(#) Sujet: You can count on me like 1-2-3, I can count on you like 4-3-2 [Teddie] Dim 25 Jan - 17:35
I’ll be there for you
That's what friends do
Il regardait fixement la porte du bar d’un air absent lorsque quelqu’un lui tapota délicatement l’épaule, le faisant sursauter. Son patron se mit à rire alors ; lui répétant de se calmer, de toute évidence amusé par sa réaction. Samuel était comme ça depuis quelques temps… à peine un peu plus d’un an à vrai dire. Il ressentait chaque émotion avec une telle force qu’il en était lui-même effrayé parfois. Il lui arrivait souvent de passer de l’ennui à la colère en quelques secondes, ou d’un simple sentiment de bien être à une joie intense. Et lorsque ces sentiments devenaient trop forts, incontrôlables, ses mains se mettaient à trembler. D’abord paniqué, il en fit part à ses parents, et au final peut être qu’il n’aurait pas du. Ils lui avaient fait rencontrer plusieurs médecins qui en vinrent tous à la même conclusion : trouble borderline. Le malade atteint de ce trouble est hyperémotif et ne peut gérer correctement ses émotions. Il n’en fallait pas plus à ses parents pour le croire fou ; déboussolé et sans repères. Mais Samuel lui sait, il va bien… presque. C’est simplement ce qu’il est devenu, mais ils semblent incapables de le comprendre. Et bien qu’au final il soit soulagé de savoir ce qui se passe dans sa tête, il lui arrive de souhaiter ne jamais leur en avoir parlé. Car peut être auraient ils un comportement normal avec lui ; et ne chercheraient pas à tout prix à lui faire suivre une thérapie. Il soupira intérieurement à cette pensée avant de focaliser son attention sur son patron, lui rendant un sourire poli. « Ben est malade ce soir, il faut quelqu’un pour le remplacer au bar. Tu te sens capable de passer de serveur à barman ? » Samuel écarquilla les yeux à cette question, secouant la tête faiblement en guise de réponse. Non. Pas du tout. Il ne connaissait pas les différents ingrédients des divers cocktails que le bar servait, et risquait très fortement d’additionner erreur sur erreur. La simple idée de devoir changer ses habitudes l’inquiétait. « Oh aller Sam’, tu penses que je ne le vois pas quand tu te sers un verre parfois ? Là c’est pareil, sauf que tu le donnes au client au lieu de te l’enfiler d’un trait… Et ne fait pas cet air innocent, ça ne marche pas. » A la fin de la première phrase du quinquagénaire Samuel avait fait mine d’être surpris, sachant qu’avec son visage de gosse adorable il était difficile de lui résister. Mais son patron le connaissait déjà très bien alors qu’il ne travaillait là que depuis quelques semaines et ne se laissait pas berner… Il faut dire, sa technique fonctionnait surtout avec les femmes, rien de surprenant donc. Soupirant faiblement il fini par accepter et se dépêcha de se remettre au travail. S’il ne voulait pas que la soirée tourne à la catastrophe, il devait au moins se faire une liste des différentes boissons.
Alors qu’il s’afférait à noter de quoi était composée une tequila sunrise, une idée lui vint rapidement en tête. Attrapant son téléphone, le blondinet nota qu’il était à peine 19h passé, ce qui le rassura. Il n’était pas trop tard pour envoyer un message à Teddie. "Ce soir je joue les barmaids au boulot, ça te tente un verre gratuit ?" Une fois envoyé, il se contenta de reposer son téléphone sur son côté du comptoir avant de se replonger dans une liste d’alcool qui lui semblait interminable. Teddie était… est comme une bouffée d’air frai à ses yeux. Sa bouée de sauvetage. La chantilly sur le haut de son cupcake. Et c’est à peine exagéré. S’il y a bien une seule chose que Samuel ne regrette pas à propos de ces deux dernières années, c’est sa rencontre avec le jeune homme. Fait amusant lorsque l’on sait qu’à la base, il n’avait absolument pas envie de le connaitre. Teddie c’était l’ami de Sasha sur l’île ; point. C’est ainsi que Sam le voyait, et il était hors de question que ça aille plus loin. Jalousie ? Peut être un peu, mais lui aussi avait ses propres amis. Lui voyait cela comme de la méfiance plutôt, s’inquiétant pour son frère jumeau. Mais lorsque ce dernier décéda, les choses changèrent du tout au tout. Du simple statut de « ami de mon frère » Teddie était passé à « mon ami ». Car oui, pour Samuel le plus jeune était devenu un véritable ami, et même un confident. Lui seul est au courant pour ses deux secrets. Lui seul sait supporter sa maladie, et ce fardeau qu’il porte au quotidien. Lui seul… le comprend en fait. Et c’était sans doute là la principale raison de leur amitié. Teddie comprenait Samuel comme sans doute personne ne pourrait jamais le faire. Mais ce soir le plus vieux n’avait pas envie de s’apitoyer sur son sort ; au contraire. Il voulait avant tout s’amuser et ce, même s’il travaillait.
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(#) Sujet: Re: You can count on me like 1-2-3, I can count on you like 4-3-2 [Teddie] Jeu 5 Fév - 17:57
THANK YOU TO BE MY FRIEND.
