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Gwendolyne J. Forrester
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× Ma Célébrité : jessica chastain. × Nombre de messages : 794 × Age du perso : trente-cinq ans. × Job : scientifique au service de l'hydre. × Côté love : le chaos.


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Message(#) Sujet: (Augustine&Gwendolyne) + i'm so afraid of losing something i love that i refuse to love anything. (Augustine&Gwendolyne) + i'm so afraid of losing something i love that i refuse to love anything. EmptyDim 16 Aoû - 17:17

i'm so afraid of losing something i love that i refuse to love anything
Gwendolyne & Augustine

✻✻✻ Gwendolyne s’éveilla, comme tous les jours, à sept heures du matin. Son réveil sonna l’heure de se lever, dans un bruit strident que la jolie rousse maudissait à chaque fois. Elle ouvrit les yeux en quelques secondes et se tourna dans son lit vers l’objet qui émettait une sonnerie. Elle l’éteignit en prenant soin de bien appuyer sur le bouton « éteindre » et non « répéter » comme ça pouvait parfois lui arriver. Elle prit son temps pour se lever de son lit, étirant tout d’abord ses bras vers le haut, au dessus de sa tête, puis ses jambes. Une fois debout, elle se dirigea tout d’abord vers la salle de bain dans le but de se laver. Une fois dans la petite pièce, la jolie rousse se regarda furtivement dans le miroir accroché au dessus du lavabo blanc, en face de la douche. Elle se posta finalement devant, et passa ses mains sur son visage encore endoloris du sommeil. Des petites cernes s’étaient dessinées sous ses yeux bleus. Il faut dire que Gwendolyne avait encore eu du mal à s’endormir cette nuit. Avec tout ce qu’elle traversait en ce moment, difficile de trouver le repos, et ce, même si ses journées étaient bien remplies. Aujourd’hui, c’était son jour de repos, mais la jolie rousse n’aimait pas faire la grasse matinée. Elle préférait profiter de sa journée pour bouquiner tranquillement, ou réfléchir à tête reposée à sa situation. Un rescapé lui avait d’ailleurs gentiment prêtée un livre qu’il avait trouvé peu de temps après le crash, ce qui avait ravi l’Originaire car cela faisait un petit moment qu’elle relisait toujours les mêmes bouquins. Mais elle n’était pas sûre qu’elle puisse réellement se plonger dans la lecture, avec toutes ses pensées qui émergeaient dans sa tête constamment. Voilà déjà presque un an que la belle était séparée de son ex-mari. Cela ne s’était passé dans la joie et la bonne humeur, loin de là. Il y avait eu beaucoup de larmes et de tristesse, surtout pour elle, en vérité. Il était encore douloureux de le croiser dans les allées de l’Hydra village, mais Gwendolyne avait compris qu’elle devrait continuer à vivre de cette façon, et apprendre à supporter cette petite pointe au cœur lorsqu’elle l’apercevait de loin. Ce n’était pas une situation facile sur un si petit bout de terre, mais Gwendolyne apprenait petit à petit à s’en accommoder.
La jolie rousse enleva sa chemise de nuit qui tomba dans un bruit sourd sur le carrelage froid. Après quoi, elle entreprit d’ouvrir la cabine de douche et pénétra à l’intérieur aussi nue que le jour où elle est née. Elle se leva rapidement les cheveux et le corps, et sortit de la douche en prenant soin d’enrouler autour d’elle une serviette de bain. Elle se dirigea de nouveau vers le miroir et attrapa d’un geste sûr son peigne. La jolie rousse commença à se démêler les cheveux durant plusieurs minutes, un air concentré et sérieux sur le visage. Une fois cela terminé, elle enroula une nouvelle serviette autour de ses cheveux cette fois-ci, en prenant soin de balancer sa chevelure de feu vers l’avant.
Gwendolyne se dirigea ensuite vers sa chambre où elle prit le temps de s’habiller, en ôtant tout d’abord les serviettes autour de son corps et de sa tête. Après avoir enfilé des sous-vêtements, elle mit quelque chose de simple, un T-shirt ample d’un gris chiné, et un pantalon en jeans bleu foncé. Elle laissa ses cheveux séchés à l’air libre et ses pieds nus, et décida plutôt d’aller dans sa cuisine pour se préparer un café.

Quelques minutes plus tard, la jolie rousse était confortablement installée dans son canapé en tissu de couleur beige, les pieds repliés sur le divan, et tout en sirotant son café encore chaud, elle débuta la lecture de du livre qu’on lui avait prêté. Seulement, après quelques pages de lecture, voilà qu’on frappait à sa porte. Cela eut pour effet de faire sursauter quelque peu Gwendolyne, qui renversa un peu de son café sur le tapis. « Oh non… » S’exclama-t-elle d’un ton agacée en regardant la tâche. La jolie rousse posa sa tasse sur la petite table basse devant elle, puis se dirigea vers la porte. On frappa une nouvelle fois alors qu’elle s’avançait. « Oui, oui, j’arrive ! » dit-elle d’une voix encore plus agacée. Qui pouvait bien la réclamer à cette heure si matinale ? Surtout qu’aujourd’hui était son jour de repos, et donc, hors de question de régler n’importe quel problème aujourd’hui. Gwendolyne avait besoin d’être au calme. Elle ouvra finalement la porte assez rapidement, et se retrouva nez à nez avec Augustine. Ses yeux s’écarquillèrent légèrement alors qu’elles se regardaient fixement. Elle n’avait pas l’air très contente, ce qui ne ravie pas non plus la jolie rousse. Cependant, elle se doutait un peu de sa présence ici. Son amie n’était pas idiote, depuis le temps qu’elle la connaissait, elle savait tout d’elle. Mais voilà que depuis quelques temps, Gwendolyne s’était mise à l’éviter, sans vraiment donner d’explication. Elle avait prit ses distances, et ce, pour une bonne raison. Ses sentiments pour la grande blonde avaient changé au gré du temps. Après sa séparation douloureuse avec Sandro, son ex-mari, et même bien avant, Augustine avait toujours été là pour elle. Ses fausses-couches, ses crises d’angoisses, elle était toujours présente. Et étrangement, depuis quelques mois, la jolie rousse avait finit par voir d’une autre manière l’Originaire qu’en amitié. Des sentiments étranges se propageaient dans son corps lorsqu’elle était à proximité, ses yeux dérivés un peu trop sur ses lèvres lorsqu’Augustine lui parlait. Enfin bref. Gwendolyne ne pouvait pas se permettre de vivre ça à nouveau. L’amour. C’était beaucoup trop douloureux. Pendant un temps tout va bien, et après, tout se dégrade. La jolie rousse avait beaucoup trop souffert avec Sandro, et elle n’était pas prête à se donner à une nouvelle personne. De toute façon, son amie ne partageait sûrement pas les mêmes sentiments qu’elle. Et de toute façon, c’état hors de question que Gwendolyne replonge là dedans, surtout avec la grande blonde. Elle était comme sa meilleure amie, elle la connaissait depuis toujours, elle ne voulait pas gâcher ça.

Gwendolyne hésita pendant quelques secondes, tenant le côté de la porte fermement entre ses mains. Elle finit par dire d’une voix un peu mal à l’aise. « Salut Augustine, reste pas là, entre. » Elle lui laissa le passage pour pénétrer dans la maison, puis referma la porte derrière elles.


✻✻✻
1077 petits mots.
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Augustine J. Serka
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Message(#) Sujet: Re: (Augustine&Gwendolyne) + i'm so afraid of losing something i love that i refuse to love anything. (Augustine&Gwendolyne) + i'm so afraid of losing something i love that i refuse to love anything. EmptyDim 16 Aoû - 18:30


This is not a Love Song ✗

 
✗✗✗ Ce jour-là, Augustine s'éveilla dans un état second. Elle qui se trouvait d'ordinaire de fort bonne humeur lorsqu'elle voyait les premiers rayons de soleil baigner sa chambre et lui caresser le visage, ne parvint guère à sortir de son lit du bon pied, et même au contraire. En vérité, si sa vie en général se trouvait plutôt sous de bonnes hospices ces derniers temps, si elle mettait toujours autant d'ardeur à la tâche et autant de cœur à son rôle de médecin, quelque chose semblait ronronner au fond de son esprit, ne lui laissant guère de répit. Oh, à vrai dire, généralement, cette description concernait plutôt ses états d'âme concernant les naufragés et leur intrusion sur son Ile, qu'elle n'avait toujours pas acceptée – jusqu'à en cauchemarder violemment – mais aujourd'hui, alors qu'elle avait ouvert les yeux vers le plafond immaculé de la pièce dans laquelle elle dormait, la Serka avait pu ressentir cet affreux pincement au cœur qui ne semblait pas vouloir s'échapper, et ce malgré ses nombreux efforts. Un tiraillement survenu, alors que l'image de Gwendolyne lui était soudainement apparue en songe, bien malgré elle. Bon sang. Cela faisait des jours, ou plutôt même des semaines, qu'elles n'avaient pas réellement été en contact l'une avec l'autre, excepté lorsqu'elles devaient impérativement travailler ensemble. Et encore ! Lorsque tel avait été le cas, le regard de la belle rousse avait toujours été terriblement fuyant, comme si elle cherchait délibérément à esquiver ses paroles, à déguerpir au plus vite, voire tout bonnement à l'éviter sans le moindre scrupule. Bien sûr, Augustine ne comprenait pas. Elle avait toujours été là pour elle, de même que la Forrester s'était montré présente à ses côtés à de très nombreuses reprises depuis leur enfance, leur lien étant toujours apparu comme inébranlable, aux forces indicibles. A présent, Augustine devait se résoudre à la croiser de loin, la voir sourire pour tant d'autres qu'elle, sans jamais plus que leurs regards ne se croisent ; Et pour tout avouer, rien n'aurait pu lui faire plus mal.

Pourquoi.
Nous qui étions si proches.
Ais-je fait quoi que ce soit,
Qui t'aie déplu ?

