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jamais deux sans toi (rosemiah) Vide
Message(#) Sujet: jamais deux sans toi (rosemiah) jamais deux sans toi (rosemiah) EmptyMer 25 Mar - 11:46

jamais deux sans toi
rose, jeremiah & emma


Deux heures, et des heures, et des jours. Ça tourne, ça ne cesse pas. On sait pas. On sait pas où elle est, on sait même pas où la chercher. Emme se sent si seule depuis qu’elle n’est plus là. Alors elle part, tous les jours, toute seule, malgré les dangers, malgré cette forêt qu’elle ne connaît pas assez, mais c’est pas grave, elle se dit, c’est pour la bonne cause : c’est pour Rose. Mais Rose n’est pas là, plus là, et Emma perd chaque jour, un peu plus, l’espoir de retrouver sa trace ; elle ne sait pas où elle va. Pourtant, aujourd’hui, l’espoir est plus présent qu’avant. Jeremiah a tenu à venir avec elle, et ça lui a fait tout chaud au cœur, tout chaud au corps, sans doute plus que ça n’aurait dû. Emma s’emballe vite, elle le sait. Donc aujourd’hui, elle préfère ne pas trop y penser, à Jeremiah. Elle est là pour Rose. Ils sont là pour Rose. A moins que lui ne soit là pour elle, pour Emma ? Secoue la tête, remballe tes pensées un peu bêtes. Jeremiah, s’il est là, c’est parce que lui aussi, il est seul, depuis un moment. Emma l’a bien remarqué ; elle a eu le temps, depuis qu’ils sont là, de l’observer de tous les coins de l’œil et sous tous les angles. Il a ce truc, un peu bizarre, un magnétisme qui aimante son globe oculaire, où qu’il soit, où qu’elle aille. Sans même lui avoir parlé, elle le connaissait déjà mieux que d’autres, sur cette île. Juste parce qu’elle le regardait. Elle avait fini par s’habituer à ses habitude, s’était surprise à sourire quand il riait, parce qu’elle avait envie, souvent, d’être la cause de son hilarité. Et puis, elle avait Rose. A qui elle en parlait pas trop, parce que même si elle pouvait lui parler de tout, elle était encore un peu timide, un peu pudique, sur ces sujets-là. Rose lui aurait demandé « quoi, t’es amoureuse ? » et là, on répond quoi. Non ? Je sais pas ? C’est quoi, exactement, ta définition d’être amoureux. Non, non. Elle lui aurait répondu « arrête, je le connais même pas. » et Rose l’aurait taquinée avec ça, toute la journée. Oh, elle avait lâché le morceau, Emma, une fois. Elle lui avait dit, à sa copine, qu’elle craquait un peu pour un garçon sur l’île. Rose et Emma en colonie de vacances. Les potins, toujours. Si Rose avait tenté de savoir de qui il s’agissait, Emma n’en avait jamais rien dit, pour autant. C’était son secret. Et elle était loin de penser qu’elles partageaient le même.

Rose, Rose, Rose.

