(#) Sujet: {Flashback pour Lahas <3} Voyage au bout de la nuit Jeu 1 Jan - 18:32
Voyage au bout de la nuit
Les flammes des torches ondoyaient et dansaient venant pourfendre ce manteau sombre que la nuit avait jeté sur notre village. Ce soir, même s'ils ignoraient tous ce qu'ils fêtaient dans un tel tourbillon de liesse et d'agapes, tout le monde semblait fermement décidé à s'amuser. La fée électricité avait été rangée dans son placard et, pour une fois, nous nous éclairions à la lueur bien plus douce et naturelle de ces bougies et autres lampions de papier qui parsemaient la place centrale. Comme si le monde était en paix et que rien ne pouvait venir troubler notre sérénité, nous mangions, buvions et même, nous dansions aux sons de ces mélopées que les plus musiciens d'entre nous faisaient naître de leurs instruments de fortune. Ce soir il soufflait sur le village un air de fête auquel, pourtant, je ne parvenais pas à me mêler. Pourtant, comme toutes mes amies et les femmes des Originaires, j'avais cédé à l'appel de la coquetterie et avait revêtu ce que mes parents nommaient mes plus beaux atours mais qui, quand je m'étais regardée dans la glace de ma chambre, m'avaient étrangement parus fades et insipides. La robe était jolie et m'allait à la perfection, dénudant mes épaules blanches et mettant en valeur ma taille fine avant que de dévoiler le galbe fuselé de mes jambes mais... Mais c'était à peine si mon reflet m'avait arraché plus qu'un léger soupir et un bien las haussement d'épaules. Puis je m'étais coiffée et maquillée comme j'aimais tant le faire... avant. La pointe de ce noir que j'applique, machinalement, au ras de mes cils. Ce rose dont je peins mes lèvres... Jolie ? Mes parents m'assuraient que je l'étais et, je le savais, ils ne seraient pas les derniers de la soirée. Mais cela ne me faisait pas même plaisir que de le savoir.
Ou, plutôt, ce n'était pas d'eux que j'aurais aimé l'entendre. De qui d'autre alors ? Mes paupières qui s'étaient fermées alors que je sentais affluer les images diffuses et pourtant tellement bien ancrées à mon esprit de ces souvenirs que je ne pouvais ni ne voulais oublier. Aplats de couleurs vives qui s'esquissent et peignent peu à peu ce paysage si familier que j'avais pourtant, par le hasard d'une certaine aurore, redécouvert comme pour la première fois. Les formes escarpées et accidentées de ces masses rocheuses de la crique. La musique doucereuse et entêtante de cette eau qui ne s'en allait jamais que pour mieux revenir se perdre sur cette rive où lui et moi nous étions rencontrés. Mes lèvres que je sentais s'étirer en un sourire que je devinais bien plus radieux que je ne l'aurais souhaité. Les traits de ce visage que, malgré mes efforts, je n'étais pas parvenue à oublier, le cherchant encore et encore... Au milieu de la foule de ces êtres qui me semblaient, à ses côtés, tellement mornes subitement. Au milieu de ces nuages que je me surprenais à regarder plus souvent que d'ordinaire, le nez en l'air, les cheveux au vent et sur les lèvres une mélodie inconnue mais qui me ramenait encore, et toujours, à lui. Lui dont je murmurais parfois le prénom juste pour la musique qu'il dégageait. Ma mère qui me fit sursauter alors qu'elle entrait sans prévenir dans ma chambre et me demandait si je comptais passer la soirée avec Nemo. Mes ondulations qui se secouèrent comme pour mieux m'aider à m'extirper de mes rêveries aussi solitaires qu'incongrues. Nemo ? Aussi dingue que cela puisse me sembler je mis plus d'une poignée de secondes pour me souvenir de celui qui, pourtant, importait tant à mes yeux. Nemo ! J'avais grimacé, provoquant un haussement de sourcils dubitatif chez celle qui s'empressait déjà de me demander si tout allait bien entre nous. Evidemment que tout allait bien !
Un mouvement de mauvaise humeur alors que je me relevais et m'apprêtais à sortir. Oui, je comptais bien voir Nemo ce soir. Comme toujours. Et, oui aussi, il se pourrait bien que je rentre tard pour passer un peu plus de temps auprès du seul garçon que mes parents semblaient estimer digne de leur petite princesse ! Ma mère avait posé sa main sur son cœur, comme soulagée et avait approuvé d'un hochement de tête qui m'exaspéra au plus haut point ! Nemo, c'était comme mon frère ! C'était mon meilleur ami ! Mon essentiel, aussi, je devais bien le reconnaître. Et ne pas le voir, ne pas lui parler ou ne pas me pelotonner dans ses bras lorsque je me sentais d'humeur chafouine... Pour faire simple je n'imaginais pas ma vie sans lui. Et, par moments, il m'arrivait de penser qu'il était peut-être la raison qui me rendait incapable de m'attacher à aucun autre homme. Peut-être était-il celui qui serait le seul ? Après tout ce n'étaient certes pas mes parents qui trouveraient quoique ce soit à y redire ! De nouveau la même mélodie sur mes lèvres et, au fond de mes prunelles, le reflet d'une crique abandonnée … Et, dans cette chose qui palpitait un peu trop furieusement en mon sein, un prénom qui tournoyait. Un grommellement que je réprimais à grand peine avant que de sortir bien décidée à rejoindre la fête. Et Nemo !
Mes amis m'avaient accueillie à grand renfort de cris et d'embrassades et, déjà, ils m'entraînaient au milieu de cette foule que nous fendions pour mieux rejoindre le banquet qui avait été dressé. Leurs voix bourdonnaient à mes oreilles comme une étrange cacophonie. Untel avait été aperçu en train de flirter avec une autre que sa fiancée officielle. Une autre, que je n'aimais pas et ne me gênais pour rabaisser, avait fait une mystérieuse allergie à un plat et était alitée depuis trois bons jours. Pas étonnant après les baies que j'avais, vilaine fille que j'étais, écrasées et mélangées à sa pitance ! Bien fait pour elle ! Encore d'autres rumeurs, d'autres de ces ragots dont j'étais d'ordinaire si friande mais que, ce soir, je n'écoutais que de la plus distraite des oreilles. Pardon ? Ah, j'étais ravissante... Des remerciements que je balbutie, comme déjà ailleurs. Sans même que je ne m'en rende compte, mon regard avait délaissé mes amis et était allé se perdre dans cette foule où je tentais de discerner une silhouette. Non, une présence. La sienne... Une main qui agrippait mon bras et me secouait comme un prunier, me faisant darder le plus furibond des regards sur l'impudente qui osait ainsi me rappeler à elle. Quoi, encore ? Nemo... est-ce que je cherchais Nemo ? Lui était arrivé toute à l'heure et il semblait me chercher. Un sourire paisible à mes lèvres et celles-ci qui commençaient à s'entrouvrir lorsque je me figeais. Comme mue par un instinct que je ne comprenais pas je me retournais, cherchant ce que mes yeux ne parvenaient pas à voir mais ce que le reste de mon être me hurler être là. Quelque part dans cette marée humaine que je n'avais jamais autant détesté qu'à l'instant. Une douleur en mon poitrail alors que je sens mon cœur se mettre à battre la chamade et mon souffle se faire plus précipité. Nemo est par là me lance, goguenarde, l'une de mes amies. Où ça ? A droite. Ce fut pourtant à gauche que je me précipitais, plantant là tous le reste de ma petite bande habituelle.
Il était là... Je ne le voyais toujours pas mais je le savais, le sentais presque dans chacune des fibres de mon être et je me sentais de nouveau happée par ce tourbillon étrange, mais si léger, qui m'avait prise lors de notre première rencontre. Je savais que j'aurais du étouffer dans l'oeuf cette irrépressible envie que je sentais en moi de le trouver, de le rejoindre. Oui, j'aurais du lutter contre ces choses, ces émotions qui échappaient à toute sagesse ou prudence et ne répondaient guère qu'à un instinct tellement primaire qu'il m'en semblait animal. Il était celui que je devais éviter... Chacune de nos rencontres n'étant jamais qu'affreux malentendu, compromis... Insupportable moment où doute et espoir se livraient la plus implacable des batailles en moi. Il était étrange, bizarre et plus insaisissable que le vent ! Il était différent, sombre, mystérieux et terriblement agaçant ! Et, hélas, tout aussi fascinant et … séduisant. Nemo, il fallait que je trouve Nemo ! Que je me raccroche à ce que je savais sur et .. J'aperçus au loin la silhouette de ce meilleur ami qui, en l'occurrence et en cet instant, me paraissait planche de survie pour la naufragée volontaire que je me sentais devenir. Un pas dans la direction du blondinet alors que je me figeais. Cette aura... Cette présence... Les bruis de la fête n'étaient plus que murmures, les lumières dansaient devant mes yeux, brouillant ma vue. La tête qui se mit à me tourner tandis que mes lâcheuses de jambes menaçaient de se dérober sous moi. Une vois amie qui m'interpellait, des pas qui se précipitaient vers moi. Sans doutes pour me prêter main forte … Qu'ils se gardent leur aide ! Je n'en voulais pas ! Pas plus que je ne voulais les voir ! Pour l'instant, tout ce que je voulais c'était respirer. Et, aussi, apaiser ce fichu palpitant qui semblait avoir décidé de n'en faire qu'à sa tête ! Une main posée sur mon sein chaud et haletant, je pressais le pas autant que faire se pouvait et je m'éloignais de toute cette agitation que je ne supportais plus. Pas ce soir. Pas comme ça. Pas... sans lui. Mes poings qui se serrèrent avant que de venir, avec rage et fureur, frapper ce mur contre lequel ils se fracassèrent en un craquement et une fulgurante violence. Un rire blasé qui s'élevait, s'échappait de mes lèvres alors que je laisse mon front venir reposer sur le béton de ce mur, à la recherche d'une froideur qu'il ne trouva pas.
Cette soirée, était ma dernière. La dernière où je ne serais réellement que Penopiline Mindy Harsvelt. Demain... Demain commencerait pour moi le plus grand des périples... Demain je ferais le grand saut et me jetterais dans ce vide que j'avais appelé de mes vœux mais qui, en cet ultime moment d'insouciance qui m'était offert, me terrifiait. Espionne... J'avais sauté sur la proposition quand elle m'avait été faite mais, maintenant que je me trouvais dos au mur... Tant de questions qui m'assaillaient ! Tant de ces doutes aussi que je ne pensais ne jamais éprouver ! Je savais que ce que je faisais était juste. Ainsi avais-je toujours été éduquée et, vouer ma vie aux miens, était ce que je pouvais espérer de mieux. Et puis... et puis mon père serait enfin fier de moi, non ? Encore ces doutes qui revenaient me hanter et que je tentais de museler de mon mieux. Ce soir j'avais eu envie qu'on me rassure. Ce soir je voulais juste... En fait, j'ignorais ce que j'espérais trouver ce soir. Mais je le sus, et ne m'en énervais que plus encore, alors que je me retournais et le vis. Il ne disait rien, cela eut sans doutes été trop lui demander à lui qui semblait n'en user jamais qu'avec la plus grande des parcimonies. Il ne bougeait pas non plus, ce qui ne l'en rendait que plus troublant encore. Il était là et cela suffit à apaiser mon souffle et les battements de ce cœur qui semblait n'avoir attendu que lui pour s'apaiser avec, paradoxalement, la plus grande des fureurs. Céder à mes si tenaces penchants et l'abreuver de l'une de ces salves de méchancetés dont j'étais coutumière eut été des plus aisés mais... Mais depuis la première fois, Lahas avait su me soutirer sans même le chercher ni encore moins le vouloir, cette vérité que je refusais à tous les autres. Et que je... Je ne réfléchis pas même et courus vers lui avant que de me pendre à son cou et de me pelotonner tout contre lui, achevant de m'apaiser au rythme de ce cœur que je sentais palpiter sous la paume de ma main. Relevant vers lui mon petit minois je plongeais dans l'océan de ses yeux
Je te hais Lahas ! Je te hais à un point que tu ne peux imaginer... puis, me détachant de lui mais laissant ma main errer le long de son bras jusqu'à la glisser dans la sienne. Regardant la fête qui se poursuivait sans nous je soupirais et m'empressais de détourner la tête pour mieux reporter mon regard sur la brousse au loin Marre de leur fête stupide ! On va faire la nôtre ? puis, riant sans que le cœur n'y soit vraiment j'avais relâché sa main et lui avait tourné le dos avant que de serrer mon buste menu entre mes bras et de murmurer tout bas, d'une voix plus ténue qu'un souffle Ce soir c'est la dernière fois où nous pourrons nous voir alors si l'on pouvait éviter de la gâcher.. ma voix qui se fait plus douce et plus faible encore alors que je soupirais Je crois que tu m'as manqué...