Je te connaissais si spontanée et franche,
Comment se fait-il,
Que je ne te reconnaisses plus ?

Se retournant sous ses couvertures dans un râle d'agacement mêlé d'un gémissement dépassé, c'est en s'enfouissant sous son coussin qu'Augustine refusa de se lever, malgré le fait qu'elle soit toujours matinale, éveillée depuis l'aube. Non, elle n'avait pas envie de sortir. Elle n'avait pas envie de travailler non plus, ni de se montrer présente auprès des autres Hydriens, bien qu'elle ait toujours été particulièrement altruiste et généreuse à leur égard. Restant là, inactive, pendant un long moment, c'est une bonne demi-heure après qu'elle se décida enfin à quitter ses draps, s'asseyant tout d'abord sur le rebord du lit, passant ses deux mains contre son visage pour finalement les laisser glisser jusqu'à ses longs cheveux blonds en pagaille, poussant un profond soupir. Bon. Elle ne pouvait pas rester ainsi plus longtemps, n'est-ce pas ? Augustine n'avait jamais vraiment supporté la souffrance ; Celle du coeur étant bien pire encore à ses yeux que celle du corps. Quittant donc sa chambre d'un pas bien plus las qu'à l'ordinaire, elle passa rapidement sous la douche, profitant de la fraicheur de l'eau contre son corps pour se requinquer, et puis... Finalement, elle opta pour un simple ensemble sans artifices ni fioritures, n'étant décidément pas d'humeur pour se montrer sous son meilleur jour.

Finalement décidée, c'est donc particulièrement tôt qu'elle se rendit à grands pas jusqu'à la maisonnette de la jeune Gwendolyne. Si elle avait quelque chose à lui reprocher, autant qu'elle le lui dise en face, et immédiatement, n'est-ce pas ? Qu'elle accepte de converser, ou elles n'auraient qu'à couper les ponts, définitivement – bien que cela ne manquerait pas d'avoir un cruel impact sur la stabilité de Madame, sans le moindre doute. Prenant une grande inspiration, la Serka prit soudainement son courage à deux mains.

Quelques coups furent frappés à la porte.
Pas de réaction.
Ou alors, une réaction lointaine, invisible, inaudible.

Quelques coups, furent alors réitérés.
Et finalement, l'agacement d'une voix fut comprise.

Oui oui j'arrive !

Statique derrière la porte close, droite comme un i et les traits durcis par une impatience qui ne la caractérisait pas d'ordinaire mais qu'elle n'aurait su contrôler en l'instant, Augustine n'en pouvait plus d'attendre. Attendre des regards. Attendre des réponses. Attendre des rires ou des sourires, comme autrefois. A vrai dire, elle ne reconnaissait plus rien de celle qu'elle avait toujours tant appréciée – et même, aimée ? - et en ce jour, il était temps de la bousculer un peu. Par ailleurs, la voix lointaine de Gwendolyne balancée à travers pièce avec agacement, n'avait pas été sans la bouleverser quelque peu, tandis qu'elle ne l'avait pas entendue depuis bien longtemps, refusant inconsciemment d'entendre un ton pareil à son égard. Et puis... Elles se retrouvèrent nez à nez. Face à face, le regard braqué l'un dans l'autre, non sans que la Médecin ne ressente soudainement un frisson échauffé d'une colère latente, tout autant qu'un trouble inconcevable. Gwen la regardait fixement. Fixement, oui, les yeux sensiblement équarquillés, mais surtout avec cette distance qui caractérisait bien leurs relations depuis quelques temps. Elle n'était pas ravie de la voir. Mais cela, Augustine aurait fort bien pu le deviner, et, d'ailleurs, n'avait pas manqué de le savoir avant même de se présenter sur le pallier de sa demeure.

Salut Augustine,
Reste pas là,
Entre.

Ces mots, étrangement, laissèrent un goût amer dans la bouche de la grande blonde, tandis qu'elle s'exécutait pourtant, usant du champ libre laissé par la belle rousse pour entrer chez elle à grands pas, plus nerveux qu'à l'ordinaire. Mais alors que Gwendolyne refermait la porte derrière elle, c'est en plaquant ses mains sur ses hanches et en faisant volte-face pour river ses yeux si clairs sur son visage pâle qu'elle trancha, sans doutes avec plus d'élan et d'amertume qu'elle ne l'aurait voulu, perdue dans son élan et ce cœur qui ne semblait pas vouloir la lâcher pour qu'elle se calme un tant soit peu :

« "Salut, Augustine."
J'ai connu meilleur accueil, je crois. Ah, non, pardon, car je ne comptes même plus les jours depuis la dernière fois que tu as daigné me saluer ! »

 
Ses pommettes avaient légèrement frémi, tandis qu'elle n'avait pas su réprimer sa colère, sifflant entre ses lèvres claires, les sourcils froncés. Et puis, elle avait croisé les bras, laissant échapper un souffle dépassé, haussant les sourcils tout en papillonnant un instant du regard sur le côté, comme si cela avait la faculté de lui offrir un léger répit émotionnel. Bien sûr, qu'elle était furieuse. Furieuse contre elle-même, de ne pas avoir réussi à comprendre, ce qui avait pu passer par la tête de Gwendolyne, qu'elle connaissait pourtant depuis si longtemps. Furieuse contre cette dernière, qui l'avait complètement délaissée depuis quelques longues semaines, elles qui ne passaient d'ordinaire pas trois jours sur l'Hydre sans passer chez l'une ou chez l'autre, lorsqu'elles ne travaillaient tout bonnement pas ensemble dans le village ou sur la Terre Principale occupée par les survivants. Maintenant ? C'était silence radio. Un terrible et vicieux silence qui s'était installé entre elles sans crier gare, balançant d'affreux ressentiments dans l'esprit et le cœur de la Serka. Et puis, finalement, c'est sans réellement lui laisser le temps de répondre quoi que ce soit qu'elle avait de nouveau planté son regard océan sur elle, ajoutant d'une voix tranchante, emportée d'une flamme qu'elle ne parvenait guère à étouffer :

 
« Je te déranges, certainement ?
Comme à peu près toutes les fois où j'ai – oh, quelle horreuressayé de te parler ?! »


Augustine était dépassée, oui. Bel et bien dépassée, alors qu'elle n'était pourtant guère du genre à demander des comptes d'ordinaire, étant justement plutôt une femme douce qui préférait la diplomatie à l'agression. Mais pour le coup, elle ne supportait plus, et tout éclatait alors, sans même le moindre bonjour, son corps frémissant sans qu'elle ne puisse le contrôler. Non, elle ne pouvait pas se résoudre à la saluer, ni même à lui offrir ses sourires.

Ce stade semblait passé depuis bien longtemps,
N'est-ce pas ?
Peut-être n'avaient-elles plus rien en commun,
Finalement...

 
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Dernière édition par Augustine J. Serka le Mar 18 Aoû - 14:39, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: (Augustine&Gwendolyne) + i'm so afraid of losing something i love that i refuse to love anything. (Augustine&Gwendolyne) + i'm so afraid of losing something i love that i refuse to love anything. EmptyDim 16 Aoû - 22:33

i'm so afraid of losing something i love that i refuse to love anything
Gwendolyne & Augustine

✻✻✻ «"Salut, Augustine." J'ai connu meilleur accueil, je crois. Ah, non, pardon, car je ne compte même plus les jours depuis la dernière fois que tu as daigné me saluer ! » Gwendolyne tourna la tête dans la direction de son amie, un pointe de culpabilité s’inscrivant sur son visage, alors qu’Augustine avait l’air déjà bien sur les nerfs. Elle n’en attendait pas moins de la grande blonde, et elle la comprenait. La jolie rousse ne lui avait donné aucune explication à propos de cette prise de distance, elle restait dans l’ignorance la plus totale depuis des semaines. La voir débouler ici en tout début de matinée la surprenait un petit peu, elle ne pensait tout de même pas qu’elle viendrait jusqu’à lui demander une explication comme ça, sur un coup de tête après des semaines de silence radio. Cependant, si la situation avait été l’inverse, Gwendolyne aurait sûrement réagis de la même manière. Elle détestait quand la Serka ne lui disait pas tout, et c’était réciproque. La jolie rousse se rappellait encore lorsqu’elle était allée chez son amie un jour, et qu’elle avait vu ses griffures sur ses bras et dans le dos. Elle avait voulu en savoir plus, mais Augustine lui avait répondu du tac au tac qu’en gros, ce n’était pas ses affaires. Finalement, elles s’étaient longuement disputées à propos de ça. La belle ne voulait pas que son amie lui cache des choses, et elle savait que c’était la même chose de son côté. Voilà sûrement pourquoi elle était là aujourd’hui, dans l’entrée de sa petite maisonnette. Gwendolyne savait qu’elle était maintenant dans une situation délicate. Qu’allait-elle bien pouvoir lui dire ? Elle tentait de garder son calme, alors que son amie lui montrait bien son mécontentement. Elle détestait la voir en colère. Cela lui faisait du mal, surtout que ce n’était encore une fois pas à cause d’elle. Elle trouvait cela tellement injuste. Qui plus était, cela lui rappelait des mauvais souvenirs. Lorsque son ex-mari s’était énervé contre elle et l’avait quitté car elle avait fait une nouvelle fausse-couche. Comment pouvait-elle contrôler ce genre de chose. Là, c’était pareil. Gwendolyne ne pouvait pas contrôler ce qu’elle ressentait pour son amie, ses sentiments s’étaient installés petit à petit, sans qu’elle ne comprenne vraiment pour quoi. Depuis qu’elle ne la connaissait, elle n’avait jamais vraiment ressenti d’autre affection que celle de l’amitié. Certes, elles avaient toujours été très proches dès son plus jeune âge, partageant beaucoup de joies, mais aussi de peines. Elle ne savait honnêtement pas ce qui lui prenait. Elle avait peur, elle se sentait ridicule aussi. Elle ne voulait surtout pas perdre son amie, mais la jolie rousse ne pouvait plus non plus passer ses journées avec Augustine comme si de rien n’était, alors que ce n’était pas le cas.

