× Ma Célébrité : Dylan O'Brien × Nombre de messages : 2394 × Age du perso : vingt-et-un × Job : bonne question ! × Côté love : nada, que dalle, le vide. (sauf peut-être une petite lueur, parfois)
(#) Sujet: you hate your pulse because it still thinks you're alive Ҩ rose Lun 8 Sep - 1:55
You're not as brave as you were at the start rose & jeremiah
« Aucune que tu regrettes? » Les mots glissaient d’entre ses lèvres, entre regrets, hésitations et nervosité. Il se sentait bien lorsqu’il était avec elle, son cœur se détendait et c’était un peu comme s’il était chez lui. Il n’en était pas encore à le lui avouer, à avouer à Rose qu’il n’y avait vraiment qu’avec elle qu’il se sentait bien, peut-être pas en sécurité, mais bien tout simplement. Qu’il n’y avait qu’avec elle qu’il pouvait dormir sans avoir peur de trouver des monstres derrière ses paupières, qu’il était tellement soulagé d’être simplement allongé là, dans l’herbe, partageant la chaleur de son corps avec la sienne. Mais son corps et son esprit en était la preuve même, détendu, se laissant glisser dans un sommeil paisible. La question restait dans les airs, attendant patiemment sa réponse, le cœur de Jeremiah battait un peu plus vite, mais pas vraiment, en quelque sorte effrayé sans l’être de la réponse. Peut-être qu’il acceptait tout simplement la vérité, peut-être que pour la première fois, il était prêt à l’entendre. « Aucune » murmurait-elle, un simple mot, si peu de syllabes et pourtant tellement de significations. Ses lèvres venaient rencontrer les siennes, scellant les paroles de la rousse, en quelque sorte. Le jeune homme resta figé un instant, tandis que son esprit comprenait l’acte qu’elle venait de faire, et que des interrogations réapparaissaient dans son esprit. Des interrogations dont il aurait tellement aimé avoir les réponses, des désirs qu’il enfouissait refaisant surface avec ce simple contact si doux, mais elle s’endormait auprès de lui, il sentait le sommeil la prendre à lui et il n’osa pas la rattraper. Il resta un instant comme ça, Rose tout contre lui, se demandant s’ils avaient vraiment fait les bons choix dans cette journée qui les laissait exténués de toutes ces émotions. Mais même lui était victime de la fatigue, le sommeil venait le chercher à son tour, la chaleur de la jeune femme un réconfort dans ces questionnements. ‘Peu importe’ fut sa dernière pensée avant de sombrer à son tour. Loin était-il de se douter qu’il pouvait compter sur ses doigts les dernières journées ‘paisibles’ qui se tenaient devant lui.
Bam. Bam. Bam. Son cœur battait si vite, c’était un peu comme s’il tremblait lui aussi, en harmonie avec le reste de son corps. Les cernes sous ses yeux n’étaient qu’un euphémisme de la fatigue qui lui brûlait les muscles, mais ses paupières refusaient de se fermer, la peur bouillonnait dans ses veines, le tenant éveiller. Il était terrifié, il était horrifié. Il ne savait plus qui croire, quoi faire, où aller. Tout s’était passé si vite. Une seconde, ils étaient en matinée d’une Saint-Valentin tout à fait ordinaire sur cette île où les jours s’éternisaient et se ressemblaient sans s’assembler. La seconde qui suivait, ils se réveillaient dans des cachots où plus rien ne faisait de sens, où tout devenait plus confus et plus emmêlés et Jeremiah, il paniquait. La panique, ça le connaissait, mais pas celle-là, pas celle qui fige, qui laisse pantois, immobile, incapable de bouger. Comme si l’esprit était tellement abasourdi par ce qu’il voyait qu’il était incapable d’agir, incapable de trouver quoi que ce soit à faire pour sortir de là, pour s’échapper. Par miracle, certains avaient plus de sang-froid que lui et un évènement qui aurait pu sembler inoffensif leur permis de s’échapper. Une simple distraction, un moment d’inattention, mais il n’en avait pas fallu de plus pour que l’un réussisse à fuir et que Jeremiah emboite le pas sans réfléchir. Quitte à mourir, il préférait le faire libre que captif. Mais même à ce moment-là, il n’avait plus qu’un prénom en tête, qu’une idée et, s’il sortait d’ici, ce n’était pas seul. Instinctivement, il accourait vers Rose, la peur sécrétait de l’adrénaline, lui donnant l’énergie d’aider la jeune femme, son sang avait taché ses vêtements, il n’osait imaginer la douleur qu’elle ressentait, mais les expressions qu’il avait vu sur son visage sans ne pouvoir rien y faire ne le laissait plus tranquille, apparaissant derrière ses paupières dès qu’elles en avaient l’occasion. Elle était mal en point et Jeremiah comprit rapidement qu’elle ne pourrait sortir d’ici sans son aide. Il ne réfléchit pas avant de la soulever, tentant le plus possible de ne pas la blesser plus, avant de courir avec les autres survivants, de pomper l’adrénaline à travers ses veines et de fuir cet endroit le plus vite possible. Il ignorait combien de temps avait roulé à travers ces moments passés dans une obscurité manipulée, mais la lune éclairait le ciel d’une lumière éclatante, rivalisant avec le soleil, son éternel compétiteur. L’air frais le frappa, l’humidité qu’il avait respirée depuis trop longtemps lui ayant bouché les poumons. Il prit une grande bouffée d’air, réalisant comment ses mains tremblaient, comment chaque fois qu’il respirait, une vive douleur lui prenait aux poumons, comment il n’arrivait pas à fermer les yeux sans revoir ses images. Sans revoir les yeux d’une cruauté qu’il n’aurait jamais crue possible, sans revoir le visage de la douleur. C’était la folie à ce moment-là, ils avaient réussi à s’échapper, un moment d’inattention, mais un moment qui avait coûté cher à leurs bourreaux. Ils étaient tous fatigués, tous terrifiés à l’idée d’y retourner. Les cauchemars les hanteraient longtemps encore. L’adrénaline s’épuisait et la peur l’avait exténué. Jeremiah ralentissait, mais pas les autres, ils se retrouvèrent vite derrière, lui et Rose. Il ignorait si elle était consciente, il lui arrivait même de se demander si elle était vivante, crevant d’envie d'arrêter pour juste vérifier son pouls, vérifier qu’elle respirait, mais trop effrayé pour s’arrêter et risquer de retourner dans cet enfer. Il était à bout de souffle, ses bras abandonnaient la partie et criaient pour qu’il s’arrête, juste un instant. N’y arrivant plus, il s’arrêta à la lisière des arbres, devant lui se dressait la plage, puis de l’eau, de l’eau et finalement l’île, leur île et un énorme problème. Les autres survivants, où étaient-ils? Jeremiah les avait perdu et ignorait s’ils avaient pris un autre chemin, mais il ne les voyait plus. Pourtant, on lui avait mentionné un radeau leur permettant de franchir les quelques kilomètres sans couler à pic. S’ils ne les retrouvaient pas, ils ne les attendraient pas, Jeremiah le savait bien. Déposant la rousse sur un coin d’herbe, il remarqua bien vite qu’elle était en vie, mais pas tout à fait consciente. Le jeune homme n’avait pas grande connaissance en médecine ni en corps humain, tout ce qu’il savait, c’était qu’elle était mal en point et qu’un des médecins de l’île ferait toujours un meilleur boulot que lui pour la soigner. La blessure sur son épaule risquait de s’infecter, pensa-t’il, et les infections sur l’île n’était pas facile à soigner. Jeremiah était déboussolé, la situation le prenant de cours, tandis que tout son corps vibrait sous la peur. Ses muscles étaient fatigués, il ignorait quelle distance ils avaient parcourus, mais le temps était long et la lune s’abaissait dans le ciel, préparant l’entrée du soleil. Ignorant que faire, il tenta de la secouer, de la bouger pour qu’elle se réveille, pour qu’elle sorte de cette inconscience qui lui donnait l’air morte et qui l’inquiétait encore plus. Il n’était pas seul, pourtant c’était tout comme. Il parlait, mais personne ne lui répondait, il souhaitait juste qu’elle revienne à elle, qu’elle l’insulte avec ce sourire ridicule. Combien de temps lui faudrait-il pour sourire à nouveau? Combien de temps ce cachot laisserait ses traces humides sur leurs peaux meurtries? Il avait besoin d’elle, il avait besoin d’aide, il avait besoin d’entendre sa voix à nouveau et de remplacer son visage tordue par la douleur par le vert de ses yeux. Le moindre bruit devenait dangereux, le moindre mouvement devenait une menace et il était paniqué, soupçonneux, terrifié. Ne sachant plus que faire, il s’agenouilla à côté d’elle, murmurant des « S’il-te plait Rose, ce n’est vraiment pas le moment de me laisser seul. » et des encouragements, et sachant qu’elle risquait de lui en vouloir, mais ne voyant pas d’autres solutions. Il tenta de la gifler, n’ayant jamais autant espérer qu’elle se réveille et qu’elle s’énerve contre lui. Sa colère serait un cadeau contre cette inconscience livide. Étaient-ils maudits? Condamnés à se voir que dans des situations où la peur battait dans leurs veines et où ils risquaient leurs vies? Ne pouvaient-ils pas, juste une fois, passer un moment paisible ensemble sans que rien n’arrive et ne mette leurs vies sur un fil? Jeremiah commençait à se demander si le destin ne tentait pas de leur envoyer un message, tandis qu’elle ne semblait pas vouloir se réveiller et que ses yeux se mouillaient, parce que s’il avait à mourir ici, il aurait au moins préféré ne pas le faire seul. Les attaques de paniques le serraient très fort depuis qu’il s’était réveillé dans ce cachot et il ignorait si ce n’était pas le moment où elle allait se déclencher. Son souffle s’accélérait, son cœur battait trop vite et son regard s’embrouillait, tandis qu’il s’affaissait contre un arbre, persuadé que tout était fini. Ils allaient mourir.
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» Rose K. Fairclough "
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(#) Sujet: Re: you hate your pulse because it still thinks you're alive Ҩ rose Mar 9 Sep - 20:11
Let her go
La vie est un rêve, c'est le réveil qui nous tue. Qui nous accable de la douce vérité. Les cauchemars ne sont que réalité. Chaque jour, chaque nuit... Les malheurs se comblent dans l'opacité d'un silence malsain, contraint à cause de la gêne d'existences gâchées. Et les songes incertains des égarements voilés se contraignaient dans le noir obscur des deuils entachés. Ce noir qui environnait chaque pensée de cette jeune femme emprisonnée d'une léthargie ténébreuse. Cette fille qui ne croyait plus en rien, ni en la nature humaine, ni en la transparence d'un monde meilleur, déjà bien trop blessée. Une plaie béante... Une poupée cassée... Une étrangère ensanglantée. Son corps témoignait de ce mal qui la rongeait, qui la dévoilait dans sa fragilité et sa vulnérabilité tiraillée. Elle était vidée, vidée de se battre pour une vie qui la bouffait, qui la dévorait avidement. Juste perdue dans une dualité contrastée. Vivre ou mourir. Le choix lui appartenait, pourtant elle s'empourprait dans une instabilité livide, son esprit englobé dans un cauchemar anesthésié.
Un silence incomplet la transperçait, alors que la douleur l'assiégeait dans le noir où elle tentait de s'échapper. Seul le bruit muet de son coeur dénuait ce corps inerte sur le sol de son immobilité. Sa poitrine se relevant irrégulièrement, la brûlure de sa peau entachée de sang coulait dans ses veines creusées. Les flammes rongeant les couleurs de ce visage teinté. Ce visage de porcelaine où autrefois avait séjourné des sourires éphémères 'était à présent d'un teint cadavérique, la mort se contemplant à travers ses traits. Sa gorge serrée était empli d'une poussière qui l’empêchait de respirer, alors que ses paupières s'ouvraient soudainement, la peur s'y lisant ouvertement. Les ténèbres candides l’abîmant. Rose, elle était incapable de bouger, incapable de souffler, juste tétanisée face à une vérité, face à des questions désarçonnées. L'endroit où elle se trouvait ne concluant rien de bon. L'anxiété la ravageait alors qu'elle tentait de se lever. En vain... Dans son incapacité, elle cherchait à crier, cherchant à se délivrer de cette emprise mais aucun son ne sortait de sa bouche entrouverte. Où était-elle? Que faisait-elle ici? Mais surtout pourquoi était-elle simplement spectatrice de cette scène qui se déroulait sous ses yeux? Rose avait été trop souvent perdue entre des interrogations sans réponses, entre des doutes et des regrets seulement à présent que seule elle ressentait une souffrance ignorante de comment ces marques avaient marqué sa peau violacée, elle tentait de sortir indemne de ce cauchemar éveillé. Tout autour d'elle, le noir l'environnait l’empêchant de discerner les quelques formes qui l'entouraient. Tous son corps tremblait d'une animosité malsaine, animosité accumulée à cause de ces phobies qui la ravageait; Puis soudainement un cri venait lui crever les tympans, l'anesthésiant complètement. Une voix qu'elle ne connaissait que très bien, inconsciente de son inconscience. La brûlure de sa blessure lui remontant le long de la nuque puis un autre accoue à la cuisse. Violent. Rapide. Épuisant. La bouche de la jeune femme se tordait la défigurant de cette haine et colère qui la dévorait, alors qu'elle se sentait vidée, creuse, blessée. Un contact chaud venait gicler sur sa peau blanche marquant ouvertement les plaies béantes qui la constituait. Le mal la tordant dans des tremblements nouveaux, acerbes. Bordel! La douleur était intense, croissante dans son esprit désabusé, alors que ses maux la mordaient amèrement. Et cette voix , une fois de plus... Détournant toutes ses pensées. Cette voix qu'elle priait pour ne plus entendre. Elle fermait les yeux, incapable de se sortir de cet enfer de huit clos. Juste morte pour le coup à travers une hallucination, un cauchemar qui réveillait en elle toutes les peurs contaminées. Les larmes coulaient le long de ses joues attristées, alors que le passé la rattrapait, que ses erreurs la frappaient, que soudainement tous la ramenait à son inconscience. Un bruit sourd... Un coup derrière la tête. Et un cri... Le sien. Pour Sam... Tous lui revenait en mémoire, alors qu'elle se tordait dans son coma. Les cachots. Les visages effrayés. Celui de cette gamine qu'elle avait chaperonné dans cette cellule, la rassurant doucement. Avant de... Une nausée venait l’assommer alors qu'elle agonisait, se rappelant tous en détail. Et un seul nom arrivait à percer dans ses pensées l'électrocutant. Jeremiah; Son souffle venait enfin trouer sa gorge, alors qu'elle se levait dans l'obscurité, tous ses membres s'étirant. Et la douleur intense. Dans son épaule. Cette femme. Une brune qui l'avait prise à cette petite dans la prison. Et ce regard. Ce regard plein de tristesse, face à un lendemain incertain. Ses genoux s'entrechoquaient alors qu'elle tentait de se libérer de cette emprise, de ce cauchemar. La peur ne se cernant plus sur elle même, mais sur les autres... Ici, personne ne l'entendait, personne ne pouvait l'aider de son désarroi. Elle était simplement seule, cette solitude qui l'avait tellement terrifiée à présent elle la dominait, alors qu'elle sentait ses forces la lâchaient. Elle n'avait plus la force de se battre, plus la force de se relever après toutes ses épreuves passées. Car la douleur était trop intense, trop limpide, trop difficile à surmonter. Trop impossible. Les sanglots croulaient , abîmaient son visage décontenancé, alors qu'elle perdait, que sa respiration se désarçonnait, que son espoir se terrait 6 pieds sous terre. Puis enfin plus un bruit, juste un silence morbide et l'abandon total.
"S’il-te plait Rose, ce n’est vraiment pas le moment de me laisser seul. "Ces mots retentissaient dans son crâne, alors qu'elle se perdait totalement dans son inconscience. Comme pour lui rappeler qu'elle n'était pas aussi seule qu'elle le pensait. Puis une autre douleur venait s'incruster sur sa joue. Rose qui avait perdu espoir quelques secondes auparavant, luttait pour reprendre conscience. La raison était évidente... La raison l'était depuis des semaines, pourtant elle l'avait fuit par peur de se retrouver encore plus éloignée qu'elle ne l'était déjà. Cette poupée aux yeux grands écarquillés. Elle avait besoin de lui, de Jeremiah. Car il était le seul avec lequel elle se sentait en sécurité, bien qu'auparavant ils s'étaient déchirés, elle ne pouvait le laisser seul. L'abandonner serait preuve de sa lâcheté. Lâcheté qu’elle avait déjà prouvé une seule fois, mais pas deux. Rose était égarée entre la réalité et ce rêve cauchemardesque et malgré sa bonne volonté, il lui fallut quelques minutes pour reprendre conscience. De longues minutes, où sa douleur l'éprouvait affreusement et que la réalité reprenait pied. Sa léthargie se transperçant à force de sa lutte. Ses paupières se faisant bien trop lourdes, sa respiration bien trop saccagée... La jeune femme se réveillait difficilement, sa bouche empattée mais surtout toute la souffrance l'accablant d'un coup. Celle ci tournait la tête vivement, sa vision floutée par le malaise qui la guettait. Rose n'avait plus de force, pourtant elle tendait son bras difficilement, sa bouche se tordant face aux courbatures. Sa main imprégnait de son sang, elle se rappelait de tous à présent, seulement le cadre autour d'elle ne s’apprêtait pas à la captivité. La lune, haute dans le ciel, éveillait un éclat dans l'obscurité, révélant la nature qui les environnait. La jeune femme mit du temps à s’adapter, se rendant vite compte que les événements la dépassaient. Alors ils avaient fuis. Ou simplement rêvait-elle encore? Non tous paraissait si vrai... Ses blessures. Son corps voûté. Son sang séché sur sa peau. Les larmes sur les joues de Jeremiah. La rouquine n'était pas dupe elle comprenait immédiatement la conclusion de cette situation. Ils s'étaient enfuis des cachots sans doute suite à une inattention des Originaires, et ils avaient courus pour s'échapper. Seulement, eux étaient encore là et la raison était évidente. Tout était de sa faute. Elle avait été un boulet pour le brun qui avait du la secourir dès sa sortie, mais les autres où étaient-ils passés? Rose à peine réveillée que déjà des questions l'assaillaient, mais elle s'en préoccupait peu en voyant la peur séjournait dans les traits de Jeremiah, ne connaissant que trop bien cette expression. Une crise de panique. Elle tendait ses doigts vers lui, alors qu'à chacun de ses gestes, elle souffrait. Son épaule la lancinant et sa coupure à la jambe la faisant suffoquer. Sa voix bloquée dans sa gorge tentait de l'appeler pour le sortir de sa stupeur. Mais celle ci était serrée ne laissant que passer son souffle défoncé. Les circonstances prouvant une fois encore la complexité de leur relation, toujours à se trouver dans des situations improbables, à croire qu'une vérité essayait de filtrer prouvant une impossibilité. Rose se mouvait essayant de bouger en vain... Elle gémissait face au mal qu'elle s'infligeait seule, sa blessure allant sans doute bientôt s'infecter. Il ne fallait pas qu'il laisse la panique le dévorait pas dans de telles circonstances, malgré l'inévitable. La rousse savait pertinemment, que la force lui manquait et elle ne pourrait pas avancer mais lui il avait encore sa chance. Sa chance de fuir cette île avec les autres. Il devait la laisser là, qu'importe les conséquences. Celle ci abandonnait par ses forces, lâchait prise s'écroulant sur le sol, immobile. Lâchant finalement, un seul mot à bout de souffle. "Jeremiah..." Ce mot lui brûlant l'intérieur de la gorge. Couchée sur le dos, elle le fixait, les yeux humidifiés par la réalité accablante de vérité. Sa peur se frayant sur sur son visage de poupée. La terreur se lisant dans son regard éteint. Elle faisait peur à voir, avec les hématomes sur son corps, ses prunelles tristes et la poussière qui ternissait sa peur meurtrie, ensanglantée... Pourtant, son apparence elle s'en balançait, seul l'état du brun à ses côtés avait une réel importance.
FICHE PAR SWAN.
» Jeremiah G. Archer "
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(#) Sujet: Re: you hate your pulse because it still thinks you're alive Ҩ rose Dim 14 Sep - 2:48
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You don’t cross my mind, you live in it.
