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Message(#) Sujet: « Une faille dans le projet Onna ? » ▬ Mademoiselle Brynhild « Une faille dans le projet Onna ? » ▬ Mademoiselle Brynhild EmptyMer 24 Fév - 0:01



Une faille dans le projet Onna ?
ft. Onna & Haymich


Depuis trois jours Haymich avait été informé de l'entrevue médical du docteur Brook et d'Onna-Janïs Brynhild. Les nouvelles n'avaient pas été très bonnes en ce qui concerne ses travaux. Si l'ancien neurochirurgien n'exerçait son métier pour celui de conseiller, il gardait toujours un droit de regard sur son projet, le fameux projet Onna. Après tout, il avait battit sa réputation à travers le succès de son travail, il ne souhaitait pas voir son petit monde s'effondrer comme un château de cartes. Il devait y avoir une erreur de la part du docteur Brook, elle avait peut-être mal compris la situation, ça ne pouvait tout simplement pas être possible. Warwick avait ruminé pendant ces jours trois jours, le problème dans tous les sens. Il avait tenté de comprendre l'erreur, l'anomalie. Rien n'avait été concluant. Bien évidemment, Haymich avait pris le soin de ne rien divulguer au conseil et encore moins à Opheille et Lincoln. Il ne souhaitait alerter personne du moment que le problème pouvait être sous contrôle et qu'il n'était pas encore prouvé que le problème en était véritablement un. Le conseiller était prêt à demander d'autres tests sur la petite Onna s'il le fallait. Il était hors de question qu'elle retrouve la mémoire, il avait tout misé sur elle et il s'était pris d'affection paternelle à son égard bien qu'elle ne savait pas qu'il avait toujours un œil sur elle. Haymich avait convoqué mademoiselle Brynhild dans le bureau du docteur Brook pour une simple visite de routine. Il était 15h de l'après-midi lorsque l'ancien médecin se revêtit de sa vieille blouse blanche. Warwick souhaitait lui rappeler des souvenirs, pas ceux qu'elles avaient à travers des images, mais leur toute première rencontre. C'était comme ça que l'expérience avait débuté. Onna avait dû l'apercevoir sur Tullis et devait connaître qui il était, mais ils n'avaient plus eu aucun contact depuis qu'elle avait sept ans. Miss Brynhild était dans le bureau du docteur Brook depuis environ cinq minutes. Celle-ci s'adressa à elle pour lui dire :

« Si je vous ai fais venir aujourd'hui Onna, c'est parce que quelqu'un souhaitait vous rencontrer pour discuter avec vous. »

Après avoir prononcé sa tirade, le docteur Brook se releva de sa chaise pour sortir et laisser pénétrer dans la pièce Warwick. Elle laissa échapper également un : « Je vais vous laisser. » avant de saluer le conseiller et de fermer la porte derrière elle. Haymich croisa le regard d'Onna. Il avait une attitude froide face à elle, une attitude qu'il avait toujours au premier abord. Cependant, Warwick était heureux de la retrouver, ce premier contact lui plaisant. Onna avait décidément bien grandit, il était fier d'elle tout comme il était fier qu'elle soit devenue mécanicienne. « Bonjour mademoiselle Brynhild. » Un silence et il s'installa à la place du docteur Brook, en face de son admirable projet. Haymich pris ses aises sur le bureau notamment en posant ses bras sur les accoudoirs de manière détendue. Il l'observa et finit par ajouter tout en prenant le soin de la tutoyer, car oui, il pouvait se le permettre : « Te souviens-tu de moi ? »

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Message(#) Sujet: Re: « Une faille dans le projet Onna ? » ▬ Mademoiselle Brynhild « Une faille dans le projet Onna ? » ▬ Mademoiselle Brynhild EmptyMer 24 Fév - 18:53