Sauf que, voilà. Rose avait disparu, Rose s’en était allée. Et blondie, elle avait jamais su, si c’était volontaire, si c’était fait exprès. Est-ce qu’on t’a enlevée, Rose ? Ou bien est-ce que t’es partie ? Pourquoi tu m’as rien dit ? Depuis qu’elle s’était volatilisée des radars, Emma avait plus le goût de rien. Alors, elle avait pas eu trop de mal à s’asseoir à côté de Jeremiah, un soir autour du feu de camp. Lui avait parlé sans ciller, engagé la conversation comme si de rien n’était. De jour en jour, ça allait un peu mieux. Emma trouvait son réconfort chez lui, et quelque part, elle avait l’impression qu’elle lui rendait la pareille. Ça leur faisait du bien à tous les deux. Et puis, un jour comme ça, elle lui avait avoué, Emma, que ces excursions dans la forêt, c’était comme tenter d’attraper un fantôme. Elle cherche Rose. Elle a mis du temps à le dire, à Jeremiah, parce qu’elle craignait qu’il ne l’engueule, de se mettre en danger comme ça juste pour retrouver une fille. Une fille. Si elle savait, Emma. Mais non. A la place, il avait proposé de l’accompagner. Son cœur avait fait boum boum, à mesure que grandissait son sourire. Tu veux venir avec moi, Jeremiah ? Pourquoi ? Pour me protéger, pour veiller sur moi ? Ou pour autre chose ? Bien sûr qu’elle s’était dit que c’était pour elle, juste pour elle, parce qu’il voulait être avec elle, tout le temps, autant qu’elle voulait être avec lui, tout le temps. Voilà ce qu’ils foutent là. Ils tournent. Ils ne cessent pas. Comme animé par un feu qui brûle d’espoir, une promesse, qui dit, elle est tout près, tout près et vous êtes sur la bonne voie. Mais Emma se rassure, en vrai, ils sont n’importe où, ils ne sont nulle part. « Dis moi la vérité Jeremiah. » Elle s’arrête, hausse les épaules, soupire. Elle attend qu’il concentre toute son attention sur elle et puis : « On est perdu, hein ? » On s’est enfoncé trop profond dans la jungle hostile, ça fait quinze fois qu’on croise la même liane, et on n’a pas été foutu de mettre des repères pour marquer notre chemin-retour. Dépitée, elle se pose sur un caillou. « En tout cas, moi, je fais une pause. » Y a des larmes acides qui lui montent aux yeux, parce qu’elle est crevée, parce qu’elle en a marre, parce qu’elle veut l’engueuler, Rose, lui hurler p*tain, tu m’as laissée toute seule, mais qu’est-ce que tu fous, est-ce que ça valait le coup ? De partir sans dire au revoir, sans dire pourquoi. « Pourquoi t’es là, Jeremiah ? C’est ta pote, Rose ? Elle me parlait jamais de toi. » Elle lance la dernière phrase, dans un murmure, plus pour elle-même que pour lui. Dis-lui que t’es là pour elle, Jerem, dis que t’es là pour Emma, c’est tout ce qu’elle veut entendre.





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Jeremiah G. Archer
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× Ma Célébrité : Dylan O'Brien × Nombre de messages : 2394 × Age du perso : vingt-et-un × Job : bonne question ! × Côté love : nada, que dalle, le vide. (sauf peut-être une petite lueur, parfois) jamais deux sans toi (rosemiah) Tumblr_oaoz7zIgbW1rspleuo5_250


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Message(#) Sujet: Re: jamais deux sans toi (rosemiah) jamais deux sans toi (rosemiah) EmptyVen 27 Mar - 2:15

JAMAIS DEUX SANS TOI.EMMA&ROSE&JEREMIAH;
I don’t think you can ever forget someone that once was the reason you smiled.
The most painful goodbyes are the ones that are never said, or never explained.


Ça tournait, le monde. Ça tournait même quand on avait envie qu’il s’arrête, même quand on était à bout de souffle de courir dans la direction contraire. Ça laissait étourdi, le souffle court et le cœur qui battait tellement vite qu’il fallait le retenir pour ne pas le laisser s’enfuir. Il avait mal au cœur, Jeremiah. Mal de tourner, mal d’avancer sans les doigts qu’il désirait entre les siens, mal à ses nuits passées entre des ombres et des fantômes. Il voyait sa silhouette là où elle n’était pas et ses yeux lorsqu’il fermait les siens. Tout devenait un mémo, comme si le monde avait collé des posts-it un peu partout pour lui rappeler son malheur. Les gens qui parlaient de la guerre, des sigmas, l’infirmerie où ils étaient encore heureux, puis l’infirmerie où il était trop souvent avec son reflet sans vie, même sa tente la lui rappelait, lui murmurait son prénom lorsque le vent se frottait à sa toile. Ce fut le jour où il n’arrivait pas à dormir, où il chercha du réconfort dans les flammes dorées du feu de camps et qu’il se rappela la couleur de ses cheveux, qu’il comprit que plus rien n’allait. Il s’était noyé, Jeremiah, il avait plongé dans cette histoire, lui avait laissé son cœur par la même occasion et elle avait pris toute la place qu’il restait dans son thorax, s’installant confortablement entre ses deux poumons.
Puis elle était partie. Et elle n’était toujours pas revenue.