Seize heures. Teddie ouvrit les yeux, enfin. La lumière claire et lancinante du plafond blanc l’obligea à détourner le regard presque aussitôt, alors il se redressa sans peine, dans un long soupir, et passa ses mains sur ses joues brûlantes. La nuit avait encore été pénible, si pénible que Teddie n’était pas parvenu à s’endormir avant le milieu de la matinée. Il avait fait trop chaud, trop sombre. L’air l’avait oppressé, angoissé. Les bruits, dehors, avaient tenu son corps dans un état d’alarme permanent. Il n’arrivait pas à se détendre, à arrêter de penser. Et puis, il y avait encore, toujours, cette douleur tapie au fond de son ventre qui prenait toute son attention et qui l’empêchait de faire quoi que ce soit. Cette même douleur qui nourrissait son sommeil, aussi court pouvait-il être depuis son retour à New York, d’innombrables cauchemars, insaisissables et amers. A chaque fois qu’il se réveillait ensuite, il se sentait dans un état second, léthargique, fiévreux. Alors, une fois de plus, il s’empressa de quitter les draps défaits du lit qu’il occupait pour aller rejoindre la salle de bain et prendre une longue douche froide. Dans l’appartement qu’il habitait, et qu’il ne considérait pourtant pas comme son chez lui, Teddie courait toujours d’une pièce à l’autre, même lorsqu’il n’y avait aucune raison apparente de le faire. Il ne supportait aucune pièce, aucun endroit, et la chose se reproduisait également quand il sortait de chez lui. Où qu’il aille, il ne se sentait pas à sa place et avait toujours l’envie terrible de fuir, de s’en aller, d’être seul, d’être ailleurs. Et le lit, à ses réveils, n’était jamais un lieu où il aimait traîner. Pas après les nuits cruelles qu’il y passait, non.
Dans la douche, Teddie s’appuya une énième fois contre le carrelage froid du mur pour réfléchir. Réfléchir à quoi ? A sa vie, ici. A sa vie qui n’en était pas une. Il se demanda combien de temps ça faisait, déjà. Une semaine ? Un peu plus. Les souvenirs lui paraissent proches et lointains à la fois. L’île… était un mot qui n’arrivait plus à évoquer quoi que ce soit à son esprit. Il avait seulement la sensation d’avoir rêvé ces années, de ne pas vraiment les avoir vécues. Il était ici, à New York, comme s’il y avait toujours été et, en même temps… Il ne parvenait plus à savoir qui il était. Il avait l’impression de ne plus être la même personne.
Il avait encore envie de pleurer, bien souvent, mais c’était moins difficile qu’avant de retenir les larmes. Il s’était habitué à ce coma discret dans lequel il avait plongé, à cette solitude, à cette souffrance. A présent, sa seule difficulté résidait dans le fait d’éviter de penser à certaines choses. A certains noms, comme ceux de Millie, ou de Gabriel. Ou.. D’Elisa. Elisa. Sa sœur. Sa sœur jumelle. Sa sœur qui n’existait plus.
Il se demanda encore pourquoi il était revenu, pourquoi il était parti. Pourquoi il était né. Mais il parvint à quitter son appartement, une fois correctement vêtu, sans verser de larmes. Dans le couloir de l’immeuble, il rencontra le même soulagement qu’à chaque fois : celui de quitter un lieu habité par ses démons. Mais, comme à chaque fois encore, il savait qu’il ne serait pas soulagé très longtemps et que ses démons, de toute façon, le suivraient toujours dorénavant.
Sa voisine de palier lui dit bonjour mais Teddie ne prit pas la peine de répondre. Les gens, sans qu’il puisse cependant prétendre savoir pourquoi, l’exaspéraient, et il n’avait absolument pas envie de parler à qui que ce soit. Il s’empressa seulement, encore, de dévaler les escaliers et de quitter l’immeuble, comme si quelque chose était à sa poursuite, comme s’il devait fuir tout ce qui l’entourait.
Mais la rue était pire et il ne savait pas où aller. Teddie ne savait jamais où aller. Il ne savait jamais non plus, avant, lorsqu’il vivait réellement ici, mais aujourd’hui c’était quand même très différent. Il ne s’y retrouvait tout bonnement pas, et haïssait la ville encore plus fort qu’avant de le plonger dans un tel désarroi, de l’abandonner à lui-même et d’accentuer sans pitié son sentiment de solitude et d’isolement.
Alors, un peu au hasard, comme toujours, il avança, regrettant déjà d’avoir quitté les murs sûrs et protecteurs de l’appartement. Là-bas, au moins, il était certain de ne croiser personne, ni journaliste ni autre rescapé dont la simple rencontre aurait suffi à lui donner la nausée. Il refusait tout simplement de croiser quiconque aurait pu lui parler de l’île et de ses habitants. Il ne voulait pas se souvenir de ça, il ne voulait pas y penser. C’était encore trop douloureux.