Puis je m'enfuis en direction de la brousse. On joue au chat et à la souris ? Mais fais attention car si je t'attrape je pourrais bien avoir envie de te croquer !
» Lahas Brody "
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(#) Sujet: Re: {Flashback pour Lahas <3} Voyage au bout de la nuit Sam 10 Jan - 19:50
Voyage au bout de la nuit
Paix à ton âme
Ce soir était un soir important chez les originaires, ils enterraient l’un des leur et l’envoyaient à l’abattoir. Je ne savais pas qui devait partir dans le camp adverse mais j’avais cru entendre que c’était une femme. Comme par hasard, ils envoient le sexe qui peut sembler le plus fragile et le plus manipulable. Je n’avais pas envie de participer à ces réjouissances, je ne voulais pas me faufiler dans la foule et sentir leur joie malsaine m’envahir. Si je m’aventurais là-bas et virevoltais entre les flammes de leurs torches je me sentirais obligé de me mêler à cette race dénudée de compassion. J’étais différent d’eux et ils le sentaient rien que quand je rentrais dans une pièce. Si j’allais là-bas, je sentirais leur regard glisser le long de mon corps. Je le sentirais me pénétrer, violé et me pointer du doigt. Je n’en avais aucunes envies mais je le devais. Je le devais pour ma tribu, pour ma couverture et surtout pour entretenir mes connaissances. Les doutes commençaient légèrement à planer sur moi il y a peu alors je me suis dit qu’il serait prudent de plus me mêler à eux. Je soupirais alors que j’enfilai l’une des vestes les plus habillée que j’avais. Une des femmes de la tribu me la mettait comme il faut alors que je semblais perdu dans mes pensées. Je la sentais me regarder et s’inquiéter légèrement à mon sujet mais elle resta muette. Ils étaient tous inquiet pour moi mais à leur manière. Ils voulaient tous qu’ont réussissent à atteindre notre but pour enfin servir notre cause. Même si les points de vue divergent, ils finissent toujours par converger à un moment ou un autre. Je n’étais pas inquiet pour moi et ma couverture mais inquiet de tomber sur cette fille que j’avais évité depuis quelques semaines.
Je n’avais pas très envie de tomber face à elle et devoir lui faire la conversation rien qu’avec mes yeux. Je n’avais pas envie de devoir la regarder agir dans ce monde qui est le sien. Je voulais juste garder ce bon souvenir et ne pas en tisser d’autres. C’était facile à dire mais j’étais sûr que je rencontrerais des difficultés à un moment donné. Je pensai à cela tout le long de mon périple qui me mena à l’endroit où nous nous étions rencontré. Je foulai la terre d’un pas léger comme pour ne pas lui faire mal. Je laissai le son des vagues venir s’écraser contre mon tympan pour résonner en moi. J’aimais cet endroit mais il était maintenant chargé de trop de choses. Je ne m’attardai pas très longtemps sur les lieux et m’empressai de me diriger vers le village qui s’éclairait à la simple flamme d’un flambeau. La fête battait son plein, j’entendais des rires, de la musique et pouvais les apercevoir s’agiter sur des danses. Je me contentais de les regarder au loin s’amuser. Je me sentais comme un prédateur en chasse. Je les observais tapi dans l’ombre. Je me cachais derrière leur barrière de flammes qui ondulaient au gré de la légère brise. Je la sentais me caresser la peau et me souffler d’y aller en paix avec moi-même. J’avais envie de l’écouter mais rien ne pourra apaiser mon cœur lourd et empli de rancœur. Avant j’aimais ces gens, je leur ai donné raisons sur plusieurs plans mais avec le recul je me suis rendu compte qu’ils n’étaient que manipulateur et faux. J’avais découvert comment ils gardaient les personnes qui décidaient de les rejoindre. Je savais presque tout d’eux mais j’estimais qu’il restait encore des choses à découvrir et que cela me stimulerais d’avantage à les anéantir. Je fermai mes yeux, inspirai une grande bouffée de cet air qui savait me revigorer.
Je me déplaçai d’un pas sûr et conquérant, mon regard était vitreux et peu réceptif à ces sourires que l’on pouvait m’offrir. Je me sentais déjà oppressé par cette masse qui semblait se compacter contre moi. J’avais le sentiment qu’ils avaient tous besoin d’être proche de moi pour m’emprisonner et ne jamais me laisser partir. Je me sentais suffoquer alors que je fendais la foule comme un chalutier qui arrache la glace sur son passage. J’avais entre aperçut un endroit où il y avait peu de monde et je faisais tout pour y arriver. Quand je priais à la dernière personne de se bouger de mon chemin pour me laisser reprendre ma liberté, je me sentis renaître. Je ne sentais plus ce monde m’oppresser et me priver de cet air qui m’était si précieux. Quelques visages me souriraient en voyant ma tête se recomposer pas à pas. Mais malheureusement, je n’étais pas au bout de mes surprises. Je n’avais entendu qu’un mot mais cela m’avais suffi à remettre un visage à cette voix. C’était elle…Elle que je ne voulais pas apercevoir. Une petite poignée de gens s’étaient dirigé en un point en demandant si ça allait. J’avais suivis du regard une masse de cheveux blonds s’échapper de l’endroit. Serait-ce que je cherche à éviter ou à retrouver ? J’avais beau sans cesse vouloir l’écarter de mon chemin, elle revenait à grand pas dans ma mémoire. Je ne pouvais pas l’éviter, il fallait que je la confronte. Il fallait que je lui dise en face mon ressenti sur cette situation et que je coupe toute interactions avec elle. Je devais lui dire ça maintenant alors qu’elle était à l’écart des autres. Je l’avais suivi en étant pas sûr que c’était réellement elle. Je me préparais mentalement à lui dire tout ce que j’allais pouvoir lui dire.
J’avais suivis cette silhouette qui tentait de fuir le plus loin possible. Je la vis s’arrêter et se mettre contre un mur comme pour se rafraîchir. Elle semblait mal et inquiète. Est-ce que c’était l’une de ses amies qui allait être envoyée au front ? Je ne bougeai pas et me contentai de la regarder perdre espoir et raison. Au fond de moi, je ne savais pas ce que je faisais ici et pourquoi j’éprouvais le besoin de devoir lui vider mon sac. Je voulais dire quelque chose de concret, de rapide et de précis mais j’en étais incapable tout de suite. Alors que j’allais me lancer à l’eau, elle se retourna vers moi et me sauta au cou. Je fis un bruit de surprise en restant pour le moins stoïque cette fois-ci. Elle me dit qu’elle me haïssait à un point que je ne pouvais imaginer. Je senti sa main se glisser dans la mienne. Je la regardai de manière interdite, je ne savais pas ce qu’elle attendait de moi. Je voulais la repousser mais nos corps s’attiraient comme deux aimants. Elle se détacha de moi et lança un regard vers la brousse.
-Peny…Je
Elle ne me laissa même pas commencer qu’elle lâcha ma main et me tourna le dos en m’avouant qu’on ne se verrait plus alors qu’il faudrait que j’évite de tout gâcher. Avait-elle deviné ce que je voulais lui dire ? Et puis… Comment ça la dernière fois que nous nous apercevrons ? Je réfléchi un instant alors qu’elle se mit à courir vers la jungle. Est-ce que c’était elle que l’on envoyait à une mort certaine ? Je fis les grands yeux en me disant que ce n’était pas possible. Comment son père si haut placé dans la société pouvait laisser partir sa fille. Aurait-il découvert notre petite escapade ? Serait-ce un moyen de la punir ? Ou elle l’a décidé elle-même pour s’éloigner volontairement de moi ? Je la vis passer la frontière des fourrées et me mit à courir après elle afin de rattraper mon retard. Je criai légèrement son prénom pour ne pas qu’elle s’aventure trop loin. Je n’avais aucune envies qu’elle tombe sur un prédateur nocturne ou encore trébuche et tombe mal. Je la rattrapai bien vite alors qu’elle riait innocemment. Il était évident qu’elle voulait que je la rattrape. Je la laissai s’épuiser légèrement et alors qu’elle se retourna pour vérifier si je la suivais encore et là elle se stoppa. Les bruits des alentours n’étaient pas rassurant et ne semblait pas la réconforter. Je l’observai s’inquiéter doucement d’un buisson tout en faisant le tour pour la surprendre par derrière. J’étais silencieux et légèrement vicieux dans mes gestes. Je voulais lui foutre la frousse mais aussi la rassurer. Je me postai derrière elle et attendis quelques secondes pour enfin lui sauter dessus et poser ma main sur sa bouche alors que je la sentis sursauter.
-Tu serais morte ou kidnappée si ça avait été quelqu’un d’autre.
Lui dis-je à son oreille.
- Il ne faut pas trop s’enfoncer dans la jungle c’est dangereux, il y a pas mal de choses qui rodent.
Je ris légèrement en relâchant ma prise et la laissai reprendre sa liberté. Je la regardai me fusiller du regard alors que j’avais trouvé cela très amusant mais mon sourire se fana quand je repensai à cette fête.
-Pourquoi tu n’es pas venue me dire que cette « fête » était pour ton départ ? Tu as au moins conscience qu’ils t’envoient à la mort.
Je me rapprochai d’elle doucement alors qu’elle ne semblait pas vouloir parler de ça.
-Je ne veux pas gâcher la fête mais je pense qu’il faut que tu te rendes compte des risques qu’ils te mettaient sur les bras.
Je posai mes mains sur ses épaules en la regardant fixement dans les yeux. Je voulais lui dire qu’on la manipulait, que j’étais en fait son ennemis. Que mon but dans cette communauté n’est pas de réellement travailler dans les champs comme un esclave. Elle était encore jeune et elle ne méritait pas d’être catapultée dans cette vie qui n’est pas la sienne. Je me sentais honteux à sa place pour son peuple. Je savais qu’elle voulait se rendre utile et prouver aux yeux de tous sa bravoure et son courage. Je la regardai avec cet air désolé dont j’avais le secret. Je voulais qu’elle sorte de ma vie mais pas qu’elle la sacrifie inutilement. À vrai dire, je ne savais pas vraiment ce que je voulais enfin du moins je n’en étais pas sûr.
-Je suppose que ta décision est prise de toute manière.
Je soupirai en lui saisissant le poignet tout en lui demandant de me suivre. J’avais envie de lui faire découvrir un endroit aussi somptueux que la crique. La nuit c’était un endroit parfait pour y rêver ou oublier. On fit une petite marche et après quelques petits ennuis (robe qui s’accroche dans des branches, chaussures pas adéquates), nous arrivâmes à l’orée d’une petite cascade. C’est un des espaces où je passe le plus de temps car j’aime sentir l’odeur de la mousse des rochers se mélanger à l’écume de l’eau pure. Le trou dans le feuillage laissait apparaître la lune blonde et bien ronde. Celle-ci se reflétait dans l’eau claire et sinueuse. J’aimais ce lieu si difficile d’accès mais qui en vaut finalement la peine. Je retournai mon visage vers le sien en lui demandant ce qu’elle en pensait. Nous étions au-dessus de la cascade et avions vue sur l’ensemble de la chute. J’enlevai mes chaussures et allai m’assoir au bord du léger précipice pour y laisser pendre mes jambes et sentir l’eau venir caresser ma peau. Je fis aller ma main à côté de moi pour l’inviter à faire de même.
-Tu va voir ça va t’enlever un poids sans même t’en rendre compte.
Je la regardai faire et s’installer en silence alors que je me disais que je commettais surement une erreur de plus. Il ne fallait pas que je lui fasse découvrir tous mes lieux secrets… Et si un jour elle me vendait ? Ce ne serait pas difficile pour eux de me retrouver. Je fixai le gouffre en balançant mes pieds nonchalamment. Je laissai le silence s’installer afin de nous relaxer et quand je relevai la tête vers elle, peny m’offrit un regard qui semblait triste. Je ne savais pas quoi faire ou quoi lui dire… Si je ne l’avais pas suivi chez elle ce jour-là, je ne serais pas ici à me poser cette question. Je posai ma main sur sa joue pour la caresser et m’approchai d’elle pour poser mes lèvres sur les siennes. Je n’étais pas sûr que cela allait l’apaiser mais en tout cas moi je l’étais.
