❝ leave ; jump onto the world. ❞ (matty&nono)

matthew & noreen

❝ TODAY I'VE GOT NOTHING TO LOSE, I COULD GO WHEREVER I WANTED TO. LEAVE, JUMP ONTO THE WORLD AS IT'S SPINNING 'ROUND, GOING DOWN, TAKING ME ALONG FOR THE RIDE. ❞

Le soleil se couche doucement, l’air s’alourdit, la blonde ferme sereinement les yeux. Il lui arrive parfois de se demander ce qu’elle fait ici. Souvent, en fait ; tout particulièrement en ce moment. Alors elle se pose des questions encore plus conceptuelles, du genre ‘est-ce que nous sommes réellement responsable de notre condition, ou est-ce simplement un vilain pantin un peu pervers qui régit notre existence’ ? A vrai dire, elle ne croit ni à ces conneries de destin, ni à cette supposée suite d’événements qui sont censés avoir été décidé, totalement aléatoirement, depuis le jour de notre naissance. Elle sent son cœur s’accélérer dans sa poitrine, et, tout en sachant déjà la réponse, se demande si ses questionnements incessants la mèneront un jour à quelque chose, voir à une ultime explication, peut-être. Mais elle sait que non. Impossible de savoir pourquoi la vie est parfois – souvent, en fait – si difficile. Cruelle. La vie, quoi.
Les bras croisés, elle reprend doucement connaissance, sort de son apnée et lève les yeux vers le ciel comme les nanas déprimées le font dans les films. C’est toujours à cause d’un chagrin d’amour, au cinéma ; elle ne sait pas pourquoi elle se sent comme ça. Elle se contente simplement de le subir. Inutile de se demander si elle l’a déjà connu, l’amour ; il y a bien longtemps qu’elle ne croit plus à ce genre de conneries. Ou alors c’est fait pour les autres, pas elle. Dans tous les cas, elle s’en fout, trop persuadée de s’auto-suffire. Elle se lève silencieusement, fin prête à y aller. Il lui a fallu tout ce temps pour se décider ; oui, elle veut y aller. Elle va y aller. Elle a consciencieusement cherché une tenue à peu près correcte pendant les deux derniers jours, trouvé un semblant de masque pour dissimuler son visage, l’a décoré tel un enfant aurait pu le faire. Alors oui, elle va y aller.

Ce soir, elle se laissera séduire. Par l’ambiance. Par la fête. Par les masques. Par l’île elle-même si elle le veut bien. Elle ne fera plus l’enfant malheureux dont la lumière naturelle a quitté les pupilles depuis si longtemps. Elle se laissera avoir, par n’importe quoi, ou n’importe qui. Sans savoir, elle approche du bal, les yeux aveuglés par le manque de clarté. On n’y voit rien ; c’est tant mieux. Personne ne saura qui elle est ; comme elle ne saura pas qui est qui.
Elle ne frissonne même pas lorsqu’elle sent cette main se glisser dans la sienne. Elle ne sait pas du tout qui se tient à ses côtés à cet instant précis, ni même si ce fameux quelqu’un l’a reconnu, mais ça ne fait aucune importance. Sur les notes de ce semblant de musique, elle dansera. Là, dans les bras de cet inconnu, qu’elle connait peut-être sans le reconnaitre. Alors, sans même se retourner, elle sert un peu plus fort sa main pour mieux sentir le contact de ces doigts, et se dirige vers ce qui aurait pu ressembler à une piste de danse. Il est masqué, lui aussi, alors elle ne le reconnait pas. Naturellement, elle se place finalement de façon à lui faire face, et se glisse naturellement contre son torse. Danse silencieuse dont elle ne veut même pas se détacher. C’est bon, parfois, de ne pas savoir ce qu’on fait, ni avec qui. C’est bon, de ne pas savoir de quoi demain sera fait.

Leave; Jump Onto The World
Feat. Nonouw <3

Certains étaient completement excités par ce qui se passait ce soir. Un bal sur l’île, qui aurait cru que cela arriverait quand nous nous étions tous écrasé ici des années plus tôt ? Matthew ne savait meme pas comment cet evenement avait pu etre organisé et par qui. Quelques-uns de ses collègues étaient completement euphoriques. Le brun, lui, trouvait cela quelconque. Il n’avait pas vraiment envie d’y aller à la base. Mais Ian l’avait poussé, pretendant que ce serait marrant, que certains habitants de l’île avaient trouvé des bouteilles d’alcool près de l’épave et qu’ils allaient les amener ce soir. Surement. Peut etre. Matthew ne savait pas. En plus c’était un bal masqué. S’il était encore à New York, il se serait laissé prendre au jeu. Il aurait mis un beau costard et un masque assorti avec. Mais aujourd’hui, ici, comment pouvait-il s’habiller ? Tout ce qu’il avait c’était un débardeur blanc et un treillis avec ses boots. Le point positif c’est que s’il se faisait un masque avec des feuilles au moins, elles seraient de la même couleur que son uniforme militaire.