J'ai fait cet étrange rêve où nous étions tous deux auréolé de bonheur
Comment pouvait-on expliquer cette sensation à quelqu’un qui ne l’avait jamais vécu? C’était une impression indicible, une certitude même, non pas juste une impression. C’était comme se tenir au bord d’un précipice et savoir que quelqu’un allait nous pousser dans le dos d’ici quelques secondes. Et parfois, c’était plus fort encore que cela, c’était de savoir que l’on allait frapper le sol bientôt, que l’on tombait, que la chute était inévitable, que l’on ne pouvait plus l’arrêter. Persuadé que l’on allait mourir. Et qui pouvait nous empêcher de tomber? Qui était assez fort pour cesser cette mort certaine? Personne. On était seul, et même ceux qui arrivaient à nous attraper les épaules, à crier au damné de respirer, de reprendre son calme, qu’il allait bien… Pourquoi le croirait-il? C’était l’impression que son propre corps chutait, que sa gorge se refermait, ses poumons n’en pouvaient plus, son cœur pompait trop vite, il allait exploser. Une implosion, peut-être. Exploser, mais de l’intérieur. C’était la peur, la peur qui avait toujours un tel effet sur lui. Était-ce les trop nombreuses conséquences d’actes irrésolus qui l’avaient amené à avoir si peur de tout? Ou était-ce simplement dans son sang, il l’ignorait. Tout ce qu’il savait, c’était que lorsqu’il avait peur, il avait peur de tout son corps. Il vibrait sous la peur, il n’était pas une de ses personnes à sang froid, il était celui qui s’affaisse ou affronte, mais qui n’arrivait jamais à faire un entre deux, et encore moins lorsque la peur le serrait dans son étaux et lui coupait le souffle. Pourtant, on allait tous mourir un jour. Pourquoi la mort l’effrayait-elle tant? Mais lorsqu’il s’imaginait mourir, c’était ses pires cauchemars qu’il voyait. C’était la souffrance de ceux qu’il aimait, c’était ce vide, ce trou énorme qu’il pouvait laisser dans la vie de ces gens à qui il comptait. Peut-être était-ce pour cette raison qu’il s’évertuait à être plus désagréable. Peut-être que son esprit tentait de le sauver des remords inévitables à l’idée de fermer les yeux dans un sommeil éternel. Il avait peur de se perdre comme il avait peur de perdre d’autres gens. Il avait peur de ce goût amer dans le fond de sa gorge, un goût que même les saveurs les plus enlevantes n’arrivaient pas à décimer. Il avait peur de voir la douleur qu’il ressentait dans les yeux de ceux qu’il aimait. Et ses peurs, elles étaient si profondes, si fortes, qu’elles se répercutaient sur tout ce qui l’entouraient. Elles avaient gagné la partie, elles allaient gagner la guerre et probablement qu’il n’arriverait jamais à gagner contre elle. Échec et math. Elles gagnaient à ce moment-là. La peur, l’angoisse, l’effroi, des synonymes qui se tenaient ensemble pour le maintenir à terre. Elles gagnaient, depuis qu’il avait vu les barreaux froids d’un cachot dont il ne connaissait pas l’existence par le passé et la terreur dans le regard d’un enfant. Depuis que les cris et les sanglots faisaient crier ses oreilles, une douleur palpable dans son tympan, une résonnance d’une douleur qu’il n’avait pas envie de vivre. Il avait perdu, même s’il s’était enfui. Les dommages étaient plus nombreux de son côté que de l’autre côté. Et à ce moment-là, c’était comme si on avait ouvert le robinet, le mur qu’il s’était construit était détruit et plus rien ne retenait ce flot de peur, ce flot d’incompréhension et de savoir qu’il n’y avait plus rien à faire. Comment pouvaient-ils se sortir d’ici? À chaque fois que son regard frôlait Rose, il refusait vraiment de la voir, mais même un aveugle ressentirait les ecchymoses qui avaient brûlé son corps et le sang qui rouillait et la tâchait. Il avait envie de crier, et de pleurer, et de frapper quelqu’un. Il avait envie que quelqu’un débarque et lui annonce que tout ça n’était qu’une blague, mais ce n’était pas une mauvaise téléréalité, c’était la réalité, il manquait les caméras pour changer la donne. La solitude, l’inconscience de sa partenaire, cette aura de mort certaine, tout ça, c’était trop, même pour lui. La voir, comme ça, respirant à peine, la blessure sur son épaule le laissant complètement en désarroi et incapable. Les eaux devant lui un obstacle de taille. Il pouvait nager, bien sûr qu’il le pouvait, mais avec Rose, le pouvait-il? Jeremiah n’avait plus beaucoup de forces, mais ils étaient seuls. Seuls. Cette solitude, cette incapacité, ce manque de solution, tout ça amplifiait les peurs, les rendaient encore plus réelles. Affaissé contre cet arbre, son torse s’élevait à toute vitesse, ses mains tremblaient tandis qu’elles passaient nerveusement sur son visage, cherchant une solution, une solution à son manque d’air, parce qu’il allait mourir. Avant Rose ou après? Seul le temps le leur dirait. C’est un gémissement, par-dessus ses inspirations sifflantes, qui le ramena un peu sur terre. « Jeremiah… » entendit-il, la voix de Rose entrelacée de ses souffrances, de cette torture qu’il lui infligeait aussi. Il l’entendait, cette demande, cette supplication. Il connaissait Rose, il commençait, en tout cas, à la comprendre. Mais, malgré tout, de simplement entendre son nom, de savoir qu’il était toujours un peu moins seul qu’il ne le croyait, son cœur sembla se détendre, la peur qui bouillonnait ne le lâchait pas, mais il voyait plus clair, sa vision s’améliorait et il arrivait à respirer sans avoir l’impression qu’il allait s’étouffer. Jeremiah, il accourait, parce qu’il était stupidement par-dessus la tête attaché à cette rousse et qu’elle était la seule chose qu’il lui restait à ce moment-là. À genoux, à côté d’elle, il n’attendit pas pour ramasser un tas de feuilles et appuyer la tête de la rousse contre celle-ci. Il tentait de réfléchir, de se souvenir de toutes ces choses que ces gens à l’infirmerie lui avait dit. Lui qui flânait toujours trop souvent par-là, il pouvait trouver quelque chose à faire, une solution, pour peut-être lui donner un peu d’énergie, ou au moins essayer de protéger sa blessure et l’empêcher d’avoir à amputer son bras. S’ils s’en sortaient vivants, évidemment. « Rose » murmura-t’il. Il regarda autour de lui, tentant de voir plus qu’il n’avait observé jusqu’à maintenant. Il avait été tellement pris dans sa panique, dans cette vision embrouillé que ses émotions créaient, qu’il n’avait pas remarqué où ils se situaient vraiment, si ce n’était qu’ils étaient loin du cachot. Les broussailles pouvaient parfois cacher des trésors et, par miracle, il aperçut le scintillement d’un lac. Reprenant ses esprits de plus en plus et se permettant de réfléchir, de comprendre que la solution n’était pas tout à fait perdu et qu’ils avaient encore de l’espoir s’ils pouvaient simplement continuer à se battre, il expliqua son plan à la rousse. « Écoute Rose… En fait, je ne sais pas si tu me comprends, t’es pas mal amochée… Enfin, je vais te soulever et t’amener près du lac là-bas. – il pointa du doigt un endroit, essayant de voir si elle le suivait du regard ou pas – Si tu as assez de force, cette eau-là a toujours plus de chance d’être bonne à boire que celle de l’océan, on est d’accord? Après, on s’occupera de ton épaule, je ne sais pas grand-chose en médecine, mais je sais toujours bien les rudiments et si on la laisse comme ça, on court vers… le désastre. » Sa voix était enrouée, il allait dire l’amputation, mais pensa qu’il valait mieux ne pas alerter la jeune femme. Pas la peine de lui faire plus peur, il avait déjà assez peur pour deux. La soulevant de terre, faisant le plus attention possible pour ne pas lui faire mal, il sentit ses muscles déjà bien fatigués s’étirer sous l’effort. Elle était petite, mais tout être humain qui dépassait l’enfance devenait un peu trop lourd pour le jeune homme, lui qui n’avait jamais été un grand adepte de culturisme. Heureusement, le lac, qui finalement était plutôt un ruisseau, n’était qu’à quelques mètres. Jeremiah déposa Rose près de l’eau, se demandant si elle avait assez de force pour arriver à boire. Il n’avait rien pour le lui donner, pas de gourde, pas de bouteille, pas de bol, il songeait à une feuille, à ses mains même si c’était nécessaire. « Tu veux que je t’aide? On a rien du tout, je t’avoue que je suis un peu perdu…» Le tremblement dans sa voix, il le retint le plus qu’il pouvait. Mais il était tellement déboussolé, tellement perdu, tellement inconscient de tout ce qu’il faisait. Il était tombé sur cette île sauvage, mais il avait toujours eu d’autres gens avec lui, des gens qui s’y connaissaient mieux que lui, toujours quelqu’un pour l’épauler, toujours un objet pour l’aider, un objet de leur civilisation. Ici, il n’y avait que des arbustes, quelques arbres et un pauvre ruisseau. Il n’y avait rien pour l’aider, si ce n’était sa tête, et même elle, elle lui semblait plutôt loin. Il n’osait pas se risquer à faire un feu, ignorant si la fumée ne serait pas un indicateur de leur présence. Malgré tout, il se refusait d’abandonner Rose. Hors de question. Il avait déjà survécu quelques mois sur cette île sans elle et il n’avait pas du tout envie de recommencer. Surtout s’il devait savoir qu’il n’y avait aucune chance qu’il ne la revoit à nouveau. Et tout au plus si c’était de sa faute. « On va se sortir d’ici, d’accord? On va trouver une solution. » Et si ses paroles s’adressaient surtout à lui, ce n’était pas à défaut d’essayer de les encourager tous les deux.
copyright crackle bones
» Rose K. Fairclough "
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(#) Sujet: Re: you hate your pulse because it still thinks you're alive Ҩ rose Mer 24 Sep - 1:21
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The lie is a mortal sin and life's a lie
Il y a un temps où un homme doit se battre et un temps où il doit accepter que son destin lui échappe.
La peur était un sentiment tellement humain, tellement prévisible dans cette imprévisible existence. Là où songes avaient séjourné, seuls les bribes d'une angoisse embrasé s’idolâtrait entre les phobies incomplètes et évasées de cette jeune fille que le destin enterrait. Elle si fragile au gout anisé par ses baisers, elle si vulnérable face au temps condamnant, elle qui la bouche grande ouverte avait accueilli chaque coup sans rechigner. Là elle ne pouvait plus avancer face à cette impressionnante déclinaison de cet équilibre limpide. Limpide d'une purulence et d'une toxicité qui pourrissait le peu de sourires qui la transportaient. Le noir avait trouvé en son quotidien une cachette idéale, le mépris s'embuant dans ses yeux, dans ses larmes faciles. Son coeur suintait de l'acide trahison de douleurs idylles, de nuits divines cassées par les éclats de cauchemars réguliers. Cette vie empoisonnait par le venin qui fluidifie ce sang lassé, ce venin tangente au épreuves évaluées par les circonstances déconcertantes. Chaque réveil se transformant en enfer véhiculant... Rose n'était pas optimiste, ni pessimiste, elle croyait à une nuance grisée d'un maintien limpide, limpidité immobile à présent que ses yeux s'évanouissaient, que les étincelles ne se consommaient plus que d'infimes braises. En réalité, en ce moment même alors que les circonstances s'accablaient sur sa sombre dépouille affaissée, sur son corps traumatisé, la seule chose qui la maintenait dans cet éveil difficile était ce visage qui se tenait face à elle. Ce visage qui l'avait hanté, qui l'avait fait rire, sourire, pleurer... Ces prunelles qui l'avaient fait défaillir, sombrer dans une colère venimeuse, qui l'avait transpercer alors que son coeur se percutait dans sa cage thoracique. Ce facteur qui avait dérégler chaque sentiment, chaque émotion qui la composait, qui la consumait... Seul, alors que le temps semblait s'arrêter, rester des traits tirés, des sanglots marqués sur des peaux abîmées, des marques indélébiles. Des marques déposées par l'envie fluide d'esprits abusés par la supériorité, par l'envie de dominer. La domination poussait à l'extermination, à des terreurs imposées, à des dommages collatéraux. Et c'est ce qu'ils étaient alors que la nuit les contemplait dans leurs malheurs silencieux. Deux victimes ... Deux étrangers que le temps dévorait. Des pions rien d'autre. Des échecs fragiles. Des vies gâchées. Eux qui trop longtemps avaient eu peur de vivre, à présent ne voulaient pas mourir. Esprit simplet. Idiots condamnés. On ne choisit jamais sa destinée... Voilà une leçon que la situation leur imposait. Lui se laissait aller à cette peur facile, à ce sentiment si humain de paniquer alors que l'on perd le contrôle, que l'air se ternit, se voile et que plus rien ne s'englobe dans cette gorge serrée, alors qu'elle tentait de lutter contre une agonis sans merci , à une suffocation que ses membres lui imposaient quant à la souffrance organisée qui la tendait dans une douleur tacite. Jeremiah et Rose, des complexités contrastées qui à présent se retrouver comme dans une vieille habitude à se tenir l'un l'autre.
Le froid glaçait le corps avide de la jeune femme alors que le manque de solutions semblait l'abrutir d'une voie sans solutions. La brise se répercutant sur les taches de sang qui s'écoulait sur sa peau livide, blancharde... Le souffle trop court, l'agonie la prenait alors que son coeur se serrait, que la souffrance la malmenait face à la vision qui la persécutait, face à la réalité difficile. Cette peur dans le regard de Jeremiah... Cette panique... Celle contre qui elle l'avait calmé un nombre incalculable de fois semblait irréel en cet instant, tacite et factice. Mais les secondes s'écoulaient, le silence percutant, perforant les deux victimes de cet équilibre fragile. Seul les murmures se perdaient dans l'effervescence de l'obscurité, les respirations saccadés. L'inquiétude se voilait, les moeurs se décomposaient. Les solutions se ternissant face au temps... Cette fuite n'était que furtivité et fluidité mais les minutes voilaient un retour condamné. Rose avait trop mal pour bouger, trop mal pour respirer. Son sang se figeait dans ses muscles, son coeur se raidissant face à la vérité . Une qu'elle n'aurait jamais imaginé... Une qui l'effrayait. Pourtant les mots inaudibles se formaient déjà dans son esprit rigide, la froideur de ses pensées la laissant livide sur le sol terreux. Comme morte face aux autres chemins qui se tissaient... Cependant, elle s'accrochait quelques instants, elle s'accrochait malgré l'anxiété qui l'accablait, malgré l’inquiétude qui se lisait entre ses traits grisés. Juste assez pour pouvoir prononcer un seul nom. Un nom qui la ramenait une fois de plus à un attachement que trop longtemps elle avait essayé d'effacer. Mais seul les faits lui prouvaient une fois de plus que la seule force qu'elle avait était du à sa responsabilité, à sa présence. Un sourire léger venait se glisser alors que le jeune homme se précipitait à ses côtés, accourait pour la maintenir éveiller. Rose était telle une poupée cassée qui regardait son présent se figeait, alors que le seul lien qui l'avait hanté la tenait à présent close dans ce creux entrelacé, sur cette herbe figée, paralysée par une douleur vulnérable et cupide. Souffrance qui se relevait alors que dernier tentait de l'apaiser en lui offrant un confort désorganisée. Le brun dans sa précipitation, glissait derrière sa tête un tapis de feuilles mortes pour contrebalancer sa nuque étirée. La rousse gémissait, son corps tremblant légèrement face à l’électrochoc qui la parcourait à cause de cette infime effort. Ce dégoût entre ses lèvres alors qu'elle se détestait pour sa fragilité, alors qu'elle parcourait du regard le jeune homme dans un besoin de réconfort, alors que le silence la tabassait, que les larmes commençaient à perler sur ses joues rougies par le froid envahissant. La peur s'était réveillée en elle chaque soir, chaque p*tain de jours sur cette île, elle pensait s'y être habituée mais non.... Tous l'accablait alors qu'elle lâchait prise , ne pouvant plus supporter ce flot d'emmerdes impressionnants, alors qu'il lâchait son prénom comme une libération après avoir scruté les horizons. "Rose" La belle convulsait d'une souffrance rageuse, alors que la colère désemparée la ravageait, que la haine malmenée contre tous ce qui s'acharnait inconsciemment sur elle et plus encore sur lui. Peut être derrière cette mauvaise scène d'un film dramatique se cachait une vérité qu'ils tentaient d'éviter depuis des semaines? Elle ne voulait pas être la pathétique composite d'un mélo à l'eau de rose, ni encore moins la victime d'un drame sans suite. Elle voulait vivre, mais le temps s'écoulait... Et le temps n'attends personne. Jeremiah, qui perdu tentait de se concilier dans cette situation que les secondes ébranlaient, cherchait inopinément une solution qu'il ne trouverait jamais. La vérité n'étant pas la conclusion qu'il se promettait. Pas la happy end qu'il convoitait. C'était lui ou elle! Pourtant, il trouvait les mots comme pour éveiller un espoir, pour se rassurer, pour la rassurer. "Écoute Rose… En fait, je ne sais pas si tu me comprends, t’es pas mal amochée… Enfin, je vais te soulever et t’amener près du lac là-bas." La jeune femme tournait la tête difficilement, glissant un regard furtif vers l'étendue qu'il pointait du doigt, affaiblie. "Si tu as assez de force, cette eau-là a toujours plus de chance d’être bonne à boire que celle de l’océan, on est d’accord?Après, on s’occupera de ton épaule, je ne sais pas grand-chose en médecine, mais je sais toujours bien les rudiments et si on la laisse comme ça, on court vers… le désastre. " Jeremiah essayait de rassurer Rose, mais c'était l'effet contraire qui se produisait. Sa voix le trahissait,alors que la rousse savait que l'inévitable se profilait. Sa blessure s'empirant de secondes en secondes, son épaule serait irrécupérable. Et l'amp... Ce mot la fit tressaillir alors qu'elle grelottait sa peur vénale la gobant viscéralement. Pourquoi? Pourquoi p*tain cette vie s'acharnait sur sa lamentable existence? Pourquoi était-elle vouée à vivre ce conn*rd d'enfer froissant? Pourquoi quand elle plongeait son regard dans les prunelles ambrées de Jeremiah elle ne voyait que des mensonges se profilaient? Car oui sa vie n'était qu'un foutu mensonge contre laquelle elle cachait une vérité cruelle. Une vérité qui la brûlait face à son incapacité. Et que lui aussi pour le coup se mentait pour se rassurer, repoussant toujours la mise à mort pour plus tard. Il ne voulait pas lâcher prise, pourtant il n'aurait pas le choix... Car le choix ne lui appartenait pas sur ce coup là. L'attrapant doucement, le brun la soulevait du sol se forçant à puiser ces dernières forces pour la déplacer alors que celle ci suffoquait de cette douleur qui la tordait, qui la brisait. Ses membres la brûlant, sa jambe pissant de plus en plus le sang, elle se sentait partir quelques secondes face à la douleur insupportable. Mais vite, elle s'attachait à cette réalité ,battant contre cette léthargie , ne pouvant pas abandonner. Il la relâchait lentement sur le sol terreux, alors que la rouquine soufflait, les larmes se séchant peu à peu sur son visage de porcelaine. Le bruit de l'eau clapotait à ses côtés mais Rose n'arrivait à bouger, malgré sa gorge déshydratée qui lui brûlait l'intérieur du œsophage. Seule sa main glissait dans le ruisseau, le contact de l'eau fraîche apaisant légèrement la jeune femme détruite. " Tu veux que je t’aide? On a rien du tout, je t’avoue que je suis un peu perdu…" Rose en avait oublié cette instabilité, captivée par les bruits limpides de cette source. Elle se retournait, fixant Jeremiah ,les yeux gonflés d'humidité. Cet égarement dans son regard l'ébranlait, alors qu'elle voyait cette peur s’immisçait derrière ces prunelles irisées. Cette même peur qui consumait son coeur défoncé. Tous deux étouffaient inconscients de leurs possibilités, chacun trop jeune pour s’exécuter. Elle paralysée, lui incertain souvent épaulé par le passé. Tous s'était déroulé si vite, trop rapidement, et ils perdaient pieds souciant de ce lendemain sans conséquent. Cependant, le jeune homme tentait de se rassurer, de les rassurer. "On va se sortir d’ici, d’accord? On va trouver une solution." Rose ,malgré le peu de force qui lui restait, lui attrapait le poignet violemment rétorquant avec un léger gémissement de douleur face à l'impulsivité de son geste. Son optimisme ne l’apprêtait pas autant qu'elle le voudrait. Cet infime espoir qui lui offrait n'était qu'égoïsme. Un égoïsme qu'elle ne pouvait pas se permettre. "Arrêtes ça." Sa voix était frêle, fragile , à peine audible mais acide. Ces deux mots la rendait plus instable que jamais, alors qu'elle se mordait la lèvre inférieure prête à s'achever, prête à faire l'irréparable. La dureté de cette réalité ne la laissait pas dupe, ils ne pourraient jamais s'en sortir à deux de cette situation intacts. Elle était trop faible, trop lourde, trop impuissante, et elle ne pouvait se permettre d'abandonner cette vérité. Jeremiah inconsciemment appuyait là où ça faisait mal jusqu'à ce qu'elle craquait. Ces valeurs s’effondrant alors qu'elle passait à l'acte, que sa gorge s'enflammait de mots irrités."Vas t'en." Sa voix se cassait, alors que les larmes remontaient vers ses prunelles agressées de cette tristesse irriguée. Ne pas nier l’inévitable. A deux ils n’avançaient pas, seul il s'en sortirait. Calmement, tout explosait en elle, alors que son coeur implosait face aux dires qui la bousillait. Elle se contredisait ses envies face à ses pensées. Ce besoin d'être rassurée se voilait face à ce visage effacé. Elle détaillait le brun une dernière fois, se persuadant qu'il y aurait un avant et un après, puis sa poigne se déridait, ses doigts effleurant se peau poussiéreuse, alors qu'elle caressait lentement l'avant bras de ce dernier. L'adrénaline qui boostait le sang dans ses veines la poussait à parler encore, à l'enfoncer encore plus dans une tristesse qui la dépassait. "Tu es un piètre menteur Jeremiah. Tu sais très bien qu'on s'en sortira pas ensemble. Je ne peux pas avancer mais toi tu peux, alors pars! " Le début de sa phrase eut le don de lui rappeler un souvenir ancrée dans sa mémoire détériorée, alors que les sanglots coulaient formant des sillons sur ses joues teintées. Rose s'enfonçait dans cette lente descente en enfer, ne pouvant conclure d'autre option dans cette voie sans impasse. Elle qui trop longtemps s'était infligé de son égoïsme, de sa lâcheté à présent elle se battait contre, car elle voulait que pour une fois, elle ne regrette pas son choix. Car elle voulait qu'il s'en sorte ...
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Spoiler:
Je t'ai volé ton code de rp je le trouvais trop beau sur le coup *pas frapper*
» Jeremiah G. Archer "
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(#) Sujet: Re: you hate your pulse because it still thinks you're alive Ҩ rose Sam 27 Sep - 3:55
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You don’t cross my mind, you live in it.
J'ai fait cet étrange rêve où nous étions tous deux auréolé de bonheur
Dépouillés tel des arbres sans leurs feuilles. Vidés du peu qu’ils avaient. Que leur restaient-ils, si ce n’était l’autre personne? Était-ce pour cette raison qu’il s’était ainsi accroché à elle? Parce qu’il n’y avait plus rien d’autre à quoi s’accrocher. Lorsqu’on ne s’accroche pas, on tombe, c’est tout.
À ce moment-là, tandis que la vie semblait tout leur avoir pris, tandis que la mort les frôlait de plus près encore qu’elle ne les avait touchés lorsque leurs avions s’étaient crashés sur ce bout de terre perdu, Jeremiah osait. Il osait laisser cette lueur d’espoir minuscule, ce monceau d’un optimisme perdu refaire surface. Lui qui vivait terrifié de sa propre ombre osait laisser l’étincelle vivante, brûlé les ténèbres, petit à petit. Mais les ténèbres ne s’éteignaient pas aussi facilement. Des visions d’horreurs s’étendaient derrière ses paupières, son crâne l’élançait toujours de cette douleur qui le poursuivait depuis qu’il s’était éveillé d’une inconscience involontaire. Un horrible goût amer ne le quittait pas, la peur se tenait toujours au coin du mur, prête à refaire surface à tout moment. Il suffisait d’un soupir pour éteindre cette étincelle. « Arrête ça. » Frêle, fragile. Abimée, presque absente, presque terminée, les mots de Rose avait le goût acide de la défaite et de la détermination. Jeremiah, il ne comprenait pas. Parce que, pour une fois, pour une fois dans sa vie, il osait voir plus loin, il osait espérer. Il osait se créer des espoirs qu’il savait vains, mais qui, peut-être… Peut-être que pour une fois ils pouvaient être ceux qui gagnaient à la loterie, ceux que le destin choisissait comme gagnants? Certains riraient sûrement derrière son dos s’ils connaissaient ses pensées, s’ils savaient comment il regrettait de ne pas être mort le jour de ce crash. De ne pas avoir échangé sa place avec quelqu’un qui le méritait plus que lui. Parce que peut-être que s’il était mort ce jour-là, il n’aurait pas eu à voir le bouleversement dans les yeux de son père, il n’aurait pas eu à voir la peur dans ceux qu’il aimait, il n’aurait pas eu à pleurer sur la tombe de la personne en qui il avait le plus confiance. Surtout, il n’aurait pas eu à se tenir tout près d’une Rose si souffrante, il n’aurait pas eu à l’entendre tout abandonner comme ça. Le problème quand on gagnait dans le jeu du destin, c’était qu’on n’était souvent pas prêt à vivre avec les conséquences. Bien sûr qu’il pouvait partir. Bien sûr que c’était la solution la plus facile. S’il avait été celui qu’il était il y a quelques mois, il n’aurait même pas hésité, il n’aurait même pas regardé derrière lui pour soulever la rousse de cet endroit de torture. Il aurait couru, il aurait sauvé sa peau avant tout. Le jeune homme ignorait quand est-ce qu’il avait changé. C’était ça la beauté du changement, ça se passait de jour en jour, s’affichant un beau matin, vous sautant à la figure, vous laissant pleins de regrets ou content du résultat. Jeremiah, il ne savait pas s’il était content ou pas, tout ce qu’il savait, c’était que celle qui comptait le plus à ce moment-là avait des ecchymoses pleins les yeux et la voix pleins de peur. « Va-t’en. » qu’elle lui disait. Va-t’en.