Gwendolyne fit quelques pas vers sa cuisine ouverte, et s’arrêta pour faire face de la belle blonde à nouveau. Elle prit une inspiration et, alors qu’elle allait dire quelque chose, sans vraiment savoir quoi, Augustine lui retira cette occasion et ajouta à la place d’une voix tranchante. « Je te déranges, certainement ? Comme à peu près toutes les fois où j'ai – oh, quelle horreur – essayé de te parler ?! » Ses mots lui brisaient un peu plus le cœur, et la jolie rousse baissa finalement les yeux. Elle commença à se tripoter les mains qui se trouvaient devant son ventre, alors ses dents commençaient à mordre machinalement sa lèvre inférieure. Augustine la connaissait certainement assez pour savoir que quand Gwendolyne faisait ça, c’est qu’elle était anxieuse. Elle s’approcha d’un mètre tout au plus de son ami, et lui dit d’un air abattu, trahissant sa tristesse évidente, tout en approchant ses mains hésitante, et en les gardant à une distance raisonnable de son interlocutrice, comme si elle cherchait un contact physique, sans oser réellement « Kitty… » Commença-t-elle. A l’appellation du surnom d’Augustine donné depuis l’enfance, qui était sortie naturellement de sa bouche, la jolie rousse se reprit en se raclant la gorge, et planta son regard dans le sien, les sourcils froncés de désolation « Augustine, tu ne me déranges pas du tout, arrête de dire ça… »

Elle ne pouvait pas lui expliquer, non. Cela lui était impossible. Elle ne savait pas comment se sortir de cette situation. Elle finit par tourner le dos une nouvelle fois à son amie, et se dirigea vers la cuisine. La jolie rousse se plaça devant un des placards dont était équipée la pièce ouverte sur le salon. Elle s’accroupit et ouvrit la petite porte et en sortit quelques secondes plus tard du produit nettoyant et une éponge. Elle referma le placard et se releva en posant ses mains sur ses cuisses. Elle posa ce qu’elle avait prit juste avant sur le plan de travail de la cuisine, et soupira longuement. Elle sentait le regard insistant d’Augustine sur elle, cela la rendait très mal à l’aise. Elle finit par dire d’une voix calme, tout en fixant les produits ménagers. « J’ai juste l’esprit très préoccupé en ce moment, je ne voulais pas que tu le prennes comme ça… » Ce qu’elle disait était la vérité, elle avait réellement l’esprit très encombrée par toutes ses pensées concernant la belle blonde. Elle restait seulement évasive sur le comment du pourquoi. Elle n’avait pas particulièrement envie de lui expliquer ce qu’il se passait dans sa petite tête rousse, surtout que ça la concernait directement. Elle finit par planter son regard bleu dans les yeux azur de l’Originaire, et ajouta d’une voix suave sans laisser l'occasion à Augustine de répondre « Je suis vraiment désolée, je m’en veux tu sais, mais je n’ai pas vraiment envie d’en parler… » Gwendolyne savait que ça avait peu de chance de passer, Augustine voulait toujours tout savoir. Elle aimait comprendre ce qu’il se passe, surtout quand elle était concernée. Mais la jolie rousse aurait au moins essayé de passer au travers de la colère de son amie. Elle aurait aimé pouvoir lui en dire plus, au final, se confessait sur son mal-être. C’était toujours à elle et à elle-seule qu’elle avait toujours tout raconté. Augustine l’avait soutenu durant toute sa vie, et d’ailleurs, Gwendolyne lui serait éternellement reconnaissante pour cela. Mais cette fois, ce n’était pas possible. Que pouvait-elle lui dire d’autres, à part qu’elle était désolée et qu’elle s’en voulait ? Non, elle ne pouvait rien lui dire d’autres.

La jolie rousse prit entre ses mains l’éponge et le produit nettoyant pour tissu, et se dirigea vers son petit salon. Elle s’accroupit devant la tâche de café qu’elle avait faite juste avant l’entrée de son amie, et après avoir enlevé le bouchon de la bouteille, versa du produit de couleur bleu sur le tapis. Elle se mit à frotter énergiquement à l’aide de l’éponge, la tâche qui disparaissait petit à petit. Une fois cela fait –ce qui prit environ une minute-, Gwendolyne se releva une nouvelle fois, et observa son amie qui la regardait toujours. Elle ne savait pas pourquoi, mais l’envie lui prit de se justifier d’une voix douce et hésitante. « J’ai fais tombé du café sur mon tapis quand tu as frappé à la porte, il fallait que j’enlève la tâche maintenant sinon ça allait rester. » La jolie rousse avait peur que cela énerve d’autant plus son interlocutrice, elle se sentait tellement maladroite de l’avoir là, en face d’elle, alors que pourtant, durant toutes ses années, elle n’avait jamais ressenti une seule hésitation lorsqu’elle lui parlait.



✻✻✻
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Message(#) Sujet: Re: (Augustine&Gwendolyne) + i'm so afraid of losing something i love that i refuse to love anything. (Augustine&Gwendolyne) + i'm so afraid of losing something i love that i refuse to love anything. EmptyLun 17 Aoû - 0:51


What about be broken Inside ? ✗

 
✗✗✗ Jamais Augustine n'aurait pu imaginer, ce qui se passait dans l'esprit de la belle rousse. D'ailleurs, comment aurait-elle seulement pu le savoir ? Cette dernière s'était éloignée, de plus en plus chaque jour, chaque semaine, jusqu'à ce que même leurs contacts visuels se fassent terriblement rares. Lésée, délaissée si soudainement qu'elle n'avait ni pu faire le deuil de leur forte amitié ou même mettre un point sur les possibles fautes qu'elle aurait pu faire à l'égard de Gwendolyne, la Serka était complètement perdue. Déboussolée, tel était le mot. Et son corps frémissait de colère, en l'instant, alors que la renarde s'éclipsait presque sous ses yeux, cherchant à la fois à se rapprocher et à la rassurer, en vain compte tenu de la présente situation.

Kitty...

Augustine faillit avoir un mouvement de recul. Non. Non, pas Kitty. Pas Kitty, alors que ce surnom gardait en lui tant de tendresse et de joie passées. Pas Kitty, alors qu'elle faisait presque là référence à ce temps où elle daignait encore éprouver un semblant d'affection, ou ne serait-ce que d'amitié pour elle. Mais à présent, cela s'était dissout, n'est-ce pas ? Comme dans un lac d'acide, sans même qu'Augustine ne puisse remarquer la seule petite parcelle de résistance qui faisait que quelque chose était encore possible si l'une d'entre elles faisait le premier pas. Heureusement, elle l'avait fait d'elle-même. Non sans une certaine violence intérieure, certes, mais au moins... Elle avait forcé la conversation, qui, de toutes manières, aurait dû être mise sur le tapis tôt ou tard, au risque de devenir folle si elle ne s'était pas lancée jusqu'à la demeure de Mademoiselle. Enfin. Cette dernière, par ailleurs, se reprit bientôt, comme si elle avait senti l'aura pleine de rejets de son ainée, qui n'avait toujours pas desserré les bras, visiblement déterminée à rompre le dialogue dont elle était pourtant l'origine et dont elle avait eu l'initiative après tant de temps.

Augustine,
Tu ne me déranges pas du tout,
Arrête de dire ça...

A ces mots, Augustine avait balancé la tête, son regard se perdant vers une oblique haute, presque dédaigneuse, tandis qu'un souffle nasal l'avait dépassée, comme pour exprimer un fauve mécontentement face à la réponse de la belle rousse. Non ? Vraiment ? Elle ne la dérangeait pas ? Pas du tout, même ? Eh bien voyons ! Gwendolyne ou l'art de tout dédramatiser, n'est-ce pas ? L'art royal de se foutre de ta gueule haut et clair, face à face, en te regardant dans les yeux ! Oh, non, Augustine ne pensait pas réellement une chose pareille, mais... La colère parlait certainement pour elle, en son for intérieur à ce moment là, tandis qu'il lui était parfaitement impensable que la jeune femme l'ait accueillie sous son toit sans amertume. Sa distance, elle pouvait la déterminer sur des kilomètres. Même l'Ile des Rescapés semblait bien plus proche que la belle rousse qui s'était d'ailleurs déjà écartée en direction de la cuisine, là, machinalement, comme si son petit devoir de femme d'intérieur pourrait bien compenser toutes ses mauvaises actions. Malheureusement pour elle, les tâches ménagères n'étaient pas réellement de celles qui permettaient le moindre repenti ou permettrait de se racheter une conduite auprès des personnes concernées par son détachement.

J'ai juste l'esprit très préoccupé en ce moment,
Je ne voulais pas que tu le prennes comme ça...

Cette fois, elle faillit s'étouffer, alors que Gwendolyne avait laissé échapper de telles énormités tout en se détournant d'elle, la tête fourrée dans les meubles de sa cuisine un peu plus loin. L'esprit très préoccupé ? Car cela n'avait pas été le cas depuis déjà plusieurs années ? Ce n'était pas leur cas, à toutes les deux, avec tout ce qui se passait dans leurs existences respectives ainsi qu'au sein même des deux Iles ? Si Augustine n'avait pas été tant en colère, sans doutes en aurait-elle lâché un rire de dédain, complètement dépassée, une fois encore, par ce que la rousse pouvait essayer de formuler. Comme si... C'était comme si, elle n'avait jamais été là pour elle dans ses moments difficiles. D'ordinaire, Gwendolyne venait très justement à elle, lorsqu'elle était préoccupée ! Et là ? Elle se permettait de l'ignorer, de lui faire comprendre qu'elle n'avait rien à voir avec ses tourments ? Et c'était comme ça, qu'elle tentait de justifier sa distance ? Quelle connerie. Non, Augustine ne pouvait pas recevoir, de telles excuses. Préoccupée. Ce mot lui tournait dans la tête, alors qu'elle tentait bel et bien, en l'instant, de le voir sous toutes les coutures pour essayer de comprendre l'attitude de la jeune femme. Aveuglée par une vexation latente mêlée d'une douleur émotionnelle certaine, la Serka l'en aurait presque trouvée laide à en mourir, à se débattre ainsi contre le néant. Mais non. Malheureusement, Gwen était toujours aussi belle dans ses moindres mouvements, et cela ne rendait finalement que la situation difficile. Emportée de colère, certes, mais elle n'arrivait pas à la détester. Pourtant, les Dieux de l'Hydre seuls savaient à quel point elle aurait préféré la haïr que de vouloir connaître, désespérément, les raisons d'une séparation aussi lâche et cruelle.

