Quels trésors je peux trouver ici ? [LIBRE]

« Quels trésors je peux trouver ici ? »

Après mon entraînement du matin, je retourne à la carcasse de l’avion pour trouver des nouveaux objets. J’ai mis des gants, je range, j’entasse, j’ai pris des caisses, je mets les trucs dedans. Les vêtements ont déjà été triés. On a fait tout un tas puis, on les as mis dans un grand bâtiment où on a fait le tri. Seulement, depuis plusieurs années, je retrouve des trucs qui trainent encore sur le sable. Ou des trucs qui reviennent avec la mer. Je me dirige donc vers la plage, je ne sais pas si je vais trouver encore des choses. Mais bon, cela me permet de donner des objets aux personnes vivant dans le camp avec moi. Je tiens mes deux caisses dans les mains. Je les poses à côté de moi, mettant mes gants, je commence à fouiller. Encore une valise, bien, je vais la ramener de suite au camp. Je retourne à la plage, il reste des objets à prendre.

« Bon voyons voir… Je m’assois sur les genoux, je me penche lentement, je trouve des livres dans différentes langues. Je regarde, ils devaient se trouver dans la première classe. Je les mets dans la caisse. Je continue de faire mes recherches, je trouve des flyers sur l’avion, et les pays. Je les mets aussi dedans. Cela peut servir pour apprendre les langues. Continuant de chercher, et ayant mes gants avec moi, je me demande bien si je vais trouver des trucs. Je cherche encore et encore. Ah tiens un drôle d’objet. Je continue de chercher, je suis seule sur la plage, les gens savent que je vont ici mais ne viennent pas trop. Je me dis que cela peut changer. Je lève la tête, je prends l’objet, il s’agit d’un couteau que l’on replie sur lui. Je le mets dans la caisse. Je trouve aussi une trouve de secours qui se trouve dans une partie de l’avion où on a pas accès. Je force un peu, je prends les objets, je ressors alors, et là, je tombe sur des gens : « Bonjour, ces caisses sont à moi. Que voulez-vous ?»

Donovan avait décidé, ce jour, de traîner ses savates du côté de l'avion pour voir si elle ne pouvait pas trouver des indices quant à ce qu'elle cherchait. En effet, depuis qu'elle avait eu sa vision, l'autre, le tout-puissant, le lui avait bien dit : il fallait qu'elle regarde et qu'elle apprenne. Ce qui signifiait de tout reprendre à zéro, depuis le début quoi...

... donc l'avion. C'était par là qu'elle était arrivée, ainsi que les autres. Du grand avion de fer.

BoumBadaboum l'avion qui avait fait pif paf pouf en s'écrasant au sol.

Une violente douleur traversa le crâne de Donny. C'était peut-être encore un poil trop tôt. Les fantômes. SES fantômes étaient encore trop présents à son gout. Et le vieux farceur le savait.

Alors qu'une jeune femme asiatique était affairée à collecter diverses choses sur les lieux du crash, une Donnie ébouriffée, déboula en haillons dans la clairière, tout en marmonnant diverses choses qui n'avaient ni queue, ni tête...

"Fichtre, mon doux seigneur, voilà que j'ai des visions, l'un de tes anges serait-il venu prendre de nos nouvelles ? Ou bien ?"

... ou bien il ne s'agissait que d'une survivante, comme elle, qui vaquait à ses occupations, certes à un endroit habituellement peu fréquenté par qui que ce soit d'autre qu'elle-même...

Elle considéra l'asiatique d'un drôle d'air, se passa la main dans ses cheveux et s'approcha d'elle, comme pour la renifler.

"A toi, peut-être... le contenu c'est aux morts plutôt, non ?"

Elle marqua une pause puis ajouta tout de go :

"Enfin, ça risque pas de leur servir à grand chose maintenant. Ma frangine, d'ailleurs, me fait te dire qu'elle a plus besoin de rien..."

Sans gène, Donovan jeta un œil dans les objets qui avaient été récupérés.

"Des livres ? Du texte imprimé ? Ça fait longtemps que j'ai pas lu un truc nouveau..."

Donovan se passa à nouveau la main dans les cheveux, tenta de sourire à l'inconnue et se redressa, comme pour bomber le torse. Elle lança :

"Moi c'est Donovan. On se connaît peut-être mais j'étais en... euh... transes, depuis ces dernières années... et... euh... Je suis contente de parler à un être humain, pour de vrai..."