(#) Sujet: Re: {Flashback pour Lahas <3} Voyage au bout de la nuit Sam 10 Jan - 22:55
Voyage au bout de la nuit
« And I'm damned if I do and I'm damned if I don't So here's to drinks in the dark at the end of my road And I'm ready to suffer and I'm ready to hope It's a shot in the dark and right at my throat Cause looking for heaven, for the devil in me Looking for heaven, for the devil in me Well what the hell I'm gonna let it happen to me »
Les lueurs dansaient, rideaux de flammes orangées qui virevoltaient, bercées par cette fraîche bise nocturne que je sentais se glisser dans mes cheveux, s'y perdre pour mieux venir effleurer ma joue de la plus intangible des caresses. Ces mouvements venteux qui étaient comme autant de soupirs alanguis, de secrets chuchotés que la brise complice et nébuleuse venait déposer au creux de mon oreille. Je ne comprenais pas, me perdais dans ces sensations qui devenaient délires et ne faisaient que me conforter encore un peu plus dans cette bien dérangeante impression que je versais dans la plus pure des folies. La tête qui me tournait au point que je pouvais presque sentir le monde autour de moi se mettre à tournoyer. Mes sens qui me trompaient, me faisaient ressentir cette présence que je n'avais que trop peu eu la chance de connaître avant qu'elle ne s'envole, ne disparaisse de ma vue et de ma vie. Mais certes pas de mon esprit. Ni encore moins de ce cœur auquel je portais une main tremblante et crispée et qui palpitait à en exploser ou presque. Alors mes paupières s'étaient fermées et j'avais tenté, vraiment, de chasser ces souvenirs devenus spectres bien douloureux. Et bien trop vivaces aussi. Le parfum de cette peau que j'avais aimé sentir contre la mienne. Le son ténu et inaudible de son pas derrière moi... La brûlure de son regard sur moi... Toutes ces choses qu'il m'avait laissées lui voler , m'avait offertes... Là non plus je ne savais pas. J'avais passé des heures, pour ne pas dire des nuits, à tenter de comprendre. De chasser loin de moi toutes ces images qui dansaient maintenant encore sur l'écran de mes yeux clos. Du sexe ? C'est ce que j'avais voulu croire, ce dont j'avais tenté de me persuader. A chaque fois que j'avais brûlé d'envie de me rendre aux champs pour le revoir, le retrouver, continuer à écrire cette histoire qui ne faisait que commencer. Je l'avais fait d'ailleurs. Et je l'y avais vu. Si terriblement conforme à ces souvenirs que je maudissais de chérir autant. Lahas... Je pense bien que j'avais du prononcer son prénom. Une fois, deux fois, ou plus ? Etait-ce important ? Non. Ce jour-là je n'étais pas allée le trouver. Et ne le fis jamais. Je le lui avais dit : il était libre. Libre de me revenir. Libre de me fuir. Et il smeblait avoir choisi, non ?
De nouveau mes sens qui me trompent alors que je pourrais jurer sentir sa présence animale et encore plus rassurante dans mon dos. Mon violoniste de palpitant qui s'emballe au point de manquer une double croche sur la partition de mon souffle... Je ne rêvais pas et je le savais. Incroyable le nombre de pensées qui purent me traverser l'esprit alors que je me trouvais de nouveau face à ce choix qui avait déjà été mien lors de notre première rencontre. Me retourner et plonger une fois de plus, une fois de trop, dans cet inconnu aussi délectable que détestable qui me rongeait depuis qu'il était parti. Me retourner et le voir, lui dont la seule pensée me faisait presque sourire maintenant. Ou alors ne pas le faire. Demeurer de marbre pour mieux tenter d'étouffer ce brasier que je sentais flamboyer en mon être tout entier. Je le voulais ? Peut-être, sûrement... assurément. Mais s'il n'avait été question que de sexe alors pourquoi hésiter, n'est-ce pas ? Le sexe est gourmandise, friandise que l'on déguste et que l'on finit par oublier avant d'en découvrir une autre, toute aussi succulente. Mais lui... Il avait été un amant onirique et sublime... Il était devenu mon plus amer regret, mon plus grand manque. Je l'avais cherché, fui. Je l'avais maudit pour me manquer autant, pour avoir éveiller en moi des choses, des émotions que je désirais ne jamais connaître, ne surtout pas éprouver ! Comment votre plus grande frayeur peut-elle aussi être la seule chose au monde capable de vous rassurer ? Comment la peur et la certitude peuvent-elles ainsi s'épouser ? Comment peut-on aimer et haïr en même temps ? Comment peut-on se perdre, le savoir et en redemander, pour les si beaux yeux d'un homme juste aimé le temps d'une après midi de rêve ? La réponse, je ne l'obtins pas et je doute de jamais l'avoir mais ce que je ressentis au moment même où je me décidais à l'affronter me suffit alors. Lahas... Après tant de jours, de semaines presque, à soupirer devant un souvenir, à me jurer de lui lancer à la figure toutes ces horreurs que je ne pensais pas même... Je sus. Que je ne dirais rien d'autre que ce que je lui avais offert et promis ce jour-là, alors qu'il me laissait m'endormir dans ses bras. La vérité... Une douleur sourde à mon âme alors que je pressentais que je commettrais ainsi une autre erreur, une autre esquisse de trahison envers ceux à qui je devrais, demain plus que jamais, prouver ma loyauté.
Chuuuut... avais-je dit avec empressement alors que je le sentais sur le point de me dire ces choses que je ne voulais pas entendre. Pas ici, pas maintenant... jamais même ! Mon doigt qui se pose sur ses lèvres alors que je soutiens son regard interdit et quelque peu perdu. Je voudrais sourire mais je ne le peux pas. Mon regard qui glisse un instant, rien qu'un, sur cette fête où l'on célèbre mon départ... Un frisson qui parcourt mon échine jusqu'à faire trembler ces doigts que je nouais aux siens et que je lui retire subitement. Et ces mots que j'avais prononcés, laissés se déverser sans pouvoir laisser ma raison les retenir. Ce nouveau battement loupé à mon cœur alors que je recule déjà, m'éloignais de lui. J'aurais du me contenter de fuir mais je ne pus résister à l'envie de l'inviter à me suivre. Je veux rêver Lahas... Fais-moi rêver... S'il-te-plaît... Les rêves ne font pas mal et, l'aurore venue, ils se font souvenirs. mon regard qui s'était fait presque implorant alors que je murmurais, chuchotais de nouveau Faisons de cette nuit un autre rêve, tu veux bien ?
Puis la bise qui sembla s'intensifier comme pour mieux porter ces jambes que je sais mienne et qui menaçaient si bien de me trahir, de m'abandonner alors que je m'enfonçais dans la jungle. Je me précipitais dans cette luxuriante et si sauvage végétation que je savais aimer mais que je redécouvrais ce soir-là sous son plus lugubre visage. La journée les rayons du soleil, aussi ténus soient-ils, parvenaient toujours à venir guider mes pas, traçant une voie lumineuse que mes amis ne voyaient jamais. Ils n'aimaient pas cette nature sauvage qu'ils craignaient parce qu'ils ne pouvaient la dompter, la maîtriser comme ils l'auraient tant voulu ! Cet après midi encore j'étais venue me perdre au milieu de ce cocon de verdure où mes yeux ne cessaient jamais de s'extasier de toutes ces couleurs plus chatoyantes les unes que les autres et que venaient sublimer ces sons irréels et ces parfums qui flottaient, m'enivraient. Mais, là, le chant des oiseaux avait été comme chassé par ce silence qui me faisait presque peur et me rendait fébrile. Plus souvent que je ne l'aurais voulu j'avais senti mon cœur s'emballer tandis que mes yeux se plissaient laissant mon regard se faire plus perçant. Là et maintenant les choses étaient bien différentes et même les rumeurs de cette fête que j'avais volontairement quittée ne parvenaient pas à me rassurer. Avais-je peur ? Peut-être un peu, oui. Et, en même temps, je savais que je ne craignais rien. Pas tant qu'il serait là, derrière moi. J'avais entendu la mélopée de sa voix venir rompre, quelques secondes, le voile de silence de la brousse pour mieux y faire résonner mon prénom. Il prononçait mon prénom et, moi, je ne pouvais que me sentir protégée. Et en moi renaissait cette émotion qu'il avait su faire naître de ses mots plus encore que de ses caresses lorsque nous nous étions croisés. Auprès lui je me sentais en sécurité. Pire, je me sentais terriblement bien. Complète ? Tais-toi mon cœur !
Pourtant je ne pus empêcher mon corps de tressaillir et même de sursauter lorsque je sentis deux mains m'agripper et l'une d'elle venir me bâillonner. Puis cette chaleur, presque animale, que je reconnais et fait naître à l'océan de mes iris des étoiles scintillantes. Je ferme les yeux pour ne les rouvrir que lorsque je le sens me parler, me murmurer ces mots qu'il veut rieur mais qui trouvent en moi le plus terrifiant des échos. La jungle est dangereuse ? Je l'ai toujours su et je n'en avais jamais eu peur. Et puis que vaut le danger de ces bêtes que l'on prétendait si vite sauvages alors qu'elles ne faisaient jamais que défendre leur territoire en comparaison du danger que représentaient les hommes ? Surtout ceux qui vous envoyaient au massacre en se réjouissant au point de festoyer à tout va ! Il parlait et je mis un instant à le réaliser tant j'avais l'impression d'être encore prisonnière volontaire de l'un de ces rêves que je faisais si souvent depuis notre rencontre. L'un de ceux où nous nous croisions de nouveau et où... Il était là, devant moi , et je pus presque lire au fond de ses yeux ces mots qu'il me déversait maintenant. Un pas en arrière alors que je comprends qu'il sait... Cela est-il si étonnant ? Après tout nous sommes de la même communauté, non ? Ma main qui se lève comme pour mieux le dissuader de poursuivre, comme pour mieux l'implorer de se taire. Ma tête qui se secoue de droite à gauche. Je ne veux pas l'entendre ! Je ne veux pas qu'il me mente ou tente de me convaincre de renoncer ! Mais il ne le fit pas. Du moins pas vraiment...
A qui peut-on réellement se confier Lahas ? avais-je doucement murmuré sans le quitter des yeux et résistant à grand peine à mon envie de réduire à néant la distance entre ces deux corps qui étaient nôtres et semblaient si pressés de se retrouver. Non, pas encore. Il voulait parler ? D'accord. Nous allions parler. Si la jungle est dangereuses ce ne sont pas les animaux à quatre pattes que je crains mais ceux sur deux jambes et qui parlent souvent pour seulement mentir ou manipuler ceux à qui ils savent si bien sourire. puis j'avais baissé ma tête et soupiré loin de son regard Ils me mentent tous... Alors que j'ai tant besoin de croire. En quelque chose, en quelqu'un … pour avoir une chance de croire en moi peut-être bien... et alors que je sentais en moi la colère et la frustration je m'étais murée dans mon silence alors que je le sentais poser ses mains sur moi et m'énoncer tout haut ce que je ne savais déjà que trop bien. Suicidaire ma mission ? J'en avais terriblement conscience et pourtant... Je pars demain... Et, non, quoique je pense, ressente ou veuille, je ne peux plus faire machine arrière. Je n'ai plus le choix et quand bien même ce ne fut pas mon idée j'ai donné mon accord. Et, quand bien même je reconnais humblement être emplie de défauts, je n'ai qu'une parole.
Tout aurait pu, une fois de plus, en rester là. Tout aurait sans nul doutes en demeurer là. J'aurais au moins pu partir avec, chevillée au cœur, la joie de l'avoir revu. Mais il fut, une fois de plus, celui qui nous fit un peu plus basculer dans ce néant, ce gouffre étrange qui nous perdait à chaque instant un peu plus. Sa main qui s'était refermée sur mon poignet alors qu'il demandait à ce que je le suive. J'avais hésité ? Non, pas même. Qu'il me mène où il le souhaitait ! Qu'il m'entraîne loin de ces feux de joie allumés en mon honneur et auxquels je ne pensais plus même alors que nous nous enfoncions plus profondément encore dans ce marais végétal que je ne craignais plus. Lahas était là, me guidait, sa main m'évitant de chuter à plusieurs reprises. Le tissu de ma robe qui se déchirait, les égratignures à ma peau diaphane... Bien que cela m'arracha quelques soupirs d'agacement tout s'envola au moment où je découvris ce lieu que je ne pus que décrire que comme l'un de ces paradis sur terre que les hommes dédaignent si souvent. Le Monde possédait sept merveilles ? Lui et moi trouverions , dans ce monde que je me surprenais à considérer comme notre, tout autant de paradis. Ces lieux que nul ne connaissait et où nul ne viendrait jamais nous trouver, nous débusquer. Et comme le majestueux astre diurne avait baigné de ses feux notre rencontre sulfureuse, sa jumelle opalescente embrasserait nos retrouvailles de sa diffuse et argentée aura. Le souffle me manqua un moment devant pareil spectacle, devant pareil enchantement ! Ici tout semblait si serein ! Ici tout était paix et quiétude... Aurais-je eu la même pensée s'il n'avait pas été à mes côtés, été celui qui me faisait partager l'un de ses antres secrets ? Peut-être pas. Lahas possédait ce don aussi inné qu'involontaire et inconscient de mettre de la magie et du merveilleux dans mon quotidien.