Je suis vraiment désolée,
Je m'en veux tu sais,
Mais je n'ai pas vraiment envie d'en parler...

Ah, vraiment. Et, bon sang, comment pouvait-elle seulement se permettre de faire des choix aussi égoïstes ? Qu'elle lui dise, par tous les diables, de rester là pour converser ou de claquer la porte ! Augustine avait un mal fou, oui, à rester en place. D'ailleurs, c'est en poussant un soupir tempétueux qu'elle s'était passé une main brusque sur le front, remontant dans ses cheveux blonds, haussant les sourcils en papillonnant des cils comme si elle ne revenait tout simplement pas de ce qu'elle venait d'entendre. C'était ça. Elle se foutait complètement d'elle, maintenant, elle en était certaine. Toutes ces années, à se montrer présente à ses côtés, à l'aimer sincèrement, à vouloir tant partager... Et voilà qu'elle la jetait comme la première étrangère venue ? Bien sûr, que la Serka ne parvenait pas à réaliser. Il fallait qu'on la réveille, qu'on lui dise que c'était un cauchemar, et que cette Lilith n'était autre que le fruit de son imagination.

Faisant volte face, ses petits talons claquant le sol de la maisonnette tandis qu'elle s'éloignait une seconde, dos à Gwendolyne pour reprendre une respiration traversée de colère brûlante, c'est néanmoins lorsqu'elle sentit la belle rousse se déplacer pour aller jusqu'au petit salon qu'Augustine se retourna de nouveau vers elle, dardant sa silhouette de ses yeux perçants, qui s'écarquillèrent légèrement au passage. Bon sang, mais que faisait-elle. Elle... Nettoyait le sol ? Non. Nononon. Elles nageaient en pleine folie, n'est-ce pas ? En réalité, elle ne s'était pas réveillée, c'était cela. Elle était encore dans son lit, hantée par la scientifique, et son esprit menacé commençait à lui balancer des images plus improbables les unes que les autres. N'est-ce pas.

N'est-ce pas ?

Eh bien... Pas tout à fait. Car les secondes passaient, Augustine ne quittant pas la Demoiselle des yeux, et... Et cette dernière frottait son tapis, oui, à l'aide de son éponge et de son foutu détergeant. Enfin, elle se redressa, se retournant à moitié comme pour la regarder en face. Et, comble du supplice, c'est de sa voix douce – qu'Augustine avait toujours tant aimé, mais qui, en l'occurence, la dévastait actuellement plus qu'autre chose – qu'elle s'était de nouveau adressée à elle, comme pour justifier ses actes insensés.

J’ai fais tombé du café sur mon tapis
Quand tu as frappé à la porte,
Il fallait que j’enlève la tâche maintenant
Sinon ça allait rester.

Ce fut la goutte, qui fit déborder le vase. En effet, c'est en moins de temps qu'il ne m'en aura fallu pour le dire qu'Augustine, dans un souffle fauve, avait fondu sur la belle rousse, quitte à la surprendre de sa soudaine ardeur flamboyante. Lui arrachant le produit et l'éponge des mains d'un geste violent – elle qui était d'ordinaire toujours si douce – elle les balança avec tout autant de tempête un peu plus loin dans un fracas dont elle n'eut cure. Ce faisant, c'est simultanément qu'elle avait haussé le ton, les yeux grands ouverts d'une colère qui lui montait aux joues, les faisant doucement rosir de cette rage passagère :


« TU TE FOUS DE MOI ?!!
Ose me dire que tu préfères sauver ton tapis que me regarder en face, Gwendolyne ! »

 
Gwendolyne. A vrai dire, si Augustine avait toujours adoré ce prénom, elle ne l'avait jamais vraiment utilisé en son entier pour qualifier sa si proche amie, employant bien souvent des surnoms affectueux tel que le précieux Foxy qui la suivait depuis l'enfance, voire Gwendy, ou Lyne, tout simplement. Mais Gwendolyne, cela creusait les fossés, et elles le savaient toutes les deux. L'utilisation du nom complet, à l'instar des temps où elle l'appelait par son nom de famille, avait un impact tout particulier dans leurs échanges. En l'occurrence, il n'y avait pas davantage de place pour Foxy que pour Kitty, et c'était, emportée et catégorique, qu'Augustine s'était à présent décalée avec distance de ses affections, se désignant d'un geste brusque tout en ajoutant, sans lui laisser le temps de répondre :

 
« Dis-moi de passer cette porte immédiatement, et je peux t'assurer que tu ne me reverras pas ! J'aimerais simplement que tu aies le respect ou NE SERAIT-CE que la décence, de me dire que je ne suis plus la bienvenue, plutôt que de m'ignorer comme tu le fais depuis trois semaines !! »


Augustine fulminait. Tendue comme jamais alors qu'elle semblait tout à fait prête à casser de la vaisselle au passage pour faire entendre sa frustration et les hurlements de ses souvenirs qui rendaient la conversation plus déchirante encore, elle n'en était pas moins sérieuse. Qu'elle lui demande de quitter sa maison sur le champ, et elle ne la reverrait plus, non. Elle pourrait bien s'arranger pour ne plus jamais la croiser, et Gwendolyne serait bien aise de continuer à aller voir son Médecin de substitution, hein ?! Dans tous les cas, la serka se faisait dès lors le serment, qu'elle ne poserait plus une seule main sur elle. Pas même pour la frôler, ou l'ausculter. Elle voulait la fuir ? Très bien ! A son aise, qu'elle le fasse ! Mais qu'elle ne revienne pas à coups de « Kitty » ou de « Je m'en veux », car Augustine n'était pas prête à le supporter davantage.

Dis-moi, de m'en aller.
J'irai.
Réagis, au moins,
Au lieu de m'assurer,
De ta voix douce qui sonne si faux ce matin,
Que tout va bien aller,
Que tout a toujours été,

Car ce n'est pas le cas,
Et tu le sais.

 
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Dernière édition par Augustine J. Serka le Mar 18 Aoû - 14:40, édité 1 fois
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Gwendolyne J. Forrester
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Message(#) Sujet: Re: (Augustine&Gwendolyne) + i'm so afraid of losing something i love that i refuse to love anything. (Augustine&Gwendolyne) + i'm so afraid of losing something i love that i refuse to love anything. EmptyMar 18 Aoû - 3:26

i'm so afraid of losing something i love that i refuse to love anything
Gwendolyne & Augustine

✻✻✻ « TU TE FOUS DE MOI ?!! Ose me dire que tu préfères sauver ton tapis que me regarder en face, Gwendolyne ! » Gwendolyne. Depuis combien de temps elle n’avait pas entendu ce prénom de la bouche d’Augustine ? Bien des années, lui semblait-t-il. Et même si la façon dont son amie le lui disait rendait son nom un peu plus beau à son goût, la jolie rousse avait tout de même une préférence pour les petits surnoms que cette dernière avait, depuis bien longtemps, utilisé à son égard. Gwendolyne n’était réservé que dans les grosses disputes, les moments très sérieux ou tragiques. C’était certes le moment opportun pour l’employer finalement, mais la belle Originaire n’appréciait tout de même pas particulièrement cela, car il s’agissait là d’une nouvelle prise de distance, cette fois instauré par la jolie blonde qui avait dévasté sa petite maison en quelques secondes. Gwendolyne avait d’ailleurs les yeux écarquillés de surprise, n’osant en premier lieu faire un geste. Elle ne pensait pas qu’Augustine ferait preuve d’un tel manque de patience et qu’elle piquerait une colère parce qu’elle avait voulu sauver son beau tapis. Ce n’était peut-être pas le bon moment pour le faire, mais la jolie rousse avait simplement voulu occuper ses mains et son esprit avec quelque chose d’autre, le temps d’une minute. Elle se sentait tellement mal qu’il lui avait fallu une échappatoire. Mais maintenant que la bouteille de nettoyant pour tissu avait traversé la pièce pour s’écraser sur le parquet un peu plus loin, se déversant lentement sur ce dernier dans une petite flaque bleutée, Gwendolyne regrettait son geste. Ce n’était sûrement pas la meilleure manière façon de traiter ce problème, en effet. Et bien sur que non, elle ne préférait pas sauver son tapis plutôt que de regarder les magnifiques yeux azurs d’Augustine, loin de là en vérité. Et c’était tout le contraire à vrai dire. Son cœur se serrait à l’idée que la belle blonde puisse penser ne serait-ce qu’une seconde qu’elle préférait faire quoi que ce soit d’autre que de la regarder. Elle n’avait qu’Augustine dans la tête depuis des semaines, des mois peut-être même, car elle ne savait plus exactement quand tout cela avait commencé. Mais bon, cela lui était impossible à dire, bien évidemment. Impossible à accepter également, car là était bien tout le problème à l’origine de ce début de dispute. Gwendolyne ne pouvait accepter d’éprouver ce sentiment à nouveau. Ce sentiment qui lui donnait envie de passer le plus clair de son temps avec la belle blonde, d’être le centre de son attention, de son affection. Mais elle ne pouvait pas s’adonner à ça de nouveau, pas après tout ce qu’elle avait vécu. Voilà la raison de sa prise de distance.

