque, elle s'agitait sous le vent frigorifiant. Sa peau se dénudant d'une chaleur fervente.
Elle avait froid, trop froid. Son esprit saignait, son coeur s'ouvrait de milliers de morceaux éparpillés. Et elle n'avait aucune idée, elle était vidée, creuse du moindre intérêt. La familiarité de ces lieux étaient outrepassée, bafouée par les saignements d'une vie dénuée. D'une vie futile où attachement se résumaient à un néant de ténèbres contrecarrés. Bordel, faites que ça s'arrête, pensait-elle.
Elle était si loin de s'imaginer de ce qui l'avait amené ici, sanguinolente et amnésique du moindre souvenir. Loin de se douter que c'était ce même attachement qu'il avait amené si proche du précipice. Un seul visage qui était si particulier pour elle. Des yeux enfantins, un nez courbé et des lèvres fines. Un esprit embaumé par les doutes et le deuil d'êtres chers. Si loin de penser que ce dernier courrait après elle, pour la rattraper dans sa course élancée. Lui qui avait attendu près d'un mois pour récupérer les miettes de son esprit embrumé. Lui qui muet avait su la guérir d'un mal être constant. De sa peur de s'attacher, de sa peur de rester seule, de sa peur de rester en vie bien que blessée. Il n'était plus rien, ce visage candide du passé, juste un mirage au loin. Juste une pensée noyée par d'autres plus omniprésentes. Voilà la dure vérité. Son égarement l'avait fait trébucher, enterrant le propre de ce qu'elle était, laissant juste une fille abîmée, incertaine et volatile. Une fille marquée par l'horreur de ses propres gestes et incertaine de ce futur envahissant. Une blessée. Une meurtrie. Une Rose sans pétales et sans épines. Une âme perdue. La jeune femme tentait de se reprendre malgré l'incident trop frais, elle essayait de se ressaisir en fixant la brume lointaine face à elle qui s'étendait. Cette nuée d'arbres obscurcis par les nuages qui recouvraient à présent l'île. Sa main tâtait le sol humide en quête d'un poids d'ancrage pour se relever mais ses jambes refusaient le moindre effort musculaire, tremblotantes contre elle. Son soupir rejoignait la brise fraîche alors qu'elle voulait hurler, mais que sa gorge le refusait. Aucun son ne se répercutant dans le silence envoutant. Puis ce prénom entre le vide incertain. Le sien... Encore une illusion acide? Rose ne savait comment agir pour faire taire cette supplication infime, alors elle se reculait , se hissant au bas d'un tronc d'arbre, récupérant son arme maladroitement. Elle suppliait pour ne plus entendre cette voix qui ranimait en elle d'étranges émotions: de la rancune, de la frustration, de la reconnaissance mais également une mélancolie maussade ambiguë. Pourquoi? Elle n'en avait aucune idée. Cependant dans son besoin de sécurité, elle attisait une barrière entre elle et la source de ce bruit, par peur, par vélocité en cas d'une future légitime défense. La lame aux poings, les larmes aux yeux. Ses lèvres maltraitées par l'anxiété qui la dévorait. Et cette phobie toujours plus omniprésente qui se nourrissait de ce stress pour l'aveugler, pour la déboussoler plus qu'elle ne l'était déjà. A croire que le monde s'acharnait sur sa petite personne pour la pousser au pire.
Et si tous cela n'était pas réel? Et si tous ce bordel environnant n'était qu'un cauchemar de plus? Et si tous ce qu'il venait de se passer n'était qu'insignifiantes pensées qui lui trottaient à l'esprit s'amusant de son sommeil pour la maltraiter? Déjà plusieurs solutions de facilité venaient s'immiscer dans son crâne frappant chaque recoin pour lui infliger une souffrance aigre, celles ci se rapprochant plus de la vérité que quelconque autres conclusions. Oui voilà la réponse à ce malheur, à ce dérèglement de ses souvenirs. Tous semblait se remettre en ordre ou presque. Et il n'y avait qu'un geste à faire pour tous stopper. Un simple et petit geste. Une pensée lui revenait en mémoire alors qu'elle bouillonnait d'étranges effusions. Lorsqu'on mourrait dans son rêve alors on revenait happer à la réalité. Alors elle n'avait juste qu'à... Elle fixait le scalpel dans sa main, tremblante à cause du froid. Ce petit objet métallique qui brillait à ses yeux, le sang dégoulinant encore à la pointe. Cela pouvait-il aussi aisé qu'elle le devinait ? Il n'y avait pas de marges d'erreurs si elle osait. Il n'y avait pas de retour en arrière possible si elle osait. Juste une ligne droite mêlée à de faux semblants. Son regard se perdait une fois de plus face à l'immensité autour d'elle, tentant une dernière fois de faire un lien logique avec son passé. Mais rien, juste le noir complet, le vide total. Juste cette voix encore une fois qui résonnait, calme et impénétrable. « Tout va bien, d’accord? Tu n’as rien fait de mal, tu n’as pas à t’en vouloir. » Bien sur que ci elle devait s'en vouloir, elle avait blessé quelqu'un. Une personne qu'elle ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam mais qui elle la reconnaissait. Qui lui avait craché au visage des vérités ou des mensonges vaniteux pour embrumer son esprit de l'horreur de cette folie incurable. Un semblant de réalité sans doute, peut être des choses qu'elle avait à se reprocher sans doute. Rose ne se croyait pas une bonne personne en ce moment, elle se méprisait pour le monstre qu'elle était , qui avait apprécié de voir l'éclat de ce regard océan se brisait alors que le sang avait perlé sur le sol humide de cette forêt. Un frisson la parcourait le long de son échine tandis qu'elle se remémorait cette scène. Son humanité ressortant lui rappelant l'éphémère mais également l'impulsivité de cette vie tourbillonnante .« Tout le monde va bien. » C'était faux, qu'un p*tain de mensonge rien n'allait. Tout ici n'était qu'un bordel véhément, des vagues géantes prête à la gober vivante. Non rien n'allait. Rien! ❝ Non ce n'est pas vrai. Rien ne va ! Je ne vais pas bien !❞ Sa voix tremblotait alors qu'elle prononçait ses quelques mots inconsciemment. Puis tous se précipitait soudainement, les mots ingurgitant à l'arrière le mal être de la jeune femme qui se retournait vivement suite à cette proximité.
« Si tu veux sortir des fougères, je pourrais t’aider peut-être? » Le visage de cet étranger la bouleversait, alors qu'elle reconnaissait le même homme qui s'avançait prudemment. Il était celui qui l'avait fixé quelques instants avant de la laisser fuir près de l'infirmerie. Et cette lueur... Cette même lueur dans son regard. Des étincelles incompréhensibles qui prouvaient un lien tangent entre eux. Ces mêmes prunelles qui avait calmé Rose quelques secondes et qui la calmait à présent une fois de plus. Comme un calmant il venait d'apaiser ses maux , incrustant dans ses veines une morphine puissante. Vite balayée par l'aigreur de cette panique destructrice. Elle tendait vers lui sa lame impuissante mais surtout peu crédible vu son état de délabrement poussé. Dans sa tête, plusieurs mots se bousculaient la laissant toute amère. Ne m'oblige pas à faire ça. La rouquine se méfiait de ce brun qui se tenait loin d'elle tout en étant si près, car elle sentait que ce dernier pouvait la pousser à briser une fois de plus ses valeurs. ❝ Ca ne peut pas être réel .❞ Son murmure agrandissant la distance entre les deux protagonistes alors qu'elle ne le perdait pas du regard. Celui ci étant foudroyant d'une colère absurde lorsqu'on connaissait les circonstances de son sauvetage. Pourtant, elle baissait sa garde quelques secondes, fixant son poignet tremblante, le coeur tambourinant dans sa cage thoracique. Réfléchissant à la solution précédemment envisagée, elle abaissait son arme vers sa peau blancharde, fixant les veines sous sa peau qui tachetait son épiderme d'un bleuté inconscient . Ce n'était pas réel. Ca ne l'est pas continuait-elle de se répéter en boucle alors qu'elle frissonnait au contact du métal sur son poignet. Le décompte était lancé alors qu'elle se concentrait sur sa tache prête à commettre l'irréparable. Respirant un grand coup, elle commençait à envisager cette mascarade comme un cauchemar futile. Et elle se perdait une fois de plus, comptant à voix haute, la fin de cette léthargie difficile.❝10...9...8...7...6...5...4...3...2... ❞
× Ma Célébrité : Dylan O'Brien × Nombre de messages : 2394 × Age du perso : vingt-et-un × Job : bonne question ! × Côté love : nada, que dalle, le vide. (sauf peut-être une petite lueur, parfois)
(#) Sujet: Re: I've turned into a monster ( Jeremiah) Jeu 1 Jan - 20:15
❝oh take me back to the start❞ Rose & Jeremiah
L’attente. Combien de temps encore devrait-il attendre ? Ce temps qui défilait au grès des émotions, s’amusant de jouer d’eux, pesant sur leurs épaules qui oubliaient si facilement qu’il n’était pas infini. Leurs corps vieilliraient et leurs esprits faneraient, telle une fleur fatiguée de ne jamais choisir, de constamment se restreindre aux soleils et aux vents. Leur espace-temps qu’une minuscule miette d’un infini qu’il n’effleurerait jamais, se moquant d’eux et de leurs dates de péremption si rapide. Une fourmi dans un monde bien au-delà de leur compréhension. Et pourtant. Rapidement, ce qui n’était qu’une page dans le livre d’une vie lui semblait être sans fin. Comme s’il cherchait jour, après jour, à tourner cette page qui n’en finissait plus de s’écrire, mais qu’elle n’était jamais terminée, toujours un nouveau paragraphe de plus. Un infini interminable au creux d’une vie trop courte. L’ironie d’une vie sur cette terre. Certains attendaient dès leurs naissances. Condamnés à voir le temps passer, ignorant en attente de quoi. Il avait longtemps attendu. Attendu quelque chose, un déclic, une occasion de vivre, peut-être. Souvent, tel un génie dans une bouteille, prêt à exaucer nos vœux, le destin se faisait un plaisir de nous rendre la monnaie de notre pièce. Déformer des souhaits, les donner au centuple. Certains croyaient qu’ils pouvaient prier pour n’importe quoi, ignorant que chaque récompense avait son prix et ses conséquences. Quand tu ne peux pas payer, tu t’endettes. Ses dettes étaient grandes et il les payait chaque jour, pour un prix qui n’en valait pas l’argent. Une île, qui lui permettait de vivre, mais pas comme il en avait eu envie. Vingt ans déjà. Vingt ans de vie, pour combien encore? Ce rythme effréné, cette anxiété étouffante, l’insomnie, le qui-vive, personne sur cette île n’aurait une espérance de vie satisfaisante. Ils crèveraient avant de remettre les pieds sur le continent, probablement. Douce, douce attente, rêve et espoirs qui n’étaient plus que des tisons ayant bouffés tout le feu. Ils étaient à court d’allumettes, l’hypothermie arrivait. Il gagnait et il perdait espoir aussi rapidement qu’un claquement de doigt, ignorant sur quel pied danser. Une danse qui ne cessait plus, une danse qu’il était fatigué de danser. C’était essoufflant, épuisant, de plus en plus difficile de suivre le rythme. C’était peut-être même trop pour lui.
Étrangement, l’attente pouvait se révéler pire encore que le reste. Lorsque l’on attendait, c’était nos propres pensées qui se bousculaient, c’était l’incapacité de faire avancer plus vite les choses, c’était, surtout, tout autour qui semblait ralentir. Les peurs qui semblaient nous couver du regard, tandis qu’elles s’amusaient encore une fois avec nos esprits. Jeremiah n’était pas patient. Il ne l’avait jamais été. Il avait été l’enfant qu’on n’amenait jamais faire des courses, car il demandait constamment si on pouvait rentrer à la maison, l’adolescent trop pressé de vivre pour le peu de bon sens qu’il avait réussi à accumuler et, désormais, le jeune adulte obligé de s’asseoir, à son plus grand malheur. Il avait attendu un sauvetage, maintenant il attendait Rose. Les deux, il les avait attendus avec peu d’espoir, si ce n’était que quelques étincelles désireuses de rallumer un feu, mais pas assez fortes. Elle s’éteignait un peu plus à chaque jour, incapable de survivre dans un endroit aussi aride. Le désert d’un cœur et d’une raison qui abandonnaient.
Maintenant qu’il était face à celle qu’il avait attendue, il se demandait si, une fois de plus, il n’avait pas fait le mauvais vœu. Le génie devait bien rigoler, loin au fond de sa bouteille, s’amusant des mortels et de leurs esprits fragiles. Elle était réveillée, mais ce réveil n’était pas comme il l’avait prié. Il avait le goût amer des réalisations déçues, ratées, des souhaits perdus et des rêves émiettés. L’impression de se tenir sur une ligne ébranlée, prête à se casser en deux à la seconde où il dirait le mauvais mot, le mauvais terme. Elle, qui avait dormi si longtemps, qui l’avait laissé sur un mauvais terme, puis un pire encore. Eux, qui n’avaient jamais vraiment été heureux encore, et qui ne le seraient peut-être jamais, car le goût du bonheur était lointain au creux des jungles où seuls les fleurs les plus sauvages réussissaient à éclore. Il n’était qu’une marguerite encerclée par des fleurs qui n’avaient même pas de noms. Les rêves, les rêves avaient de goûts plus étranges encore, difficiles à distinguer. Ils réussissaient à vous convaincre que tout était normal et que rien ne l’était. Ils vous cernaient, parfois de bonheur, parfois de malheur, la conscience s’exaltant de l’imagination. Une caresse, ou une piqûre, un jeu de plus où on n’était vraiment que le pion. Un pion ventriloque, valsant aux aléas d’une conscience qui ne nous appartenait pas vraiment. Ils hantaient ses nuits depuis longtemps déjà, s’éveillant au mirage de la lune et le laissant à bout de souffle trop souvent, parfois dans les bras d’une Morphée qui n’avait pas envie de lui. Celle qui le faisait attendre depuis longtemps déjà murmurait comme dans un rêve. Une belle, pris dans les mains d’un sommeil entêtant, celui-là même qui semblait s’accrocher, la faire délirer, car, sinon, pourquoi divaguerait-elle ainsi? Les cauchemars laissaient toujours derrière eux cette fumée qui vous empêchait de distinguer la réalité des peurs les plus profondes. Elles qui provenaient des abysses d’un esprit tourmenté, combien d’entre elles avaient eu le temps de grimper trop haut dans la conscience de la rousse?
À nouveau, il se sentait inutile. Elle, qui avait toujours sût comment le ramener à la réalité, le laissait face à un fossé qu’il ne savait pas comment franchir. Il parlait doucement, comme on parle à un enfant, tandis que ses mains brûlaient de la toucher, de la serrer dans ses bras, de lui promettre que tout allait bien. Des promesses inutiles et fausses, qu’un désir que ce soit la réalité. Il était lui-même perdu, mal placé pour être l’ancre de qui que ce soit. La bouée qu’il essayait en vain de lui lancer se perdait dans des vagues gargantuesques de panique et de trouble. Son regard vert qu’il n’avait croisé qu’une fois lui revenait en tête, cette émotion sur laquelle il n’avait pu mettre de mots, celle qu’il avait pu y lire. Elle lui criait qu’elle n’allait pas bien, et lui essayait vraiment de trouver les bons mots, mais il n’avait jamais été doué avec ceux-ci. Ils étaient sa faille, et peut-être bien qu’ils les mèneraient tout droit dans le fossé. Elle se tournait vers lui, les émotions sur son visage se bousculant, se frappant, comme si elles ne savaient pas laquelle avait prédominance sur les autres. Un pas, deux pas. La prudence avec laquelle il avançait lui rappelait celle dont il aurait usée s’il essayait d’approcher un animal sauvage. La panique s’effaça pendant un instant, avant de revenir de plein fouet dans le regard perdu de la rousse. Il essayait de ne pas se laisser troubler par son visage, ses émotions, sa peur tangible face à lui. Mais combien de temps un rêve durait il? Combien de temps aurait-il à faire face à ses grands yeux terrifiés, et, surtout, maintenant il mettait le mot dessus, cette confusion? Elle levait devant elle un scalpel, qui le força à arrêter d’avancer. Il leva les mains, tourmenté par ce qu’il se passait. Il ne comprenait pas, il n’arrivait pas à comprendre. Pourquoi ne semblait-elle pas le reconnaître? Pourquoi agissait-elle comme s’il était une menace? Ses yeux se bousculèrent sur la jeune femme, sur ses mains tremblantes qui le menaçaient d’une arme, il le remarquait maintenant, couverte de sang. Tout comme les mains de la rousse, ses vêtements. Il retint son souffle. « Rose, tu es confuse… C’est, moi, Jeremiah, je ne te veux pas de mal, je… » Ses paroles furent coupés par la jeune femme, qui ne cessait de le regarder droit dans les yeux, un contact qu’il n’arrivait pas à détruire. Elle murmurait « Ça ne peut pas être réel. » et lui avait envie de lui crier que oui, bon dieu, ce l’était. Il hésita une seconde, avant d’avancer un pas de plus, de cesser de se préoccuper de la lame qui le regardait. « C’est réel, c’est vrai. » essaya-t’il de lui dire, tandis qu’elle ne l’écoutait plus, qu’elle coupait le contact entre son regard et le sien et qu’il essayait de comprendre où son esprit se dirigeait.
Malheureusement, son esprit lui semblait perdu dans des limbes qu’il ne reconnaissait pas et il était incapable de la suivre, de la comprendre. Elle s’aventurait là où il n’était jamais allé et son instinct lui criait que tout ça allait mal se terminer. Il était terrifié, effrayé à son tour. Il ne connaissait pas cette Rose-là. Il détourna le regard une seconde, passant ses mains dans ses cheveux, fouillant dans ses pensées, à la recherche désespérée d’une solution, des bons foutus mots. Un décompte résonna derrière lui, des chiffres innocents prêts à annoncer ce qui l’avait trop souvent déjà tourmenté. « 7… » Jeremiah se retourna, laissant tomber ses mains à côté de lui. « 6… » Ses yeux parcoururent le visage effrayé, résolu, descendit jusqu’aux mains tremblantes. « 5… » Il aperçut le scalpel, prêts à faire des dommages irréparables. Il boguait, comme un choc immobilisant chacun de ses nerfs. « 4… » Il cligna des yeux, la réalisation se faisait un chemin dans sa tête, le frappant de pleins fouet. « 3… » Il retint son souffle, la douleur, la peur. « 2… » Allait-il vraiment la perdre à nouveau? Il revit toutes ces fois, où il croyait l’avoir perdu pour de bon. La première, où il avait fait une erreur si stupide, où il s’était pris les remords, la culpabilité et qu’il n’avait vu d’autres solutions que de les accepter. Où il avait vraiment cru qu’elle ne lui pardonnerait jamais. La deuxième, où il était arrivé juste à temps, où il avait failli, mais pas tout à fait. La troisième, où il était en cage, où il n’avait eu d’autres choix que d’observer, sans ne pouvoir rien y faire. Puis, sur cette seconde île, ce second cauchemar, une course contre la montre, la mort, son visage trop pâle qui tenait si difficilement. Dans ce canot, son regard qui s’était éteint, son pouls indétectable tant il était faible, les couleurs qui s’étaient enfuis, son corps si froid, si inerte. Et ces trente jours d’attente, son corps immobile, inconscient, l’absence d’elle, une fois de plus. Ne l’avait-il pas perdu suffisamment? « 1… » Le dernier chiffre résonna, tandis qu’il la voyait pressé doucement la lame émoussée sur son poignet translucide. Hors de question, pensa-t’il, tandis qu’il se donna un élan et lui sauta dessus, son corps en entier tremblait sous la peur, il attrapait son poignet qui tenait la lame, serrant trop fort, mais n’y réfléchissant plus. La lame avait à peine percée la peau, probablement destinée à ne laisser qu'une mince cicatrice sur son poignet, mais une trop grosse sur leurs souvenirs.
Elle était recouverte de sang, la peur coulait de son visage, de ses yeux, elle brûlait de tourments qu’il n’arrivait pas à comprendre de là où il était. Ses yeux près des siens essayaient de comprendre ce qu’il se passait à travers ses yeux verts, mais ils n’y voyaient rien qu’ils ne reconnaissaient. Sa main tenait son poignet, tandis qu’il l’avait malgré lui plaqué sur un arbre, la tenant immobile. Les émotions, son cœur pensait exploser, il lui brûlait de colère, de douleur, de tristesse. « Mais qu’est-ce qu’il te prend, bon sang? » s’exclama-t’il, parlant plus fort qu’il aurait peut-être dû, mais incapable de se retenir. « Qu’est-ce qu’il t’arrive? T’as envie de crever? T’es pas passé près de la mort assez souvent? » Il se surprit par sa colère, comme si la peur de la voir partir à nouveau mutait, le rendant furieux, bouillonnant. L’idée qu’elle meurt par sa propre faute… Il n’arrivait pas à comprendre, il ne voyait pas la logique qui traversait l’esprit de la rousse, les travers de son esprit. Il avait l’impression que celle qu’il aimait dormait encore, que celle qu’il avait devant lui n’était pas la bonne personne, qu’une inconnue confuse, tourmentée. Chaque mot qu’elle disait ne faisait pas de sens, se perdait dans une collection qui commençait à s’accumuler. Il déposa son front sur l’arbre derrière elle, serrant un peu plus fort son poignet avant de relâcher un peu la pression. Il sentait ses muscles tremblés par le choc qu’ils venaient de vivre, chamboulés. « Donne-moi ce scalpel, je t'en prie. » dit-il, essayant d'avoir une voix ferme, mais incapable d'empêcher le tremblement. Il avait eu tellement peur, comme s'il était passé près de tomber d'une falaise, qu'on l'avait poussé et qu'il avait réussi à garder son équilibre juste à temps. Peut-être était-il trop investi avec Rose pour arriver à quoi que ce soit. Peut-être qu'une de ces infirmières aurait fait un meilleur boulot, aurait réussi à la ramener en un seul morceau et, idéalement, complètement consciente. Visiblement, il n’était pas celui qui réussirait à ramener Rose de son nuage et il était hors de question qu’il la laisse faire encore plus de dommages. Une pensée pour le sang qui couvrait son corps lui vint à nouveau en tête, il se recula un peu, l’observant, cherchant des coupures, des lacérations, mais ne voyant rien de nouveau si ce n’était les cicatrices qui s’étaient formés lorsqu’elle était inconsciente. Il lui manquait tellement de pièces du puzzle. Comment pouvait-il même espérer l’achever?
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(#) Sujet: Re: I've turned into a monster ( Jeremiah) Mar 6 Jan - 1:02
I rush to the start Running in circles, chasing our tails Coming back as we are × ft. Jeremiah & Rose
Le problème ne s'imposait pas de lui même quand les faits s'accablaient de l'aigreur de cette fille paumée. Il la laissait étendue sur le sol, le souffle abattu par l'évidence de n'être qu'un mirage lointain, de n'être qu'une poupée de chiffon décortiquée. A se persuader que cette réalité n'était qu'une fadeur facile à effacer. Un rêve difficile, ambiguë, dénué de vérité. Elle se déraisonnait, mentant face à ce qu'elle voyait. Cette île n'étant qu'un écho échoué, une ébauche de ses souvenirs. Ici séjournait chacune des épreuves qu'elle avait du enduré, qu'ils avaient du enduré. Elle et lui. Comme des fantômes torturés par la véhémence de cette captivité. Ce jour sans lendemain... Tout en elle bouillonnait invariablement, face au vide des maux, face à la douleur infime qui se propageait dans le bas de son ventre. Et rien n'était compréhensible, juste l'illogisme même d'une conscience égarée... Et que faire face au néant? Que faire quand le seul espoir qui se tarit dans nos pensées est de tout terminer, de s'enfuir loin de ce monde faussé? Inconsciemment, le schéma se répétait comme une vieille ritournelle interminable, s'amusant d'un destin brisé pour le manier à sa guise, pour le saccager un peu plus qui ne l'était déjà. Rose n'était qu'une cicatrise béante, si facile à tourmenter, si vulnérable. Elle n'était qu'une plaie salie, salie par chaque obstacle, salie par les marques sur son corps, salie par la dépravation de son amnésie. Sale, purulente... Et rien n'allait en s'arrangeant car tous semblait si vaste tout en étant si creux. Tout , sans aucune exception. Que ce soit ce visage qui la fixait, imperceptiblement, ou encore ces étincelles mélancoliques dans ce regard ambre qui l'avait fait faillir un nombre incalculable de fois. Ces yeux qui l'effrayaient face à la réaction de son coeur inanimé, décousu. Et les complications que cela en résultait, alors qu'elle baissait son regard vers son poignet.