Sans pouvoir encore prononcer un seul mot je l'imitais et me déchaussais avant que de venir le rejoindre. Sans oser seulement toucher cette main dont il avait usée pour m'inviter à me joindre à lui, je me perdis un moment dans ce spectacle qui ne cessait de me fasciner, de mettre un peu de paix dans ce cœur qui, pourtant, continuait de saigner. Et lorsqu'il en revint à moi je ne pus que lui offrir ce regard que j'aurais voulu joyeux et reconnaissant mais qui n'était jamais qu'insondable tristesse. J'allais parler quand, cette-fois, ce fut lui qui me musela. De cette caresse, si tendre et si douce à ma joue. De ce baiser qu'il déposa sur mes lèvres et auquel je répondis avec douceur. Déjà mon cœur s'apaisait en s'emballant, mon souffle se rassurait en se précipitant. Mes lèvres n'étaient que fièvre pour mieux se faire douceur. Les paradoxes se succédaient, se suivaient et nous entraînaient vers cette conclusion inéluctable elle aussi. Déjà nous étions à bout de souffle et alors qu'il s'éloignait, un peu rien qu'un peu, je nouais plus fermement aux siens et tandis que, de ma main libre, je venais à mon tour caresser sa joue. Puis mes lèvres qui s'entrouvrent pour déverses ces vérités que je préférerais ignorer
Je ne suis pas venue te voir pour t'annoncer mon départ parce que je pensais que tu ne voulais pas le savoir. Que cela t'arrangerait même bien... Que de voir s' éloigner à jamais la seule personne encore susceptible de jamais mettre ta position en danger te rassurerait. un autre baiser à ses lèvres comme pour mieux l'empêcher de m'interrompre alors que mon front venait chercher le sien pour mieux s'y poser et que je poursuivais, douce et rassurante Depuis le premier instant où je t'ai vu j'ai su que tu étais différent Lahas... Je l'ai senti, deviné, éprouvé jusque dans chacune des fibres de mon être. je me reculais et reportais mon regard sur la cascade qui se déversait sous nous Et même si je pense savoir pourquoi tu es si différent je m'en fiche et j'emporterai ton secret avec moi dans ma tombe... un rire nerveux qui m'échappait alors que je me relevais non sans lui avoir offert une nouvelle fois mes lèvres. Venant danser le long de ce vide qui pourrait m'engloutir je ne le quittais pas des yeux alors que je demeurais au bord du gouffre Aux yeux de tous, même de Butch désormais, tu es l'un des nôtres et tu es mon ami. Personne n'ira jamais chercher plus loin. Pas même moi. mon corps qui se laisse subitement tomber, qui menace de basculer dans le vide alors que je retombe en fait assise sur mes talons Je ne te trahirais jamais Lahas, je t'en fais le serment. Qui que tu sois... Quoique tu sois venu chercher... Je te l'ai dit le premier jour : tu es énigme et je ne chercherais jamais à en lever le voile si tu me l'interdis. Mais j'ai besoin de savoir. Pour moi, rien que pour moi. Mon regard pétri de peur qui vint timidement trouver le sien T'es-tu joué de moi aussi ? Ce rêve que nous avons fait ensemble et où nous étions juste nous... L'ai-je vraiment imaginé ou était-ce aussi réel et sincère que je me plais à le croire ? M'as-tu manipulée Lahas ? ma tête qui se baisse avant que je ne me tourne complètement pour mieux laisser ma larme venir rejoindre les eaux ruisselantes de la chute Je ne te demande qu'une chose : la vérité. Parce qu'on ne peut rien construire, pas même un songe, sur des mensonges. Et puis qu'est-ce que cela te coûte ? Tu l'as dit toi-même, non ? Je ne reviendrais pas de ma mission. Alors peu importe bien ce soir, non ?
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» Lahas Brody "
❝ Immune. × I can't forget but I can pretend ∞ ❞
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(#) Sujet: Re: {Flashback pour Lahas <3} Voyage au bout de la nuit Lun 12 Jan - 14:02
Voyage au bout de la nuit
Paix à ton âme
Elle avait posé son doigt sur mes lèvres comme si elle avait deviné ce que j'allais lui dire. Elle me pria de garder le silence et de ne rien lui révéler. Elle m'avait fait un regard implorant et m'avait une fois de plus demander de faire de sa journée un songe. Est-ce que j'étais doué pour faire ça? Je ne pensais plus avoir la capacité de faire rêver quelqu'un. Je pensais que tout en moi était mort et ne ressentait plus que de l'affection pour la nature et mon peuple, mais cela semblait faux. Je ressentais une forme d'amour pour cette jeune femme, je n'aurais pas dit que j'en étais amoureux mais mon cœur n'y était pas insensible. Quelque part, elle me faisait penser à ma sœur à l'époque à laquelle nous nous entendions bien. Elle a de l’ambition et veut prouver à tout prix qu'elle sait faire des choses de ses propres mains. Je avais ignoré ma sœur et avais pris un air désintéressé quand elle me parlait. J'avais tout fait pour qu'elle me haïsse et qu'elle fuit le camp. Je savais qu'elle n'était pas heureuse avec nous, je savais qu'elle m'en voulait pour la mort de nos parents mais quoi qu'elle puisse en dire ou penser je n'en avais vraiment pas le choix. Cette nuit-là de nombreux parents ont péris sous les mains de leur propres enfants et eux semblait bien plus fière que moi. Je pouvais comprendre qu'elle m'en veuille après cela. Même si elle est loin de chez elle, j'espère qu'elle a trouvé un refuge où elle s'y sent bien. Je sais, je le sens qu'elle est quelque part sur cette île mais je ne pars pas à sa recherche volontairement. J'avais été perdu dans mes pensées et peny était elle aussi sortie de mon champ de vision.
Je l'avais rattrapée et surprise une nouvelle fois et c'est à ce moment-là que je ressenti encore ce tiraillement au fond de mes entrailles. Je ne sais pas comment elle faisait mais elle arrivait toujours à m'arracher une once d'humanité. Elle savait qu'on lui mentait et qu'on la manipulait si mal habilement et maintenant à cause de son choix elle se retrouve emmurée. Elle leur avait dit oui aveuglément en sachant qu'elle risquait de ne jamais réapparaître chez les siens. Maintenant que j'y pense qui me dit qu'elle avait envie de les revoir un jour ? Elle rêvait peut-être d'une aventure ou d'exploration. J'ignorais pourquoi elle avait accepté cette mission mais elle devait avoir ses raisons. Je l'avais regardé et écouté, chose que je n'avais plus faite avec des étrangers depuis longtemps. J'eus pitié de cet être aux yeux emplis de colère et d'envies diverses. J'avais soupiré en me disant que je n'avais rien à perdre. Que je pouvais bien lui faire passer l'une de ses dernières soirée sur ses terres car de toute façon, il y avait peu de risque que l'on se revoit et si c'était le cas elle m'aurait bien vite oublié. D'un côté cela m'arrangeait mais de l'autre je craignais que sa présence ne me manque un peu. Certes, aux yeux de tous, je faisais partie des leur maintenant mais je n'avais pas envie de m'inquiéter pour une personne de plus. Je me suis dit que j'y penserais au début et puis que je l'oublierais aussi vite qu'elle n'est apparue. Peny est un peu comme un désert aride, elle est sèche et ardente mais elle regorge de fraîcheur à certains endroits de sa personnalité.
Elle m'avait suivi jusqu'à mon sanctuaire et dans un silence plus que religieux elle m'avait rejoint. On avait regardé la lune, écouter le flux de l'eau reposant et on semblait communiquer sans même un regard ou toucher. Je lui avais offert un baisé car je savais qu'elle attendait de moi que je la rassure et sois là pour elle. Étrangement cela lui permis aussi de lui dénouer la langue. Je l'avais prise pour une blonde écervelée mais elle avait compris bien avant moi que je voulais à tout prix l'éviter. Par contre, quand elle parla de ma position et du danger qui la guettait, je lui fis un drôle de regard. Il était sûrement menaçant avec une légère pointe d'incompréhension et surtout d'interrogation. Comment elle avait pu deviner ? Est-ce que j'ai laissé transparaître une faille dans mon jeu ? Ou est-ce que c'est mon corps qui m'a trahi alors que l'on faisait l'amour? Je l'ignorais mais je n'allais pas me priver pour le lui demander. Mais alors que je m'étais fait méfiant, je me radouci en l'entendant dire qu'elle emporterait mon secret dans sa tombe, qu'elle ne me trahirait pas de manière éhontée. J'aurais voulu la croire de tout mon être mais je ne me sentais pas capable de le faire là maintenant, j'avais trop d'interrogations en suspens. Pourquoi faisait-elle tout ça pour moi alors que l'on se connait à peine? Pourquoi ce donner tant de mal pour une personne qui croit jouer la comédie à son égard ? Et c'est là que les questions que je redoutais tombèrent. J'étais moi-même en train de me questionner et je ne me sentais pas prêt à lui donner une réponse correcte, enfin je le croyais. Est-ce que je l'avais manipulé? Je ne pense pas, je n'ai pas besoin de manipuler quelqu'un juste pour partager du plaisir avec elle. Peny l'avait cherché et m'avait convaincu de le lui donner. Je n'avais fait que céder à mes pulsions sexuelles. Pour elle ça avait été une matinée extraordinaire et pour moi ça avait été un long chemin de remise en question. Je posai mon regard sur elle alors que j'enroulai l'un de mes doigts dans ses cheveux légèrement bouclé. Comment tu as su pour moi? Qu'est ce qui m'a trahi ? Enfin je veux dire... Je marquai un silence. Comment tu as su que j'étais différent ? Je la regardai un instant avant de reprendre. Comment je pourrais me jouer de toi sur ce sujet ? Je n'avais pas besoin d'user de manipulation pour assouvir mes désirs. Si je n'avais pas voulu de toi je serais parti et on ne se serait jamais revu. Si à chaque fois, on s'aperçoit ou si on passe du temps ensemble c'est parce que je le décide. Je regardai un instant la cascade à mon tour. J’hésitai à lui dire pourquoi j'étais là-bas. Je ne voulais pas tout lui révéler mais j'avais envie de lui lâcher un petit bout de la vérité. Tu as raison sur un point, je ne suis pas réellement des votre. Tu ne t'es jamais demandée pourquoi je connaissais si bien la jungle ? C'est tout simplement parce que je lui appartiens.
Je n'avais pas envie de lui confier tout cela mais mes paroles affluaient en dehors de ma bouche. Je ne pouvais pas stopper ce torrent de vérité de je voulais à tout prix arrêter.J'avais foi en votre peuple autrefois car je voyais en eux du progrès mais en regardant de plus près et en vivant avec eux je me suis rendu compte qu'il n'y avait rien de bon en eux. Je ne suis pas l'homme le plus respectable de la terre mais je pense l'être bien plus que ton peuple en entier. Peu importe qui je suis réellement tout ce qui importe c’est mes actes. Je ne m'attendais pas à la meilleur de ses réactions mais je pensai que je lui devais bien cette vérité. Elle avait été honnête avec moi alors je pouvais bien l'être moi aussi, enfin du moins sur certains points. Je posai ma main sur la sienne avec douceur. Je ne t'ai pas menti Peny mais je ne t'ai pas tout dis non plus. Et je pense que pour ton bien c’est mieux ainsi. On ne souffre pas de ce qu’on ne voit pas comme on dit. J’espère tout de même que tu t’en sortiras et que tu reverras les tiens. Je lui souris alors que je rangeai ma main sur ma cuisse. Je ne savais pas si j’avais bien fait de lui dire cela mais trop tard le mal était fait. Je la laissai réfléchir à ce qu’elle allait pouvoir répondre, d’un côté je redoutais ce qu’elle allait pouvoir me dire. Je n’avais pas envie de l’entendre me réprimander même si je doutais qu’elle prenne cette initiative. Elle était là pour vivre un nouveau rêve et non un pénible cauchemar. Je fixai la roche qui s’effritait aux rythmes des secousses du flux continu de l’eau. Je me dis que j’aimais cette nature et que je ne la troquerais pour rien au monde. Je me dis que rien ne pourrait l’abattre tant que j’étais là pour la préserver et garder un œil sur elle. Cette jungle c’était toute ma jeunesse et sera aussi mon futur. Je n’ai jamais voulu vivre ailleurs qu’ici sous les palmiers et les plages de sable fins. J’aime cette île et rien ne pourra m’en décrocher. Je mourrais sur les terres qui m’ont vu naître, changer, grandir. Cette même terre pour laquelle j’ai versé et versera du sang. Je pensais que c’était ça ma cause mais que c’était aussi ma façon à moi de me racheter une infime partie de ma conscience.