Il voulut sortir son portable de la poche de sa veste pour regarder l’heure et remarqua qu’il avait reçu un message de Samuel. Le prénom qui s’affichait sur son écran parvint à lui arracher un sourire, infime et discret, mais un sourire tout de même. Samuel était un rescapé, le seul que Teddie acceptait encore, avec plaisir en plus, de voir. C’était différent avec lui. Ils ne parlaient pas de l’île. Et quand bien même ils en auraient parlé, Ted se sentait en sécurité avec lui, et la douleur semblait toujours moins intense en sa présence. Et puis… Puis c’était Samuel. Samuel qui savait tout de Ted, vraiment tout, même ce qu’il avait refusé de dire à quiconque. Alors à quoi cela aurait-il servi de l’éviter ou de l’ignorer ? Teddie avait besoin de lui, toujours autant qu’avant, toujours autant que sur l’île, et même peut-être plus au fond parce qu’aujourd’hui, ils pouvaient partager quelque chose de plus, quelque chose de triste et d’affreux : la perte d’un être cher. Si Ted avait su être là pour Sam à la mort de Sasha, c’est qu’il avait toujours très bien pu imaginer la souffrance de Samuel. Lui aussi avait souffert, bien sûr : il avait perdu un ami, et pas des moindres. Sasha était un garçon exceptionnel, et Samuel, évidemment, lui ressemblait beaucoup. La perte avait été moins grande, donc, car Teddie avait pu garder un peu de Sasha en devenant ami avec son frère. Mais Sam… Sam avait énormément souffert, et il souffrait toujours, bien entendu. Et, d’une certaine façon, Teddie avait souffert de la même façon parce qu’il ne pouvait pas s’empêcher de se dire qu’un jour, sa sœur, encore dans le coma à l’époque, disparaîtrait elle-aussi. Et voilà, voilà que c’était arrivé. Et, même s’il s’y était sans doute toujours préparé, Teddie n’avait pas été prêt. Pas du tout. Samuel, à son tour, l’a beaucoup aidé dans les premiers temps, en étant présent, tout simplement. Il avait continué à le voir parce qu’il savait qu’il était le seul à savoir, à comprendre. Surtout, il savait qu’il serait le seul à le faire guérir, avec du temps, de la patience et toute sa précieuse amitié.
C’était difficile pour Teddie de dire ou d’imaginer ce qu’il ressentait pour Samuel. Ils étaient amis, bien sûr, mais c’était encore plus que ça. Ted le ressentit une nouvelle fois en poussant mollement la porte du bar où Sam travaillait. Son message avait en fait été une invitation mais Ted n’avait pas pris la peine de répondre avant de venir. Il était venu, c’est tout. Comme à chaque fois. Et lorsqu’il vit son ami affairé derrière le bar, Teddie décida qu’il n’avait pas envie d’être triste ce soir. Après tous ses efforts, Samuel méritait au moins qu’il sourie.
Dix-neuf heures et quarante-cinq minutes. L’heure était affichée derrière Samuel. « Salut. », lança-t-il en venant lentement s’installer au bar. Il ne dut pas se forcer à sourire parce que c’était toujours un plaisir de voir Sam. Et au moins, lorsqu’il parlait avec lui, Teddie ne pensait plus à tout ce qui lui faisait mal. Il ne pensait plus non plus à tous ces gens qui les entouraient, au brouhaha permanent, typique de ce genre d’endroit ; choses, pourtant, qu’il avait eu beaucoup de mal à supporter les premiers soirs. Il s’y était habitué, sans doute, ou bien avait finalement compris que ce n’était rien d’important si, en échange, il pouvait partager un peu de temps avec son ami.
« Alors comme ça, tu t’improvises barmaid ? Je ne te pensais pas si ambitieux, mon petit Sam.. ». Bien sûr, il le taquinait. Ted n’avait tout de même pas tout perdu de ses anciennes habitudes de vie. Il ne pouvait pas changer avec Samuel, ça lui était impossible. Et il n’avait pas non plus envie d’être morose : ce soir, il avait besoin de légèreté et d’un peu de soleil parce qu’il n’avait plus assez de ces choses en stock et Sam, sans vraiment le vouloir ni même s’en rendre compte, avait toujours été la personne parfaite pour ça. Contrairement aux deux seules autres personnes avec lesquelles Ted avait partagé son quotidien sur l’île, à savoir Millie et Gaby, Samuel n’avait jamais fait de mal à Teddie et c’est aussi pour ça qu’encore à l’heure actuelle, sa présence n’était qu’un plaisir et rien d’autre. Même si les deux autres manquaient à Ted, il n’avait toujours pas la tête à ça en ce moment et il était déjà si fragile après la mort de sa sœur qu’il n’osait pas refaire face à toute la rancœur, toutes les complications et les difficultés, qui le liaient à ceux qui restaient pourtant, il le savait, ses deux autres plus grands amis.
« J’espère que je ne suis pas venu seulement pour un verre gratuit, sinon c’est quand même un peu de l’arnaque… » reprit-il en esquissant un autre minuscule sourire. Là encore, il s’agissait seulement de plaisanter parce que Teddie se fichait bien de devoir payer ou non ses consommations. Bon, bien sûr, il était ruiné : comme déjà dit plus haut, il n’avait pas totalement changé non plus… Mais ce n’était pas si important et puis, il n’était pas venu pour boire.
Il posa ses coudes sur le comptoir et laissa ses yeux s’ancrer une seconde dans ceux de son ami pour lui demander, un peu plus gravement, parce qu’il s’agissait d’une véritable question, d’une vraie inquiétude, et pas seulement d’un signe de politesse : « Tu vas bien ? »
Sam était le plus âgé des deux mais, comme Ted, il faisait très jeune. Et puis, Teddie ne s’était jamais soucié de l’âge, ni du sien ni de celui des autres. Il avait toujours aimé taquiner ses proches, plus jeunes, plus vieux, peu importe : c’était sa façon de les aimer. Avec Sam, c’était aussi sa façon d’être reconnaissant parce que, malgré tout ce que le plus vieux avait déjà pu faire pour lui, Ted était presque certain de ne jamais lui avoir dit merci. Ce n’était pas vraiment dans ses habitudes, de dire merci mais… Avec Sam, peut-être qu’il pourrait finalement faire un effort… ?