« Quels trésors je peux trouver ici ? »

Je vois la jeune femme me parler avec un drôle d’air. Je ne sais pas trop comment le prendre. Je tente de comprendre ce qu’elle veut en tirant la caisse à moi. J’aimerais bien les mettre à l’école pour que tout le monde puisse aller les lire là-bas. Je tente de lui dire : « Sans doute, mais cela peut nous aider, vois-tu les livres peuvent bien pour apprendre la langue à nos enfants. Et nous, on peut aussi se cultiver. C’est sûr que cela ne doit pas trop leur faire plaisir là-haut, mais, je me vois mal le laisser là dans cette carcasse… » Je peux voir qu’elle n’a pas tellement discuter avec les gens depuis un petit moment. Enfin, je ne tiens pas à ce qu’elle pense que je suis méchante. Je tente aussi de lui dire : « Et bien, on peut en écrire des écris. Je le fais, mais, je n’ai plus de papier, je dois en refaire. » Je ne sais pas si cela va l’aider ou pas, mais je préfère continuer à discuter avec elle. Je l’observe un peu plus, je lui dis :

« Je suis étonnée de voir une personne ici, d’habitude, tout le monde ne veut plus trop passer par ici. » Je souris, je me dis que je peux me lever maintenant. Je lui dis en souriant : « Anzû, anchantée. » Je ne sais pas trop ce qu’elle veut dire par transe, mais bon, je préfère ne pas trop me précipiter. Je ne connais pas cette jeune femme. Je voudrais comprendre les personnes, sauf que là, j’ai comme la sensation que je vais en apprendre plus sur les gens. Je souris à nouveau, je patiente le temps que la jeune femme me parle. Je garde toujours un œil sur mes caisses. Je me méfie toujours un peu. Seulement, je réalise que je peux avant toute chose essayer de discuter. Après tout, cela manque parfois à l’être humain de parler à un autre être humain.

"Ah oui, il faut lire... pour se cultiver et..."

Donovan plissa les yeux : un violent mal de crâne lui vrilla la cervelle...

... elle eut la vision de sa vie d'avant : collégienne studieuse qui rêvassait dans les livres, leur parlait comme s'ils étaient ses amis...

Elle reprit son souffle. La douleur était passée.

"Non, il faut pas les laisser. C'est précieux, les livres. Avec eux, même les morts paraissent vivants"

Donovan sourit. Elle s'apercevait que cela faisait peut-être des années qu'elle n'avait pas dit autant de mots d'affilée à quelqu'un de vivant... Était-ce un signe du destin ? Elle considéra Anzû un instant, se demandant si la jeune femme était une apparition divine ou simplement une femme. La blondinette hésitait encore quand son interlocutrice lui parla du papier.

"Tu fabriques du papier ? C'est fort. Très fort ça. Moi, je ne sais pas faire alors à la place j'essaye de me rappeler tous les livres que j'ai pu lire pour devenir moi-même un livre... Et quand je vais mal, quand je me sens triste... Je me les récite dans ma tête"

Et elle était souvent triste...

"Je me les récite dans ma tête et quand je me lasse de me remémorer ce que j'ai lu, j'écris dans le sable, ou le ciel ou dans ma tête, des poèmes ou des histoires..."

Donovan fermait les yeux à moitié, se laissant bercer par le rythme de ses propres paroles...

Une fois que la blondinette reprit ses esprits, elle demanda, très intéressée, à la jeune asiatique :

"Anzû ? C'est peu commun... Tu viens d'où ? J'veux dire, avant le crash tout ça tout ça..."

Nouvelle douleur au crâne. Le passé lui faisait mal. Il ne fallait pas en abuser...

Donovan termina, l'air soudain grave :

"Je sais. Les gens préfèrent éviter cet endroit. Moi non. Parce que tout d'abord, je prie pour l'âme de ceux qui ne sont plus et ensuite..."

Elle baissa la voix et murmura à l'oreille d'Anzû :

"... j'ai un secret, un truc que j'ai jamais révélé à personne... Mais je me demande si je ne t'ai pas croisé aujourd'hui juste parce que c'était écrit que je t'en parlerai..."