Finalement, alors que la jolie rousse avait fixé pendant un instant son détergeant se vider sur le sol du salon, toujours avec cet air surprit sur son visage pâle, elle détourna son regard dans la direction de la belle blonde. Elle fronça les sourcils de culpabilité, alors que ses yeux commençaient à devenir brillants. Reprend-toi Gwendolyne, reprend-toi, pensa-t-elle alors que les larmes menaçaient d’arriver d’un moment à un autre. Elle ne pouvait pas supporter que son amie, son amie la plus proche puisse avoir l’air de la détester à ce point pour son comportement inexpliqué. La jolie rousse ouvrit finalement la bouche comme si elle allait pour dire quelque chose. Essayer de se justifier une nouvelle fois, sûrement, ou essayer au moins de calmer son amie. Cependant, Augustine ne lui laissa pas une nouvelle fois le temps de répondre à son excès de colère, car cette dernière ajouta quelques instants plus tard, tout en se reculant, comme si elle voulait tout à coup éviter tout contact avec Gwendolyne « Dis-moi de passer cette porte immédiatement, et je peux t'assurer que tu ne me reverras pas ! J'aimerais simplement que tu aies le respect ou NE SERAIT-CE que la décence, de me dire que je ne suis plus la bienvenue, plutôt que de m'ignorer comme tu le fais depuis trois semaines !! » Un silence accablant envahit la pièce, en contraste avec tout le remue-ménage d’il y a quelques instants. Les deux femmes se fixaient en silence, échangeant un regard intense. La jeune femme ne pouvait s’empêcher, malgré la colère de son amie, de la trouver magnifique. Avec ses beaux cheveux blonds qui lui tombaient légèrement sur le visage, ses yeux d’un bleu intense et perçant. Mais qu’est-ce qui lui prenait de penser à ça encore ? Puis Gwendolyne finit par baisser les yeux une nouvelle fois, se mordant la lèvre inférieure. Toute cette colère provenant de l’Originaire à son égard, s’en était trop. C’était trop dur à contenir, la jolie rousse ne pouvait plus les arrêter, et elles finirent par couler le longs de ses joues. Des larmes de tristesse, de culpabilité, de désolation. Et tout en sanglotant, Gwendolyne finit par, à son tour, marcher à reculons vers le fond de son salon, tout en croisant ses bras contre sa poitrine, tandis que ses mains caressaient énergiquement ses avant-bras, comme pour se réconforter elle-même. L’originaire passa ensuite les paumes de ses mains sur ses joues, tentant de ravaler ses larmes tout en reniflant bruyamment. Mais c’était trop tard maintenant. Elle pleurait. Elle s’en voulait tellement. Parce qu’elle se rendait compte qu’elle ne faisait pas souffrir qu’elle dans cette histoire, mais aussi Augustine. Elle voulait se protéger elle-même de toutes ses souffrances, et sans s’en rendre compte, elle n’avait réussi qu’à donner encore plus de douleur aux deux. Elle ne voulait pas que son amie la plus proche ait mal à cause d’elle. Cela lui faisait tellement mal à elle aussi de savoir cela. « Je… Je suis tellement désolée… Je ne veux pas que tu t’en ailles… » Commença-t-elle à dire en pleurant, ce qui lui provoquait des petits hoquets dans ses phrases, tout en secouant légèrement sa tête de gauche à droite. Elle regardait ensuite Augustine avec un air accablé, alors qu’elle ne retenait même plus ses larmes.

Dans un élan de folie, peut-être, alors que son amie devait sans doute toujours être encore furieuse contre elle, Gwendolyne s’approcha de cette dernière à nouveau, et prit avec peu de délicatesse dont elle faisait toujours preuve d’habitude, ses mains entre les siennes, fines et féminines. Elle releva ses yeux brillants de larmes et sincères, fronçant les sourcils, et ajouta d’une voix à la fois douce et brisée par la tristesse « Je te jure, je m’en veux tellement Kitty. » Elle s’en fichait bien d’utiliser ce surnom pour l’appeler, elle ne voulait pas se reprendre alors que c’était toujours ce nom là qui sortait naturellement de sa bouche. « Mais je ne veux plus jamais t’entendre dire que je veux que tu t’en ailles, et que tu n’es pas la bienvenue, alors que c’est tout le contraire ! » Ajouta-t-elle, alors qu’elle avait haussait le ton à la fin de sa phrase, tout en devenant plus agressive, sans qu’elle le veuille vraiment. Et sans qu’elle ne le contrôle également, Gwendolyne en avait déjà trop dit. Elle se maudit intérieurement, alors qu’elle lâchait doucement les bras de la belle blonde. Elle se détourna légèrement, tout en croisant à nouveau ses bras autour de son corps. « J’aimerais tellement pouvoir t’expliquer, mais je ne peux pas, vraiment pas… » Oh non, elle ne pouvait pas en effet. Elle ne pouvait pas lui expliquer qu’elle était la première personne à qui elle pensait le matin. Elle ne pouvait pas non plus lui dire à quel point seul son sourire ou son rire tout simplement pouvait lui donner des faiblesses au niveau des genoux. Et elle ne pourrait jamais lui avouer, au grand jamais, qu’elle avait rallumé cette petite flamme à l’intérieur de la jolie rousse, celle qui s’était éteinte il y a déjà longtemps et qui ne pensait jamais reprendre vie un jour. Dans un dernier murmure, Gwendolyne ajouta simplement, comme une pensée pour elle-même « Je ne suis pas prête pour ça. »




✻✻✻
1325 petits mots.
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Augustine J. Serka
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Message(#) Sujet: Re: (Augustine&Gwendolyne) + i'm so afraid of losing something i love that i refuse to love anything. (Augustine&Gwendolyne) + i'm so afraid of losing something i love that i refuse to love anything. EmptyMar 18 Aoû - 11:34


My Heart is Hurtin', Ev'ryday a little bit'More ✗


✗✗✗ La belle rousse avait été surprise du geste de son ainée, n'est-ce pas ? Et sans doutes y avait-il de quoi, alors que généralement, Augustine ne se perdait pas avec tant d'ardeur dans de tels mouvements, terriblement respectueuse de ses semblables – et notamment lorsqu'elle y était tant attachée comme cela était le cas pour Gwendolyne – mais également du matériel. C'était parti tout seul. Son geste, sa brusquerie, et cette voix qui avait tonné, résultat sur l’écarquillement des magnifiques yeux de la jolie renarde.

La vue des larmes de Gwendolyne, ne fut pas sans provoquer un cruel et vif pincement au cœur à son interlocutrice, qui, de ses yeux si clairs, suivait à présent les moindres mouvements de son hôte, sans réellement savoir sur quel pied danser pour garder ne serait-ce qu'une once de stabilité. Non... Non, bien sûr que non, elle n'avait jamais voulu être la cause de ses pleurs, ou la pousser à bout comme cela était en train de se passer, tandis que la ravissante renarde tentait désespérément de chasser ses larmes en quelques gestes précis mais paradoxalement maladroits. Jamais Augustine n'aurait-elle voulu lui faire le moindre mal, bien entendu, alors qu'au contraire elle avait toujours été là à ses côtés au moindre petit bouleversement de sa vie, mais... C'était incontrôlable. Elle n'avait pas pu, mesurer sa colère, qui avait éclaté sans crier gare, peut-être au-delà de la raison, frappant de plein fouet la Demoiselle Forrester. Elle ne voulait certainement pas l'admettre dans l'immédiat, mais les mimiques et les réactions de Gwendolyne, la grande blonde les connaissait par cœur ; Elle baissait les yeux, se repliait derrière des bras qui se voulaient rassurants, une morsure superficielle venant s'abattre sur sa lèvre, d'une anxieuse gêne couplée à sa palpable détresse. L'Originaire pouvait-elle seulement encore s'en montrer violente, compte tenu des maux qu'elle semblait infliger à sa belle amie ? A vrai dire, son esprit, lui, se gardait bien de lui faire voir les choses en face. Elle refusait de voir des larmes. D'abord, parce que cela lui était bien trop douloureux – et d'autant plus alors qu'elle savait en être la cause, de sa colère – mais en plus, parce que l'amertume qu'elle alimentait et entretenait depuis plusieurs semaines à l'égard de la jolie rousse ne parvenait guère à lui ouvrir les yeux sur sa propre empathie.

Je...
Je suis tellement désolée...
Je ne veux pas que tu t'en ailles...

Gwendolyne semblait sincère, mais surtout dévastée, tandis qu'elle exécutait un signe de dénégation de la tête, signe de son rejet de la situation, comme si elle pensait qu'être désolée pourrait arranger les choses. Elle sanglottait, oui, la voix entrecoupée de hoquets étouffés, mais Augustine, de son côté, s'était contentée de faire quelques pas d'un côté puis de l'autre, s'arrêtant parfois pour lancer un regard à la jeune femme, qu'elle ne parvenait plus à cerner. Elle ne pouvait pas rester en place, non. Pas dans une atmosphère pareille, tandis qu'elle se sentait aussi fautive qu'incroyablement lésée. Son amie essayait-elle de la faire culpabiliser à présent ? Elle savait parfaitement, que ses larmes brisaient le cœur de son aînée. S'en servait-elle seulement ? Non... Non, Augustine ne pouvait pas penser une chose pareille... Gwendolyne avait toujours véritable avec elle, et puis... Jamais n'aurait-elle versé de larmes si elles n'avaient pas été sincères, n'est-ce pas ? Elle n'était pas comme ça. Enfin. Confuse et bouleversée, la médecin ne savait plus réellement quoi en penser, finalement. Se pourrait-il qu'elle se soit fourvoyée tout ce temps et que Gwendolyne se soit toujours jouée d'elle ? Imaginer, ne serait-ce qu'une seconde, que sa chère Foxy ait pu lui faire une chose pareille, lui donnait la nausée.

Mais voilà que la belle renarde tentait de nouveau un rapprochement, peut-être malgré elle, peut-être en se faisant violence au passage, mais daignant tout de même réduire la distance entre elles, venant jusqu'à prendre ses mains dans les siennes, Augustine réprimant un mouvement de recul en sentant la douceur de sa peau rejoindre la sienne, en parfait contraste avec la présente situation qui la dépassait. Frémissement intérieur, qui lui parcourut l'échine. A vrai dire, elle ne parvenait plus à savoir, depuis quand elles ne s'étaient même pas frôlées, ou tant approchées l'une de l'autre – et son cœur en avait manqué un battement au passage.