Cette impression de noyade était toujours bien réelle contrairement à ce qu'il se jouait dans la froideur de cette journée maussade. Cette gorge emplie d'eau au point d'en régurgiter froissante, violente, alors que l'air s'évadait, s'emprisonnait dans ses poumons. La peau qui se recouvrait de moiteur fiévreuse, la panique qui s'emparait des pensées embrumées ... Une apnée volontaire, les chiffres s'envolant dans le silence désobligeant. Cet instinct qui obligeait la jeune fleur à garder la bouche fermée jusqu'à cette sensation de brûlure. Et quand elle l'ouvrirait enfin, la douleur disparaîtra. La peur aussi. Tout deviendrait paisible. Comme le sommeil profond de ce dernier mois. Parfois on essaie de se dire que la réalité vaut mieux que le rêve. On se persuade qu’il vaut mieux ne pas rêver du tout. Mais lorsqu'on est coincé entre, on ne réagit pas de la même manière que l'on avait prévu. On s'use, se désabuse dans les limbes de ce subconscient pour s'en sortir de ce cauchemar. On se bat contre sa volonté, on lutte pour rester éveillé, mais le sommeil est si tentant. Si acclimatant. Rose avait chuté une fois, closant ses paupières à cause de cette douleur tranchante, à cause du sang qu'elle avait perdu. Son teint perdant de l'éclat face aux ténèbres qui l'environnaient, pourtant, elle avait essayé. Et aujourd'hui la seule chose qui lui restait de ce combat déloyal était cette marque au creux de son épaule, et cette cicatrise sur sa cuisse dénudée. Des lambeaux de peau, de la chair maltraitée. Son corps était resté intact mais tous le reste... n'était que des morceaux éparpillés. Des bribes tranchées, des visages sans familiarités. Un égarement sans limites. Elle essayait de se débattre face à une force inconnue qui la maintenait bien bas. La douleur toujours plus puissante dans ses veines fluctuantes, elle était prise au piège sans moyen de s'en sortir. Et lui il l'était là à la regarder avec ces yeux véhéments, priant pour qu'elle se rappelle, priant qu'elle ne fasse pas de conneries. Elle ne le connaissait pas pourquoi essayait-il de la sauver? Après tout une personne de plus ou de moins sur cette île ce n'était rien. Chaque jour ici était une lutte sans fin, sans détour vers son passé, juste un chemin sans issues. Il n'y avait pas d'échappatoires, pas d'espoirs juste une fin prématurée. Pas de happy end. Juste une mortelle chute.« Rose, tu es confuse… C’est, moi, Jeremiah, je ne te veux pas de mal, je… » Jeremiah, son prénom résonnait dans son crâne alors qu'elle revenait doucement vers son visage, perturbée par la familiarité de ces 3 syllabes. Une onde venait la percuter, une image qui autrefois elle aurait préféré oublié, juste un mirage au loin qui la ramenait à la réalité. Une nuit où l'humidité frappait au grès les tissus de la tente, faisant vibrer le vent à l'extérieur, arquant sur le sol des ombres informes. Et lui... Juste recroquevillé sur lui même, la peau moite, les membres bandés, et le regard rongé par la culpabilité. Bordel! Elle se repliait sur elle même , fixant derechef son poignet s'interdisant de revenir en arrière, oubliant jusqu'à ce qu'elle était. Ce souvenir n'étant qu'un poison pur pour la soustraire à son idée de tout stopper. Pourtant, son crâne la brûlait de questions, son prénom tintant, infligeant un maux incontrôlable. Jeremiah, Jeremiah, Jeremiah. S'il vous plait faites que ça s'arrête Ses larmes s'écoulaient sur ses joues, alors qu'elle tentait de faire taire ces voix, ne pouvant plus supporter ces appels, ces exclamations vers son passé. Mais tous revenait plus fort, tous venait fracasser les barrières préétablies autour d'elle, son instinct se jouant d'elle. Un toucher, une nuit agitée... Rose tremblait de ce mal instable, perdue entre sa mémoire, réalité et cauchemar. La confusion de sa conscience la rendait frénétique à commettre l'irréparable, la fuite toujours plus facile que l'affront. Au fond, elle avait toujours été lâche et elle le resterait jusqu'à son dernier souffle. Deuxième effluve de souvenirs. Ses pas qui se faisaient plus grand alors qu'elle le fuyait, pour une raison inconnue. Lui avait-il fait du mal? Et il la rattrapa , chopant avec violence son poignet pour qu'elle lui fasse face.
Sa respiration se stoppait nette, une envie de vomir la prédominait, elle cramponnait son ventre prête à dégobiller le rien dans son ventre. Le scalpel tintant entre ses doigts. Pourtant, elle ne relâchait pas la pression , cet enfer véhément prêt à la happer. Ce n'est pas réel, ne cessait-elle de se répéter pour se rassurer. Cependant, ça l'était. « C’est réel, c’est vrai. »Non! Non ça ne peut pas Sa tête était prête à imploser tant les questions l'harcelaient, tant la douleur était lisible sur ses traits. Sourde et muette. Elle s'extériorisait, s'enfermant derrière ses propres barreaux ne laissant plus rien transparaitre. La vie ne pouvait pas être si douloureuse, la vie ne pouvait pas être si cruelle. La douleur ne pouvait pas être si fracassante. Car cette agonie était insupportable. Pourtant, elle se devait d'arriver à la surmonter, d'espérer qu’elle disparaisse d’elle-même, espérer que la blessure qui l’a causée se referme. Il n'y avait pas de solution, pas de remède miracle, elle devait respirer à fond, et attendre qu’elle s’estompe. Mais elle avait attaqué en traître et elle ne la lâchait pas. Seulement, il n'y avait qu'une vérité, une vérité qui lui échappait en ce moment même. La douleur, vous devez juste continuer à vous battre, parce que de toute façon vous ne pouvez pas l’éviter. Et la vie en fournit toujours plus. Oh non, elle n'était pas prête à subir d'autres dommages, pas prête à affronter cette vie qui l'avait bouffé pendant des années, que ce soit ici ou à New York. Elle s'était reconstruite une fois, mais ce coup elle n'y arriverait pas. Pas sans l'aide de quelqu'un...
Son regard se teintait d'une folie macabre, sa voix se filtrant, tremblante dans le silence alors qu'elle lançait un décompte funeste. Sa respiration se saccageait, ses larmes coulant sur son avant bras, qu'elle fixait depuis de longues secondes. 10. Sa mémoire lui jouait de nouveau des tours, affligeant chacune de ses émotions dans son coeur fissuré. Mais elle n'avait plus le temps. 9. Tous ça serait bientôt finie, ça ne sera plus qu'un trait à barrer. 8. Le mal, la culpabilité la rongeait, tintant ses battements de saignements irréguliers mais elle se devait de le faire. 7 Et si tous cela était bien réel. 6 Stop les conneries. 5. La lame vibrait sur sa peau translucide, le bleuté des veines ressortissant sur son poignet hésitant. 4 Elle fermait les yeux, le goût acide entre ses lèvres de l'impossible retombée. 3 Le silence était retombé, la panique calmait, seul les dès étaient jetés, le temps s'écoulant, plus que deux et la peur se ternirait dans les limbes de l'oubli. 2 La gorge serrée Rose avalait sa salive, commençant à exercer une pression sur sa peau ensanglantée, entamant un geste lent. 1 Une piqure lui remonta le long de l'échine alors qu'elle entaillait enfin, la douleur légère puis soudaine,violente quand elle reçut de tous son poids le corps de Jeremiah qui lui empoigna les avants bras fortement. Elle grimaça face à l'exigus bordel qui se tenait face à elle, incapable de bouger; Et cette aigreur de ne pas avoir le contrôle... La force avec laquelle il l'empoignait lui rappelait cet instant où elle avait fuit. Il la tordait violemment en deux contre un tronc, la plaquant. Son dos subissant le coup de son long au point qu'elle en eut le souffle coupé, et en rouvrant les yeux, elle n'eut pas le temps de le reprendre, son coeur manquant un battement.
Le brun se tenait face à elle, furieux de la voir dans un tel état mais surtout colérique de ce geste qu'elle avait failli commettre. Un mouvement incertain marqué par l'aigreur de ses pensées lunatiques, par la peur de se réveiller. Mais elle ne dormait pas, la douleur dans son dos le prouvait pleinement. Elle avait failli se tuer... Rose ouvrait la bouche ne perdant pas du regard Jeremiah qui la scrutait haineux, elle n'était plus elle même et elle ne savait que dire, tant elle était perdue face à l'étendue ambrée qui la jugeait. Puis la claque... « Mais qu’est-ce qu’il te prend, bon sang? » Il criait, passant ses nerfs sur la rousse qui fondait en sanglots, incapable de se retenir, appuyant sur les points fragiles pour la décontenancer encore plus qu'elle ne l'était déjà .« Qu’est-ce qu’il t’arrive? T’as envie de crever? T’es pas passé près de la mort assez souvent? » La culpabilité l'assiégeait, alors qu'elle se rendait compte. Elle n'était pas seule dans sa p*tain de misère, qui que soit ce fameux Jeremiah, la colère qui bouillonnait en lui qui lui crachait au visage pour la faire réagir, la terrifiait, car la peur n'était plus consolidée par cette réalité, mais bien par lui. Et les étincelles dans son regard détenait la clé de cet attachement tangent. Son coeur se tordait d'une mélancolie absurde alors qu'elle tentait de parler, balbutiant comme une foutue gosse.❝ Je... je...❞ Mais ses excuses ne sortaient pas tant elle était troublée par le jeune homme. Comment avait-elle pu... Elle se tapait la tête contre le tronc, s'haissant elle même mais surtout se trouvant d'un ridicule flamboyant. Et la douleur était toujours bien présente, bien lancinante. Bordel! Le brun déposait sa tête contre le tronc doucement, soufflant fortement, tremblant également . « Donne-moi ce scalpel, je t'en prie. » Rose ne se fit pas prier lâchant la lame doucement, celle ci s'enfonçant dans le sol humide dans un tintement froissant. La jeune femme se laissait alors aller, pleurant à chaudes larmes, l'anxiété, les doutes l'agressant, la froissant, la défonçant. Puis cette image soudaine, rapide. Le visage émietté d'une femme. Des morceaux métalliques brisant la pureté de sa beauté. Et la réalisation fut pire qu'un coup de couteau qu'on lui assenait dans le bas ventre. Sa mère... Elle se mit à gémir, à se mordre la lèvre, implantant ses ongles dans sa paume tant la réalisation était difficile à accepter, tant la culpabilité revenait la dévorer. ❝ Non! Non!❞ Et cette envie de vomir revenait plus puissante que jamais. Pourquoi tous lui revenait par bribes, comment se faisait-il que tous décuplait ses émotions, ses regrets? Jeremiah se reculait, la scrutant alors qu'elle ne prenait plus la peine de le regarder, complètement anéantie face à la vérité. Ca faisait tellement mal.❝ Elle est morte par ma faute.❞ Enfin la rousse tentait de se défaire de l'emprise du jeune homme qui la regardait sans comprendre le moindre mot à ce qu'elle disait, elle avait besoin de respirer, elle avait besoin de se lever, de sentir que ses jambes pouvaient la soulever, mais à chaque mouvement, une pointe de douleur la rendait faible. Il fallait qu'elle se calme, il fallait qu'elle respire sinon elle allait faire un arrêt cardiaque et sans vraiment s'en rendre compte, se défaisant de la poigne du jeune homme, elle lui sauta au cou, se blottissant contre lui, anéantie. Et les mots se défaisaient de sa gorge comme une complainte.❝ J'ai tout perdu, je me ... rappelle plus de rien.❞ Son amnésie était pire que l'enfer alors qu'elle se reculait et qu'elle cherchait à trouver des réponses dans le regard du brun. Mais rien... Juste son coeur qui s'emballait pour une raison obscure. Leur proximité toujours évidente, elle déposait ses mains sur son visage, se cachant honteuse, ne pouvant plus supporter l'incohérence des faits.
× Ma Célébrité : Dylan O'Brien × Nombre de messages : 2394 × Age du perso : vingt-et-un × Job : bonne question ! × Côté love : nada, que dalle, le vide. (sauf peut-être une petite lueur, parfois)
(#) Sujet: Re: I've turned into a monster ( Jeremiah) Lun 12 Jan - 4:06
❝oh take me back to the start❞ Rose & Jeremiah
On racontait que ceux qui perdaient un membre avaient parfois l’impression de pouvoir le sentir et que même si celui-ci était absent, ils avaient mal quand même, un douloureux rappel de ce qu’ils avaient perdu. Un fantôme les hantant constamment, malgré leurs plus grandes tentatives pour oublier. Si Jeremiah avait à mettre un mot sur sa plus grande peur, ce serait sans doute les fantômes. Pas le type de fantôme que l’on voyait trop souvent dans les moins effrayants des films d’horreur. Plutôt le type qui hantait les nuits d’insomnie et les futurs imaginaires. Celui qui créait ce serrement unique d’un cœur obligé, qui revenait tous les jours, inlassablement, pour rappeler cette absence, ce vide trop pleins de ressentiments. Un peu comme quand on perdait un membre, et qu’on avait mal quand même là où il était, alors qu’il n’y avait plus rien. Un vide que la conscience s’efforçait d’emplir, une douleur projetée, un manque qu’il valait mieux se forcer à oublier. Le corps n’oublie jamais ce que l’esprit a décidé de ranger. Il était sur la pointe des pieds depuis trop de temps déjà. C’était tellement, tellement égoïste de souhaiter qu’elle tombe enfin dans un des camps. En vie ou morte, l’entre-deux était une fosse où il errait sans but à l’attente du jugement final. Il était prêt à affronter un fantôme de plus, à le voir hanter ses plus grandes peurs et ses cauchemars, à lui rappeler constamment comment un espace de plus, un vide, s’était créé dans son cœur. Mais il espérait encore. Il espérait qu’elle revienne à elle-même, qu’il puisse oublier ses douleurs, que les étoiles soient de nouveau à la bonne position dans le ciel trop sombre qui les couvrait depuis le début et que, peut-être, il puisse s’autoriser à être heureux. Elle lui avait dit qu’elle l’aimait, alors qu’elle avait cru qu’elle allait partir à jamais. Elle avait mis cet amour entre ses mains tremblantes et il n’avait pas trop sût quoi en faire, si ce n’était en être effrayé. Cet amour-là, il n’avait pas sût qu’il coulait dans ses propres veines, avant de la voir aussi pâle que la lune et la vie à bout de souffle. Elle lui avait tout donné trop tard et il n’avait pu que tout faire pour lui donner un peu plus de temps. Le sablier avait coulé, et Jeremiah avait cru que peut-être il lui restait un peu de grains de sable à leur donner pour qu’ils oublient pour un instant que la vie n’était pas infinie, mais il n’avait plus eu que ses pouces à tourner et une irrésistible envie de retourner le passé pour changer un présent absent. Ça avait été horrible de la voir inconsciente d’être en vie, et c’était tout aussi horrible de voir le fantôme de celle qu’il avait connu affronter le réveil d’un sommeil possiblement mortel.
Rien n’était gagné et tout était perdu. Ils se battaient pour quoi? Une vie passablement pénible, sur un bout de terre qui ne leur appartenait pas. Un combat perdu d’avance, mais qu’il n’avait plus envie d’affronter seul. Elle s’était glissée tout doucement sous sa peau, il avait appris à apprécier sa chaleur qui se mêlait à la sienne lorsque le sommeil se gorgeait d’un passé monstrueux et les nuits étaient de plus en plus froides dans cette solitude inhabituelle. Comment pouvait-elle s’imaginer qu’il la laisserait partir, maintenant? Il avait toujours été un peu stupide, toujours un peu effronté, jamais prêt à abandonner. Il était terrifié de s’attacher à qui que ce soit, parce qu’il était tellement habitué à les voir disparaître. Et cette lame qu’elle approchait trop de son poignet, le sang qui risquait de couler, lui qui recommençait à peine à avancer à un rythme normal. Cette lame-là lui rappelait comment il avait été assez idiot pour la laisser entrer et comment il était trop tard pour la laisser partir. Les dommages qu’elle avait faits… ils étaient impossibles à réparer. Comment pouvait-elle seulement s’imaginer qu’il ne l’empêcherait pas, qu’il ne ferait pas tout en son pouvoir pour qu’elle ne soit pas sa propre fin? Il était perdu, il était foutu. Il n’avait jamais demandé à l’aimer et si on lui avait dit que ça allait être aussi difficile, il serait resté le plus loin possible. Pourtant, il était hors de question qu’il s’y risque, qu’il la laisse partir maintenant qu’elle avait fait tant de dommages, qu’elle lui avait montré ses qualités, mais aussi ses plus grandes failles. Les mots étaient restés accrochés entre eux, cette dernière journée où elle avait vraiment été elle-même, sur une ligne qu’il n’avait pas été prêt à franchir, pas quand les risques étaient plus grands que les bénéfices, plus grands que ses rêves et ses peurs même. Cette ligne s’était tout doucement construite, un mur se tenait entre eux maintenant, mur de béton qu’il lui semblait maintenant infranchissable. Son corps en entier tremblait des terrifiantes images qui avaient franchis son esprit. Les secondes sur lesquelles s’était joué leur destin semblaient avoir retenu leur souffle. Elle était plus près de lui qu’elle ne l’avait été jusqu’à maintenant, pourtant il la sentait toujours aussi loin, toujours trop loin. Il crevait d’envie d’effacer cette distance, mais il ne savait plus comment. Le mur était lisse, aucune corde, rien pour lui permettre de grimper. Elle était inaccessible et elle ne semblait pas avoir envie d’être trouvé.
La colère, une émotion qui en cachait souvent d’autres beaucoup plus sombre. Elle faisait son chemin derrière la peur qui le laissait chamboulé. Il était tellement furieux. Furieux de ne pas être capable de la ramener, furieux d’avoir failli la perdre à nouveau, furieux d’être toujours celui qui semblait la pousser au bord du précipice. Il s’en voulait, autant qu’il lui en voulait d’avoir essayé de se tuer, d’avoir voulu mettre fin à sa vie, alors qu’il espérait depuis tant de temps qu’elle revienne à celle-ci. Il ne comprenait pas, et peut-être bien qu’il ne comprendrait jamais, car c’était tout simplement au-delà de sa compréhension. Il ne pouvait pas comprendre, les rouages de son esprit étaient dans un langage qu’il ne connaissait pas. Il criait, il criait des mots qu’il pensait et il avait envie d’en crier plus encore, parce que ça avait toujours été l’une des seules choses qu’il savait vraiment faire : parler. Et même encore, ses mots prenaient souvent des sens qu’il n’avait pas désirés et le trahissaient bêtement, enfonçant leur lame pointue dans son dos fatigué. Mais elle pleurait. Elle pleurait des sanglots douloureux, et même si ce n’était plus la Rose qu’il connaissait, c’était encore ses larmes qui coulaient sur ses joues et ses mots qui avaient créé sa douleur. Elle balbutiait, tandis qu’il essayait de reprendre un peu de calme, de retrouver ses esprits, mais ce n’était pas aussi facile qu’il le paraissait. Il ne pouvait pas la perdre. Pas encore, pas à nouveau, il n’en pouvait plus d’être toujours en train d’essayer de l’oublier pour qu’elle revienne à nouveau, qu’elle le plonge un peu plus profond dans cette foutue misère avant de repartir, de le laisser seul une fois de plus. Il était tellement idiot, de ne pas la ramener au camp, la laisser entre les mains d’infirmières, de médecins et de s’éloigner. L’amour avait ses façons de jouer avec la raison. Aussi misérable pouvait-il être, il n’arrivait plus à être raisonnable.
Sa tête tomba près de la sienne, se résignant à la douleur qui lui crevait l’abdomen, s’habituant à cette peur terrible du pire. Le scalpel tombait près d’eux, dans un tintement final, et il n’eut pas le réflexe de le ramasser tout de suite, n’ayant plus envie de bouger. Elle pleurait à chaudes larmes et il la laissait faire, sachant que, parfois, il valait mieux laisser les émotions couler en silence. Soudainement, elle paniquait, comme si quelque chose s’était déclenché à nouveau dans son esprit perdu. Jeremiah se recula, attrapant instinctivement le scalpel, tandis que la rousse criait. « Non! Non! » Il ne comprenait rien et il savait qu’il n’y comprendrait probablement jamais quoi que ce soit. Elle se débattait, et il essayait de la retenir, parce qu’il ignorait ce qu’il lui passait par l’esprit, et il ignorait où elle pouvait partir, s’enfuir une fois de plus. « Elle est morte par ma faute. » qu’elle disait, tandis que l’inquiétude rongeait le jeune homme. Qui était mort? Pourquoi paniquait-elle soudainement? Sa propre confusion le frustrait, l’empêchant d’aider, d’atteindre la jeune femme qui affrontait des démons invisibles devant lui. Elle se débattit un peu trop férocement, s’arrachant de sa poigne et, à peine peut-il comprendre ce qu’il se passait, qu’elle s’accrochait à son cou.
Tout d’un coup, elle était trop près de lui. Lui qui l’avait trouvé trop lointaine, qui avait tant cherché à la rapprocher de son rivage, ne savait plus quoi faire face à cette vague avec laquelle elle l’assenait. Son corps se blottissait contre le sien, le faisait fermer douloureusement les yeux, tandis que ses bras se tenaient de chaque côté de son corps. « J’ai tout perdu, je me… rappelle plus de rien. » Jeremiah resta ballant devant les mots de la rousse.
L’amnésie fit son chemin dans son esprit et il essaya de comprendre, sans vraiment réussir. Comment pouvait-il? Ce terme avait toujours été plutôt associé à la fiction dans sa tête, se résumant à quelque chose auquel il n’aurait probablement jamais à faire face, si ce n’était peut-être lorsqu’il serait plus vieux et ses parents encore plus. Pourtant, lorsque l’on était sur une île où la folie s’affrontait à des lieux sauvages et à des choses pires encore, que pouvait-il être impossible? Elle s’éloignait, plongeant son regard vert dans le sien, cherchant peut-être les réponses qu’il lui manquait, mais Jeremiah se trouvait les mains vides face à un trou qu’il n’était pas certain d’être capable d’affronter. Puis, la Rose face à lui cachait son visage de ses mains et il étouffait. Tout ça, toutes ses émotions, toutes ses incompréhensions et ses peurs, elles l’étouffaient. Il avait besoin d’espace, de respirer et il se recula de l’étreinte de la rousse, perdant douloureusement sa chaleur que son corps s’était habitué à tant aimer, pour mettre quelques mètres entre eux. Si elle avait tout oublié, était-elle encore celle qu’il connaissait ou était-elle quelqu’un d’autre? Il leva les mains en l’air, passant une main nerveuse dans ses cheveux, cherchant des réponses dans les arbres qui les entouraient, tentant de prendre des inspirations qui ne lui faisaient pas tant de bien. « Ok. » Le simple mot résonna entre eux, tandis qu’il reculait d’un pas de plus. « Ok… Ok. » Il répétait les deux minces syllabes, leur cherchant un sens, essayant d’accepter la situation, mais même le petit mot n’arrivait pas à le guider sur ce chemin. Jeremiah se tourna vers la rousse, celle qu’il n’avait toujours pas retrouvée. La distance entre eux le protégeait de sa propre idiotie, tandis qu’il la regardait, que ses yeux parcouraient ses yeux grands yeux verts, son expression incrédule, son corps terni par la faim. C’était douloureux, de la voir là et de savoir qu’elle n’était pas vraiment là. « Je sais pas… Je sais pas comment faire. » Il n’était même pas certain de savoir ce qu’il voulait savoir faire. Il murmurait les paroles, son regard brun évitant celui de la rousse. La voir était tellement douloureux, c’était impossible à expliquer. Il aurait dût faire tellement de choses. Lui offrir sa main, lui raconter ce qu’elle avait oublié, lui expliquer qui elle était. Il n’était pas certain d’en être capable, pas certain d’avoir le courage qu’elle lui demandait lorsqu’elle le regardait comme ça. Il évitait toujours de la regarder directement lorsqu’il avança vers elle, attrapant son poignet de sa main qui ne tenait pas le scalpel. « Je te ramène au camp. » Il avait tellement de choses à dire, mais il n’arrivait plus à rien dire. Il prit une grande inspiration, avant de finalement la regarder à nouveau droit dans les yeux. Ses iris se perdirent pendant une minute dans les siens, avant de se rendre compte qu’il cherchait encore, il cherchait où elle était. Ses lèvres s’entrouvrirent à nouveau pour parler, pour dire ce qui les lui brûlaient depuis des semaines, mais il les referma, serrant douloureusement la mâchoire. Quelque chose en lui se construisait.
