Une vive douleur s'installa au niveau de son abdomen, l'obligeant à ouvrir enfin les yeux. Son visage ainsi que son corps étaient allongés sur le sol peu confortable. Les premières images qui s'affichaient devant elles furent déplaisantes, puisque des barreaux lui rappelaient sa captivité. Un fin filet de sang, au goût ferrique, fit crisper ses lèvres ainsi que le reste de son visage. La coupure n'était pas profonde, les blessures non plus. Pourtant, l'ensemble laissait un goût amer sur son passage. Encore un coup des originaires, ces Hommes qui les observaient depuis longtemps sans jamais les avoir aidé. Ils avaient le confort auquel les réfugiés tentaient d'aspirer sans pour autant y parvenir. Puisqu'ils souhaitaient la guerre, la rebelle n'allait tout de même pas rester les bras croisés, et les laisser prendre ce qu'ils convoitaient. Ainsi, elle les bribes de souvenirs, revenaient comme des flashs désagréables. Les poings firent de leur mieux pour protéger sa carcasse mais un bon droit au niveau du plexus, coupa instantanément sa respiration, la faisant tomber dans l'inconscience. Un temps suffisant pour laisser ses adversaires, transporter sa silhouette dans une de leur prison sans pouvoir se défendre d'avantage. S'ils venaient de remporter la première manche, elle n'avait pas encore donné son dernier mot. Ses yeux fixaient l'espace qui se trouvait face à elle, ainsi que les barreaux de cette cage extérieur. Les rayons du soleil caressait doucement sa peau mais la situation n'en restait pas moins pénible. Une inspiration puis une expiration lui donna le temps de se préparer à se positionner de façon assise. A chaque mouvement effectué, son corps lui rappelait ses blessures, grimaçant de n'avoir pas été à la hauteur de ses espérances. Un autre lui dirait qu'une femme restait une femme. Pourtant, les propos machistes lui donnaient matière à prouver le contraire à son vis à vis. Soudain, un visage qui ne lui était pas inconnu, fut entraperçu dans la cage d'à côté.

« Hey ! Rien de cassé ? »

Elle venait de chuchoter ses mots pour ne pas attirer l'attention des originaires qui grouillaient autour de leurs belles prises du jour.

Son intuition lui intimait l'ordre de ne pas bouger d'un pouce au risque d'alerter ses kidnappeurs. Pourtant, une petite voix intérieure lui criait de bouger, bien que la douleur lui rappelait ses faiblesses. La guerre ne serait remportée qu'au prix d'efforts combinés. Une seule âme, même vaillante, n'arriverait pas à venir à bout d'une armée bien entraînée. Il lui fallait voir les événements de façon positive; Une fois à l'intérieur du terrier, il serait plus facile de les désorganiser pour offrir une petite faille conduisant à leur perte; Tout ceci n'était encore que supposition abstraite, établies par des bribes de données, imbriquées les unes dans les autres afin de reconstituer les pièces du puzzle qui se trouvaient devant elle. Ses lèvres s'étaient mises à bouger pour alerter la personne qu'elle entrapercevait. "Quelques égratignures mais rien de grave et toi?"  De toute évidence, elle allait bien. "Je m'en sors pas trop mal". Son estomac la lançait encore bien qu'aucune blessure extérieure ne soit visible pour en témoigner; Un bien pour un mal car elle ne voulait pas passer pour une chochotte auprès de personne qui lui serait sans doute utile. Avant même que ses lèvres n'ait le temps de continuer son bavardage, une nouvelle voix se fit entendre. Un ton beaucoup plus grave qui trahissait son genre. Mais faisait il partie des personnes débrouillardes ? Qui savaient manier le poings et pourquoi pas une arme ? Son visage se positionna un peu plus près des barreaux, scrutant à droite puis à gauche son entourage. Il n'était pas question d'attirer l'attention sur elle. Pour sur, ils étaient surveillé de près. Le moindres dérapages pourraient les conduire à l'isolement. D'ailleurs une question lui fut posée en ce sens, laissant paraître un micro sourire sous le coup de la surprise. "Cela fait plusieurs mois que je vis sur une île déserte où pour vivre, il faut savoir chasser et se défendre contre des hostiles. Si je ne suis pas une experte en la matière, j'arrive à me défendre." Outre le raisonnement d'une voix toujours faible au travers des barres qui la séparaient de sa liberté, il lui fallait concocter un plan pour se sortir de cette impasse. La suite serait évoqué plus tard. La concentration était de rigueur et puisqu'une troisième personne semblait avoir la hargne pour se battre, elle ajouta. "Je ne suis pas sure qu'il soit dans notre intérêt de nous battre maintenant. Il faudrait réussir à s'extirper de ces cages sans attirer leur attention. Nous aurions l'avantage sur eux." Pas bête Apple mais comment réussir ce coup de maître lorsque sa prison de fortune, ne montrait aucune faiblesse au premier coup d'oeil.