Je te jure,
Je m'en veux tellement Kitty.

A ces mots, Augustine détourna les yeux, secouant très sensiblement la tête, presqu'imperceptiblement, imageant brièvement le refus d'entendre de nouveau la culpabilité de la jeune femme, et surtout ce surnom qu'elle avait fini par réitérer, contre toute attente. Comment osait-elle. Comment osait-elle encore l'employer, alors qu'elles n'étaient à présent que distance et incompréhension ? Et puis... Elles étaient trop proches. Bien trop proches, pour qu'elle puisse se concentrer, alors que la flamme de sa colère latente n'avait pas encore eu le temps de retomber. Mais alors que la jeune rouquine poursuivait, le regard de la Serka se planta de nouveau dans le sien, sans certitudes et non sans une certaine méfiance réveillée au passage.

Mais je ne veux plus jamais
T'entendre dire
Que je veux que tu t'en ailles,
Et que tu n'es plus la bienvenue,
Alors que c'est tout le contraire !

Elle avait haussé le ton, mais la chirurgienne savait, que cela ne serait que de courte durée. Et en effet, même si Gwendolyne semblait particulièrement déterminée à lui faire ravaler ses mots en lui demandant expressément de ne plus jamais se perdre à de telles conclusions, elle n'avait pourtant guère tenu dans cet état d'esprit emporté, se retranchant finalement à nouveau derrière sa barrière protectrice formée de ses propres bras, attitude qu'Augustine connaissait par cœur et qui lui avait, autrefois, toujours donné envie de l'enlacer pour calmer ses troubles. Pas aujourd'hui. Malgré les larmes de la belle rousse qui lui déchiraient l'âme et le cœur, elle ne céderait pas à la tentation de l'apaiser et la faiblesse face à ses pleures qui auraient eu bien trop vite raison d'elle. Ce n'était pas Gwendolyne, qui avait besoin d'être rassurée, alors qu'elle était celle qui avait délibérément choisi de la fuir et de l'ignorer. C'était elle, bien plus troublée et dévastée que sa colère ne le laissait paraître. Sa mine tempétueuse et ses yeux flamboyants, en vérité, cachaient bien plus de sensibilité et de maux.

J'aimerais tellement pouvoir t'expliquer,
Mais je ne peux pas,
Vraiment pas...

Cette situation, était insupportable. Insupportable. Augustine trépignait, fébrile, ne pouvant pas tenir en place devant les esquives de la Demoiselle. Mais le coup de grâce lui fut certainement porté par ce souffle, qui semblait avoir dépassé ses lèvres claires.

Je ne suis pas prête pour ça.

Les joues échauffée de sa colère tandis qu'elle avait resserré la mâchoire tout en scrutant Gwendolyne de ses yeux perçants, la bouche hermétiquement fermée et une expression distante inscrite sur son faciès pâle et paradoxalement rosi, Augustine avait de nouveau croisé les bras, comme pour souligner ce fossé qui se creusait de plus en plus, et contre lequel elle ne pouvait rien, face aux réponses têtues et égoïstes de la belle rousse. Bien sûr que non, qu'elle ne pouvait pas l'accepter. Que croyait-elle, au juste ? Qu'il lui suffisait de dire qu'elle n'avait pas la force de lui raconter ses tourments, pour que la Serka lâche l'affaire, après plus de trente ans d'amitié ? Honnêtement, cela se trouvait bien au-delà de son bon vouloir. Et même si elle l'avait désiré en l'instant, sans doutes est-ce que la chirurgienne n'aurait pas pu convenir à la même conclusion que la rouquine.

Incapable de rester là sans rien faire, c'est dans un souffle fauve et dépassé qu'Augustine avait tourné les talons, furieuse, se dirigeant étonnamment vers la bouteille de nettoyant pour tissus qui avait échoué un peu plus loin, déversant une partie de son contenu sur le sol. Et c'est alors qu'elle se baissait pour l’attraper d'un geste brusque qu'elle poursuivit d'une voix toujours aussi emportée :


« Tu t'es trouvée un autre Médecin, c'est ça ? Tu ne me fais plus confiance, alors tu es allée te vendre à n'importe qui ?! »


Ce disant, elle s'était redressée, déposant violemment la bouteille, debout, sur le premier meuble venu. Mais alors qu'elle marchait à grands pas vers la cuisine de Gwendolyne pour aller chercher un torchon de serpillière, c'est en le passant sous l'eau et en l'essorant sans la moindre douceur – et même au contraire, comme si cette violence passagère pouvait la calmer un tant soit peu – qu'elle enchaîna, sans lui laisser le temps de répondre :


« A la bonne heure ! Je ne sais pas qui je suis pour te dire ce que tu as à faire ou non- ! »


Son cœur s'était violemment serré à ces mots, alors qu'elle emportait le torchon avec elle, le balançant sur le liquide bleu au sol, sans même se baisser, limitant les dégâts de son emportement en le couvrant de son pied pour essuyer la tâche. A vrai dire, suite aux propos de Gwendolyne, Augustine en était venue à une conclusion, qu'elle ne serait finalement plus prête à lâcher, tant cela lui semblait être l'évidence même : La rousse lui en voulait de ne pas avoir réussi à sauver ses enfants, et son couple avec. C'était cela, n'est-ce pas ? Elle n'avait pas été à la hauteur, et la Forrester le lui faisait payer, à sa manière, sans même pouvoir lui dire en face tous ses ressentiments. Complètement obnubilée par cette idée, Augustine tentait, tant bien que mal, de se concentrer sur son acte, le liquide se trouvant rapidement absorbé par la serpillière qu'elle dirigeait de son talon. Et puis, alors qu'elle retournait à la cuisine pour balancer le torchon dans l'évier d'un geste toujours aussi emporté, c'est toujours sans lui offrir de temps de parole qu'elle avait poursuivi, dos à elle, se perdant au nettoyage du tissus pour apaiser ses nerfs à vif :


« … Mais ne t'attends pas à ce je fasse quoi que ce soit pour toi à l'avenir. J'ai trop donné, et pour quel résultat ? C'est fini, tout ça. Terminé. »


Son corps n'était que bataille, pour ne pas laisser ses yeux larmoyer. En lieu et place, il n'y avait pas de brillance, seulement un flamboiement de déni, alors que ses propres mots avaient bien le don de lui briser le cœur, en mettant un terme à leur amitié. Elle préférait ne plus avoir affaire à elle, que de devoir souffrir son ignorance plus longtemps sur l'Hydre.

Pourquoi ne m'as-tu pas dit de partir.
Pourquoi, veux-tu encore te justifier.
Je sais, ce dont il est question.
Je n'ai pas pu les sauver.

Je pensais avoir tout fait,
Je pensais que tu m'avais pardonné,
D'être impuissante, accablée,

Mais cela n'a jamais été le cas,
N'est-ce pas ?

Maintenant je comprends,
Maintenant je le sais.


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Gwendolyne J. Forrester
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Message(#) Sujet: Re: (Augustine&Gwendolyne) + i'm so afraid of losing something i love that i refuse to love anything. (Augustine&Gwendolyne) + i'm so afraid of losing something i love that i refuse to love anything. EmptyMer 19 Aoû - 0:07

i'm so afraid of losing something i love that i refuse to love anything
Gwendolyne & Augustine

✻✻✻ « Tu t'es trouvée un autre Médecin, c'est ça ? Tu ne me fais plus confiance, alors tu es allée te vendre à n'importe qui ?! » Qu’est-ce qu’elle voulait dire par là ? Pourquoi était-elle en train de lui sortir de telles énormités ? Est-ce qu’elle pensait… Non, ce n’était pas possible. La belle blonde ne pouvait tout de même pas croire que Gwendolyne lui en voulait à cause de tout ce qui c’était passé ? De ses fausses-couches qui l’avait attristé tant de fois, car c’était Augustine qui avait suivi ses grossesses, ou bien, de sa séparation avec Sandro à cause de cela ? La belle blonde n’y était pour rien, absolument pour rien. Bien au contraire, c’était grâce à elle en grande partie que la jolie rousse avait tenu le choc, qu’elle avait su se relever à chaque fois pour en grandir plus forte. Augustine avait toujours trouvé les mots justes et lui avait également toujours apporté son soutien, ses gestes tendres et son amitié pour la réconforter. Même si l’Originaire avait, en effet, était son médecin durant cette mauvaise période de sa vie, Gwendolyne n’avait jamais pensé une seconde que le problème venait des compétences de son amie. Elle était pleinement consciente que le médecin qui s’occupait d’elle aurait pu être n’importe qui, et même, il aurait pu s’agir d’un professionnel venant du Continent ou non, le problème n’aurait pas changé. Le souci venait de la jolie rousse, de son utérus qui refusait d’accueillir un enfant apparemment. Personne d’autre n’était coupable. Elle ne pouvait pas laisser son amie penser une telle chose, cela l’horrifiait, l’attristait au plus au point. Tout en continuant d’aborder un air à la fois accablé et surpris sur son joli visage d’habitude si doux, Gwendolyne s’approcha à nouveau de son amie qui s’était alors déplacé dans sa petite cuisine. Elle voyait Augustine s’activer à la tâche avec un torchon de serpillère qu’elle passait sous l’eau, la jolie rousse tenta alors de répliquer quelque chose qui pourrait enlever ses doutes sur sa sincérité et sa confiance, qui avait toujours été inébranlable toute ses années. Cependant, et pour la troisième fois depuis le début de leur entrevue, la belle rousse se fit encore couper la parole par l’Originaire qui ajouta quelques instants après ce qu’elle venait de dire « A la bonne heure ! Je ne sais pas qui je suis pour te dire ce que tu as à faire ou non- ! » Qui elle était ? Elle était probablement sa meilleure amie, celle avec qui elle avait grandi, celle avec qui elle avait partagé les meilleurs et les pires moments de sa vie. Voilà qui elle était.