Il fit quelques pas, serrant son poignet plus fort qu’il n’était probablement nécessaire. Les émotions se bousculaient dans sa tête, ignorant laquelle en sortirait victorieuse de cette situation qu’il ignorait comment affronter. Il s’arrêta tout d’un coup, ses pieds s’enfonçant dans la terre plus moelleuse que là où ils étaient quelques secondes plus tôt. Panique. Jeremiah paniquait, il imaginait l’inconnue dont il tenait le poignet remplacé celle qu’il aimait pour toujours et il ne comprenait plus rien. Il se retourna une fois de plus vers Rose, mais son regard était absent, ce mécanisme de défense qu’il avait développé au cours des dernières semaines, ce silence pesant autour de lui à nouveau présent. « Hors de question. » dit-il. Sa voix était dure. Son regard ambre ne trouvait pas, toujours pas. Lâchant son poignet, il l’accola contre l’arbre derrière elle. Ils étaient entourés d’arbres de toute façon. Sa main qui ne tenait pas le scalpel attrapa sa mâchoire, cherchant seulement quelque chose, lui permettant de la tenir, de mieux la voir. Il cherchait, il cherchait constamment, au creux de ses pupilles, cette conscience familière. Être près d’elle était tellement douloureux, la toucher était pire encore, son corps confus entre ce qu’elle était et ce qu’elle n’était pas. « Tu n’peux pas… Tu n’peux pas perdre la mémoire comme ça, après tout ça. C’est une blague? » La question s'effrita dans sa gorge. Une mauvaise blague. Sa voix était rauque des émotions, de la peur, de la terreur du vide qui le laissait ébranlé. Il était près d’elle et la panique l’enserrait, mais, cette fois, elle était douloureusement encerclée d’une amer réalisation. C'était pire encore que lorsqu'elle était pleinement inconsciente. « T’as pas le droit, m*rde! » Il ignorait lui-même si ses paroles étaient dirigées vers Rose, ou vers lui-même. Jeremiah serrait le poing, il tremblait et il parlait sans penser, laissant cette vague d'émotions prendre le contrôle de son propre corps. Puis, réalisant ce qu’il faisait, comment il s’en prenait à celle qui n’y pouvait rien, cherchant à atteindre le responsable de tout ça, alors qu’il n’y en avait pas vraiment, il se recula de là où il était trop près. Le scalpel dont la lame avait été émoussée avait à peine pénétré sa paume, mais la douleur était suffisante pour le faire descendre de là où il était monté. Il grogna, donnant un coup de pied dans un amas d’herbes. La colère, cet horrible sentiment qu’il n’arrivait pas à trouver personne sur qui diriger. Il essayait de le mettre en bouteille, mais c'était une tornade et le bouchon ne fermait plus. Tout allait trop vite et plus rien n'allait.
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(#) Sujet: Re: I've turned into a monster ( Jeremiah) Mar 13 Jan - 0:31
I rush to the start Running in circles, chasing our tails Coming back as we are × ft. Jeremiah & Rose
On raconte que lorsque la mort vous embrasse, on revoit sa vie entière. Quand elle vous prend à pleine bouche, on ne voit rien de tel. Dans le délire qui accompagnait ses fièvres, elle avait vogué longuement dans un océan de ténèbres s'insurgeant dans une marée remontée, s'engouffrant dans les creux de ses lignes informes cherchant à remonter vers cette surface de souvenirs fragiles. Résister à cette tentante descente qui l'aspirait dans les profondeurs abyssales. Résister, à ce qui l'emprisonnait, aux préjugés, aux jugements hâtifs, à l’envie de juger, à tout ce qui est mauvais en elle et ne demandait qu’à s’exprimer, à l’envie d’abandonner, au besoin de se faire plaindre, au besoin de parler de soi au détriment de l’autre, aux modes, aux ambitions malsaines, au désarroi ambiant. Tous ce firmament de sollicitudes éphémères qu'elle voulait réparer, qu'elle voulait escompter, guérir les plaies. Mais le sommeil était si pesant, si ambiant, que les seules fleurs qu'elles récoltaient, n'était que l'oubli même de ses priorités. Un seul visage l'apaisant dans ce bordel environnant... Un seul aux traits rassurants. Une silhouette marquée par le temps de la captivité, dévisagée par l'inquiétude des faits, acide dans sa volonté de toujours vouloir assurer. C'était cette même image qui l'avait maintenu éveillée si proche de la mort. Ce même et doux ton que jamais elle ne pouvait ignorer. Cette voix masculine qui l'attisait dans un océan de ressentiments, dans des remords convalescents. La jeune femme avait subi des années d'une solitude imparable, s'éteignant à chaque instant, à chaque souffle qui la maintenait vivante pourtant... Elle qui par sa phobie de s'attacher, avait creusé un trou dans lequel elle s'était plongée pour se protéger de ce monde extérieur, de ces peurs intérieures. Mais un vent violent avait tout saccagé, la laissant pantelante face à la vérité. Comment vivre sans solliciter cette vie de joie, d'excitation, de candeurs imparfaites mais réjouissantes? Comment errer face à ce monde éveillé , comment se teinter alors que face à elle s'étendait ces gens qui la scrutaient, eux qui étaient prêt à l'accueillir à bras ouvert? La réponse était si lisible, si facile pourtant si contraignante. Et la vie n'est pas comme l'un de ces appareils modernes où il suffit d'appuyer sur un bouton pour rejouer le morceau choisi. Pas de retour en arrière possible et certains de nos actes ont des conséquences irréparables. Rose le savait au plus profond d'elle, dans sa lâcheté de fuir le moindre attachement, elle avait entaché son existence d'une errance incertaine. Et lorsque soudain son éveil pris conscience dans son esprit lamenté, il était déjà trop tard. Et le seul accueil qui l'attendait était le creux des larmes et des remords, le deuil d'une vie brisée. Puis la renaissance sur une île dépaysée. Guérissant des plaies attisées par de nouvelles relations... Se voilant d'une opacité en aidant les autres pour mieux se sortir de cet enfer véhément... Rose avait merdé du début à la fin, mais à présent elle avait un nouveau départ à prendre en charge, une nouvelle opportunité pour se dévoiler. Un nouveau commencement qui s'était voilé d'une brume opaque d'épreuves ambiguës. Ces mêmes épreuves qui lui avait coûté ces "si précieux" souvenirs.
La même cause de cette cassure au fond d'elle alors que ses yeux cherchaient une ancre à laquelle se rattachait pour ne pas chuter. Perdue et brisée par la lamentable amnésie qui l'aveuglait. Rose était une rescapée, que la vie happait dangereusement. Une Rose démunie de son parfum d'autrefois mais une Rose tout de même. C'était étrange ce sentiment qu'elle ressentait, tandis que son souffle ingurgitait cet air juvénile et que son coeur papillonnait de turbulences égaillées face à une colère démente. Contre elle, contre lui. Lui qui se permettait de lui gueuler dessus alors qu'elle était bien plus que perdue. Ses souvenirs s'entassaient dans un vide au coin de son crâne, se ravivant à chaque geste, chaque mot, chaque situation, se réadaptant face au jeu qui se jouait d'elle. Et cette lutte de chaque instant toujours bien présente malgré l'inconscience de ses pensées. Jeremiah, son prénom résonnait encore dans son crâne inlassablement, ses membres torpillés par la force d'une poigne féroce. Il était si proche tout en étant si éloigné ce brun au yeux ambrés. Lui qui l'avait éveillé une fois de sa morne existence, pouvait sans aucun doute le faire encore une fois. Pourtant, les mots manquaient, crevant au milieu de cette décharge sentimentale, s'infiltrant dans des failles dérisoires. Ils étaient tenus au même stade, crevant d'incompréhension, cherchant à se rattraper à quelque chose de familier. Mais la seule familiarité qui s'étoilait n'était que cette peur amère de ne plus se rappeler. De retomber...
Le décompte n'avait été qu'une goutte de trop, une facilité lancinante que la rousse avait prise pour se libérer d'un cauchemar résistant. Sa lâcheté ressortant aux pires instants. Et il l'avait empêcher de tout stopper, il avait détruit cette folie misérable en l'arrachant à cette douce aigreur. Ces poings l'emprisonnant, son souffle s'effritant. Puis ces mots durs, ces mots qui la tranchait, qui l'apeurait, qui la consumait d'un remord ambiguë. Elle le haïssait, ou peut être était ce le contraire? Pourquoi la rattachait-il à un espoir différent? Pourquoi voulait-il à tout prix la ramener de ce coma itinérant? Les questions s'entassaient inlassablement, laissant la confusion consommait sa conscience. Plus rien n'avait un réel impact à part ces yeux qui cherchaient à dénouer un mystère, impuissants. Rose n'était plus qui elle était. Juste un fantôme égaré. Voilà la seule vérité. Une inconnue, une étrangère aux larmes faciles. D'ailleurs, c'est ce qui en ressortait de ce contact venimeux, des gouttes perlants le long de ses joues. Et pourquoi? A cause d'une honte imprononçable. Elle avait honte de son geste, honte de ce sang qui s'écoulait le long de son poignet, honte de ce souvenir qui venait l'enterrer. Et ce mal... Cette douleur incommensurable qui venait l'enserrer, qui venait lui dénoncer l'atrocité de sa nature. Elle paniquait, se tapait la tête contre la surface dure de ce tronc pour la faire disparaître mais elle s'envenimait. Plus forte que jamais. Elle se glissait dans ses veines, la torturait de ce vide limpide, lui rappelait des moments controversés, des cris, des hurlements, des joies, des sourires perdus puis retrouvés. Et cette mélancolie... Rose aurait tout donné pour re oublier ces éclats d'émotions perfides, elle qui s'attachait à ses souvenirs pour trouver qui se tenait face à elle. Elle était absurde d'envie contrastée, incompréhensible d'un égoïsme outrepassé. Et le silence l'accablait alors elle prêchait avouant ses pêchés, se dévoilant, chutant. Et tous la dépassait, tous n'était qu'une parenthèse autour d'elle et dans son inconscience, elle vivait.
Ses bras se rattachaient à ce qu'elle pouvait trouvant un réconfort dérangeant dans les bras d'un étranger. Ce contact chaud, tendre qui la brûlait de remords retentissants. A quoi jouait-elle? Que faisait-elle? Elle n'en avait aucune idée, tous comme l'origine de cet électrochoc qui venait la perforer tandis qu'elle se confessait de son manque de souvenirs. Une amnésie qui la rongeait mais qui se devait d'être dévoilée. Jeremiah lui restait muet, incapable de réfléchir face à cette réalité douloureuse, lui qui cherchait à la réveiller de ce sommeil constant. Mais elle était enfoncée dans cette léthargie bien trop profondément, malheureusement ... A un tel point, que ses gestes insensés lui coutaient. Rose ne sachant pas comment agir ou que faire pour qu'on l'aide, se reculait de quelques mètres perdant son regard dans l'ambre du sien à la recherche d'éventualités et de vérités mais seul le trouble venait l'immerger. Pas une seule réponse. Pas la moindre lueur ... Bordel! Elle glissait son visage dans ses mains, incapable de mettre des mots sur ses émotions entreprenantes. Parce que tout était si compliqué, tout entre eux n'avait été qu'une incompréhension froissante. Une incompréhension qui les laissaient gelé jusqu'à la moelle à une place étroite. Emprisonnés par leurs peurs communes. Le brun se relevait incapable de penser, choqué par cet aveu, refusant d'y croire alors que la réalité semblait plus cruelle que jamais. Elle qui l'avait quitté songeuse à une fin prématurée, lui avouant un amour démesuré tandis que son corps la lâchait, elle le laissait seule avec ces doutes, ces regrets mais surtout cette amertume. Il levait les mains en l'air nerveusement, avant de glisser une main dans ces cheveux, torturé. La rousse le scrutait d'un oeil curieux, incapable de cerner le bordel qui se jouait dans le crâne de celui qu'elle avait détesté, aimé, injurié, pardonné. Il avait l'air d'agonisé, de souffrir de maux invisibles mais pourtant bien réels. Il se reculait, avançait, se perdait dans une marche hésitante, aveugle à ce chemin qui l'attendait. Puis le silence qui se logeait entre eux était grisant. Dérangeant. La rousse voulait essayer de s'expliquer mais qu'avait-elle à dire pour sa défense, sa perte de mémoire n'étant pas son choix, on lui avait imposé. Son corps ayant trop subi, ou si ce n'était son moral. « Ok. » Rose relevait son regard vers lui, incapable de comprendre ce mot tant il était lâche. Ok? Vraiment? « Ok… Ok. » Il se répétait encore, cherchant une solution à une équation interminable. Et Rose avait envie de crier pour se réveiller, de se gifler pour comprendre l'incertitude de ce regard qui venait se poser sur elle. Il était seul sur ce coup là, la seule ancre qu'elle avait. Et cette ancre était perdu dans l'abîme de doutes, que pouvait-elle faire pour l'aider? Que pouvait-elle dire pour qu'il prenne conscience que rien n'était ok. « Je sais pas… Je sais pas comment faire.. » Rose aurait tout donné pour voir cette expression sur son beau visage s'envolait, elle aurait voulu trouver les mots pour l'aider, pour le sortir de cette conscience impétueuse. Mais les mots restaient coincés dans sa gorge, se froissant au fils des secondes. Elle aurait tellement voulu lui donner des réponses qu'elle n'avait pas, car elle nageait en plein trouble et malheureusement, elle n'avait aucune clé, aucune échappatoire à son amnésie. Elle était obligée de rester là, impuissante face à une distance difficile. Incapable de se sortir de son cauchemar. Puis il avançait, attrapant son poignet pour l'aider à se relever. « Je te ramène au camp. » » Ces mots étaient froid, dénués du moindre sentiment et la rousse restait muette, se laissant guider par cet étranger. Mais son regard venait transpercer le sien encore une fois, la laissant pantelante à bout de souffle. Une longue minute s'écoula. Une minute où ce dernier cherchait à retrouver cette fille qui l'avait connu, qu'il avait cerné au fils des jours. Mais aucune trace ne s'échappait de ses yeux. Rose était absente, Rose avait perdu une partie d'elle même la nuit où la mort avait failli l'attraper. Et peut être aurait-elle mieux fait de l'accueillir dans ses bras plutôt que de la laisser étrangère à sa propre identité. Jeremiah entrouvrit ces lèvres quelques secondes, réveillant la conscience de la rousse qui avait besoin d'entendre ces mots, mais l'absence le rattrapait et il se renfermait, cherchant à déjouer un complot qui s'était formé contre son grès.
Il commençait à marcher, serrant fermement son poignet contre celui de la jeune femme, lui faisant quelque peu mal mais elle ne le disait pas, par peur d'une réaction violente. Réaction qui allait se découler d'une seconde à l'autre vu le malaise qui se profilait. Rose tremblait, ses forces lui manquant, pourtant elle se promettait d'arriver à le suivre quoi qu'il en coûte, mais ses efforts s'interrompaient alors que le brun se stoppait net, restant muet un laps de temps. La jeune femme restait béante à ses côtés tandis qu'il se retournait face à elle, affrontant l'inconnue, refusant de se loger dans cette réalité. Et elle savait... « Hors de question. » » Sa voix était dure, dénué de la moindre émotion. Et elle fermait ses paupières. L'espoir mourant doucement. Il lâchait sa main et il la coinçait contre un arbre, l'emprisonnant encore une fois. Rose ne voulait pas affronter son regard accusateur encore une fois, la peur se frayant un chemin lorsque sa main venait attraper sa mâchoire. S'il te plaît, pensa t-elle, le suppliant de l'épargner. Pour la première fois, sa peur avait un goût particulier, une douloureuse empreinte qui la déboussolait, qui la démembrait. Et elle ouvrait grand ses yeux, l'implorant, cherchant à trouver cette réponse, ce quelque chose qu'il tentait de prouver. Il n'y avait plus rien. Plus rien en elle.« Tu n’peux pas… Tu n’peux pas perdre la mémoire comme ça, après tout ça. C’est une blague?» » Elle aurait tellement voulu que s'en soit une, mais non. Sa question était tremblante. Ses mots se voilant dans ce silence pesant. Et les yeux de Rose s'humidifiaient, elle qui culpabilisait dans son incertitude. Sa respiration en prenait un coup, sa cage thoracique emprisonnait ses battements irréguliers et elle agonisait lentement. Ce regarde ambré ayant un impact particulier sur elle. Et sa phobie prenait outre mesure alors qu'elle imaginait le pire. « T’as pas le droit, m*rde! » » Elle suffoquait, elle avait besoin d'air. Elle se devait de lui dire. Elle se devait de... Une réalisation venait l'achever contre ce tronc alors qu'elle mourrait lentement, doucereusement s'enfermant dans sa culpabilité divergente. Il était perdu, tout comme elle... Et cette colère égoïste n'avait qu'une origine, trouvait le responsable de cette situation mais il n'y en avait pas. Seul le destin qui s'amusait encore des deux protagonistes impuissants, subissant les moqueries insignifiantes de cette route amputée. Pourtant, elle se sentait responsable de ce chagrin. Jeremiah était à bout. Il y avait de la tristesse dans ces yeux, des étoiles de chagrin avec un goût de sel. Et elle ne pouvait rien y faire. Il perdait le contrôle, sa rage le dominant alors qu'il tremblait près d'elle tout en étant si loin . Et enfin il la libérait, se reculant, reprenant le contrôle. Sa colère l'envahissant encore pleinement alors qu'il donna un coup de pied dans un amas d'herbe en grognant.
Rose resta là quelques instants reprenant son souffle difficilement, encore sous le choc de ce qu'il venait de faire, de cette agression. Il venait de s'en prendre à elle pour extérioriser toute cette haine envers cette chienne de vie. Encore spectatrice de ce trouble saisissant. La peur se voilant, le sang perlant le long de sa main. Elle scrutait cet inconnu d'un oeil distant, incapable de bouger. L'inquiétude venait percer les traits de son visage. Puis la compassion et enfin les regrets. Le mal qu'elle avait ressenti quelques minutes plus tôt n'était rien comparé à cette vision qui la hantait. Le voir ainsi aussi instable... Aussi énervé. Elle ne pouvait pas rester impassible, elle ne pouvait pas faire semblant que rien ne découlait entre eux car elle mourrait d'anxiété car la seule pensée qui la traversait n'était pas de s'enfuir comme toutes personnes normales mais bien de l'apaiser. Elle ne voulait plus voir ces traits tirés sur son beau visage, elle ne pourrait pas vivre avec une telle vision. Car c'était Jeremiah. Cette réalisation venait éveiller des remords, tout comme la blessure à sa paume. Fuir était si facile mais l'affronter était la seule véritable solution. Elle s'approchait de lui, lui faisant dos, hésitante dans ses pas. Puis elle attrapait sa main ,lui faisant lâcher son scalpel avant de lui faire face. Son regard était perdu mais elle continuait. Elle attrapait la paume blessée du brun, fixant les saignements qui s'écoulaient sur sa peau. Sa culpabilité était limpide, violente tant qu'elle hoquetait, vulnérable. Elle arracha le bas de son t-shirt puisant encore dans ses dernières forces pour essayer de faire bien les choses. Elle glissa l'étoffe autour de sa main, créant un bandage de surcroit, se concentrant sur sa tache avant d'affronter son regard, tremblante. Elle avait déjà si mal, et elle se faisait encore plus mal. La seule vue de ces yeux ayant un impact démesuré dans chaque partie de son corps. Et inconsciemment, elle déposait sa main contre sa joue, créant un contact rassurant et réconfortant. ❝ Je suis là, calmes toi.❞ Ses mots étaient limpides, lui rappelant un souvenir douloureux. Lors de ces nuits agitées. Comme une parenthèse dorée. Il n'y avait pas besoin d'autres mots juste des regards Des gestes. Encore des regards. Puis un sourire. Qui dure. Qui dure, parce que elle avait sa main posée sur sa peau brûlante. Et qu'elle sa lui faisait tellement de bien. Ses yeux brillaient futilement, alors que sa seule envie était de l'aider, de l'apaiser. Ce besoin toujours de voir ces étincelles dans son regard. Comme l'ancienne Rose, comme ce qu'elle était maintenant. Elle avait trop enduré en une journée pour se couvrir de regrets. Et son coeur avait besoin de ça, de tambouriner violemment dans ses poumons pour se sentir réellement vivante. La douleur était partie à l'instant même où ce contact lui avait coûté. Et elle savait... Elle ne se rappelait pas mais elle savait. Que ce brun qui se tenait face à elle n'était pas un étranger.
× Ma Célébrité : Dylan O'Brien × Nombre de messages : 2394 × Age du perso : vingt-et-un × Job : bonne question ! × Côté love : nada, que dalle, le vide. (sauf peut-être une petite lueur, parfois)
(#) Sujet: Re: I've turned into a monster ( Jeremiah) Sam 17 Jan - 2:44
❝oh take me back to the start❞ Rose & Jeremiah
‘the worst feeling isn’t being lonely, but being forgotten by someone you can’t forget’ Étrange. Étrange comment tout autour de nous semblait s’appuyer sur un passé qu’on priait tout le monde d’oublier. Tourne tes yeux vers l’avenir, qu’on disait à tous les gamins qui avaient le malheur d’un jour pleurer un souvenir, une histoire, la veille. Profite du présent, tu ne seras pas jeune tous les jours. Tout le monde mettait l’emphase sur celui-ci, oubliant que le présent, on le voyait jamais vraiment passé avant qu’il ne devienne le passé. Le futur n’était qu’un rêve abstrait, inaccessible, bien cadenassé derrière nos yeux embrouillés, floués par nos désirs et souhaits. Mais s’il n’y avait pas de passé, pas ses traces bien écrites dans les traits de chaque humain, les centimètres gagnés, ceux perdus, les connaissances acquises, celles oubliées, s’il n’y avait pas ces souvenirs qui faisaient mal et ceux qui faisaient du bien, alors à quoi bon? À quoi bon se battre chaque jour pour un présent qui en valait la peine, lui qui finirait, un jour ou l’autre, par devenir un passé qu’on nous dirait de cesser de regarder. À quelque part, même si on faisait comme si on n’y pensait pas, on y pensait bien tous les jours, et on ne s’en rendait pas compte. Dans chacune de nos actions, dans nos efforts de ne pas répéter différentes erreurs, lorsqu’on souriait bêtement devant son meilleur ami, dont l’amitié était basée sur les six dernières années, et dans chaque objet qu’on utilisait, déjà pensé par quelque d’autre. Le passé, c’était la base de tout, la base de toute relation, d’amitié, de haine, de ce qu’on était, ce qu’on n’était pas, de nos actions et même nos rêves, parce qu’il fallait un passé, pour avoir un futur. Il s’écrivait à travers chaque seconde de nos vies, comme un livre dont les pages blanches se noircissaient au fil du temps. Ils étaient leur propre histoire, et ils l’écrivaient sans y penser, se contentant d’exister, de vivre, de survivre, d’apprendre, d’aimer. Parfois, le livre se terminait abruptement, une fin soudaine, alors qu’on croyait que les pages étaient encore nombreuses, prête à tenir dans leurs blancheurs lumineuses des aventures fascinantes, mais on ne savait jamais vraiment combien de pages on avait, combien il en restait, s’ils n’étaient pas déjà sur leur dernière page, prêt à tout moment à écrire ce tout petit mot qui portait tout le poids du monde : fin.
Fin. Fin de tout, fin de rien. Fin de toi, moi, nous, mais pas du monde, pas de tout le monde. La planète continuerait de tourner, la lune éclaircirait toujours le ciel trop noir et tout le monde continuerait à respirer, à vivre, à noircir leurs propres pages blanches. Était-ce leur fin à eux? Était-ce comme ça qu’ils étaient censés se terminer, leur nous, leur chapitre qui lui semblait beaucoup trop court? Les pages de leur histoire boitante, brûlée dans son livre à elle, le brûlant jour, après jour. Il avait envie de crier et il ne pensait plus vraiment, parce qu’il n’arrivait plus à penser depuis longtemps déjà. Il avait envie de lui crier tout ce qu’il pensait, de lui dire comment, comment elle ne pouvait pas l’effacer de ses pensées, parce qu’elle était tout ce à quoi il pensait depuis bien plus d’un mois. Comment il était le pire idiot du monde pour s’être attaché comme ça, qu’il la détestait passionnément et qu’il ne pensait pas qu’ils pourraient un jour s’entendre parfaitement, mais que, même s’ils étaient tellement différents, ils arrivaient toujours à rattraper les pires défauts de l’autre, à s’assembler à travers leurs contraires… pour peut-être juste se brûler, mais peut-être aussi pour se faire du bien. Comment qu’à chaque fois qu’il essayait de dormir, il n’y avait que la pensée de ses jambes emmêlées aux siennes qui arrivaient à le guider vers le sommeil, qu’il n’avait pas vraiment respiré avant de croiser ses yeux verts aujourd’hui, qu’elle lui manquait plus encore que l’Amérique, ses parents, sa vie lui manquait, qu’il avait même déjà pensé que peut-être que si elle était là, la vie sur cette île pourrait être… belle. Il avait envie de tout lui dire, et plus encore. Il avait envie de frapper, d’oublier, d’exploser. Il avait envie de lui dire qu’il l’aimait et de la convaincre de faire comme si elle se souvenait de tout, parce qu’il n’était plus trop certain de réussir à être fort encore plus longtemps. Il avait envie qu’elle le regarde avec cet air exaspéré, mais quand même amusé, cet air qui lui disait T’es bête… mais c’est pas si grave quand il faisait une énième connerie. Il avait tellement envie de sentir sa foutue chaleur contre la sienne, de la serrer dans ses bras et d’oublier que rien n’allait, que rien n’irait probablement jamais. Il avait envie de la protéger du pire, et de la convaincre que tout irait bien, même s’il s’était juré de ne plus lui mentir et que ce serait un mensonge de dire que tout pourrait bien aller quand elle était avec lui.
