La soirée était bien avancée et je m'étais discrètement éclipsée de mon campement. Une envie soudaine m'avait poussée à sortir malgré la nuit qui allait bientôt pointer le bout de son nez. Toute la journée avait été chaude et étouffante mais la caverne des hostiles restait plutôt fraîche, si bien que j'étais restée tout l'après-midi dans notre antre. Je souhaitais désormais prendre l'air, moi qui détestais rester enfermée. Traversant le labyrinthe d'arbres, j'arrivai finalement au lac qui était toujours aussi calme et magnifique. C'est vrai, après tout, c'était le moment idéal pour me rafraîchir. Et puis, il n'y avait personne à l'horizon. Je pensais garder mes sous-vêtements mais finalement je décidai que je serais bien mieux sans. Je m'apprêtais à m'enfoncer dans l'eau, quand soudain je glissai sans comprendre ce qu'il m'arrivait. Je me sentis tomber brutalement dans l'eau avant de sombrer dans l'inconscience. J'étais loin d'imaginer ce qui allait se passer par la suite...



Un souffle chaud dans ma bouche. De douces lèvres. La sensation n'est pas désagréable mais que se passait-il ? Je revenais à moi, reprenant peu à peu conscience. Mes yeux s'ouvrirent doucement mais aussitôt, je toussai et suffoquai quelques secondes, recrachant l'eau que j'avais avalée. Puis la première chose que je vis, c'était un jeune inconnu, plutôt mignon d'ailleurs, qui me regardait fixement. C'était qui lui ? Et qu'est-ce que je faisais-là ? Mes souvenirs remontaient peu à peu la surface, me rappelant que j'avais glissé sur un caillou et que j'avais sûrement failli me noyer. Je n'aimais pas remercier les gens ça me donnait l'impression de leur devoir quelque chose, mais je crois que je lui devais la vie, alors c'était le minimum que je pouvais faire, non ? Enfin, ça c'était avant que je remarque que j'étais en tenue d’Ève. Oui, j'étais bel et bien nue devant le beau brun. Je n'étais pas particulièrement pudique mais je cherchai immédiatement du regard mes vêtements. Et bien sûr, je ne les voyais pas ! Raah, ils n'avaient pas pu s'envoler ! Ce ne serait quand même pas ce mec qui me les aurait pris ? Non, c'était stupide, il venait de me sauver. Je reportai mon attention sur lui en lui demandant avec un air malicieux sur le visage : « Ce n'est pas que ça me dérange d'être à poil en plein milieu de la jungle au côté d'un inconnu mais tu vas te rincer l’œil encore longtemps ou tu comptes me passer ta chemise ? » Assise et les genoux pliés contre moi, je frissonnai malgré moi. Et je devais reconnaître que j'étais curieuse de voir la réaction de mon "sauveur".