Il fermait les yeux, fermait les paupières. Pourquoi? Pourquoi parmi toutes ces rencontres qu’ils avaient eu, tous ces moments passés ensemble, ces mots résonnaient comme les plus francs qu’elle lui avait dits? Pourquoi étaient-ils ceux qui faisaient le plus mal? C’était comme si on tirait sur son cœur, qu’on le lui arrachait, même s’il ne voulait pas, même s’il avait envie de le garder. Peut-être bien qu’il était en miettes, mais il était encore utile, il était encore sensible, il en avait bien besoin. Mais on ne lui posait pas la question, on ne lui laissait pas le choix. Comment pouvait-elle lui dire une telle chose? Comment pouvait-elle s’imaginer qu’il la laisserait seule? Si Jeremiah connaissait bien une chose, c’était d’être seul. S’il savait quelque chose, c’était le goût des regrets, de la culpabilité. Comment pouvait-elle s’imaginer qu’il pourrait vivre avec lui-même s’il la laissait seule, ici? Alors que tout ça, toute cette histoire, tout ce merdier dans lequel ils étaient était bien de sa faute. Il aurait dû mieux penser, il aurait dû plus réfléchir. Comment avait-il pu s’imaginer qu’il y arriverait seul? Il l’aurait écouté il y a quelques mois, peut-être même quelques semaines. Qu’est-ce qui avait changé la donne ainsi? Pourquoi ne pouvait-il pas se résoudre à simplement penser à sa peau, à comprendre que s’il restait, ils y resteraient probablement tous les deux? Les miracles n’arrivaient que dans les films. Ils n’étaient pas dans un film, ils étaient dans un monde cruel et injuste, un monde où des gosses crevaient de faim tous les jours et des mères laissaient leurs enfants jeunes pour les mains d’un cancer vicieux. Ils étaient dans cet endroit où les gentils ne gagnaient jamais. Pourquoi essayait-il de faire la bonne chose alors? Pourquoi la simple idée de laisser la jeune femme seule lui semblait impossible? Elle n’était rien pour lui, il n’y avait pas si longtemps. Elle était même détestée, une personne qui en connaissait trop sur lui, rien de plus, rien de moins.
Mais elle avait été là dans les moments les plus durs. Et même lorsqu’ils s’étaient déchirés, ils avaient réussi maladroitement à se recoudre. Lorsqu’elle souriait, il oubliait tous les problèmes qu’il connaissait. Lorsqu’elle riait, c’était comme si plus rien ne pesait sur ses épaules. Il pouvait oublier les pires choses lorsqu’elle était là. La vitesse à laquelle Jeremiah s’était attaché à Rose avait été si rapide, si terrifiante. Des montagnes russes en avaient résulté, mais, à quelque part, elle était parvenue à se creuser cette place gigantesque dans tout son quotidien. Comment pouvait-elle s’imaginer qu’il la laisserait laisser cet espace vide dans tout ce qui l’entourait? Il sentait ses doigts fins sur son avant-bras, une caresse qui lui paraissait bien lointaine, alors qu’il rouvrait les yeux. Trouvant le regard vert de la jeune femme, il chercha à y voir la vérité, à y voir quelque chose qu’il ne comprenait pas. Tout ce qu’il y voyait, c’était cette douleur immense dans laquelle elle était, cette tristesse qui voilait la lueur de vie qui y séjournait habituellement. « Tu es un piètre menteur Jeremiah. Tu sais très bien qu'on s'en sortira pas ensemble. Je ne peux pas avancer mais toi tu peux, alors pars! » Elle pleurait, et sa voix était remplie d’une tristesse qu’il aurait aimé ne jamais y entendre. Des quelques mots qui ramenaient de mauvais souvenirs, et qui en amèneraient probablement d’autres dans le futur. Il n’était pas triste à ce moment-là, il était furieux. Furieux qu’elle puisse lui demander une telle chose. Furieux qu’elle puisse croire qu’il partirait. Furieux, parce qu'il ne voyait plus d'autres solutions. « D’accord, si c’est ce que tu veux. » répondit-il, sa voix catégorique. Il regardait Rose, et cette fois, il ne cillait même pas. Il se levait d’où il était assis, comme un proche au chevet d’un malade, il était debout tout près de Rose, une douleur qu’il n’avait jamais connu lui déchirant le corps en entier. Elle voulait qu’il parte, elle voulait qu’il survive. Il regarda derrière lui, regarda l’océan qui avait été la cause de tous ses malheurs depuis les derniers mois, imagina ce que serait sa vie s’il partait vraiment. Il fit un pas, deux pas, s’éloignant de la rousse. La douleur s’amplifiait, une douleur que même les larmes n’arrivaient pas à traverser. L’eau bleue créait des vagues qui lui semblaient si futiles, il aurait aimé qu’elle disparaisse pour le laisser entièrement seul. Il ne fit pas un pas de plus, avant de se retourner vers Rose à nouveau. Cette fois, ses yeux étaient vides, vides de toute peur, plutôt empreint de cet espace que laissait les trop grandes épreuves. Il détourna les yeux à nouveau et continua son chemin, atteignant le bord de cette eau qui n'avait jamais été rien d'autre qu'un obstacle.
Les minutes s'écoulèrent et rien ne faisait de sens dans son esprit. Il savait qu'il ne pouvait pas partir. Il lui semblait physiquement impossible de le faire. Depuis qu'il ne voyait plus Rose, son corps entier vibrait pour qu'il la revoit, pour qu'il la prenne dans ses bras et s'excuse, s'excuse et s'excuse. Il était par-dessus la tête avec cette femme qui se voyait déjà cadavre. Jeremiah, il était plus fort qu'avant, mais l'était-il assez pour rester près d'elle? L'était-il assez pour risquer d'affronter des fantômes qui le terrifiait? L'était-il assez pour lui tenir tête, cette fois, et une bonne fois pour toute? D'un autre côté, s'il partait maintenant, s'il nageait ses quelques kilomètres, peut-être aurait-il le temps d'aller chercher de l'aider. Mais quelles étaient les chances qu'il revienne à temps? Pourrait-il vraiment vivre avec un tel poids sur ses épaules? En sachant qu'il avait quitté Rose au moment où elle avait le plus besoin de lui? Les êtres humains ont cette fascinante manie de toujours dire le contraire de ce qu'ils veulent vraiment, tout au fond. Il se releva et rebroussa chemin.
« Rose? »Sa voix tremblait, tandis qu’il traversait les derniers buissons qui le séparait de la jeune femme et qu'il la trouvait toujours au même endroit. Il regardait la rousse étendue sur le sol, elle qui lui semblait déjà froide. Un tremblement hésitant dans le silence de ses pas, dans le bruissement de cette vie sauvage qui était devenue un fond sonore normal. Il reprit, prenant une grande inspiration, sentant ses yeux et ses joues se mouiller, à la seule idée de ce qu'il avait failli faire, terrifié de lui-même. « Je ne peux pas, Rose. Je ne peux pas partir d’ici et te laisser seule, tu comprends? - il se laissait tomber tout près d'elle, lui attrapant sa main qui n'était pas froide finalement, plutôt tiède, encore vivante, encore présente - Je me fiche de ce que tu crois de nos chances de survie, de ce que tu penses que je mérite. Comment peux-tu t’imaginer une seule seconde que je pourrais partir d’ici sans toi? Si tu étais à ma place, c’est ce que tu ferais? Tu partirais, tu me laisserais seul, crever de faim et de douleur? Je pourrais pas croire que tu pourrais faire ça. As-tu une simple idée de comment juste te voir comme ça peut être douloureux? Comment pourrais-je vivre avec cette image-là comme dernière image de toi? Si je quitte cet endroit, c’est avec toi, saine et sauf. Peu importe ce que ça prendra. » . Il bouillonnait, il était furieux, en colère contre lui-même, mais surtout contre les originaires, contre ceux qui les avait mis dans cette position, qui les avait obligé à regarder la mort dans le blanc des yeux. Le jeune homme passa ses mains dans ses cheveux, les tirant un peu, avant de laisser tomber sa tête près de Rose, dessinant du bout des doigts dans le creux de sa main, par instinct, parce qu’il avait besoin de sentir qu’elle était là, parce qu’elle n’était pas encore froide, parce qu’elle était tiède et vivante. « Désolé, je sais que ce n’est pas ce que tu veux, mais je ne peux pas… » Il souffla, ferma les yeux un instant, laissa couler quelques secondes, pour reprendre ses esprits, pour penser. Il y avait forcément une solution, il y avait forcément quelque chose pour les aider. Relevant la tête, regardant Rose dans le fond des yeux, il murmura. « Je crois que j'ai une idée pour nous sortir d'ici. »
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(#) Sujet: Re: you hate your pulse because it still thinks you're alive Ҩ rose Mar 14 Oct - 23:30
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The lie is a mortal sin and life's a lie
Il y a un temps où un homme doit se battre et un temps où il doit accepter que son destin lui échappe.
Faire semblant et faire comme ci tous allait s'arranger... Se voiler la face face à cette éventualité, cette conclusion oppressante et froissante... Juste continuer comme si de rien n'était , prouvait leurs naïvetés inopportunes, leurs candides envies de vivre, de se brûler encore. Seulement, leurs espoirs se ternissaient face à la douleur d'une scène exhaustive, face à cette fin sans issue. La souffrance s'acharnait sur leurs corps dépouillés, sur les pensées infortunes de leurs esprits lamentés. Et le chemin semblait se terminer. Toutes les voies se finissaient par un cul de sac. C'était fini... Plus d'espérances, plus de facilité, juste cette vérité crue, amère mais réelle. La vie, c'est faire semblant de ne pas être mort. Et Rose était morte depuis longtemps. Depuis qu'elle se voilait derrière des sourires faussées, depuis qu'elle pensait pouvoir fuir cette tristesse en s'occupant des problèmes des autres, depuis qu'elle était arrivée sur cette île. Depuis qu'elle avait perdu la seule chose qui la maintenait en équilibre... Depuis que la vie l'avait dégouté à la place de la contenter. Elle ne pouvait pas faire comme Jeremiah, elle ne pouvait plus croire. Croire en un certain réconfort, en un infime espoir d'une reconstruction. Car les épreuves s'enchainaient, les larmes s'écoulaient sur ses joues blêmes et le temps la démolissait. Son corps n'étant plus que la répercussion de cette fragilité qui la dévorait. Et ça la défonçait , ça la brulait de tout optimisme la laissant dans le noir le plus complet. Les ténèbres ne l'avaient jamais autant approché, pourtant la peur semblait s'étioler, car il était prêt d'elle. Celui qu'elle avait haït pendant des mois, qu'elle avait consolé une fois la nuit tombée, qui l'avait brûlé de ses touchers, qui s'était immiscé dans son quotidien pour la consolider de ses lacunes, de ce passé, de cette culpabilité. Tout était encore si compliqué entre eux deux, pourtant alors que la fin prenait une forme particulière, Rose trouvait enfin un mot sur leur relation. Un mot qui autrefois l'avait tant effrayé. Un mot qu'elle gardait au fond de ses pensées pour ne plus le retenir, pour ne pas avoir à l'affronter. Pour juste le voir partir, ne pouvant lui affliger la peine qu'elle ressentait. Son coeur se serrait alors que ses mots agonisaient dans ses sanglots étouffés. Je ne peux pas... S'îl te plait. Voilà ce qu'elle aurait du lui dire, mais non son ton sec et froid dégageait un besoin impossible et une envie démontée. Jeremiah avait été son second souffle sur cette île, celui qui avait réussi à illuminer sa ritournelle de faux semblants et à présent, il était un fardeau. Un fardeau obstiné et déterminé. Un fardeau dont elle devait se dégager pour qu'au moins un des deux s'en sorte. Un fardeau qui la brisait de sollicitude, de mélancolie livide et d'un désespoir limpide. Ce brun avait pris une ampleur démesurée dans sa vie, saccageant toutes les barrières qu'elle s'était imposée, et aujourd'hui, alors que le silence régnait, que le froid les lancinaient, Rose le suppliait. "Arrêtes ça."
Brisée, elle l'était. Cassée, également. Perdue, inévitablement. Ses yeux mis clos, le souffle court, elle ne cessait d'espérer. De croire que ce dernier pouvait l'abandonner à une mort prématurée. Et la douleur prédominait autant psychologiquement que physiquement. Le froid harponnant ses membres ensanglantés, son esprit désemparé de ses pensées ternies de bonne volonté. Et cette peur qu'elle lisait dans son regard, cette peur qui l'avait si souvent rappelé cet état éphémère dans lequel ils étaient. Cette peur était devenue si familière, si restreinte prenant une place à part entière dans sa vie angoissée. Elle qui trop souvent s'était éteinte dans un contrôle rassurant. Ce contrôle qui trop souvent l'avait dépassé, qui aujourd'hui n'était plus qu'une bribe outrepassée. Une bribe qui lui rappelait tant de situations étranglées notamment cette nuit dans cette tente et le lendemain où sa lâcheté l'avait poussé à fuir. Fuir étant si facile; Mais là, elle devait faire face, le choix ne se présentant plus. "Vas t'en." Ces deux mots la brisait, la laissait seule dans une cassure sensible, l'enfonçant dans des cauchemars éveillés. Cette phobie de solitude la glaçant, alors qu'elle voyait Jeremiah se démonter, ces prunelles se fermant. Le désespoir se filtrait de leurs corps abîmés, le silence reprenait ces droits alors que les questions semblaient assiéger leurs sanguines pensées. Rose savait pertinemment que le brun ne pourrait partir ainsi, et qui était-elle pour l'obliger? A part cette étrangère aux yeux apeurés. Mais se résoudre à rester ainsi dans cette situation miséricordieuse à cause d'une lâcheté, d'un égoïsme que trop longtemps refoulé serait injuste; Elle n'avait aucune excuse, aucune solution de rechange juste la réalité; Juste cette fatalité face à elle. Lui ou elle. Avancer ou reculer. Les forces, elle n'en avait plus. L'espoir, non plus. Survivre l'avait poussé dans un chemin sans retour, et la lassitude avait pris une place dans son quotidien. Cette lassitude qui l'obligeait à rester au sol, impuissante et blessée. Les yeux humides de toute nécessité. Pourtant, le peu de courage qui se creusait dans son esprit déstabilisé, elle le trouvait dans des phrases acides, pleines de vérités. Son coeur se vidait de sincérité en même que sa gorge se dépliait, les mots étant les seules réponses qu'elle pouvait lui offrir. Et bien que ses gestes la contredisaient, elle se renfermait, agonisait dans une lenteur difficile.
Mais le mal qui la bouffait allait bien trop vite s'intensifier, trop rapidement la déboussoler. Car ses mots dépassaient bien ses pensées, car tous ce qu'elle voulait ne se résumait pas à ces paroles venimeuses, au contraire... Elle qui avait si peur de se retrouver seule dans une impasse, qui le silence l'avait toujours anéanti... Elle allait enfin comprendre ce qu'était le réel besoin de quelqu'un. "D’accord, si c’est ce que tu veux." Jeremiah se relevait, les yeux vides, creusés d'une fureur livide. Et Rose se mordait l'intérieur de la joue pour ne pas craquer, pour ne pas perdre le contrôle. La douleur était si intense, bien plus que les blessures qui l'assommaient d'électrochocs irréguliers. Elle était envahissante, brûlante et insatiable. Les larmes silencieuses de la rousse roulaient sur ses joues anesthésiés, alors que son regard le suppliait de ne pas partir, mais que ses mots lui manquaient. Intérieurement, une tornade défonçait chaque émotion qu'elle ressentait, alors qu'à l'extérieur le calme extériorisait les démons qui l'apitoyaient. Son poing se serrait, son corps la tiraillait. Et cette souffrance... Toujours aussi omniprésente... C'était comme si on lui arrachait son coeur alors qu'elle était encore consciente. Puis il se tournait. Et un pas, deux pas... Chaque mètre soulevait la cage thoracique de la blessée qui impuissante ne pouvait tenir ses émotions pour elle. Elle tournait la tête de l'autre côté, commençant à haleter doucement. Les souvenirs la submergeant, le mal la controversant. Jeremiah était celui qui avait réussi à lui rendre le sourire, mais également qu'il l'avait touché en plein coeur par sa fragilité, par sa volonté, par son envie farouche de liberté. Il avait viré chaque illusions qu'elle avait crée pour mieux l'atteindre. Et il l'avait découvert cette fille de 21 ans, qui était trop jeune, pour endurer tous cela. Trop naïve pour se laisser submerger. Et à présent, c'est ce qu'elle faisait, alors que la distance s'accumulait, que les maux la transperçaient, elle ne tenait plus. Les larmes s'intensifiaient, son souffle se perdait dans le silence ambiant. Sa respiration qui se saccageait alors que son envie de crier se faisait persistante. La fin se voilait, pourtant le calme s'était défait; La peur revenait au galop, le noir l'entourait.... Et elle tournait sa tête violemment pour scruter une dernière fois celui qui l'avait soigné d'un mal être constant. Mais il n'y avait plus rien. Juste la végétation qui s'abaissait au rythme du vent. Juste la brise qui soufflait au creux de ses oreilles. Et elle craquait, totalement ,entièrement.... Non! p*tain! La jeune femme gémissait un tas d'insultes dans la nuit glaçante, alors que son coeur se découpait en milliers de morceaux. Difficilement, elle relevait son bras droit, le posant sur son visage, cachant ses sanglots angoissés. Et elle fermait les yeux. Pour oublier, pour effacer. Tous ce qui l'entourait. Mais les bruits extérieurs éveillaient en elle cette panique. Cette panique qui l'attrapait par les tripes , qui la retournait et qui brûlait ses membres de tremblements furtifs. Alors, ici, comme ça maintenant? Elle allait mourir, seule dans le froid ambiant, à cause de deux blessures qui pissaient encore le sang et la seule chose qui la tourmentait était cette solitude tacite. Le fait de ne lui avoir rien dit. Tu es pitoyable Rose, foutrement pitoyable. La jeune femme se consumait de douces aigreurs alors que le temps s'écoulait sur son triste sort. Le coeur vidé, les yeux égarés. Peu à peu, la peur ivre de rester éveillée se tassait et ses paupières se fermaient contre son grès. Le noir l'envoutait et son souffle s'abaissait, que la douleur se propageait dans ses veines ivres d'adrénaline. Son coeur anesthésié saignait tout comme la plaie béante sur sa cuisse, sans doute infectée. Mais le calme environnant laissait déferler dans le crâne de cette dernière les bribes du passé, les moments qui l'avait marqué, lui rappelant doutes et regrets, tristesse et colère. Elle était simplement spectatrice de cette vie qui l'avait contenté.
" Rose? " Et voilà qu'à présent, elle délirait. Cette voix ne la faisant qu'un peu plus sombrer dans sa macabre démence. La peur se propageait dans son cerveau, alors que les larmes séchées sur ses joues de porcelaine la brûlaient. Les yeux toujours clos, elle mourrait d'angoisse, d'anxiété, prête à rejoindre sa mère loin de cette île de misère. Un simple réconfort parmi tant de regrets. Elle ne voulait plus entendre cette voix familière, plus sentir cette douleur dans son palpitant défoncé, elle ne pouvait plus endurer ça. Cet état d'instabilité, cette atrocité. Plus se souvenir de lui, celui qui était parti pour survivre. Jeremiah... La mort était si affreuse au point de se jouer d'elle, de ses plus grandes faiblesses. C'était donc ça crever, se prendre en pleine face des cauchemars éveillés. Si c'était ça, elle n'était pas prête. Pas maintenant. Pas tout de suite. Juste faîtes que ça s'arrête. Elle ne pouvait plus endurer encore de supplices, elle n'en pouvait plus ... " Je ne peux pas, Rose. Je ne peux pas partir d’ici et te laisser seule, tu comprends? " Son visage se crispait, alors qu'elle luttait pour ne pas ouvrir les yeux, pour ne pas croire à ce mirage trop beau pour être vrai, pour ne pas faire face à ces ténèbres qui l'encerclaient. Tous ça n'était que pure folie, qu'illusions tentantes pour sombrer dans une lente agonie. Puis... Ce bruit celui de quelqu'un qui venait de se coucher juste à côté d'elle, et cette main qui venait enlacer la sienne... Un espoir venait se loger dans ses pensées, un infime et futile espoir. Alors... Etait-ce vraiment réel? Rose ne pouvait pas tenir éternellement, sa curiosité se jouant d'elle alors qu'elle ouvrait les yeux et glissait un regard furtif vers sa gauche. Jeremiah se tenait face à elle, les prunelles humides, la voix tremblante et le souffle irrégulier. La rousse ne put contenir un soupir d'aisance mais également de frustration. Cependant, elle resserrait doucement leurs étreintes en pliant la paume de sa main. " Je me fiche de ce que tu crois de nos chances de survie, de ce que tu penses que je mérite. Comment peux-tu t’imaginer une seule seconde que je pourrais partir d’ici sans toi? Si tu étais à ma place, c’est ce que tu ferais? Tu partirais, tu me laisserais seul, crever de faim et de douleur? Je pourrais pas croire que tu pourrais faire ça. As-tu une simple idée de comment juste te voir comme ça peut être douloureux? Comment pourrais-je vivre avec cette image-là comme dernière image de toi? Si je quitte cet endroit, c’est avec toi, saine et sauf. Peu importe ce que ça prendra. " Les larmes revenaient s'écouler sur les joues de Rose, alors que son coeur s'enflammait. Sa colère s'étiolait parce que la peur prédominait encore, mais au fond c'était ce qu'elle désirait. Car Rose n'était qu'une p*tain d'égoïste, car cette phobie n'était pas que de mourir dans une solitude dénigrante mais bien de devoir dire encore une fois adieu. Car chaque personne qu'elle s'était autorisé à aimer était une personne qu'elle pouvait perdre. Et elle ne voulait plus devoir affronter des morts consolidés, plus voir cette étincelle de vie s'appauvrir dans les yeux de ces proches. Et en restant ainsi sur le sol poussiéreux, elle avait juste abandonner l'idée de continuer à vivre pour éviter de devoir faire face à cela. A ce noir dévorant. Mais lui, il l'était encore là pour l'aider, pour la réconforter à travers ces maux entrelacés. Il était toujours là. Là à dessiner dans l'intérieur de sa paume pour lui rappeler qu'elle était encore ne vie et qu'il ne la laisserait pas tomber. " Désolé, je sais que ce n’est pas ce que tu veux, mais je ne peux pas… " Rose fermait les yeux quelques instants, sa frustration se voilant alors qu'elle savait pertinemment que dans le cas contraire, elle aurait fait la même chose. Cependant, elle restait muette juste elle déposait sa main contre la sienne ayant ce besoin de sentir le contact de ces doigts contre sa peau glacée. Puis son regard retrouvait l'ambre du sien alors qu'il murmurait " Je crois que j'ai une idée pour nous sortir d'ici" La jeune femme s'interdisait de croire en un quelconque espoir, elle s'interdisait un optimisme contrefait pour ne pas être déçue, pourtant Jeremiah venait de soulever un intérêt certain chez elle. Comment? Quelle idée? Et surtout combien de temps? Rose était de plus en plus faible et dire qu'elle s'en sortirait serait mentir. Elle avait perdu énormément de sang et la fatigue de ses membres ne présageait rien de bon. Elle fixait le brun curieusement, attendant simplement qu'il lui partage son idée, lâchant un léger "je t'écoute" fébrile. Le temps s'effilait facilement, alors que les interrogations prenaient une place à part entière dans le crâne de la rousse. Mais une autre pensée venait la ravager, une pensée qui prouvait une fois de plus son égoïsme. "Jeremiah... Si je m'en sors pas... " Sa voix se brisait dans sa gorge alors que son coeur se resserrait et que l'air lui manquait. Ses paupières s'affaissaient alors qu'elle luttait contre le noir qui l'englobait et qu'elle se résolvait à ne pas lâcher prise... Pas encore une fois.
