¤ Quand on est une sauvageonne comme Lucrezia, on n'aime pas trop rester à l'intérieur quand il fait aussi beau, du moins, c'était son cas. La belle brune ne pouvait se résoudre à rester enfermer entre quatre murs, elle devait se dégourdir les jambes, respirer l'air frais. Il n'y a rien de tel que de sentir le vent caressé votre peau en soulevant délicatement vos cheveux. Toutefois, c'était chose difficile en pleine ville avec tout ce monde pour gâcher ce moment de détente. La belle avait essayé de s'adapter de son mieux à son nouveau style de vie, mais parfois l'appel de la jungle était plus puissant, comme aujourd'hui. Or, elle avait quelque chose à faire de beaucoup plus important que de se détendre. En effet, Lukàs lui a donné rendez-vous dans un bar ce soir même. Intérieurement la belle jubilait, mais hors de question de montrer son enthousiasme à ce type!

En passant en revue sa garde-robe, la belle brune se rendit compte que la mode n'était pas son fort. Elle s'habillait encore comme si elle allait devoir courir à travers toute la jungle amazonienne. Enfin, elle n'avait rien à se mettre pour un rendez-vous. Lucrezia allait devoir faire un tour dans les boutiques pour essayer de trouver quelque chose de potable à se mettre sur le dos. Pourquoi ne pas appeler sa mère? Après tout, elle ne lui avait jamais demandée un service jusqu'à ce jour, pourquoi refuserait-elle? D'ailleurs ce n'est pas une sorte d'activité mère-fille commune que le shopping? Enfin, c'est ce qu'elle avait entendu dire... Sur ce, la sauvageonne prit son portable et composa le numéro. Elle tomba sur le répondeur après la deuxième sonnerie. Étrange, pensa-t-elle. Croyant qu'elle s'était trompée, elle recomposa de nouveau en s'appliquant soigneusement. Lisbeth décrocha alors. Sa voix semblait essoufflée et son ton loin d'être chaleureux. Lucrezia lui expliqua la situation et comme toute réponse, sa mère lui grogna un non catégorique avant de lui raccrocher au nez. Bouche-bée, Lucrezia regarda pendant une minute son téléphone avant de raccrocher furieusement. Franchement, c'était quoi son problème? De quel droit lui refusait-elle de lui apporter de l'aide? Dire qu'elle en avait tant besoin! Furieuse, elle sortit de chez elle pour se diriger à grands pas vers les magasins tout en marmonnant des insultes en démonique à cette très chère maman.

Les personnes qui se trouvaient sur son chemin s'écartait vivement pour éviter d'être bousculée par la furie. Toutefois, elle réussit à donner un coup d'épaule à un grand type, plutôt costaud qui lui cria un nom. Pour toute réponse, elle se retourna avec un grognement animal et lui donna un coup de pied dans l'estomac avant de lui enfoncer son poing dans la mâchoire pour se défouler. Il s'effondra sur le bitume aussitôt et elle poursuivit son chemin en se sentant mieux d'avoir libéré un peu sa colère. Lucrezia remarqua alors le nombre de magasins autour d'elle et se sentit perdue. Elle n'avait jamais été faire du shopping toute seule. Leur nombre était impressionnant et leur variété l'était tout autant. La belle brune poussa craintivement la porte d'un premier magasin avant de se faire agresser par des vendeuses. Elle en ressortit aussitôt avec précipitation. Si elle continuait comme cela, elle n'allait pas trouver de vêtements pour ce soir. Sur ce, elle finit par épier les clientes qui entraient dans les magasins pour voir comment elles se comportaient avec les vendeuses. Plus confiante, la sauvageonne entra dans un magasin et fit comme la cliente précédente et se débarrassa des vendeuses. Lucrezia passa en revue les vêtements et en choisit quelques 'uns qu'elle trouvait joli et féminin. Elle les essaya et laissa même une vendeuse la conseiller. Incertaine, elle dit à la vendeuse qu'elle allait y penser et sortit du magasin.

Un magasin de lingerie l’interpella alors et elle s’arrêta pour regarder avec curiosité les sous-vêtements qui se trouvaient dans la vitrine. Son regard fut attiré par un couple qui se bécotait non loin. Lorsqu’elle reconnut sa mère, une colère noire la submergea et son corps en entier commença à trembler. La sauvageonne serra les poings et sous un élan de rage elle alla fracasser la vitrine devant elle. Cette dernière se fissura sur toute sa longueur sans toutefois se briser. Encore loin d’être calmée, sa colère ne fit qu’empirer lorsqu’elle croisa le regard de sa mère ainsi que du blondinet qui lui servait d’amuse-gu*ule. Toutes deux se défiaient du regard et plusieurs curieux arrêtaient pour observer la scène étrange qui se déroulait. Toujours tremblante, Lucrezia marcha lentement vers la porte d’entrée et l’ouvrit d’un même mouvement avant de pénétrer dans le magasin d’où les vendeuses accouraient pour voir la vitrine brisée. Elle s’arrêta devant le couple et surprit le regard amusé du blond. Il se foutait de sa gu*ule ou quoi? Ne prenant pas la peine de réfléchir, elle lui balança son poing à la figure pour lui effacer son amusement.

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