Goodbye The Island, Welcome NY

Les gamma

Ce n’était pas un rêve, non, mais bien la réalité. Les secondes s’écoulaient sans répit, la laissant dans un état semi-hagard. C’était donc vrai ? Son moyen de transport venait tout juste de lever l’ancre afin de laisser la carcasse d’acier, voguer sur la mer et regagner New York. Enfin une vie s’était approchée de l’île. Enfin de l’aide pour la libérer de ses chaînes, accrochées depuis bien trop longtemps sur une île avide de chaire fraîche et de sang. Seules, les guerres éclataient sur le sable chaud de cette île tropicale, laissant les survivants dans un état de stress indescriptibles. Après plusieurs mois loin de la civilisation, elle gagnerait enfin la terre ferme. Elle reverrait des visages familiers et accueillant, loin de la barbarie qu’elle a vécut. Elle pourrait y élever son fils sans craindre qu’il lui soit enlever au milieu de la nuit. Plus besoin de chasser pour obtenir des vivre ou trouver une source intarissable d’eau comestible, au risque de tomber malade sans remède pour soigner les symptômes. Mais saurait elle seulement se fondre dans la masse ? Et qu’était ce que cette douleur soudaine dans sa poitrine, qui l’obligeait à poser son poing serrait contre elle afin de reprendre un peu d’air ? Serait ce la culpabilité ? Rien n’était plus sûr. Apple venait tout juste d’abandonner Benji, Roxanne et ses amis proches pour se donner une nouvelle chance. Elle était prête à entreprendre toutes les démarches nécessaires pour renvoyer un bateau sur cette île mais pour rien au monde, elle ne regrettait son choix. Un jour peut être, ils lui pardonneront ses pas sur ce navire Une place remplie de parfaits inconnus, que se soient l’équipage ou le commandant, ainsi que ses compères, qui prirent le même allé simple.

Ce n’était pas le moment de perdre de vu que chaque personne sur ce paquebot pouvait bien s’avérer néfaste. Elle se surprenait à penser aussi négativement mais après les épreuves qu’elle vécut, il serait difficile de ne pas lui pardonner sa méfiance. Elle se contenta seulement d’attraper la main de son fils afin de le conduire hors du pont, afin de s’engouffrer à l’intérieur. Son fils avait besoin de se reposer, dans un lit confortable ou tout du moins une couche munie d’une couverture. Ses pas ne traient pas, parcourant les longues lignes droites tout en se laissant quelques secondes de réflexion à chaque croisement. Se repérer paraissait plus facile sur le plan mais une fois en marche, elle se perdit dans les cuisines. Ce qui provoqua les foudres du cuisinier en chef, levant sa spatule comme un sauvage afin de les faire déguerpir au plus vite de son espace vitale. « Et que je ne vous revois pas traîner dans les parages ». Il ne paraissait pas très commode pour une personne qui se mettait en quatre pour nourrir l’ensemble des passagers. Pour sur, il ne devait pas apprécier de préparer dix assiettes supplémentaires non prévues. Un fait, qui mettrait sans doute à mal, les proportions de chaque ration. Mais s’ils venaient à les accabler pour leur présence, Apple montrerait les crocs. Elle fut suffisamment polie pour remercier les personnes qu’elle croisait sans pour autant leur montrer un sourire sincère ; Lorsqu’elle aurait confirmation de leur trajectoire et de leur liberté de mouvement, elle serait beaucoup plus aimable.

A force de recherche, elle finit par trouver une pièce où neuf couchettes se superposées par niveau de trois laissant peu de place à la pudeur. Même les ronfleurs partageaient sans doute leur chant. Un mal pour un bien se répétait elle sans cesse. Elle positionna ses deux mains autour de la taille de Chris et le monta sur la première couchette libre, positionnant son corps frêle, sous les couvertures, avant de le border. Elle rapprocha son visage de son front, déposant par la même occasion, un doux baiser pour l’apaiser, serrant, avec insistance, la main qui se trouvait de son côté. « Je reste à tes côtés, jusqu’à ce que tu t’endormes. » Ce qu’elle fit sans broncher. Au bout d’une dizaine de minutes, elle délaissa cette main et s’extirpa hors de la cabine. C’était la première fois qu’elle reprenait une vie civilisée. Quatre murs l’entouraient, si ce n’était pas plus. Un long soupir s’extirpa de ses lèvres alors qu’un homme la percuta sans prendre le temps de s’arrêter. Ses joues se mirent à rougirent alors que ses yeux fixer l’inconnu. Elle se retenait de lui crier dessus, sous peine de réveiller son petit bout. Elle choisit de tourner les talons, pestant contre le rustre personnage, bougonnant. Ce n’était pas un caprice, juste sa méthode pour libérer tout ce stress loin de ses épaules. « Et si ce n’était pas réel ? »