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» Jeremiah G. Archer "
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× Ma Célébrité : Dylan O'Brien × Nombre de messages : 2394 × Age du perso : vingt-et-un × Job : bonne question ! × Côté love : nada, que dalle, le vide. (sauf peut-être une petite lueur, parfois)
(#) Sujet: Re: you hate your pulse because it still thinks you're alive Ҩ rose Mar 21 Oct - 1:10
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You don’t cross my mind, you live in it.
J'ai fait cet étrange rêve où nous étions tous deux auréolé de bonheur
Parfois, il fallait être seul. Seul avec soi-même, seul avec ses idées, seul sans l’influence de certains. Seul, tout simplement. Quand il était seul, Jeremiah, il n’était jamais vraiment bien. C’était un peu à cause de ça qu’il avait compris que quelque chose clochait chez lui. Parce que si certains recherchaient la solitude, lui s’était accroché aux autres comme un koala à sa mère. Il avait recherché leurs présences et, surtout, la distraction qu’ils offraient. Il n’était pas bien quand il était seul. Il avait l’occasion de réfléchir, et ses pensées s’arrêtaient constamment sur les défauts, sur les problèmes, sur des choses qu’il ne pourrait jamais régler. Quel bien cela faisait-il? Aucun. S’acharner sur des questions sans réponses pouvait être aussi douloureux que de trouver des réponses qu’on n’avait pas envie d’avoir. Mais, sur cette île, cette île où ils avaient été arrachés de tous les problèmes normaux d’une vie dans une société en constante évolution, parfois il se sentait mieux quand il était seul. Il était alors capable de faire un ménage dans ses idées, capable de voir des choses qu’il ne voyait pas lorsque les problèmes lui sautaient, de plus en plus littéralement, au visage. À Los Angeles, les gens étaient une issue de secours face à des peurs au fond de lui-même, tandis qu’au milieu de l’océan, c’était les gens qui étaient synonymes de problèmes. Ici, il fallait se méfier de sa propre ombre. Il fallait avoir peur de son meilleur ami et se demander si la personne qu’on aimait serait encore là le lendemain. Ici, chaque personne était une insécurité de plus là où rien n’était stable. Le paradis des cauchemars. Au creux de lui-même, Jeremiah savait qu’il ne serait jamais vraiment bien, jamais vraiment en paix. Il n’était tout simplement pas comme ça. Il était un peu hyperactif, un peu idiot, un peu borné. Il ne serait jamais celui qui pouvait tout garder à l’intérieur, qui pouvait agir constamment comme si tout allait bien. Ce n’était pas dans ses gènes, son adn était dénué d’une quelconque capacité d’adaptation que pouvait démontrer ces gens-là. Et il les jalousait. Parce qu’à ce moment-là, tandis que ses doigts frôlaient la paume de la main de Rose, Jeremiah essayait de voir le positif. Il essayait vraiment, mais c’était tellement difficile.
Cette petite voix, derrière toutes les autres, celle qui murmure nos pires craintes et qu’il est impossible de taire. Toujours là, parfois plus discrète que d’autres. Cette petite voix-là, elle lui faisait craindre le froid de la peau de la rousse, la pâleur qu’elle aurait s’il n’y arrivait pas, s’il ne pouvait pas tenir ce qu’il avait envie de promettre, mais qu’il ne savait pas s’il en avait le courage. Le jeune homme ne s’était jamais cru courageux. Jamais, oh non. Il avait été le gamin terrifié d’une pièce sombre, celui dont il était si facile de se moquer et qui, malgré tout, en était affecté. Celui qui se cachait derrière un humour massacrant et un sourire souvent faux. Il avait toujours été le trouillard, le premier qui crèverait dans un film d’horreur, probablement en criant le nom de sa mère. Pourtant, à ce moment-là, il avait envie de crier à cette stupide voix, à ce soupir de peurs qui lui tournaient en tête, d’aller voir ailleurs. De le laisser seul, de le laisser réfléchir, en paix, sans laisser pendre au-dessus de leurs têtes ces foutus épées qui n’attendaient qu’une seconde de trop pour tomber. La noirceur autour d’eux semblait serrer son étau, comme si elle jubilait d’avance. Elle était traîtresse, la nuit, vous laissant croire que vous aviez des heures devant vous, alors que, souvent, ce n’était plus que de minutes. Les feuilles autour d’eux le faisaient réfléchir, lui amenant des idées d’originaires décidés à les retrouver, des cauchemars de plus, une colère qu’il n’aurait pas du tout envie d’affronter. Mais et s’ils étaient la solution? Et si ils pouvaient en trouver de leur côté ? Pouvaient-ils tous être hostiles à leurs causes? Et encore, qui sait quel conditionnement ces dingues avaient subis.
Pendant ces quelques minutes où le jeune homme s’était séparé, où il avait contemplé l’idée de partir, en réalisant que s’il partait, c’était une grande partie de lui-même qu’il laissait derrière lui avec Rose, c’était un acte cruel qu’il faisait, c’était exactement ce qu’il n’avait plus envie d’être, il avait réalisé quelque chose. Fini le trouillard. Peut-être pourrait-il les sortir d’ici. Si seulement ça pouvait fonctionner, si seulement ça pouvait être la réponse qu’ils cherchaient. Il sentait qu’elle abandonnait, qu’elle ne croyait pas pouvoir s’en sortir. Il connaissait ce goût. Les larmes avaient assez coulées pour l’instant, Jeremiah ne voulait plus pleurer. Non, ils pouvaient forcément s’en sortir. Et s’ils mourraient ici, et bien… tant pis? Mais à quoi bon crever si c’était pour ne pas tenter chaque solution possible, chaque idée qui pourrait les frôler. « D’abord, on va te soigner un peu. » Jeremiah prit une grande inspiration, lâchant la main de la rousse pour s’occuper de ses blessures. Il commença par enlever les vêtements déjà déchirés de ses plaies, les déchirant encore plus. Il n’était pas infirmier, ni médecin, ni soldat, ni scout, aka il n’avait absolument aucune vraie expérience là-dedans, mais c’était tout à fait logique, non ? Puis, il avait assez regardé d’émission de télévision pour avoir au moins une idée des choses à faire et il vivait sur une île depuis des mois, des situations de survie, il en avait affronté. L’une des plaies continuant à saigner depuis beaucoup trop longtemps, Jeremiah attrapa l’un des morceaux déchirés des vêtements de Rose et l’attacha au-dessus de sa plaie, autour de sa cuisse, afin d’arrêter le saignement. Il se surprit à dire tout ce qu’il faisait à la rousse, ignorant dans quel but exactement. Pour lui ou pour elle ? Il voyait qu’elle se retenait de perdre conscience et il savait que c’était probablement parce qu’elle avait perdu trop de sang. Les plaies se soigneraient bien avec un peu plus d’équipements, il suffisait qu’ils réussissent à se rendre à cette foutu infirmerie. Il enleva ce qui restait de son propre t-shirt, sentant l’air frais faire frissonner sa peau. Ne pouvaient-ils pas être enlevés pendant le mois d’août ? Il marmonna quelques mots contre les températures trop basses, évaluant les risques de faire un feu ici. Au moins, il avait appris à faire un feu avec presque rien, pendant ces quelques mois sur cette île. Le jeune homme s’était toujours dit que ça finirait par être utile. Il avait bien eu raison.
Rinçant son t-shirt dans le ruisseau à côté d’eux, le jeune homme lava doucement la peau autour de ses blessures, retenant une grimace de sympathie en les voyants de plus près. Elles étaient profondes, mais seulement l’une des deux lui semblait infectée. Jeremiah eut presque un haut le cœur en voyant l’aspect rougeâtre de la blessure à la cuisse de la rousse et le pus qui semblait batifoler dans sa chair. « Tu me dis si je te fais mal, d’accord ? » Secrètement, le jeune homme remerciait ses multiples crises de panique de l’avoir poussé à passer autant de temps à l’infirmerie. Il soupira, regardant autour de lui. « Écoute, je crois qu’il vaudrait mieux faire un feu. Je doute que quelqu’un le remarque, puis on risque de tout simplement mourir d’hypothermie si on continue comme ça. » expliqua-t’il. Il ne savait même pas s’il parlait vraiment à qui que ce soit. Des millions de trucs à faire lui sautaient en tête, mais l’ordre dans lequel il devait les effectuer était confus dans sa tête. S’éloignant un peu, il ramassa quelques bouts de bois, beaucoup d’herbes sèches et trouva un coin pour s’attarder à faire des flammèches avec ce qu’il avait sous la main. Il lui fallut plusieurs minutes, s’il savait comment faire un feu, il savait aussi qu’ils étaient loin d’avoir des briquets remplis de gaz à porter de mains. La lumière qui venait éclairer les alentours était un véritable soulagement, les flammes dorées venant réchauffer leurs peaux et illuminer le paysage autour d’eux. Tant pis s’il alertait leurs chasseurs, Jeremiah n’était plus à deux cases de s’en préoccuper. Il réchauffa son chiffon mouillé, juste assez pour qu’il reste mouillé, mais qu’il soit aussi chaud et le pressa contre la blessure à la cuisse de la rousse, en murmurant un : « Ça va être chaud. » Merci à ce mec qui s’était déjà fait poignardé par un hostile, le jeune homme se souvenait au moins de ces quelques mouvements de l’infirmière.
Le teint de la rousse était toujours aussi pâle, toujours aussi terrifiant. Celle qui ne pouvait se vanter d’avoir un teint hâlé était encore plus blanche qu’il n’aurait cru possible. Le genre de blancheur qui laisse voir les veines à travers la peau, faisant avancer doucement le sang jusqu’à son cœur, qui battait probablement trop faiblement. Jeremiah détachait délicatement le garrot autour de la cuisse de la rousse, avant de déposer ses doigts doucement sur la compresse chaude sur sa blessure. Il soupira. « Il faudrait que tu manges des protéines aussi. Et je ne crois pas être rendu au point où je me coupe une main pour que tu la bouffes, alors on va essayer de guetter les singes. » Il fit un faible sourire, ignorant si une once de cette énergie qu’il venait de dépenser serait d’une quelconque utilité. Passant sa main libre dans ses cheveux, Jeremiah sentit toute la tension qui s’était creusée dans ses épaules, dans ses muscles. Chacun de ses gestes avait été tellement calculé, tellement précis, souhaitant à tout prix ne pas empirer leur situation. Il ignorait comment attraper un quelconque animal par ici, sachant pertinemment que la chasse était le dernier des domaines dans lequel Jeremiah pouvait se vanter. « Je reviens. » dit-il, lâchant la compresse, mais s’assurant qu’elle restait bien en place, il se releva et s’éloigna à travers les buissons.
Ses pas ne le menèrent pas loin, trop effrayé de revenir et d’y trouver une personne de trop dans cette scène qu’il avait laissé derrière lui. Il se rassit tout près de la blessée, se sentant plus que jamais dépouillé, décousu. Il n’était pas doué à être assis au chevet de quelqu’un. C’était trop de pression, il fallait faire comme si tout allait bien, alors qu’on savait bien que rien n’allait, il fallait chercher des solutions là où il semblait ne pas y en avoir. Le jeune homme prit la main de la jeune rousse, y déposant des baies qu’il savait comestibles. C’était à peu près le seul boulot que Jeremiah faisait sur l’île, c’était déjà ça. « Tu crois pouvoir avaler ça? » Sa voix était un murmure, comme un besoin de ne pas parler fort, d’être doux jusque dans ses paroles. Il déposa à nouveau sa main contre la compresse, en baissant les yeux. Regardant la terre sous ses jambes, les flammes dansantes qui lui donnaient une allure dorée. Une forte envie de soupirer, de s’affaler et peut-être même de dormir, pour se réveiller de ce cauchemar, de cette issue sans secours. La peur était encore présente, mais il la contrôlait, il la retenait, il bouclait cette voix comme on détourne le regard d’une scène qu’on préfère ne pas savoir. « Écoute, pour mon idée… » Il ne l’avait pas dite encore, trop terrifié qu’elle y pointe tous ses défauts, qu’elle montre tous les problèmes auxquels il avait pensé et pas trouver de solution. Elle l’interrompit, sa voix si faible, ce foutu murmure qui lui n’était pas pour ne pas le brusquer, mais juste par faiblesse, la voix d’une personne qui se tenait sur le pas de la mort. « Jeremiah... Si je m'en sors pas... » Son souffle se prit dans sa gorge. Ces mots, hauts, faibles, qui osaient dire ce qu’il n’osait pas penser. Qui osait affirmer un peut-être, un après, un si. Le si était souvent la plus terrifiante des conjonctions. Il sentait qu’elle perdait conscience, qu’elle partait à nouveau. Il ne retint pas son mouvement, ne retint pas l’élan qui attrapa le visage de Rose, qui lui demandait de ne surtout pas partir, de ne pas le laisser seul, pas maintenant. « Rose? Rose! » Souvent, c’était seulement son prénom qui arrivait à franchir ses lèvres, seulement ce petit mot, trop court, trop lourd. Un nom qui avait tout changé. Elle ne pouvait pas le laisser, pas maintenant, pas tout de suite. Il la gifla, d’abord doucement, puis brusquement, parce que la peur reviendrait si facilement sans elle et que même les flammes à la douceur dorée ne pouvaient empêcher les pires cauchemars de se réaliser. Elle ne revenait pas. Jeremiah courra rincer le t-shirt, le déposant sur le front de la rousse qui lui semblait inconsciente. Il la gifla à nouveau, parce qu’il ne savait pas quoi faire, parce que c’était la seule solution qui lui venait en tête. « Réveille-toi! » Sa voix était forte, cette fois. Trop terrifiée que quelque chose arrive.
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» Rose K. Fairclough "
❝ Failure. × It's like I'm losing my mind ϕ ❞
× Ma Célébrité : Holland HOT Roden × Nombre de messages : 559 × Age du perso : 21 printemps d'un désert oppressant × Job : Déchet au milieu de la société, vendeuse éparpillée × Côté love : Torpillé, abusé, emprisonné d'une évidence qui s'est échappée...
(#) Sujet: Re: you hate your pulse because it still thinks you're alive Ҩ rose Mer 22 Oct - 23:37
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The lie is a mortal sin and life's a lie
Il y a un temps où un homme doit se battre et un temps où il doit accepter que son destin lui échappe.
Se teinter derrière de belles paroles était une facilité que Rose idolâtrait. Elle ,acidue de ses mots, convaincante de ses sourires faussées, elle souffrait de ce mal acronyme d'un manque de confiance assurée, d'une fissure voilée. Une fissure qui la laissait pantelante à cet espoir tacite. Espoir que les circonstances outrepassait. La jeune femme n'était pas aussi naïve que les gens pensaient, bien loin de se camoufler d'une joie tangente à des rires incontrôlés, chacun de ses gestes étaient d'un contrôle inconfortable, pourtant... Combien de fois , cette dernière voulait se laisser aller, ne plus penser à cette captivité? Ne plus se promettre d'écouter mais bien de se confier sur ses malheurs irréguliers, sur ses doutes et échecs inavoués. Ce qui l'effrayait avait pris une tournure définitive alors qu'elle avait éraflé la liberté une seule fois... Une fois et le monde autour d'elle s'était défait de craintes, de moqueries dépravées, de mouvements déplacés pour un mensonge camouflé. Rose n'était pas aussi forte , elle n'était pas ce mur de dureté, de froideur et d'opacité. Non elle était simplement comme tous le monde. Un dommage collatéral du passé, qui par ses bribes se rapprochaient d'une mélancolie lascive. Et cette vie dont elle se contentait lui revenait à chaque instance en mémoire frappant du poing sa médiocrité. Sa vie n'étant qu'un exemple prouvant qu'elle n'avait pas vécu. Toujours à s'occuper du reste du monde, toujours à se préoccuper des autres pour mieux se détruire intérieurement pour effacer la culpabilité, les ressentiments, la colère, ses craintes... Seulement ses craintes semblaient se dérober alors que l'obscurité la dévorait, le mal l'obligeant à constater que sa futile existence était sur le point de lui échapper.
Le silence suintait de sa froideur, alors que les mots pesaient de cette morbide situation où chacun cherchait à se battre contre une conclusion terrifiante. Celle que l'un d'entre eux ne s'en sortirait pas... Le vent les affligeait de leurs médiocrités, les perforant de leurs passivités, les choix se filtrant de leurs pensées acides. La rousse, au fils des secondes, semblait pâlir de cette non objectivité, ses yeux luttant contre la léthargie qui la guettait, la peur la frappant à présent que son regard trouvait l'ambre familière de ce regard voilé d'une crainte mais également d'un optimisme inconcevable. Le courage qu'elle y lisait l'épuisait d'une lassitude crescendo tandis que ses membres relâchaient la pression de la douleur qui la perforait; Son souffle bien qu'irrégulier s'essoufflait à travers la brise délicate qui s'aventurait dans son cou. L'épuisement se profilait, pourtant elle luttait tant bien que mal pour ne pas lâcher prise. La solitude ayant encore un goût amer sur sa langue défaite. Le sang qui s'injectait dans ses veines lui rappelaient qu'elle était encore en vie, assez pour pouvoir ressentir cette dépression violente, assez pour la renfermer dans une lente descente en enfer. Juste spectatrice d'une fin consumée... Comment garder une once de croyance quand les faits s'accumulaient, quand la vérité semblait se flotter à cette réalité cruelle d'une logique insatisfaite? Rose ne pouvait pas croire à une happy end, elle ne s'attelait pas à prévoir le futur, car son sort était déjà scellé depuis deux ans. Depuis qu'elle avait osé poser les pieds sur cette île... Cette île où chaque cauchemars s'éveillaient dans le désespoir des insurgés. Faire semblant était une chose qu'elle avait faîte trop longtemps, s'aveuglant à travers des gestes angoissés. Mais à présent, plus rien ne la retenait. Les épreuves l'ayant trop marquée. Ce genre d' épreuves que l'on ne surmonte jamais vraiment ,mais auxquelles on survit ,malgré tout. Une partie d'elle était décousue ,meurtrie ,détruite .Le passé continuait à l'étouffer , mais elle avait la chance d'avoir auprès de elle une personne qui l'empêchait de sombrer. Cette même personne qui la maintenait toujours éveillée malgré le sang qui s'écoulait de sa plaie abondamment. Celle qui détenait l'espoir qui se perforait dans son esprit abîmé. Elle le voyait toujours aussi furtivement alors que sa gorge se serrait. Elle lisait en lui tous ses ressentiments qu'elle rejetait. L'inquiétude, la peur, une crainte éveillée... Pourtant, lui, il luttait encore alors qu'elle baissait les bras inconsciemment. Il se battait pour la maintenir en vie, alors qu'elle se contentait de cette mort facile. Et ces contrastes prouvaient encore une fois l'illogisme de leur relation et l'ambiguité de sentiments défaits.
