× Ma Célébrité : Jeremy A. White × Nombre de messages : 258 × Age du perso : 22 ans × Job : Etudiant × Côté love : C'est pas sérieux
(#) Sujet: We can never flee the misery that is within us (C&S) Lun 11 Mai - 17:00
We can never flee the misery that is within us ✩
COLOMBE & SILAS
Je m'étais levé tôt ce matin, j'étais allé en cours. Ouais ça m'arrive. Je suis fainéant, je sèche souvent, mais parfois je m'ennuie tellement chez moi, que c'est presque plus drôle d'aller s'ennuyer dans un amphi... Je sais pas pourquoi je m’obstine à aller à la fac, à avoir une vie banale d'étudiant, alors que je sais que ça ne me mènera à rien. J'ai déjà un pied dans la tombe de toute façon. Disons que c'est bien de pouvoir profiter du campus, des soirées-étudiantes, d'avoir des potes, un quotidien un minimum comme tout le monde quoi. L'université, en soi, c'est cool. Le seul truc chiant : les cours. Je viens de commencer ma deuxième année de Littérature, spécialité je sais plus quoi, bref c'est barbant. D'où m'est venue cette idée de faire des études littéraires ? J'en aurais rien à foutre d'avoir un diplôme de Lettres. Surtout que j'ai toujours préféré les sciences, la technologie, la robotique... Mais ça aurait été plus dur, et comme j'ai aucune ambition et aucun avenir, ça servait à rien. J'ai choisi les Lettres, pour mon bonus important sur l'option Langages Orientaux, notamment le japonais. J'ai vécu six ans au Japon, ça aide. J'ai choisi la facilité, comme toujours. Et aujourd'hui j'ai assisté à un cours sur la calligraphie japonaise. Un cours qui ne me sert à rien. Mais c'est pas grave, ça me sort un peu. J'en ai marre de rester tout seul à l'appart sinon. Colombe n'y est pas souvent elle, elle doit avoir des cours, puis elle a son boulot au théâtre. Moi je me la coule douce, parce que je touche l'héritage de mes parents, plus une aide de l'Etat au vu de mon problème de santé, du coup j'ai pas besoin de taf - j'aurais même trop la flemme d'en chercher un de toute manière.
Je sortais du campus, en ce milieu d'après-midi d'automne, je prenais le métro et je rentrais au studio. Je tournais les clés dans la serrure et en effet je tombais sur le salon vide. Colombe n'était pas encore rentrée et il me semble qu'elle avait des trucs assez tard ce soir. C'était triste, j'allais m'ennuyer sans ma petite coloc-rouquine-préférée. J'hésitais un instant à repartir, descendre au café au bas de la rue ou essayer de contacter des potes. Mais en fait, je sentais qu'une migraine commençait à me claquer entre les tempes, alors je préférais rester à moins d'une dizaine de pas de mon lit ou du canapé. Je rentrais donc pour de bon dans l'appartement. Je me prenais une bière, je m'affalais sur le divan, j'allumais la télé, je zappais quelques chaines. Et puis mon mal de tête s’intensifiait, alors j'éteignais tout et je m'efforçais de faire une sieste. En vain. Un bourdonnement me résonnait dans le crane. J'en avais plus que l'habitude, mais chaque fois c'était insupporte. Et chaque fois ça semblait pire... Comme ça ne passait pas au fil des heures, je dus me résoudre à me lever, pour aller chercher mes médocs. Je sortais deux cachet de la petite boite orange dans le placard de la cuisine, et je les avalais, sans même prendre de l'eau. J'allais ensuite sur le mini-balcon, histoire de me griller une clope. Je fume peu en général, parce que mon doc dit que ça arrange rien pour mon état de santé, mais paradoxalement, c'est quand ça ne va pas que je me retrouve avec une cigarette au bec ! Je fixais le quartier new-yorkais, accoudé à la rambarde, j'essayais de prendre l'air, mais rien n'y faisait, le mal de crâne ne passait pas. Je finis par rerentrer dans le salon, me rasseoir sur le fauteuil, ma tête serrée entre mes mains, je tentais de penser à autre chose qu'à ma souffrance. Quelle connerie cette vie. Et puis ça s'arrête jamais ! J'avais finalement des picotements dans les doigts, j'étais pris de tremblement, je ne savais plus si j'avais chaud ou si j'avais froid, ma vision se troublait, un sifflement incessant me transperçait les tympans... Mais tout allait bien, c'était normal, ce n'était qu'une crise, ça allait finir par passer. Je serrais encore plus mon crâne entre mes mains, j'aurais envie de me frapper moi-même. Je voudrais que Colombe soit là. Elle est presque autant habituée que moi à tout ça. Elle sait toujours quoi dire ou quoi faire pour que a aille mieux.