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(#) Sujet: Re: You can count on me like 1-2-3, I can count on you like 4-3-2 [Teddie] Ven 6 Fév - 14:40
Un faible soupire s’échappait des lèvres fines du serveur (improvisé barman) alors qu’il jetait des coups d’œil furtifs à son téléphone. Pourquoi est-ce que les gens avaient tendance d’ignorer ces textos. D’abord Damyan puis Teddie… Est-ce qu’un ‘ok’ ou ‘désolé je ne peux pas’ était trop demandé ? Il ruminait intérieurement tout en servant ses clients, abordant un sourire faux tout en espérant que rien de fâcheux n’était arrivé à celui qu’il considérait comme son meilleur ami. Sam est pourtant le genre de personne à laisser les autres se débrouiller par eux même, à prôner l’indépendance des individus ; mais comme pour toute chose, il y avait des exceptions. Il savait à quel point Teddie pouvait se sentir mal en ce moment, et tout comme le plus jeune avait été là pour lui ces derniers mois ; le blond désirait à tout prix lui montrer qu’il pouvait également compter sur lui. Oui, il devait l’admettre même si ça ne lui plaisait pas forcément, il était dépendant. Alors que certains consument des cigarettes à se noircir les poumons comme à l’encre noire, lui était devenu dépendant d’un autre être humain : ironie. C’était bizarre, peut être aussi un peu malsain, mais Samuel n’avait jamais aimé la normalité. Ce mot était son meilleur antonyme. Alors oui, il l’avouait sans en avoir vraiment honte, il avait besoin de Teddie ; aussi étrange que cela puisse sonner. Et très honnêtement il lui arrivait de se demander si parfois ses sentiments n’étaient pas un peu plus poussés, s’il n’y avait pas autre chose, avant qu’il finisse par se rassurer, se dire que ce qu’il ressentait après tout ce qu’ils avaient traversé ensemble était classique. Mais à ne pas en douter ; leur amitié était loin d’être banale. Le mot qui lui revenait souvent à l’esprit était fusionnel. Oui, c’était à peu près ça.
Après une demi heure sans réponse de la part du plus jeune, Samuel avait finit par abandonner l’espoir d’obtenir une réponse. Peut être que Teddie dormait ou n’avait pas son téléphone à côté. Ou simplement il n’avait pas envie de le voir. Cette pensée lui provoqua un léger pincement au cœur, mais il comprenait. Il comprenait Teddie sans doute mieux que n’importe qui dans son entourage d’ailleurs même s’il aurait préféré qu’il en soit autrement. Cette peine qu’ils partageaient ; celle d’avoir perdu son frère ou sa sœur était ce qui leur avait permit de nouer ce lien si spécial entre eux. Et Samuel souhaitait honnêtement qu’il en soit autrement, même si peut être le fait que Sasha soit encore en vie aurait alors signifié qu’il n’aurait jamais été un ami proche de l’autre jeune homme.
Bien évidemment lui-même ne s’était pas encore remit du décès de son frère. Comment pourrait-il, après quelques mois seulement, sachant que la scène s’était déroulée devant ses yeux ? A moins qu’il n’ait pas de cœur, ce qui, contrairement aux apparences, n’était pas le cas. Il en cauchemardait encore la nuit mais n’en parlait à personne, sauf Teddie parfois bien que plus rarement ces derniers temps pour ne pas lui causer de chagrin plus qu’il n’en avait déjà. Il ne pouvait pas très bien savoir ce qui se passait dans sa tête. En plus de devoir faire face à la disparition de sa sœur, il savait que le châtain avait également le cœur lourd à cause de ses deux meilleurs amis. Vraiment, c’était une chance que Sam n’ai jamais réellement approché Millie ou Gabriel. Plus d’une fois il avait souhaité déversé sa colère et sa rancœur sur ces deux inconnus. Mais à chaque fois que l’envie le prenait il tentait de se contrôler, de mettre ça sur le dos de sa maladie, et surtout se disait en son fort intérieur que cette affaire ne le concernait pas. C’est la tête pleine de sombres pensées qu’il continua son service sans trop de difficultés. Jusqu’à 21h, les clients se faisaient rares au bar, préférant passer la porte à des heures plus tardives. La dite porte s’ouvrit à nouveau, et comme toujours le blond releva la tête pour saluer le ou les clients poliment. Mais à la place un large sourire illumina son visage de gosse adorable quand il se rendit compte que Teddie était là.
« Ah tais toi, je suis déjà bien assez stressé comme ça. D’ailleurs, ça te tuerai de répondre à un sms ? » Il répondit du tac au tac mais gardait son sourire, finissant de servir un verre de leur meilleur whisky à un client régulier. Puis il se positionna juste en face du plus jeune, ravi de voir que son ami avait fait l’effort de venir le voir. Il s’esclaffa ; comme s’il était vexé de sa remarque tout en agitant un chiffon sous son nez. « Oh Sam je suis tellement content de te voir ! …. Ce ne serait pas un peu mieux comme première approche non ? Moi qui pensais que le simple fait de voir ma gu*ule d’ange te suffirait. Je suis bien déçu. » Il poussa un soupir de façon dramatique et exagérée bien évidemment, jouant le jeu que son ami avait commencé avant de hausser faiblement les épaules. « Plus sérieusement, mon message était une façon de parler bien sûr. Tu peux boire autant que tu veux tant que mon patron ne te voit pas, et que tu n’es pas sur le point de gerber. » Raffinement et délicatesse n’étaient pas non plus les mots qui décrivaient le mieux Samuel, et il se doutait que Teddie l’avait bien comprit depuis le temps qu’ils se connaissaient. Mais le jeune homme non plus n’était pas un prince, et du moment qu’il le supportait, ça lui suffisait amplement.