Sa main dans la sienne, seul ce toucher encore échauffé permettait de la maintenir éveillée sur ce sol humide, lui rappelant que son coeur battait faiblement. Rose était prisonnière entre réalité et cauchemars, ses yeux vacillant alors que la voix de Jeremiah retentissait à ses côtés. " D’abord, on va te soigner un peu. " La rousse restait immobile alors que le contact se filtrait de distance parsemée, ses doigts perdant les lignes de sa paume, alors qu'elle redoutait les quelques mots qu'il prononçait. Se doutant grossièrement que cela n'allait pas être une partie de plaisir. Et quelques secondes plus tard, ces constations se prouvaient. Ce dernier entamant une étape délicate en déchirant ses vêtements déjà bien amochés. Il commença par tirer sur le jean de la rouquine qui se prit une première décharge électrique alors que son corps se tordait et qu'une envie de vomir la ravageait. Bon dieu de m*rde! Les tissus du textile s'était empêtré dans sa chair à vif, éveillant chaque douleur dans ses muscles bandés, mais ravageant également son calme, la poussant dans ses retranchements alors qu'elle gémissait face à la souffrance infligée. Sa bouche se tordait d'une torture acide, tandis que sa lèvre inférieur subissait l'assaut de ses dents pour taire les complaintes qui la tentaient. Seulement le martyre était loin d'être terminé. Rose était bien trop faible pour se débattre, bien trop fatiguée pour opposer une quelconque résistance malgré sa peur de devoir subir encore une douleur empêtrée. Cependant Jeremiah la frappait d'un élan d'espoir avec ces quelques gestes maladroits. Son seul but étant de la préserver éveillée. Il glissait l'étoffe autour de la plaie, éveillant une fois de plus l'animosité de maux qui allaient avec en resserrant le tissu autour pour stopper l'hémorragie, celle ci ayant déjà perdue trop de sang. Puis il enlevait son t-shirt se retrouvant à moitié dénudé sous ses yeux avant de se lever pour aller mouiller les restes du textile, revenant auprès d'elle. Vu la tête qu'il tirait quand il déposait ce dernier sur la peau veloutée de la jeune femme, les blessures devaient être peu ragoûtantes. Le visage de cette originaire lui revenait en mémoire alors que la douleur revenait encore plus omniprésente alors qu'il nettoyait la plaie. Elle ne put s'empêcher de lâcher un p*tain brouillon ne pouvant plus contenir ces émotions pour elle. Toute cette tornade en elle ravageant la paisibilité à laquelle son corps s'était habitué. "Tu me dis si je te fais mal, d’accord ? Tu me fais mal là bordel pensait-elle pourtant elle se taisait une fois de plus. Ses mots se bloquant dans sa gorge serrée , alors que les élans de nervosité dévoraient le peu de forces qui lui restait. Rose se demandait encore comment elle faisait pour rester consciente face à cette souffrance tacite, face à sa peau qui se désintégrait à chaque fois qui la touchait. Ses pensées s'emmêlaient et dire qu'elle haissait Jeremiah en ce moment même serait un euphémisme mais également une vérité. Toute cette haine se forgeant sur l'origine de cette blessure béante et non pas sur celui qui tentait de la cicatriser. " Écoute, je crois qu’il vaudrait mieux faire un feu. Je doute que quelqu’un le remarque, puis on risque de tout simplement mourir d’hypothermie si on continue comme ça. " Rose s'étonnait de plus en plus en voyant Jeremiah faire, ce dernier prouvant des certaines capacités en survivalisme. A croire qu'il s'était forgé au fils des jours d'incertitude des facultés pour vivre au jour le jour. Cependant, la blessée ne pensait pas vraiment que ce soit une bonne idée, la fumée pouvant alerter les étrangers autour mais surtout les originaires. Retourner dans ces cellules n'était pas envisageable. Mais bon il marquait un point en appuyant le fait que s'il ne le faisait pas, ils allaient crever de froid. Rose avait déjà la chair de poule alors elle n'imaginait pas dans quel état se trouvait Jeremiah, lui qui était torse nu.
Le temps s'écoulant, la douleur s'effaçait brièvement tandis que la lune miroitait dans le ciel maussade d'obscurité. La jeune femme scrutait les ténèbres de ses yeux apeurés, trouvant un réconfort certain au spectacle qui s'offrait à elle. Ces étoiles vacillaient dans cette opacité, les étincelles scintillant dans le gris de cette nuit agitée. Petite, elle se rappelait que chacune d'entre elles devenaient un être qu'elle avait perdu. Un fantôme qui veillait sur elle d'en haut. Cette pensée eut le don de lui redonner du baume au coeur, alors qu'une chaleur insipide venait réchauffer sa peau tuméfiée. Alors il avait réussi... Rose glissait son regard vers sa gauche, contemplant les flammes agitées dont une douce brume s'échappait. Le feu s'élevait dans l'obscurité, éveillant chaque parcelle de cette terre étrangère, où hautes herbes se mélangeaient avec les arbres verdoyants. Elle glissait sa main lentement, éveillant chacun de ses muscles alors qu'elle tatait le sol en quête d'un contact irrégulier. Ce besoin de se savoir encore ici, pas encore partie. Tous cela semblait si irréelle. Jeremiah qui tentait de la sauver, alors qu'elle même perdait pied, se laissant aller dans une liberté fautive, dans un égoïsme tacite. Si elle partait, si elle s'enfuyait d'ici alors peut être ... Peut être qu'enfin elle trouverait ce calme dont elle avait besoin. Cette parenthèse dorée où soucis et anxiété s'envoleraient; Peut être ... Que c'était mieux ainsi. Comment pouvait-elle songer à une quelconque fin alors que celui qui avait éveillé chacun de ses ressentiments se battait pour la maintenir à ses côtés? Comment pouvait-elle être aussi lâche et cupide de cette sécurité? Peut être avait-elle trop vécu? Peut être avait-elle juste besoin de calme? Aucune idée, mais ses pensées l'orientaient vers cette fin facile, et elle s'acclimatait à cela sans rechigner. Enfin du moins, jusqu'à ce contact chaud sur sa plaie béante, elle n'entendit pas l'avertissement de Jeremiah et ne fut que surprise de cette brûlure sur sa peau tranchée. " Ça va être chaud. " Elle lâchait enfin un cri étranglé alors qu'elle se cambrait, tous son corps tremblant d'une tumulte insatiable. Sa conscience crachait des injures qu'elle même auraient voulu prononcer. Le mal la dominait alors que la chaleur ne se taisait pas, rongeant ses tissus à vif d'une acidité incroyable. Rose ne cessait de fixer Jeremiah, lui lançant des regards haineux. Et le calme soulevait une tempête insipide, la folie se glissant sous sa peau pour dévorer ses pensées. Elle restait sur le sol, sa cage thoracique s'élevant trop rapidement pour sa respiration trop courte. A cette allure, la douleur allait tuer et non pas son hémorragie. Le jeune homme détacha le garrot de sa cuisse, appuyant néanmoins sur la compresse, éveillant chaque nerfs de l'immobile poupée. Rose était secouée de diverses sentiments, se rendant compte de chaque instant passaient à ses côtés; Tous deux avaient vécu un enfer véhément, se retrouvant dans des situations toujours plus lancinantes et à présent, ils étaient encore au même stade. A se battre pour survivre. Jeremiah aurait du fuir, pourtant il se tenait encore là, à tenter de soulager la mal qui la rongeait, lui infligeant inconsciemment bien pire. Elle attrapait son poignet serrant vigoureusement pour faire taire la torture qui la bouffait. Ses doigts se crispant, tous comme son coeur saccagé. Puis soudain le calme complet, ses muscles se relâchaient et elle lâchait prise, sa paume retombant contre le sol terreux. " Il faudrait que tu manges des protéines aussi. Et je ne crois pas être rendu au point où je me coupe une main pour que tu la bouffes, alors on va essayer de guetter les singes. " La belle eut un sourire éphémère alors qu'elle levait les yeux au ciel. Ce dernier ayant toujours le don de trouver les mots pour la réconforter avec des conneries futiles puisant dans ses dernières forces. Le brun semblait bien qu'inquiet , en contrôle soudain alors qu'il se levait, glissant néanmoins sa main dans ces cheveux. " Je reviens. "
Pendant de longues minutes, il la laissa seule prêt de ce feu qui se flottait au fils des secondes qui s'écroulaient. Rose luttait tant bien que mal alors que ses repères se saccageaient et que son teint halé virait à un pâle morbide. Ses veines se creusaient sur sa peau tirée, prouvant qu'elle avait perdue bien trop de sang. Malgré l'acharnement de Jeremiah, cette dernière, dans une mauvaise posture, ne pouvait voir autre conclusion que celle qui se suivait. La rousse n'était pas très douée dans ce domaine, mais elle savait qu'il y avait un temps à tout. Un temps pour s'adapter, un temps pour vivre et un temps pour mourir. Et toutes les conclusions la ramenaient à ce stade incomplet. Le brun revenait avec des baies, les glissant dans sa paume délicatement avant de venir réappuyer contre sa plaie, éveillant encore cette tacite souffrance bénine comparée à plus tôt. " Tu crois pouvoir avaler ça? " Elle acquiesçait de la tête doucement tentant de le rassurer d'un côté, lui prouvant qu'elle était encore attentive à ce qu'il lui disait malgré ce murmure. Sa panique ne se ressentant pas, mais se sentant... Rose ne connaissait que trop bien Jeremiah, et elle savait pertinemment qu'à l'intérieur il bouillonnait de cette peur qui le hantait dans ces nuits agitées. Cette peur de se retrouver seul, de perdre l'équilibre. Il était certes un peureux hyperactif, aux multiples défauts, mais il était également celui qui s'acharnait même quand les conséquences semblaient s'achever. Une tête de mule hors pair... Un véritable acharné alors que la vie s'écoulait, il ne lâcherait pas quoi qu'il en coûte. A cause de ces sentiments, à cause de la place que la rousse avait pris dans sa vie. Rose était naïve d'avoir crue qu'il avait joué avec elle pendant des mois, car la vérité était tellement plus épuisante, plus révoltante. Elle qui refusait de s'attacher ne l'avait pas vu arriver. Et elle ne le voyait plus fuir non plus... " Écoute, pour mon idée… " Même il s'enfonçait dans les ennuis avec elle jusqu'au bout... Cherchant invariablement, une idée pour fuir cet enfer, pour retrouver la paisibilité d'un quotidien qui ne le sera jamais. Rose ne pouvait que s'acclimater à son choix, elle ne pouvait pas l'obliger à le faire partir, mais elle pouvait au mieux lui donner une vérité, lui dire ce qui pesait sur son coeur depuis des semaines. Non pas par droit, mais par soucis de sincérité. Ses mots se creusaient dans sa gorge lasse, alors que ses yeux encore humides ne lâchaient plus aucunes larmes amères. Les quelques paroles qui presque inaudible s'échappait était un véritable appel à l'aide mais également à une rédemption saccagée. Seulement cet effort lui coutait puisqu'à peine sa bouche se closait , que les ténèbres la hachaient, l'emportant dans une léthargie éveillée. Elle sentait soudainement un contact sur son visage, des doigts qui s'accaparaient de la courbe de ses mâchoires, puis ce cri. " Rose? Rose! " Un appel. Son prénom. Son souffle s'étranglait, puis se stoppait, mourant dans ses poumons inertes. Puis cette violence qui la tabaissait dans un silence contrefait, elle ressentait chaque gifle comme un électrique rappel à tous ce qu'elle avait vécu sur cette île. Tous lui revenait, tous la dévorait de ce passé angoissé. Alors que sa cage thoracique retombait, que ses joues viraient à une couleur blafarde et que ses lèvres s'entrouvraient. Le noir l'enveloppait puis la lumière venait l'aveugler, son corps vide. Seules les baies tombaient sur le sol trempée..
Cette solitude qui la minait parfois. Qui sabotait son sommeil ou pourrissait les petits matins. La tristesse d'un retour impossible. Ces jours vides. Cette tacite envie de mettre fin à un calvaire. Cette culpabilité du à la mort d'un seul pilier. Ce besoin de faire semblant, de sourire, d'écouter, de répondre aux questions dans l'attente d'un signe, d'un geste. Se révolter contre ses proches défaits. Ce trou noir dans lequel on l'avait laissé. Avec une question : pourquoi? Ces éclats de joies partagés. Une rencontre inopinée; Un déchirement voilé. Un coeur brisé. Une peine, un mal unanime. Des maux internés. Une peur au ventre qui la poussait. Des barreaux. Des cris, des pleurs, des appels aux secours. Une vérité qui avait besoin d'être exprimé à cause d'une peur tacite d'un rejet. Tous lui revenait en désordre que ce soit ce calvaire sur cette île ou bien sa vie passée dans une société effervescente. Tous ce qu'elle avait ressenti, toutes ses émotions brouillons. Et pourtant une seule qui prédominait. Le regret de ne pas avoir pu dire ce qui la démangeait. Un seul prénom. Certaines blessures ne sont ni reversibles, ni réparables. Certaines cicatrises restent intactes chez une âme esseulée. Certaines peurs restent tangibles même après la mort. Rose tombait, Rose s'écroulait. Jamais elle n'avait eu le courage de lui avouer. Jeremiah... Je... Suis désolée. Voilà les quelques mots qui croulaient dans le silence alors qu'elle était aspirée vers cette lumière incandescente. Elle avait eu peur d'un refus , peur d'endurer une peine malléable à cause de bons procédés. Rose n'avait jamais aimé, Rose n'avait jamais lutté pour quelqu'un qu'elle aimait. Rose n'avouait pas elle subissait. Mais là, elle avait besoin de dire ce qui pesait sur sa conscience, besoin de ça pour reposer en paix. Non elle ne pouvait pas fuir comme ça, elle ne pouvait pas tomber vers ce tréfonds pour ne jamais revenir. Elle ne pouvait pas mourir. Elle ne pouvait pas le laisser seul dans ce monde injuste et cruel. Car elle l'aimait. Car elle aimait Jeremiah. Ouais p*tain voilà ce qu'elle voulait avouer, mais qu'elle n'avait jamais trouvé le temps de lui dire. Ou simplement le courage lui manquait. Mais à présent, il était trop tard. A présent, elle sombrait. A présent, tout était fini. Elle ne pourrait plus jamais revoir son visage s'éclairait d'un sourire enfantin, ni même sentir ses lèvres contre les siennes, comme ce souffle chaud contre son cou froid. Les traits parfaits de son visage imparfait. La douceur de ces gestes, ses rictus bizarres, même cette façon qu'il avait de la mettre à mal alors qu'elle était déjà bien bas. Non! Ca ne pouvait pas... Se terminer comme ça. Rose luttait alors que déjà de longues secondes s'était écroulé , son corps inerte sur le sol, apparent à un corps défait. Elle hurlait car la mort n'était pas douce, elle était tout aussi cruelle que ce monde. Se débattre , chercher à remonter à la surface pour respirer. Voilà qu'elle s'acharnait, qu'après toutes ces minutes d'incertitude, elle se défonçait pour vivre. Elle qui pensait qu'elle n'avait pas vécu, c'était faux. Ce n'était qu'un p*tain de mensonge. Seulement, ça ne devait pas s'arrêter là. Elle voulait vivre encore, qu'importe la dureté des épreuves qu'elle devrait supporter encore et encore. Cette nuit n'aurait pas sa mort sur la conscience. Cette nuit ne serait pas sa dernière. Inconsciemment ,elle se déchirait pour reprendre conscience, son coeur ne battant plus. Et cette force qui la trainait vers le haut. Non! Non! NOOON! Soudainement de l'air s'étranglait dans sa gorge, alors qu'elle agonisait crachant ses poumons. Cette toux précipitait son palpitant qui se serrait dans sa cage thoracique et son souffle la soulevait invariablement. Elle s'étouffait avec l'air brulant, en prenant trop d'un coup. Et elle ouvrait les yeux... Tout était intact , tout était réel. Tout était vivant. Jeremiah se tenait face à elle, le visage défait, la main levée. Un contact humide sur son front lui rappelait la sensation de fraicheur et elle savait... Elle savait qu'elle était là. Encore vivante. Ne pouvant plus tarder, par peur de rechuter, ses mots se précipitaient maladroitement et la peur se saccageait.
"Je suis désolée. Jeremiah je ne peux pas... Jeremiah, je... Je ... C'est égoïste de ma part mais je ne peux plus faire semblant, je ne peux pas continuer comme ça en sachant que la peur me ronge chaque jour. Désolée d'avoir mis si longtemps pour m'e rendre compte, désolée d'être qu'une foutue c*nne angoissée. Jeremiah je t'aime et si je m'en sors pas, je veux que tu le saches. Et qu'importes si c'est pas réciproque, je devais le dire. "
L'adrénaline l'avait poussé à tout déballer ainsi, puisant dans des forces qu'elle ne trouvait on se sait où. Elle lâchait cette bombe sur le point d'imploser, car elle ne pouvait plus faire semblant. Elle ne pouvait pas continuer cette autodestruction et qu'importe si c'était égoïste qu'importe si c'était lâche , elle l'avait dit.
copyright crackle bones
» Jeremiah G. Archer "
❝ Success. × Forget the burdens of the past ₪ ❞
× Ma Célébrité : Dylan O'Brien × Nombre de messages : 2394 × Age du perso : vingt-et-un × Job : bonne question ! × Côté love : nada, que dalle, le vide. (sauf peut-être une petite lueur, parfois)
(#) Sujet: Re: you hate your pulse because it still thinks you're alive Ҩ rose Ven 31 Oct - 0:09
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You don’t cross my mind, you live in it.
J'ai fait cet étrange rêve où nous étions tous deux auréolés de bonheur
Douce douleur de savoir qu’on n’était pas le mourant, mais qu’on n’était pas le gagnant non plus. Franche amertume que de se sentir trop jeune pour son histoire, trop d’histoire. Dix-neuf ans, déjà vieux. Combien de jours depuis cette dernière fois? Ce jour où ils s’étaient jurés d’essayer, où ils s’étaient promis un peut-être. Son bonheur blessé, même ce dernier jour-là n’avait pas vraiment été heureux, même ce dernier jour-là, ils avaient eu trop mal. S’il s’écoutait, s’il écoutait ses conclusions, s’il jugeait des probabilités, s’il observait les statistiques qui s’établissaient devant lui, il était perdant. Perdant de sa cause, déclaré coupable, guilty, à quoi bon essayer quand tous les chiffres étaient contre vous? La défense avait une preuve béton. Valait mieux s’avouer coupable, plutôt que de risquer la pendaison. Ou peut-être bien que le poids qui lui tombait sur ses épaules, la balance de la justice qui lui tombait dessus, le tuerait avant. Écrasé par ses pensées, cette mort-là, c’était bien la mort qui l’attendait au coin du mur. Après tout, n’allions tous pas mourir? Triste destin inévitable, ou heureux, allez savoir ce que l’humain ferait d’une éternité à tourner en rond. Pourquoi s’évertuait-il à essayer de la sauver? Ils allaient mourir un jour ou l’autre, de toute façon, à quoi bon tout risquer pour elle ? Les émotions étaient d’étranges ventriloques, faisant fuir la raison, trop peur d’y penser trop. Alors qu’il savait bien, il savait bien que chaque fois qu’ils respiraient le même air, lui et Rose, ils tombaient dans ce cercle vicieux. Oh, le destin rigolait très fort en les regardant s’empêtrer, en les regardants tombers. Des sables mouvants les entouraient, des excuses, des excuses, mais chaque fois, ça recommençait. À quel moment se fatigueraient-ils d’essayer? À quel moment comprendraient-ils que ça ne vaudrait pas la peine? L’humain était si obstiné, et Jeremiah encore plus. Peut-être que c’était le goût de la mort qu’il n’avait jamais sût effacer, peut-être que c’était un défaut de fabrication, un problème dans ses gènes. Que quelqu’un appelle un médecin, il avait vraiment besoin d’aide. Parce qu’il n’avait toujours pas envie d’abandonner. Certains philosophes, du haut de leur amateurisme, criaient, haut et fort, à tout va, que l’esprit de l’humain allait le tuer un jour. Son humanité. Était-ce être humain que de ressentir toutes ces émotions? Que de sentir qu’il ne faisait peut-être pas du bien, qu’il n’aidait pas, qu’il avait tellement peur, mais qu’il ne pouvait pas imaginer se séparer d’elle? Était-ce être humain que de ne plus réussir à faire la différence entre le bien et le mal? Était-ce ça, être humain, avoir mal pour les autres? Se rappeler, juste un instant, ces dernières secondes avant qu’ils ne sombrent dans un de leur dernier sommeil agréable. La douceur sacrée de ses lèvres contre les siennes. Un souvenir à la tendresse emmêlée de confusion bien cachée. Un sourire sur son visage abîmé, leurs chaleurs qui s’emmêlent, un contact qui réchauffe le cœur. Leurs cœurs, bien vivants, qui battent à l’unisson. Jeremiah et Rose, leurs prénoms sonnaient bien ensemble. C’était peut-être ça le plus triste. C’était peut-être pour ça qu’il n’arrivait pas à penser à quelqu’un d’autre qu’elle.
Le problème, avec le changement, c’était qu’on ne le voyait pas arriver bien souvent. Il était furtif, discret, se faufilant à travers vos habitudes, se glissant dans vos pensées, comme un espion, prêt à vous infiltrer. Et il était bon à ça, il était doué, il savait ce qu’il faisait. Un beau matin, c’était un regard dans le miroir, ou un regard dans un autre regard, un regard autour, un regard qui suffisait. Une réalisation, une claque dans la figure, un ‘comment’ murmuré du bout des lèvres. Quand? Le changement, Jeremiah n’avait jamais su d’où il débarquait, il était là, un beau matin, tout frais, tout neuf, lui souriant. Il n’avait pas appelé avant d’arriver, il était simplement entré sans cogner, il avait fait comme chez lui. Et maintenant il fallait apprendre à vivre avec. Pouvait-on retourner dans le passé?
Parce qu’à ce moment-là, Jeremiah aurait tout donné pour retourner à ce premier baiser, peut-être, ou plutôt ce dernier. À quelque part entre les deux? Il ignorait si c’était le premier, le deuxième, le dernier, si c’était les insultes, les regards, les sourires, les rires, tous ces moments passés ensembles. Il ignorait quand la confiance s’était installée, quand il avait appris à comprendre la rousse en un peu moins d’un mot, quand ils étaient devenus près et trop proches. La haine était à un pas d’une émotion bien plus dangereuse. C’était ensemble qu’ils avaient franchis ce pas. Et maintenant, il ne pouvait plus reculer.
Le désespoir, le désespoir de se battre pour une cause perdue. C’était ce qui battait dans ses veines à ce moment-là, c’était ce qui l’animait, ce qui le poussait à tout faire pour qu’elle continue à battre avec lui. Il voulait la voir, sa cage thoracique, s’élever pour mieux redescendre. Il aurait tout donné pour qu’elle retrouve des couleurs, pour que ses joues redeviennent roses et que sa peau déjà blanche cesse d’être transparente. Il avait toujours voulu la comprendre, mais il n’avait pas besoin de voir à travers elle pour cela. Et il s’activait, il bougeait comme il pouvait, un peu dans tous les sens, un peu éparpillé. À la recherche d’un miracle. Mais le stock de miracles était épuisé depuis longtemps, tous ces gens du haut de leurs tours les avaient achetés. Il aurait tout donné, pour quelques miettes d’un miracle, pour quelques gouttes d’une solution magique. Mais la magie, c’était pour les contes de fée. Les contes de fée, ils servaient à oublier la dure réalité. On n’oubliait pas la dure réalité bien longtemps. Jeremiah, il la sentait se perdre, il sentait qu’il perdait. Ils avaient joué à bien des jeux, mais jamais d’aussi dangereux et il était hors de question qu’il déclare match nul. Elle avait déjà gagné trop souvent. Parce qu’elle serrait la mâchoire, il le voyait. Parce qu’elle retenait des mots coupants. Parce qu’elle souffrait et qu’elle faisait comme si ce n’était pas le cas. Parce qu’elle était courageuse, et qu’elle lui avait appris ce que c’était, que d’être courageux. Parce qu’elle lui avait montré qu’il n’était pas toujours nécessaire d’abandonner. Elle était une battante, et Jeremiah avait envie d’apprendre d’elle, il avait envie de faire ce qu’elle aurait fait. Il n’était peut-être pas toujours une bonne personne, mais elle l’était. Rose était fondamentalement bonne, poussée à protéger tous ceux qui l’entouraient, parfois au détriment de sa propre personne. Il l’avait vu évoluer au cours de ses derniers mois, devenir quelqu’un d’un peu plus libre, d’un peu plus elle-même. Et elle avait juste été plus belle à ses yeux. Et cette raison, un peu plus égoïste, mais celle qui lui tournait le plus dans la tête, tandis qu’il pressait contre sa blessure et qu’il s’abstenait de la regarder dans les yeux de peur d’y voir toute sa douleur… Parce que son sourire lui manquait.