Je sentis l’une de ses mains me caresser le visage alors que j’étais distrait. Elle avait été douce et attentionnée comme pour me dire qu’elle s’en fichait éperdument, comme si elle acceptait. Je fus envahi par le sentiment doux et chaud du réconfort. J’étais bien en ce moment même et c’était plaisant de partager ce genre de choses dans un endroit qui m’est cher. Je me redressai avant de l’aider à se relever. Comment voudrais-tu vivre ce rêve cette fois ? Je lui tendu la main pour qu’elle l’attrape. Viens j’ai un truc à te montrer. Je descendis cailloux par caillou en lui tenant la main afin qu’elle ne glisse pas. C’était un endroit très étroit et l’humidité nous réservait souvent des surprises et je n’avais pas envie qu’elle arrive maintenant. Nous avions tout un pan de falaise à descendre et elle était tellement peu rassurée que si je l’avais laissé faire nous y serions encore à l’aube. Je la tirai et me servi de son déséquilibre pour la prendre dans mes bras et ainsi sautiller avec agilité sur ces petites roches. Je la sentais légèrement crispée mais au finale elle finit par me faire confiance. Nous nous rapprochions bien vite de l’eau claire, quand nous fûmes presque arrivé je me stoppai et me mis dos à l’eau. J’espère que tu as le cœur bien accroché parce que ce que j’ai à te montrer est sous l’eau. Je ne su pas traduire l’expression que j’ai pu lire sur son visage mais je lui souriai en ricanant légèrement avant de me laisser tomber en arrière avec elle dans mes bras. Je fermai les yeux et vécu pleinement ce moment de plénitude totale, je sentis l’aire fendre mes cheveux, ma peau, je me sentais libre. Nous pouvions voler avant de nous écraser avec fracas contre ce liquide qui semblait si doux de loin. Je ne lâchai pas son poignet et l’entrainai vers un trou qu’il y avait dans la roche. Nous le traversâmes rapidement pour remonter aussitôt à la surface. Je riais en la voyant tousser légèrement. Je nageai vers le rivage et l’attendis pour la mener là où je le désirais.
Je voulais qu’on se dirige vers le fond de la grotte où il y avait une petite étendue d’eau remplie de myriades de couleurs. J’osais espérer que cela allait lui plaire ou encore l’émerveiller. En ce qui me concerne, la première fois que j’ai aperçus ce spectacle je fus ébahi. Je me suis dit que plonger avec l’entièreté de mes vêtements n’avait pas vraiment été la meilleure idée que j’avais eue. Je me sentais lourd et collant mais je me dis que cela en valait la peine. Je lui dis d’approcher alors qu’elle pouvait déjà voir la caustique colorée sur les parois rocheuse. Il y avait toute sorte de couleurs ça variait du bleu, au rouge et du rouge au vert. Je n’avais jamais su les compter tellement il y en avait. Je m’approchai du petit lac et allai y plonger mes pieds pour sentir le doux mouvement des « tentacules » de ces petites plantes sur mes pieds. Approche, c’est très amusant. Parfois je ricanais car la plante me chatouillait le bout des pieds. C’est chez moi un endroit sensible. C’était un moment doux et intime que je n’allais pas m’empresser de raconter à tout le monde. Ce souvenir sera enterré dans cette grotte et n’en sortira jamais. Nous étions libres. Je l’étais déjà mais elle le fut pour la première fois.
(#) Sujet: Re: {Flashback pour Lahas <3} Voyage au bout de la nuit Lun 12 Jan - 16:48
Voyage au bout de la nuit
Elle me semblait bien loin cette « fête » dont nous parlions avec ce détachement qui nous préservait de laisser des émotions bien trop fortes nous submerger dans ce moment de trêve et de rêve éveillé que je lui avais demandé, réclamé et qu'il m'avait une nouvelle fois offert. Et ces mots que je prononçais avec une douceur bien trop grande pour qu'elle ne trahisse pas ma frustration et ma colère, je les pensais. Oui, je savais que le monde n'était qu'un odieux mensonge dont chacun tentait plus ou moins vainement d'ailleurs de tirer profit. Et ceux que j'entendais Lahas nommer les miens m'apparaissaient de plus en plus comme étant les rois des manipulateurs. Et je regrettais presque cette innocence et cette candeur qui m'avaient si longtemps maintenue dans la plus parfaite des ignorances. Pendant toute ma vie j'avais cru ce que l'on me disait, m'en nourrissant et laissant ces si beaux discours me former, me modeler à l'image de ces êtres que je ne parvenais pas encore à haïr mais que je méprisais déjà. Ils m'avaient esquissée, donnée la vie pour mieux pouvoir, le moment venu, s'approprier les fruits de leurs travaux. Et, en un sens, je ne différais que peu de ces rescapés qu'ils enlevaient et maintenaient captifs dans ces geôles que Nemo avait tant à cœur de défendre et de garder. Alors que j'avais posé mon regard sur l'homme face à moi je ne pus m'empêcher de faire la comparaison entre lui et celui que je n'avais que trop longtemps nommé mon meilleur ami. Ils s'opposaient autant que se ressemblaient. Et si leur cause différaient leur détermination à les défendre était la même. Nemo donnerait sa vie pour la communauté. Lahas donnerait la sienne pour cette cause qui lui faisait prendre des risques aussi grands qu'inconsidérés.
L'astre lunaire, disque opalescent et bienveillant, luisait au-dessus de nous et semblait comme retenir sa diffuse clarté pour mieux laisser les ténèbres de la nuit envelopper ces moments volés à Chronos lui-même et où les vérités se dévoilaient que pour mieux se faire secrets et serments. Car quand bien même je ne réalisais pas vraiment la portée de ces mots que nous échangions du bout des lèvres et avec une pudeur étrange j'en saisissais parfaitement le sens. Et je n'étais pas plus dupe aujourd'hui des mensonges par omission de Lahas que je ne l'avais été lors de notre première rencontre. Ce que ma raison et mes yeux avaient perçu mon cœur avait été le premier à les détromper, à les démasquer. Mais cela ne m'avait pas arrêtée et je savais que, dorénavant et quoique je puisse tenter de faire pour me convaincre de l'inconscience de mes actes, rien ne m'empêcherait jamais d'aller au bout de cette insensée aventure. Lahas... Un rayon vint caresser les traits de son visage alors que nous nous faisions face au-dessus de ces chutes vertigineuses où il m'avait conduite. Le monde et sa fureur, le monde et sa folie... Plus rien n'existait que nous et ce désir commun que nous avions de vivre un rêve enchanteur de simplicité. La nature nous entourait, nous cernait... nous protégeait nous et nos secrets aussi involontaires que bien lourds à porter pour nous qui n'aurions jamais du nous croiser et encore moins nous trouver. Je ne pouvais m'empêcher de regarder ce visage qui me paraissait à la fois le plus beau de tous et le plus douloureux aussi. Lahas parlait. Peu mais bien et dans ses propos je retrouvais un peu de cette dureté et de ce détachement dont je me savais incapable. Quelles qu'en soient les raisons j'aurais presque pu parier que, plus que la vie, c'étaient les hommes qui l'avaient poussé à se forger cette carapace plus dure encore que le diamant. La souffrance, la colère... Le refus de se laisser aller à éprouver toutes ces émotions qui ne pétrissaient que trop mon être... Il était une énigme, un tourment mais, pourtant, il était le seul être au monde à pouvoir m'apaiser et faire sortir de moi ce meilleur que beaucoup me jugeaient encore incapable d'avoir. Et je ne pus que sourire avec tendresse et une pointe d'étonnement en comprenant que, d'une bien singulière manière, lui et moi nous complétions à merveilles. Et que si la vie nous réunissait encore ce soir c'est que c'était écrit. Quelque part dans les nuages comme je le lui avais dit en m'endormant dans ses bras. Quelque part dans ces murmures venteux susurrés par Eole. Dans cette douce mélopée que ruisselait la cascade à nos pieds. Nous vivions dans un enfer en fusion mais, là et maintenant nous découvrions un paradis. Celui qui avait toujours du être le sien et qu'il me faisait l'honneur de déposer à mes yeux et à mes pieds.
Alors, oui, je sus que je ne m'étais pas trompée sur lui et que cette confiance insensée et aveugle que je lui portais, il la méritait. Parce qu'il n'avait fait que taire ce qu'il était sans chercher à me faire avaler l'une de ces couleuvres que les miens semblaient bien plus prompts à enfoncer dans ma gorge délicate ! Pourtant... pourtant j'avais senti en moi le besoin aussi urgent qu'impérieux de l'entendre me confirmer ce que je savais déjà. Qu'avec sa pudeur aussi habituelle qu'agaçante il me dise avec détachement que, non, il n'avait pas agi envers moi comme il le faisait avec tous les autres. Qu'à sa façon et quand bien même il ne se l'expliquait sans doutes pas que j'étais différente à ses yeux. Que je serais toujours ! Et que c'était pour ça qu'il m'avait menée jusqu'ici et qu'il me laissait ainsi lui faire comprendre que je savais. Qu'il n'était pas des nôtres et ne le serait jamais. Qu'il était vraiment différent. Que je l'avais senti et maintenant le savais. Mais que, non, jamais je ne pourrais le révéler à quiconque. Parce que ce serait le mettre face à un danger déjà bien trop grand et prégnant qui me fit trembler alors que j'y pensais. Mes yeux qui s'étaient empli de frayeur pour lui et de larmes retenues alors qu'il ramenait sa main à mes cheveux et osait m'affronter, me confronter à ces vérités que nous avions esquissées et qui prenaient maintenant vie. Il voulait savoir comment j'avais su ? Tellement simple à vrai dire...
Parce que tu es plus libre qu'aucun ne pourra jamais l'être. avais-je simplement murmuré du bout des lèvres alors que ma joue venait chercher la chaleur de sa paume pour mieux s'y abandonner une seconde. Puis ma tête s'était légèrement redressée alors que je le voyais se replonger dans le silence comme s'il eut voulu trouver les mots juste pour poursuivre. Non, il ne s'était pas joué de moi. Un sourire radieux à mes lèvres alors que je laisse mon regard se joindre au sien et regarder dans la même direction. Celle de ce futur dont nous ne voulions peut-être pas encore mais que nous esquissions pourtant déjà. Et ensemble. Un léger rire tendre qui m'échappa alors qu'il assurait que nos entrevues n'étaient jamais dues qu'à sa propre volonté. Moi qui me laissais basculer doucement sur le côté pour lui donner un léger coup d'épaule alors que je posais ma tête sur son épaule et venais chercher son regard Je savais bien que je finirais par te manquer !
Ma voix était espiègle mais pas moqueuse et les étoiles à mes yeux témoignaient bien assez de la tendresse que je portais à celui qui m'avouait maintenant appartenir à la jungle. Un léger frisson à mon échine alors que je me redressais subitement et enserrais mon buste de mes bras pour mieux chasser ce mauvais pressentiment que je sentais me venir. La jungle ? Je me souvenais de toutes ces histoires terrifiantes que mon père et certains de ses amis du Conseil aimaient à nous compter pour s'assurer que jamais nous n'irions nous aventurer trop loin du village. Nous pensions tous, et moi la première, qu'ils tentaient de nous protéger mais j'en savais maintenant assez sur leurs innombrables secrets pour comprendre qu'ils ne protégeraient jamais qu'une seule chose : leurs secrets justement ! Quels que soient vraiment ceux-ci ils semblaient importer plus que leurs propres chairs et leur propre sang... Sinon comment mon père pouvait-il ainsi m'envoyer à ce qui serait, en effet, une mort certaine ? Je comptais pour lui et il m'aimait, je n'en doutais pas même. Mais il était atroce et plus encore frustrant de réaliser que l'Hydre et ce qu'elle représentait comptait plus encore. Mes paupières qui se fermèrent de nouveau alors que je sens ma tête se secouer violemment devant ces propos qui s'écoulaient maintenant des lèvres de Lahas. Il avait eu foi en ce peuple ? Pourquoi ? Même moi je n'aurais pu en dire autant ! J'avais été élevée par eux. J'avais bu leurs paroles, gobé leurs mensonges. Je m'étais laissée manipuler comme un bon et bien décérébré petit pion à tel point que maintenant encore je me sentais coupable de les trahir déjà en le protégeant, lui. Lui qui parlait encore et encore, livrant son cœur comme je l'avais tant souhaité. Je lui avais demandé la vérité et il me l'offrait me laissant bien dépourvue pour le coup. Que faire de toutes ces phrases qui me laissaient pantoise, furieuse et triste ? Que faire de ce dilemme qui m'assaillait, déchirait mes chairs et rongeaient mes sens ? Et cette façon qu'il eut de me souhaiter bonne chance tout en espérant que je puisse, un jour, leur revenir. A eux, toujours, qu'ils nommaient les miens.