« Quels trésors je peux trouver ici ? »

« Cela peut être bien pour en apprendre des choses. » Je préfère ne pas forcer les choses, je me dis que pour une fois, il est pas mal que je tente les choses. Je regarde un peu plus mon interlocutrice, je réfléchis un petit instant sur les choses. Je lui demande : « Les morts paraissent vivant…. ?! » Je me dis qu’elle a vraiment eu le don de m’intriguer. Mais elle est quoi ? Elle a une drôle de phrase en bouche et surtout, elle est assez étrange. Je ne vois pas quoi dire de plus, elle est assez amusante à vrai dire. Je ne vais pas paniquer, mais je me demande bien si je vais réussir à parler sans que cela ne soit étrange. Donovan agit d’une façon qui ne met pas du tout familière. Je l’observe un peu plus, je ne voudrais pas avoir des ennuis, je lui réponds alors :

« Je te montrerai si tu veux, il faut des plantes, et du vieux papier. » Je ne vois pas trop comment continuer. J’écoute mon interlocutrice, et je lui dis curieuse : « Tu te souviens de tous les livres que tu as lu ? » Cela doit être amusant de se souvenir de tous les livres que l’on a lus. Je souris, je lui dis : « C’est formidable ça. Tu as lus beaucoup de livres ? Tu aimerais m’aider à faire une bibliothèque dans la salle de classe ? » Je ne connais pas Donovan, mais je me dis que je peux essayer de la connaître un peu plus. Elle n’a pas l’air méchante en l’observant un peu plus. je ne sais pas trop ce que je peux faire de plus, je lui demande tout simplement : « Ils sont comment tes poèmes ? » Je suis un peu curieuse oui, je reste à ma place, mais je me demande bien si Donovan va m’en réciter un ou pas.

Je peux voir qu’elle est revenue normalement, je lui demande : « Tu as souvent des transes comme ça ? » Je ne sais pas si cela ne va pas la blesser un jour. « Je viens du Japon, j’allais travailler. J’ai pris l’avion pour prendre mon poste dans l’armée étrangère à Los Angeles. » Je l’écoute, je souris, elle me plait bien cette jeune femme. Je lui dis : « C’est gentil de prier pour eux. » Je la vois venir me parler dans le coin de mon oreille. Je lui dis toujours en chuchotant : « C’est intéressant tout ça. Il s’agit de quoi ? »

"Ben oui, Shakespeare il est mort depuis belle lurette, pourtant le lire c'est comme converser avec lui... CQFD : les livres c'est de la vie en barre"

Donovan décida de prendre ses aises et s'assit en tailleur sur le sol. Sa nouvelle amie semblait réceptive à ce qu'elle pouvait raconter, aussi, elle en profita. En plus, elle prétendait savoir faire le papier : si cela était vrai, Anzû était, genre, la chose la plus puissante au Monde, seulement après Dieu.

"Pas en détails malheureusement. Je m'en rappelle d'un certain nombre dans les grandes lignes. Quelques fragments de poème. Alors quand j'ai un trou..."

Donovan sourit largement. Elle se sentait merveilleusement bien en compagnie d'Anzû. Peut-être lui consacrerait-elle un livre dans son nouvel Évangile ?

"... j'invente. Mais j'essaye d'être un livre sur patte. Comme dans ce vieux bouquin de science-fiction où les livres sont interdits, alors il y a des gens qui les apprennent par cœur pour qu'ils continuent à exister, quand même, quelque part..."

La blondinette bomba le torse et annonça fièrement :

"Je suis à la fois, moi, un recueil de poèmes et une livre de prophéties !"

A la question de savoir si Donovan pourrait aider la jeune asiatique, elle opina vigoureusement du chef.

"Ça me plairait bien, oui, de faire ça... Ma mère était... euh... est... prof..."

Elle s'arrêta une fois de plus net. Comme si quelque chose dans sa poitrine la bloquait et lui coupait le souffle, chaque fois qu'il était question du passé. Comme si la vie de Donovan ne pouvait trouver le moyen de remonter, même en pensées, avant le crash. Donovan, contourna la difficulté, récita - les yeux mi-clos - un poème :

"L'été où je suis tombée des nuages,
Je n'étais encore et seulement que moi.
Ce n'est qu'en voyant ces noirs rivages
Embrasés par ces flammes, noires de poix,

Que j'ai compris que je n'étais qu'une image.
Une simple et bête image de celle qui est moi.
Aurais-je hérité de l'ancien monde en partage
Que, pour autant, je n'aurai jamais trouvé ma voie"

Donovan marqua une pause.

"J'ai pas encore tout à fait terminé. Mais celui-là, c'est pour dire que je suis pas la même que celle qui s'est écrasée en avion. Nous étions deux dans l'avion. Je ne suis plus qu'une. Je est une autre. CQFD"

La blondinette se rendit compte qu'elle devenait relativement confuse et sembla s'en excuser. Néanmoins, elle enchaîna tout de même :

"Militaire ? Genre tu allais tuer des gens ?"

Elle fit un grand sourire, comme pour détendre l'atmosphère.