Et ils allaient réussir. Jamais Jeremiah ne s’était autant persuadé d’une chose, jamais n’avait-il cru en quelque chose comme il croyait qu’ils allaient s’en sortir. S’il y croyait assez fort, peut-être bien, peut-être qu’ils s’en sortiraient. Le pouvoir de la pensée. Elle pouvait survivre, ils pouvaient étirer les secondes suffisamment pour réussir, pour passer à travers. Le temps s’écoulait toujours au même rythme, mais il lui semblait aller trop vite. Il essayait de parler de son idée à Rose, de lui murmurer, ce genre d’espoir était trop fragile pour être crié, quelques mots qu’il espérait possible, qu’il espérait réaliser. Mais même le pouvoir de sa pensée, toute sa pensée, si sa pensée avait été quelqu’un, elle aurait gueulé plus fort que n’importe qui, le continent le plus près l’aurait entendu, même ce pouvoir-là ne pouvait pas vaincre un avenir déjà construit. Le pire, c’était qu’il se sentait si seul. Elle était là, mais pas vraiment. Elle s’absentait par moment, enfumée de ces douleurs, oubliée dans sa presque inconscience. Il la voyait dériver, s’éloigner et même les bouées qu’il lançait ne semblaient tomber assez loin. Elle le laissait seul avec cette petite voix qui soupirait derrière les cris de sa pensée. Cette petite voix qui lui rappelait constamment le pire, qui établissait les risques et les probabilités. Qui voyait bien qu’ils étaient à deux coups d’un Échec et Math. Jeremiah n’avait jamais été chanceux, et aujourd’hui n’était pas différent.
Soudainement, c’était sa cage thoracique qui ne s’élevait presque plus, les yeux de Rose qui perdaient leurs éclats, qui s’éloignaient un peu trop, d’une distance qu’il lui semblait impossible à rattraper. La panique qui renaissait dans ses veines, dans ses muscles, dans son corps en entier, tandis qu’il criait, qu’il ne réfléchissait plus. Il lançait toutes les bouées qu’il avait, son cœur s’esquivait, évitant le naufrage, ses yeux ne voyait plus, il ne réfléchissait plus. Parfois, il fallait remercier l’instinct, cette sorte de pilote automatique du corps humain. Parce que, parfois, c’était tout ce qu’il restait. Puis elle s’évanouit, elle s’effaça, tel un mirage. Quelle étrange impression. Que de croire que tout était fini, juste pour un instant. Que de penser que la personne si près n’était plus qu’un corps sans âme. Pendant l’espace de quelques secondes, Jeremiah cru vraiment qu’il l’avait perdue. Ces quelques secondes, elles parurent une éternité. Il ne tombait plus, il frappait le sol, et le choc le laissait inconscient. Jeremiah comprenait, mais pas vraiment. Une rupture dans son esprit, un problème de compréhension, un embouteillage d’émotions. Pilotage automatique. Ce n’était pas vraiment douloureux, c’était plutôt vide. Comme si on lui avait pris quelque chose, soudainement, et qu’on le laissait avec ce trop gros espace à remplir en dedans de lui. L’air s’infiltrait, cet espace-là, il était étrange, incompréhensible, bizarre. Pourquoi lui arrachait-on une partie de lui? Ses mains s’étaient stoppées, ses yeux fixées sur son visage qui ne bougeaient plus, sur son thorax qui ne respirait plus, sur l’absence de vie de son corps. Où était-elle? Elle ne se ressemblait plus. Elle n’était plus Rose. Ce n’était qu’un corps, vidé de sa conscience, de son essence, de sa vie. Qu’un contenant qui contenait les traces de ce qu’elle avait été.
Puis, il réalisa, il comprit. S’il ne faisait pas quelque chose, maintenant, tout de suite, c’était à jamais qu’il la perdait, c’était pour toujours, c’était fini. Il était condamné à vivre avec cette dernière image de ce corps sans vie, de cette absence d’existence. Ce corps abîmé, qui n’arrivait plus vraiment à retenir quoi que ce soit. Le contenant fuyait. La panique, la peur. Les secondes s’écoulaient. Son sang se figerait, son corps se décomposerait, il devait agir. Il devait faire quelque chose. Il accourut, alla mouiller ce pauvre bout de tissus, il la frappait, mais elle ne revenait pas, pas cette fois. Appuyant ses mains sur son torse, là où son cœur abandonnait, il pressa, il pressa, il y mettait toutes ses forces, tout ce qu’il avait. S’il vous plait. Jeremiah n’était pas médecin, il ne sauvait pas des vies dans une autre vie, il ne savait pas vraiment ce qu’il faisait. Mais il aurait pu continuer toute la nuit, pour qu’elle lui revienne, pour qu’elle revienne à ses côtés. Même si c’était tellement égoïste, de la garder aussi souffrante. Parfois, certaines souffrances valaient la peine. Elle ne pouvait pas le laisser, pas maintenant. Il se surprit à supplier des dieux auxquels il n’avait jamais cru, à prier tous les saints qu’il connaissait pour un souffle, pour que son cœur recommence à palpiter. Ils pouvaient prendre tout ce qu’il avait, il aurait tout donné. Il avait si peur de la perdre. La simple idée de retourner sur l’île avec le cadavre de la rousse, de devoir trainer son corps inanimé, froid, vide jusqu’à l’autre rive le terrifiait. Il n’avait pas envie de connaitre ce poids. Elle ne revenait pas, et il perdait espoir, il perdait la seule chose qu’il lui restait. Qu’avait-il d’autre? Même pas un t-shirt à donner en sacrifice. Pressant un peu plus fort, avant de cesser, ça ne servait plus à rien.
Jeremiah reculait, terrifié de réaliser ce qui arrivait. Le vide, le vide était trop gros, il ne pouvait pas imaginer vivre avec cela, comment pouvait-il? Ses yeux étaient secs, son corps plus lourd que jamais, trop vide d’une absence qu’il ne comprenait pas. La panique était encore plus grande, la panique serrait son propre cœur et lui bloquait les poumons. Douloureuse panique, comme être sous l’eau, comme si il se noyait dans ce vide. La panique, elle approcha sa main sur son visage, elle suppliait Rose de ne pas le laisser seul, elle priait et elle avait les larmes aux yeux, parce qu’elle comprenait ce que serait l’avenir sans elle. Ce ne fut que des secondes, avant qu’elle ne revienne. Il avait la main dans les airs, qui se stoppait, son cœur qui bondissait sous la surprise. Et ce soulagement, c’était le plus beau sentiment du monde. C’était grandiose, ça lui donna envie de croire en la magie, aux miracles, à tous les dieux du monde. Elle était revenue, elle s’étouffait, mais, p*tain, elle était encore en vie! Elle était encore là, ils n’avaient pas perdu, ils pouvaient encore s’en sortir. m*rde, ce n’était pas foutu, il n’était pas seul, et, surtout, il n’était pas sans elle. Jeremiah, sans Rose, ça ne sonnait plus bien à ses oreilles. Ça sonnait bizarre, irrégulier, incompréhensible. Il se déplaça à côté d’elle, il prit sa main par réflexe, parce qu’il avait peur de la perdre encore, s’il tenait sa main, elle ne pouvait pas partir, non? Il la retenait, il la tiendrait aussi longtemps qu’il le faudrait. Il ne voulait plus la voir comme ça, c’était trop douloureux, c’était trop terrifiant. Il essaya d’effacer les larmes, mais elles n’arrivaient plus à cesser de couler. Un mélange de soulagement et de peur, trop d’émotions, trop de peur. Heureusement, il n’était pas un de ces hommes qui reposaient sa virilité sur sa capacité à ne pas pleurer. À ce moment-là, il lui aurait été impossible de retenir toutes ses émotions, de ne pas laisser ce soulagement couler entre les fissures.
Mais il n’eut pas vraiment le temps de contempler ce bonheur, ses émotions, parce que Rose parlait comme si elle manquait de temps et sa voix saccadée, essoufflée, essayait de dire des mots qui le laissèrent choqués. Elle parlait, elle parlait. « Je suis désolée. Jeremiah je ne peux pas... Jeremiah, je... Je ... C'est égoïste de ma part mais je ne peux plus faire semblant, je ne peux pas continuer comme ça en sachant que la peur me ronge chaque jour. Désolée d'avoir mis si longtemps pour m'e rendre compte, désolée d'être qu'une foutue c*nne angoissée. Jeremiah je t'aime et si je m'en sors pas, je veux que tu le saches. Et qu'importes si c'est pas réciproque, je devais le dire. »
Aimer. Ah, le mot qu’il évitait depuis des semaines. Si le subconscient savait bien, le conscient lui prenait une sacrée claque en pleine gu*ule. Rose avait pris les réelles, il avait les fausses. Jeremiah ignorait quoi dire, parce qu’elle était mourante et qu’il n’avait jamais réfléchi à ce sujet. En fait, l’amour, c’était bien le sujet que le jeune homme évitait, il tournait autour du pot, il courait après, mais il avait envie d’y tourner le dos dès qu’on le nommait. L’Amour, avec un grand A, il ne l’avait jamais vraiment vécu, il l’avait évité, il l’avait fui. Quand on aimait quelqu’un, on risquait d’être blessé bien plus qu’avant, surtout quand on l’assumait, quand on vivait avec cet amour-là. Jeremiah, il avait trop peur. Peur de perdre, peur d’avoir tort, peur de tomber ou de s’y perdre. Les mots s’étouffaient dans sa gorge, il la regardait, avant de détourner le regard, avant de se demander ce qu’il devait faire. Elle risquait de mourir, aujourd’hui, cette nuit. Tandis que la lune continuait sa descente dans le ciel noir qui les couvrait et que des millions d’étoiles les observaient du coin de l’œil. Et il avait eu si peur, il avait encore peur, il était terrifié. Il avait envie de ne rien dire, de simplement la soulever et retourner sur l’île, éviter ce sujet délicat. À quelque part, Jeremiah savait bien. Il savait bien qu’il ne pourrait jamais lui dire que ce n’était pas réciproque, qu’un tel mensonge aurait été ridicule à dire. Il l’aimait. Mais cette vérité-là, il l’avait compris voilà très longtemps. Le jeune homme aimait beaucoup de gens, différents types d’amour pour différentes personnes, des amours à différents niveaux. Rose, elle avait détruit trop de murs, découverts trop de secrets et, encore, elle ne savait pas tout sur lui. Il ne savait pas tout sur elle. Pourtant, sa présence était, depuis longtemps déjà, un calmant naturel, un anxiolytique à sa façon. Sa main dans la sienne comme une ancre, qui l’accrochait au sol, le ramenait à la réalité lorsqu’il sentait qu’il partait. Ils s’étaient haïs, comme on haïssait son pire ennemi, et encore parfois les défauts de la rousse le faisaient grincer des dents. Mais il avait appris à les comprendre, à les voir comme ils étaient. Et elle faisait de même pour lui.
L’Amour, c’était la cause de bien des bonheurs, mais aussi de bien des malheurs. Le jeune homme avait un cœur horriblement fermé à cet amour-là, trop lâche pour l’affronter, pour le laisser faire des ravages en plus là où trop de ruines avaient déjà leurs sièges. Mais, le changement était tellement discret, tellement furtif, il était passé par une fissure qu’il n’avait jamais remarqué, il l’avait laissé entrer. Et comment pouvait-il le renvoyer, maintenant qu’il avait laissé ses marques, maintenant que Rose était venue y graver son nom? Parce qu’il n’était pas retourné sur ses pas simplement parce qu’elle était une amie. Il ne risquait pas sa vie, à ce moment-là, pour n’importe qui. Depuis longtemps déjà, lorsqu’il la regardait, il avait tout autant envie de fuir que de rester très près d’elle. Et il avait tenté, de partir, de la laisser très loin de lui, et quelle mauvaise expérience cela avait été. Quel mauvais souvenir en gardait-il. Cette distance forcée avait été ternie de solitude et de nuits sans sommeil, de ce même vide qui le laissait ignorant. Les pièces du puzzle n’étaient pas difficiles à assembler. Jeremiah avait plongé sans réfléchir, il s’était attaché plus qu’il n’était possible de le faire. Il l’aimait, d’un amour qu’on ne pouvait pas oublier. Il voulait rester à ses côtés, il voulait la voir revenir à la vie. Il aurait tellement aimé être dans un de ses films de Disney, où il suffisait d’un quelconque amour véritable pour que tout aille mieux. Mais ils n’étaient pas dans un film de Disney, et c’était son plus grand problème à ce moment-là. S’il le lui disait maintenant, s’il le disait à voix haute pour la première fois, plutôt que le murmurer à travers deux pensées, de contourner la vérité et d’éviter d’y penser. Ne risquait-il pas bien plus de se blesser? Ne risquait-il pas bien plus de la perdre? Là, c’était la Rose qu’il connaissait depuis le début qui se tenait devant lui. S’il lui répondait, elle devenait bien plus, elle devenait celle avec qui il aimerait tellement avoir un avenir, celle qu’il avouait être la plus importante à ses yeux. Jeremiah avait toujours été ce garçon qui ne réfléchissait pas avant de sauter, celui qui fermait les yeux et qui se contentait d’y aller. Les rares fois où il réfléchissait, c’était quand quelqu’un d’autre à qui il tenait était en jeu, quand il n’était pas le seul à devoir subir les conséquences de ses actions. Dans ces moments, il pensait trop, effrayé de faire le mauvais choix. Rose, elle avait eu à vivre avec ces mauvaises décisions bien souvent et, encore aujourd’hui, elle lui montrait qu’elle était encore là… mais pour combien de temps?
L’hésitation, elle se traduisait dans tout son corps. Sa main qui tenait la sienne, pourtant, n’arrivait plus à la lâcher, la tenant encore plus fort, peut-être même trop fort. Mais lorsqu’il fermait les paupières, c’était son corps sans vie qu’il voyait. C’était la peur qui recommençait à couler à flot. Et, pour une fois, il arrivait à la contrôler, l’esclave devenait maitre, pour un instant. Il ignorait quoi dire. Les mots semblaient s’être enfuis, avec son cœur ou peut-être sa raison. « Écoute, Rose… » murmura-t’il, sa voix douce, beaucoup trop douce, cherchant encore les bonnes paroles. Il allait mentir, comme il l’avait fait trop de fois. Il mentirait, pour se protéger, parce qu’il avait besoin d’un dernier bouclier, parce qu’il avait déjà perdu trop de chose aujourd’hui. « Je suis désolé… » Un soupir, une main nerveuse à travers ses cheveux. Une recherche désespérée du mot juste, en sachant pertinemment qu’il n’existait pas. Rien n’existait pour conférer un tel mensonge. Jeremiah ne pouvait pas lui dire qu’il ne l’aimait pas. Il l’aimait trop pour ça. À quoi bon lui briser le cœur maintenant? Mais il n’arrivait pas à dire le contraire, il n’arrivait pas à lui avouer qu’il l’aimait lui aussi. Peut-être que c’était vraiment parce qu’elle risquait sa vie, peut-être aussi que c’était parce qu’il avait trop peur. La simple idée de dire une chose aussi importante dans un tel moment. Le genre de moment qui pousse les gens à dire n’importe quoi, à parler trop vite, à dire des choses qu’ils regrettaient… Et si elle regrettait ? Et s’ils réussissaient à s’en sortir et qu’elle lui disait de tout oublier? « Je ne peux pas, pas maintenant. J’aimerais tellement que la situation soit différente. Mais tu risques ta vie Rose. Et si tu meurs, hein? Moi qu’est-ce que je ferais avec tous ces mots-là? C’est bien beau de se dire qu’on s’aime, mais si je me retrouve seul avec ça, seul sans avoir pu vraiment y goûter, à quoi bon ? » Le jeune homme prit une grande inspiration, réalisant qu’il n’avait pas à mettre tout ça sur elle, que ce n’était pas sa faute, ni la sienne. C’était celle des Originaires, et il se vengerait un jour. Il trouverait un moyen, il aurait le temps d’y réfléchir – lorsqu’ils seraient sortis de là. Son pouls était rapide, très rapide, ses yeux humides évitaient le regard de la rousse.
Trop peur qu’elle rechute, qu’elle retombe dans une inconscience dont il ne pouvait pas la sortir. Le jeune homme regardait ailleurs, tandis qu’il reprenait la parole, qu’il évitait le sujet délicat qu’ils venaient d’aborder. Ce n’était pas le moment pour ça. « Écoute, il faut absolument se sortir d’ici, t’amener à l’infirmerie. Si ces Originaires réussissent à passer aussi facilement d’une île à l’autre, ils doivent avoir des embarcations, des bateaux, quelque chose. Si je réussis à en prendre un… » Il ignorait comment il ferait, mais il savait qu’il pouvait. Il aurait tué si c’était nécessaire, ou supplié à genoux, peu importe, tant qu’il rentrait, qu’il réussissait à survivre, avec Rose. Il fallait absolument qu’ils partent d’ici, c’était la seule pensée qui lui tournait en tête. Son regard croisa finalement celui de la jeune femme, si fragile, si blessée. Il resta figé, les lèvres hésitantes, avant de prononcer quelques mots finaux, qui lui tournaient en tête depuis longtemps. « Tu es la personne la plus importante pour moi, je veux que tu le saches. » Et en prononçant ses paroles, il savait qu’il disait vrai. Il lâcha finalement sa main. S’il avait à affronter quoi que ce soit, ce serait sans elle. Il fallait qu’il cesse de s’accrocher constamment à quelqu’un d’autre. Pour une fois, il n’utiliserait pas de bouée, de gilet, d’aide. S’ils s’étaient rendus ici, il pouvait se rendre plus loin encore. Il ne les laisserait pas perdre à nouveau. Pas cette fois, pas maintenant, alors que le jeune homme avait ouvert les yeux pour la première fois sur des sentiments qu’il avait trop longtemps laissé en suspens. Il voulait les lui dire, mais pas comme ça, pas alors qu’elle délirait peut-être, que ses yeux manquaient de vie, que la douleur transperçait ses nerfs. Certains lui auraient dit qu’il n’y avait pas plus juste moment que celui où la mort guettait le moindre de vos pas. Jeremiah croyait le contraire. Et la mort, elle les attendait depuis des mois déjà au coin du mur. Les guettant de son regard furtif, mettant devant eux bien des obstacles, cherchant à les faire trébucher, à les guider vers une chute fatale. C’était un combat avec la mort qu’ils menaient depuis qu’ils étaient tombés sur cette île. Un jour, ils partiraient d’ici et ils sauraient qu’ils avaient gagné.
copyright crackle bones
» Rose K. Fairclough "
❝ Failure. × It's like I'm losing my mind ϕ ❞
× Ma Célébrité : Holland HOT Roden × Nombre de messages : 559 × Age du perso : 21 printemps d'un désert oppressant × Job : Déchet au milieu de la société, vendeuse éparpillée × Côté love : Torpillé, abusé, emprisonné d'une évidence qui s'est échappée...
(#) Sujet: Re: you hate your pulse because it still thinks you're alive Ҩ rose Mar 18 Nov - 17:22
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The lie is a mortal sin and life's a lie
Il y a un temps où un homme doit se battre et un temps où il doit accepter que son destin lui échappe.
Les mots étaient parfois trop malléables, trop interchangeables pour refléter la vraie raison du pourquoi. Les mots étaient si faciles à prononcer mais trop compliqué à assumer. Pourtant, la plupart du temps ils filtraient lors d'une situation désordonnée révélant une vérité trop longtemps refoulée. Ils étaient brouillons, impulsifs et incertains, lâches ou inopportuns. Mais ils étaient le reflet de pensées entremêlées, d'aigreurs insubordonnées. Et la peur poussait parfois à leurs aveux, malgré les indélicates circonstances. Cette peur tordante, qui maltraitait l'âme de cauchemars éveillés. Jeremiah et Rose ne la connaissaient que trop bien cette phobie envahissante. Ce sentiment de déjà vu se glissant dans le froid environnant. Entre les disputes, les affronts, aléas de la vie, leurs proximités et leur débâcles, la réalité semblait bien agonisante à côté de ce qu'ils avaient endurés. Chaque mot n'étant qu'un coup de plus dans leurs coeurs abîmés de la violence des faits. Cependant, le brun comme la rousse avaient su se relever face à chaque pics, chaque murs qui s'étaient érigés face à eux. Malgré tous, les cicatrises avaient brûlé leurs peaux irisées, les abîmes de ce passé témoignant de leurs volontés de se battre. De cette volonté qui se voilait dans leurs prunelles humides. La souffrance n'étant plus qu'une limpide habitude à la peau dure. Et l'espoir s'était terni, avait perdu de son éclat dans leurs esprits déridés, dans leurs souffles défoncés. Le monde ne dévoilait plus il prenait. Il absorbait l'existence déconfite de pions captifs. S'amusant de leurs vies torturées pour se consolider. Autrefois, il se contentait de voir les hommes s'entretuaient pour un quelconque pouvoir, à présent seul les larmes l'alimentait. La souffrance humaine... Les amours déchus... Les dommages collatéraux. Tous ces gens qui souffraient criant à l'aide mais sans jamais se faire entendre, se battant comme ils pouvaient. Seulement à force, les forces les quittaient, et ils abandonnaient dans un moment de liberté totale. Ils oubliaient. Ils effaçaient... Les visages qu'ils avaient croisés, qu'ils avaient perdus,les gens qu'ils avaient aimés puis qu'ils n'aimaient plus,les amis qu'ils avaient laissés derrière, la vie qui perdait de ses mystères, les évidences qui vous lacéraient et puis qui tuaient. Etait ce de la faiblesse ou bien de l'égoïsme pure, ou tous simplement un dernier aveux avant le répit? La réponse n'était pas légitime. Mais là en ce moment même, alors que la lune menaçait de sa lumière blafarde, les deux corps à bout sur cette étendue d'herbe, alors que le désespoir avait eu raison d'un optimisme bénin, plus rien n'avait de réel importance sauf la vérité. La vérité crue, sincère, difficile à entendre certes, ou encore candide égoïste. Ce flots de ressentiment acerbe d'une dure sincérité. La vie avait déjà fait payé à de nombreux excès ses abus à Rose. Et elle savait qu'il y avait un temps pour tout. Et celui ci n'en était pas un. Pourtant... Le noir l'encerclait, et les secondes s'écoulaient et tous ce qu'elle gardait pour elle, sa façon à elle de se protéger, la calcinait. Pendant des mois, la solitude avait été son seul repère, mais les questions ne s'étaient jamais tues. Elles étaient toujours présente dans son crâne, la torpillant d'incertitudes et de doutes. Et cette peur du refus ne s'était jamais éteinte, bien trop omniprésente. Cette phobie de s'attacher étant ironique, quand on voyait à quelle point elle souffrait d'un manque cruel de quelqu'un. Se murer dans le silence ne l'avait pas aidé. Mais plutôt l'avait fait réfléchir sur les vraies raisons. Jeremiah. Son prénom résonnait encore dans son crâne alors que l'inconscience la transportait loin de cette chienne de vie. Tous revenait forcément à lui. Depuis ce fameux soir... Cette soirée où dans un désespoir de cause, la rousse avait quitté sa tente pour faire taire ces cris plaintives dans la nuit, loin de se douter que cette personne n'était autre que ce gars qu'elle détestait. Ce gars qui avait réussi à l'extirper de son sommeil difficile pour lui rameuter la panique constante en ces lieux. Comment aurait-elle pu penser en arriver là? Comment? Pourtant il était bien là près d'elle à crier, à s'agiter pour la maintenir vivante, alors qu'elle sombrait. Ces cris résonnaient dans le crâne de la rousse pourtant rien ne se passait. Juste le néant, le noir le plus total et les amers regrets l'asphyxiaient.