Le changement soudain d’attitude de Teddie le surprit, et il cligna des yeux plusieurs fois à sa question, qui, bien que simple, mit plusieurs secondes à s’intégrer dans son esprit. Un sourire plus doux étira les lèvres du blond tandis qu’il haussait les épaules. « Comme d’habitude. Je vis, c’est le principal… Disons que la journée n’a pas été mauvaise. » A quoi bon mentir, le châtain l’aurait de suite remarqué. Il savait que Samuel n’était pas la joie de vivre incarnée. Il ne l’était pas avant son arrivée sur l’île, alors il ne le serait certainement pas maintenant qu’il avait tout perdu. « C’est plutôt à moi de te poser la question même si elle me parait bien stupide. Tu tiens le coup ? »
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(#) Sujet: Re: You can count on me like 1-2-3, I can count on you like 4-3-2 [Teddie] Dim 8 Fév - 21:04
Pour être tout à fait honnête, Teddie ne maîtrisait pas encore l’entièreté des choses qu’il avait pu retrouver dès qu’il avait posé les pieds sur le continent. C’était encore étrange, pour lui, d’avoir un téléphone portable et d’être joignable par tout le monde, à tout moment de la journée. Evidemment qu’il avait connu ça avant le crash et le naufrage, évidemment qu’il se souvenait encore parfaitement de son fonctionnement. Mais… C’était différent, aujourd’hui. Ce n’était plus normal d’avoir ce truc greffé à la main toute la journée et le regard rivé sur son écran du matin au soir, pour vérifier les nouvelles notifications sur un réseau social, pour appeler sa mère ou envoyer un message à son pote pour savoir ce qu’il faisait, comment il allait, ce qu’il y avait de neuf dans sa vie alors qu’il n’y a jamais rien de neuf dans la vie de personne, d’ailleurs. Ce n’était plus normal et Teddie n’en avait plus vraiment besoin non plus. Maintenant, ce qui lui plaisait surtout avec cet appareil, c’était de pouvoir vérifier l’heure. C’était stupide mais ça, ça lui avait manqué. Connaître l’heure qu’il était, réorganiser un peu ses journées et ses nuits en fonction d’elle. Réorganiser surtout ses envies et ses besoins, en réalité, puisque les gens normaux sont habitués à avoir faim à l’heure du dîner et à se fatiguer lorsque le film se termine à la télévision. Teddie avait justement besoin d’une terrible réorganisation dans sa vie ces derniers temps, alors l’heure, ça le rassurait un peu.
Il n’avait pas répondu à Samuel parce qu’il n’avait pas jugé cela essentiel. Il avait préféré venir directement, pour échapper à tout ce vacarme dehors, à toutes ces rues, ces voitures, ces gens, puis surtout, surtout, pour ne pas traîner à le retrouver. Parce qu’il savait qu’à chaque fois, il se sentait mieux ici, avec lui, qu’importe son état initial, qu’importe le bruit autour, qu’importe tout. Alors bien sûr, la remarque de Sam le fit seulement rire, un peu, et c’était déjà ça.
« Je me ferai pardonner. » dit-il, comme une promesse, sans pour autant perdre son petit sourire en coin, sourire qu’il ne perdrait d’ailleurs certainement plus jusqu’au moment où il devra quitter Samuel. Il ne releva pas la question de l’état d’anxiété de son ami parce qu'il ne l’étonnait pas. Ted était au courant du trouble qui touchait Sam mais il ne lui en parlait presque jamais de sa propre initiative. Des maladies, il en avait connues : d’abord celle de sa mère et puis celle de sa sœur, enfin toutes celles qu’il croisa et recroisa dans les couloirs de l’hôpital qui était alors devenu sa seconde demeure. Malgré cela, il n’était pas vraiment au point sur ce sujet et il craignait toujours de dire quelque chose de mal, de faux ou de simplement inapproprié. C’était bien dans son habitude, pourtant, d’être inapproprié, mais dans le cadre de quelque chose d’aussi grave, - parce que, oui, pour lui, c’était grave -, il préférait éviter de l’être, et donc éviter d’en parler tout court. Il espéra juste, sans rien dire, que Sam ne se faisait quand même pas trop de souci, encore moins maintenant qu’il était là, à ses côtés, parce que, oui, Teddie espérait lui être utile au moins pour ça et avait la prétention, peut-être, de croire que sa présence avait le pouvoir de l’apaiser, ne serait-ce que légèrement.
Il tourna la tête en riant encore un peu lorsque le bout de tissu agité par Sam frôla sa joue et vint, sans violence aucune, saisir son poignet fin entre ses doigts, pas plus épais cependant, afin de le reposer contre le faux marbre abîmé du comptoir et ainsi stopper son geste. « Tu sais très bien que ça me suffit toujours amplement. ».
