L’abandon…

« On ne peut plus les garder ici… » Le directeur de l’orphelinat discute avec les bonnes sœurs qui sont censées s’occuper de nous. Il a pris des dossiers nous concernant. Il ne sait pas comment se débarrasser de nous. Il ne veut pas nous garder pour la simple et bonne raison que le bâtiment va être vendu. Je me retrouve du haut de mes onze ans enfermée dans un groupe d’une vingtaine de fillettes. On ne sait pas trop ce qu’on fait là. Le monsieur qui conduit le bateau nous regarde de temps en temps. Je ne sais pas quoi faire, je reste avec mes sœurs vu que je ne connais pas cet individu qui conduit le bateau. L’engin tangue, je tente de me tenir du mieux que je peux pour ne pas glisser sur le sol du bateau.

J’ai peur… Je m’accroche du mieux que je peux tandis que le navire tangue. Puis le calme. Plus rien, le néant, le calme reste et nous accompagne dans une situation auxquelles on ne comprend rien. Puis tout le monde descend. Enfin, nous les enfants, on pense que les adultes vont descendre aussi, mais non. Je ne sais pas trop quoi faire, je n’ai que onze ans. Enfin, je suis les plus âgées parce qu’elles savent ce qu’il faut faire.

La construction d’une maison.

J’aide, il faut bien le faire sinon, personne ne le fera à ma place. Il y a eu des pertes dans notre famille. Sauf qu’on a toujours l’école ! Et oui, on ne peut pas y échapper ! Les plus grandes nous font l’école tandis que les autres grandes s’occupent du camp. Les plus petites on doit rester assise à écouter alors que j’ai juste envie de me bouger. Je fini par rester assise. Mais dès que je le peux, je vais aider au potager. On a trouvé des légumes que l’on a replanté dans un carré pas loin de notre grotte. J’aime planter des légumes. Je trouve que cela est plutôt bien pour apprendre.
Je ne parle pas souvent aux autres filles, je suis tout simplement ma petite vie. J’espère qu’un jour, on partira de cette île. Il n’est pas question que je reste ici un pas de plus ! Je tente de ne pas oublier d’où long vient, mais au fil des mois, je crois qu’on a oublié tout simplement les choses…

Il a six ans…

« Que se passe-t-il ici ? » La chef des Amazones, l’une des Grandes ses fait mordre par un serpent. Nous n’avons pas de remèdes, il faut le faire, mais on ne sait pas quel serpent il peut s’agir. Je vais voir la Chef des Amazones que je porte en grande estime. Je la vois là allongée sur le lit. color=mediumorchid] « Non, pas toi… »[/color] Je suis en train de pleurer, je ne sais pas quoi faire, mais bon, je la vois comme ça allongée. Je lui demande : « Le serpent, tu t’en souviens, il est comment ? » Elle me parle dans mon oreille, elle me dit ce dont elle se souvient. Je me lève et je dis à la première fille qui se trouve là : « Va chercher de l’eau froide et un bol. Puis un gant pour lui mettre sur la tête. »

Je me tourne vers une autre et je lui dis : « Va me chercher un sac en toile de jute, un arc et des flèches. » Toutes les deux ne se bougent pas d’un pouce, je les vois comme ça, et je rajoute : « BOUGEZ-VOUS ! ALLEZ ! » Pour une fois j’ai crié d’habitude, je ne dis rien. Je patiente, puis, je dis à notre Chef : « Je vais revenir, tiens bon. » Dix minutes après, je pars avec tout ce dont j’ai demandé. Je dois aller dans le potager. Mais avant, je mets du cuir sur mes jambes. Et je vais voir quoi faire. Les filles ne sont pas dedans, elles ont peur. Je prends un seau d’eau. Je commence à humidifier chaque carré et je coupe avec une serpe. Plus d’herbe à part un sacré coin.

Merde. Le serpent doit être dedans. Je coupe alors une première fois l’herbe. Je jette un seau d’eau. Allez sors de là… Je recule doucement, puis, je recoupe une nouvelle fois. Cette fois-ci le serpent vient. Il n’est pas content, il se tient en position verticale. Il a la gueule ouverte. Je vois ses crocs, puis, je prends mon arc, et j’envoie la flèche dans sa bouche. Je le vois tomber sur le sol, je le prends et le met dans mon sac. Puis, je dis aux filles : « Allez finir de couper, cela ne serait pas arriver si vous aviez coupé l’herbe. » Je vais voir alors l’herboriste de notre petite ville.