❝ Une faille dans le projet Onna ? ❞
- haymich & onna -
Elle choisit de croire cet homme, qui lui avait bel et bien menti en la regardant droit dans les yeux. « Les bienfaiteurs sont bons. » Dit l'homme à la carrure imposante, avant de se lever, et de sortir de la pièce sans même lancer un dernier regard en direction de l'enfant quelque peu désorientée.
Onna avait reçu un drôle de message ce matin. La clochette accrochée à sa boîte aux lettres –qu’elle avait confectionné elle-même, elle-même suspendue près de son lit, avait retentit quelques heures après l’aube, par un système que la petite brune avait également mise au point par ses propres moyens il y a bien des années de cela, alertant donc à cette dernière qu’une lettre avait été déposée pour elle. La jeune femme, à ce moment-là tout juste en train de sortir des bras de Morphée, se précipita avec anticipation vers les pieds de son lit peu confortable. Ouvrant la petite boîte métallique et passant sa main à l’intérieur, elle y sortit finalement une petite enveloppe blanche qui n’avait pas été fermé, contenait un petit mot, rédigé à la main. Onna leva les yeux, apercevant à l’autre bout du long dortoir la silhouette de la personne lui ayant apporté l’enveloppe, s’effaçant comme une ombre dans l’obscurité de la pièce. Elle baissa à nouveau le regard sur la lettre. Le mot disait, d’une encre bleue marine, et d’une écriture quelque peu bâclé –faisant penser à ces fameuses écritures de médecins-

« Onna-Janïs Brynhild, nous avons le plaisir de vous informer que vous êtes vivement convié à une entretenue ce jour-même, à quinze-heures tapante, au cabinet du Docteur Brooke. Ce rendez-vous, comprit durant vos heures de travail, ne vous pénalisera cependant pas, et votre supérieur sera lui-aussi informé de ce changement inattendu dans votre emploi du temps.
Bien à vous. »

Le message n’était pas signé, comme bien souvent lorsqu’Onna recevait ce genre de lettres. Elle leva les yeux au ciel et soupira longuement. Qu’est-ce que cette Docteur Brooke lui voulait encore ? Elles s’étaient en effet vu il y a quelques jours seulement, pour son examen de routine annuel. La petite brune se demandait bien ce qu’il se passait. Etrangement, la première chose qui lui vint à l’esprit et qui pourrait expliquer cette rencontre fut le moment de leur dernière entrevue, où elle lui avait dit qu’elle avait des flashs de façon assez fréquente. La réaction du médecin l’avait quelque peu désorientée, et c’est pour cela qu’elle avait de suite pensé à cela après avoir lu le mot. Et si quelque chose clochait réellement chez elle ? Peut-être que la médecin avait trouvé une explication, et que c’était en réalité grave et urgent d’en parler à la jeune femme dans les plus bref délai ? Onna paniqua intérieurement, son cœur s’emballant furtivement. Non… Ce ne pouvait pas être ça. Elle allait bien, n’est-ce pas ? Pas la peine de paniquer. C’était peut-être juste une formalité, un papier que le docteur avait oublié de lui faire remplir la dernière fois, quelque chose dans le genre. Oui, ça ne pouvait qu’être ça, n’est-ce pas ?

Tout en tentant de se rassurer, la jolie brune s’assit en tailleur sur son lit de fortune. Puis, elle posa les yeux sur son réveil. 06 : 24 affichait-il. Onna devait s’activer si elle ne voulait pas être en retard à son travail. Même si elle sentait au fond d’elle quelque chose d’étrange, comme un pressentiment. Cette journée ne serait pas comme les autres.

Bien des heures plus tard, Onna s’activait hardiment à sa tâche. Elle devait aujourd’hui réparer une des nombreuses machines que possédait le laboratoire et qui se trouvait être défaillante. La petite brune, accroupit depuis un long moment, ne voyait généralement pas le temps passer lorsqu’elle s’exécutait avec autant d’entrain de se concentration, si bien qu’alors les quinze heures se rapprochaient à vitesse folle, et la jeune mécanicienne ne s’en rendit même pas compte.
Mais les habitants de Tullis étaient prévenant, n’est-ce pas ? Voilà sûrement pourquoi, à quelques minutes de l’heure fatidique, un homme baraqué, armé et ne dégageant que peu de sympathie se rendit jusqu’à la hauteur d’Onna. Et d’une voix à la fois forte et glacial qui fit sursauter cette dernière ne l’ayant même pas entendu arriver, lui dit alors : « Mademoiselle Brynhild ? Il est heure de vous rendre à votre rendez-vous. Suivez-moi. » La petite brune le regarda alors, d’un air étonné et anxieux. Carrément ? Un garde qui venait la chercher pour l’emmener dans le bureau du Docteur Brooke ? Cette journée n’était vraiment pas comme les autres, se redit-elle dans sa tête. La jeune femme se releva alors, passant le dos de sa main droite sur son front pour en retirer les quelques mèches rebelles qui s’étaient faufilées sur son visage, laissant au passage une trace noir d’huile sur sa peau pâle sans qu’elle ne le remarque. Onna suivit l’homme avec politesse à travers les couloirs, même si elle connaissait parfaitement le chemin par cœur. Il y avait une hiérarchie à respecter, et la jolie brune en était bien consciente, elle ne se risquerait jamais à provoquer ou à désobéir à un garde.

