La lune brillait dans le ciel, mais elle faisait pâle figure face aux lampadaires qui éclairaient les rues de cette grande ville qu’était New York. C’était une étoile en soit, New York, embrasant le ciel de ses milles lumières, essayant, trop souvent en vain, d’effacer la noirceur des nuits qui s’éprenaient des cœurs perdus. Même au creux de la ville qui ne dormait jamais, l’obscurité pouvait se glisser entre les os. Elle avait l’avantage de savoir survivre, une fois agrippée, on ne s’en débarrassait jamais plus. Lequel d’entre eux savaient le mieux survivre? Survivre à la vie, survivre à la noirceur, survivre à des nuits qui n’en finissaient plus. Damyan avait survécu toute sa vie. Au final, c’était tout ce qu’il avait toujours sût faire : se battre, griffer, mordre, pour mieux gagner. On ne pouvait chercher la victoire sans parier la défaite. On survivait en oubliant, en se déguisant, en jouant le jeu des malheureux. Assurément, Reyhan avait un avantage sur lui. Lui qui avait passé trop d’heures et de jours à se battre, probablement, pour sa vie. C’était une île sauvage qui l’avait sauvé et, peut-être bien, presque tué. Ils avaient tous les deux appris à survivre à leur façon. Les questions, les interrogations, sur sa vie, sur la leur, celles de tous ces gens qui gardaient les lèvres closes sans sembler se préoccuper des doutes qu’ils amenaient. C’était ces milliers de points d’interrogation qui résonnaient d’un défi. C’était comme se faire percher l’opportunité dorée quelques centimètres trop hauts. Damyan avait appris à survivre aussi, apprendre à survivre signifiait apprendre à se battre. Ce n’était certainement pas quelques centimètres qui allaient l’empêcher d’obtenir ce qu’il voulait.
C’était une histoire de patience et de sablier. C’était attendre que les grains de sables aient fini de s’écouler, en sachant qu’il n’y avait rien de plus à faire si ce n’était attendre. Damyan plaçait ses œufs dans plusieurs paniers, que ce soit Samuel ou encore Reyhan. Il attendait, cette opportunité d’or, elle serait sienne. Le ciel était si noir au-dessus de leurs têtes, on pouvait en oublier qu’il était là, son drapé sans le moindre relief. L’éclairage artificiel déversait sa couleur jaune sur les rues trop peuplées de Brooklyn. L’air était frigorifiant, la brise hivernale s’installant sur les rues et ruelles. Les mains dans ses poches, Damyan marchait en compagnie de l’autre homme, son colocataire. La simple idée d’emménager avec quelqu’un lui avait toujours semblé ridicule. Lui, dont la plus longue relation était celle qu’il entretenait avec ses parents; vivre avec quelqu’un ? Lui, parti dès qu’il en avait l’âge du cocon familial. Ça avait été une adaptation qu’il n’avait jamais cru avoir à faire. Damyan adorait la complexité humaine, seulement il la préférait le plus loin possible de lui. Parfois, cohabiter avec sa propre personne suffisait à l'emmerder. Mais le jeune homme ne passait pas à côté de l’occasion idéale. Alors il avait un peu ramassé ses affaires et il avait fait de la place pour une personne de plus dans sa vie, une personne qui en savait probablement beaucoup plus que beaucoup d’autres sur lui. Étonnamment, ça ne se déroulait pas si mal. Damyan s’était attendu à grincer des dents plus souvent qu’il ne le faisait. À un point tel qu’il n’avait aucun problème à sortir avec l’autre homme une fois de temps à autre. Il aurait presque pu croire qu’il pouvait être potes. Ses pas frappaient le pavé, tandis qu’il sentait son portable vibrer dans la poche de son pantalon. Leur studio était plus que quelques pas à côté, il était même assez loin. En fait, le jeune homme n’avait pas tant