C’est à cet instant que le mot lui revint également en mémoire. Fusionnel. Oui, c’est vrai, leur relation était fusionnelle. Teddie se rappela de comment cela avait-il pu être possible : son temps, sur l’île, avait été exclusivement partagé entre Gabriel et Millie. Il ne s’était pas vraiment fait d’autres amis, au début, bien qu’il avait très vite fini par connaître tout le monde ou presque et qu’il était capable d’échanger un mot avec chacun des naufragés qu’il venait à croiser. Il n’avait simplement pas eu de temps pour d’autres amis ; pas eu l’envie non plus, parce qu’il avait trouvé en Millie et Gaby tout ce dont il avait besoin, et plus encore. Puis, évidemment, les choses avaient changé. Très vite. D’abord avec Millie et puis avec Gabriel. C’était en plein milieu de ce bordel naissant qu’il y avait eu Sam. Après la mort de Sasha, Ted et lui se sont beaucoup rapprochés. Mais aujourd'hui, c'était encore douloureux pour lui de se dire que son amitié avec Sam fut permise par le décès de Sasha, et il préférait imaginer qu’il en aurait finalement été de même dans le cas où ce dernier ne les avait pas quittés. Oui, il préférait imaginer ça parce qu’il ne pouvait plus, par contre, se dire qu’il aurait continué son chemin sans Sam, tout comme il refusait d’admettre que, dans l’idée utopique où Millie et Gaby n’auraient pas fait les cons, il ne serait pas allé ni vers Sasha en premier, ni vers Sam ensuite. En tout cas, pas comme ça.
Néanmoins, tout ça n’expliquait pas pourquoi ils s’étaient rapprochés à ce point et pourquoi leur relation pouvait être qualifiée de fusionnelle à l’heure actuelle. Bien sûr, et bien malheureusement d’ailleurs, des choses, des secrets horribles les liaient et leur permettaient de se comprendre, de se soutenir et d’avoir besoin l’un de l’autre. Mais il y avait autre chose. Il y a toujours autre chose, avec Ted. Et à cet instant-là, tandis que ses doigts serraient encore sans méchanceté le poignet frêle du plus âgé, Teddie se maudit de ne jamais être capable d’entretenir des relations saines, normales. Il relâcha sa « prise » et poursuivit naturellement avec ces mots : « C’est juste que si, en prime, y’a de l’alcool, c’est encore mieux, tu vois ? ». Mais ce n’était pas si naturel que ça. Parfois, comme maintenant, Ted pouvait vraiment se haïr. Il était tombé amoureux de Millie, d’accord. C'était déjà cruellement merdique mais, jusque-là, il était resté dans la normalité, normalité dont il avait toujours fait partie avant l’île en plus, du moins dans le domaine des relations sociales. Mais c’était déjà bien parti en live avec Gabriel, et maintenant il y avait Sam et Teddie refusait catégoriquement de rendre les choses compliquées avec lui, et de prendre le risque de le perdre. Il ne voulait pas faire les mêmes erreurs, douter des mêmes choses, vivre le même éloignement. Il avait terriblement peur de perdre Gabriel à l’époque, et puis les choses s’étaient faites d’elles-mêmes, malheureusement. Mais même si tout s’était littéralement brisé après ce que Ted considérait comme une terrible trahison, il savait que c’était lui et lui seul qui, bien avant toute cette histoire, avait commencé à s’éloigner de son ami. Aujourd’hui, il ne se jugeait pas coupable de cette perte mais il la subissait encore parce que Gabriel lui manquait toujours, et davantage dans les moments douloureux qu'il vivait depuis le grand retour.
Heureusement qu’il y avait Sam. Heureusement, encore. En fait, depuis le tout début de leur relation, Samuel avait été comme un petit miracle pour Teddie. Il était précieux et c’était sans doute pour ça qu’il était cruellement angoissé à l’idée de le perdre, disons, plus qu'il ne pouvait l'être habituellement à l'idée de perdre simplement ceux qu'il aimait. Il avait déjà perdu tellement de choses, tellement de proches. Ça ne pouvait pas continuer. Certes, il semblait ne pas être doué pour les relations communes, banales, ou plutôt pour les sentiments de ce genre, mais il allait devoir changer ça, absolument. Il y arrivait bien avant, sans même le vouloir en plus. A Paris, il n’avait pas de réel ami, à part celui qui lui permit de quitter la ville, justement ; pas de réelle attache non plus. Il parlait à tout le monde sans se soucier de grand-chose et encore moins de ce qu’il pouvait bien ressentir à leur égard, tout simplement parce qu’il ne ressentait rien, sans doute. Franchement, à partir de quel moment son inconscient a-t-il décidé d’avoir des sentiments pour les autres ? A ce point, en plus ; au point d’aller toujours trop loin et de ne jamais savoir, au point de s’enfoncer sans répit dans l’ambiguïté et le doute, au point de n’être même pas capable d’entretenir une amitié pure, dénuée de tout sous-entendu. Oh oui, Ted se détestait vraiment, quand il y pensait, à ça et à tout le reste. Il avait tellement de raisons de se détester, au fond.
Avec Samuel, Teddie devrait faire attention, et ça allait être dur parce que ça voulait dire mentir, en quelques sortes, et lui mentir à lui, à Sam, c’était…
« …Tant que mon patron ne te voit pas, et que tu n’es pas sur le point de gerber. ». Quoi ? m*rde. Ses strictes résolutions commençaient mal s’il n’était même pas capable de l’écouter parler. Heureusement, pour cette fois, Ted put très facilement déduire le début de phrase de Sam et maintenir son sourire lorsqu’il répondit avec, en prime, une spontanéité bien réelle : « Pour qui tu m’prends, franchement ? Tu sais que c’est pas mon genre de faire scandale… ». Ironie, quand tu nous tiens. C’était toujours le moyen de communication premier de Ted, pour ne pas dire le seul. Et puis, il aimait bien faire semblant d’être outré quand Sam s’aventurait à être vulgaire même si, évidemment, ce n’était pas chose rare. C’était tout de même toujours drôle, pour le plus jeune, d’entendre de tels mots dans une telle bouche, simplement parce que Samuel, à première vue, explosait d’innocence. Mais c’était sans doute ce qui lui avait plu chez lui. Entre autres.