Quelques minutes plus tard, ils étaient devant la porte du bureau du Docteur Brooke. L’homme posa son regard de marbre dans celui d’Onna, et lui dit avant de reprendre sa marche et de disparaître dans le couloir sans attendre une quelconque réponse de sa part « Vous y voici, bon courage Mademoiselle Brynhild. » Bon courage ? La jeune femme ne s’attarda pas plus sur la réplique du garde, et pénétra dans le petit cabinet. Le Docteur Brooke, une belle femme d’environ quarante ans, dont la longue chevelure blonde et éclatante pourrait faire jalouser n’importe quelle autre femme, se tenait debout contre son bureau, les bras croisés. Elle regarda la jeune femme d’un air sévère. « Vous êtes en retard. » Oui, Onna le savait bien. Elle ne dit rien à cette remarque, car elle savait qu’arriver en retard à un rendez-vous n’était vraiment pas bien vu par la communauté, et il ne fallait mieux pas l’ouvrir à ce moment-là. La médecin l’invita finalement à s’assoir en face d’elle, sur une siège en tissus, ce que exécuta la petite brune sans contester, puis la femme fit blonde de même par la suite. La jeune mécanicienne gardait la tête légèrement baissée, ne sachant pas ce qu’il se passait, pourquoi on lui avait demandé de venir ici, à quelle sauce on allait la cuisiner. Un silence lourd s’installa dans la pièce, puis le Docteur Brooke reprit la parole. « Si je vous ai fais venir aujourd'hui Onna, c'est parce que quelqu'un souhaitait vous rencontrer pour discuter avec vous. » Quelqu’un voulait la rencontrer ? Ca c’était du jamais vu. Tout le monde s’en fichait d’elle d’habitude, elle était celle qu’on ne remarquait jamais. Onna releva la tête et planta son regard plein d’interrogation dans le sien, les sourcils froncés. Puis des bruits de pas à l’arrière de la pièce se firent entendre, et la petite brune tourna la tête d’un geste rapide. Elle écarquilla les yeux en voyant apparaître la silhouette de cet homme, cet homme qu’elle connaissait bien, et dont elle se rappelait parfaitement. « Je vais vous laisser. » Laissa entendre le Docteur Brooke, qui quitta le bureau par la suite. Mais Onna ne l’écoutait déjà plus. Elle était trop obnubilée par la présence de l’autre médecin dans la pièce. Elle le regarda se déplacer avec élégance et sureté dans le petit cabinet, exactement comme autrefois. La même présence, le même regard glacial et impénétrable. Onna l’avait certes déjà aperçu dans l’enceinte de la base, mais jamais d’aussi près, toujours de loin. Elle ne rappelait plus vraiment de sa voix, jusqu’à ce moment. Ce moment, où il s’assit en face d’elle, et qu’il lui dit alors « Bonjour mademoiselle Brynhild. » Cette voix à la fois grave mais suave, oui, maintenant, les souvenirs lui revenaient. « Allons Onna, je te rends visite tous les jours depuis pratiquement une semaine, ne me dis pas que tu as encore peur de moi ? » Un silence s’installa, silence durant lequel Onna se remémorait l’entrevue qu’elle avait eu avec cet homme, lorsqu’elle n’avait encore que sept ans et qu’elle venait à peine de sortir du coma. Elle en oublia d’ailleurs de lui répondre une première fois. La petite brune le regarda poser ses bras sur les accoudoirs de son siège d’un air cependant absent et les sourcils à présent froncés. « Te souviens-tu de moi ? » Bien sûr qu’elle se souvenait de lui. « Ne t’inquiète pas, la mémoire finira par te revenir... » Menteur, menteur ! Il lui avait menti. Ses souvenirs n’étaient jamais revenus. Si elle avait pu, c’est ce qu’elle lui aurait répondu, là, maintenant. Mais à la place, elle releva la tête timidement, et planta avec hésitation son regard dans celui azur de son interlocuteur. « Les bienfaiteurs sont bons. » cette phrase qui trottait dans sa tête depuis à présent quinze ans. La dernière phrase qu’elle avait entendue de lui. Onna reprit du mieux qu’elle pouvait ses esprits, et répondu, les poings recroquevillés, et les narines légèrement évasés « Ou… Oui, Docteur… Monsieur Warwick, je me rappelle de vous. » Docteur, Monsieur, la jeune femme ne savait pas. Elle savait cependant qu’Haymich avait arrêté sa profession de médecin. Alors le Monsieur était de rigueur, n’est-ce pas ? On pouvait voir de suite que la petite brune n’était pas à l’aise. Mais bon sang, qu’est-ce qu’il se passait ? Onna ne comprenait rien à ce qu’il lui arrivait. Pourtant, elle ne perdu pas son sang froid, et enchaîna avec une question, anxieuse « Pourquoi vous vouliez discuter avec moi ? J’ai fais quelque chose de mal ? » C’était bien ce qui angoissait le plus Onna : faire quelque chose de mal pour les bienfaiteurs. La jeune femme n’était pas ce genre de personne à s’attirer des ennuis. Elle préférait que personne ne la remarque n’être qu’une ombre, mais une ombre en paix, et sans problèmes.
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Message(#) Sujet: Re: « Une faille dans le projet Onna ? » ▬ Mademoiselle Brynhild « Une faille dans le projet Onna ? » ▬ Mademoiselle Brynhild EmptyVen 26 Fév - 0:47