Il s’énervait, invraisemblablement. C’était effroyable, toutes ses émotions qui se bataillaient pour gagner, pour être celle qui réussirait à prendre le contrôle sur les autres. Jeremiah, il était exténué, il était bouleversé, détruit, fatigué de voir ses espoirs filer entre ses doigts. Il avait le cœur brisé, parce qu’à chaque fois qu’il la regardait, elle était encore là. Son visage s’éclaircissait encore lorsqu’elle pensait à quelque chose, ses yeux verts s’animaient sous ses émotions, ses joues rosissaient, son abdomen s’élevait en synchronisation avec chacun de ses inspirations et ses cils frôlaient ses joues à chaque fois qu’elle clignait les yeux. Elle parlait, elle bougeait, elle respirait, elle vivait, mais elle vivait sans lui et elle ne pouvait pas comprendre. Comment pourrait-elle ? Elle était une inconnue, dans le corps de celle qui lui manquait plus que tout. Et elle était toujours aussi belle, aussi magnifique, peut-être plus encore qu’il ne se le rappelait, parce qu’elle n’était plus immobile, comme une fleur fanée. C’était la pire des tortures qu’il avait subi jusque-là. Et pourtant, en avait-il subit plus d’une. Mais de la voir là, bien vivante, détruisant chacun de ses espoirs d’un seul coup, c’était pire que tout. Il la tenait près de lui, serrant sa mâchoire, la forçant à le regarder droit dans les yeux, et une petite voix lui murmurait qu’il lui faisait mal, mais il ne savait même plus à qui il faisait mal. Il était peut-être bien aussi confus qu’elle. Ses mots le déchirèrent, saignaient d’émotions qu’il ne contrôlait pas. Ce n’était pas vraiment de sa faute, et il le savait, bon sang, il le savait. Mais qui était-il censé accuser? Lui-même, pour ne pas avoir couru assez vite? Les infirmières, pour ne pas avoir sauvé son souvenir? Les seuls qu’il lui restait, c’était ceux qui les avaient enlevés, ceux qui les avaient forcé à passer à travers tout ça, et ils étaient tellement hors d’atteinte. Il criait, mais il n’était même plus certain à qui il parlait, s’il parlait au fantôme devant lui, ou à lui-même. Qui était-il pour lui faire du mal? Peut-être bien qu’elle était encore là, quelque part, derrière la peur et l’incompréhension. Elle devait être encore là.
La douleur qui transperçait sa main était un amer retour à la réalité. Il évitait bêtement le regard de la rousse, la culpabilité se glissant douloureusement dans sa gorge, tandis que ses yeux lui brûlaient de larmes qui avaient trop souvent coulé. Il en avait marre de pleurer, marre de toujours, toujours souffrir. Pourquoi ne pouvaient-ils pas avoir quelque chose de bien, quelque chose d’heureux pour une fois? Il avait tellement espéré ce jour-là, ce jour où elle reviendrait à elle-même, où ils se regarderaient droit dans les yeux et sauraient que, pour une fois, la vie avait été juste. Mais, bien sûr, elle ne l’était pas, et elle se faisait un plaisir de le lui rappeler. Il sentait une main attrapée la sienne et il trouva le regard étrangement doux de la jeune femme. Il hésitait, fermant la main, évitant son regard une fois de plus, terrifié d’y voir ce qu’il pouvait y avoir fait. Je ne suis pas comme ça, ce n'est pas moi, qu’il avait envie de lui dire, mais les mots se bloquaient dans sa gorge, se demandant s’ils étaient vraiment vrais. Comment était-il? Il ne savait pas plus qui il était qu’hier ou avant-hier et l’époque où il pensait n’être qu’un gamin borné et idiot lui manquait. Il sentait qu’elle attachait doucement, faiblement, un bout de tissus autour de sa main blessée et il baissa les yeux vers elle, dont les cheveux tombaient sur son visage, le cachant de son regard. Il ne comprenait pas, et peut-être qu’il ne comprendrait jamais rien jusqu’à la fin de ses jours. Pourquoi voudrait-elle l’aider, après ce qu’il lui avait dit? Il avait envie de lui dire de se tenir loin de lui, sa proximité le rendant nerveux, effrayé et, à son plus grand malheur, tellement bien. Son regard se leva finalement vers le sien et, cette fois-ci, il s’autorisa à vraiment la voir, parce qu’elle n’était peut-être pas la bonne Rose, mais elle était encore Rose quand même.
Le contact de sa main contre sa joue le calma instinctivement, il expira douloureusement, s’appuyant malgré lui sur sa main, sur sa douceur, sur le fait qu’elle était enfin tiède, plutôt que trop froide. Puis, les mots, qui venaient comme donner un coup final à sa résistance. « Je suis là, calme toi. » qu’elle disait, tout doucement, sa voix résonnant dans tout son corps, le faisant entrouvrir un peu les lèvres, tout près de parler à nouveau, mais ignorant encore une fois que dire. Il se contenta de se bercer pour un instant, pour une seconde, dans des souvenirs qui semblaient se forcer à faire surface, dans des moments qu’il croyait oublier, mais qui ne devaient pas être si loin. Elle le regardait différemment, et il espérait vraiment que ça dure, il espérait, lui qui risquait si souvent son cœur entre les mains de la rousse. Il avait envie de prendre sa main dans la sienne, de la serrer dans ses bras, peut-être même d’oser approcher ses lèvres des siennes, mais il savait bien, il savait que les risques étaient trop grands, trop effrayants, même pour lui. Ses yeux brillaient, sa main étaient de cette chaleur qui rimait avec réconfort et il avait envie que ce moment ne se termine jamais. Mais tout moment avait une fin. Il ferma douloureusement les yeux, plaçant sa main sur la sienne, avant de la baisser, de l’éloigner de son visage, de sentir son cœur s’arracher à lui pendant un instant. Il rouvrit les yeux, leur ambre se bloquant face à elle. « Je suis désolé, j’aurais pas dû… Ce n’est pas de ta faute. » Les mots brûlaient de culpabilité, et il n’était pas certain de s’il s’excusait seulement de sa colère ou de tout, tout ce qu’il avait déjà fait. Il avait envie de dire plus, mais il n’était pas certain qu’il pouvait. Elle le laissait perdu, déboussolé, elle n’était pas vraiment là, mais elle était là en même temps, et même lui ne savait plus que faire, lui qui avait tous ses souvenirs, toute sa mémoire. Il avait tout, mais c’était comme si il avait tout perdu aussi. Il soupira, laissant glisser le poids sur ses épaules. Cette fois, il glissait sa main dans la sienne, parce qu’il n’avait pas envie de la tirer, parce qu’il avait besoin de sentir qu’elle était liée à lui, juste pour cet instant. Il la regarda, pour lui demander sans mot si ça lui allait, si ça ne lui dérangeait pas. Ça ne semblait pas lui poser problème. Il fit un petit sourire, appréciant secrètement de sentir ses doigts mêlés aux siens. « Rentrons. Vraiment, cette fois. »
Il pouvait presque dire qu’il se sentait un peu mieux. Il marchait, évitant naturellement les racines et les bosses, sa main reliées à la sienne comme pour le tenir sur terre, et il se disait que peut-être tout pourrait mieux aller. L’espoir respirait à peine, il était à bout de souffle, à terre, essayant de se relever de trop de coups, quelques côtes cassés, étourdis, mais il essayait, et n’était-ce pas ça l’important? Sa voix était plus faible encore qu’un murmure, mais l’espoir lui disait tout de même que c’était possible, qu’elle pouvait se rappeler… et si elle ne se rappelait pas, il lui raconterait, ne serait-ce pas suffisant? Ses pieds se butèrent soudainement, et il crut tomber, avant de se rattraper sur un arbre près d’eux. Il regarda la cause et il s’arrêta, bêtement. Un corps, parfaitement mort, inconscient, couvert de sang. Un corps, parce que quoi d’autres traineraient dans cette jungle? Un rescapé probablement, son visage lui rappelait de vagues souvenirs, sans plus. Jeremiah s’approcha du corps, passant ses doigts là où on lui avait montré à trouver le pouls et il ne sentit que la peau raide et froide d’un corps mort. Il sentait qu’il tremblait un peu, et, surtout, il sentait son esprit faire de folles conclusions, mais ses blessures ressemblaient étrangement au scalpel qu’ils avaient laissé derrière eux et il se sentait hésiter à tourner son regard vers elle, vers Rose, parce qu’il avait peur d’y voir ses hypothèses confirmées. Ce n’était pas le premier mort qu’il trouvait, mais son cœur lui faisait mal quand même à la vision d’un de ses pairs sans consciences, et le vague haut de cœur qui l’assenait le poussa à reculer, tandis qu’il osait finalement se tourner vers la rousse. Jamais n’avait-il autant espéré avoir tort.
× Ma Célébrité : Holland HOT Roden × Nombre de messages : 559 × Age du perso : 21 printemps d'un désert oppressant × Job : Déchet au milieu de la société, vendeuse éparpillée × Côté love : Torpillé, abusé, emprisonné d'une évidence qui s'est échappée...
(#) Sujet: Re: I've turned into a monster ( Jeremiah) Dim 18 Jan - 20:47
I rush to the start Running in circles, chasing our tails Coming back as we are × ft. Jeremiah & Rose
Drôle de choses que les souvenirs. Certaines personnes s'en nourrissent comme si leur existence était retenue par un fil qui les tient éloignées de la mort ; d'autres les effacent pour éclaircir le temps qu'il leur reste. Illuminant ce futur hasardeux pour s'en éloigner le plus loin possible. Effacer, oublier les regrets. Ingurgiter le présent et s'en nourrir comme une drogue pour s'élever face à la cruauté, à la dureté. Certains en prennent le choix, d'autres y sont obligés, puis il y a ceux qui navigue entre les rives cherchant un équilibre. Le seul équilibre étant bien difficile. L'éloignement, la déshumanisation, l'égarement possible entre des solutions impossibles. Tout abandonner pour tout recommencer. Laisser les émotions vous controlaient pour sortir d'une tourmente constante. Un bordel sans terminaison ni fin, juste une spirale infernale. Rose n'était qu'un exemple parmi tant d'autres, une survivante qui s'était noyée dans les relations humaines pour effacer une culpabilité tangente d'un deuil. S'aveuglant, se muant derrière le besoin. Mais à présent, que l'effervescence, que les songes s'étaient voilés, que les maux se transgressaient dans les mots. Seul le vide lui appartenait, l'égarement étant permanent. Que lui restait-il pour se cacher, se teinter? Elle ne jonglait plus, elle ne contrôlait plus rien, le destin la poussait près d'un fossé. Une falaise d'une hauteur incalculable où seul les rochers allaient l'accueillir à l'arrivée. Oui tout était fini, tout n'était qu'un intérêt futile. Mentir pour vivre, elle n'était pas prête à faire un sacrifice de plus. Son histoire n'était plus que des péripéties irrégulières, prête à la sevrer de priorités incertaines. Priorités qu'elle ne pouvait plus tenir face à son instabilité grandissante. Dire qu'elle était sortie indemne de cette île serait un euphémisme. Un pur mensonge. Chaque jour ici n'était qu'une épreuve éphémère de plus, une épreuve qui brisait l'esprit embrumé de la rousse qui marchait à contre sens. Et en cet instant, alors que les cris fusaient, que les larmes s'écoulaient sur des joues rougies par la tristesse, par l'incompréhension, son coeur était anesthésié des cicatrises béantes qui la consumaient. Elle ne vivait plus cette fille au sourire éclatant, aux rires insignifiants, celle qui avec sa légèreté arrivait à traverser le pire sans s'en soucier. Cette fille là elle était morte, un fantôme du passé. Cette étrangère qui avait pris sa place, cette inconnue aux yeux humidifiés n'avait plus de reflet, juste un trou noir dans un miroir cumulant. Son regard vitreux, ce teint pâle, sa peau sur les os n'étaient qu'une clé parmi tant d'autres pour le prouver.
Perdue, elle voyait cet homme face à elle meurtrir tout espoir en un soudain accablement. Il jurait, il palissait à cet aura inconnue, il pleurait sur les cendres de ce passé qui le laissait dans une éternelle souffrance. Après ce qu'elle lui avait dit, après les mots échangés, les aveux confessés, les gestes, les baisers... Il souffrait d'un mal opaque, d'un venin acide qui le rongeait d'une raison difficile. Peut être que cette femme face à lui ne se souviendrait jamais de lui? Ca ce n'était pas envisageable, c'était invivable, insupportable. Rose n'avait aucune idée de comment pouvait se ressentir celui qui tentait de découvrir en son regard une dose de familiarité, des braises d'un feu à peine éteint. Mais seul le vide l'accueillait et il perdait pied, incapable de se contrôler, de supporter la cruelle vérité. Et il était tellement loin de se douter que cette situation précaire allait vite se retourner, qu'il serait face à un dilemme injouable, indéfendable. Quand à elle, elle tentait de se défaire de son emprise, elle tentait de reprendre un semblant de calme après les flots qui l'avait ravagés. Mais comment rester impassible face à ça? Cette explosion, cette violence, ce geste qui la laissait paralysée. Rose n'était pas préparée à ça, elle n'était préparée à rien. Tous la heurtait, ce mal de crâne, cette implosion, ce regard noir, cette impression de déjà vu. Une impression entreprenante qui brulait ses pensées d'interrogations ambiguës. Pourquoi ce brun lui semblait si familier tout en étant si loin? Bordel, elle voulait des réponses! Des réponses que lui même ne lui offrait pas, préférant hurler son mécontentement. Pourtant, alors que ses yeux restaient concentrés sur celui qui s'envenimait entre colère et mélancolie, elle ne ressentait ni haine ni rancune, juste un mal au coeur perturbant. Une fissure au plus profond d'elle, cet égarement la touchant, la ramenant en arrière. Et elle s'approchait de lui, cherchant à abaisser cette folie tacite, à calmer ces émotions tremblantes. Le sang s'écoulant de sa main la dérangeant plus qu'autre chose, elle la bandait à l'aide d'un tissu avant d'oser affronter ce regard défait. Elle n'y voyait qu'une obscure souffrance, que des mots sans significations, il se broyait dans des limbes de culpabilité. Et elle ne pouvait plus tenir face à cet appel à l'aide muet. Elle glissait ses doigts sur sa joue, lâchant une plainte de supplication pour éviter la peine. Jeremiah la fixait, soupirant longuement avant de se lover contre sa paume, s'enlaçant dans ce contact rassurant. Et Rose n'avait plus besoin de se cacher, plus besoin de se teinter, elle souriait. Elle souriait d'une joie contraire, d'une effluve de satisfaction. Son coeur s'empourprant de rythmes irréguliers, elle se sentait plus légère. Mais ce moment se stoppait brièvement alors que le brun glissait sa main sur la sienne, l'enlevant de son visage fatigué. Rose ne le perdait pas du regard, le détaillant pour trouver une solution, pour chercher encore cette familiarité sécurisante. Ses étincelles qui pétillaient dans ses yeux s'accablant de sa naiveté. « Je suis désolé, j’aurais pas dû… Ce n’est pas de ta faute. » La rousse glissait son pouce sur sa peau, le pardonnant sans mots. Parfois, il n'en avait tous simplement pas besoin. Rose soufflait, son coeur reprenant un rythme normal, l'incompréhension elle grandissante tant bien que mal. Tout était si compliqué... Le brun lui était totalement déboussolé, incapable de comprendre le tour qui se jouait face à lui, alors il soupirait encore une fois et cherchait une ancre à laquelle se rattachait pour éviter de se questionner. Il se rattacha à sa main, mêlant ces doigts aux siens. Et la jeune femme restait muette , posant son regard sur cet entrelacement, elle était perdue, mais ce contact eut le don de la rassurer encore une fois, et elle lui rendait un léger sourire mêlée à une incompréhension. « Rentrons. Vraiment, cette fois. » Elle acquiesçait lentement, se rassurant d'être en de bonnes mains et elle le regardait discrètement, appréciant ce toucher ambiguë. Puis elle se mit à le suivre doucement, ce dernier faisant bien plus preuve de douceur que tout à l'heure, ce qui eut le don d'éveiller cette étincelle dans ses yeux. Puis ses pas se tachetaient dans l'obscurité, ils avançaient à tatillon loin de se douter de ce qu'ils avaient à affronter encore une fois. Leur chemin se barrant sous l'ombre d'un arbre, alors qu'à leurs pieds, une masse les empêchaient d'avancer.
Son regard tremblait face à la vision d'horreur qui se jouait face à elle. Cette fille... Ses lèvres s'entrouvraient alors qu'elle cherchait une réponse à débiter. Mais la culpabilité la resserrait, l'engloutissait. Etait-elle... ? Non, non,... Et ce regard qui décuplait tous le poids du monde sur ses épaules. Elle se reculait, incapable de justifier, lâchant cette main au réconfort agréable. Elle était pétrifiée, terrifiée par les conclusions que ce corps sur ce sol lui délivrait. Ce sang sur sa peau... La question ne se posait plus : coupable, meurtrière, monstre. Une envie de vomir lui assénait l'estomac, elle se tordait. L'agonie n'étant plus superficielle. Et les vertiges, les voix, tout revenait à son crâne prêt à imploser. Elle jonglait entre le regard accusateur de Jeremiah et la victime. Et tout devenait bien trop réel... Tous devenait bien trop difficile à gérer. Fuir, oh p*tain qu'elle voulait le faire. Encore cette facilité démesurée. Mais elle ne pouvait plus se cacher, plus se teinter car elle était emprisonnée dans ses pêchés. Prisonnière de ses propres actes. Elle l'avait... Elle l'avait tuée. Cette dure réalisation eut raison de sa fragilité alors qu'elle accourait près d'un arbre pour tout relâcher. Sa main tremblante tentait de s'accrocher à une poigne, à une ancre pour maintenir un équilibre mais le sol semblait trop près. Elle glissait une main dans ses cheveux, incapable de respirer. Crise de panique. Son coeur s'emballait, l'air lui manquait, elle tanguait. Meurtrière! Cette accusation prenait de l'ampleur, l'angoisse lancinante la dévorait et elle souffrait d'une hyperventilation puissante. La sueur coulait sur son front, et ses jambes retrouvaient le sol humide, bordel. La souffrance du choc n'était rien comparé à la dualité qui se jouait dans son corps, dans son esprit fissuré. Elle avait perdu, elle n'était pas mieux que quiconque, elle était certes humaine mais elle était une terrible personne. Une fille qui se plaignait bien trop souvent de la cruauté du monde mais qui était aussi cruelle que celui ci. Elle ne valait pas mieux que ces hostiles, elle ne valait pas mieux que les Originaires. C'en était trop, elle ingurgitait le peu qu'il y avait dans son estomac. Incapable de se retenir. Et ce visage lui revenait en mémoire, cette brune... Celle qui avait détruit son impartialité en lui assénant un coup de couteau dans l'épaule et ce hurlement à l'arrière. Celui de ce brun qui la méprisait sans doute en ce moment. Ce regard qu'elle avait eu à son encontre et la peur qu'elle avait ressenti au moment même où la lame avait traversée sa peau de porcelaine. Cette même étincelle qu'avait eu cette jeune femme en sentant le coup de Rose, en découvrant une souffrance malsaine. Ce regard de haine mais de peur sourde. La phobie de l'affront. Elle l'avait transpercé avec ces mots, elle l'avait tué. La vérité l'accablait, le regard vitreux de la victime la scrutant au loin. Ce n'était pas possible, ce n'était foutrement pas possible. Son cauchemar était réel. Sa fin était dénuée d'une happy ending. Rose ne respirait plus, Rose ne se contenait plus, Rose était en état de choc. Et Rose elle devenait bien trop blanche pour être en bon état. Elle devenait bien trop folle pour s'en sortir indemne. Il venait ce moment dans chacune de nos vies, où le contrôle des évènements qui nous permet de rester raisonnable nous glisse entre les doigts. Et tous lui glissait entre... La culpabilité, l'angoisse, les ténèbres qui l'encerclaient, elle voulait crever plutôt que d'affronter tous ça. Tout ce déversement d'émotions contrasté. Elle n'y tenait plus à cette vie, car elle l'avait prise à quelqu'un. Une vie. Elle avait tué sa mère, elle avait tué cette inconnue. Trop de vies pour une si futile personne. Rose elle préférait crever qu'affronter la vérité. Toujours cette lâcheté... Mais de toute manière, sa crise de panique allait sans doute exaucer ce voeu vu que son calvaire était épais, défait de toute réalité. Elle sombrait...
Et son souffle ne remontait plus à la surface, sa gorge se contractait, ses poumons manquaient d'air, son coeur implosait. Elle ne courrait plus, elle ne se cachait plus. Elle subissait tous ce qu'elle avait à se reprocher, tous ce qu'elle avait fait. C'était ses actes qui la définissaient, et du peu qu'elle savait, elle était responsable de ce meurtre, coupable de sa macabre folie`. Et la culpabilité était une p*te salissante, saisissante. Elle l'attachait à ce passé, à ces questions. Cette fille devait avoir des proches, des connaissances, des amis, et elle leur avait été enlevé pour une question d'orgueil, par une envie morbide d'un silence perfide. Ce même silence qui découlait en cet instant précis. Seul le vent et les hoquetements de la rousse perforant le calme de cette forêt. Jeremiah n'avait pas bougé, ne voulant pas croire à cette conclusion malgré les faits. Son amour pour la jeune femme l'aveuglant de cette raison violente mais la réaction de celle ci devant le guider. Rose n'osait même pas affronter son regard, par peur d'un rejet, par peur de voir ces étincelles dans son regard se sevraient d'une obscurité. Rien ne serait plus pareil après ça, après cet incident, cet homicide, car c'était ce que c'était. Rose virait au blanc, ses yeux se closant, cherchant à lutter sans pouvant vraiment s'y autoriser. Respirer, elle le devait mais elle n'y arrivait pas. Il n'y arrivait plus, son angoisse la torpillant au sol, tremblante, pantelante, morte. Après tout, tous revenait en ordre, elle avait failli mourir un nombre incalculable de fois et là venait enfin ce moment tant redouté, tant attendu également. Cette sensation de brûlure la ramenait à un mois de ça, alors que des bras la maintenait éveillée. Alors que son souffle se perdait, et que la douleur la perforait. Son épaule et sa jambe ensanglantées. Et cet espoir vain de survivre. Une fuite, une course pour des jours en plus. Une lutte perdue d'avance. Les seuls jours qu'elle gagnait la ramenant à ce même stade. Ce chemin sans fin, sans issue, un cul de sac. Rose avait aimé, Rose avait souffert, Rose n'était pas imperméable, elle s'était battue, elle s'était effondrée, elle s'était prise des coups, mais jamais elle l'avait essayé de vivre réellement. Et la, alors que l'air lui manquait, qu'elle n'arrivait plus à prendre une bouchée de cet air si précieux, elle ne regrettait pas car elle avait tout perdue, car seule la culpabilité l'amenait à ses limites et elle ne pouvait plus supporter tous ce poids sur elle. Ses larmes s'écoulant sur ses joues sans un bruit, sa peau anesthésiée de toute douleur, son coeur ralentissait, elle se découpait contre son grès vers les ténèbres qui l'encerclaient.
Ceux qui ne peuvent pas se rappeler du passé sont condamnés à le répéter, mais ceux qui refusent d’oublier le passé sont condamnés à le revivre;
× Ma Célébrité : Dylan O'Brien × Nombre de messages : 2394 × Age du perso : vingt-et-un × Job : bonne question ! × Côté love : nada, que dalle, le vide. (sauf peut-être une petite lueur, parfois)
(#) Sujet: Re: I've turned into a monster ( Jeremiah) Mar 20 Jan - 22:53
I WON'T LET GO OF YOU
ROSE&JEREMIAH
I’m always soft for you, that’s the problem. You could come knocking on my door five years from now and I would open my arms wider and say ‘come here, it’s been too long, it felt like home with you.’ ✻✻✻ Ils étaient tous fous. Leur raison s’était évaporée dans les tics tacs d’une horloge dont les aiguilles tournaient éternellement dans le mauvais sens. Être normal était un concept étrange et insensé, la normalité d’hier n’avait plus la même signification que celle d’aujourd’hui. Parfois, derrière leurs paupières, ils tombaient de nouveau dans des abysses obscurs dont la noirceur pouvait cacher les pires secrets. On ne pouvait leur demander de rester sain, alors que même les battements de leurs paupières devenaient risqués. C’était une vie où chaque pas était périlleux, où avancer était un des plus grands défis, tandis que les chemins sinueux semblaient étreints d’une essence maléfique, prêts à faire trébucher le premier qui mettrait le pied au mauvais endroit. Ils vivaient chaque grain de sable s’écoulant, les épaules tendues, le cœur rapide, la cage thoracique serrée. La folie humaine avait différentes facettes, tel un diamant prêt à réfléchir la lumière à tout instant. Si souvent, ce n’était qu’une chute de trop qui les faisait tomber du mauvais côté et il était tellement plus facile de tomber dans un trou que de le grimper pour en sortir. Elle tournait la tête, elle fermait chaque issus et encerclait le plus obstiné des rationnels. Elle infectait chaque cellule, elle s’incrustait dans les plus grandes convictions, devenant tellement normale dans le décor, comme une tapisserie posée depuis tant d’années qu’on ne la voyait plus, qu’on se croyait encore ordinaire. C’était une maladie sanguine, aveuglante, affectante. On n’en sortait jamais intact, elle laissait ses traces. Elle pouvait faire faire les pires choses et nous convaincre que c’était la bonne, que c’était plus important que n’importe quoi. Le pire, c’était qu’un jour elle pouvait disparaitre, mais son présage n’était jamais loin. La menace qu’elle revienne et que, cette fois, elle ne parte plus, restait toujours derrière elle. Étrangement infectieuse, un peu comme leur grippe à eux, elle s’était propagée sur l’île à une vitesse affolante. Il fallait dire que lorsque nos pires cauchemars étaient toujours si près, qu’on avait tout perdu et rien pour nous accrocher, elle devenait l’issus facile. Parce qu’elle était réconfortante, elle donnait une raison, ne laissait jamais seul, elle se serrait tout près de vous et plantait ses griffes. Peut-être bien que le pire moment, c’était quand elle partait, quand la solitude était tellement grande qu’on ne voyait plus qu’en noir et blanc, laissé les mains trop pleines d’actions sans raisons et d’horreurs sans nom. Mais parfois elle se trouvait dans les yeux des autres. Cette lueur distinguable parmi toutes les autres, cet éclair de déraison qui venait encercler la prunelle, comme un iris décoloré de sa beauté, perdu dans des dédalles d’émotions inaccessibles. Elle qui pouvait être la meilleure amie de certains, la pire ennemie de d’autres, elle était la plus terrifiante des lueurs.