Alors quand Emma murmura qu’elle cherchait une fille, qu’elle cherchait Rose, dans cette grande forêt aux allures d’infini, le réfugié avait envie de lui dire qu’elle ne la trouverait jamais, pas celle qu’elle cherchait, pas celle qu’il voulait. À quoi bon se faire mal comme ça? Pourquoi était-il dans cette jungle à nouveau, à chercher les réponses et les questions, à chercher la raison qui le tenait encore debout? Il s’était juré qu’il la laisserait tranquille et qu’il lui donnerait ce qu’elle voudrait pour l’instant. Visiblement, ce qu’elle voulait ne l’impliquait plus.
Et pourtant, peut-être était-il trop obstiné pour son propre bien, peut-être qu’il ne trouverait que des problèmes de plus, mais il lui semblait impossible de ne pas dire ‘je vais venir avec toi’ lorsqu’Emma lui raconta. Elle ne savait pas, la blonde, elle ne savait rien et Jeremiah avait trop mal de partout pour oser mettre des mots sur leur passé. Quand on mettait des mots sur quelque chose, ça devenait réel, ça devenait vrai. Il n’avait pas envie que tout ça soit réel, que tout ça devienne sa réalité. Alors le silence resta sur cette histoire qui, de toute façon, était trop compliquée pour être expliquer. Il l’aimait bien Emma, ce n’était pas le moment de la faire fuir. Elle était même devenue une de ses rares amies. Lorsqu’elle était là, Jeremiah pouvait presque en oublier tous ses problèmes, il avait l’impression d’avoir une épaule sur laquelle s’appuyer pendant un instant et ça faisait du bien, parfois, de prendre une pause. Même que c’était un peu tout ce dont il avait besoin en ce moment : respirer, sortir sa tête du trou où il l’avait enfoncé et arrêter de tourner en rond en attente de miracle. Un miracle, ça ne tombait pas du ciel. Y’avait plus que les avions qui en tombaient.
Non, Jeremiah, il en avait marre d’attendre dans son coin, de laisser le monde se détruire et de passer tout son temps à se battre pour vivre. Emma lui avait offert une excuse sur un plateau d’argent : elle voulait retrouver sa meilleure amie, il l’aiderait. Ce fut comme ça qu’il se retrouva les deux pieds dans cette jungle à la recherche d’une aiguille dans une botte de foin, d’une étoile au milieu d’un centre-ville, du trésor sans le plan qui était censé guider ses pas.