Être née parmi eux fait-il de moi l'une des leurs pour autant ? Quoique je désire vraiment mes gênes et mon sang seront-ils donc toujours les seuls à l'emporter ? avais-je dit le plus sérieusement du monde alors que je le regardais avec tristesse mais une once de cette folle détermination que je sentais naître en mon cœur Qui vois-tu là devant toi Lahas ? Qui vois-tu ? L'une de ces êtres que tu méprises, et à juste titre, pour avoir confondu progrès et démence, protectionnisme et tyrannie envers tous ceux qui leurs sont différents ? Est-ce l'une de ces personnes que tu vois vraiment ? Ou ne serait-ce pas plutôt une autre... Une femme en qui tu as suffisamment confiance pour lui dire la vérité et la mener jusqu'à ces terres paradisiaques qui étaient là juste tiennes ? une seconde de répit que je mis à profit pour lui offrir un baiser et une caresse à sa joue avant que de m'éloigner de nouveau et de laisser mon regard, toujours patiné de tristesse, se perdre dans les chutes Je suis née parmi eux mais je ne suis déjà plus totalement des leurs... Cela me trouble et m'angoisse mais je sais que je ne pourrais plus jamais être vraiment des leurs. sa main chaude et douce qui vint se poser sur la mienne un instant volé au temps alors qu'il me souhaitait de revenir de cette mission qui m'attendait dans quelques heures à peine. Un baiser à sa joue et ma main qui revient chercher la sienne sur sa cuisse Je reviendrai... Parce que tu as presque raison : je veux rentrer chez moi et que je me donnerai tous les moyens pour cela. Mais... ma main qui libère la sienne alors que je souris en rougissant et en détournant légèrement le visage pour mieux masquer mon si visible trouble quand je murmurais ces mots On est chez soi auprès des gens que l'on respecte et que l'on aime. Alors... Qui sait bien vers qui et pour qui je reviendrais en fait ?
La réponse à cette question j'étais persuadée que Lahas la connaissait aussi bien que moi quand bien même je ne m'aventurerais pas à la lui énoncer ce soir. Pourquoi prendre le risque de le voir s'inquiéter, s'agacer et briser ce rêve dont je voulais me délecter encore et encore jusqu'à en graver chaque image, chaque sensation en mon âme et en mon cœur plus encore que dans mon esprit. J'étais sans doute la dernière chose au monde qu'il aurait voulu trouver et, lui, était le dernier homme au monde que j'aurais voulu aimer. Mais le fait était là et même si je ne comprenais toujours pas comment j'en étais arrivée là... J'étais amoureuse et aimais sincèrement et pleinement pour la toute première fois de ma vie. Pour la toute dernière aussi. Non pas que j'entendais en effet laisser ces rescapés me démasquer et me tuer mais parce que, dorénavant, il n'y aurait pas d'autre homme que lui pour moi. La caresse à son doux visage lui avait plu et c'est comme si j'avais pu sentir ses muscles se détendre un instant, le poids intangible peser sur ses épaules s'envoler. Oh oui... Lahas et moi étions deux animaux aussi sauvages que blessés qui luttions, chacun à notre manière, pour survivre dans ce monde qui ne nous épargnerait jamais tant nous étions différents et entiers. La liberté, était son plus grand trésor. Je jurais de conquérir la mienne. Quel qu'en soit le prix. Lorsqu'il me demanda comment je voulais voir mon rêve prendre vie j'avais éclaté de ce rire cristallin et enfantin que je ne me connaissais plus depuis longtemps. Qu'il me guide, m'entraîne ! Qu'il soit le magicien de cette nuit que je priais pour ne jamais voir finir.
Et il avait exaucé mon souhait. Au-delà même de mes espérances les plus folles. Lorsque nous avions commencé à dévaler ces pentes abruptes je dois bien dire que je n'en menais pas large, me montrais gauche et instable là où lui n'était qu'aisance et agilité. Il m'avait dit venir de la jungle, lui appartenir ? Il était la jungle. Dans ce qu'elle avait de plus beau, de plus sauvage et de paradoxalement plus tendre aussi. Un léger glapissement qui m'échappa alors que je le sentais me soulever de terre pour mieux me faire sautiller d'une roche à lui. J'avais eu peur. Une seconde. Mais bien vite l'appréhension s'était envolée. J'étais avec lui, dans ses bras. Il ne m'arriverait rien. Et lorsque ces mots se firent plus sibyllins et qu'il nous projeta dans l'eau je criais. D'amusement et d'excitation. Il tenait ma vie entre ses bras, mon cœur entre ses mains et je n'avais pas peur. L'eau qui vint absorber nos corps d'abord offerts au vent. La sensation étrange de faire corps avec la nature. De faire corps avec lui aussi. Peut-être bien plus encore que lorsque nous avions fait l'amour comme des amants passionnés … Comme si nos ébats sulfureux avaient allumé un feu bien plus dévorant et dangereux encore et que nos cœurs désiraient eux aussi éprouver l'union parfaite que nos corps avaient, eux, déjà connue. Je grelottais et riais alors que nous émergions dans cette grotte dont je n'aurais jamais pu soupçonner l'existence. Mes yeux ne savaient plus où se poser tant je me sentais pareille à Alice arrivant dans ce pys des merveilles. Ici … Les mots me manquent aujourd'hui encore pour décrire la sensation qui me submergea lorsque je vis ces reflets d'arc-en ciel m'entourer. Toutes les couleurs de l'univers semblaient s'être donné rendez-vous en ce lieu retiré du monde et elles y chatoyaient de la plus magnifique des manières. Sans même me soucier de mes habits détrempés je tourbillonnais sur moi-même, ouvrant bien grand les yeux devant ce spectacle féerique qui m'était offert de voir. Et ce fut ses mots et son rire qui m'arrachèrent finalement à ma contemplation. Il riait. J'aimais bien son rire. Surtout celui là... Si pur, si détendu... Lahas était à la fois le même et en même temps un autre. Comme si son masque achevait lentement de se désagréger et qu'il consentait plus ou moins sciemment à m'offrir le plus beau et inattendu des cadeaux : la sincérité de son être. J'étais demeurée figée un moment mes yeux rivés aux siens et le sourire le plus béat accroché à mes lèvres. Puis j'avais couru le rejoindre et m'asseyant à ses côtés, e glissais doucement mes pieds dans l'onde, sursautant devant ces chatouillis qui eurent vite fait de me rendre moi aussi d'humeur rieuse. Ma main qui vint de nouveau chercher la sienne alors que je me tais pendant un instant, profitant de ce spectacle mirifique qui semblait n'exister que pour nous.
Je crois que je comprends... avais-je chuchoté tout bas comme pour ne pas déranger ce monde naturel qui nous faisait l'honneur de nous offrir le plus beau des refuges. Mon regard qui ne quitte pas ce qui nous entoure alors que je poursuis Moi aussi je pourrais me battre pour que personne ne vienne jamais détruire pareille beauté, pareille perfection... puis, le regardant, souriante et sereine comme jamais je murmurais tout contre ses lèvres cette-fois Merci Lahas. un autre baiser alors que je me faisais plus tendre et douce que jamais De m'avoir permis de comprendre ce qui valait vraiment la peine d'être défendu... mon regard qui s'ancrait au sien De m'avoir aussi montré ce qui était digne d'être aimé. Tu disais que tu n'étais pas l'homme le plus respectable du monde ? A mes yeux tu l'es car, jusqu'ici, tes actes me l'ont prouvé. je me pelotonnais entre ses bras sans chercher autre chose que la douce chaleur de son corps contre le mien et je fermais les yeux, consciente de ne rien avoir à craindre. Du moins cette nuit. Tu m'as dit de prendre ma liberté, de me défaire de ces entraves qui me retenaient prisonnière. Tu avais raison. Sauf sur un point. un sourire alors que je me penche pour l'embrasser passionnément avant que de murmurer au creux de son oreille ces quelques mots Ces chaînes c'est toi qui me les enlèves à chaque fois que nous nous voyons. Et quand bien même ce n'est jamais que pour les remplacer par d'autres je m'en contrefiche éperdument. Parce que ces chaînes là, celles qui me ramènent et me ramèneront toujours à toi et à nos instants volés je les aime. Peut-être parce que je l'aimais lui ? Assurément même. Puis je lui demandais ce qu'il voulait faire lui aussi de ce rêve que je voulais notre et non seulement mien. Moi aussi je veux faire de ce moment un songe pour toi. Comme ça, quoiqu'il arrive demain... Cela te fera au moins un souvenir à chérir si... « si je ne devais pas te revenir malgré tout »... Mon regard qui se voilà une seconde avant que je ne me ressaisisse et ne lui sourit tendrement alors que je dis sans même m'en rendre compte Demande et tu seras exaucé Lahas... Parce que, aussi dingue que cela soit et quand bien même je ne me comprends pas moi-même, je sais que je te serais à jamais loyale et fidèle. Et que je ne veux qu'une chose : te voir heureux. Et n'est-ce pas ce que font les femmes amoureuses ?
Je savais que j'avais la langue trop bien pendue ! Tant pis ! C'était dit !
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» Lahas Brody "
❝ Immune. × I can't forget but I can pretend ∞ ❞
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(#) Sujet: Re: {Flashback pour Lahas <3} Voyage au bout de la nuit Lun 19 Jan - 0:09
Voyage au bout de la nuit
Paix à ton âme
La musique de la fête ne se faisait plus entendre de là où nous étions, les flammes de leurs torches étaient éteintes et juste le bruit de la jungle nous entourait de sa douce chaleur. Nous étions là, dans un endroit qui m’étais secret et sacré. Elle m’avait donné un léger coup d’épaule et m’avait dit qu’elle savait que j’allais lui manquer. Je ne réagis pas vraiment et me contentai de fixer l’horizon sans ne même plus faire attention à sa présence. Si elle m’avait manqué ? Je ne pensais pas que cela était réellement le cas. Normalement, je n’étais pas censé me retrouver ici en sa compagnie ! J’aurais du lui dire ce que j’avais à lui dire et peut-être même abréger ses souffrances. Je n’aimais pas cette femme, elle avait été une façon de me soulager, je n’avais pas besoin d’elle sur d’autres plans. Elle semblait le croire pourtant et c’était mieux ainsi. Demain elle partira, on ne se verra plus et je n’aurais plus à m’occuper de ce problème. J’aurais aimé me convaincre qu’elle n’en était pas un mais même elle savait que c’était le cas. Elle marchait sur mes plans et mes ambitions et je n’appréciai pas réellement. Elle pouvait me dire que jamais elle me trahirait, elle le ferra un jour ou l’autre quand l’occasion se présentera. Ainsi sont les femmes. Elles font tout ce que tu désires quand elles sont amoureuses mais se retourne contre toi de la pire façon qu’il soit quand leur cœur est brisé. Je ne voulais pas me retrouver dans cette situation un jour. Je voulais être en paix et pouvoir étre libre comme bon me semblait. Comme elle le disait elle-même, ma force c’est ma liberté et avec elle à mes coté je suis comme un oiseau en cage. Enfin c’est ce que je crois en ce moment précis. J’étais en train de m’éloigner de mes objectifs en lui offrant l’attention qu’elle désirait. Je m’enfermais dans un cocon et ne pensais à rien d’autre. Je devais être l’homme qui lui inspirait des choses et la faisait se sentir vivante à nouveau. Je devais être son sauveur. Elle fait partie des ennemis et doit y rester…Je ne peux pas m’attacher à une femme qui va jouer les espionne chez les voisins. Comment je pourrais lui faire confiance après qu’elle m’ait reporté le véritable but de sa mission. Si elle était douée en comédie qu’est ce qui me prouve qu’elle ne joue pas avec moi pour me soutirer des informations. Je ne devais plus lui dire un seul mot me concernant. Elle devait en savoir le moins possible, il fallait que je les protège tous. Mon cerveau ne cessait de m’envoyer des signes d’alertes pour que je fuie. Je le voulais mais mon corps était fainéant et refusait de bouger réellement. Du fond de mon âme, je voulais croire en sa sincérité mais instinct revenait toujours à la charge et me susurrait de me méfier. Parfois, j’étais honnête en vers elle et à d’autre moment je me renfermais sur moi-même.