Ted tenta de ne pas perdre son sourire lors de la suite de leur conversation. A la réponse de Sam, il ne put retenir un petit rire de franchir la barrière de ses lèvres et baissa les yeux un bref instant. « Ouais.. C’est sûr, c’est le principal. ». Il n’avait pas besoin d’en dire plus pour que Sam sache à quoi il était en train de faire allusion et puis, il ne voulait pas non plus s’étendre sur le sujet. Si, certains soirs, il était bel et bien venu pour en parler, d’elle mais de lui aussi, de Sasha, ce n’était pas le cas cette fois-ci : il se l’était promis.
Il fut malgré tout soulagé, si l’on peut dire, d’apprendre que Samuel n’avait pas passé une trop mauvaise journée. C’était peut-être un peu bête mais il se souciait réellement de sa santé et de son bien-être en général, même s’il le disait peu souvent, alors savoir qu’une journée de plus était passée sans trop de désagréments, c’était toujours ça de pris, pour Sam comme pour lui d’ailleurs.
Teddie laissa un léger silence s’installer entre eux après que Samuel lui ait renvoyé la question. Bah oui, c’était le risque. Il prit simplement le temps de réfléchir à une réponse qui ne serait ni un mensonge ni une plainte de plus. Puis, finalement, il se contenta de dire : « Aujourd’hui, ça va. Je tiens le coup. ». Il put enfin reprendre son sourire et se décider, une bonne fois pour toutes, à lâcher les mots auxquels il avait pensé la veille, et le jour d’avant encore. Ces mots auxquels il avait pensé depuis leur toute première vraie rencontre, peut-être, même avant la mort d’Elisa parce que là, déjà, il y aurait eu des tas de raisons de les dire. Et il était temps, au moins une fois. Juste pour qu’il sache. « C’est un peu grâce à toi, d’ailleurs. Beaucoup, même. Alors, j’voulais te dire… Enfin, tu vois, quoi. C’est gentil d’être là pour moi. Ça me fait plaisir. ».
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(#) Sujet: Re: You can count on me like 1-2-3, I can count on you like 4-3-2 [Teddie] Dim 15 Fév - 18:19
« Ah oui ? J’ai hâte de voir comment tu comptes t’y prendre. » Un sourire amusé étira les lèvres du blond alors qu’il penchait la tête, non sans remarquer le sourire que Teddie lui-même portait. Il préférait voir son ami comme cela ; à n’en pas douter, même s’il lui donnait un air de gamin en train de faire une bêtise. Samuel avait tout de même conscience, ne serait-ce qu’un peu ; que sa présence était bénéfique au plus jeune. Ce n’était en aucun cas une pensée orgueilleuse ou de la vantardise, mais il se doutait en toute objectivité que Teddie se sentait un peu mieux lorsqu’ils se voyaient. Cela, ou alors il était un excellent comédien et son visage impassible et presque froid lorsqu’il était seul devenait plus chaleureux en voyant samuel. Le simple fait de voir la peine s’estomper de son visage le rassurait – jamais très longtemps malheureusement- mais il s’en contentait, en attendant de trouver le remède miracle ; ou alors jusqu’à ce que Teddie arrive enfin à surmonter sa peine. Ce sentiment était d’ailleurs réciproque. Le plus jeune ne se trompait pas, il se sentait lui-même bien mieux lorsque son ami discutait avec lui. Teddie était l’une des rares personnes à savoir pour son trouble… sa « maladie » bien qu’il déteste au plus haut point l’appeler ainsi. Mais de ces quelques personnes il était bel et bien le seul avec qui il n’avait pas de mal à en parler. Peut être parce que tous les autres, sa famille et Rhys inclus voulaient à tout prix le pousser à suivre une thérapie. Le brun, lui, lui foutait la paix et n’essayait en rien de le forcer à faire quelque chose qu’il ne voulait pas. Et ce, même s’il lui était arrivé en de rares occasions de voir Samuel s’énerver. Il sentait également qu’il était un peu mal à l’aise ; et il trouvait cela plus attendrissant qu’agaçant. Il savait très bien que son ami, tout comme lui, n’était pas très doué avec les sentiments, et encore moins les relations humaines. Alors Samuel ne se formalisait pas vraiment de ce Teddie pouvait dire parfois. Il est très difficile de le vexer de toute façon. A dire vrai, le simple fait qu’il l’accepte tel qu’il était, avec ses défauts plus qu’avec ses qualités, lui faisait beaucoup de bien. Il se sentait plus libre d’être lui même avec Teddie qu’avec n’importe qui d’autre. Et effectivement, le stress qu’il ressentait jusque là ; cette boule au ventre qu’il ressentait depuis l’annonce de son patron commençait à se dissiper quelque peu ; lui permettant de respirer plus facilement.