Assombris. Plutôt que d’éclairer, elle venait absorber la lumière, laissé la noirceur prendre toute cette place, la rendre si difficile à déloger. À quelque part, la noirceur était la chose la plus naturelle. Si personne n’était là pour allumer la lumière, pour illuminer le ciel, alors que restait-il si ce n’était qu’une obscurité pesante de mystères? La folie avait son goût sucrée et amer, comme un chocolat aussi noir qu’elle. Elle pesait, écrasait. Jeremiah l’avait frôlé du doigt, sans la laisser s’y accrocher. Ce n’était pas qu’elle n’avait pas tenté, mais il avait eu aussi peur d’elle qu’il avait peur en ce moment. Ce qu’on pouvait faire lorsque la folie vous excusait… Le sang était indélébile lorsqu’il touchait vos mains blanches. Ses doigts tremblants avaient toujours été plus fragiles que d’autres, et il avait eu tellement de difficulté à allumer une bougie pour blanchir la noirceur dans laquelle il s’était enfermé. Mais on l’avait aidé, et c’était grâce à ces mains qui avaient soutenus les siennes qu’il avait seulement pu créer cette flamme qui le tenait encore debout, avec peu d’équilibre, un cœur qui battait trop vite, pas toute sa tête, une cage thoracique serrée… mais toujours lui-même. Ses poings se serraient, tandis que ses yeux affrontaient la vision d’un corps de plus, d’une conscience perdue à jamais. Il ne connaissait pas son nom, ni ses amis, sa famille, tous ceux qui l’entouraient. Son cœur s’étouffait malgré lui, parce que ses yeux avaient probablement été pleins de vie dans le passé et qu’elle avait sans doute souffert tout autant qu’eux de tomber sur une île plutôt que de rentrer chez elle. Chez eux. Les morts avaient une aura particulière, une aura de fin, une aura de point final qui n’aura jamais de suite. Leur raideur n’était qu’un euphémisme de la dureté de la suite. Tandis qu’il regardait le corps, le mort, qu’il assimilait l’information, qu’il comprenait ce à quoi il venait de se buter, ses pensées n’avaient vraiment plus d’autre sujet qu’une conclusion sans doute terrifiante. Il n’était pas bête, pas idiot. Il avait même toujours été plutôt doué pour régler des problèmes fictifs, pour faire les liens qui s’imposaient et leur trouver la conclusion qui s’y cachait. Il savait lire entre les lignes mieux que beaucoup d’autres, mais ce qu’il y lisait à ce moment-là n’était pas si difficile à croire que dur à avaler.
Elle s’était réveillée confuse. La douceur des rêves se frappant à la réalité brutale emmêlée des trous noirs d’une confusion d’oublié. La peur avait été inimaginable, le sens sans dessus-dessous, ses repères perdus dans un raz-de-marée inattendue. Elle avait toutes les raisons du monde d’être tombé du mauvais côté, d’avoir trébuché. Il se tournait vers elle, se demandant comment il allait pouvoir ramener un corps mort au camp, s’il pouvait même supporter un tel poids entre ses mains. Il se demandait pourquoi, comment, quel genre de brouillard pouvait l’avoir assené pour qu’elle en vienne à faire couler le fer. Son regard ambre avait cherché le vert du sien et il n’avait pu qu’y voir la confirmation qu’il cherchait, cette peur qui triomphait dans son corps chamboulé, le regard voilé d’une terrifiante compréhension. Son esprit tentait de comprendre, les rouages rouillés essayant d’y voir les possibilités, mais y avait-il seulement quelque chose à comprendre? Elle l’avait tuée. Elle avait apporté la mort sans qu’il ne puisse y voir les raisons derrière son acte. Un réveil impossiblement difficile pouvait-il excuser un acte aussi grave? Elle n’était plus Rose, mais elle l’était de plus en plus, et elle était tout de même une Rose parmi toutes les autres. Jeremiah se demandait si n’importe quelle Rose pouvait vraiment changer quoi que ce soit à cette douloureuse flamme qui lui brûlait, qui l’aveuglait. Son visage, à la rousse, prenait la même teinte livide lorsque la peur l’assenait de ses émotions qu’il savait être incomparable à quoi que ce soit. Il voyait, il lui suffisait d’un regard, pour reconnaitre ses signes, son souffle qui semblait lui échapper, ses yeux qui s’éloignaient dans des contrées lointaines, cette impression indéniable que notre propre fin approchait. Attaquée par ses propres monstres, ses cauchemars. La panique suintait de chacun de ses pores et tout son corps lui brûlait de s’approcher d’elle, malgré ses actes, malgré ce qu’elle avait fait, malgré ce qu’elle avait perdu. Peut-être avait-elle tout perdu, mais pas lui. Il se souvenait encore de chaque instant passé avec elle, les bons, comme les mauvais. Jamais n’avait-il douté que le cœur de la rousse, au fond, était bon. Elle avait toujours eu un désir profond de protéger tout le monde, peut-être même trop de personne. Elle avait été tellement blessée lorsque des mensonges s’étaient revirés contre elle. Elle s’était longtemps caché derrière un leadership contrôlant, mais elle avait aidé plus que beaucoup d’autres, lui compris. S’il fallait qu’il le lui rappelle chaque matin, midi, soir, il le ferait, mais rien ne pourrait le faire changer d’idée. Il était trop tard.
Il s’approcha d’elle, elle qui dégoulinait de peur, l’estomac vide, probablement cette impression que tout, tout, était de sa faute. Il connaissait le sentiment, mais il n’était pas certain de comment agir, de comment lui dire que tout allait bien, alors que c’était loin d’être le cas. Il n’oubliait pas, malgré lui, qu’elle avait tué, pris la vie. Il avait failli le faire, mais jamais n’avait-il eu trop de sang sur les mains. Il se laissa tomber près d’elle, ses genoux faibles, ses mains tremblaient étrangement d’être si près de la mort de la peur, d’être entouré de milliers d’émotions le frôlant, comme s’il respirait leurs vapeurs et qu’elle lui montait à la tête. « Hey. » sa voix était douce, un simple petit mot pour l’avertir qu’il n’était pas loin, qu’elle ne soit pas surprise par sa soudaine proximité. L’aveuglement était souvent si puissant qu’il vous prenait dans les tripes et les choses les plus stupides pouvaient devenir les pires. Il était presque choqué de la voir d’aussi près, si fragile, si vulnérable, si pâle à nouveau. Son souffle se bloquait à la culpabilité, et Jeremiah se demandait s’il pouvait vraiment lui en vouloir, lorsqu’il la voyait comme ça, tellement effrayée d’elle-même. Tranquillement, il essaya de garder un rythme régulier, tandis qu’il attrapait la main plus tremblante encore que les siennes, qu’il venait la poser là où était son cœur et qu’il posait la sienne à l’endroit où était celui de la rousse. Il essayait de se rappeler ces fois où on l’avait ramené sur terre avec un peu plus de facilité, où l’atterrissage n’avait pas été aussi douloureux que d’autres. « Essais de respirer à mon rythme. Tout doucement, ça va aller. » Peut-être que ça n’irait pas, mais ça ne pouvait pas être pire. Il prenait de grandes inspirations, puis de profondes expirations, avant d’ajouter. « Lève le bras, en même temps que moi, c’est bête, mais ça aide. » Il leva le bras qui ne le reliait pas à elle, se rappelant comment cela lui avait permis de se concentrer sur quelque chose d’autre que sa propre peur, ses monstres qui l’attaquaient sans avertissement, il le rabaissa, puis recommença, et continua, à un rythme constant. Lorsqu’il sentit qu’elle reprenait de plus en plus un rythme régulier, que son visage se calmait un peu et qu’elle remontait du trou où elle était tombée, il lui fit un petit sourire. Peut-être qu’il n’atteignait pas tout à fait ses yeux, mais cette journée était de plus en plus éprouvante. Le silence était presque paisible, les animaux qui n’hibernaient pas étant le seul son qui résonnaient dans la jungle autour d’eux, leurs respirations presque normale, mais elles ne le sauraient sûrement jamais tout à fait. De là où ils étaient, ils ne voyaient pas le cadavre, pas de mort, rien d’horrible. On pouvait presque penser que rien n’était arrivé.
À quelque part, Jeremiah savait qu’il ne pouvait pas vraiment lui en vouloir. Pas après cette panique qui l’avait presque tuée, cette terreur qu’il avait vu dans son regard, pas parce qu’il voyait ce qu’elle avait fait, mais parce qu’elle avait compris ce qu’elle avait fait. Il ne pouvait pas lui en tenir compte, parce que ça ne pouvait pas être voulu, ça ne pouvait pas. Malgré tout, il savait qu’il ne serait jamais vraiment bien avec lui-même s’il ne connaissait pas la vérité, ses mots s’infiltrèrent dans leur silence, des intrus qu’il redoutait de prononcer. « Si tu te sens prête, tu veux bien me dire ce qu’il s’est passé? Si tu veux pas, c’est pas grave, je comprendrais. » Et il comprendrait probablement mieux que quiconque, combien de secrets avaient-ils gardé sous prétexte qu’il n’était pas prêt à en parler? L’histoire était tellement plus compliquée, les secrets étaient couverts de jugements redoutés, de dégoûts qu’il n’avait pas envie de voir. Parfois, il semblait tellement plus facile de se laisser bouffer par ses propres regrets plutôt que d’en parler à d’autres, d’oser affronter leur regard, leur peut-être peur, peut-être pitié. Les secrets avaient fait tellement de dommages déjà entre eux, et il ignorait s’il pouvait réussir à ne pas laisser son esprit s’imaginer les pires conclusions si elle refusait de lui en parler. Il ignorait tellement de facteurs, tellement de raisons et de significations, il lui semblait impossible d’un jour réussir à résoudre cette équation qui les reliait. Malgré tout, tout au fond, il se demandait si ce n’était pas tout ce mystère qui les retenait invariablement près, qui les ramenait constamment l’un à l’autre. Ils étaient deux inexplicables malheurs dans une vie pire encore, mais, parfois, on disait que deux négatifs égalaient un positif.
× Ma Célébrité : Holland HOT Roden × Nombre de messages : 559 × Age du perso : 21 printemps d'un désert oppressant × Job : Déchet au milieu de la société, vendeuse éparpillée × Côté love : Torpillé, abusé, emprisonné d'une évidence qui s'est échappée...
(#) Sujet: Re: I've turned into a monster ( Jeremiah) Lun 26 Jan - 22:34
I rush to the start Running in circles, chasing our tails Coming back as we are × ft. Jeremiah & Rose
Rentrer vers où? Vers quoi? Vers cette stabilité d'infortune que chacun s'était crée pour vivre au grès de ce destin indécent... Vers cette voie de non retour. Cette île d'infortune... Ces âmes égarées... Ces feux de détresse cachés par l'obscurité. Des retours en arrières? C'était impossible. La route s'était terminée depuis des années. Plus de sorties de secours. Plus d'arrêts. Plus de chemin vers lequel avançait. Ils étaient paumés, fauchés dans la fleur de l'âge, obligés à se plier à cette volonté, cet instinct primaire d'absorber cet air primitif. Perdus et défoncés par les marées. Plus le temps avançait, et plus leurs corps se marquaient de cicatrises béantes, de douloureuses blessures internes, externes. Les dommages s'accumulant, se voilant, se froissant dans leurs êtres recroquevillés, bouffés par cette peur panique d'essayer de s'échapper. Leur sort tel un labyrinthe où personne ne trouvait comment s'y délivrer. De simples virages. Et eux qui y luttaient en les passant un par un. Et cette détresse... Il était si facile de péter un plomb sur cet idylle macabre de sable et de verdure, si facile de sombrer entre des limites si proches. Le bien , le mal. La volonté de vouloir bien faire mais faire tout de travers. La complexité même d'une existence bafouée. La jeune femme avait essayé pourtant, de lutter, de désarmer ce complot qui se jouait autour d'elle, elle avait essayé de sortir la tête de l'eau alors qu'elle s'était déjà noyée. Elle avait essayé encore et encore... Sans jamais s'arrêter, sans jamais reprendre sa respiration. Mais elle avait sombré... Sombré dans cette amnésie, sombré dans cette effervescence. Elle avait coulé, elle et son esprit désabusé, au fond des abysses, éteignant ses émotions, endormant ses souvenirs pour se protéger, cependant ses barrières s'effondraient en même temps que les larmes de son passé. Tous venait assiéger son visage de porcelaine ne laissant plus que cette rousse abusée. Abusée de regrets, abusée de doutes, abusée de faits. Ce corps, ce sang... Ce cadavre si proche d'elle. Le complot était tout autour d'elle, mais personne n'était responsable, sauf elle même. Elle qui avait crue qu'on se jouait d'elle, c'était elle même qui s'auto-détruisée. Les ombres envahissaient l'endroit qu'elle avait quitté, son esprit tourmenté par le vide. Ce vide ambiant, l'équilibre variable, incertain et la chute. Ses genoux retrouvaient le sol humide et tout perçait en elle. Tout ce qu'elle avait commis, tout ce qu'elle avait fait.
L'agonis était quasi instantanée, fuyante mais insubordonnée. Elle pressait son coeur violemment dans sa cage thoracique ne lui laissant plus le choix de respirer. Son temps se vantait, s'évadait. Les arbres autour n'étant plus que des futilités. La raison lui échappait et elle sombrait dans ce noir réconfortant. Elle ne voyait plus, elle ne sentait plus, elle n'entendait plus. Ses sens lui manquant face à la tempête qui se jouait en elle. Elle perdait pied... Ce n'était pas la première fois qu'elle voyait ce regard vitreux et pas la dernière fois. Ces yeux vides d'une vie écoulée, outrepassée, ces yeux qui autrefois pétillaient d'une animosité grandissante, de souvenirs incandescents. Ces prunelles qui témoignaient de chaque instant, de chaque secondes, de chaque minutes... Le reflet de l'âme. Elle ne voyait plus la Rose brisée, mais elle sentait ce regard sur elle, ce regard creux, creusé par la mort. Elle le sentait tout proche d'elle, tout proche de son corps livide. Ce cadavre, cette effluve macabre qui venait la broyer. Cette fille qui qu'elle fut, elle l'avait arraché à des proches, elle avait volé son sourire pour le laisser mourir sur un visage paisible bien qu'injecté de son propre sang. Elle l'avait laissé se ternir à cause d'un besoin égoïste, à cause de mots acides, à cause de son impulsion, de cette envie de la faire taire. Et le scalpel... La scène se répétait en boucle dans le crâne de la rousse qui se perdait dans cette folie véhémente. Le coup de cette lame, le sang, le cri de cette blonde, puis la fuite et l'incompréhension, l'appréhension . Rose était perdue au milieu de ses démons, de ce cauchemar qu'était sa vie. Elle suffoquait au milieu de ses faits, elle mourrait de ses émotions, de ses sentiments qui la contraignaient à rester assise, opprimée, compressée par la culpabilité. Si c'était ça de vivre, si chaque jour était fait de cette souffrance aiguë, elle ne pourrait pas le supporter. Elle ne pouvait plus se supporter déjà alors que serait son quotidien si elle devait supporter le reste des épreuves. Pourtant, elle en avait traversé des multiples s'en sortant plus ou moins intact mais ce dernier réveil avait été si violent, si injuste. Elle était partie seule sur une route, démunie sans rien et elle était apparue... Elle et sa langue déliée. Elle qui lui avait servi un discours haineux, des mots colériques... Et elle l'avait... Elle ne tenait plus, elle ne tenait pas. Son souffle se bloquait dans sa gorge serrée, elle cherchait une ancre à laquelle se rattrapait, ses doigts frôlant le sol, elle caressait l'humidité, trouvant un réconfort étrange à se savoir encore sur cette île. Ses larmes baignaient sur sa peau, son coeur dérapait, ses poumons se compressant. Pis... Le silence total, plus un bruit, pas un geste. Juste une lumière. Une lumière aveuglante, entreprenante qui venait l'aspirer. Puis un mot. « Hey. » Cette même voix réconfortante et douce qui ne dégageait aucune peur. Un simple et court mot qui la ramenait à sa place. Rose ne comprenait plus,Rose ne comprenait pas.
L'image du brun venait se forcer dans son crâne, lui qui depuis le début avait essayé de ranimer ce souvenir effacé. Pourquoi ne fuyait-il pas? Pourquoi restait-il auprès d'elle? Après voir vu cette peur panique dans son regard... Comment pouvait-il supporter de la regarder alors qu'elle n'était qu'un p*tain de monstre? Comment? Pourquoi? Pourquoi ? La jeune femme perdait du terrain, elle s'étiolait dans ses questions ce qui n'aidait pas vraiment à son état décomposé. Mais elle qui avant était seule, à présent elle ne l'était plus. Cependant la douleur, elle, était toujours intacte malgré cette proximité déstabilisante. Rose, bien qu'effrayée, tentait de trouver le brun de ses mains, cherchant un contact pour se ramener à la réalité, pour retrouver cette vue qui lui manquait. Rien... Elle n'y arrivait pas sombrant toujours dans sa panique, dans sa culpabilité ouvrière. Elle ne s'en sortait pas de ce cauchemar, elle ne voyait que cette fille qui lui rappelait le visage éteint de sa mère. Elle ne fixait que cette mort violente. Et il n'y avait plus rien pour lutter contre ses maux car ses souvenirs étaient morts en même temps qu'une partie d'elle même. Et ses tremblements venaient joindre la chaleur d'une main. Rose cherchait à comprendre ce qu'il se passait, elle s'agitait invariablement en quête de réponses. Puis ce contact soudain l'anesthésia du moindre mouvement. Elle sentait simplement la vie qui découlait au bout de ses doigts. Des battements irréguliers. Rose restait muette, s'éveillant peu à peu face à cette compréhension vaine. A quoi jouait-il? Puis cette main sur sa poitrine, son souffle se bloqua net une fois de plus. « Essais de respirer à mon rythme. Tout doucement, ça va aller. » La jeune femme restait immobilisée, tentant d'écouter ce qu'on lui disait. Elle s'acclimatait au battement de coeur de son voisin, mais sa respiration ne suivait pas. Sa respiration était dénuée du moindre équilibre. La vision de ce corps trop omniprésent dans son crâne. « Lève le bras, en même temps que moi, c’est bête, mais ça aide. » Rose le scrutait doucement, fixant le manège du brun. Bien qu'elle ne croyait en cette solution idiote, elle le suivait, soulevant difficilement son bras en même temps que Jeremiah. Au début, ce stratagème était un sombre échec, n'aidant qu'au dérèglement de son souffle puis au bout de quelques minutes, son coeur se dénouait. La reflexion de son mouvement bloquant son obsession sur le cadavre qui était hors champ. Se concentrant simplement sur ce bras qui se baissait et se relevait. Pourtant, la culpabilité ne s'était pas éteinte au contraire, elle s'était propagée. La rousse fermait les yeux, elle tentait de s'échapper malgré le nombre nul de chemin à emprunter. Elle glissait sa tête sur le côté, s'étiolant sur l'épaule de Jeremiah, plus que jamais elle avait besoin de lui. Peut être était-il mauvais pour elle ou plutôt était ce le contraire? La deuxième option paraissait bien plus justifiée que la première vu les circonstances. Mais elle ne pouvait pas le lâcher, elle ne pouvait pas s'enfuir loin de son passé à présent qu'elle avait tout perdue. Il était la seule clé à ses mémoires, le seul à pouvoir la réveiller de son coma. Le seul à pouvoir la briser. Le seul à pouvoir l'aimer pour ce qu'elle était. Peu importe les erreurs faîtes, il lui prouvait que rien ne changerait, que rien ne se tasserait et elle voudrait tellement le remercier, mais les mots ne se complétaient pas dans le rien de son esprit. Les mots n'avaient plus aucunes significations, les mots étaient dénués du moindre raisonnement. Les promesses qu'ils avaient faites n'étaient pas suffisantes. Les prières qu'ils avaient faites étaient comme une drogue et les secrets qu'ils avaient vendus n'avaient jamais été sus. Et l'amour qu'ils avaient eu, ils devaient le laisser. Car le monstre qu'elle était , qui avait franchi cette ligne , pourrait recommencer encore et encore tant que les réponses lui manquaient. Et elle pourrait le blesser... Celui qui inconsciemment était la seule chose qui lui restait.
Si Rose était effrayée, c'était bien à cause de ses actes, mais également des répercussions. Car chacun de ses choix se répercutaient dans le futur et ce qu'elle avait commis était impardonnable; Ce qu'elle avait fait, elle ne pourrait jamais l'oublier. Ce visage, ces yeux la hanteraient chaque nuit, chaque jour de sa futile existence. A quoi bon ignorer la vérité?? Elle qui avait vécu dans ses mensonges durant de nombreuses années, elle ne pouvait plus vivre aveuglement sans regrets. Et Jeremiah bien que pour l'instant incertain devait savoir ce qui s'était passé. Même si cela devait le séparer d'elle, elle ne pouvait pas se cacher ou se teinter, car il avait été témoin de son crime. « Si tu te sens prête, tu veux bien me dire ce qu’il s’est passé? Si tu veux pas, c’est pas grave, je comprendrais. » La question fut lente à arriver, bien que légitime. Et Rose reprenait ses distances froidement. Que pouvait-elle lui dire? Que pouvait-elle conclure? Qu'elle avait tué pour prouver qu'elle avait raison? Elle avait tort. Elle avait eu tort sur toute la ligne. ❝ Je... ❞ Ses mots se bloquaient dans sa gorge alors qu'elle essayait de se justifier. La scène étant encore trop fraîche dans son esprit. Puis l'aveu... ❝ Je ne voulais pas. ❞ Elle hoquetait, se mordant la lèvre pour ne pas laisser encore ses larmes tarir ses joues de porcelaine. Elle ne voulait plus pleurer, elle ne voulait plus être cette fragile poupée recouverte d'un sang qui n'était pas le sien. Elle voulait revenir à cette Rose d'avant, celle qui n'était qu'une sombre idiote qui s'apitoyait de son sort pour une raison absurde. Celle qui aimait ce brun qui se tenait face à elle, et qui se brûlait à force de volonté. Mais il était trop tard pour se rattacher à ça... ❝ Je courrais et je suis tombée sur elle. ❞ Sa voix était tremblante, tout comme son corps instable. Quand à son souffle, il jonglait derechef entre équilibre et irrégularité. ❝ Elle a commencé à me poser des questions, puis elle s'est vite rendue compte que... je n'étais pas moi même, alors elle a commencé à m'insulter, à me traiter de " salope " . ❞ Ce mot résonnait encore dans son crâne alors que la raison lui échappait. Qu'avait-elle fait? Qu'avait-elle... Les larmes ne tenaient plus et elle s'effondrait, parlant plus vite, perdant son rythme cardiaque, rechutant. ❝ Je ne comprenais pas, je cherchais à comprendre, puis elle a parlé d'eux. Les Originaires. Et tous paraissait si flou, elle a continué de débiter ces horreurs en me disant " j'espère qu'ils t'ont pas loupé même qu'ils ont pris leurs pieds" et les premières images me sont revenus, cette brune... Ce sang... Ton cri. Et... et ... elle ne s'arrêtait plus. ❞ Rose déposait ses mains sur sa tête, incapable de contenir tous ce qu'elle ressentait. Ce qu'elle lui avait dit, ce qu'elle avait fait, ce qu'il s'était passé. Elle tremblait, elle tremblait tellement. Tout en débitant son récit, elle revivait la scène, elle revoyait chaque instant de cette dispute, de cette discussion houleuse. Ce sourire sadique... Ces yeux confiants. Cet air victorieux. ❝ Je voulais juste qu'elle la ferme, qu'elle se taise alors je l'ai menacé, mais elle a continué en débitant qu'elle n'avait plus peur de moi, que mes ordres, je pouvais me les mettre au cul. Et ces insultes... ❞Salope, salope... Vas y fais moi taire... Je n'ai pas peur... Qu'est ce tu vas faire? Me tuer ? Tu n'as pas assez de courage pour Tais toi, fermes la, juste laisses moi tranquille, pensa t-elle alors qu'elle avait l'impression de revivre ce souvenir. ❝ Puis je... je... avec le flash back, j'ai perdu pied et j'ai... je lui donné un coup dans le ventre sans m'en rendre compte, c'est à la vision du sang, que j'ai repris conscience de ce que j'avais fait. Et elle criait, son regard confiant avait disparu et il n'y avait plus que de la peur dans ces prunelles . Elle s'est mise à hurler une fois de plus alors que j'avais lâché le scalpel et elle a détalé et elle... ❞Elle est morte ... Rose se recroquevillait sur elle même, la folie, la culpabilité l'assiégeant une fois de plus et elle lâchait dans un murmure, se balançant en arrière. ❝ Je ne peux pas vivre avec ça sur la conscience. ❞ Elle ne cherchait plus Jeremiah du regard, elle avait peur de sa réaction car il était le seul à l'importer réellement. Puis la pensée du scalpel lui revenait en mémoire et si elle repartait en arrière et si elle stoppait tout. Non elle ne pouvait pas. Elle ne pouvait pas , bordel. Toujours cette lâcheté. La rousse se tournait vers le brun, son regard fragilisé, les traits tirés, incapable de comprendre. ❝ Pourquoi tu es encore là? Pourquoi tu ne détales pas? Je l'ai tué, Jeremiah. Elle est morte. Et tout est de ma faute. Tout est toujours de ma faute. ❞ Certains souvenirs l'obligeaient à dire de telle sottise, ces derniers arrivant en masse à la seconde. Et le mal que cela lui infligeait était variant. Elle ne contrôlait rien , tout implosait dans son crâne, l'acclimatant à cette dépressurisation. Les larmes inondaient ses yeux émeraudes, les émotions la submergeant, elle s'effondrait, elle chutait de cette falaise auquel elle gardait un équilibre fragile depuis des années. Et son corps implosait contre les rochers, son sang se répercutant sur l'ambre blafarde. Tout n'était qu'une question de fin, tout n'était que question d'avenir et ici ils n'en avaient aucun.