Elle jouait sur ses sentiments et sur les miens par la même occasion, elle me faisait ses petits yeux de petite fille blessée en me demandant si ses origines seront toujours plus fortes que ce qu’elle est vraiment, elle me demandait ce que je voyais en elle et si je lui faisais confiance. Encore une fois, j’étais cloisonné entre deux choix. Elle me disait qu’elle hésitait et qu’elle était sûr qu’elle reviendrait mais peut-être pas pour eux mais plus pour moi. Voulait-elle me manipuler ? Voulait-elle me faire croire à des aussi gros mensonges ? Comment une femme comme elle pouvait s’intéresser à moi ? Elle avait découvert qui j’étais et qu’est ce qui me prouvait qu’elle ne voulait pas me faire arrêter et me faire exécuter ? Je glissai l’une de mes mains discrètement sur mon couteau et le serrai délicatement entre mes doigts. Que devais-je faire ? Je devais entrer moi aussi dans son jeu ? Ou lui dire clairement mon ressenti. Je devais être clair et ça c’est certain. Je la regardai avec mon regard perçant et vif. Tu fais partie des leurs et ton sang et ton origine prendra toujours le dessus pour moi. Tu n’es pas née parmi les miens et sans te vexer je doute que je pourrais te faire confiance un jour. J’aimerais te croire mais je ne te connais pas assez pour croire à toutes tes paroles. Ce que je vois ? . Je ne la lâchai pas du regard. Je vois une femme qui est intelligente et est sensible sur certains points mais je doute un peu de ta sincérité et de ton amour pour moi. . Je ne peux m’empêcher de croire que parfois elle joue avec moi. Je passai ma main sur sa joue douce. Je veux bien te croire mais si un jour tu me vends, je ferais tout en mon pouvoir pour te réduire en cendre. Tu as fais des choses pour moi et a arrangé ma situation chez les tiens mais qui me dit que ce n’était pas pour gagner ma confiance ? Je doute Peny et tant que tu ne m’auras pas prouvé ta loyauté, je ne pourrais jamais vraiment te faire confiance. Si tu arrives à me la prouver alors je serais le meilleur allié que tu n’auras jamais eu dans ta vie. .Je ne la lâchai pas du regard et me replaçai comme j’étais avant. J’ai été sincère dans tout ce que je t’ai dis et encore une fois je le suis. Je ne sais pas ce que je dois penser et suis légèrement perdu mais… .Je me relevai et lui tendis la main pour qu’elle me suive jusqu’à cette grotte souterraine que je chérissais tant. Malgré ma réticence envers elle, je l’avais emmené dans l’un de mes jardins secret. J’espérais qu’elle soit sincère sur quelques points tout de même.
Sa réaction fut étonnante, elle avait les yeux pétillants et émerveillés. J’avais jeté un froid par mon honnêteté mais j’avais l’impression qu’il avait disparu quand elle fit son apparition ici. On aurait dit un Phoenix qui renaissait de ses cendres. Elle ne savait pas où regarder, elle souriait et encore une fois je retombai dans cette douceur qui ne m’était pas commune d’habitude. Je ne pouvais pas lutter longtemps, je cédais trop facilement à ce visage joyeux. Elle me rejoignit et trempa ses pieds délicats dans le liquide coloré. Elle ria en s’emparant de ma main une nouvelle fois. Elle me dit qu’elle comprenait maintenant et qu’elle pourrait en faire autant dans le combat pour préserver les trésors naturels de l’île. Elle me remercia et me dit que j’avais tout d’un homme respectable à ses yeux car je le lui avais prouvé. J’avais envie de rire, de lui dire le contraire, de lui montrer les vestiges de mes actes. Mais quoi que je fasse, j’avais l’impression qu’elle resterait aveugle. Et si son amour envers moi était bien réel ? Et si je m’étais réellement trompé sur son compte ? Je senti son corps se rapprocher du mien et elle se mit entre mes bras que je serrai autour d’elle sans trop la compresser. Elle me parla d’entraves, de nos instants passés ensemble et elle alla jusqu’au point de me demander ce que je désirais pour que ce moment soit gravé dans ma mémoire. Je me sentais bête à cet instant et ne savais pas quoi lui répondre. Qu’est-ce que j’attendais d’elle réellement ? Qu’est qu’elle pouvait m’offrir ? Elle en avait déjà trop dit et j’avais déjà consommé ce corps qui m’avait été offert comme une offrande à notre ancienne déesse Gravga. J’étais persuadé qu’elle n’avait plus rien à me donner que je ne pourrais désirer. Elle ne cessait de me dire qu’elle me serait loyale et qu’elle était amoureuse de moi, j’étouffais, je voulais m’éloigner. Elle voulait me rendre heureux et moi je voulais simplement rester dans mon déni le plus total.
Je n’avais pas besoin d’attention, je n’en voulais pas. Je me dégageai de son corps pour reprendre une bouffée d’air frais. Tu te trompes, Peny, je ne suis pas ce que tu crois et toi-même tu as peur de découvrir qui je suis réellement. .Je me relevai et enlevai mes vêtements pour les étendre sur le sol et les faire un peu sécher. Tu ne peux rien faire pour me rendre heureux et je ne pourrais rien te donner pour que tu le sois réellement. Nous avons de racines et des objectifs différents. Je ne peux pas te donner mon amour sincère. Je t’ai donné ce que tu voulais car tu voulais un songe et j’ai réalisé ton désir. Aujourd’hui j’en ai fait de même, mais je ne peux pas continuer à jouer sur ce genre de pente glissante. . C’était dit, je me sentais mieux, libéré et enfin débarrassé d’un poids. J’avais l’impression de reprendre ma liberté habituelle. Je ne peux pas te laisser espérer et te briser le cœur d’avantage que je ne fais déjà, se sera mieux pour nous deux et surtout pour toi de ne pas passer ce cap. .Je l’avoue c’était en partie pour moi que je le faisais et pour surtout pour l’oublier et pouvoir évoluer le plus rapidement possible dans mon objectif de conquérir pour sauver. Contentons-nous de rester amis… Ou si tu le souhaite vraiment, d’une relation charnelle mais je ne pense pas que ce soit la solution. .Elle allait me haïr…Elle voudrait sûrement partir et ne plus jamais me revoir. Ça serait le scénario typique et déchirant. La nuit était bien entamée maintenant, elle avait vécu un second rêve mais il était temps pour lui de s’éteindre et de s’effacer. Je la sentais triste et à deux doigts de s’effondrer en larmes. Je me sentais légèrement mal à l’aise car je n’avais pas l’habitude de faire cela. Je me contentais de tuer ou de chasser pas de briser le cœur des femmes. C’était un rôle que je ne prenais pas très à cœur et mon visage m’en était témoin. Je suis désolé peny mais il fallait que je sois sincère. Elle parlait beaucoup d’habitude mais cette fois elle semblait avoir perdu sa langue et moi je l’avais un peu trop fait saliver à mon goût. Je ne savais pas quoi faire. J’étais conscient que je ne pourrais pas la soulager quoi que je fasse. Je m’approchai d’elle et lui caressai le dos doucement. Ça va aller ? Je savais que ma question était bête et inutile mais c’était ma façon à moi de briser ce silence qui m’était trop lourd pour une fois. Je la sentais frissonner et ses larmes finirent leur course dans l’eau colorée en faisant une petite onde. Étrangement, j’avais leur cœur serré alors que j’avais eu ce que je voulais.
Je lui fis tourner son visage vers moi du revers de mes doigts pour l’observer avec mon regard désolé et mal à l’aise. Je tentais d’essuyer ses larmes avec mon pouces mais il y en avait trop qui passaient la frontière de ses yeux clairs. Je me sentais libre mais idiot. Mes grands yeux la fixaient et lui témoignaient avec sincérité mes sentiments actuels. J’avais l’impression de voir ma sœur quand elle était plus jeune. Elle avait eu le même regard envers moi il y a longtemps. Je n’avais pas envie de revivre ce moment une nouvelle fois. Ne pleure pas, je t’en prie. Je…. Je les essuyais du revers de ma paume et posai ensuite mes mains sur ses épaules. Tu sais au fond de toi que ça ne peut pas se construire entre nous…J’avais douté de sa sincérité et de sa loyauté envers moi et maintenant qu’elle pleurerait avec la plus grande fluidité qui puisse exister je doutais de moi, de mon jugement. Peut-être était-elle une bonne comédienne comme je le suis moi-même ? Je ne sais pas ! Je ne sais plus ! Je pris ma tête entre mes mains en grognant d’impuissance. Vgatfrga ! Qu’ai-je fais au ciel pour avoir mérité telle souffrance ! Je savais ce que j’avais fait pour mériter ma punition. Je m’étais pris pour un semi Dieu ! J’ai voulu choisir qui devait vivre ou mourir et me voilà à devoir choisir si je dois lui faire confiance ou non ! NON ! Je ne dois pas ! Il faut qu’elle garde ce souvenir de moi ! Je ramassai mes vêtements et les enfilai rapidement et puis m’arrêtai face au mur de la grotte. J’étais planté, là, statique comme si j’avais vu un fantôme. J’avais entendu un bruit de fusil inhabituel dans les environs. Il n’avait pas été très fort mais je l’avais tout de même entendu. Je me retournai vers peny avec un regard bien plus paniqué. On ne doit pas te voir en ma compagnie ici ! Il se passe quelque chose d’anormal dehors. J’avais peur que l’on nous voit l’un avec l’autre. Je ne voulais pas créer des problèmes la veille de son départ…Et m*rde !
(#) Sujet: Re: {Flashback pour Lahas <3} Voyage au bout de la nuit Lun 19 Jan - 1:55
Voyage au bout de la nuit
Le vent soufflait sur ce lieu devenu, par son unique volonté, notre refuge. Que cela ne dure que quelques instants ou toute la nuit m'importait à la fois bien peu et tellement plus que je ne l'aurais du. Je sentais la bise s'engouffrer dans mes boucles folles et les faire virevolter autour de ce visage que je savais mien et que je me surprenais à sentir s'empourprer ou blêmir à chacune de ces paroles qui s'écoulaient de ses lèvres. Le vent soufflait, doux et léger, faisant s'envoler ces mots que nous prononcions, énoncions pour mieux nous libérer mais qui ne faisaient jamais que nous entraver bien plus encore. Et je tremblais presque de comprendre l'atroce hypocrisie de mes propres propos, désirs. Je parlais de liberté, laissais Lahas l'incarner dans toute sa superbe, violente et indomptable quintessence... Je lui jurais sincèrement que la seule liberté que j'avais jamais connue c'était lui, et rien que lui, qui me l'avait offerte. Me l'offrait maintenant encore et quand bien même l'honnêteté dont il faisait preuve faisait de ses mots des lames aiguisées et affûtées qui se logeaient droit dans ce cœur que je sentais se serrer et saigner pour mieux exulter l'instant suivant et se consumer d'un espoir que je ne parvenais pas à endiguer. La liberté et la franchise ne faisaient décidément pas bon ménage... Pas plus que ne le faisaient ce sentiment que je ne laissais que trop bien transparaître et cette même liberté dont Lahas et moi n'avions de cesse de chercher, de défendre, de préserver quoiqu'il nous en coûtait cela aussi me semblait évident. Il faisait un temps superbe et la lune rayonnait, opalescent disque lumineux qui baignait de sa clarté diffuse nos deux visages étrangement aussi sereins que torturés. Les étoiles luisaient haut dans le ciel et semblaient danser rien que pour nous deux. Nous deux... Ce pluriel étrange et dérangeant ne cessait de tournoyer en mon esprit, faisant chavirer mes sens et mon âme. Ce « nous » auquel je voulais tant croire quand lui s'y refusait si farouchement que la douceur de ses propos n'en était que plus insupportable encore.
Je l'avais regardé alors qu'il avait posé ses doigts sur cette arme qui ne m'étonna pas et ne me fit pas même frémir. Il aurait pu en user pour me réduire définitivement au silence mais une toute petite voix me susurrait qu'il n'en ferait rien. Qu'il ne m'épargnerait non pas moi mais bien plus lui-même et cette étincelle si humaine que je parvenais chaque fois à faire renaître et flamboyer au fond de ses iris d'ordinaires si froides. Lahas était un homme étrange qui me semblait pareil à cet oc »an auprès duquel nous nous étions rencontrés : sous les eaux turquoises et étincelantes se terraient les plus terrifiants des dangers et des secrets et, quelle qu'ait pu être ou soit encore son existence je sentais les plaies laissées à l'âme de l'homme que je ne regardais plus même. Je sentais sa présence chaude et rassurante à mes côtés, m'en imprégnait comme pour mieux la chérir lorsqu'elle se serait évanouie, enfuie. Que l'aube ou les hommes l'auraient fait disparaître pour mieux me ramener à cette vie et à ces gens auxquels il continuait de vouloir m'assimiler. Comme s'il avait voulu se convaincre lui plus encore que moi-même. Comme si ne voir en moi que cette originaire le préserverait encore un peu de se poser toutes ces questions que je sentais pourtant gronder sous chacun de ses mots, s'éveiller dans ces regards qu'il m'offrait. Il voulait me fuir, voulait me voir m'éloigner sans jamais me retourner... Comme ce premier jour, cette première fois ?