Une faille dans le projet Onna ?
ft. Onna & Haymich


Haymich n'avait quasiment pas dormi de la nuit. Il attendait ce moment depuis quinze ans. Le conseiller aurait aimé la rencontrer dans d'autres circonstances, autre qu'une faille dans le projet Onna. Les failles n'étaient jamais bonnes et encore moins les bienvenues à Tullis. Tullis ne supportait aucun échec et Warwick ne souhaitait pas que ce magnifique projet tombe à l'eau, ni sa réputation d'ailleurs. Il avait foi en Onna, elle était la clé de l’énigme. Après tout, il l'avait choisi, conscient de son fort potentiel, il aurait dû peut-être prévoir qu'elle l'étonnerait toujours quoi qu'elle fasse. Le jeune homme s'était installé à la place du docteur Brooke, il prenait ses aises tout en observant chaque détail du visage de mademoiselle Brynhild. Elle avait bien changé depuis quinze ans, elle était devenue une jeune femme à présent, une magnifique plante. Haymich pensa pendant quelques secondes à son fils qu'il n'avait plus revu depuis son arrestation. Lui aussi avait dû devenir un très bel homme. Onna finit par prendre la parole, elle fut hésitante concernant l’appellation qu'elle devait lui donner. Il est vrai qu'il fut médecin un temps, jusqu'à ce qu'il réussisse ce projet et arrive à cette fabuleuse reconnaissance. Warwick se retient lâcher un sourire de satisfaction en voyant qu'elle se souvenait de lui. Le père de famille ne releva pas sur comment l'appeler, il fallait garder cette distance, se montrer supérieur à elle, maintenir la hiérarchie, l'ordre social de Tullis. Le conseiller n'avait pas besoin d'ouvrir la bouche pour marquer cette distanciation, son attitude, son regard, sa droite le faisaient à sa place. Très vite, Onna l'interrogea, elle ne semblait pas être à son aise depuis qu'il était entré dans la pièce. Le ténébreux ne lui en tint aucunement rigueur, au fond elle l'amusait.

« As-tu fait quelque chose de mal pour penser que nous te suspectons d'avoir commis ce fameux « quelque chose de mal » ? »

La question pouvait paraître énigmatique à l'entendre de la sorte. Il ne s'agissait que d'une simple et banale question. Si elle n'avait pas peur et qu'elle n'avait rien fait, elle ne serait pas dans cet état non ? Quand bien même elle aurait fait ou n'avait rien fait, Haymich n'était pas là pour ça.

« Tu n'as rien fait de mal. »

Un silence puis il sortit de sa poche de pantalon un mouchoir en tissu pas encore servi et détenant ses initiales : HW. Il le lui tendit tout désignant son front : « Tu as encore un peu d'huile sur le visage. »

Warwick la laissa se débarbouiller comme elle le pouvait avec ledit mouchoir. Il ne la quittait pas du regard. Le silence était d'ailleurs long, il souhaitait prendre son temps, savourer l'instant comme s'il avait peur que ce soit le dernier entre eux. Il devait admettre aussi qu'il prenait un malin plaisir à la faire mijoter encore un peu. Lorsqu'elle n'eut plus rien, il racla sa gorge, prêt à reprendre la parole. Haymich se redressa et s'adossa au bureau en y posant ses coudes dessus et en joignant ses mains entre elles de façon à les entremêler.