× Ma Célébrité : Dylan O'Brien × Nombre de messages : 2394 × Age du perso : vingt-et-un × Job : bonne question ! × Côté love : nada, que dalle, le vide. (sauf peut-être une petite lueur, parfois)
(#) Sujet: Re: I've turned into a monster ( Jeremiah) Sam 31 Jan - 21:22
i'VE TURNED INTO A MONSTER
ROSE&JEREMIAH
I’m always soft for you, that’s the problem. You could come knocking on my door five years from now and I would open my arms wider and say ‘come here, it’s been too long, it felt like home with you.’ ✻✻✻ Certains semblaient croire qu’un conte de fée était invraisemblable, car on y trouvait souvent des fées, de la magie, des sirènes et toute sorte d’animaux bavards. Jeremiah avait vu chaque film de Disney, même ceux jugé ‘pour les filles’, parce qu’il était fasciné par leurs histoires, par la facilité qu’avait les héros à s’en sortir, à trouver des alliés et à faire leur chemin. Il aimait autant les contes aux allures féériques que les Transformers, leurs histoires portant toujours cette trace d’un bonheur absolu. Aujourd’hui, même les animaux aux conseils avenants et les bonnes marraines prêtes à changer une citrouille en carrosse lui paraissaient plus réaliste que le bonheur que l’on trouvait à chaque fin, s’épanouissant dans un ciel étoilé couvert d’une filante éblouissante. Et ils vécurent heureux pour toujours. Quelle blague. Ils avaient été banals, ils y avaient même cru avant d’y croire, pourquoi? Pour la promesse d’un bonheur éternel qui n’existait pas, pour la luisante fin qui, justement, n’arrivait qu’à la fin, lorsque tout était terminé, mais jamais rien ne se terminait, jamais. Le bonheur n’avait plus de place dans sa vie, lui et sa lumière, il avait les mains pleines de malheur et de douleur et il n’arrivait même plus à tout tenir. Ils tombaient entre ses doigts tremblotants et il n’arrivait pas à apprendre comment tenir la douleur de l’univers entre ses mains trop pâles. Ils n’auraient jamais leur vie heureuse, leur ils vécurent heureux. La vie n’était pas une partie de plaisir, ses obstacles étaient placés à des endroits stratégiques, prêts à te rappeler que rien n’allait jamais. Tout était une parenthèse dorée dans un infini trop noir. Ils étaient prêts à briller, mais un mur se forgeait entre eux, un énième mur. À quand pouvait-on se fatiguer de toujours les détruire pour les voir se reconstruire? Il l’était, fatigué. Pas de cette fatigue toute simple, celle qui disparait après une nuit de sommeil. C’était une fatigue féroce, qui drainait chaque minuscule pièce d’énergie, de joie et de logique dans sa vie. Il ne perdait plus pied comme il l’avait fait avant, hanté par des monstres qui se cachaient derrière les portes, dans les ombres noircies de ses pensées. Non, les monstres étaient à découverts, ils s’amusaient et ils s’installaient pour de bon. Peu importe où il regardait, ils étaient là, l’attendant patiemment. Il n’était plus vraiment surpris par la peur, elle était une constante, toujours là, courant dans ses veines palpitantes. Ces derniers mois, il s’était jeté dans la gu*ule du loup et il n’en ressortirait probablement jamais. Les fins heureuses, ce ne serait pas pour lui, le grand méchant loup l’avait bouffé. Ses pieds étaient bien plantés, ses épaules droites, la raideur de l’ankylosant engourdissement s’installant dans ses muscles. Pour survivre sur cette île, il fallait apprendre à ne plus ressentir.
La facilité de l’innocence lui manquait horriblement. Ils étaient tous coupables. Coupable d’avoir survécu, coupable d’avoir fait ce qu’il fallait, coupable d’avoir appris à survivre. Tout doucement, Jeremiah apprenait sa leçon : il ne resterait pas vivant s’il ne faisait pas ce qu’il fallait pour. Peut-être était-ce la raison qui le laissait la tête froide face à un cadavre, face à des évidences tragiques, mais irréfutables. Elle l’avait tuée. Et puis? Combien de gens étaient morts sur cette île, en ces deux si courtes années? Trop, un nombre incalculable, des tombes et des tombes s’étendaient là où même l’air semblait plus pesant, où les arbres s’épanouissaient d’une paix paisible et les âmes vivantes ne s’en approchaient que dans les plus grandes douleurs. C’était difficile d’oublier, surtout pour lui, lui qui s’était accroché avec une force violente sur son passé, sur ses souvenirs, sur des fantômes. Mais il avait appris, il avait compris que les fantômes n’étaient plus là pour vous rattraper lorsque vous tombiez et que les souvenirs n’étaient que des films qu’on ne pouvait plus toucher. Ils étaient là, mais pas vraiment, des ombres, des hologrammes. Il ne pouvait plus s’accrocher à eux, mais le contraire n’avait jamais été naturel, sa réalité. Leurs ennemis avaient toujours eu un avantage indéniable sur eux : ils ne se noyaient pas eux-mêmes dans leurs propres démons, leurs culpabilités, leurs souvenirs, leurs regrets. Il était temps qu’il s’en inspire lui-même. Rose se noyait aussi, elle était perdue, plus perdue qu’il ne l’avait jamais été. Enfouie dans un labyrinthe dont il était possible qu’elle ne retrouve jamais la sortie et il était condamné à l’attendre, à lui lancer des signaux, à espérer. On n’ose plus espérer lorsqu’on a tout perdu. Elle reculait, évanouit derrière les yeux vitreux d’un corps sans vie, d’un geste qui ne pouvait qu’être involontaire. Elle perdait le contrôle plus que jamais, n’était plus qu’une fleur fanée. Le mur s’agrandissait, il la perdait une énième fois, une pesante impression dans son abdomen. Il ne savait pas quoi faire. Tout près d’elle, essayant d’être une ancre, mais jamais aussi peu ancrée dans la réalité qu’à cet instant. Il jouait à garder son contrôle, en sachant pertinemment qu’il ne serait jamais la bonne personne pour elle, qu’il ne pourrait jamais l’aider vraiment. Il n’était pas le bon, mais il ne pouvait pas se forcer à le lui avouer. Ça ne pouvait pas bien se terminer. Ils ne pouvaient pas avoir une fin heureuse, parce qu’ils avaient été condamnés dès le départ. Ils n’avaient jamais été le prince et la princesse, ils avaient été les deux antagonistes, ceux qui ne peuvent au final que se détruire à force de se toucher. Jeremiah ne savait plus, ne savait plus s’il faisait la bonne chose en restant près d’elle. Ne faisait-il pas que la faire souffrir? Il la regardait, tandis qu’elle reprenait doucement un rythme moins irrégulier, qu’elle laissait la panique s’acclimater à elle, son aigreur qui ne disparaitrait jamais. N’était-elle pas comme ça par sa faute?
Mais il était trop tard pour qu’il soit celui qui parte. Il ne pouvait pas, malgré la pesante douleur qui logeait entre ses organes, son cœur qui semblait manquer d’espace dans sa cavité, se débattant férocement contre sa cage thoracique. L’image du corps mort, l’odeur aussi, se rappelant à lui. La mort était partout autour d’eux depuis si longtemps. Ce n’était pas le premier mort qu’il avait vu et ce ne serait pas le dernier. Mais chacun d’eux laissait son empreinte, sa trace, derrière eux. Probablement qu’une fois Rose absente, partie, que la solitude reviendrait à nouveau, probablement qu’il se forcerait à effacer l’image trop pâle d’un corps qu’aucun être humain n’était venu rendre beau. Les morts, sur le continent, n’avaient pas la même allure que la franchise de ceux qu’ils trouvaient, la dure réalité d’un corps qui s’effaçait, prêt à s’évanouir dans la nature. Ils n’étaient pas beaux, pas romantiques, pas enviables. Ils n’avaient jamais l’air en paix. Ils étaient morts, vides, terminés, il n’y avait plus de place pour eux ici. Mais, voilà, Rose était tout près, elle brûlait de culpabilité, la flamme se disputant avec les courants d’airs pour rester allumer. Elle s’appuyait sur lui, le laissant avec un terrible serrement, avec une culpabilité plus grande encore, mais la culpabilité était autant dévorante que discrète, elle pouvait se ranger dans un compartiment, s’oublier pendant un instant. L’instant ne dura pas assez longtemps avant qu’il ne pose la question qui lui brûlait les lèvres depuis que son regard avait croisé des yeux immobiles.
« Je ne voulais pas. » bégaya-t-elle. Elle retenait des larmes, la vague de regret l’assenant presque avec elle. La rousse était perdue dans ses souvenirs, perdue dans un monde dont il ne savait même pas où trouver la porte. Elle était hors d’accès. Il la regardait, la cherchant des yeux, essayant de lui signifier qu’il était là, qu’il ne partirait pas, peu importe ce qu’ils avaient faits. Ils ne pouvaient pas être pires que les Originaires, de toute façon. Son souffle était fragile, tremblant, tandis qu’elle continuait son récit. « Elle a commencé à me poser des questions, puis elle s'est vite rendue compte que... je n'étais pas moi même, alors elle a commencé à m'insulter, à me traiter de " salope " . » Le regard ambre s’agrandit pendant l’espace d’une seconde, avant qu’il ne détourne les yeux. Pouvait-ce être…? Il entendit les larmes couler sur ses joues, elle se perdait à nouveau, il se mordait les lèvres, la laissant continuer son récit, parce qu’elle semblait vouloir continuer à parler malgré tout. Une main dans ses cheveux, une grande inspiration. « Je ne comprenais pas, je cherchais à comprendre, puis elle a parlé d'eux. Les Originaires. Et tous paraissait si flou, elle a continué de débiter ces horreurs en me disant " j'espère qu'ils t'ont pas loupé même qu'ils ont pris leurs pieds" et les premières images me sont revenus, cette brune... Ce sang... Ton cri. Et... et ... elle ne s'arrêtait plus. » Il ferma les yeux, son poing se serrait. Non. Ses images, il les avait revues si souvent, il les connaissait par cœur. Chaque seconde, chaque instant, chaque geste qu’il aurait pu faire, chaque mouvement qu’il n’avait pas fait. Il les avait rejoués si souvent qu’il les connaissait par cœur, pourtant ils faisaient toujours aussi mal, la blessure était trop récente, elle saignait encore. Rose replongeait, sa tête entre ses mains tremblantes, perdues dans tous ses souvenirs horribles qu’elle ne pourrait qu’apprendre à vivre avec. Il ne pouvait pas l’aider, réalisa-t-il. « Je voulais juste qu'elle la ferme, qu'elle se taise alors je l'ai menacé, mais elle a continué en débitant qu'elle n'avait plus peur de moi, que mes ordres, je pouvais me les mettre au cul. Et ces insultes... » Des insultes, toujours des insultes. Pourquoi l’être humain devait-il être aussi cruel? Tout ça, tout était de sa faute. Le sang aurait tout aussi bien pu être sur ses mains. Rose continuait son récit, mais il s’y était perdu aussi. Il la sentait, elle n’était plus perdue, elle tombait, dans la folie, dans la culpabilité, les féroces regrets. « Je ne veux pas vivre avec ça sur la conscience. » Il pouvait la comprendre, elle n’avait pas à vivre avec ça. Le récit l'avait laissé chamboulé. Rien de tout ça n’était de sa faute, il crevait d’envie de le lui dire.
Mais les mots ne sortaient pas. Comment était-il censé le lui dire sans la faire fuir à nouveau ? Comment était-il censé lui annoncer que si cette connasse était venue l’insulter, c’était à cause d’une énième connerie qu’il avait fait il y a de ça ce qui lui semblait une éternité. Pourquoi ses erreurs revenaient-elles tout le temps le frapper au visage? Elle l’avait tuée, oui, et ce serait de sa faute si elle avait à vivre avec un tel poids pour le restant de ses jours. Il ne pouvait pas le lui prendre, même s’il le voulait tellement. Il ne pouvait pas non plus se trouver la force de le lui dire, de lui avouer que rien n’était de sa faute à elle. Elle brisa elle-même le silence. « Pourquoi tu es encore là? Pourquoi tu ne détales pas? Je l'ai tué, Jeremiah. Elle est morte. Et tout est de ma faute. Tout est toujours de ma faute. » Il la regarda, surpris. Une vague de fatigue, cette fatigue qui s’entourait autour d’un trop grand désespoir, le frappait, tandis qu’il voyait toute la douleur sur son visage, sur chacun de ses membres, qui s’étendait sur sa peau comme une plaie. Elle avait les yeux qui saignaient d’une culpabilité effroyable et les solutions lui semblaient se perdre dans un brouillard inaccessible. Il ne savait plus, mais il ne le montrait pas. Il internalisait, il gardait ses émotions au fond de lui, aussi difficile cela lui semblait, aussi douloureux sa respiration était contre son abdomen serré. Il baissait les yeux, parce que la vision de la rousse lui suffisait pour lui faire perdre la tête, suffirait sans aucun doute pour lui faire dire exactement ce qu’il ne fallait pas. Mais qu’était-il censé dire? La vérité? Comment il avait été un vrai con, que tout ce qui lui était arrivé jusqu’à présent était de sa faute, que ce soit l’idiote qui était venue l’insulter au pire moment ou l’amnésie? Qu’il aurait dû faire tellement de choses différemment, mais que le passé ne changeait jamais? Qu’elle devrait se tenir le plus loin de lui possible, parce qu’il ne semblait lui amener que du malheur? Il ne pouvait pas, comment était-il censé accepter de se priver de la seule personne qui semblait être capable de le ramener sur Terre une fois de temps en temps? Mais pouvait-il vraiment lui mentir à nouveau? Alors que son corps en entier tremblaient, se bouleversaient, qu’elle n’avait plus rien pour s’accrocher, qu’elle ne savait plus même qui elle était? Que pouvait-il faire? « Rien n’est de ta faute. » Les mots, ils brûlaient, l’écrasaient, ils le piétinaient et le laissaient à terre. Il regarda la rousse, s’empêchant de la toucher à nouveau, sachant que ce n’était pas la bonne chose à faire. « Tu ne pouvais pas… Tu étais confuse, rien n’est de ta faute, d’accord? » Il passa à nouveau une main dans ses cheveux, cherchant désespérément la bonne chose à dire. « Elle t’insultait, elle n’avait pas à faire ça, elle savait forcément dans quel état tu étais. » Il regardait ses mains avec une concentration exemplaire, se perdant dans le chemin des veines bleutées qui ressortaient, ignorant le regard de la rousse à côté de lui. Son cœur, sa raison, tout lui criait de ne pas le dire, alors pourquoi le faisait-il? Mais il réalisait qu’il ne pouvait pas la ramener au camp sans l’avertir, sans la prévenir. Il ne pouvait plus mentir. « Les rescapés… Il y a eu des rumeurs sur toi, mais c’est faux. Rien de tout ça n’est vrai, je pensais qu’il te laisserait tranquille maintenant. » Maintenant qu’elle avait passé à travers toutes ses horreurs, maintenant qu’elle avait été inconsciente pendant tant de temps. Ses épaules se raidirent, tandis que les mots semblaient se bloquer dans sa gorge, ne voulait pas être prononcé. Il se leva de là où il était assis, ses jambes lui semblant faibles, sans énergie. Il s’approcha du corps, la regarda avec dégoût. Elle ne méritait sérieusement pas d’être ramenée au camp, il soupira avant de se retourner vers Rose. « Visiblement, ce n’est pas le cas. Mais il y a des gens qui t’aimes bien aussi, t’inquiètes. – il fit un signe de la main en général vers ce qui les entourait, avant de continuer – Tout ça, c’est de ma faute. Ces rumeurs? Ma faute. Ces idiots qui semblent se sentir obligés de faire de ta vie un enfer? Ma faute. Je me suis juré que je te mentirais plus, alors, voilà. J’ai… J’aurais aussi bien pu planter le scalpel dans son estomac. » Il pouvait sentir chaque syllabe lui déchirer l’intérieur, mais il ne le montra pas. Son regard était étonnamment stable, sa respiration régulière, son cœur battait si fort qu’il pensait qu’elle pourrait peut-être l’entendre, mais rien d’autre ne le trahissait. Pour l’une des rares fois, ses mains ne tremblaient pas. Mais il ne pouvait pas se forcer à lui dire ce qu'il voulait vraiment. Tu devrais te tenir loin de moi, je ne t'apporte que du malheur. Et pourtant, c'était probablement la chose la plus vraie qu'il aurait pu lui dire à cet instant. Rien ne bougeait plus, son monde s’était déjà écroulé depuis longtemps de toute façon.
× Ma Célébrité : Holland HOT Roden × Nombre de messages : 559 × Age du perso : 21 printemps d'un désert oppressant × Job : Déchet au milieu de la société, vendeuse éparpillée × Côté love : Torpillé, abusé, emprisonné d'une évidence qui s'est échappée...
(#) Sujet: Re: I've turned into a monster ( Jeremiah) Mer 18 Fév - 22:43
I rush to the start Running in circles, chasing our tails Coming back as we are × ft. Jeremiah & Rose
Survivre n'était plus une priorité mais une fatalité. Une fatalité pour tous ces hommes qui avaient chutés, plongeant dans une folie impure, une fatalité pour ces espoirs échaudés par les larmes asséchées. La vie s'étiolait dans cette transparence de faux semblants, dans cette banalité que les rescapés entretenaient, se persuadant d'une amélioration alors que tout empirait. Tout ne cessait de s'effondrer inlassablement, brisant, cassant, ouvrant des plaies à peine renfermées. Se mentir n'était plus possible tandis que les cauchemars se prolongeaient bien après le réveil. Ca, cette vie... Ce n'en était pas une. Ce n'était plus ces éclats de rire du passé, plus cette joie contagieuse qui ravageait des visages ternes par l'anxiété. Ce n'était plus cette incompréhension face à l'échec, plus cette peur de s'attacher... Tous ce qui était si important ne l'était plus à présent. Ce confort, cette nécessité, ils avaient disparus. La notion de famille se voilait de perte, de solitude, de désespoir, de détresse. Une détresse sourde et muette qui laissait les esprits s'ankylosaient de la souffrance opaque. Une douleur vive qui s'inscrivait dans les pores de cette peau suante de doutes, d'incertitudes. Rose n'était pas dupe, ce mal ,qui la rongeait, jamais il ne la lâcherait. Cette culpabilité la hanterait jusqu'à son dernier souffle, lui remémorant ce sang indélébile sur ses frêles doigts. Rien n'y personne n'y pourrait y remédier, pas même Jeremiah, pas même tous ce qui la retenait à ce monde si hasardeux. Car elle était la seule responsable, la seule à avoir épuiser la vie d'un geste incertain. Elle avait commis l'irréparable et aucun mots ne pourraient réparer cette cassure au fond d'elle. La mort n'était plus une phobie, elle l'avait affronté tant de fois, bien que ses souvenirs la narguaient constamment... Elle n'avait plus peur de mourir, seulement de ne pas assez vivre. Mais ici elle ne pouvait exaucer ce souhait. Ici n'apportait que malheur et désespoir. Cette île n'était pas un paradis mais un enfer. Un enfer qui la dévorait vivante. Un enfer qui la mutait en une personne étrangère, en une inconnue misérable d'une démence candide. Et ses larmes sur ses joues de porcelaine ne cesseraient de couler. Le deuil ne se ferait jamais. Son coeur ne se consoliderait plus car elle l’avait perdu, perdu cette intacte innocence qui l’avait laissé tant de fois haletante. On l’avait corrompu, on l’avait brisé pour la laisser au creux de cette falaise sans but fixe. Il aurait dû la laisser, il aurait du… Accommoder ses fautes pour mieux se repentir était d’une aisance déconcertante, mais en cet instant, elle aurait préféré que tous se stoppe. Les réminiscences, les doutes, les regrets, le visage peinée de cette fille apeurée… La rousse logeait son regard vitreux sur son poignet ensanglanté, fixant cette légère entaille qui marquait la lâcheté d’un acte prématuré. Si seulement elle aurait pu terminer son geste. Si seulement la lame aurait pu s'incruster dans sa peau, si seulement elle aurait pu abandonner...
La jeune femme ne tentait même plus de se soulever, de chercher une quelconque raison de se battre car aucune ne semblait la retenir. Sauf peut être lui... Mais à chaque fois qu'elle relevait son regard émeraude dans l'ambre des siennes, elle ne voyait que ces étincelles qui s'étiolaient, que ce regard accusateur. Que ce non inaudible qui aurait du sortir de ces lèvres. Seul le silence avait accueilli cette confession, pas même la fuite, pas même la peur. Juste le vide... Le fil se cassant en un instant et la souffrance inouïe qui s'incrustait dans ses traits apeurés. La réalisation n'était pas le plus difficile, mais la culpabilité, elle, ne laissait aucun répit. Et devoir revivre l'instant précis qui avait ouvert cette plaie n'était que pure acharnement. Cependant les mots découlaient, l'ancre du sang s'imprégnant de paroles humides. La colère étant intacte contrairement à cette conscience déraisonné. Ses mains cherchant un moyen de stopper la folie de ses pensées.