"Toi aussi, alors tu as changé... Tu étais militaire, maintenant tu veux ouvrir une école. Tout a changé. Toi, moi, tout le monde... Rien ne sera plus jamais comme avant. D'ailleurs, je me dit qu'on quittera jamais l'île et que même si on arrivait à la quitter, dans nos têtes, on y serait encore..."

Le débit de paroles de la blonde accélérait dangereusement. Il fallait qu'elle se calme sinon elle allait exploser. Elle s'en excusa :

"Je... J'ai du mal à me contrôler. Ça m'arrive. Et les transes..."

Elle se mordit la lèvre. Ne sachant pas trop sur quel pied danser. Donovan décida, finalement, de manière prudente de ne pas révéler qu'elle avait été "en transes" une bonne partie de ces dernières années... A la place, elle enchaîna sur la prière :

"Si tu es sage, je t'enseignerai ma prière des morts"

Avant de balancer tout de go son secret :

"Je pense que c'est maintenant qu'il faut que je te révèle qu'ici j'ai de longues conversations avec ma sœur Dylan"

« Quels trésors je peux trouver ici ? »

La jeune femme me parle, elle s’assoit à côté de moi, je me demande bien ce que je peux dire de plus : « C’est sure que lire des livres donnent un sentiment des plus agréable. » Je souris, je me dis que je ne peux pas non plus éviter de ne pas lui répondre. Je tente de lui donner une nouvelle réponse : « J’essaye d’en faire le plus souvent possible. C’est un peu long, mais je pense qu’à deux, on peut en faire plus pour aider tout le monde. Après tout si on peut aider les gens. Comme ça l’école en aura plus pour les enfants. » Je souris, je me rends compte que je ne peux pas non plus éviter les choses. Je tente de donner un peu d’espoir aux gens. De plus, j’ai comme l’impression que je dois le faire tout simplement pour ne pas tourner en rond.

J’écoute son poème, je lui dis : « Il est très beau. C’est sympa de voir qu’il y a encore des gens qui peuvent écrire. » Je ne sais pas trop quoi lui dire, mais parfois, il faut bien avouer que les choses ne soient pas aussi simples. Je me dis que je dois lui expliquer : « Non, je traduisais les mots pour que les gens ne s’entretuent pas. Mais bon…. Les hommes sont ce qu’ils sont… » Ce que je ne dis pas, ce sont les missions secrètes que je faisais pour éviter un tas d’ennuis à l’être humain. Je cache cet aspect de ma personne, parce que j’ai effectivement tuer en missions secrètes… Donc, je souris pour faire passer mes traductions au premier plan. Je préfère convaincre par les mots plutôt que de tuer les gens. Ensuite, je tente de lui donner mon avis : « Oui c’est bien vrai… Je crois que l’on va encore avoir droit à l’impression que cette île va nous suivre même dans notre tête… » Je ne comprends pas trop Donovan, mais bon, je tente de lui dire les choses. « Ah… Je t’en dirais des japonaises alors si tu veux. » Je souris, je lui dis : « Tu as de la chance de la voir… J’ai la mienne de sœur que j’aimerais bien voir… »

"A deux, on peut faire beaucoup de choses" hasarda Donovan, le regard un peu perdu au loin. "Certainement plus que toute seule mais aussi, et j'en suis sure, bien plus qu'à beaucoup"

Elle prit une poignée de terre et la jeta en l'air, comme pour deviner par où le vent soufflait.

"Ma vie s'est échouée sur cette île. Je le sais... Un naufrage physique et..."

Donovan hésita, se pinça les lèvres et lâcha finalement :

"...mental. Tu te rends quand même compte, j'imagine, que je débloque à fond et encore... Je suis dans un de mes bons jours"

Franchement, Donovan ne souhaitait à personne d'assister à ses délires mystiques. D'ailleurs, elle-même elle finissait par se saouler. Pourtant quand elle les vivait tout semblait si clair, si réel en comparaison avec la grisaille ambiante de son quotidien...

"Je me dis qu'au fond, tu es plus une survivante que moi : tu as perdu ton ancienne vie, tes amis, ta famille et tu t'actives pour ouvrir ou aider une école. Moi, ces dernières années, je suis restée posée sur mes fesses à méditer sur le non-sens de ma non-vie, à parler aux oiseaux et aux esprits... Pour tout te dire : j'ignorai qu'il y avait une école ou des enfants sur cette île. Je sais juste qu'il y a nous, des malades qui veulent nous tuer et c'est à peu près tout... Mais si tu peux me briefer sur ce qu'il se passe, je serai ravie de t'écouter !"

Donovan éclata de rire.

"Mais ça va mieux, t'inquiète pas ! Je ne suis pas une sociopathe... J'ai juste des stigmates au petit-déjeuner..."