« J'ai appris le décès de madame Brynhild récemment. Toutes mes sincères condescendances. C'était une femme respectable, forte et aimante. » Un silence et il ajouta : « Je suis sûr qu'elle doit fière de toi là où elle est. »

Cette bonne vieille Erika avait fait son temps et avait rendu son tablier. Ce n'était pas pour déplaire à Haymich qui pouvait à présent espérer prendre secrètement le relais avec la jeune fille. Il suffisait de la voir, elle était déjà bien perdue et si seule sans cette dernière. « Si je te parle de ta grand-mère présentement, c'est parce que nous avons remarqué que sa disparition a fait naître en toi des troubles post-traumatiques. » Il décroisa ses mains pour les reposer sur ses accoudoirs tout en reprenant sa respiration : « Tes flashs proviennent de ce traumatisme...et j'ai bien peur que si nous ne te soignons pas très rapidement, ces flashs vont réapparaître de manière constantes...ils vont t'inciter à la démence. » Il se pencha légèrement vers elle avec un regard froid et oppressant : « Ils ne sont pas réels, nous sommes réels, il ne faut pas que tu perdes pied. » Il se recula ensuite contre sa chaise, lui laissant encaisser toutes ses informations en si peu de temps.

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Message(#) Sujet: Re: « Une faille dans le projet Onna ? » ▬ Mademoiselle Brynhild « Une faille dans le projet Onna ? » ▬ Mademoiselle Brynhild EmptyDim 28 Fév - 1:06

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Elle choisit de croire cet homme, qui lui avait bel et bien menti en la regardant droit dans les yeux. « Les bienfaiteurs sont bons. » Dit l'homme à la carrure imposante, avant de se lever, et de sortir de la pièce sans même lancer un dernier regard en direction de l'enfant quelque peu désorientée.
Cette journée n’était vraiment pas comme les autres. Onna regardait avec attention les moindres mouvements de son interlocuteur, comme un petit animal sauvage surveillerait son chasseur. « As-tu fait quelque chose de mal pour penser que nous te suspectons d'avoir commis ce fameux « quelque chose de mal » ? » finit-il par demander, en réponse à sa précédente question, d’un air suspicieux. La jeune femme hocha négativement la tête de gauche à droite de manière instinctive et impulsive. « Non, Monsieur Warwick ! Du moins, pas à ma connaissance. » Répondit-elle dans un froncement de sourcils, peut-être un peu trop précipitamment. Mais cela témoignait de sa sincérité, non ? Elle n’avait absolument rien fait, d’après elle. Mais parfois, on ne se rend pas compte qu’on fait des mauvaises choses, n’est-ce pas ? Onna ne savait absolument pas pourquoi elle avait Haymich en face d’elle, et vu qu’il ne lui avait pas encore dit, elle imaginait tous les scénarios possibles et inimaginables. Il est vrai que la jeune femme se posait beaucoup de questions ces derniers temps à propos de la base Tullis, surtout depuis qu’elle avait ces fameux flashs, et qu’ils arrivaient de plus en plus fréquemment. Elle avait comme cette intuition qu’ils représentaient quelque chose d’important, quelque chose qu’elle ne devait pas négliger. Quelque chose qu’on lui avait caché. Et puis, il y avait certains de ses rêves aussi ; elle n’en avait pas parlé au docteur Brooke lors de leur dernière entrevue, parce que ce n’était que des rêves, n’est-ce pas ? Des brides de son imagination. Et pourtant, c’était toujours les mêmes visages qu’elle voyait dans ce genre de rêves, les mêmes personnes. Des personnes qu’elle ne connaissait pas. Elle n’arrivait pas non plus à comprendre ce qu’ils lui disaient. Dans ses rêves (souvent très ressemblant les un aux autres), elle se retrouvait comme allongée, ou du moins de telle sorte qu’elle avait l’impression de voir la scène par en dessous. Il y avait ces fameuses personnes qui la regardaient, qui lui parlaient. Ils souriaient. Ce genre de sourire sincère qui donne envie de sourire en retour. Ils semblaient heureux. Heureux de la voir, heureux d’être là avec elle. Lorsqu’elle était empreinte à ces rêves-là, elle se sentait sereine. Les visages étaient toujours un peu flous, mais elle pourrait redessiner certains de leur trait si on lui demandait de le faire, ou si elle se l’imposait. Mais elle avait comme l’impression que ce serait mal de faire exister ces personnes en dehors de ses rêves. L’idée que ces gens aient pu être vivants, réels, avaient évidemment effleuré l’esprit de la petite brune, mais elle avait décidé d’ignorer, de refouler ce que son subconscient essayait de lui faire comprendre.