Il pouvait faire semblant comme il le voulait, mais les arbres finissaient toujours par se ressembler et ce n’était certainement pas la première fois qu’il perdait le nord. Elle pouvait être n’importe où, elle aurait même pu être au milieu de l’océan pour ce qu’ils en savaient. C’était comme s’ils se promenaient, les deux mains tendus, mais leurs doigts n’arrivaient qu’à attraper un peu d’air et même le vent semblait glisser de leur poigne. C’était perdu d’avance. Et il le savait, mais il n’avait pas envie d’abandonner, même s’il avait déjà perdu, même s’il n’allait rien regagner du tout à s’obstiner comme ça contre le monde entier.
Il voulait juste savoir si elle allait bien.
Sa voix interrompit un énième pas, son corps exténué la remerciait. « Dis moi la vérité Jeremiah. » Ses pieds s’arrêtèrent entre deux racines, tandis qu’il tournait son regard vers la blonde, trouvant ses yeux bleus, son soupir. La vérité? Son cœur se serrait un peu malgré lui, peur de ce qu’elle pouvait demander, peur de devoir l’avouer. Il était un bon menteur, mais pas tant que ça, pas quand c’était tellement important que même ses os en frissonnaient. « On est perdu, hein? » Le nœud entre ses deux épaules se détendit un peu, sa main passait à travers ses cheveux, une moue naissait sur son visage. Ce n’était pas la vérité qu’il croyait, mais ça en était une quand même et il ne pouvait vraiment qu’hausser les épaules : il n’avait absolument aucune idée d’où ils étaient. « J’crois que le camp est par là, enfin… peut-être. » Son doigt pointait dans une direction quelconque, tandis qu’il haussait les épaules. À quoi bon se mentir, même les yeux ouverts, Jeremiah avait de la difficulté à avancer tout droit. Il soupira, tandis qu’elle s’assoyait sur un caillou, observant ses airs battus, ses épaules défoncées. Elle avait l’air aussi mal en point que lui; est-ce que Rose était si importante que ça pour elle? « Pourquoi t’es là, Jeremiah ? C’est ta pote, Rose ? Elle me parlait jamais de toi. » Il aurait peut-être dû s’y attendre, à cette question. Pourtant, il agrandit les yeux un instant, une vague envie d’hausser les épaules et de laisser la question mourir dans le silence. Mais ce n’était pas Jeremiah, ça, Jeremiah, il parlait toujours trop, ses lèvres s’agitant avant même qu’il n’y pense.
Peut-être que ce fut pour cette raison qu’il se laissa tomber à côté d’Emma, déliant ses jambes dont chaque fibre brûlait. Il releva les yeux vers elle, il les voyait bien, les larmes dans ses yeux, la fatigue dans sa voix, la colère dans son corps. Il les comprenait bien aussi. Il songea au fait que Rose n’avait jamais parlé de lui, songea à comment, lui non plus, il ne s’en était jamais vraiment vanté. Ils étaient deux gros idiots. « J’sais pas. J'suppose qu'on était amis. Rose, elle m’a toujours un peu énervée, mais t’avais l’air de vraiment y tenir? » Il posait la question sans vraiment la poser, peut-être que c'était plutôt lui qu'il interrogeait. Pourquoi mentait-il à moitié comme ça? Pourquoi était-il là? Pourquoi continuait-il à la chercher, alors qu’il savait qu’il ne la retrouverait jamais complètement? Trop de questions, trop de réponses à éviter. C'était le genre de truc auquel on préférait ne pas penser. Elle l’énervait, la rousse, elle avait toujours accroché chaque corde sensible et il savait que ça ne changerait jamais vraiment. C’était comme ça; ils s’énervaient pour mieux s’aimer. Ils s’accrochaient par tous les mauvais côtés pour mieux trouver les bons et ça fonctionnait étrangement bien autant que ça le menait à sa perte. Mais elle lui manquait, voilà, elle lui manquait horriblement, comme s’il avait perdu un membre, et c’était trop de faiblesse qu’il n’arrivait pas à s’avouer à lui-même, encore moins à Emma. Ce n'était pas tant Rose qui l'énervait, c'était tout ce qu'elle représentait. « Mais, hey, on va la retrouver, même s’il faut qu’on passe cette foutue île au peigne fin. Elle peut pas être si douée que ça à cache-cache. » Ou peut-être bien que si, peut-être qu’elle était trop douée. Son ton était plein d’enthousiasme, même qu'il souriait, ça sonnait un peu faux, même à ses oreilles. Sa main était instinctivement tombée sur sa nuque, passant doucement dans son dos, pour la réconforter, pour qu’elle change un peu de tête. On disait que la chaleur humaine, c'était tout ce qu'il fallait pour faire renaître un cœur. Au fond, Jeremiah en avait bien autant besoin qu'elle et c'était tout ce qu'il avait à lui offrir cet instant-là. « Tu sais, j'ai déjà gagné bien des concours de cache-cache, tu as un médaillé avec toi. » Sa main dessinait des cercles dans son dos, un clin d'oeil, un sourire, cette fois un peu plus vrai, en espérant effacer les larmes, la colère, le désespoir dans le corps de son amie avec une blague idiote de plus. Une de plus ou de moins de toute façon.