La blondinette s'allongea au sol et fixa le ciel.

"Tu dois respecter plus que quiconque le pouvoir des mots alors... Et au commencement était le verbe, comme disait l'autre vieille barbe..."

Elle plissa les yeux et ajouta, sur le ton de la confidence.

"J'ai de la chance d'être partiellement démente tu veux dire... Ma sœur était dans le vol New-York / Tokyo, à côté de moi en fait... Moi je me suis relevée du crash mais pas elle..."

Donovan se tourna brusquement vers Anzû :

"Mais après tout, est-ce si étrange et si impossible que je lui parle et qu'elle me réponde ? Au fond, même si ce sont des choses qui ne sont pas censées arriver... Pourquoi ça ne pourrait pas m'arriver à moi ?"

Elle afficha alors un grand sourire et dit à l'asiatique :

"Essaye de lui parler à ta sœur, dialogue avec elle dans ta tête... Je suis sure qu'il y a une part d'elle en toi, comme il y a une forte part de Dylan en moi... Pour les autres, cela ressemblera peut-être à un monologue, tu auras tout intérêt à ne jamais en parler à tes amis mais..."

La blonde se mordit à nouveau les lèvres, l'air triste.

"... au fond de toi, ça te fera du bien..."

« Quels trésors je peux trouver ici ? »

Je souris, je me dis que je ne peux pas non plus éviter de parler à mon interlocutrice. Je tente de lui donner une réponse juste : « C’est effectivement bien plus pratique si à plusieurs ont s’entre aide afin de pouvoir trouver des solutions. » Je ne sais pas si la personne va être bien avec ma phrase. Mais bon, je ne la connais pas du tout. Je réfléchis un peu à la situation, mais, je me dis que je ne peux pas éviter de ne pas parler aux gens. Il faut bien que je me socialise un peu plus. Je souris, mais je dis gentiment. « On n’est pas vraiment là de toute façon, on veut tellement rentrer chez nous qu’on oublie qu’on se trouve ici. » Je ne sais pas si elle va me suivre sur cette piste. Mais, je me dis qu’il faut que je tente de discuter même si je suis un peu perdue. Seulement ; ma curiosité me dit d’essayer. J’ai comme la sensation que je vais aussi profiter de cette conversation pour en apprendre plus sur les gens.

Je la rassure du mieux que je peux : « On a tous subi un drame ici, on ne peut pas aller mieux sans se parler. On n’a pas de gens qui font ça toute la journée. Tu sais… Mais parler ensemble peux nous aider. On ne doit pas garder nos soucis pour nous. Alors, si parfois, tu débloques un peu comme tu dis, ce n’est pas bien grave, on a tous des bons comme des mauvais jours. Tu ne dois pas t’en vouloir. » Je souris, je ne sais pas si j’ai réussi à la rassurer. En tous les cas, je vais rester avec elle un moment pour qu’elle puisse parler tranquillement. J’ai comme le sentiment que cela va s’arranger pour elle.

« Merci, mais toi aussi, tu nous aides, tu as comment dire… Un don pour parler aux morts. » Je ne sais pas trop comment est-ce qu’elle va le prendre, alors je tente de lui dire les choses : « Il y a un groupes de femmes qui ne vivent qu’entre elles. Les militaires qui sont ici tentent de nous aider du mieux qu’ils peuvent. Après, il y a eu gens qui sont revenus chez eux, mais apparemment, on ne sait pas s’il y aura un autre bateau qui va venir proche de l’île. Mais tu dois te méfier des enlèvements, il y a de plus en plus de gens qui disparaissent en journée comme la nuit. »

Je fais une grimace, je ne sais pas trop quoi lui dire, mais je tente de la conseiller un peu : « Surtout ne te balade pas toujours toute seule, on ne sait pas ce qu’il peut se passer. » Je souris, je ne vois pas trop quoi dire de plus, je préfère essayer de ne pas trop la faire paniquer. Je souris, elle n’a pas l’air du tout méchante. Je lui dis en riant : « Sinon, il y a une école, des villages assez complet, tu vas pouvoir trouver des gens sympas. » Je souris, je préfère essayer de ne pas trop la faire paniquer, je dis gentiment : « Ah, j’aime les mots, parfois, ils sont comme des armes, il faut savoir les manier correctement. Mais, parfois, je me trompe aussi…. » Je souris, tout le monde se trompe, et je peux comprendre que pour parfois, on n’est pas trop envie de me revoir pour me parler. « Parler à ma soeur…. J’ai comme le sentiment qu’elle est ici, mais je n’en suis pas certaine… »

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