réalisé les rues dans lesquelles il marchait, ayant accepté de suivre Reyhan pour la soirée. Lorsque la nuit berçait les quartiers, tous les bâtiments se ressemblaient. « Tu sais on est où? » demanda-t’il à l’autre homme, relevant le regard du portable qu’il avait sorti entre deux pas. Une série de messages se dessinaient, des messages qui le poussèrent à chercher du regard les panneaux indicateurs. Il grommelait dans sa barbe, sa voix s’étouffant contre son foulard, tandis que ses yeux lisaient les quelques remarques qu’il avait manqué au cours de la dernière heure. Lorsqu’il releva les yeux une fois de plus, rangeant son portable dans la poche de son manteau, son regard croisa des silhouettes qui lui semblèrent familières, mais n’importe quelle ombre ressemblait à quelqu’un lorsqu’on souhaitait s’y tromper. Damyan ne s’en fit pas plus que ça, continuant d’avancer, croisant les bras contre son torse tout en s'exclamant : « Honnêtement, j’crois qu’une telle température mérite qu’on arrête boire un truc pour se réchauffer. »
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» Galendrïa-Rhaenys Jusiia "
❝ Immune. × I can't forget but I can pretend ∞ ❞
× Ma Célébrité : katheryn winnick × Nombre de messages : 561 × Age du perso : vingt-sept ans × Job : porte-parole de ses sœurs, les amazones × Côté love : éprise de Rupert-Wilfrid Grìmsson
(#) Sujet: Re: this town is only gonna get worse, reyhan Lun 20 Avr - 14:54
urvivre /syʁ.vivʁ/ verbe transitif indirect du troisième groupe dont le sens premier est : ne pas mourir pendant un événement qui aurait pu être mortel. Tu as survécu au crash du vol 603. Tu as survécu au manque de nourriture. Tu as survécu aux hautes comme aux basses températures. Tu as survécu aux animaux sauvages. Tu as survécu à la cruauté des hostiles, ces hommes et ces femmes qui vivent dans le seul et unique but de répandre la terreur parmi les survivants du crash. Tu as survécu aux amazones et aux originaires, ces deux factions qui se trouvaient sur cette île maudite bien avant votre arrivée. Tu as survécu à tellement de choses durant ces deux dernières années. Ton corps est couvert de stigmates indélébiles, faisant de lui le témoin silencieux de toutes les souffrances que tu as éprouvées. Une fine cicatrice est visible sur le côté gauche de ta mâchoire, douloureux souvenir laissé par la lame de la belle mais détestable Alys. Elle avait été la première du groupe à douter de ta loyauté et quand son compagnon était finalement revenu de la deuxième île, celle sur laquelle vivent tous les originaires, elle n'avait pas tardé à lui partager ses soupçons à ton égard. Celui-ci, qui semblait pourtant pas mal se moquer de ta présence depuis ton arrivée dans leurs rangs, avait alors tout fait pour te tester et tu avais été obligé de tuer des innocents pour le convaincre de ta prétendue honnêteté. Tu héritas de plusieurs autres cicatrices durant ton séjour forcé sur cette île et derrière chacune se cache une histoire. Celle sur ta tempe droite est due à une mauvaise chute tandis que celle qui se trouve juste sous tes côtes est due à un coup de couteau de Karl. Coban essayait toujours de prendre ta défense quand une dispute éclatait entre vous deux mais comme il avait eu la merveilleuse idée de coucher avec Alys, ses interventions envenimaient bien souvent la situation. Bien que maigrelet en apparence, Karl devenait une vraie bête sauvage quand il était animé par la colère. Ton dos est parcouru de petites zébrures blanchâtres à cause de vos nombreuses bagarres et ton pied gauche arbore également une jolie marque depuis que tu as marché sur ce piège à ours au beau milieu de la jungle.