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Rose K. Fairclough
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Message(#) Sujet: Re: jamais deux sans toi (rosemiah) jamais deux sans toi (rosemiah) EmptyMer 1 Avr - 2:08

Jamais deux sans toi × ft. Emma & Jeremiah & Rose
Le coeur vide, le coeur lourd d'un velours solitaire... Les yeux perdus, clos loin de cette tour où espoir et désespoir ne sont que frontières. Rose comptait les jours tel un compte à rebours. Les jours se déroulant sous des tumultes passagères, des mensonges linéaires. Des mois, des semaines, des années. Tout se résumait à un océan de regrets, de doutes et de cet air absorbé. La saveur de ces éphémères se voilant de précarité quand tous ce qui lui comptait c'était envolé, haché dans ses souhaits les plus chers. Perdre n'était pas une éventualité quand on l'avait causé irrégulièrement, inconsciemment pour se satisfaire de cette vie amère. Rose, elle désespère. Dans son coin, seule, elle se dit qu'il vaut mieux être seule que mal accompagné, pourtant dans sa tête ça ne sonne pas très clair. Ouais sans doute parce que ça lui fait plus de mal que de bien de se savoir aussi solitaire. Alors l'égarée, elle continue de marcher en se disant que ça va lui passer. Cette mélancolie acide qui lui ronge les os pour ne laisser que son corps désincarné. Elle marche sans se retourner, sans vraiment avancer, elle tourne aveuglement sans se rendre compte de cet état de désespéré. Car il est plus facile de vivre dans le déni que dans la réalité. Rose est pathétique, Rose est naïve. Elle croit en une possible remontée qui ne la fera plus pleurer à longueur de journée. Parce que son coeur saigne et que la seule personne qui pourrait guérir ses maux n'est autre que celle qu'elle avait détruit avec ses mots. Pourtant, le passé reste le passé, et à l'heure qu'il est, ce dernier s'est sans doute déjà barré. Loin de cette île démente, de ces dangers de précarité. Et d'un côté, cela la rassurait de le savoir en sécurité. Loin d'elle, loin de tout ça. Mais les couleurs s'étaient fanées, le quotidien se montrant enfin au plein jour, illuminé par sa sobriété. Et la rousse, elle ne cesse de continuer à se frustrer dans sa banalité. Ironique, n'est ce pas? Cette façon qu'elle avait de tourner la page, alors que son foutu bouquin était déjà terminé depuis des années. Elle s'enfermait, se cajolant de faux espoirs pour se sentir vivante, pour se sentir libre enfin de toute responsabilité. Elle qui avait vogué dans des tumultes de sentiments, d'émotions arbitraires afin de respirer un air frais. Elle qui avait songé au bien des autres à place du sien. Elle vivait ainsi, se confondant dans les existences de ceux qui l'entouraient pour se satisfaire de ce qu'on lui offrait. Elle écoutait, elle entendait les échos de ces vastes années, le désespoir, les larmes, le deuil des condamnés. Et tout ce que cela créait en elle n'était que des sombres reflets. Des contrastes qui l'avaient amené à se projeter dans ce camps de détraqués. Loin de la candeur de ces rescapés. Pourtant, Rose, bien que malmenée, bien que torturée, n'était pas prête à tourner la page, non car au fond elle savait où était sa réelle place. Et sans doute pour ça, que cette dernière marchait loin de ces contrées pour se rapprocher du peu d'humanité qui lui restait.