Ca méritait quelques médocs supplémentaires. Je me lèvais, malgré la tête qui me tournait, j'arrivais lentement jusqu'au plan de travail de la cuisine, je récupérais ma boîte magique. Et puis soudain, alors que j'essayais de la rouvrir, elle m'échappait des mains et elle tombait dans l'évier. Les quelques comprimés blanc qui restaient partirent directement dans le trou. Et merde ! Pas grave, il y avait d'autres boîtes dans l'étagère-pharmacie, dans la salle de bain. Je reprenais mon souffle, fallait pas perdre espoir ; j'avançais doucement jusqu'à la pièce d'à côté. Je m'appuyais au lavabo, j'ouvrais le placard... puis je sais pas, un vertige, au final je perdais l'équilibre et, sans rien pouvoir y faire, je m'écrasais sur le sol. Mon mal de crâne s'intensifiait brusquement. Normal, je m'étais mangé le rebord de la baignoire en tombant. Il manquait plus ça, j'avais maintenant une entaille sur le front, je sentais le sang chaud sur mes doigts en y passant ma main. J'essayais de me redresser à nouveau, mais je n'avais plus de force. J'avais envie de hurler, tellement je me sentais inutile et idiot. Je restais allongé sur le tapis de bain, persuadé que la meilleure solution resterait que je m'endorme (ou que je perde connaissance), juste là, et que par miracle ça irait peut-être mieux quand je me réveillerais plus tard. Mais un marteau semblait frapper sans relâche à l'intérieur de ma tête ; chacun de mes muscles étaient paralysés. J'avais mal. J'avais peur. Est-ce que c'est faible de ne pas vouloir être seul dans un moment pareil ? J'arrivais juste à récupérer mon potable dans ma poche, je préparais un message pour Colombe. Mes doigts parvenaient à peine à taper "911" puis je lui envoyais le sms. Elle savait ce que ça veut dire. Et elle allait tout faire pour revenir au plus vite. Comme c'était déjà arrivé quelques fois... C'est égoïste de ma part. De la faire rentrer juste pour ça. Je pourrais très bien... je pourrais rien du tout en fait ! Je restais cloué sur le carrelage, en sueur, paralysé par la douleur, qui allait de mon crane jusque dans mon corps tout entier... Des fois je me dis que je pourrais épargner Colombe, la tenir à distance, comme je le fais pour beaucoup d'autres personnes. Des fois je me dis que je profite trop de sa gentillesse et qu'elle n'aurait pas dû s'enticher d'un gars comme moi. Elle mérite mieux dans sa vie. Et moi je mérite peu son attention. Elle n'a rien demandé à personne et je l'ai mêlée à mes problèmes. Après chaque crise, je lui promets que la prochaine fois je ne la contacterais pas, que ce n'était pas si grave au final et quelques heures après on en rigole presque. Mais chaque fois que ça revient, je craque et je l'appelle. Est-ce mon cerveau qui cède trop vite ? Ou dans la douleur, seule sa présence a désormais de l'importance ?
electric bird.
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(#) Sujet: Re: We can never flee the misery that is within us (C&S) Mer 13 Mai - 19:20
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Silas&Colombe
“ we can never flee the misery that is within us. ”
La vieille horloge sonne sept heure trente, laborieusement, et chaque dong résonne longuement dans la grande salle vide. Cela faisait déjà un peu moins d’une heure que Colombe avait tourné la serrure de la lourde porte, première arrivée. Elle avait pris du retard sur la réalisation d’un décor pour la futur pièce, et avait donc décidé de se rendre au théâtre avant d’aller en cours, afin d’avancer sur son ouvrage. Ce matin-là, en se levant, elle avait laissé un petit mot pour Silas sur la table du salon : « J’vais bosser. J’rentre tard ce soir, on a une répétition. PS : Surtout, n’oublie pas tes médicaments ! ». Une fois arrivée, elle s’était donc rapidement changée, enfilant un vieux T-shirt déjà couvert de peinture, avant de rejoindre la place qu’elle avait quitté tard hier soir, tandis que la vieille lampe ne parvenait plus à éclairer convenablement la pièce. Son matériel s’y trouvait encore, et il ne lui restait plus qu’à se mettre au travail. C’était long, c’était ingrat, et le pire c’était qu’elle détestait ça. Elle n’avait jamais été douée en peinture, en dessin, en art quoi. Bien trop maladroite pour cela. Mais voilà, elle n’avait pas trop le choix. Trop timide pour monter sur les planches, trop fragiles pour se charger de la partie technique, il ne lui restait plus que le poste de préposée aux décors. « Ho, salut Colombe. ». Elle relève la tête, lentement, pour ne pas malmener sa nuque déjà endolorie. Elle avait perdu toute notion du temps, s’était concentrée sur ce fichu décor - une forêt invraisemblable aux arbres violets et à l’herbe bleue - et avait à peine entendu la porte s’ouvrir pour laisser entrer une de ses collègues, une jeune fille qui bossait ici depuis presque cinq ans. Elles n’étaient pas les meilleures amies du monde - Colombe n’avait que peu d’amis - mais elles travaillaient assez souvent en binômes et s’entendaient assez bien. « Salut. L’est qu’elle heure ? ». Elle avait pas le courage de se tourner pour regarder l’horloge et avait laissé sa montre au vestiaire pour ne pas la retrouver pleine de peinture. « Huit heure trente, pourquoi ? ». Colombe ne prit même pas la peine de répondre. Elle se leva, reboucha rapidement le pot et se rua vers les vestiaires. Elle tentait d’ôter son vieux T-shirt tout abimé tout en se rinçant les mains, mais elle faillit se casser la figure et décida de procéder par ordre. D’abord le T-shirt, ensuite les mains, puis remettre un vêtement propre. Elle attrape son sac, dépasse la pauvre fille toute éberluée et se rue dehors en hurlant. « J’ai cours ! J’suis en retard ! A ce soir ! ». Elle n’attendit pas de réponse.