Car après tout, ce n’étaient que des rêves, non ?

« Tu n'as rien fait de mal. » Onna laissa s’échapper un petit soupire de soulagement qu’elle aurait voulu plus discret. Voilà un bon point de réglé. La jeune femme sentait tout à coup son estomac se dénouer un tantinet. Mais alors, si elle n’avait rien fait de mal, pourquoi l’homme au regard de braise avait-il prit de son temps pour se déplacer lui-même jusqu’à elle ? La petite brune se demandait bien ce pouvait bien se passer ? Perdue dans ses réflexions personnelles tout en continuant de scruter l’homme en face d’elle, Onna ne remarqua même pas le silence qui s’était installé dans la petite pièce. Ce n’est que lorsque dernier sortit de sa poche de pantalon un mouchoir dont on pouvait lire ses initiales brodées dessus. La petite brune sursauta presque lorsqu’elle le vit le lui tendre tout en montrant son front du doigt « Tu as encore un peu d'huile sur le visage. » Ajouta-t-il d’une voix que la jeune femme aurait qualifiée de « presque douce ». Le rouge monta alors rapidement aux joues de la jeune femme. Quelle idiote. Elle avait du se trimballer comme ça dans tout le laboratoire. Et le garde qui l’avait emmené jusqu’au bureau du Docteur Brooke ne s’était pas obligé de l’avertir de cela, n’est-ce pas ? Onna se remémora alors pendant un instant toutes les personnes qu’elle avait croisé dans les couloirs avant de se retrouver ici, tentant de se rappeler si l’un d’eux l’avait regardé d’un air étrange. A priori, non, car les personnes sur la base Tullis étaient bien trop respectueux –ou fourbes- pour laisser s’exprimer une quelconque moquerie devant une personne, n’est-ce pas ?

Quoi qu’il en soit, la jeune Brynhild s’empressa de récupérer le mouchoir dans la main d’Haymich et frotta avec persévérance l’huile sur son front. « Merci… » Ce n’était pas la première fois que ce genre de chose lui arrivait, au contraire, Onna finissait plus souvent ses journées le visage tâché que l’inverse, en vérité. Une fois sa tâche accomplit, la petite prune reposa le mouchoir sur le bureau, attendant avec impatience que Monsieur Warwick reprenne la parole, et peut-être, puisse expliquer à la jeune femme ce qu’il se passait ? Cette dernière avait l’impression de manquer d’air depuis qu’il était rentré dans la pièce, et tant qu’elle ne serait pas quel était le motif de sa présence ici, elle aurait cette impression de ne pas pouvoir respirer normalement. Son cœur battait à cent à l’heure, comme une pauvre bête apeurée. Puis, l’homme brun recommença à parler après s’être raclé la gorge.
« J'ai appris le décès de madame Brynhild récemment. Toutes mes sincères condescendances. C'était une femme respectable, forte et aimante… Je suis sûr qu'elle doit fière de toi là où elle est. » Erika Brynhild avait été la personne la plus importante dans la vie d’Onna. Ce fut elle qui s’occupa d’elle toute son enfance. La vieille dame avait été comme sa mère, sa sœur, sa confidente, sa meilleure amie à la fois. Alors, oui sa disparition l’avait en effet beaucoup affectée, même si la jeune femme n’avait pas pu faire son deuil comme elle aurait peut-être mérité de le faire. Sa mort remontait déjà à quelques mois, mais la petite brune se sentait encore toute frêle lorsqu’une personne lui parlait d’elle. Mais elle ne devait pas se briser, pas maintenant, pas devant l’homme qui se tenait devant elle. La jeune Brynhild avala sa salive avec quelques difficultés, et tout en entremêlant nerveusement les doigts de ses deux mains entre eux sur ses deux cuisses, elle répondit, une douceur et une nostalgie dans la voix « Merci Monsieur Warwick… Je l’espère oui, son avis était le seul qui comptait réellement pour moi. » Onna ne serait expliquée pourquoi elle s’était sentie obligée de se confier à ce sujet à ce moment précis, mais elle avait fait avec un certain naturel qui lui avait échappé. Mais la jeune femme était loin de se douter que parler de sa défunte grand-mère était une entrée en matière pour ce qu’Haymich comptait annoncer à la petite brune. « Si je te parle de ta grand-mère présentement, c'est parce que nous avons remarqué que sa disparition a fait naître en toi des troubles post-traumatiques. » Onna fronça les sourcils. Elle avait du mal à cerner là où l’homme voulait en venir. Elle le laissa poursuivre tout en l’écoutant avec attention. « Tes flashs proviennent de ce traumatisme...et j'ai bien peur que si nous ne te soignons pas très rapidement, ces flashs vont réapparaître de manière constantes...ils vont t'inciter à la démence. » Alors, voilà, on y était. Il s’agissait bien de ses flashs. Le Docteur Brooke lui en avait parlé, évidemment. Pourquoi avait-elle l’impression que tout tournait toujours au sujet de son amnésie ? Il est vrai que ces fameuses images avaient commencé à apparaître peu de temps après la mort de sa grand-mère, mais Onna n’y avait vu là que le hasard, qu’une coïncidence parmi tant d’autres. Elle ne pensait tout de même pas que ce soit si grave, même si le matin-même elle avait légèrement paniqué, elle en avait rapidement conclu que c’était exagéré que de suggérer que de simples flashs soient à l’origine d’une traumatisme bien plus grave. Mais c’était bien le cas au final, n’est-ce pas ? La petite brune paniquait intérieurement. Et puis, que voulait-il dire par « démence » ? Allait-elle réellement devenir folle ? L’était-elle déjà ? Beaucoup de questions se bousculaient à présent dans son petit esprit tourmenté, alors que ses pensées semblaient s’embrouiller totalement.