Puis le retour à la réalité...L'air frais qui s'engouffrait dans ses poumons alors qu'elle s'étouffait... La douleur lancinante qui venait réveiller chaque nerfs à vifs dans sa chair sanguinolente... Son coeur qui se tordait... Cette pression autour de sa paume... Et sa gorge serrée rien qu'à l'idée de devoir crever sans dire ce qui lui coûtait. La jeune femme n'avait jamais été douée pour s'exprimer sur ses sentiments, divaguant souvent pour s'échapper ou pour fuir de loin ou de près toute source de stabilité. Pourtant, les mots crevaient à travers des flots angoissés et sans même réfléchir, elle lâchait prise, ne se fiant plus aux quelconques apparences, ou ne se cachant plus de sa peur folie de ne pas avoir de réponse, celui ci ne lui apportant guère. Ses excuses étaient emplies de maladresse, ses phrases incohérentes et niaises à souhait, pourtant à l'instant, où elle reprenait son souffle, elle se sentait plus légère, libérée d'un poids contrefait. Ce poids tordant d'une dépendance étrange. Cette envie de fuir face à cette inhumanité . Combien de fois l'avait-elle ressentie? Ces tremblements dans ses genoux incontrôlables, cette boule au ventre rien qu'à l'idée de se confier. Elle qui bizarre dans ses changements d"humeurs révélait bien plus qu'une simple personnalité. Rose était strange comme fille, elle se protégeait bien plus qu'elle vivait, préférant simplement se conserver que de crever. Mais alors que la vie semblait se tasser sous ses yeux défaits, que gagnerait-elle à se teinter de toute émotions? Que gagnerait-elle à mourir de la sorte avec des secrets? Rien si ce n'est des remords et de la culpabilité pour avoir été lâche une fois de plus. Et elle savait que ce n'était pas le moment, elle savait que c'était égoïste de sa part de faire ça ainsi dans l'incertitude d'un lendemain, car si elle devait s'éteindre ici sur cette île que laisserait-elle à Jeremiah? Si ce n'est son corps béant de larmes et de cicatrises ouvertes. Une carcasse vide et creuse de toute étincelle. Rien, que le néant... Et qui était-elle pour lui imposer ça? Personne...
La jeune femme était béante face à lui, ouverte pour la première fois, faible et vulnérable bien loin de cette force de façade contrôlée. Loin de ces masques, de ses sourires faussés, de ses états d'âmes, de ses doutes et regrets... L'amour avec un grand A était un sujet tabou, un sujet que jamais elle n'avait eu avec quiconque, car elle ne savait pas ce que ça faisait d'aimer. Elle ne savait pas que pour aimer, il fallait accepter de souffrir. De devoir perdre une partie de soi même, de la sacrifier pour se dévoiler. Elle ne savait rien de tous ça, elle était juste perdue dans un flot retentissant d'incompréhensibles sentiments. Juste égarée entre une vérité et un mensonge à peine voilé. Jamais, elle n'avait ressenti ça. Ce besoin de contact, cette aigreur de toucher, ce coeur qui palpitait bien trop vite à chaque regard qui la transperçait. Car oui c'est bien beau de parler d'amour, mais il faut savoir poser des mots dessus. Et des mots, elle en prononçait bien trop, car elle était effrayée. Effrayée de devoir mourir ainsi, effrayée de ne pas voir son sourire une dernière fois, effrayée de cet autre côté. Effrayée de ce qui allait se passer. Simplement, car elle n'avait aucune idée de ce qui allait se passer. Tout était incertain, tout était imprévisible, tout était inconfortable. Tout avait une fin et elle n'espérait pas que ce soit la sienne. Car elle avait tant de choses à vivre, tant de choses à pleurer, tant de choses à se faire pardonner. Elle ne devait pas mourir, elle ne pouvait pas mourir. La vie devait s'étendre face à elle et pourtant tous semblait si vain... Son corps en témoignait, son corps froid et immobile sur ce sol glacé. Sa peau veloutée qui lui brulait chaque parcelle de ses nerfs, son coeur qui battait trop lentement pour la rassurer . Elle savait que sortir d'ici ne serait pas chose vaine, elle savait que si elle s'en sortait cela serait de la pure chance et non pas le contraire. Elle était tenace mais elle avait trop perdu. De sang, d'espoirs, de personnes. Et elle se rappelait de tous, de toutes ses mémoires qu'elle aurait voulu oublier. De ses visages éteints, de ses yeux vitreux. De son arrivée ici. Du visage de sa mère, couvert d'éclat métallique et de son dernier soupir déchirant, de son souffle récalcitrant . Chaque détail lui revenait en mémoire, chaque p*tain d'instants la tuait intérieurement. Les quelques mots qu'elle avait prononcés, le venin qu'elle avait craché au visage de son père en le rejetant, aux quelques premiers pas sur cette île au milieu des cadavres de ces passagers. Du sang partout. Des larmes sur chaque joues. Sur celles de Jeremiah en ce moment même, car la peur les consumait tous deux. Car ils n'avaient jamais pensé à l'hypothèse d'une fin prématurée. Car cela ne devrait pas se terminer ainsi entre eux. Rose ne tenait pas, elle subissait, elle sentait la main du jeune homme pressait la sienne violemment, et elle savait que... Ce serait peut être ses derniers instants avec lui et cela la déchirait bien plus que la fuite de son regard et cette gêne qu'elle ressentait tout autour d'eux. Oui, le brun semblait distrait, choqué par l'aveu qu'elle venait de confesser, ces larmes filtrant des sillons sur sa peau.
" Écoute, Rose… " La jeune femme restait silencieuse, sa gorge se serrant, ses yeux vitreux à bout de sanglots. Elle était anesthésiée de toute réalité, de toute vitalité. Ses muscles se calcinant à chacun de ses mouvements. Elle restait de marbre, blafarde dans son état décomposé. Qu pouvait-elle faire d'autre de toute manière? " Je suis désolé… " Cela résonnait comme un refus, comme ce qu'elle avait toujours eu en phobie. Ironique, non? Même sur le point de crever, elle se faisait rejeter. Ses paupières se fermaient alors que l'air dans ses poumons semblaient à présent toxique. Elle n'attendait rien de lui, mais le mal qui lui infligeait était bien pire que les blessures ancrées dans ses membres déchirés. Et ce n'était pas la dernière fois qui le ferait... Il l'avait déjà fait un nombre incalculable de fois, parce qu'il parlait trop vite, parce qu'il ne réfléchissait pas, parce qu'il n'avait pas de tact mais pourtant, il était encore là prêt d'elle à tenter de la soulever de cette fin hagarde. Rose, elle avait accepté ces défauts comme ces qualités, elle l'avait pris en entier sans se rendre compte que ce dernier allait prendre une importance difficile. Elle avait plongé la tête la première, et était tombée bien bas. Seulement, au lieu de se relever, elle était restée au sol, abattue et incapable de quoi que ce soit. Jeremiah s'agitait, cherchait ces mots, sachant pertinemment qu'aucun ne serait le bon vu la situation. Puis finalement, il lâchait tous à son tour, incapable de se retenir , incapable de rester de marbre face à cette bombe qu'elle avait divulguée.
" Je ne peux pas, pas maintenant. J’aimerais tellement que la situation soit différente. Mais tu risques ta vie Rose. Et si tu meurs, hein? Moi qu’est-ce que je ferais avec tous ces mots-là? C’est bien beau de se dire qu’on s’aime, mais si je me retrouve seul avec ça, seul sans avoir pu vraiment y goûter, à quoi bon ? " La culpabilité , Rose ne la connaissait que trop bien , pourtant en ce moment même alors qu'il l'accusait de tout l'égoïsme dont elle faisait preuve, seul le silence filtrait dans ses pensées. Encore aspect étrange de la personnalité de la rouquine. Elle ne lui en voulait pas, pourquoi? A quoi cela lui servirait d'avoir de la rancune à ne pas dépenser? Elle tenait bien trop à lui pour le haïr pour une chose qu'elle pensait également. Car si elle crevait, elle ne le laisserait rien sauf ... le vide. Et juste cette peur. Cette panique effective qui le possédait bien trop souvent." Écoute, il faut absolument se sortir d’ici, t’amener à l’infirmerie. Si ces Originaires réussissent à passer aussi facilement d’une île à l’autre, ils doivent avoir des embarcations, des bateaux, quelque chose. Si je réussis à en prendre un… " Changer de sujet pour se sortir de cette situation embarrassante était absolument une bonne idée, malgré la frustration engagée par la belle rousse qui était restée paralysée sur l'herbe, sans un mot, sans une larme, juste les yeux clos à cause de la douleur autant physique que psychologique. Seul son souffle et sa cage thoracique qui se soulevait témoignait de sa respiration déréglée. Et après quelques secondes dans le noir complet, elle rouvrait les yeux. Le brun la fixait là, les lèvres entrouvertes, les yeux humides, la peur lisible dans ces prunelles ambrées.
" Tu es la personne la plus importante pour moi, je veux que tu le saches. " Rose ne put s'empêcher de sourire bêtement, légèrement. Le moindre geste lui réveillant une charge électrique. Mais tous s'enchainait trop vite et les minutes se déréglaient tous comme son moral. Pas le temps de s'attarder, pas le temps de laisser la mort se rapprochait. Ils devaient bouger en vitesse avant qu'elle perde encore une fois conscience. Le brun lâchait sa main, et elle tentait de bouger, s'immobilisant nette face à la douleur, gémissant toutes les vulgarités qu'elle pouvait. p*tain elle l'avait pas loupé cette conasse d'Originaire. "Emmènes moi loin d'ici. " Cette supplication était furtive mais bordel qu'elle était plaintive. Cet agacement de son incapacité la tordait dans ses maux, ses complaintes et ses contestations. Une fausse rébellion pour rappeler qu'elle ne restait pas abattue, mais bien luttante encore pour vivre quelques secondes de plus, malgré la faiblesse, malgré la souffrance insurmontable. Douleur qui se faisait vive, alors que le jeune homme l'attrapait doucereusement sur le sol, la soulevant dans ces bras alors qu'elle se retenait d'hurler, en vain. Elle se maintenait contre lui, avec le peu de force qui lui restait dans les bras, encerclant son cou pour ne pas lâcher prise, pour se rappeler que la vie n'est pas si insipide; Les larmes s'écoulaient à nouveau sur ses joues chaudes de rougeur, et elle haïssait son pouls qui lui rappelait sa faiblesse, son souffle trop irrégulier. Pourtant sa bouche se tordait en ce sourire étrange qui s'élevait comme une lueur d'espoir entre l'ombre et la lumière. Et ils repartaient, chaque pas réveillant la douleur d'une colère aigrie. Comme deux blessés, amaigris par le poids du monde, qui luttaient dépendants pour fuir, s'échapper de cette vie qui les contentaient. De cette vie qui les possédaient. De cette île qui serait sans doute la cause de leurs fins, à moins qu'un espoir revive pour les ramener sereins dans des contrées lointaines imbibées de leurs souvenirs. Fallait se rattacher à ça, fallait continuer d'y croire. Au milieu de leur trajectoire, il fallait choisir une route, ils avaient choisi la pluie acide à s'en brûler. Il y avait le vent de leurs sanglots qui soufflaient pour une amnistie mais rien n'arrêterait leurs luttes, rien ne séchera cette pluie, non rien ne finirait leurs chutes, car rien ne finit l'infini.
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» Jeremiah G. Archer "
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(#) Sujet: Re: you hate your pulse because it still thinks you're alive Ҩ rose Sam 22 Nov - 22:02
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You don’t cross my mind, you live in it.
J'ai fait cet étrange rêve où nous étions tous deux auréolés de bonheur
Partir, partir, partir. Loin, très loin, loin d’ici, loin de là. Loin de tout ça. S’éloigner, comme il l’avait trop souvent fait, mais, cette fois, pour de vrai. Il aurait tout donné pour ça, tout donné, mais juste oser l’imaginer, c’était trop douloureux. Comme lorsqu’on savait qu’on ne devait pas se faire de faux espoirs, mais qu’on y pensait quand même, on imaginait. Et l’imaginaire était toujours tellement plus beau que la réalité. Mais le retour à la réalité pouvait être tellement douloureux. C’était pour ça qu’il ne fallait pas y penser, pas espérer, pas rêver. L’atterrissage faisait trop mal. Parce qu’il l’aimait, et que cette réalisation-là, elle aurait été plus belle à un autre moment que maintenant. Mais on ne choisissait pas les moments comme ceux-là, ils venaient sans permission. De toute façon, des permissions, Jeremiah n’en avait pas donné depuis longtemps. Les monstres et l’amour, ça avait plus de points communs qu’on ne pouvait le croire, ça arrivait d’un jour à l’autre, et ça laissait des dommages collatéraux impossibles à recoller. Même les meilleurs bricoleurs ne pouvaient effacer toutes les traces, réparer et faire disparaitre. Il y restait toujours une fissure, une trace, un morceau manquant. À force de cohabiter avec eux, que restait-il à la fin? Des miettes. Des morceaux grugés, impossible à recoller. À ce moment-là, il fallait sortir le bulldozer et tout reconstruire à neuf. Tout recommencer à zéro. Jeremiah sentait qu’il en avait besoin, il sentait que tout ce sur quoi il se tenait était trop instable, irréparable, incompréhensible. Trop douloureux, trop de monstres et de peurs qui se cachaient derrière les fissures et les cratères. Peur de chercher et d’en trouver de nouveaux, peur de soi-même. Mais, parfois, on n’avait pas ce qu’il fallait pour tout recoller. On ne rabibochait pas du béton avec un pansement. Lorsqu’il fermait les yeux, il croyait voir un cauchemar. Pas un cauchemar, des souvenirs, mais des souvenirs qui faisaient mal et qu’il voulait tellement oublier. Pouvait-il oublier? Non. Il fallait tourner la page et accepter qu’on ne puisse plus rien y changer. Plus facile à dire qu’à faire. Jeremiah, c’était un esprit un peu trop rapide, toujours en constante ébullition. Un véritable miracle pour tout ce sur quoi il avait la force de se mettre. S’il l’avait voulu, il aurait pu être un inventeur, peut-être, ou du moins quelqu’un d’innovant, quelqu’un qui trouve de nouvelles choses et qui arrive à les mettre en œuvre. Le problème, avec cet esprit-là, c’était qu’il établissait toutes sortes de liens, qu’il voyait toujours plus loin, que ce soit vers le passé ou le futur. Et, parfois, il aurait tout donné pour ne pas avoir tout ça devant lui, dans sa tête, tous ses souvenirs constamment étalés, mauvais souvenirs. Parce qu’il suffisait d’un esprit qui fait des liens un peu trop rapides pour voir ce qu’il pouvait arriver. Et dire qu’il se faisait peur lui-même, que les conclusions auxquelles il sautait étaient terrifiante, n’était qu’un euphémisme. Jeremiah n’était pas fait pour être seul. Seul, il n’était plus vraiment lui-même. Aller savoir ce qu’il deviendrait. Lui en avait une idée, et il préférait éviter.
Il ne le disait pas, mais il était plus triste qu’effrayé à ce moment-là, tandis que son regard évitait et cherchait Rose, une contradiction qui leur ressemblait bien. Son esprit, il savait. Il savait que plus jamais il ne pourrait repenser à ces mots trop importants sans se rappeler du sang qui semblaient avoir tachés leurs corps comme de l’encre indélébile et du regard vitreux qui se perdait trop souvent dans des abysses inaccessibles. Ses mains étaient tachées du sang à Rose, de son sang à elle. Et, inconsciemment, une culpabilité, un sentiment de ne pas avoir assez réfléchi, que c’était peut-être bien de sa faute s’ils étaient coincés là. Toujours plus facile de trouver un coupable, une raison pour expliquer cette cruauté, cette inhumanité. Lorsqu’il l’entendrait dire ses quelques mots dans ses souvenirs, ce serait ce désespoir-là qui viendrait avec. Ce cœur trop pleins, ces yeux trop vides, ces mains trop froides, cette peur trop prenante. Ils étaient humains, et m*rde, ils étaient tellement fragiles, et la ligne devenait trop mince, la ligne elle commençait à s’effacer. Mais il l’aurait redessiné avec n’importe quoi, il aurait tout donné, tout donné. Parce qu’il était comme ça, Jeremiah, il ne donnait pas, sauf quand ça comptait vraiment. Et Rose, elle comptait plus que vraiment, elle était tout ce qu’il voyait ces derniers temps. Elle avait redonné du sens à ce qu’il croyait ne pas en avoir, et la voir disparaitre le faisait réaliser comment il avait été seul sans elle, sans leurs disputes et leurs colères irraisonnables, leurs réconforts, sa main dans la sienne, son support, toujours un peu là derrière tous leurs problèmes. Peut-être qu’ils étaient un couple, un duo, depuis plus longtemps qu’ils ne le croyaient. Il avait besoin d’elle, comme elle avait besoin de lui à ce moment-là.
Les solutions, elles se faisaient rares, elles s’échappaient et se cachaient. Il en avait marre de se poser des questions, Jeremiah. Marre de toujours s’interroger sur tout, lui qui, le moment venu, oubliait toutes ses réflexions. Il avait besoin de bouger de là, de faire quelque chose, même si ce n’était pas le bon choix. Et il savait bien que s’il se trompait, les regrets seraient invivables, mais il n’en pouvait plus. Il proposait des idées qui lui semblaient tellement, tellement minces, mais qu’avait-il d’autres? Rien de béton, à moins qu’il ne développe de soudaines forces surhumaines ou que Rose guérisse miraculeusement. Comme ils n’étaient pas dans un film, c’était un peu mort à ce niveau-là. C’était le destin qui jouait avec eux, il avait leur sort entre leurs mains et Jeremiah était décidé à ne pas lui laisser toutes les cartes, à ne pas perdre sans s’être battu jusqu’à la fin. Ce qu’il aurait préféré n’avait plus sa place à ce moment-là. Il fallait qu’ils arrêtent de s’arrêter, ça ne servait à rien, ça ne les mènerait nulle part. Se battre, même quand les espoirs semblaient s’échapper telle de la fumée. Il lâcha sa main, réalisant qu’il fallait qu’il cesse de s’accrocher à elle comme à une bouée de sauvetage. Elle était trop fragile pour retenir qui que ce soit à ce moment-là. Et si elle lui échappait, il n’avait jamais été doué pour retenir qui que ce soit près de lui. Sa main lui sembla étrangement vide et il dût retenir l’envie de la reprendre, de juste rester là et laisser tout tomber. Jeremiah pouvait se convaincre, comme il voulait, qu’ils devaient tout faire pour s’en sortir, parfois l’instinct aurait préféré laisser tomber. Ils se battaient inlassablement depuis qu’ils étaient tombés sur cette île. Pour eux, citadins, gens de la ville, surtout de la société américaine, survivre dans un tel endroit avait demandé une capacité d’adaptation que peu possédait déjà. Ils n’étaient pas des Indiana Jones. Jeremiah n’avait même jamais fait de camping avant de tomber d’un avion. Vivre était déjà difficile, avec tous les aléas de la vie, les émotions et les défis quotidiens, survivre, c’était plus encore. C’était un défi à chaque minute, c’était vivre sur le qui-vive, toujours une nervosité, toujours une peur. Les animaux sauvages, les ressources, les températures, peu importe, tout devenait un défi, tout était nouveau. Et, souvent, tout était à recommencer. Cet épuisement, tout aussi mental que physique, se répercutait derrière le manque de sommeil, les actions irréfléchis et la peur qui montait en flèche. S’il perdait Rose aujourd’hui à cause d’un coup du sort, à cause d’une survie rendue plus difficile encore, d’ennemis qu’il aurait préféré ne pas avoir, ce serait plus encore qui serait à reconstruire. Ce serait tout ce qu’il était, tout ce qu’il croyait être. Visiblement, il y avait un défaut derrière les pierres sur lesquelles il se reposait. Peut-être qu’il était temps de les changer, et plus encore qu’il ne l’avait déjà fait. Jeremiah et Rose, ils n’étaient plus ceux qui étaient tombés sur l’île, il y a de ça des mois, voire des années. Ils étaient d’autres personnes, d’autres valeurs, d’autres. Il était temps que Jeremiah prenne cette opportunité pour se permettre d’enfin faire plus que survivre, de vivre.
La voyant essayer de se relever, Jeremiah retint le réflexe de lui dire de rester immobile. Rose avait besoin de voir qu’elle était bien blessée, et il avait besoin de le voir aussi. Parce qu’il voyait le teint pâle, il voyait les mains tremblantes, mais chaque preuve en plus était une raison de se battre plus fort encore. Il n’était pas celui qui ressentait la douleur, même s’il en avait une idée. Être celui d’à côté, celui condamné à voir l’autre souffrir, c’était un malheur, comme une chance. Quoi de plus puissant que de voir quelqu’un que l’on aime souffrir, de savoir que si l’on bouge assez vite, peut-être bien qu’on peut l’aider? Jeremiah n’était pas un sauveur, ni un héros. Mais il était amoureux. Et l’amour, c’était plus qu’un sentiment, c’était une promesse, plutôt idiote, de tout faire pour l’autre, même lorsque cela signifiait y risquer sa propre vie. S’il n’aimait pas se dire amoureux, ça ne voulait pas dire que cette promesse-là, il ne l’avait pas faite depuis longtemps. Et lorsqu’elle lui dit, d’un ton qui suppliait, qui aurait fait mal à l’orgueil si celui-ci avait eu sa place entre eux, « Emmènes moi loin d'ici. » Une supplication discrète, un souhait qui aurait pu être si beau s’il n’avait pas été brandi dans une telle situation, Jeremiah sût que s’il avait à crever là pour qu’elle survive, il l’aurait fait. Aussi stupide que cela puisse être. Il n’avait jamais été très raisonnable. Et peut-être même qu’il aurait sût qu’il mourrait pour une bonne raison.