Rose traversait le présent les yeux bandés… Le souffle cajolé, et le coeur défait. Ses pas hasardeux ne cherchant plus des réponses mais bien des faits. Une sentence, une libération, un dernier choix. Elle qui avait longtemps papillonné se persuadant que quand on vit aux cotés des gens on ne se rend pas vraiment compte qu’ils changent, et c’est comme cela qu’on finit par les perdre. Et ainsi découlait cette liquéfaction d'affection, plus de douleur, plus de mal froissant. Pourtant la réalité, bien plus cruelle, était tout autre. Si on perdait ces personnes là, on finissait par se perdre également. Et la descente était des plus difficiles. La solitude n'aidant pas à la réadaptation. Si seulement, elle aurait pu se rappeler de ce passé entreprenant, si seulement elle avait eu toutes les données valables pour garder un semblant de calme. La rousse n'était pas violente de nature, elle avait tout fait pour éviter le combat, luttant déjà contre ses propres démons. Se logeant dans une bulle de sérénité ou derrière un regard confiant qui ne laissait que transparaitre une cassure de l'âme. Son reflet n'étant que l'image superficielle, qu'elle avait toujours voulu donner. Ses priorités se variant face aux contrastes de ses actions. Malheureusement, nous ne sommes jugés que d'après nos actes. Sa lâcheté, son égoïsme, sa protection malmenée... Elle avait perdu pied. Et rien ne serait pareil. Les éveils ne rappelant que la notion éphémère d'une condition inachevée. Ils étaient piégés, bafoués par cette drogue que le temps méprisait. Cet espoir qui semblait s'agiter aux fonds des pots cassés. Et les couchers ne seraient qu'une ouverture aux souvenirs tangents. Rose en débitant ce qu'il s'était passé, ne cessait de ressasser le cauchemar qui allait se rejouer chaque nuit. Les cris, les hurlements, la sueur collante et le vent s'agitant sur les plis de cette tente fragile... Elle les avait vécu tant de fois. La ritournelle se replaçait au stade initial, le commencement ne reflétant plus que cette fin. Et seule la colère résultait de ce récit douloureux. Une haine dirigeait contre elle mais également contre lui. Une incompréhension hostile saccageant le silence pesant. Les mots acides se frayant timidement une place dans le froid de cette journée inconsolable. La jeune femme se retournait fiévreusement vers lui, les yeux embués de ce venin qui brûlait ses veines et torpillé ce coeur désanimé. Ce même mot cherchant à délivrer une réponse facile, une issue aisée. Pourtant, ce débat de sourd ne renaitrait jamais sur les bases qu'elle voulait. Elle, qui voulait entendre son accusation, son jugement, ne se doutait un seul instant que c'était le contraire qui allait se produire. Jeremiah, surpris, resta là un bon moment, sourd, muet à cet appel au secours, incapable, incompétent à cause de ces sentiments amers. Puis il s'échappait, baissant les yeux, la laissant seule ravagée par un séisme intérieur fait de douleur et de culpabilité. Et le rousse rechutait .Pourquoi tout semblait si compliqué en sa présence, pourquoi lui fallait-il du temps pour répondre à cette frêle interrogation? Alors que les réponses étaient lisibles, bien que nuisibles.
Pendant de longues secondes, rien ne flairait entre eux, juste cet égarement tacite qui les laissaient insuffisants dans cette situation. Tous deux perdus par les conséquences de leurs actes, tous deux s'accusant de leurs propres actes dans le silence accablant. Puis enfin, la voix incertaine du jeune homme glissait telle une libération. « Rien n’est de ta faute. » Les tremblements ne s'étaient pas stoppés, mais la souffrance prenait un peu de répit, pendant une seconde, le temps que son esprit désemparé réalise que rien n'était terminé. Avec que l'incompréhension revienne se lire sur ses traits tirés. Jeremiah ne lui laissait pas le temps de penser, reprenant. « Tu ne pouvais pas… Tu étais confuse, rien n’est de ta faute, d’accord? » Oh c'était tellement facile de se persuader de cet argument faussé. Se dire que rien n'était de sa faute, car elle avait cherché, diminuant à travers ces mots la capacité d'une fille déstabilisée. Rose ne pouvait se retenir de lâcher un sourire forcé, se renfonçant dans ses mains ensanglantées. « Elle t’insultait, elle n’avait pas à faire ça, elle savait forcément dans quel état tu étais. » Jeremiah tentait de la sortir de cette chute en enfer mais en réalité, ces mots bien longuement choisis, ne faisait que l'enfoncer un peu plus dans cette douleur impénétrable. Ses poings se crispant, son souffle se bloquant. Avait-t-il la moindre idée du mal qu'elle lui avait causé, de la solitude dans laquelle elle l'avait plongée, pendant combien de temps le martyr avait du s'écouler? Se rendait-il simplement compte que cette idiote avait le cœur si abîmée que ces mots avaient dépassé sa pensée? Personne ne mérite tel châtiment pour une raison si peu valable. Tuer était un choix qu'elle avait entrepris et à présent c'était un choix qui avait des conséquences qu'elle devait payer. « Les rescapés… Il y a eu des rumeurs sur toi, mais c’est faux. Rien de tout ça n’est vrai, je pensais qu’il te laisserait tranquille maintenant. » Rose arquait un sourcil, curieuse soudainement, relevant son regard vers lui. De quoi parlait-il? Le brun semblait diminué par cet aveu, ces paroles lui coûtant mais surtout lui demandant un effort difficile. Il se relevait, incapable de rester à sa place, se rapprochant du corps sans vie qui les narguait d'une dure vérité. Avant d'affronter le regard démonté de la jeune femme. «Visiblement, ce n’est pas le cas. Mais il y a des gens qui t’aimes bien aussi, t’inquiètes. Tout ça, c’est de ma faute. Ces rumeurs? Ma faute. Ces idiots qui semblent se sentir obligés de faire de ta vie un enfer? Ma faute. Je me suis juré que je te mentirais plus, alors, voilà. J’ai… J’aurais aussi bien pu planter le scalpel dans son estomac. » Rose manquait d'air alors qu'il osait lui offrir un tel discours. S'accuser d'un tel acte pour la faire se sentir mieux n'était définitivement pas une bonne idée, tout comme le fait de prêcher ces fautes. Il semblait avoir fait de nombreuses erreurs, concernant celle ci , pourtant l'erreur était humaine et elle n'arrivait pas à lui en tenir rigueur. Cependant, la colère qui s'était tapie face à la curiosité revenait en force. Bien plus violente que la première fois. Il n'avait pas commis cet acte, certes il aurait pu le faire mais malheureusement ce n'était pas lui qui avait planté cette lame dans le ventre de cette femme. Il n'était pas celui qui avait les doigts tachetés de ce liquide visqueux, non il n'était qu'un éternel maladroit qui avait fraudé dans le passé à cause de paroles irréfléchies. Il était quelqu'un de bien, malgré la culpabilité qu'il semblait s'infliger. Il lui avait déjà prouvé en se roulant sur elle pour la désarmer. Qu'importe le nombre de choses qui s'était déroulé quelques mois auparavant, le passé était bien passé. Par contre le présent lui s'étendait. Et Rose n'était définitivement la bonne fille pour lui, il méritait amplement mieux qu'une amnésique tarée. Sans réflexions, la jeune femme se soulageait d'un poids effroyable, brisant le silence une fois de plus ,se levant difficilement.
❝ Jeremiah… J’ai tout perdu et la seule chose qui me reste c’est cette culpabilité. Mais ça tu ne peux pas la prendre parce que c’est pas toi qui a commis ça. Parce que la seule mémoire qui me reste de ma propre identité c’est cet acte. Les mots ne poussent pas les gens à agir de la sorte! Les mots ne sont pas des gestes! Tu aurais du me laisser … Tu aurais du mais tu m’as pris la seule liberté que j’avais! Tu m’as interdit de mourir, mais cette vie là je n’en veux pas. Je l’ai tué bordel de m*rde! Elle est morte p*tain! Et je dois vivre avec ça! Avec le seul souvenir qu’il me reste. ❞ Elle haletait, elle hoquetait, n’arrivant plus à arriver à son prétendu cheminement. Tous s’emmêlait sans vraiment qu’il y ait un sens logique. Au fond, la conclusion était bien construite, elle n’était plus cette personne que les gens appréciaient ou haïssaient. Elle avait dépassé les limites et pour en payer le prix, elle devait instaurer d’autres limites. Sa main se hissait à hauteur du corps sans vie, pointant la dure vérité. ❝ Ca! Quoi qu’il se soit passé entre nous avant, je ne suis plus cette fille là, je ne suis plus … ❞ Rose... Son prénom restait coincé dans sa trachée. Tout comme son souffle défait. Ses mots la brûlaient d’une agonie véhémente, sa gorge la serrait difficilement et le résultat était navrant d’un désespoir défait. Je ne peux pas, je ne peux plus… ❝ Ca fait tellement mal sans même que je comprenne pourquoi. J’ai mal, Jeremiah. Et je veux juste que ça se stoppe… ❞ Son corps devenait plus lourde à chaque démarche qu'elle entreprenait, elle s'était levée pourtant la pression sur ses épaules, le poids qui la tendait essayait de l'obliger. Mais ses jambes restaient ancrés dans le sol bien que flageolantes.
❝ Et ça ce n’est pas de ta faute, alors je refuse de… ❞ Non, pouvait-elle vraiment lui dire que tout ça ne serait plus qu'un... Pouvait-elle vraiment arriver à son but premier? Sa voix se brisait alors que l'aveu lui brûlait le peu de sérénité qui s'étiolait entre ses traits. ❝ T’embarquer avec moi. ❞ Ces dernier mots étaient un tel déchirement que Rose plantait ses ongles dans sa peau indélicate, se mordant l’intérieur de la joue. Elle le connaissait à peine, mais ce discours aux airs d’adieu la malmenait amèrement. Cet étranger méritait amplement mieux qu’une poupée cassée, qu’un dommage collatéral du passé. Qu’un monstre qui avait fait coulé un sang autre que le sien. Et cette rancune tacite qu’elle éprouvait à son égard n’était pur qu’injustice. Pourtant elle se mélangeait à une affection étrange qui ne faisait que rendre les choses plus difficiles. Qui rendait les choses bien plus réel. Pourtant, il ne restait plus que cette simple conclusion. Plus que ce simple au revoir. Un déchirement d’une vérité trop longtemps refoulée. Si un jour ils avaient pu être heureux, ce jour là semblait bien s’être éteint. Tout comme la lumière qui les avaient laissé dépendant l’un de l’autre. Inconsciemment, ses pas la ramenèrent près de lui, rétablissant une proximité lointaine. Son coeur explosait dans sa poitrine, les larmes remontant à la surface alors qu'elle savait exactement ce qu'elle faisait mais qu'elle regrettait déjà son futur geste. Ses mains se glissaient sur le visage de Jeremiah tendrement. Elle contemplait une dernière fois la familiarité de ces rides et la fascination de son ambre humide avant de se hausser sur la pointe des pieds et de déposer un doux baiser sur la joue de ce dernier. Ses sanglots ne tenaient plus dans son regard et s'écoulaient déjà sur ses joues rougies. Puis dans un murmure, elle lâchait des mots qui l'achevaient. ❝ Je suis désolée. ❞ Elle restait là quelques secondes, appréciant ce dernier instant, la culpabilité toujours volubile. Puis elle se reculait, crispant ses lèvres avant de se détourner de lui, et de décamper. La tentation de se retourner était un supplice alors qu'elle avançait dans la mauvaise direction, sans but fixe, sans savoir où elle allait. Juste perdue sur des chemins de pierre, elle marchait nue et son cœur en enfer que de lui ne battra plus. Elle s'était perdue quand elle l'avait perdu .
× Ma Célébrité : Dylan O'Brien × Nombre de messages : 2394 × Age du perso : vingt-et-un × Job : bonne question ! × Côté love : nada, que dalle, le vide. (sauf peut-être une petite lueur, parfois)
(#) Sujet: Re: I've turned into a monster ( Jeremiah) Mar 24 Fév - 21:46
i'VE TURNED INTO A MONSTER
ROSE&JEREMIAH
I’m always soft for you, that’s the problem. You could come knocking on my door five years from now and I would open my arms wider and say ‘come here, it’s been too long, it felt like home with you.’ ✻✻✻ Le monde entier était en flamme. Un incendie ravageait les débris de son esprit, la fumée empourprant la pièce et la chaleur fondant chacune de ses idées. Jeremiah s’asphyxiait, ses poumons recouverts des cendres d’un passé brûlant. Il n’arrivait pas à parler, les mots s’étouffant à chaque fois sur sa langue de plomb. Pourtant, il aurait suffi qu’il le dise. Qu’il dise qu’il n’était pas un phœnix, qu’il ne renaîtrait jamais de ses cendres. On ne pouvait pas le laisser brûler, on ne pouvait pas… Était-ce ça, l’enfer? Un endroit dont on ne pouvait s’échapper, où on croyait goûter au bonheur que pendant un instant, avant qu’il ne nous échappe des mains pour une fois de trop. Il y avait une époque où il croyait n’avoir plus rien à perdre. Aujourd’hui, il se rendait compte que c’était tout le contraire. Il avait tout à perdre. Son monde était constamment sur le point de tomber devant lui, de s’écrouler et il le découvrait trop tard, il se rendait compte beaucoup trop tard qu’il ne pouvait plus rien y faire. Il avait cru vivre le pire. Son cœur s’était brisé si souvent qu’il n’était pas certain qu’il ait jamais guéri. Lorsqu’on tirait sur les ficelles d’une plaie encore saignante, la plaie ne faisait que s’agrandir. Il avait cru que le pire aurait pu être qu’elle ne l’aime pas en retour, qu’elle le déteste à nouveau. Ce n’était pas ça. C’était l’oubli. C’était de pouvoir tendre la main, de sentir sa peau tiède sous ses doigts rudes, voir la vie, mais pas l’esprit. Il aurait presque pu sourire face à cette ironie gigantesque, elle qui voulait tellement se rappeler de tout, alors que lui n’avait plus qu’envie d’oublier. Oublier qu’elle avait tout oublié. C’était tellement facile, plus naturel que n’importe quoi. Il lui suffisait de la regarder pendant un instant pour y voir celle qu’il avait l’impression de connaitre depuis toujours. Il reconnaissait chacun de ses traits, chacune de ses expressions, il pouvait presque lire ses pensées à travers ses yeux verts qu’il avait tellement voulu voir s’ouvrir à nouveau. Puis, la réalité se faisait un plaisir de revenir à lui, de rire en lui rappelant qu’elle n’était pas tout à fait elle-même, pas tout à fait, peut-être jamais. C’était presque comme avoir à faire face à un autre cadavre, seulement, celui-ci respirait encore. Il y avait encore cet espoir cruel qu’elle revienne.
Et rien n’allait. Elle ne revenait pas, elle s’éloignait plus encore, son regard se perdant dans ses contrées sombres et perturbées. Il parlait, essayant de dire ce qu’il avait tellement envie de dire, mais n’y arrivant pas, les mots se bloquant à un mur qui n’avait jamais existé auparavant et le laissant vide de tout. Jeremiah, il n’avait jamais rien eu de plus que des mots en trop et des pensées en vrac. C’était des paroles prononcées sans penser et des pensées jamais répétées. Il était perdu entre un cœur et une raison, une bouche et des pensées. À ce moment-là, tout ce qu’il disait était réfléchi, mais rien n’était le bon mot. Si souvent, il avait cru qu’il aurait sût quoi dire au bon instant. Ce n’était pas le cas, c’était tellement loin d’être le cas. « Tu aurais dû me laisser … Tu aurais dû mais tu m’as pris la seule liberté que j’avais! Tu m’as interdit de mourir, mais cette vie-là je n’en veux pas. Je l’ai tué bordel de m*rde! Elle est morte p*tain! Et je dois vivre avec ça! Avec le seul souvenir qu’il me reste. » Sa colère était comme un coup de poignard, chaque mot venant le faire tomber un peu plus bas dans le trou qu’était sa vie. Ses prunelles se baissèrent pendant un instant, elles qui s’affaissaient sous la culpabilité de tout, de tout ça, de la mort, de l’amnésie, de la colère. De ce poids énorme qui pesait sur chacune de ses épaules et qui ne tomberait probablement jamais. Il entrouvrit les lèvres pour parler, mais elle le coupait à nouveau, elle parlait encore, il tombait plus bas. « Ca! Quoi qu’il se soit passé entre nous avant, je ne suis plus cette fille là, je ne suis plus … » Il le savait. Son regard se relevait, ses épaules droites prenant le coup qu’elle lui donnait, un énième, un de plus ou de moins. Son cœur se serrait dans sa poitrine, parce qu’elle ne faisait que dire la vérité, tout ce qu’elle disait était vrai et rien qu’il ne pourrait dire n’y changerait quoi que ce soit. Elle n’était pas la bonne, le seul souvenir qui lui restait était une mort qu’elle avait affligé, la peur, la culpabilité. Il n’avait été que problème et ce n’était pas son désir de recoller des morceaux perdus qui viendraient aider leur situation. Jeremiah avait une terrible envie de soupirer, de dormir, de se réveiller un matin et de trouver Rose encore endormie, encore paisible, encore si loin de lui. « Je suis désolé… » Un murmure, des mots dits presque que pour lui-même, tandis que l’ambre de ses yeux ne voyaient plus que les ruines autour d’eux et l’incendie, qui ravageait tout ce qu’il restait, brûlant chacun de ses espoirs. Il était désolé. Désolé de tout, désolé d’avoir tout mal fait, tout le temps, désolé de n’avoir jamais pu dire à la bonne personne qu’il l’aimait et encore moins pu ramener le bonheur au bon endroit, désolé qu’elle ait dû se réveiller au mauvais endroit, désolé que tout ça ne soit pas qu’un cauchemar. Non, tout ça était bien réel, la douleur qui le perçait de part en part le lui rappelait à chaque regard. Ses excuses ne servaient plus à rien, et il le savait. À quoi bon s’excuser quand on ne pouvait plus rien y faire? « Ca fait tellement mal sans même que je comprenne pourquoi. J’ai mal, Jeremiah. Et je veux juste que ça se stoppe… » L’agonie saignait de chacune de ses syllabes, une souffrance qu’il ne pouvait qu’effleurer du doigt. Il aurait tellement aimé l’aider. Lui dire qu’il avait la solution à tout, lui promettre que tout irait mieux, que tout pouvait aller mieux. Mais il n’avait rien, ses mains étaient si vides qu’il devait les regarder pour s’assurer qu’elles étaient toujours là. C’était ce qu’il voulait, Jeremiah, que ça se stoppe, que ce vide immense qui l’emplissait s’estompe et qu’ils puissent fermer les yeux et ne plus revoir chacune de leurs erreurs. Le passé ne s’effaçait pas, il avait si souvent essayé. Il la regardait, il la voyait, chaque trait de son visage souffrant, le blanc de sa peau aussi pâle que les pages blanches de sa mémoire, la peur, d’elle-même, de lui, de ce qu’ils étaient et n’étaient pas. Les incompréhensions et la culpabilité qui la dévorait, la réalité qui la laissait à terre, tandis qu’elle se tenait debout devant lui avec tous ses membres tremblants. Elle était un animal effrayé, par la vie, par ses mains, par le passé effacé. Elle était une victime d’un acte que personne ne pourrait jamais expliquer et il n’était que le spectateur d’une chute fracassante. « Et ça ce n’est pas de ta faute, alors je refuse de… » Ses mots qui ne comprenaient rien ne le soulagèrent pas. Il avait sa part de responsabilité, s’il n’avait jamais été dans sa vie, s’ils étaient restés des étrangers, rien de tout ça aujourd’hui n’aurait eu lieu. Le suspens dans sa phrase était effrayant, parce que son esprit voyait les rouages du sien tourner et il ne lui en fallait pas plus pour savoir où tout ça allait. « T’embarquer avec moi. »
Un adieu. Ses iris se couvraient des siennes, la douceur de sa peau une délicate pause dans la déchéance de leurs vies, chaque cellule de son corps lui criait de parler, de dire quelque chose. « Je suis désolée. » Ses mots pleuraient entre les larmes qui coulaient sur ses joues rosies et Jeremiah sentait ses propres yeux le brûler. Il avait envie de prendre sa main et de la retenir. Mais elle partait, encore une fois, une énième fois.
Il comprenait, il pouvait comprendre, bien sûr qu’il comprenait. Elle ne se rappelait pas, elle ne savait pas, elle ne pouvait pas savoir. Elle n’était pas vraiment là, pas elle-même. Mais tout faisait mal, tandis que la trace de ses mains contre ses joues le brûlait et que la douceur de ses lèvres si près des siennes lui coupait le souffle. Sa gorge s’asséchait sous les mots qu’il retenait, sur les paroles qu’il avait envie de crier, de supplier. Ne part pas. C’était tout ce qu’il arrivait à penser, tout ce qui lui passait par la tête, pendant qu’il la voyait lui tourner le dos et que la pire des réalisations s’affligeait à lui : il la perdait encore une fois. Une douloureuse sensation l'empoignait, tandis qu'il devait se rappeler qu'il pouvait vivre seul. Il savait survivre sans elle, mais elle était l’antidote au poison qui coulait dans ses veines et le goût amer des peurs confinées l’envahissaient déjà, en même temps que la vision de son visage vivant qui s’éloignait de lui. Tu devrais te tenir loin de moi, je ne t'apporte que du malheur. C’était ce qu’il avait voulu, c’était ce qu’il avait vraiment cru, c'était même ce qu'il lui avait presque dit, mais chaque pensée qui tournait dans sa tête lui criait de la retenir, de l’empêcher d’être si loin de lui. Il avait été seul, si longtemps. Il n’était pas doué pour être seul et, à quelque part, il était bien conscient que c’était égoïste de la retenir, égoïste de lui demander de rester, alors que c’était effectivement ce qu’il faisait, la faire souffrir. Le problème, c'était ce terrible déchirement, cette horrible compréhension que si elle partait, c'était sans qu'il n'ait pu rien dire. Son souffle était péniblement court, une perte de contrôle, le peu de contrôle qu'il avait encore, le poussa à passer une main de moins en moins stable dans ses cheveux en bataille, le tissu autour d'elle se rappelant à lui. Il le regarda, pendant un instant, une preuve qu’elle avait vraiment été là, qu'elle s'était inquiété et, à quelque part, qu’elle n’était pas le monstre qu’elle disait être. Elle avait pleuré, par sa faute. Il avait essayé d’aider, mais il l’avait poussé plus loin encore. Elle ne méritait rien de tout ça. Mais qu’arriverait-il, s’il la laissait seule à cet instant? Elle voulait mourir, qu'elle lui avait dit. Une vague d'inquiétude beaucoup plus grande que lui l'engloutissait, le forçant à prendre les traces qu'elle avait laissé derrière elle, laissant derrière lui un cadavre qu'il ne regrettait pas. Elle n'était peut-être pas la Rose qu'il avait connue, mais elle était Rose quand même et il était temps qu'elle le comprenne. Il suivit la direction qu’il savait qu’elle avait prise. Les quelques minutes perdues à essayer de ne pas faire ce que tout lui criait de faire avait donné quelques mètres d’avance à la rousse, sa voix s’écorchait, tandis qu’il criait un « Attends! » qui l’atteindrait peut-être de peine et de misère. Mais il courrait vite, il avait toujours couru vite, ses jambes trop longues et son cœur trop plein un avantage sur bien d’autre. Il eut peur, peur de ne pas la retrouver, peur qu’il soit trop tard, peur qu’elle ait disparue, dans cette forêt, peur qu’il n’ait encore une fois pas agit assez rapidement. Et s'il ne la retrouvait plus jamais? Quelqu'un à quelque part devait l'avoir entendu, ou peut-être était-ce simplement qu'au fond, il aurait pu la retrouver n'importe où, mais il aperçut la couleur dorée de ses cheveux et sentit son corps en entier se soulager de la voir en vie, près de lui. À bout de souffle, les yeux encore humides, la peur et la solitude pleins les mains, le brun trouva la rousse, à travers les longs arbres, les feuilles effarouchées et la terre pleine de vie. Son regard vert était plein d’incompréhension, ses joues trempées et ses lèvres entrouvertes, mais il ne lui laissa pas le temps de parler plus encore. Le sang battait si vite dans ses veines et ses neurones allaient plus vite encore, mais il était fatigué d’essayer en vain de contrôler l’explosion d’émotions qui le frappait sans arrêt. « Tu disais que tu n'avais plus que des mauvais souvenirs depuis que tu t'es réveillée et... avant que tu partes, il fallait… il faut au moins qu’on essaie, juste une fois? » sa voix était étrangement suppliante, alors qu’il n’avait rien demandé justement. Leur histoire n’avait rien d’un conte de fée, elle était couverte de sang, d’horreur, de peur et de cœurs brisés. Elle était pleine de douleur, elle s’était forgée dans le feu d’un réconfort couvert d’une compréhension, d’un partage qui n’aurait jamais dû exister. Au fond, il savait qu'il n'avait aucune bonne raison de faire ce qu'il avait envie de faire, mais, malgré tout, il franchit l’espace ridicule qui les distançait et joignit doucement ses lèvres aux siennes. Et peut-être qu’elle ne se souviendrait de rien, peut-être qu’il ne ferait que l’effrayer encore plus, mais lui, lui se souvenait de tout, d’elle, de ses lèvres et de comment elles s’assemblaient si bien aux siennes. Ce contact, qui lui avait manqué pendant trop longtemps, venait réchauffer son cœur, repousser cette solitude bien ancrée. Ses mains s’étaient glissées sur ses bras, afin d'allonger cette sensation, de la sentir de tous ses doigts, cette chaleur qu'elle avait encore. Pendant un instant, juste un instant, il pouvait presque croire qu’il vivait à nouveau. Mais cette terrible impression à laquelle il s'était habitué, cette distance renaissait, tandis qu'il laissait ses lèvres s'éloigner des siennes après trop peu de temps et que l'ambre de ses yeux se perdait dans le vert des siens. Il se surprit à y chercher un soupçon de reconnaissance, la Rose qu'il connaissait, celle qu'il aimait... mais ils n'avaient jamais été un conte de fée.