« Tiens c’est le serpent. » Je lâche le sac sur la table. Elle me regarde, puis ouvre le sac, elle prend le venin, elle sait ce qu’elle doit faire. Je croise les bras. « J’attends dépêche-toi. » Elle le fait alors prestement, je prends le soin, et je lui dis : « Va lui donner, elle ne doit pas mourir tu entends. » Elle me sourit, elle a beau être plus âgée que moi, elle s’en va sans râler. Je vais remercier les personnes qui m’ont aidées. Je range le matériel et je vais aider au potager. La Chef est vivante. Elle va mieux sauf que cela ne va pas durer…

Le lendemain, elle meurt. Je suis triste. Je ne dis rien, enfin pas tout de suite. Le vote a été fait, furieuse, je lâche alors doucement : « Pourquoi avoir choisi cette mégère ?! Elle ne bouge pas son petit doigt pour aider ! Je ne la vois pas travailler, elle passe son temps à parler et parler et reparler… Elle passe son temps à blablater ! » Furieuse, qu’elle fut élue, je fus étonnée de voir que le bras droit fut choisi : moi ! Seulement, je n’accepte pas cette Chef qui ne fait rien de ses journées à part discuter !

Il y a deux ans…

On était toute endormie dans la grotte. On a vécue seule sans autre contact humain depuis notre arrivée. Je ne sais pas quoi dire ou faire. Je considère que vu la situation, on entend un bruit assez sourd. On va voir sur la plage, enfin, on se cache dans les fourrés. On voit un avion qui s’est craché sur le sol. On ne va pas voir les gens. On les observe.. On entend de l’anglais. On comprends ce qu’ils disent, mais on ne veut pas les voir.

Les Hostiles…

On ne sait pas trop ce qu’il se passe des gens meurs ! Nous sommes en Octobre-Novembre 2012, je ne sais pas quelle années nous sommes. Je suis sur mes gardes. Depuis un moment un groupe de personne que nous avons nommé Hostiles s’attaquent aux gens qui sont sur l’île. Bien que nous avons des remèdes, pour celui-là, nous avons du mal à le trouver. On ne sait pas trop qui se cache derrière ces personnes. On essaye juste de sauver notre peau.

Premier sauvetage…

Depuis une drôle de nuit, ils sont là sur la plage. Ils sont les premiers naufragés de l’île. Je ne vais pas les voir non plus, je fais attention à ce que tout se passe bien. Je regarde, on peut en apprendre des choses sur les gens. Vous ne pouvez pas imaginer ce que l’on peut en apprendre. Je constate qu’ils sont de couleurs différentes. Qu’ils ont parfois un accent. Qu’ils sont habillés étrangement…

Amazones…

Je sais tout ce qu’il se passe… Il y a une guerre contre les militaires. Je tente d’en apaiser quelques-unes : « Il ne doit pas y avoir une guerre, votez contre… Ils sont armés et ils ont un tas de choses que l’on ne possède pas. Ils protègent les rescapés, on ne peut pas faire tout ce que l’on veut. Je ne peux pas revenir encore…» Je les vois triste, je sais que je ne peux pas les laisser comme ça. Je conseille encore une fois ou deux. Je suis dehors, je sais des choses, je dis alors ce que j’ai vu pour qu’elles le sachent.

Sauf qu’ils m’intriguent trop ces gens-là… Puis ma curiosité trop forte, je vais alors voir dans la foule des survivants contre l’avis de notre soupolette de chef. Il faut bien en apprendre plus sur les gens si on veut savoir ce qu’ils feront par la suite… J’ai rencontré un homme… Il m’a fait découvrir des choses que je n’imaginais pas… Des petites choses de la vie qui me donnent la sensation que finalement tout peut changer. Qu’il ne faut pas forcément rester dans son idée que pour survivre qu’il faut rester caché !

Les naufragés…

Un nouvel avion s’est craché sur notre belle île. Cette fois-ci je ne comprends pas ce qu’ils disent. Je suis perdue. Je suis exclue de toute façon des Amazones pour avoir aimé un homme… Décidément, notre Chef ne comprend pas que parfois, il faut accepter l’aide des autres gens. J’en vois encore des Amazones en cachette, j’apprends des choses sur notre clan. Je continue de donner mes ordres sans que notre commandante ne le sache…

Les originaires…

Ils sont là depuis plusieurs siècles sur une île à côté de la nôtre. Je ne sais pas qui ils sont. Je suis exclue du clan de toute façon. J’aide encore les Amazones sans que personne ne le sache. Bien que je me cache pour ne pas trop être avec les réfugiés. Je suis planquée, je ne veux pas avoir des ennuis. De toute façon, je ne tiens pas à mourir maintenant…

Le compte à rebours…

Je suis assez curieuse de voir où est-ce qu’il peut bien se trouver. On est venu me voir pour que j’aide vu que je connais cette île par cœur… Mais je ne veux pas aider bien que je sais que cela peut me sauver. Je trouve que vu la situation, il serait bien que les Amazones puissent à nouveau se bouger…

Il faut savoir choisir son camp à un moment donné… J’ai choisi celui de la vie ! Bien que je sois une Amazone, je ne tiens pas à mourir. Je suis allée depuis un sacré moment chez les réfugiés-survivants. Je ne tiens pas à rester coincer sur cette île sans me battre. J’aide dans tout ce que je peux. Je suis calme, gentille, mais je garde cette carapace pour ne pas me faire avoir.

Crédit Dépositfphoto pour les images.