Heureusement, pour l’instant, il ne mourrait pas. Malheureusement, c’était plutôt le contraire. Jeremiah n’hésita pas à la prendre dans ses bras. Et il l’emmènerait loin d’ici. Il la tenait comme on tenait une mariée pour la première fois et ça lui brisa un peu plus le cœur, parce qu’il était définitivement pas destiné à se marier et encore moins avec Rose, elle qui n’était que brisée à ce moment-là. Sa douleur se répercutait dans son corps qu’il sentait trop raide, plus léger qu’il ne l’aurait crût, alors que la force dans ses muscles n’étaient pas à son meilleur. Ses mains autour de son cou étaient plus un réconfort qu’une aide, tandis qu’il aurait tellement aimé effacer les larmes qui coulaient sur son visage à ce moment-là, tandis qu’elle souffrait en silence, cette fois. La voir endurer tout ça lui donnait un peu plus de courage, un peu plus de force. Parce que oui, ses propres muscles demandaient une soumission, tremblaient sous un effort qu’ils ne pensaient plus supporter et si la douleur serait horrible demain, celle que Rose aurait à vivre était terrible en comparaison. Mais le futur n’était qu’incertain, et Jeremiah se devait de ne penser qu’au présent pour ne pas faire le pas de trop vers une folie certaine, l’anxiété n’étant vraiment que l’ombre de ce futur terrifiant. Et alors qu’il commençait à avancer, ignorant le souffle irrégulier qui se joignait au sien, la douleur qui s’éveillait à travers chacune de ses articulations, tel un cri pour un peu de repos, un peu de tranquillité, il savait qu’il ne pouvait plus abandonner. Il avait failli le faire, mais la solution facile s’était prouvée ne pas être la meilleure, pas cette fois. Ils étaient deux battants. Ils se battaient, courage en main, pensant abandonner, mais ne le faisant jamais. C’était peut-être pour cette raison qu’ils s’assemblaient si bien, chacun détestant perdre, chacun désirant se rendre jusqu’au bout. Si seulement ils pouvaient se fixer un objectif commun, plus rien ne pourrait les arrêter. Et à ce moment-là, c’était un peu ça, tandis que Jeremiah essayait d’ignorer la fatigue et qu’il avançait aussi rapidement qu’il le pouvait, tout en gardant une certaine délicatesse. Elle ne se briserait pas en deux s’il faisait un mouvement brusque, mais son souffle qui se retenait dans ses bronches lui donnait cette même impression. Il détestait lui faire mal. Il avait détesté la blesser, cette journée où ils s’étaient trop disputés, où ils avaient été trop honnêtes, et pas assez. Il avait détesté la voir meurtrie par un autre. Il détestait connaitre toutes ses expressions qu’il n’aurait jamais dû voir, qu’elle n’aurait jamais dû avoir. S’il savait que cela avait un but, il aurait détesté la vie, le destin, de les avoir mené là, mais ce n’était que de l’énergie inutile dépensée au mauvais endroit. Ça ne concordait plus avec le Jeremiah qu’il voulait être maintenant. Le chemin serait long avant que cela ne lui effleure même pas l’esprit, mais il ne serait jamais aussi long que le chemin qu’il faisait à ce moment-là, alors que la destination même ne lui était pas précise.
Le silence entre eux était lourd de toutes leurs peines, toutes leurs misères. S’ils ne parlaient pas, ils savaient que l’autre était encore en vie par leur cœur qui continuait à battre, trop vite, mais toujours bien en vie. Même les plus minces chaleurs étaient les bienvenues à ce moment-là. Lui qui avait toujours bien aimé ressentir la chaleur humaine d’une autre personne, à ce moment-là, n’en tirait qu’un bien-être tiède, tandis que Rose semblait perdre de sa propre chaleur. Et si les minutes tombaient comme une seconde d’un clocher qui résonne, la peur s’était anesthésiée il y avait bien longtemps, laissée par une maigre froideur et un robotisme qui permettait de s’échapper pour un instant plus loin encore que là où il pourrait l’amener. Les pensées du jeune homme ne faisait plus vraiment de sens, que des encouragements qu’il se lançait, tandis qu’il s’efforçait d’avancer, encore et encore, inlassablement. Il allait faire un pas de trop, avant de remarquer qu’ils s’approchaient un peu trop d’un endroit à découvert, là où la brousse s’arrêtait pour laisser place à une longue côte. Ce fut la première fois que Jeremiah remarqua que le soleil se levait, cette nuit-là, s’apprêtant à leur offrir beaucoup trop de lumières. Et si Jeremiah n’avait aucun plan précis, il savait bien qu’ils n’avaient plus beaucoup d’autres chances et le quai qu’il apercevait de là où il était lui semblait un espoir d’atteindre l’autre rive juste à temps, de réussir à gagner encore une fois, même s’il avait déjà l’impression d’avoir perdu depuis bien longtemps. Il ne lâcha pas Rose, sentant que ses bras s’étaient habitués, ou plutôt ankylosés, à la position dans laquelle il l’avait traînée depuis tout à l’heure. Il sentait encore sa respiration faible contre lui, elle qui définissait cette ligne si mince entre la vie et la mort. Il murmurait, d’une voix qui n’aurait pas réveillé des morts, et surtout pas des originaires qu’il n’avait pas envie de croiser. Il ne pouvait plus qu’espérer que ceux-ci étaient à la recherche de leurs précédents compagnons, et surtout pas tout près d’ici. « Rose? Écoute, c’est le moment ou jamais. Je ne vois personne d’ici, je vais courir comme je peux pour qu’on se rende à une de ces pirogues. » Il hésita, se rappelant leur discussion de tout à l’heure. Les probabilités qu’ils s’en sortent lui semblaient plutôt faibles et il comprit que peut-être bien que ce moment-là, ce serait le dernier qu’il aurait avec elle. « Je vais tout faire pour qu’on s’en sorte. Mais si c’est pas le cas… Je suis désolé pour tout ce que je t’ai fait subir. » Sa voix tremblait, et probablement que ses mains auraient tremblé aussi si elles ne l’avaient pas tenue. Il hésita encore un peu, avant d’embrasser son front, ayant la vague impression de signer un adieu qui lui semblait tellement amer. Ils étaient trop jeunes pour mourir.
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(#) Sujet: Re: you hate your pulse because it still thinks you're alive Ҩ rose Mar 9 Déc - 1:09
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The lie is a mortal sin and life's a lie
Il y a un temps où un homme doit se battre et un temps où il doit accepter que son destin lui échappe.
Souvent la peur dérègle vos sentiments , vous laisse acerbe à cette souffrance intense de devoir tout affronter seul. On peut se laisser submerger par cette sensation planante de s'entretenir indépendante face à cet incertain constant, on peut choisir de vivre l'instant présent sans réfléchir aux répercussions de nos actes, ou à la place on peut se battre pour ce que l'on veut. Pour tous ce vaste nuage d'envies et de rêves qui nous maintient véhément face à une vie creuse de péripéties diverses. On peut croire à cet état d'être mal aimé ou encore absolument pas aimé, en faîte c'est même normal de croire cela, car se fermer au reste du monde peut laisser des séquelles, laissant une seule épreuve intacte. Une seule et insurmontable épreuve. La sienne; Le seul obstacle à affronter c'est soi même, devoir faire face à la vérité. Rose n'avait pas vécu une enfance difficile, enfin bien des merdes lui étaient arrivés, le divorce de ses parents, le manque d'un père absent qui avait sombré dans l'alcool pour oublier à quelle point sa fille était ingrate, oui, elle en avait vu mais pourtant, elle n'avait pas à se plaindre, car elle était vivante, le sourire aux lèvres, le coeur palpitant et les yeux étincelants face à un avenir prometteur. Elle qui s'était imposée des barrières pour mieux se protéger, elle qui derrière ses sourires factices avait juste envie de crier jusqu'à ne plus en pouvoir. Elle s'était haÏe , s'était détestée se persuadant que n'aimer personne ça ferait moins mal. Elle avait rejeté son paternel pour cette croyance futile, elle avait pris les devants pour sauver des flots sa mère qui chaque jour prouvait un peu plus à quelle point elle était fière d'elle. Mais jamais elle n'avait réalisé que toute cette joie qui lui semblait si triste pouvait être éphémère. Jamais elle n'avait compris que la vie pouvait changer du jour au lendemain. Jamais elle n'avait remis en cause son quotidien, car au fond elle savait qu'elle était aimée. C'est peut être naïf de dire ça, peut être idiot même mais c'était la vérité . Ses parents l'avaient aimé, ses amis l'appréciaient pour ce qu'elle était, non pas pour sa façade frigide d'adolescente différente, car elle était bien trop mature pour son âge. En réalité, elle ne voyait pas ce qui s'étendait face à elle; Elle n'avait foutrement aucune idée de la chance qu'elle avait... Elle pensait qu'elle pourrait toujours faire semblant, car le contrôle est bien plus réconfortant. Elle avait tort. Et c'est ce même tort qui la laissait souriante et pleureuse dans les bras de Jeremiah. Toutes ses années à s'aveugler de sa normalité, de sa lâcheté, pourquoi? Pour juste un instant figé dans un temps imparfait. Rose n'était pas si mature que cela, elle s'était appropriée adulte alors qu'elle n'était qu'une gosse. Une gosse perdue dans les turbulences outrepassées de cris et d'hurlements acides. Pourtant, sa conscience la frappait alors qu'elle était mourante. Alors que le temps lui manquait. On lui avait pourtant dit : "la meilleure chose à propos de maintenant, c'est qu'il y a un autre lendemain." Un autre jour pour lequel vivre avait un goût de nécessité.
Une nécessité plus que redevable quand on voyait les circonstances macabres qui enchainaient les deux protagonistes dans une incertitude totale. Eux qui s'étaient brûlés d'une raison malsaine, d'une alchimie étrange, s'étaient torturés de mots acerbes, de baisers venimeux. Eux morts depuis leurs arrivées sur cette île où dérèglement semblait banalité, avaient trouvé vitalité dans les bras de l'autre. Simplement trop fiers pour l'avouer. La malchance les avaient toujours ramené au même point d'origine. La source même de leur mélancolie. Près tout en étant éloignés. Le souffle court et le coeur maussade. La jeune femme se tenait contre lui, la force malléable, fragile, les mains entrechoquantes un appui pour lequel lâcher prise. Son coeur vulnérable, perméable aux cicatrises qui s'étaient formées. Le sang ne s'écoulant plus mais tachant chaque tissu de son corps brisé. Elle était vidée, creuse du moindre espoir, se rattachant à un lendemain bien que trop lointain, pour pouvoir vivre encore un autre jour en enfer. Un jour où elle ne serait plus indépendante, plus solitaire mais libre de vivre avec des séquelles indélébiles. Elle ne demandait que ça, du temps pour se meurtrir, du temps pour aimer, du temps pour reprendre goût à la vie. Toujours du temps... Cela était nécessaire, elle était trop jeune pour mourir , trop jeune pour partir ainsi sans avoir réellement vécu. Cette amertume sur sa langue le prouvait une fois de plus. La ligne était maigre ,malgré toutes les espérances, pour se permettre ce genre de pensée, Rose en était consciente. Pourtant que pouvait-elle faire à part cela? Se lamenter et sombrer. Non si une chose était réelle c'était qu'elle était une battante. Point commun avec Jeremiah. Peut être même c'était ceci qui les avaient amenés près l'un de l'autre. Deux soldats ignorants de leurs naïvetés prêts à s'élancer dans une guerre perdue d'avance... Une guerre qui les défonçait à travers des larmes, des blessures béantes. Etrangement, la rousse se maintenait à cette image illustratrice de leur relation chaotique. Elle se maintenait à chaque souvenir qui l'avait amené ici, à chaque sourire, à chaque éclat de voix, car la seule chose qui l'importait en ce moment n'était pas de tomber dans une léthargie lascive, au contraire. Le corps de Jeremiah était d'une chaleur réconfortante, alors qu'elle sentait sa force s'épuisait. Ces membres tremblant face au poids qui la consolidait. Les yeux clos, le vent les ébranlait, les larmes anesthésiées sur ses joues blafardes. Le brun continuait, se battait pour eux deux, cherchait à fuir la situation précaire dans laquelle ils se trouvaient. Il luttait malgré la souffrance de ces muscles ankylosés, malgré la fatigue et la fuite qui avait suivi. Lui même, tiraillé par la douleur véhémente de perdre cette fille qu'il tenait ironiquement à bout de force et de souffle. Il était le seul à pouvoir les sortir d'ici, le seul à pouvoir la maintenir vivante, à l'amener loin de cette île où cauchemars étaient réels. Lui qui sous la panique perdait pied, se pendait à une corde aigrie, lui qui réfléchissait souvent après avoir agi. Il l'avait sauvé une fois, pas deux... Voilà les tristes faits. Son cri résonnait encore dans les tympans de la jeune femme alors que les souvenirs encore à vifs de cette captivité furtive lui revenait en mémoire. Lorsque la souffrance avait immobilisé son corps contre ce mur froid des cachots et que son sang s'était mis à couler sur sa peau dénudée. Elle n'avait pas crié ou alors son subconscient lui avait fait oublié , choquée par l'instant, immobile, paralysée... Inconsciente de ce qui allait se dérouler. Les minutes s'étaient effondrées en même temps que son visage empli de sérénité. Son bourreau s'était reculé quelques secondes, attendant l'aval de son supérieur avant de rattaquer plus vivement cette fois. Une coupure à la jambe, sur ce coup là, son hurlement fut intacte , ses poings se serrant sous l'emprise de la haine transperçante. Vite effacée par le coup qu'elle lui infligea au visage pour la faire taire. Elle s'était laissée tombée sur le sol doucereusement, sous l'impact, ses jambes cédant sous les tremblements irréguliers. La douleur plus puissante que jamais. Et elle avait fixé le jeune homme espérant qu'il se taise, car elle ne pouvait permettre qu'à son tour il soit torturé sous ses yeux. Elle avait prié pour qu'il la ferme, prié pour qu'il arrête. Ces mots acerbes d'une dure vérité. Oui ils pouvaient la tuer, oui ils pouvaient la torturer, la pousser à crever dans un endroit dégueulasse, mais elle préférait ça à voir encore une scène contrefaite de douleur exigus , de voir encore quelqu'un qu'elle aimait mourir face à elle. Puis le noir alors qu'un nouveau coup venait l'ébranler, alors qu'elle se tordait au sol, crispée par le mal qu'on lui infligeait. Et ce souffle au creux de son oreille, une excuse timide des douleurs livides. Je ne voulais pas. Rose rouvait les yeux à cet instant précis, sa mémoire lui jouant des tours, ses doigts se cripsant dans sa paume. Comment quelqu'un qui ne voulait pas faire de mal pouvait faire une telle chose? Comment pouvait-elle croire un instant qu'elle serait pardonnée pour ses pêchés? Chaque acte a des répercussions et si elle crèverait aujourd"hui, alors la faute reposerait sur cette jeune femme. Cette même femme qui avait osé prononcer des mots incomplets, qui avait pour une raison inconnue commit l'irréparable. La curiosité l'épanchait. Pourtant, le visage de celle ci la hantait. Rose se détournait, Rose agonisait de questions mais elle les taisait pour se concentrer à ne pas sombrer. Faisant taire la douleur comme elle pouvait. Elle tentait de gesticuler, grave erreur. Une décharge électrique venait l'ébranler, son coeur manquant un battement. Sa vision virevolta quelques secondes avant de redevenir normal. Stop les conneries. Elle abandonnait donc ses gestes, se laissant porter sans pouvoir aider. La seule chose qu'elle se permettait était d'analyser le paysage déroulant, sombrant dans l'immensité de cette étendue factice. Cette brousse à perte de vue qui s'effaçait à force de pas et cette lumière qui jaillissait derrière des nuages camouflés. La nuit se teintant de clarté. Puis le visage livide de Jeremiah qui perdait de son éclat sous la sueur de son front. La jeune femme avait une confiance aveugle en lui, elle l'avait prouvé à maintes reprises , pourtant elle ne basait pas ce sentiment candide dans ses espoirs difficiles. Car pour une fois, il n'était responsable en rien de son état délabré. En réalité, il n'avait jamais été la cause de son tourment. Elle même étant son propre tourment.
L'arrêt fut brutal, le corps lourd. Plus un bruit, plus un son ne contredisant ce silence épuisant. Juste quelques secondes limpides. Des secondes de réflexion, d'échappée à la vérité. Tous deux trop proches de la fin. Ils étaient si près du but tout en étant si loin. Rose entendait le clappement de l'eau, signe de l'océan à leurs côtés. Un sourire muet venait s'entrechoquer à ses lèvres , espoir contrefait qui venait songer à son esprit démasqué d'une fin là où tout avait commencé. Là où elle avait tous perdu, puis tous recommençait. Jeremiah avait réussi mais le plus dur restait à faire. La situation devenant plus précaire que jamais. Cette étendue d'eau à perte de vue signifiait une vulnérabilité tangible. Une facilité à trouver. Ils seraient à vue de tous. Plus que jamais en danger. C'était maintenant ou jamais que leurs vies se joueraient sous le grès de ce destin rieur, moqueur. Rose se mordait la lèvre inférieur, ses larmes s'écoulant toujours sur ses joues, humidifiant son haut collant sa peau moite. Elle fixait la brousse à l'arrière, n'osant affronter l'espoir de face. Mais elle sentait ses forces la maintenir stable, prête à se battre une fois de plus. Après les crises, le deuil, le rattachement, les cris, les peurs, les attouchements, les pleurs... Elle était vivante... Jeremiah se tendait, son buste se soulevant invariablement alors que le danger les guettait. Son murmure la sortait de sa stupeur livide, la ramenant à cette dure et cruelle réalité. Leur dernier combat. " Rose? Écoute, c’est le moment ou jamais. Je ne vois personne d’ici, je vais courir comme je peux pour qu’on se rende à une de ces pirogues. " Elle resserrait son emprise, sa peur la frappant de près. Non pas maintenant. Son souffle se perdait dans l'inconscience de ses pensées, elle n'arrivait plus à démêler le vrai du faux. Egarée une fois de plus... Prête à affronter mais redoutant le dernier souffle. Pas le sien , mais celui de l'homme qui la portait. Ironie de voir encore que malgré son état, elle s'inquiétait pour lui et non pas pour elle même. S'il la laissait là, alors il aurait peut être une chance. Mais jamais il ne la laisserait là. Rose se haïssait, se détestait de devoir encore jouer avec une vie qui ne lui appartenait pas. De cette dépendance qui les laissaient entrechoquer. Jeremiah ne méritait pas ça, il ne méritait pas de mourir pour son insuffisance. Il était la seule chose qui lui importait à présent et se dire qu'il pouvait mourir par sa faute était la pire douleur qu'elle pouvait s'infliger. Malgré tous ce qui s'était passée, malgré le mal qui lui avait fait, il était la personne qui l'avait maintenu déséquilibrée sur un fil pendant deux années à présent, l'empêchant de tomber mais la faisant vaciller. Et la elle l'emmenait dans sa chute, à s'écraser sur le sol sans un souffle. Non ! " Je vais tout faire pour qu’on s’en sorte. Mais si c’est pas le cas… Je suis désolé pour tout ce que je t’ai fait subir. " Elle n'était pas prête , elle ne voulait pas. Elle avait mal à l'intérieur, ses larmes s'écoulaient sur le torse du brun alors qu'elle resserrait son emprise une dernière fois, anxieuse. Comme pour le remercier, comme pour lui dire d'arrêter cette folie véhémente. Vivre était un cadeau qu'on lui avait fait, mais elle n'avait pas pris conscience qu'on pouvait lui reprendre ce cadeau et là elle jouait sur deux tableaux. Deux tableaux angoissés. Tous s'emmêlait dans son esprit ne faisant plus de sens, son corps achevant ses envies de fuir. Le choix ne lui appartenait plus à présent. La chaleur du baiser de Jeremiah sur son front le prouvait et son coeur se resserrait à l'idée que ce geste pouvait être leur dernier instant ensemble. Seulement la vérité était telle qu'elle était. Implacable, insoluble et inébranlable. Et la course était élancée. Rose souffrait à chacun de ses pas, ses muscles se tordant face aux secousses irrégulières. Le noir l'encerclant à chaque expiration, sa vision flottant entre illusion et réalité. La froideur mordant ses membres avidement. Son emprise se lâchait petit à petit. Son coeur battant follement, s'amoindrissant néanmoins. Un de ses bras tomba le long de son corps, cessant le moindre effort qu'elle endurait depuis de longues minutes. Puis le deuxième. Sa tête suivait le mouvement mollement, alors qu'elle était happée en arrière. Son regard retrouvant la grisaille du ciel qui laissait la clarté ébranlait les visages fatigués. Tous devenait paisible soudainement, et pourtant à l'extérieur, tous s'affolait. Des cris venaient interpeller les deux jeunes gens qui fuyaient cette île comme ils pouvaient. Des menaces. Les Originaires. Rose n'arrivait plus à distinguer quoi que ce soit pour se rendre compte de la situation. Les formes s'irradiant en des silhouettes cunéiformes, instables, les couleurs s'interchangeantes, filtrantes une opacité obscure. Seul le souffle de Jeremiah perçait à ses oreilles. Cette respiration rapide, à bout prête à défaillir au moindre instant. Et le clapotis des vagues qui résonnait telle une berceuse dans l'esprit creusée de la jeune femme. Le calme plat, plein. Le sommeil était plaisant, ses paupières se closant, luttant encore un peu pour ne pas sombrer. Mais la tentation était si facile, si fascinante. Et le temps n'avait plus de réel importance, tous les repères s'entremêlant. Les secondes se résumant à des minutes. Puis cette surface dure, soudaine sous elle, l'embarcation? Le sable? Aucune idée. Et ce mot qui s'échappait d'entre ses lèvres. Un dernier avant la léthargie profonde. Un murmure à peine audible."Merci. " Un remerciement pour tous ce qu'il lui avait fait goûté, pour lui avoir permis d'aimer foncièrement, pour les bons moments comme les pires. Un dernier échange empli d'une sincérité pure. Un dernier souffle difficile mais qui la laissait transparaitre libre dans sa déchéance. Et un dernier sourire véritable. Toutes choses avaient une fin. Toutes choses se devaient de se terminer. Toutes choses devaient avoir une conclusion. Et cette même conclusion la happait dans ce sommeil repoussé, dans ce noir insatisfait de résistance. Elle sombrait dans cette léthargie, perdant l'éclat de son regard pour laisser l'âme se reposait. Elle qui s'était battue jusqu'en a plus pouvoir, elle qui avait lutté pour voir ce visage qu'elle aimait tant se rallumer. Jeremiah. La seule personne qui l'importait. Les cris, les larmes, les baisers, le goût acidulé de ces lèvres contre les siennes, de sa bouche avide qui s'écoulait sur sa peau pour déguster chaque parcelle de son corps. Elle lui avait avoué après avoir hésité ses sentiments étranges. Et à présent, plus rien ne la retenait ici...
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(#) Sujet: Re: you hate your pulse because it still thinks you're alive Ҩ rose