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(#) Sujet: Re: I've turned into a monster ( Jeremiah) Dim 1 Mar - 1:24
I rush to the start Running in circles, chasing our tails Coming back as we are × ft. Jeremiah & Rose
Les conséquences de nos actions sont toujours si complexes, si diverses, que prévoir l'avenir est une entreprise bien difficile.... Les choix ne se référant plus à des solutions faciles, mais à des schémas dangereux aux multiples conclusions hasardeuses. Pourtant, lorsque l'on fraude, qu'on se trompe de chemin, qu'on foire un tout, le retour en arrière est parfois possible. Mais nous devons apprendre à vivre dans le présent. A trop regarder le passé, nous ressassons des remords et des regrets. A trop espérer du futur, nous nous berçons d'illusion. La seule vie qui vaille vraiment la peine est celle du moment présent. Et ce temps impitoyable ne vous laissera jamais assez de temps pour le vivre,vous ne savez jamais combien de jours, de mois, d'heures il vous reste au compteur. Car l'idée que l'on en a toujours assez est un mensonge voilé. La vie est pleine de surprise, de sacrifice, de larmes, de coeurs brisés. La vie est surprenante et égoïste, car le fil peut bien vite se couper, l'équilibre basculant. Rose n'en prenait conscience qu'à cet instant alors qu'elle sentait dans son coeur ce vide incompréhensible, cette entaille, un sentiment d'abandon, de rancune et de solitude. Pourtant, elle se refusait de retourner en arrière, elle refusait de ressasser des larmes acides. La cassure sur le visage de Jeremiah, alors que ses mots gerçaient de palpitants ensanglantés ,la broyait. Ses mots défilaient sans réflexion, suivant un instinct primitif, un besoin d'exprimer de réels sentiments, de cette impression d'accusation, de manque auquel elle ne pouvait remédier. L'ancienne Rose n'étant plus qu'un fantôme du passé. La dure réalité la rendait colérique, et incontrôlable, sa haine se partageant alors que la seule responsable n'était qu'elle seule. Il était simplement plus facile de blâmer quelqu'un d'autre. Tellement plus facile de chercher un autre responsable. Pourtant ces yeux vitreux qui la fixaient au creux de la lisière de cette dense verdure ne rappelait que sa culpabilité tremblante. Le seul bourreau, la seule accusée... La douleur la faisait souffrir mais ça ne la détruisait pas. Le problème, c'était cette solitude engendrée par la douleur. C'est elle qui la tuait à petit feu, qui la coupait des autres et du monde. et qui réveillait ce qu'il y avait de pire en elle. Et cette cassure torpillait le jeune homme, qui mourrait à chacune de ses reflexions, qui agonisait d'une anxiété qui n'était pas sienne. Ces lèvres s'entrouvrantes pour se renfermer presque immédiatement. Rose le blessait, le maltraitait de manière irrégulière, accablant d'un poids sa légère existence. Jeremiah n'était plus qu'un punching ball en cet instant, une manière pour Rose de se défouler et c'en étant désolant. Car la jeune femme n'éprouvait aucun remords à l'affronter, à lui cracher sereinement au visage alors que ses pensées se mélangeaient. Lui par contre ne savait plus quoi dire, quoi faire pour que son châtiment se finisse, pour qu'elle lui accorde sa pitié. « Je suis désolé... » Ce murmure creusait le vide dans le coeur de Rose, qui se stoppa enfin quelques secondes. Pourquoi faisait-elle ça? Pourquoi avait-elle ce besoin irrépréhensible de rabaisser ce dernier? Rose était une personne perfide, mesquine mais au fond sa colère l'emballait, la défleurissait, ne reflétant que cette partie atroce d'elle même. Un côté d'elle qui la poussait à dire des choses qu'elle ne voulait pas. Des paroles sans significations, des adieux sans de réels au revoir. La jeune femme se brisait malgré un visage éteint. Ses intentions confuses prenant une tournure déroutante... A quoi jouait-elle? Elle était perdue, égarée et tous ce qu'elle disait, contredisait ses réelles envies. Elle avait un besoin viscéral de connaître, de réacquérir des souvenirs et ce brun qui se tenait face à elle était la clé à tous ses problèmes. Mais elle le fuyait, elle s'échappait, par peur ? Par lâcheté ? Les réponses étaient ambiguës, pourtant la conclusion était la même. Un départ. ❝ Je suis désolée. ❞ Chaque syllabe lui brulait les lèvres, le venin s'écoulant sur les gerçures de celles ci. Tout comme cette proximité dangereuse. Une alchimie incompréhensible happait le souffle de la rousse, la laissant dans une agonie abyssale. Une chaleur irradiant dans ses muscles ankylosés, empoignés par une fatigue limpide. Ses doigts la picotant, irradiant sa nuque doucereusement. Rose ne comprenait plus, elle ne comprenait rien. Elle quittait son seul soutien, le seul qui étrangement avait toujours été présent pour elle malgré des disputes lassantes. Leur histoire était marquée par une compréhension muette et un bien être déconcertant. Il était la solution à ses peurs mais il était l'une de ses plus grandes.
Pourtant cette phobie de le perdre, de le voir se lasser de cette fille compliquée, semblait se vanner quelques minutes, alors qu'elle déguerpissait, que son coeur ensanglanté n'était plus qu'une plaie. Elle partait une fois de plus, elle le quittait sans but fixe, sans chemin prédestiné. Et à chacun de ses pas, elle s'interdisait de se retourner, de revoir ce visage suppliant. De regarder ces traits tirés qui n'était que sa propre faute. Elle avait vu dans ces yeux des larmes brillaient d'humidité et elle ne pourrait jamais se pardonner pour ça. Cette tristesse, cette mélancolie... Rose manqua de s'écrouler plusieurs fois au sol, son corps ne supportant plus ce poids effroyable sur ses épaules, ne supportant plus cette douleur intolérable. Elle n'avait jamais été aussi proche du vide. Dans sa tête, des images terrifiantes s'entrechoquaient. Le mal qu'elle s'infligeait n'étant plus supportable. Elle se voyait seule, prête à faire le grand saut sans personne pour la retenir, et ça ça l'effrayait plus que jamais. Car elle avait toujours pensé avoir cette bouée de sauvetage. Mais c'était qu'un p*tain de mensonge! Tous les gens qui se rapprochaient d'elle, elle les repoussait pour éviter de souffrir, pour ne plus s'attacher. Mais au fond, elle se faisait bien plus mal de cette façon. Se cloitrant, se renfermant, se meurtrissant. Non. Elle ne manquerait nulle part, elle ne laisserait pas de vide. Elle avait glissé hors du monde et il était resté plein. Il fallait croire qu'elle n'était pas indispensable . Cette pensée lui donna la nausée, et elle dut se stopper quelques secondes pour reprendre son souffle qui dérapait. Elle perdait le contrôle, elle perdait tout. Ses mains tremblaient férocement, ses yeux suintaient de sanglots incohérents. Ses doigts essayaient d'effacer ces marques humides sur ses joues mais ses tremblements l'en empêchaient. Incapable, pensa-t-elle. Sa faiblesse la dégoutait mais la rendait tellement humaine. Et toujours cette incompréhension... Cette vague incompréhensible de douleur aiguë. Elle avait l'impression d'avoir perdu une partie d'elle même lorsqu'elle l'avait abandonné derrière. Un manque s'installait en elle comme un parasite, pourtant elle ne savait rien de lui. Du moins c'est ce qu'elle croyait... Ses souvenirs restant bloqués au plus profond d'elle. Cette amnésie la rongeant, la froissant... Mais elle avançait encore, reprenant sa route. Il était tellement plus facile de se détruire à petit feu que d'avoir le courage de se remettre en cause, n'est-ce pas ? Et plus elle voulait l'oublier, plus elle y pensait. C'était incompréhensible, totalement illogique. Et plus elle avait mal. Elle mettait du temps à chercher la raison du pourquoi. Elle mettait du temps pour comprendre ce qui lui arrivait, et elle n'avait pas tout a fait encore vraiment bien compris, n'arrivant à expliquer le tréfonds de sa pensée. En réalité, elle avait la gorge nouée et la poitrine sur le point d'imploser à chaque fois que son cerveau pensait à lui. Ca faisait tellement de bien que ça finissait par faire tellement de mal. Elle était dans l'incapacité de se concentrer sur autre chose, obsédée par ce même point. Ce visage, ces yeux, ce tout... Rose glissait ses mains le long de sa tempe, un mal de crâne la ravageant. A trop réfléchir, à trop penser, elle se brusquait, se renfermant sur sa douleur ne faisant que l'accroitre. Pourtant ses pensées n'arrivaient plus à se détourner de Jeremiah, accentuant ce coeur émietté. Elle n'arrivait pas à respirer lorsqu'il n'était pas là, la panique la dévorait tant qu'elle ne sentait pas son regard ambrée sur son corps abîmé. Elle aimait cette façon qu'il avait de la fixer, avec parfois trop d'insistance, et pourtant... Et ça aucun souvenir n'avait besoin de lui rappeler. La jeune femme soupirait longuement. Qu'avait-elle fait?
Elle se stoppa au milieu de son chemin, complètement perdue et incapable de le retrouver, elle restait ainsi quelques minutes, empressée par ses pensées douloureuses. A un point où elle pensa halluciner lorsqu'elle crut entendre cette voix si familière. « Attends! » Pourtant à la place de continuer de marcher, elle prenait une plus grande pause, un léger espoir se créant, transpercé par cette peur véhémente. Qu'est ce tu fais? , se disait-elle à elle même pour se convaincre que c'était encore son esprit qui lui jouait des tours. Pourtant les bruissements de feuilles autour d'elle laissait prévoir le contraire. Ses yeux abusés de larmes se creusaient d'un doute instable alors qu'elle se retournait et elle le vit débouler face à elle, le souffle court. Jeremiah était tremblant, anxieux, son sprint accroissant ces doutes. Et Rose n'arrivait plus à comprendre, Rose ne suivait plus, sa bouche s'entrouvrait pour dire quelque chose, mais le brun la devança. « Tu disais que tu n'avais plus que des mauvais souvenirs depuis que tu t'es réveillée et... avant que tu partes, il fallait… il faut au moins qu’on essaie, juste une fois? »La jeune femme fronçait les sourcils, ne comprenant pas le ton suppliant de sa phrase alors qu'il ne demandait rien. Essayer quoi? Rose allait l'ouvrir mais elle fut prise de court par un rapprochement incohérent. Son coeur crevant instantanément de battements et ses yeux se closant. Ces lèvres venaient trouver les siennes doucement, dans l'incompréhension totale, pourtant la jeune femme se laissait faire même elle agonisait d'un tel instant. Son corps s'éveillant, sa peau tremblotante se couvrait d'une chair de poule, alors qu'il étendait ce contact intime glissant ces mains sur ses bras. Rose sombrait dans cette tendresse anxieuse, profitant de ce simple instant. La douleur s'envolant, les peurs se cajolant, et juste une joie exacerbée, impossible... Le bonheur l'éraflant, lui rappelant que sa solitude n'était que déraisonné. Elle n'avait jamais été seule. Lorsque Jeremiah se recula, elle garda encore les yeux fermés, incapable de se remettre de ce baiser oppressant mais si envoutant. Une vague de chaleur s'infiltrant dans ses veines alors que son coeur ne voulait résolument plus prendre un rythme régulier. Et elle revenait s'ancrer sur la terre, après quelques secondes, son regard retrouvant l'ambre de ces prunelles. Celui ci cherchant désespérément quelque chose à laquelle se rattacher. Une chose que Rose n'était sans doute pas prête à lui offrir, malgré son coeur qui lui se rappelait de bribes du passé. Emportée par une vague de mélancolie, elle comprenait qu'elle était déjà en train de se fabriquer des souvenirs qu'elle portera en elle pendant longtemps. Elle savait qu'elle n'oubliera jamais rien de lui, ni la forme de ses mains, ni le goût de sa peau, ni l'intensité de son regard. Elle savait aussi que ces instants de bonheur ne lui appartenaient pas complètement. Mais qu'importait, elle gardait en elle les images de ces moments volés car l'éclat de quelques heures de bonheur suffisait parfois à rendre tolérables les désillusions et les saloperies que la vie ne manquait pas de lui envoyer. La jeune femme restait muette, incapable d'enchainer après un tel geste, incapable de réfléchir. Ses yeux rivés dans les siens, elle eut un léger sourire, la commissure de ses lèvres se relevant doucement et égoïstement, elle glissait sa main sur sa nuque, l'attirant à elle. La proximité entre eux deux n'étaient plus vraiment d'actualités depuis un petit bout de temps. Leurs fronts se retrouvèrent lentement et Rose se reposa ainsi juste quelques secondes, avant de retrouver cette bouche acidulée qui lui avait manqué, rendant son souffle haletant. Partageant un énième baiser, elle fit durer l'instant un peu plus longtemps, son corps tremblant légèrement, ses jambes ne tenant on ne sait comment, et se reculant quelques secondes, elle murmurait lentement, reprenant son souffle difficilement. ❝ Mon coeur est sur le point d'imploser, est ce que c'est normal? ❞ Elle ne comprenait toujours pas, pourtant les réponses étaient si aisées, si faciles à trouver. Rose n'était pas douée, Rose ne se rappelait pas, mais son corps subissait et son passé, lui, il le détenait. Tout le monde la croyait forte, sociable, alors qu'elle était fragile et un peu perdue dans ses contradictions de jeune femme. Des gens qui la connaissaient depuis des années ignoraient tout de ses tourments, alors que lui a su lire en elle et avait tout compris en quelques semaines.
× Ma Célébrité : Dylan O'Brien × Nombre de messages : 2394 × Age du perso : vingt-et-un × Job : bonne question ! × Côté love : nada, que dalle, le vide. (sauf peut-être une petite lueur, parfois)
(#) Sujet: Re: I've turned into a monster ( Jeremiah) Mer 4 Mar - 18:46
i'VE TURNED INTO A MONSTER
ROSE&JEREMIAH
I’m always soft for you, that’s the problem. You could come knocking on my door five years from now and I would open my arms wider and say ‘come here, it’s been too long, it felt like home with you.’ ✻✻✻ Il y avait bien des issus. Ils auraient pu se rendre la vie tellement plus simple, se séparer il y a longtemps de ça et briser cette étrange fusion qui venait les réchauffer jusqu’à l’intérieur de leurs os. Jeremiah se disait que tout aurait été plus facile comme ça, plus aisé. Deux presque inconnus, qui ne savaient rien de l’autre, mais c’était tout le contraire. C’était plus facile comme ça, comme ce l’était à ce moment-là, elle si près de lui qu’il en oublierait toute la distance qui les avait déjà séparé. Lorsque Rose était là, tout était plus facile. Il pouvait tout affronter, tout vaincre, il aurait pu gravir n’importe quelle montagne et surfer sur n’importe quelle vague. Elle était là, tout ce qui comptait était là. L’idée, la simple idée, de se séparer d’elle lui faisait mal, laissait un goût amer dans le fond de sa gorge et son cœur tremblant. Bien sûr, ce n’était pas tout le temps facile. Même que ce ne l’était pas souvent. Elle avait été colère, peur et tristesse plus souvent que bonheur, mais les étincelles dans le fond de ses yeux le berçaient dans les pires moments. Ils étaient compliqués, difficiles à assembler, une impression absurde qu’ils ne seraient jamais tout à fait parfaits, mais, de toute façon, la perfection l’avait toujours ennuyé. Non, ils étaient pleins de coins d’ombres, de mensonges et de problèmes. Ils s’accumulaient sur une montagne instable, ils risquaient de tout faire tomber à tout instant. Malgré tout, son cœur ne cessait pas de battre trop fort, ses yeux ne cessaient pas de la voir, ses mains ne cessaient pas de vouloir la toucher. Elle l’avait peut-être oublié, mais, même s’il avait à regagner son cœur chaque jour jusqu’à la fin de sa vie, il n’allait pas l’abandonner. Peut-être, oui, peut-être ne pourrait-il jamais la regarder et savoir qu’elle voyait tout ce qu’il voyait entre eux, peut-être qu’elle ne se souviendrait jamais de tout, mais ils avaient l’avenir devant eux pour se créer un passé qui leur conviendrait.
C’était risqué, c’était dangereux et, ironiquement, c’était l’option facile. Jeremiah le savait. Il le savait, tandis que ses lèvres s’attardaient sur les siennes, que tout son corps semblait enfin sortir de cette léthargie où il l’avait accompagné, alors qu'elle répondait à son baiser. Elle ne le repoussait pas et il ne pouvait s'empêcher d'en ressentir un pan de bonheur, d'espoir. Il savait que ce n’était peut-être pas la meilleure idée. Il savait qu’il risquait de se blesser et, pire encore, de la blesser elle aussi. Il savait que, trop souvent, ils ne s’apportaient que des problèmes, que les regards ne seraient jamais faciles à affronter et qu’ils risquaient tellement de choses. Ils risquaient de s’attacher plus encore, mais, surtout, ils risquaient de perdre leur cœur une énième fois. Jeremiah n’était même plus certain d’encore l’avoir, son cœur, aussi cliché cela pouvait-il paraître. Il aurait ri, il n’y a pas si longtemps, à l’idée de dire que quelqu’un pouvait lui voler son cœur. Comment était-ce possible? L’amour, ce n’était que désir, attachement, peut-être un peu d’amitié si on était chanceux. Et pourtant… Elle avait tout changé, sans même qu’il ne le voit venir, du jour au lendemain, il se retrouvait avec le plus grand fossé devant lui et plus qu’un choix : y sauter. Voilà longtemps déjà qu’elle avait pris une partie de lui sans qu’il n’aille jamais vraiment envie de la ravoir. Elle avait tout pris et il lui aurait donné encore plus s’il avait pu. Ils risquaient tellement en s'accrochant à l'autre, mais être loin d’elle lui semblait bien plus difficile, bien plus éprouvant. Il l’avait vu, il l’avait tenu, elle, si pâle que la mort semblait avoir laissé sa trace sur chacun de ses traits. Il l’avait entendu, ce silence qui résonnait jusqu’au plus profond de lui, qui criait d’une culpabilité dont les échos étaient la plus douloureuse des musiques dans ses tympans fatigués. La peur, elle qu’il connaissait si bien, cette vieille amie aux affinités impossibles à décrire, s’était transformée en un monstre qu’il ne reconnaissait plus à ce moment-là. Il n’avait pas juste eu peur. Il avait tout perdu, alors qu’il avait tout eu l’instant d’avant. L’engourdissement qui s’emparait de vous à cet moment-là, alors que tout s’écroulait, ne dissimulait jamais vraiment toute la douleur. C’était agonie, c’était être touché par la mort sans qu’elle ne vous emporte et être laisser derrière sans oxygène, mais le cœur encore battant. On ne pouvait pas lui en vouloir vraiment. Personne ne l’aurait accusé de vouloir la garder plus près de lui, de chercher dans ses iris, dont la couleur lui avait tellement manqué pendant ces trente derniers jours, la lueur qui portait toute la beauté de son monde. Son monde n’avait jamais cessé d’exister, mais elle en avait pris toute les couleurs avec elle. C’était ce besoin, le pire, ce besoin de savoir qu’elle serait en sécurité, même s’il n’était pas là. Il savait, qu’il ne serait jamais tout à fait satisfait, qu’il ne pourrait qu’accorder sa confiance au destin et à elle, à Rose. À quelque part, Jeremiah avait toujours eu plus confiance à Rose, même la moitié de Rose, qu’au destin.
Elle était partout, tout ce qu’il voyait, sentait, entendait. La douceur de ses lèvres, la chaleur de sa peau, la pression de son corps contre le sien, c’était cette sensation, cette tendresse emmêlée de passion, qu’il n’avait jamais vraiment pu oublier, mais qu’il ne s’était jamais vraiment autorisé à se rappeler. Au cas où. Au cas où il n’y aurait plus jamais droit, au cas où il ne l’aurait plus jamais senti comme ça, sans barrière, dans ce monde unique qu’ils partageaient. Mais voilà qu'elle lui donnait une occasion de plus et la chute ne faisait pas mal, il tombait, mais c'était volontaire, c'était de ton son corps qu'il avait sauté. Son regard se perdait, tandis que leurs lèvres se quittaient dans une séparation déchirante, l’ambre de ses yeux dans cette couleur unique qu’était les siens. Chaque trait, ses uniques iris qui le regardaient avec ces questions et cette vérité, il les marquait dans sa mémoire. Un sourire se dessinait sur son visage qu’il avait trop souvent vu pleurer et il se sentit sourire aussi. Pendant cet instant, ces minutes qui auraient pu être des heures, il ne voyait plus tout ce qu’ils avaient fait comme des montagnes à gravir. Le monde, leur passé, leurs actions, les conséquences, elles lui semblaient futiles, presque innocentes. Elle avait pris la vie, mais lui avait redonné la sienne, n’était-ce pas équitable? Tout doucement, sa main se glissait sur sa nuque, son souffle se rattrapant dans son thorax, son front s’appuyant naturellement contre le sien. C’était impossible à décrire. Même si on lui avait mis les mots dans la bouche, il n’aurait pu que dire qu’ils n’étaient pas suffisants, qu’il n’y avait aucun adverbe, adjectif ou simple mot qui pouvait expliquer ce sentiment. C’était comme avoir perdu la vue et la retrouver enfin, c’était cette intimité qu’il avait tellement cherché. Ce n’était pas parfait. Elle n’était pas tout à fait elle-même, mais, au fond, elle avait encore les mimiques, les expressions, les regards. Elle était encore Rose, il le savait maintenant, il le sentait, le voyait. Elle était simplement enfermée, au fond de sa conscience et il ne pouvait qu’espérer qu’elle trouve la clé, parce qu’il n’était pas certain d’être celui qui pouvait la délivrer. Mais il pouvait l’aider.
Ses lèvres retrouvaient les siennes à nouveau, d’énièmes retrouvailles qu’il aurait aimé ne jamais cesser. Elle partageait son souffle avec lui, il sentait son cœur battre et la vie s’extasier. Ce deuxième baiser qu’il n’aurait jamais même oser espérer le laissa sans oxygène, les tympans résonnant de ses pensées qui se bousculaient, de ses émotions qui tombaient en lui, tandis qu’il répondait à ses lèvres avec la même ferveur que les siennes. Malheureusement, ils avaient toujours une fin et il lui semblait que peu importe le nombre de fois, peu importe combien ils avaient partagés leur souffle, leur passion, il n’en avait jamais assez, il en aurait toujours pris plus. Elle était antidote et addiction, elle rendait tout ce qu’il avait déjà touché pâle en comparaison de tout ce qu’elle était, de cet être complexe, brisé et tellement plus fort qu’elle ne s’imaginait. Elle était une ancre et il avait dérivé tellement longtemps sans elle. Il essayait de tout graver, de tout se rappeler, tandis que la distance lui semblait trop grande, leurs corps à bout de souffle, ses lèvres avec cet étrange fantôme des siennes encore présent. La chaleur de sa main contre sa nuque, sa peau contre les siennes, il était muet Jeremiah, perdu entre l’avalanche de pensées qui le dérogeait et cette paix grisante qu’elle lui offrait. « Mon cœur est sur le point d'imploser, est ce que c'est normal? » Il sourit, lentement, parce qu’il savait exactement ce qu’elle voulait dire, qu’elle venait mettre des mots sur cette impression qui le pressait dans l’abdomen, sur son cœur se débattant et son monde s’envolant. Instinctivement, ses mains glissèrent de ses bras à son dos, lui rappelant comment elle avait toujours été plus petite qu’elle ne le laissait paraître et toujours prête à se faire forte pour des gens qui ne le méritaient pas. Ses bras l’entouraient doucement et il laissa son corps s’imprégner au sien, laissa son cœur se détendre et le monde cesser de tourner autour de lui pendant un instant. Il la serrait contre lui, dans un geste plus innocent, mais qui le chamboulait tout autant, qui le laissait dans un équilibre précaire de souvenirs doux et de peur plus terrifiante encore. Un murmure, tandis que son visage était caché dans le creux de son épaule, que les siennes, ses épaules, laissaient tomber de cette pression qui l’étouffait trop souvent. Ses paroles, elles étaient pour lui, pour elle, pour personne d’autre. « Je pense qu’il n’y a rien de plus normal. J’pense même que c’est c’que tu m’fais vivre depuis longtemps. » Il n’aurait pas pu dire combien de temps il passa comme ça, ses bras entourant celle qui avait tourné son monde à l’envers et changer toutes ses priorités. Il n’aurait pas pu dire, si c’était des secondes ou des minutes, mais il aurait pu passer une éternité comme ça, avec elle et seulement elle, sans mur, sans barrière. Ils n’avaient rien réparé. Ils étaient encore brisés et ils devaient regarder où ils marchaient, les bouts cassés de leur histoire les entourant. Jeremiah n’était pas certain, de où ils allaient, de comment ils feraient. Il savait qu’il ne pourrait pas repousser les cauchemars éternellement, que les problèmes refaisaient toujours surface et que certains n’auraient peut-être jamais vraiment de solution. Il savait qu’ils n’avaient pas encore leur fin heureuse, qu’ils devraient un jour quitter cette jungle où leur solitude était bénie et affronter le monde, l’île, cette vie qu’ils avaient été obligé de vivre. Il savait tout ça et bien plus, mais, pour une fois, il tût son esprit et la garda près de lui, laissa l’avenir et le passé s’incliner et le présent gagner. Elle était là, il était là et, à cet instant, ils étaient ensemble. Au fond, c’était ça le plus important.