Gwendolyne ne savait plus quoi dire tant les mots d’Augustine la blessait au plus profond de son âme. Elle était aveuglée par sa colère, tant et si bien qu’elle refusait probablement de comprendre que la jolie rousse souffrait tout autant qu’elle. Cette dernière commençait d’ailleurs à être vexée. Elle pensait si mal d’elle, à moins qu’il s’agisse de sa rage qui parlait. Et alors que la belle blonde s’entêtait à finalement nettoyer le sol tâché par la grosse flaque de nettoyant pour tissu qu’elle avait balancé quelques instants plus tôt à travers la pièce, la jolie rousse saisit ce moment où elle n’avait pas l’air de vouloir parler pour enfin dire ce qu’elle avait sur le cœur tout en la regardant faire en croisant les bras. « Pourquoi tu voudrais que je prenne un autre médecin ? Tu crois vraiment que je t’en veux parce que j’ai perdu mes bébés ? » Commença-t-elle à dire en haussant le ton, sentant la colère monter en elle tout à coup. Ne voyant pas de réaction de sa part face à cette question, Gwendolyne en conclue qu’elle avait vu juste. Elle essuya rapidement les dernières larmes qui avaient coulé sur ses joues rosies, et renifla l’légèrement, avant de froncer ses sourcils. Sa colère commençait à égaliser sa tristesse, faisant un duo fracassant. « T’es vraiment folle ou quoi ? Pourquoi je te mettrais ça sur le dos ? Je pourrais jamais t’en vouloir pour ça, je suis la seule fautive dans cette histoire, tu n’y es pour rien, t’as compris ? » Tout est de ma faute, et en ce moment-même, cette dispute est encore de ma faute, pensa la jolie rousse, tandis qu’une nouvelle larme coulait silencieusement. Alors que son amie retournait vers l’évier de la cuisine après avoir terminé de nettoyer énergiquement, Gwendolyne ajouta d’un ton agressif, alors que son visage ne montrait plus que sa douleur émotionnelle et sa déception « Et tu sais très bien qui tu es Augustine ! » La jolie rousse avait laissé de côté les surnoms affectueux, voyant que ça ne semblait faire ni chaud, ni froid à la belle blonde. « Tu es mon amie, tu l’as toujours été, et pour rien au monde je n’irais trouver un autre médecin pour s’occuper de moi, que toi ! » La belle Originaire avait certes, déjà posé des questions aux médecins rescapés sur l’île principale, mais jamais, au grand jamais, elle ne confierait sa santé à une autre personne qu’Augustine. Elle avait une confiance aveugle en elle après tout.

Contre toute attente, alors qu’Augustine se mettait à nettoyer avec la même énergie que le sol, le torchon de serpillère, cette dernière répondit à la belle Originaire qui continuait de la fixer nerveusement. « … Mais ne t'attends pas à ce je fasse quoi que ce soit pour toi à l'avenir. J'ai trop donné, et pour quel résultat ? C'est fini, tout ça. Terminé. » Et là, ce fut le coup de grâce. Un frisson d’horreur parcouru le corps de Gwendolyne, tandis que son cœur de serrait, et que son estomac se nouait. Elle avait envie de vomir, et coinça violemment sa lèvre inférieure entre ses dents proéminentes, afin de se faire violence et de ne pas s’écrouler en larmes ou en hurlant devant l’Originaire. Ses bras se trouvaient le long de son corps, et elle serra les poings avec force, en plantant ses ongles dans la paume de ses mains. Comment pouvait-elle dire ça ? Comment pouvait-elle mettre fin à leur amitié sur un coup de tête ? Jamais encore aucunes des deux femmes n’avaient osé dire une telle chose, même pendant leur dispute. C’était la première fois qu’elle entendait ces mots de la bouche de son interlocutrice, et elle eut l’impression que tout s’écroulait autour d’elle. Elle ne pouvait pas la perdre. Quelle idiote elle faisait. Elle avait voulu prendre des distances avec son amie, alors qu’elle ne souhait qu’une chose, c’était être à ses côtés. Maintenant, elle allait la perdre pour toujours, à cause de sa bêtise, à cause de sa lâcheté. Foutus sentiments. Ils vous font parfois prendre des décisions tellement idiotes. Gwendolyne avait peur de ce qu’elle ressentait pour Augustine, mais elle avait encore plus peur de la perdre. Elle ne pourrait pas vivre ainsi. Elle regrettait ses actes, elle regrettait tout cela. Elle rêvait de faire machine arrière, et de tout simplement refouler ses sentiments pour l’Originaire, ne jamais mettre de distance, ne serait-ce que pour la voir sourire une nouvelle fois. Mais en repensant à ses yeux bleus, qui lui donnaient envie de s’arracher l’âme, sa gueule angélique, ses courbes parfaites, son rire communicatif… Non, elle savait elle-même qu’elle n’aurait jamais pu. C’était trop fort pour ignorer ce qu’elle ressentait.

Un long silence s’installa une nouvelle fois dans la pièce. La jolie rousse avait la tête baissée, trop blessée et choquée par ce que venait de dire son amie dans un premier temps. « Tu n’as pas le droit de dire ça… » Commença-t-elle à répondre d’une petite voix douce et triste. Elle releva lentement la tête, et elle comprit soudain à quel point voir la personne avec laquelle on parle s’acharner à une autre tâche était énervant. Elle marcha d’un pas rapide vers l’évier et coupa net l’eau, avant d’arracher des mains le morceau de tissus des mains d’Augustine. Elle planta son regard tranchant dans le sien, et ajouta ensuite « Tu ne peux pas faire ça ! » Des larmes coulèrent à nouveau le long de ses joues, c’était trop dur à supporter. Elle tenta de se calmer, car la belle blonde était suffisemment énervée à elle seule, il ne fallait mieux pas envenimer les choses. Elle finit par s’adosser sur le rebord du plan de travail à côté de l’évier, posant ses mains fermement sur le meuble. La jolie rousse soupira longuement. Elle savait que ce qu’elle allait dire était en total contradiction avec son comportement de ces dernières semaines, mais ses paroles étaient sincères, et elle espérait que malgré la colère, Augustine serait voir que ce qu’elle disait venait du cœur. « Je ne pourrais pas y arriver sans toi… Tu es la personne qui compte le plus pour moi… Si jamais tu m’abandonne, j’en crèverais. » Elle en disait sûrement encore beaucoup trop une nouvelle fois ; mais Gwendolyne était partagée entre son envie de lui dire et lui montrer à quel point elle comptait pour elle, mais également avec sa peur de ce que ça engendrerait, ce que ça impliquerait. Elle ne savait même pas si la belle blonde partageait les mêmes sentiments qu’elle. Mais elle ne pourrait pas supporter ne plus jamais lui parler, ne plus jamais rigoler avec elle et partager des moments complices. Elle ne savait plus quoi faire, quoi dire, Gwendolyne était perdue. Elle pensait que cette prise de distance lui permettrait d’y voir plus clair, mais elle n’avait jamais été aussi paumée dans sa tête qu’à ce moment-là.





✻✻✻
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Augustine J. Serka
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× Ma Célébrité : Elizabeth Mitchell. × Nombre de messages : 110 × Age du perso : 45 ans. × Job : Médecin, spécialisée dans la Chirurgie / Originaire prête à tout pour défendre l'Ile qu'elle a toujours connue, à vos risques et périls. #TeamEpsilon × Côté love : Kitty ♥ Foxy (Augustine&Gwendolyne) + i'm so afraid of losing something i love that i refuse to love anything. Tumblr_inline_ngdrbv939M1s4yi5h


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Message(#) Sujet: Re: (Augustine&Gwendolyne) + i'm so afraid of losing something i love that i refuse to love anything. (Augustine&Gwendolyne) + i'm so afraid of losing something i love that i refuse to love anything. EmptyMer 19 Aoû - 3:35


I can see the Sky... It's about to Cry... ✗


✗✗✗ Insensible ? Augustine ne l'était pas le moins du monde. D'ailleurs, ce mot, d'ordinaire, semblait bel et bien se trouver à des kilomètres de la définition que l'on aurait pu faire de la grande blonde, alors que très justement, elle avait toujours été attentive, bercée d'une empathie sans nom pour ses semblables – et surtout Gwendolyne, de qui elle se sentait terriblement proche depuis le début de leurs vies respectives. Mais en l’occurrence... Non, elle ne pouvait pas s'émouvoir des larmes de la jeune femme, alors que cette simple vision avait bien le don de la bouleverser davantage intérieurement. Elle ne le pouvait pas, car si elle s'abandonnait au soucis et à la culpabilité, alors la Serka savait, que leur relation n'en serait que plus houleuse encore. Alors, comme pour s'en protéger, son inconscient avait envoyé la colère, la fureur. Et, tandis qu'elle s'était éloignée pour marquer les distances une fois encore tout en s'occupant de ce foutu produit de nettoyage pour tissus qu'elle avait envoyer valser à terre dans un petit torrent bleu, Augustine ne voulait plus faire face à Gwendolyne ; Car qui disait croiser son regard baigné de larmes, signifiait également qu'elle ne pourrait certainement pas se contrôler pour vouloir aller la consoler, alors qu'au fond, elle avait toutes les raisons de lui exprimer sa rancune après tant de jours et de semaines sans même avoir droit à un simple bonjour au coin d'une rue du village de l'Hydre.

Pourquoi tu voudrais que je prenne un autre médecin ?
Tu crois vraiment que je t'en veux
Parce que j'ai perdu mes bébés ?