La journée s’était alors déroulée parfaitement normalement, terriblement normalement. Rien n’était plus venu troubler l’emploi du temps bien rodé de la rouquine. Courant de l’amphithéâtre à la bibliothèque en passant par la cafétéria, pour rejoindre en hâte un nouvel amphithéâtre, Colombe tâchait de suivre le rythme effréné de la journée. Colombe essayait d’occuper en permanence ses pensées, afin de ne pas les laisser dériver vers un sujet dangereux. Elle savait que s’il elle se permettait la moindre minute d’inattention, elle allait penser à son frère, et alors elle serait inefficace pour le restant de la journée. Et elle ne pouvait pas se permettre d’arriver à la répétition de ce soir en étant à côté de la plaque. Cela lui était déjà arrivé bien trop souvent, et elle sentait que la directrice commençait à en avait ras le bol. Elle avait accepté de l’embaucher pour faire plaisir à la mère de la jeune fille, sa cousine. Mais Colombe savait pertinemment bien qu’elle ne satisfaisait pas son employeuse, et ce malgré tous ses efforts. Elle soupire, secoue la tête, et essaye de se concentrer sur son bouquin. Auparavant, l’histoire du théâtre la passionnait, mais maintenant, rien que de lire le mot « décor » lui donnait envie de balancer le livre par la fenêtre. Et pourtant, pas question de changer de filière, ne serait-ce que pour résister une fois de plus à sa mère, qui désirait ardemment la voir suivre sa voie et se rabattre sur le droit. Alors Colombe poursuivait, courageusement, se disant que, peut-être, son diplôme lui permettra d’obtenir quelque chose de plus glorieux que la peinture des décors. Alors elle se remet dans sa lecture, les sourcils froncés, le doigt crispé sur son crayon, prête à noter les informations principales. Parfois elle relève la tête, regarde l’heure, pour ne pas être en retard une seconde fois dans la même journée. Parfois elle s’étire un coup, se demande ce que fait Silas à cette heure-ci. Il a fini les cours, du moins il lui semble. Ils se sont pas vus de la journée, et ça la rend un peu triste, surtout qu’elle va rentrer super tard ce soir et qu’elle ira surement se coucher assez vite. Elle se fatigue assez vite Colombe, à toujours courir partout, à jamais penser à se reposer un seul instant. Et malgré ça, elle dort mal, se réveille en sursaut, et finit souvent par toquer à la porte de Silas. Toc toc, j’peux venir ? Il lui arrive parfois de grogner, pour la forme, parce qu’elle l’a réveillé. Mais à chaque fois, c’est la même histoire, ils se serrent les deux dans le petit lit et dorment comme des bienheureux.