Le souffle court, le coeur lourd, la jeune femme se perdait dans la lisière de la forêt sans but précis ou encore réfléchi. Ayant juste besoin de prendre l'air, loin de ces atrocités... Ses pensées obsédées par les visions qui l'avait horrifié, ces corps, ce sang qui entachait le sol de sa pureté. Rose, elle tremblait parce que la peur adorait s'emparer d'elle quand il ne fallait pas. La cajolant, l'encerclant de cette panique nuisible qui réduisait son corps à des tremblements pantelants. Pathétique petite brebis égarée. Sa conscience s'amusait de son esprit embrumé, l'affublant de plaintes furtives, de surnoms futiles pour lui dévoiler à quel point tout ce qu'elle faisait était à ch*er. Oui car depuis qu'elle était revenue de cette léthargie candide, elle ne faisait qu'accumuler connerie sur connerie, se noyant dans ses propres fautes. Entre cette fille qu'elle avait tué de sang froid, cet homme qu'elle avait rejeté alors que son coeur menaçait de sombrer, et cette incapacité à agir face aux visions d'horreurs que lui offraient les hostiles... La liste semblait s'agrandir au fils des journées. Et elle restait impuissante, inactive face à ce vaste monde qui la contemplait dans son égarement. Fuyant, s'échappant, courant dans la mauvaise direction. Rose avait ce don de tout faire à l'envers, de briser tous ce qu'elle touchait comme une malédiction rancunière. Et pourtant, celle ci continuait de se battre pour cette vie amère, douloureuse. Cette souffrance restant imprégnée dans ses veines... Et ce jour ne faisait que parti de ce lot de tourment, de cette dose avide de blessures béantes à cause des mots non prononcés et des erreurs passés. Simplement, elle ne le savait pas encore alors qu'elle errait sans but, juste préoccupée. Puis l'anxiété s'accompagnait d'une étrange curiosité, alors que des voix venaient la captiver. Des échos lointains et pourtant si près... Rose, animée soudainement, se mit à marcher vers l'origine de ce dialogue, loin de se douter que cette discussion portait sur sa petite personne. Juste trop intriguée, juste trop loin pour comprendre le sens de ces mots... Puis alors qu'elle se rapprochait, son coeur s'enserrait d'une terreur cupide. Cette voix... p*tain d'hallucinations ! Elle s'arrêtait quelques secondes, pour déposer sa main sur sa tempe, comme pour empêcher ses pensées de s'embrumer. Ca ne pouvait pas être lui! Il était parti! Loin d'ici... Soufflant, soupirant tant bien que mal, Rose sombrait puis une autre voix, féminine ce coup ci venait l'achever. Et les interrogations venaient se flouer en peurs. Ses pas reprenant à une allure rapide, elle se mit à courir comme happée par cette phobie. « J’sais pas. J'suppose qu'on était amis. Rose, elle m’a toujours un peu énervée, mais t’avais l’air de vraiment y tenir? » C'était un mauvais rêve, qu'un foutu cauchemar éveillé, ce n'était pas possible! Sa foutue conscience lui jouant encore des tours... Si seulement ! Ces voix continuaient de s'écouler dans le silence pesant, alors que la jeune femme courrait comme si sa vie en dépendait, sa folie l'absorbant, la rendant instable prête à s'écrouler. Puis elle agonisait, interrompant cette discussion en faisant part de sa présence. Apparaissant de nulle part, essoufflée et décoiffée. Cette scène en face d'elle semblant être un mauvais rêve. Elle resta plantée là, face à eux, les dévisageant, la bouche entrouverte. Le coeur vidé et apeuré. Ses yeux témoignant de sa panique passagère. Il était là, juste à quelques mètres d'elle. Jeremiah. Ce prénom mourra dans sa gorge, alors qu'elle se serrait sous l'emprise d'un sentiment peu habituel. La jalousie. Son regard se détournant du brun pour fixer cette blonde pleurnicharde. Qui était-elle? Un clin d'oeil, un sourire et un toucher. Rose resta muette face à ces gestes, comme transparente face à eux. Invisible... Sa haine montant en elle doucement tandis que ses poings s'enserraient. Il devait ne plus être là et qu'est ce qu'il foutait avec elle? Bordel qu'est ce qu'il foutait avec elle? Rose voyait rouge, Rose voyait mal, Rose hallucinait...

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