Puis, Monsieur Warwick s’avança légèrement vers elle, et conclue d’un regard froid qui ne rassurait pas plus Onna face à ces nouvelles pour le moins déconcertantes « Ils ne sont pas réels, nous sommes réels, il ne faut pas que tu perdes pied. » La jeune femme avait bien évidemment bu toutes ses informations sans n’y voir aucuns mensonges, aucunes traces de supercheries. Car au fond, Onna était parfaitement consciente que ces flashs n’étaient pas anodins, et qu’importe leur signification, ils n’étaient pas à ignorer. Un long silence s’installa dans la pièce, durant lequel la petite brune tentait s’assimiler tout ce qu’on venait de lui dire. Elle grattait la peau de ses doigts avec ses ongles presque jusqu’au sang à présent, se mordant la lèvre, le regarda baissé. Qu’allait-elle faire à présent ? Allait-on l’appeler « la folle du village », ou quelque genre dans le genre ? Et plus important encore, comment allait-elle s’en sortir ? Finalement, un long moment plus tard, la petite brune releva son regard noisette vers celui de l’homme aux cheveux ébènes, et dit alors, d’une voix hésitante, la gorge nouée « Je… Je ne pensais pas que mes flashs pouvaient être aussi graves… » La jeune femme, totalement perdue, se sentait dans le besoin de se confier. Haymich n’était pas la personne en qui elle avait le plus confiance bien évidemment, après tout, elle ne l’avait plus vu depuis ses sept ans, mais en l’occurrence, il était le seul présent dans le bureau à ce moment-là. Et puis, fut un temps où il était un docteur, n’est-ce pas ? « Je pense, que du coup… Je devrais aussi vous parler des rêves que je fais… Je vois parfois des visages, un peu flous, quand je dors. Toujours les mêmes personnes, mais je ne connais aucune d’elles dans la vraie vie… Je ne comprends jamais ce qu’elles me disent, mais elles ont toujours l’air de me vouloir du bien… Je... Je pense que c’est en lien avec mes flashs et... » Sa voix se brisa à la fin de sa réplique, se rendant compte, ou croyant se rendre compte à quel point elle était détraquée.Eet dans un sanglot, la jeune femme, passant ses mains sur son visage tordu par la tristesse, et totalement désorientée ajouta alors sur un ton frêle « Mais qu’est-ce qu’il m’arrive ? Qu’est-ce que vous allez faire pour me soigner, Monsieur Warwick ? »

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