Ft. FREYA G. RAWLING
Qui donne la mort par l'épée... périra par l'épée...
‘plop… plop… plop…’
La première goutte qui s’écrasa sur mon front m’arracha un juron à peine audible à cause du sommeil. La deuxième me fit froncer les sourcils et ouvrir un œil en direction du plafond de ma hutte… Quand la troisième eut le culot de m’atterrir sur le nez, je balançais ma couverture miteuse au pied de ma couche de fortune en me redressant pour menacer du doigt l’endroit où les gouttelettes s’échappaient… et alors quoi ? Qu’espérais-je ? Que le filet d’eau discontinu s’excuserait et irait couler plus loin… Joker, fatigue ! Cela faisait plusieurs jours que je dormais très mal à cause des intempéries et des derniers évènements en cours. Aussi en cette heure tardive je devais avoir le QI d’un poulpe écrasé sur le bord d’une autoroute depuis cinq jours pas temps de canicule… Unijambiste le poulpe… bref, vraiment moche quoi le truc…
Après une mur réflexion intensive pour faire un choix vital, qui aurait pu faire basculer toute l’humanité dans les abysse du sans fin, je décidais enfin qu’il était plus judicieux de pousser mon pieu plutôt que de mettre une gamelle pour contenir le liquide qui semblait complètement bourré et s’écrasait aléatoirement… hey ! C’est vraiment super moche de pieuter dans un lit tremper… oui bon… j’ai peut-être exagéré sur le côté fin du monde et tout, mais quand même ! C’est méga chiant !
Une fois ma besogne achevé, je regardais ma montre Donald. Oui alors, j’en vois déjà se foutre de moi… Mais cette montre, ou du moins cette partie de montre car le bracelet est cassé, j’y tiens comme à la prunelle de mes yeux… Elle appartenait à un gosse qui était à côté de moi dans l’avion…
Mika, 8 ans, parents divorcés qui le collaient dans un avion pendant ses vacances pour rendre visite à un père qu’il n’aimait pas. Des heures d’avion, seul, avec une hôtesse de l’air qui vient régulièrement vous demander si tout va bien… trop bien le voyage du gosse ! Si je savais tout cela sur lui c’est que j’avais rapidement décelé son mortel ennui, aussi j’avais commencé à faire le pitre pour le distraire… L’homme qui était à côté de moi m’avais rejoint dans ma tâche et c’est comme ça que j’ai fait connaissance avec le frère d’Elsa et donc, du gosse… Je ne pensais pas alors que je verrais mourir de mes yeux mes nouvelles connaissances… Après le crash, j’avais retrouvé Mika sur la plage, dans un état complètement lamentable. Une barre métallique traversait son petit corps si fragile. Si seulement vous aviez pu lire en moi à ce moment-là… Je me voyais, pratiquement intact. Juste une petite foulure au poignet et une plaie sans réel gravité à la tête… et lui… il était là… sa poitrine se soulevant avec peine pour essayer de chercher cet air qui se raréfiait dans ses poumons qui devaient déjà commencer à se remplir de son propre sang… Je m’élancer alors pour tomber à genou à son côté. Je saisissais sa petite menotte tremblante. Ce gosse était foutu, je le savais. Malgré des larmes qui venaient noyer mes yeux, malgré ma lutte acharnée de les retenir, j’essayais de parler d’une manière neutre, mais ma gorge était serré.
- Tout va bien Mika… Tout va très bien aller tu vas voir… ce n’est rien… à peine une égratignure…Que pouvais-je lui dire d’autre « t’es foutu ! Tu t’es fait embrocher comme un poulet et dans quelques secondes tu seras déjà plus là »… Ce n’était un gosse merde ! J’aurais donné n’importe quoi pour être à sa place… plutôt moi que lui ! Il serrait ma main une dernière fois alors que je décelais dans son regard une dernière lueur, celle de la reconnaissance… de ne pas partir seul… Puis plus rien… la lueur c’était éteinte… sa poitrine ne se soulevait plus… et l’étreinte de sa main se desserra…
- Bordel de merde !Je hurlais de rage alors que je martelais le sable de coup de poing… C’est alors que je redescendais sur terre… je regardais tout autour de moi et discernait l’horreur un peu partout. Je ne pouvais malheureusement plus rien pour Mika mais je pourrais peut-être aider d’autres personnes. Je reconnaissais le frère d’Elsa allongé lui aussi un peu plus loin, avant de me précipiter vers lui, je prenais prenait la montre Donald au poing et de mon jeune ami inanimé, un cadeau de son père pour noël m’avait-il dit… Je me jurais que je ramènerais ceci à ses parents avant de leurs cracher sur les pompes ! Car c’était moi qui avais été là au moment de sa mort… Pas son père… pas sa mère… MOI ! Cette image me hanterait toute ma vie… cette impuissance ! Après avoir clos les paupières de l’enfant j’allais aider cet autre homme à qui j’accorderais un sursis de quelques jours avant qu’il ne s’éteigne lui aussi… Alors oui… j’y tiens à ma montre Donald vous voyez…
22h ! Sachant que je ne retrouverais pas le sommeil de suite je décidais d’aller faire un tour. Mes pas me conduisirent naturellement près de la réserve. Je marchais à la lumière intense d’un clair de lune. C’est sans doute pour cela que cette ombre féminine ne me vis pas alors qu’elle s’infiltrait dans la réserve… Tiens ? Je connaissais ce visage et il ne faisait pas parti du campement ! Cette hostile c’était introduit pour nous voler de la nourriture. Il était facile de comprendre que ce vol résultait d’un manque de vivre dans leur camp. Je ne les portais pas dans mon cœur… j’avais même prévu d’en butter quelques-uns de là-bas pour très mauvaise conduite ici… Mais je savais qu’il y avait aussi des gosses avec eux… Je décidais donc de faire l’aveugle… je me postais dans un coin, immobile pour être sûr qu’elle partirait bien après son larcin…
Des bruits de pas attirèrent mon attention… C’était Lina qui se dirigeait elle aussi vers la réserve pour s’y servir en quelconque vivre… « Putain Lina sérieusement, à 22h tu t’aperçois qu’il te manque des patates, des groseilles ou je ne sais qu’elle autre conneries !!! ». Toujours est-il qu’elle entrait… « Ça pue du cul cette histoire ! » Mes pensées profondes étaient silencieuses mais bien fondées… Comment réagirait l’hostile quand elle verrait qu’on l’a prenait sur le fait !
Je m’élançais à mon tour vers la réserve pour intervenir s’il y avait besoin… j’espérais juste pourvoir le faire à temps si cela tournait mal !