***
Assise en tailleur à même le sol, jouant distraitement avec le rideau derrière elle, Colombe était chargée de souffler le texte à qui avait besoin. Elle aimait bien souffler, bien plus que de peindre des décors, et prenait son rôle très à cœur. À force de répéter toujours les mêmes phrases, celles qui bloquaient à chaque répétition, elle finissait par les connaitre par cœur. De temps en temps, elle se permettait une petite réflexion, une petite proposition de mise en scène. C’était parfois mal pris, mais elle était l’une des seules à suivre une véritable formation dans le théâtre, alors elle se disait qu’elle pouvait se le permettre. La plupart du temps, la directrice acquiesçait d’un hochement de tête, et alors Colombe avait envie de sautiller de fierté. La soirée était bien entamée, mais ils n’en étaient encore qu’au premier acte. Entre les retardataires, ceux qui n’avaient pas appris leurs textes et ceux qui se comportaient déjà en stars internationales, la répétition prenait du retard. De temps en temps, elle baillait. Elle se demandait si Silas avait lu son mot, elle espérait qu’il ne s’inquiétait pas. Elle se demandait s’il avait trouvé la boite de raviolis dans le placard, elle espérait qu’il avait songé à prendre ses médicaments ce matin. Ouais, elle aimait pas partir sans l’avoir vu, elle s’inquiétait toute la journée après. Pire qu’une maman-poule. Quelqu’un lui donna un coup de coude, et elle leva la tête pour savoir qui était en difficulté, regarda à peine le texte avant de lui donner la réplique oubliée. Pour recommencer quelques minutes après. La fille bloquait, c’était flagrant, elle n’avait sans doute pas appris son texte jusque-là. Tout le monde s’en rendait compte, et la metteuse en scène n’allait sans doute pas tarder à piquer une crise. « Mademoiselle, pouvez-vous me dire pourquoi Colombe est obligée de tout vous souffler depuis un quart d’heure ? ». Peu ravie d’être impliquée dans la réprimande de sa camarade, Colombe lui jeta un sourire gêné et timide, baissant ensuite la tête pour se concentrer sur le texte. C’est à ce moment-là que son portable se mit à vibrer dans sa poche. Discrètement, elle l’attrape, regarde. Un message. De Silas. Elle espérait que c’était juste pour lui demander quand elle allait rentrer. Et son fichu téléphone qui mettait trois plombes à charger ! Faudrait vraiment qu’elle s’en achète un nouveau. Si elle trouvait les sous pour ça. Elle tapote son écran, même si ça change rien. Lit. Et se lève. « Faut que j’y aille. Tout de suite. ».
Elle n’avait même pas attention de réponse, elle n’avait même pas donné plus d’explication. Elle avait refilé le texte à la personne à côté d’elle, s’était rué vers la porte en attrapant au passage son sac d’une main, son gilet de l’autre. Elle avait enfilé ce dernier en s’engouffrant dans le métro, sans tenir compte des protestations derrière elle. Elle s’excusera plus tard. Elle jouait des coudes, répétait sans cesse « Pardon, excusez-moi, désolée, pardon » et se hâtait autant que possible. Elle s’en voulait de pas avoir été au studio, pile ce jour-là. La voix de son frère lui soufflait que ce n’était pas de sa faute, qu’elle avait des cours et un boulot, mais ce jour-là elle refusa de l’écouter. À cet instant ce n’était pas son frère qui comptait. Il n’était pas réel, lui, il était juste dans sa tête depuis qu’il était parti. Alors que Silas, lui, existait bel et bien, et il avait besoin d’elle. Et elle n’était même pas fichue d’aller plus vite que cela, incapable de se frayer un chemin parmi la foule de travailleurs qui rentraient du boulot. Elle était incapable de faire quoi que ce soit correctement, c’était plutôt cela qu’il fallait dire. Colombe était persuadée de sa nullité, après tout, il y avait surement une raison pour qu’elle finisse par tous les décevoir. Ses parents, qui avaient abandonnés tout espoir de retrouver en elle l’adorable petite fille qu’elle était. Son frère, qui était carrément parti, surement pour ne plus avoir à réparer ses erreurs. Son employeuse, qui ne savait pas trop quoi faire d’elle. Ses professeurs qui se plaignaient de son inattention. Et Silas ? Finirait-elle aussi par le décevoir ? Ou bien était-ce déjà fait ? Elle entre finalement dans l’immeuble, préfère utilise les escaliers plutôt que d’attendre ce fainéant d’ascenseur - surtout qu’elle a une peur bleue des ascenseurs. « Silas !? T’es où ? ». Elle n’attend même pas la réponse. Elle balance son sac par terre, sa veste sur le divan et fait un tour dans toutes les pièces. Et dès qu’elle le voit, allongé par terre dans la salle de bain, elle se laisse tomber à côté de lui, lui attrape la main. « Qu’est-ce que tu t’es fait au front, voyons ? » elle chuchote, elle murmure, ça sert à rien de parler plus fort, il l’entend suffisamment bien. À contrecœur, elle lui lâche déjà la main, se relève, ouvre la boite à pharmacie et trouve compresses et sparadrap. Elle s’accroupit de nouveau, ôte délicatement les cheveux qui l’empêchent de voir la plaie. Finalement, elle devrait peut-être se lancer dans des études d’infirmière. « Bouge pas surtout, sinon j’vais faire n’importe quoi. ».