Tu pousses un soupir en plongeant tes mains dans les poches de ton nouveau blouson, ton souffle chaud se condensant en de micro-gouttelettes au contact de la brise hivernale qui recouvre peu à peu les rues bondées du quartier où tu as élu domicile. Cela va faire maintenant cinq mois que tu es rentré au pays. Tu as repassé ton code de la route ainsi que ton permis de conduire, trouvé une petite-amie superbe pour laquelle tu sembles enfin ressentir des sentiments, acheté un chien que tu as prénommé Snow en raison de son pelage blanc comme la neige et loué un studio que tu partages avec un jeune homme. Tu ne sais quelles sont les raisons qui te poussèrent à écumer les petites annonces à la recherche du colocataire parfait. Le gouvernement te verse une coquette somme tous les mois en échange de ta présence aux conférences de presse alors pourquoi vivre avec quelqu'un si ce n'est pas pour le loyer ? Peut-être avais-tu eu peur de te retrouver véritablement seul après ces deux années passées sur un îlot en compagnie des mêmes personnes ? Quand les hostiles sont arrivés parmi vous, en octobre 2012, tu as eu le sentiment que tu pouvais trouver ta place parmi eux. Tous avaient tué au moins une fois dans leur vie contrairement aux autres rescapés et tu étais convaincu que les rejoindre était la bonne chose à faire. Tu étais le mouton noir dans le troupeau de moutons blancs. Tu devais partir. Puis, le temps a passé et tu as réalisé que ceux que tu prenais pour des moutons noirs étaient pires que ce que tu avais imaginé. Ils étaient des loups, des bêtes sauvages assoiffées de chair et de sang. Tu as commencé à quitter la grotte de plus en plus tôt pour ne plus les croiser et tu as fait la connaissance de quelques survivants. Il y avait toujours quelqu'un a qui parler, même dans les moments où tu voulais être seul. Tu tournes ton attention sur Damyan quand il te demande si tu sais où vous êtes et tu hausses doucement les épaules avant de répondre : « Pas vraiment. » Tu lui avais proposé de te suivre sans lui donner de destination précise, histoire que cette petite part de mystère le motive suffisamment pour sortir avec toi, mais la réalité était que tu ne savais pas où aller. Tu connaissais bien quelques bars mais aucun ne te tentait. Tu avais envie de découvrir un nouvel endroit et quelle était la meilleure façon de découvrir un nouvel endroit ? En se perdant. Alors que ton colocataire tapote activement sur le large écran de son téléphone portable, tu détournes le regard pour observer les alentours. Tu as beau avoir parcouru des kilomètres en moto depuis que tu as récupéré ton permis, cette rue ne te dit vraiment rien. Tu tournes la tête dans la direction par laquelle vous venez, espérant trouver un panneau ou une quelconque indication, quand tu remarques une bande non loin de vous. Tu fronces les sourcils. Pendant un bref instant, tu es persuadé que ces individus sont en train de vous suivre mais tu secoues la tête pour chasser ces pensées de ton esprit. Tu n'es plus là-bas, penses-tu. Ressaisis-toi ! Un sourire étire le coin de tes lèvres quand Damyan reprend la parole pour te dire que la température mérite que vous vous arrêtiez boire un verre : « Je me laisserai bien tenter par un grog. » Tu avoues avant de lui montrer une enseigne lumineuse, située à seulement quelques mètres devant vous : « Il y a un bar là-bas, juste après la ruelle. Tu paies la première tournée, je paie la seconde. » Tu réponds en lui faisant un clin d’œil.
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(#) Sujet: Re: this town is only gonna get worse, reyhan Mar 12 Mai - 1:31
Se perdre. C’était quoi au juste? Se perdre dans les bras de Morphée, s’endormir et s’oublier. Se perdre dans le creux de l’ignorance, fermer les yeux face à ses problèmes, repousser à demain les délais d’aujourd’hui. Perdre le nord, perdre la tête, perdre la face. Perdre son cœur, perdre tout ce qu’on a. Il semblait que peu importe ce qu’on perdait, il y avait toujours plus à perdre, toujours quelque chose qui pouvait glisser de nos mains. Damyan avait si souvent les mains glissantes, tout tombait, tout s’échappait de sa poigne de fer. On pouvait perdre tous ceux qu’on aimait une journée et se briser encore une fois le cœur le lendemain. Terrifiante réalité impossible à échapper. Vivre signifiait se risquer. Survivre signifiait se braquer. Les mains en l’air, il avançait dans la vie. Pas à pas. Patience, un jour ton temps viendra. Ou viendra-t’il? Quel temps au juste pouvait-on promettre si ce n’était le point final? On pouvait tout perdre et on pouvait ne rien avoir. Un jeu de hasard inégal, dont les cartes étaient