A ces mots, les joues d'Augustine s'étaient échauffées, rougissant légèrement plus, tandis que, accaparée à sa violente tâche, elle faisait la sourde oreille, le cœur serré, refusant corps et âme d'en entendre davantage de la bouche de la belle rousse. Le sujet était bien trop douloureux, pour qu'elle veuille le savoir formulé avec tant d'emportement, tandis que Gwendolyne avait soudainement haussé le ton. Et puis. Si elle l'abordait ainsi... C'était bien parce qu'elle avait compris ce qui la rongeait, n'est-ce pas ? Elle avait lu entre les lignes. Pire encore. Elle avait lu dans son esprit, comme dans un livre ouvert, là où Augustine n'aurait certainement pas voulu qu'elle se rende. Entendre ses doutes de la bouche de sa meilleure amie, oui, avait bien le don de la dévaster davantage, mettant en exergue cette forme d'égoïsme inconscient lié à la détresse qu'avait pu vivre Gwendolyne lors de ses grossesses successives et toutes aussi vaines les unes que les autres. Elle avait compris, n'est-ce pas ? Elle avait compris, les doutes de la grande blonde, et cette dernière ne parvenait pas tout à fait à l'assumer tandis qu'elle lui tournait toujours le dos, s'affairant à ces rapides et catégoriques tâches ménagères, sans plus la regarder en face une seule fois alors que la rouquine poursuivait pourtant.

T'es vraiment folle ou quoi ?
Pourquoi je te mettrais ça sur le dos ?
Je pourrai jamais t'en vouloir pour ça,
Je suis la seule fautive dans cette histoire,
Tu n'y es pour rien,
T'as compris ?

Son ton était toujours aussi fort, plus agressif qu'auparavant, mais il était un peu tard à présent pour monter dans la colère alors que celle d'Augustine ne lui permettait plus guère de faire la part des choses. Elle aurait voulu se retourner. La regarder dans les yeux et la bousculer, la prendre dans ses bras en la secouant pour lui assurer, qu'elle n'était pas fautive. Son corps, certainement. Mais elle ? Pourquoi se blâmait-elle ainsi. Pourquoi faisait-elle une chose pareille. Pour la rassurer ? C'était inutile. Augustine savait, mieux que quiconque, que Gwendolyne n'aurait jamais rien pu faire pour sauver ses enfants d'elle-même.

Et tu sais très bien qui tu es Augustine !
Tu es mon amie,
Tu l'as toujours été,
Et pour rien au monde
Je n'irais trouver un autre médecin
Pour s'occuper de moi,
Que toi !

Qu'est-ce que c'était, tout ça. Des belles paroles ? Des murmures à la fois si doux et hypocrites, baignés par la lueur du petit matin fraîchement levé ? Augustine ne pouvait pas croire, que la belle rousse osasse encore employer le terme d'amie, alors qu'elle l'avait volontairement délaissée pendant tout ce temps. Peut-être ne disait-elle cela, finalement, que pour se rassurer elle-même ? Ou pour tenter de calmer sa colère ? Elles n'étaient plus des enfants, et même bien au contraire. La vie et ses tourments avait pris un malin plaisir à leur glisser sur la chair, à embraser leurs peaux et consumer leurs esprits, tant et si bien que la grande blonde, usée du haut de ses quarante-cinq ans, se refusait de croire en la bonne foi de celle qui fut pourtant si précieuse à ses yeux jusqu'alors. Ce n'était pas, une simple querelle comme les autres, une brève dispute. Il y avait là tant de rancœurs sans compromis face à l'incompréhension et le doute, qu'elle n'était pas prête à mettre davantage d'énergie qu'en ce jour à lui courir après pour connaître les raisons de son désintérêt. Alors non, elle n'avait rien répondu. Rien répondu, jusqu'à ce que, frictionnant avec violence la serpillière sous l'eau du robinet de la cuisine, aveuglée par son désir d'en finir avec ce sentiment d'étau qui pesait sur son être tout entier, Augustine avait tranché. C'était terminé. Terminé, tout ça. Les visites, les attentions, les sorties sur l'Ile ou même dans le village. La collaboration, les amitiés, la cuisine ensemble ou même les simples balades sur la plage. Terminé les soins, les auscultations, les soirées passées à lire ou à bavarder. Mieux valait y tourner le dos, que de croiser une seule fois encore Gwendolyne sur la place principale de l'Hydre sans que cette dernière ne lui lance le moindre regard.

Oui, c'était la première fois. La première fois, que l'une des deux, laissait entendre à voix haute une séparation qui se voulait aussi radicale que définitive. La décision, n'avait pas été facile à prendre, non, bien loin de là, mais malgré son cœur battant à tout rompre qui lui cognait les veines, Augustine n'avait pas flanché, et articulé, dans sa colère, ce qui n'avait jamais encore été prononcé. Un long silence s'installa, pendant lequel la Serka terminait de rincer – en fait, peut-être sensiblement trop – le torchon, le tordant entre deux mains puissantes pour éviter à tout prix de les voir trembler. Mais bientôt, une voix faible se déplia dans l’atmosphère telle une triste mélodie lointaine, comme si la réalité n'était plus vraiment en connexion avec l'instant présent.

Tu n'as pas le droit de dire ça...

Pourquoi, pas le droit. Parce qu'il en était là une décision égoïste ? Parce qu'elle était fatiguée, de devoir subir jour après jour la vision d'une Forrester heureuse avec autrui et invisible pour elle ? Non, ce n'était pas égoïste. Gwendolyne n'était pas en mesure, de lui refuser son droit ; Celui de se séparer d'elle pour ne plus avoir à s'éveiller le matin avec le goût doux-amer d'une lointaine amitié réduite en cendres par un élément inconnu. Enfin. C'est sans qu'elle ne puisse réellement l'avoir pressenti, qu'Augustine vit soudainement apparaître la main de la belle rousse dans son champ de vision, cette dernière fermant brusquement l'eau de l'évier pour finalement lui arracher la serpillière propre mais humide des mains. Relâchant instantanément le tissus épais qui avait bien failli demeurer entre ses doigts crispés, c'est en se tournant d'un même temps vers Gwendolyne qu'Augustine l'avait dardée d'un regard intense et réprobateur, flamboyant, sans qu'elle n’émette pourtant le moindre son. Non, elle n'avait pas apprécié. Certainement pas.

Tu ne peux pas faire ça !

Son regard de feu et de fer, se heurta à celui, tranchant mais aussi baigné de nouvelles larmes, de la Demoiselle qui lui faisait de nouveau face, les distances n'ayant de cesse de s'élargir et se rétrécir telles des centaines de danses incongrues depuis l'arrivée de la chirurgienne au sein de la demeure de son hôte. Mais bientôt, voilà que la jolie renarde avait cédé, s'adossant finalement au plan de travail, sans pour autant rejoindre le salon. Essuyant machinalement ses mains mouillées sur son pantalon dont elle n'avait pas réellement cure en cet instant, c'est en pinçant ses lèvres claires entre elles qu'Augustine ne manqua pas d'une entière attention – néanmoins tendue – lorsqu'elle reprit la parole, visiblement bouleversée.

Je ne pourrais pas y arriver sans toi...
Tu es la personne qui compte le plus pour moi...
Si jamais tu m'abandonnes
J'en crèverais.

Cette fois, Augustine manqua de s'étouffer, non pas d'indignation mais d'un sanglot heureusement inaudible qui s'était perdu au creux de sa gorge. Pourquoi lui disait-elle, une chose pareille. Pourquoi employer ces mots, qui la blessaient davantage encore, et rendaient la situation si difficile ? Elle ne l'abandonnait pas. Du moins... Ce n'était pas réellement, un abandon. Simplement une coupure, pour ne plus rien espérer, et donc, ne plus avoir de déceptions non plus. La Serka le savait, elle qui n'était pourtant pas envieuse dans la vie quotidienne, elle ne supportait plus même la vision de Gwendolyne riant ou ne serait-ce que souriant à d'autres Hydriens alors qu'elle lui avait volontairement ôté tout ce plaisir. Oui, elle était jalouse. Jalouse - alors même que ce sentiment ne lui ressemblait pas - de voir que son amie de toujours, si précieuse, préférait bien d'autres compagnies à la sienne qu'elle avait totalement délaissée. Jalouse tandis que, dans l'inavoué et bien qu'ayant toujours soutenu Foxy dans les moments les plus difficiles de sa vie, elle avait dû ravaler ses émotions en voyant les lèvres de cette dernière se déposer contre celles de celui qui fut son ami, son amant, son époux et son bourreau. Prenant finalement une légère respiration après un temps de silence, Augustine sembla presque sur le point, d'apaiser les troubles de la Demoiselle. Malheureusement, c'est en lieu et place que, refermant ses lèvres claires en un mince filet, c'est en secouant très sensiblement la tête de dénégation qu'elle répondit dans un souffle court :


« ….... J'ai besoin de prendre l'air.»


Elle aurait voulu dire, qu'elle était désolée de ne pas pouvoir accéder à sa requête. Elle aurait voulu dire, qu'elle lui pardonnait ces longues semaines sans contact. Mais elle en fut incapable, bien que touchée au cœur par les aveux de la belle rousse. Et, c'est soudainement qu'elle s'élança finalement - passant une main fébrile sur son front puis dans ses longs cheveux blonds - en direction de l'entrée de la maisonnette, dépassant Gwendolyne sans plus un regard, seul son parfum naturel mêlé à quelques notes fleuries et sucrées s'échappant dans son sillage. Ouvrant alors la porte d'entrée à la volée, c'est en la laissant se refermer dans un bruit sourd et sec derrière elle qu'Augustine ne chercha pas, finalement, à prendre la direction de l'infirmerie ou de sa propre maison, non. En lieu et place, c'est vers la petite plage de l'Hydre qu'elle s'orienta instinctivement, se laissant tomber dans le sable, assise, joignant ses mains entre elles pour y déposer son front et pousser un long soupir si profond et sensiblement tremblant.

Si tu savais,
A quel point tu comptes pour moi.
Mais pardonne-moi,
Je ne peux pas.

Je ne peux pas te voir de si loin,
Subir nos différents chemins,
En cherchant en vain ton regard.

J'aimerais croire en tes mots,
Mais je ne pense pas que cela soit la solution,
Je préfère tout arrêter,
Que de me consumer encore
De tant de poison~


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