Je ne dormais plus ce jour-là... avais-je murmuré tout doucement, en un murmure et en un souffle et en ramenant à lui mon regard étincelant de tendresse. Un sourire plus timide que jamais alors que je confessais Ta présence... Tes bras me manquaient et je me suis éveillée alors que tu étais encore en bas. Et je t'ai vu te retourner avant que de partir... un sourire un peu plus grand alors que j'effleurais sa main d'une caresse et reportais mon regard sur ces chutes vertigineuses qui nous offrait leur douce sérénade Tu voulais partir mais tu n'as pas pu t'empêcher de te retourner, de chercher mon visage, mon sourire... une hésitation puis je reprenais Et j'ai hésité... A te saluer et même à courir te rejoindre. Mais je ne l'ai pas fait. Parce que je t'avais promis de te laisser libre et que je te l'avais aussi promis : jamais je ne te mentirais. Je te voulais libre et tu l'as été tout le long de cette journée. Et tu l'es encore aujourd'hui Lahas. un regard tendre que je lui offrais alors que je reprenais ma main et la laissais jouer dans mes boucles dorées Libre de te montrer aussi franc que méchant... Libre de tenter de me persuader que je n'ai aucune chance avec toi ou libre de te persuader, toi, que je ne pourrais jamais être qu'une ennemie à tes yeux. Une femme en qui tu ne pourras jamais croire. un silence pesant et long pendant lequel je tremblais et frissonnais et ravalais cette larme que je sentais me monter. J'eus du mal a déglutir et cela s'entendit sûrement dans cette voix légèrement éraillée qui fut la mienne alors que je poursuivais, le regard ancré cette fois au sien Je ne te demande pas de me croire sur paroles... Et je pressens que, malheureusement, j'aurais bien assez vite l'occasion de te prouver ma loyauté... un soupir alors que je m'éloignais de lui et soupirais encore ces quelques mots Je n'attends rien d'autre de toi que ce que tu peux , et as, à m'offrir. Mais la seule question que je me pose vraiment est plutôt celle-ci …
Je n'eus cependant pas le temps d'achever ma phrase qu'il m'entraînait dans cette folle descente qui nous mena dans cette onde si fraîche où nos corps s'étaient plongés, serrés l'un contre l'autre. Lahas ne cessait d'affirmer qu'il doutait de ma sincérité et de mes sentiments et, oui, ces mots me faisaient mal, brisaient mon cœur, mes espoirs et mes rêves. Mais cela n'en était que plus douloureux encore tant ses gestes me prouvaient, eux, le contraire. Il voulait me fuir et m'emmenait toujours un peu plus loin dans ce monde qui n'appartenait qu'à lui ! Il voulait que je le fuis mais ses mains m'avaient gardée serrée tout contre lui et me guidaient jusqu'à cette caverne lumineuse et magique où il m'invitait une nouvelle fois à le rejoindre. Et, pour me montrer honnête, j'aurais aimé pouvoir dire que j'avais hésité à le faire mais cela aurait été mentir. Parce que le rejoindre avait été une évidence. Et que cela le serait toujours. Quoiqu'il en pense et en dise. Et, ce soir-là, il semblait intarissable, déversant ces mots en une cascade ininterrompue qui me faisait mal à chaque seconde supplémentaire qui s'écoulait. Le temps n'avait plus eu cours mais, là et dans ce lieu onirique et si paisible, Lahas le faisait renaître de la plus atroce des manières. Il voulait me blesser ? Il y parvenait si bien... Et là aussi il se méprenait lui-même. Il ne me blessait que parce que je lui en avais involontairement donné le pouvoir en lui confessant ces sentiments qu'il repoussait d'un geste nerveux, balayait de ces mots si durs ! Ces mots qui me volaient les miens, les tuaient avant même qu'ils n'aient eu la moindre chance de franchir la barrière de mes lèvres. Il se disait sincère ? Je le trouvais pour ma part aussi menteur qu'hypocrite et égoïste. L'aimais-je moins pour autant ? Non, et là c'est moi que je maudissais. Lahas parlait, bien. Trop bien. Toutes ces bêtises que l'on dit pour mieux tenter de préserver l'être dont on brise sciemment le cœur, l'être dont on coupe les ailes avec cruauté et sadisme. Alors, oui, je ne pourrais nier l'avoir maudit. Non pas de m'avoir ainsi et autant blessée. Mais pour ainsi se leurrer lui-même. Depuis le début il se prétendait libre et surtout distant face à moi mais l'était-il vraiment ? Je voulais croire que non ! J'avais besoin de croire que ce que me hurlait ma raison n'était pas que la projection de mon refus de le voir me rejeter ainsi. J'en avais besoin... Vraiment... Parce que sinon que me resterait-il après cette nuit ? Rien.
Etre amis serait un mensonge... On fait confiance à ses amis et on les aime. Quant à demeurer amants... Cela serait aussi une erreur. Ce que je t'ai donné ce jour-là, et même si je ne le réalise que maintenant, ce n'est que parce que... un sanglot qui étrangle ma voix et me contraint au silence. Ce que je lui avais offert et que je n'avais jamais donné à un autre je n'avais pu le faire que parce que mon cœur s'était éveillé pour lui. Comme il se mourrait ce soir alors que je prononçais d'une voix sourde et déjà dénuée de vie ces mots que venaient secouer ces larmes que je ne pris pas même la peine de masquer ou de retenir Depuis quand un bourreau s'inquiète-t-il de ce que peut bien éprouver sa victime ? mon regard baigné de larmes qui était venu chercher le sien alors que je tentais mollement de me soustraire à la caresse aussi légère que brûlante ou dérangeante de sa main sur mon dos Ce que l'homme fait naître il finit toujours par le détruire... Je m'en veux juste d'avoir pu penser que tu étais différent. Pas seulement des miens mais de tous.
Et moi aussi je me sentais glisser sur cette pente plus que dangereuse où vérité et mensonges se disputaient. Je me voulais franche mais j'avais envie de rentrer dans son jeu, de lui laisser voir et entendre ce qu'il voulait. De lui faire ce cadeau avant que de le voir s'envoler et reprendre cette liberté qu'il m'accusait presque et à mots couverts de lui voler. Il me voulait loin de lui... Il ne pourrait jamais faire mon bonheur ? Menteur ! Tricheur ! Il l'avait déjà fait et si sa prétendue franchise n'était pas venue tout gâcher alors il aurait continué de le faire ! Il prétendait que je ne pourrais jamais faire le sien de bonheur ? Que si je me montrais honnête alors moi aussi je comprendrais que nos mondes et nos buts étaient bien trop opposés pour jamais converger. Il me répudiait sans même m'avoir jamais réellement choisie et, pourtant, ses doigts tentaient de faire se tarir mes larmes. Et sa voix... si douce ! Je fermais mes yeux alors que je laissais ses mots achever de me détruire. Ses mains sur mes épaules et mon corps qui se figea, comme plus meurtri encore. E secouais la tête, le suppliant sans mot dire de se taire, de cesser là cette torture qui n'avait déjà que trop durer. Alors je m'étais relevée, le cœur en morceaux et la nausée au bord des lèvres. Il ne voulait pas de moi et je n'avais plus de raison de m'imposer à celui que ma présence dérangeait visiblement et empêchait d'être libre. Mais alors que je n'avais pas même fait deux pas je l'entendis jurer dans une langue que je ne connaissais pas et se prendre la tête entre ses deux mains. Je souffris et savais pourquoi mais, lui, pourquoi souffrait-il ? N'avait-il pas obtenu très précisément ce qu'il souhaitait ? A moins que ce que ses mots avaient tenté de m'expliquer n'eut été que cette illusion qu'il voulait faire naître pour mieux éviter de se poser d'autres questions bien plus dangereuses encore ? Il souffrait... Il le disait. Et en mon cœur l'amour brûla quand bien même je le savais impossible et d'ors et déjà condamné. Je courus vers lui et tombais à genoux devant lui. Doucement je le pris dans mes bras un instant, le berçant tendrement alors que je caressais ses cheveux, embrassait son front.
Je ne veux pas que tu souffres Lahas. Je ne veux pas te voir souffrir... surtout pas par ma faute. je le relâchais et m'éloignais de lui, les yeux toujours embués de larmes alors que je murmurais les yeux baissés et le pourpre aux joues Je vais partir et je ne reviendrais jamais dans ta vie. Parce qu'aimer quelqu'un c'est aussi, et surtout, vouloir son bien quand bien même cela fait mal à en crever. Une dernière caresse à sa joue alors que je murmurais en un sourire qui dut sembler faux ou résigné Et merci pour ce rêve d'une dernière nuit d'été. Cela en valait la peine.
Mais déjà le bruit d'une détonation me fit sursauter et ancrer mon regard à celui qui me dévisageait et dont je pus sans peine discerner l'inquiétude, presque la panique. Avant même qu'il n'ait eu le temps de finir sa phrase dont je ne devinais déjà que trop bien la teneur je me précipitais déjà aux abords de l'entrée de la grotte et, sans me faire voir, j'observais ce qui se tramait dehors. Evidemment un juron m'échappa quand je reconnus certains copains de Nemo qui avaient eux aussi déserté la fête et semblaient déjà bien ivres. Les chances qu'ils aient pu nous suivre ou même nous apercevoir étaient bien minces pour ne pas dire nulles. Mais les chances qu'ils nous trouvent étaient, elles, bien réelles. Et bien trop grandes. Sans même réfléchir je revenais en courant à lui et m'agenouillant une dernière fois devant lui je pris son visage entre mes mains et laissait mon front venir trouver le sien. Puis je cédais et lui arrachais ce langoureux et long baiser. Le dernier ? Peut-être bien en effet. Son goût encore sucré et amer sur mes lèvres je me reculais et posais un doigt sur ses lèvres
Ils ne doivent pas te trouver. Alors ne bouges pas d'ici. Je m'occupe d'eux. déjà je me débarrassais de mes vêtements et me retrouvais en maillot de bain. Apparaître habillée et trempée aurait éveiller à coup sur leurs soupçons mais si j'apparaissais presque en tenue d'Eve alors peut-être... Je rougis et le regardais avec tristesse Au moins nous échappons à la scène de ces adieux que je déteste ! puis j'allais me relever mais me retournais une dernière fois et le regardais une seconde en silence avant que de lui chuchoter au creux de cette oreille vers laquelle je me penchais Je suis persuadée que toi et moi savons que, si nous l'avions voulu, alors toi et moi aurions non seulement pu nous entendre mais même trouver ce bonheur qui nous effraye encore plus que le reste. Mais tu as choisi Lahas et puisque je t'aime trop pour ne pas te respecter … encore un baiser chapardé et ma main à sa joue. Puis je lui souris et me relevais Et si jamais ce que nous avons vécu a jamais un tant soit peu compté pour toi alors pries. Pour que jamais je ne revienne en vie de cette mission. Car ce que tu as tué ce soir ne se limite pas à mon amour pour toi... Pour toi j'ai commencé à changer Lahas et, que tu le comprennes et l'acceptes ou non, je ne pourrais plus jamais faire machine en arrière. Et jamais plus je ne serais l'une des leurs. Alors puisque je n'ai plus ma place nulle part alors pries pour que je meurs vraiment. Ce serait gentil, non ?
Puis je m'échappais et courais hors de cette grotte où je fus accueillie par des sifflets et des regards emplis de concupiscence graveleuse. Je jouais bien la pauvre petite fille trop ivre qui s'était perdue et je trouvais en ces trois hommes de parfaits crétins et de bien faux gentlemen déjà tout prêts à me raccompagner jusqu'au village. Leurs détonations de fusil qui résonnent encore dans l'air alors que l'un d'eux m'attrape par la taille et me prend dans ses bras pour mieux me porter. Je déteste la sensation de ses mains sur ma peau tout comme je déteste ces regards que je sens glisser sur mon corps. Quant à ces mots que ses compagnons et lui murmurent et où ils me proposent de faire un petit détour et de m'amuser avec eux... Je les déteste encore plus. Mon regard qui glissa une seconde, une seule, vers la grotte. Lahas... Je fermais les yeux et murmurais que je voulais voir Nemo. Cela sembla refroidir un peu les ardeurs de ces messieurs qui me reconnurent enfin. Cela suffirait-il à m'épargner de finir dans leurs couches ? Je n'en savais rien mais celui qui me portait me posa à terre et m'invita à les suivre. Nous allions nous amuser me répétèrent-ils... Ah oui ? E ris hypocritement avant que de les suivre. Et de me retourner une dernière fois vers cette grotte où j'avais laissé mes rêves, mon cœur et celui qui les conserverait quoiqu'il en dise. Ce qui est donné jamais ne se reprend. J'avais confessé à Lahas l'aimer ? Qu'il ne veuille pas de cet amour était une chose. Mais, moi, je le lui abandonnais. Qu'il en fasse ce que bon lui semblait ! Une autre salve de tirs et mes cris alors que je sens la main de l'un des hommes se poser sur mes fesses. Leurs rires gras et mes grognements de pure colère. Quant à la suite... Qui s'en soucie ? Pas Lahas en tous cas. Il avait choisi. Moi, je subissais. Mais au moins j'aurais tenu ma parole et l'aurais encore protégé. Parce que je l'aimais. Et que j'étais sincère. Dommage qu'il ait refusé de me croire. Vraiment...
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(#) Sujet: Re: {Flashback pour Lahas <3} Voyage au bout de la nuit