brassées par le destin et jouées par leurs frêles mains d’humains. Le froid s’attachait à lui, traversant son manteau pour le faire frissonner. Lui qui avait un cœur de glace, il tremblait face à elle comme s’il ne l’avait pas déjà consumée. Il ignorait où il était et, étrangement, il s’en foutait bien au fond. Qu’ils se perdent, qu’ils marchent pendant des heures, qu’ils ne retrouvent jamais leur chemin, sa tête était à des milles de là, ses yeux ne voyaient que le futur. Damyan pouvait tout perdre aujourd’hui, tout ce qui lui importait vraiment était ce qu’il gagnerait le lendemain. Reyhan ne savait pas où ils étaient, et il s’en foutait encore. Peu importe. Il était d’une humeur plutôt bleue ces derniers temps. Un peu je-m’en-foutisme, fatigué, il se laissait aller dans des échappatoires qui le laissaient dégoûté de la vie réelle. Il perdait son propre esprit, Damyan, et ça n’allait plus. Mais il était trop fier, un coq à l’abdomen gonflé, pour s’avouer à lui-même que la vie pesait, encore moins pour montrer une quelconque faiblesse. Un masque d’amusement, un sourire confiant, une fierté dans le regard. Ça suffisait à tromper même l’œil le plus aguerri. Il savait jouer, Damyan, il y avait des jours où il inventait les règles du jeu. De toute façon, ça irait mieux bientôt. Ça devait aller mieux bientôt. Il ne pouvait pas se laisser aller comme ça trop souvent, c’était les bases de toute la pyramide qui se fissuraient. Mais ce soir-là, l’effort était inhumain et son âme était déjà vendue. À quoi bon se battre contre soi-même ? Il riait, en remarquant l’enseigne lumineuse que lui pointait son colocataire. « Ça m’semble idéal, je n'suis pas fait pour l’hiver. » Un soupir, les mains dans les poches, le souffle qui traversait son foulard, laissant un peu de givre derrière lui. Une image de palmiers et de plages traversaient son esprit, un vague rêve illusoire que presque chaque newyorkais finissaient par bercer.
Ah, l’hiver. Ses pas s’accéléraient un peu, tout en gardant un rythme qui le tenait à côté de l’autre homme. Ses yeux bruns poursuivaient l’enseigne, avant de tomber sur les mêmes silhouettes de tout à l’heure. Probablement des gens qui allaient dans la même direction qu’eux, pensa-t’il, rien d’anormal, essayait-il de se convaincre. Lorsque seul la lune et les lampadaires restaient pour éclairer leur vision, tout ce qui les entourait semblait ressembler à un prédateur. Un instinct profondément ancré en eux depuis des millénaires; celui de reconnaître les dangers. Mais c’était Damyan, sûr de lui, persuadé que rien ne pouvait lui arriver. Il était jeune et trop confiant peut-être, mais c’était ce qui faisait sa réussite et risquait de le mener à sa perte. Il rangea les silhouettes dans un coin de son esprit, les oubliant déjà, tandis qu’il tirait sur la poignée de la porte, une vague de chaleur réconfortante les enveloppant. Laissant Reyhan entrer, il enlevait ses gants, soupirant de bonheur. « J’croyais qu’on finirait par souffrir d’hypothermie. » dit-il, avec un sourire narquois, il exagérait et il le savait. Tournant le regard derrière lui, son regard croisa à nouveau des ombres qui s’approchaient de la porte. D’autres nouveaux clients qui arrivaient, supposa-t’il, tandis que son regard parcourait l’endroit. C’était un peu obscur et pile comme il les aimait. Les lumières donnaient une lueur orangée à l’endroit, la musique résonnait juste assez fort pour couvrir le bruit de ses pensées et les quelques clients discutaient avec entrain, d’autres étaient assis au bar, certains un sourire charmeur, d’autres la mine blasée. Aussitôt, le jeune homme alla s’asseoir sur un des tabourets, souriant à la barmaid, lui commandant sans attendre les premiers verres comme promis. Il ouvrait la bouche pour parler à nouveau lorsqu’une voix l’interrompit. « Damyan! C’est cool de se croiser ici. » Les iris noirs se levaient vers un visage qu’il prit son temps à reconnaitre à travers les ombres et les lumières. Ses épaules se serrèrent alors, seul signe de la tension qui s’emparait alors de son corps. Un sourire charmeur, sa voix qui s’exclamait. « Harold, mais quel hasard! – Son regard se tourna alors vers Reyhan, toujours aussi faux, aussi réel – Reyhan, j’te présente Harold, un… euhm, disons une connaissance, n’est-ce pas? – Confiance toujours en laisse, un haussement de sourcil de la part du troisième homme – Harold, j’te présente mon nouveau colocataire. » Toujours un sourire, un regard un peu insistant, un espoir secret que la hache de guerre était enterrée.
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(#) Sujet: Re: this town is only gonna get worse, reyhan