Il sembla se calmer subitement lorsque les doigts fins et presque délicats de son ami s’enroulèrent autour de son poignet et il obéit docilement, oubliant à présent d’essuyer des verres qui venaient d’êtres lavés quelques minutes plus tôt, tenant fermement le bout de tissus dans sa main malgré tout. « C’est ce que je croyais oui, mais comment être sûr que c’est la vérité ? Peut être que tu te lasses de moi…» Encore une fois il le taquinait en retour, comme une sorte de match de tennis. Lorsque l’un commençait à tiquer son ami (sans aucune méchanceté bien sûr) l’autre répondait presque automatiquement. Et oui, parfois leurs paroles semblaient quelque peu ambigües, rien de très surprenant venant de leur part. Le contraire aurait été bien plus surprenant en réalité. Mais ils en avaient fait une sorte d’habitude et ne s’en formalisaient absolument pas ; alors tout naturellement, Samuel ne s’en rendit même pas compte.
Lorsque Teddie desserra son étreinte il se remit au travail machinalement, frottant le fond des verres pour en effacer toute trace de buée avant de les ranger ; tel un automate. Il ne travaillait là que depuis quelques semaines mais avait déjà prit le pli, certains gestes devenant instinctifs au point qu’il n’avait plus besoin de regarder où il les posait. Un faible ‘hmm’ s’échappa de ses lèvres d’abord avant qu’il n’hoche la tête. « Oui je vois très bien… Ah ces jeunes, incapable de vivre sans alcool. » Il se retint de rire, lui qui chaque soir où il devait travailler se servait lui-même un verre ou deux. Jamais plus bien sûr ; car il se devait de rester irréprochable pour son travail. Mais ça lui permettait de se détendre un peu. Et s’il devait devenir dépendant… Il s’en foutait très franchement. Samuel accordait peu d’importance à sa propre vie, mais ça c’était une autre histoire. Il finit par rire à sa remarque ; ne s’étant pas rendu compte de l’absence de son ami. Pour quelqu’un d’observateur, Samuel n’était pas très doué ce soir là, incapable de voir que Teddie s’était subitement plongé dans ses pensées. Pensées qu’ils seraient tous deux probablement surpris de savoir qu’ils partageaient. Combien de fois, alors que Teddie le réconfortait ou bien que lui-même tentait de remonter le moral de son ami, des idées pour le moins bizarre traversaient son esprit. Lui-même trouvait déroutant le fait qu’il puisse se demander ce qu’il pourrait ressentir s’il allait plus loin. S’il l’embrassait par exemple. Et chaque fois qu’un de ces moments arrivait, il paniquait, se demandait ce qui n’allait pas bien chez lui et repoussait cette pensée dans les fin fonds de son esprit. Il se rassurait tant bien que mal en se disant que c’était simplement du à son imagination débordante ou une simple question innocente. Bien sûr il n’était jamais passé à l’action et ne le ferait sans doute jamais, et ce pour plusieurs raisons. Bien qu’étant l’une des personnes les plus importantes à ses yeux, Samuel n’était pas amoureux de Teddie. Et puis ce dernier avait déjà suffisamment d’emmerdes en ce moment pour qu’il en rajoute. D’autant plus qu’au final le plus jeune ne savait pas finalement si les hommes l’attiraient aussi ou non.
« Non bien sûr que non. Tu es tellement sage. » Il secoua la tête faiblement avant d’ouvrir une bouteille de bière qu’il posa devant Teddie. « Cadeau de la maison. » expliqua-t-il simplement avec un sourire presque forcé alors qu’il entendait sa réplique. Oui, il en avait conscience, son ami et lui étaient pareils. Ils se laissaient vivre, sans forcément en avoir envie, laissant les jours défiler devant leurs yeux. Il ne savait pas si c’était également le cas pour l’autre, mais en ce qui le concernait, Samuel attendait simplement la mort avec une impatience presque difficile à masquer. Il avait lu que les gens atteints de sa maladie avaient des tendances suicidaires, ce qui ne le rassurait en rien. Mais il n’avait encore jamais fait de tentative. Pour la bonne raison que son frère ne s’était pas donné la mort dans le but que lui-même abandonne, il se devait de rester fort (plus ou moins) pour Sasha ; mais aussi pour Teddie et sa famille. Il ne pouvait pas les abandonner. Il se figea quelques secondes, la surprise étant clairement présente dans ses yeux aux dernières paroles que prononça le plus jeune. Ces simples mots que Samuel avait traduit comme un remerciement lui firent chaud au cœur et le réconfortèrent dans l’idée qu’il devait rester sur cette planète, au moins pour lui ; pour Teddie. « Tu deviens sentimental Teddichou, fait attention. » Malgré ces mots, un sourire sincère et chaleureux s’inscrit sur son visage, pour le remercier en retour silencieusement. Il savait que Teddie n’était pas doué avec les mots, du moins à l’oral car il adorait écrire. Alors pour ne pas rendre les choses trop mélodramatique ; il avait décidé de garder une touche d’humour. Mais malgré tout il ne put s’empêcher de prendre les mains du plus jeune dans les siennes pour les serrer doucement. Le langage corporel peut permettre de partager des choses que bien des mots ne peuvent pas.
« Hey Sam, quand t’auras fini de flirter tu pourras te remettre au travail ? » Le blond lança un regard accusateur bien qu’amusé à son collègue tout en secouant la tête. « Je ne flirt pas ! » S’exclama-t-il tout en s’éloignant un peu de Teddie, un air boudeur sur le visage. Il savait que son collègue le taquinait, pour la simple et bonne raison qu’il lui avait déjà parlé de son ami.
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(#) Sujet: Re: You can count on me like 1-2-3, I can count on you like 4-3-2 [Teddie]