Encore une fois, Beatriz faisait le trajet jusqu’au village hostile et encore une fois elle sentait son coeur battre à la chamade alors qu’elle s’en approchait. Il fallait dire que ses dernières interactions avec les hostiles s’étaient pratiquement toutes soldées en un échec, lui causant plus de tord qu’elle ne l’aurait cru. C’était néanmoins Jonathan qui remportait la palme en raison du combat qui l’avait opposé à Noam et c’était principalement dans le but de l’éviter que la jeune femme faisait autant attention à où elle mettait les pieds. Si elle venait en territoire hostile, c’était bien pour une raison particulière : trouver Amaël, cet adorable jeune homme qu’elle avait pris sous son aile alors qu’elle était encore chez les hostiles (principalement pour l’occuper). Et comme avec tous ses autres amis, il fallait qu’elle en ait le coeur net et qu’elle sache ce qu’il pensait du changement de camp.
« Psst. Amaël. » Pour information, Beatriz devait sans doute avoir l’air bien débile à être cachée dans un buisson, non loin de l’entrée du village, mais elle n’en avait cure. Elle avait attendue là dans le but de le voir et maintenant qu’il était là, elle n’allait pas avoir honte de sa cachette. Après avoir fait bien attention de ne pas voir d’autres hostiles dan les parages, elle en sortie pour ajouter : « Ça te dit un petit entrainement de survie ? » Quelque chose qu’elle avait beaucoup fait lorsqu’elle était chez les hostiles, bref l’occasion idéale de passer un peu de temps ensemble histoire de tâter le terrain et voir s’il lui en voulait comme les autres. C’était prendre un risque qu’il dise non, qu’il alerte les autres hostiles quant à sa présence aussi près du village, mais bizarrement, elle n’était pas plus inquiète que ça puisqu’il s’agissait d’Amaël. (Notons qu’elle aurait été beaucoup plus inquiètes avec Jonathan devant). Bref esquissant un beau sourire dans le but de le convaincre elle ajouta : « J’avais pensé à un lieu bien spécial en plus. » Inquiétant était sans doute plus le mot que spécial, mais c’était aussi moins vendeur. Lui dire qu’elle voulait l’entrainer jusqu’à des vieilles mines sonnaient beaucoup plus comme ‘je veux voler tes organes et les vendre aux plus offrants’ donc voilà autant y aller dans quelque chose d’alléchant - ou pas -.

À voir un sourire se dessiner sur le visage d’Amaël, Beatriz sentit une vague de soulagement l’envahir. Après tout, ça changeait de tous les autres, il ne l’avait pas repousser directement, ne s’était pas retourner plutôt que lui parler. Non, Amaël avait sourit et elle se sentait presque soulagée au point de pouvoir se retourner et faire le chemin inverse. Ce n’était pourtant pas ce qu’elle décida de faire, après tout elle serait bien idiote de sauter par dessus une occasion de passer un peu de temps avec lui. Elle hocha légèrement la tête lorsqu’il lui demanda d’attendre, s’assurant de retourner dans une cachette approximative. Elle n’attendit pas très longtemps avant que le jeune homme ne vienne la rejoindre dans le merveilleux buissons. Elle eut un nouveau sourire lorsqu’il lui fit remarquer que ça devenait ennuyeux sans elle. La jeune femme ne pouvait que prendre la chose comme un compliment - loin de tout ce qu’on avait pu lui servir. Cela dit, étant ce qu’elle était, il fallait qu’elle plaisante un peu : « Heureusement pour toi, je suis de retour. » Avec un sourire, même si elle s’empressa d’ajouter - soudainement consciente du quiproquo que ça pouvait causer : « De façon temporaire, mais bon ça ne m’empêchera de t’entrainer un bon coup. » Puis elle lui ébouriffa les cheveux pour l’embêter légèrement - mais c’était affectueux avant tout. Regardant les alentours pour s’assurer qu’un hostile ne les voit pas partir, ce qui pourrait être dangereux pour Amaël, Beatriz sortit de la cachette avant de lui faire signe de la suivre. « J’espère que tu es prêt pour une bonne marche, ça risque d’être un peu long. » Elle se dirigeait vers les vieilles mines, un endroit des plus particuliers de l’île. La jeune femme elle-même n’avait pas vraiment eu l’occasion de l‘explorer. Qu’à cela ne tienne puisqu’elle aurait l’occasion de le faire avec Amaël. « Bon j’imagine que je dois t’avertir, j’ai choisi un lieu un peu particulier pour notre entrainement. » Histoire de célébrer leurs retrouvailles et pour faire changement. Cela dit, elle n’avait pas l’intention dans dire plus, autant garder une petite part de mystère.