Finalement, alors que la nuit tombait, Matthew s’est lancé et a décidé de partir en direction du bal avec d’autres militaires. Certains disent qu’il faut arriver plus tôt, sinon tout le monde aura déjà sifflé l’alcool. Mais y allait-il uniquement pour l’alcool ? Il ne savait pas vraiment lui-même. Il pensait que finalement peut etre qu’il s’amuserait pendant la soirée, voire la nuit. Peut etre qu’il allait faire de nouvelles rencontres. Que des « peut-être », aucunes certitudes. Mais comment avoir des certitudes sur cette île, après tout. Après avoir traversé la forêt, ils arrivent sur le lieu de la fête. Effectivement il y a déjà quelque personne et alors que Matthew, lui, scrute un peu les environs, ses frères de combat, eux, ne se privent pas d’aller voir où en sont les stocks d’alcool. Le brun s’appuie contre un arbre, les bras croisés sur le torse, il ne sait pas vraiment quoi faire d’autre en même temps.. Il se dit que peut etre il ne va pas rester si longtemps que ça, que c’était surement une mauvais idée de venir. Et pourtant, il hésite à se laisse prendre au jeu. L’ambiance est différente, le lieu est différent lui aussi et il a l’étrange sensation de penser que les gens seront différents eux aussi ce soir. Qu’ils pourraient peut etre se laisser porter par l’ambiance et la musique. Il ne fait pas si clair que ça, mais une fois que ses yeux s’accoutument à l’obscurité, Matthew parvient à voir ce qu’il se passe un peu partout. Certaines personnes dansent déjà au milieu de ce qui ressemble à une piste de danse et finalement, peu à peu, de plus de gens arrivent. Le militaire regarde de droite à gauche, semblant presque chercher quelqu’un.

Puis quand il sentait qu’il était prêt à repartir, il voit quelqu’un passer non loin de lui. Et il croit que c’est elle. Celle qu’il voulait voir ce soir, sans vraiment se l’avouer. Mais pourtant elle est là, presque méconnaissable pour ce qui la connaisse à peine. Alors il se redresse et marche après elle rapidement. Doucement, il passe sa main dans la sienne. Peut etre qu’elle va se retourner et lui foutre la gifle du siècle. Matthew le pense. Pourtant elle n’en fait rien. Au contraire, elle resserre sa poigne contre la sienne et l’entraine au milieu de la piste de danse. Elle se retourne, lui fait face, et s’approche de lui pour s’installer doucement contre son torse. Il garde sa main dans la sienne et pose délicatement son autre main au creux des hanches de la blonde. Il a l’impression qu’ils sont, dans un sens, fait pour etre comme ça. Matthew a envie de dire quelque chose, vraiment, mais il pense que s’il ouvre la bouche, peut etre qu’elle s’éloignerait. Alors il ne dit rien, il reste là. Il continue de danser avec la petite irlandaise, comme si c’était la chose à faire la plus naturelle du monde.

matthew & noreen

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Elle avait toujours été du genre à suivre son instinct, mais jamais vraiment les yeux fermés. Or, elle est là, au milieu de cette piste, à danser au rythme d’un son qu’elle ne saurait qualifier. Les secondes défilent et elle est bien, la tête collée entre l’épaule et le torse de son cavalier, et elle sourit bêtement. Car elle vient simplement de réaliser qu’elle danse avec un parfait inconnu. Elle n’a pas réussi à le reconnaître, mais elle ne l’a pas vraiment cherché non plus, préférant simplement privilégier la beauté de l’instant. Elle ne s’est pas posé la question, elle ne va pas se la poser immédiatement, car ça ne l’intéresse pas. Elle n’a pas peur de savoir qu’il ne s’agit pas de quelqu’un qu’elle ne connait pas, car cet homme pourrait être n’importe qui. Un de ses amis, une personne qu’elle connait de vue mais à qui elle n’a jamais pris le temps de parler, ou peut-être un hostile ? Peu importe, tant qu’il ne lui demande pas de s’éloigner, elle n’a rien à craindre autour de tous ces gens. Elle ne fait pas attention non plus au monde extérieur ; rien que la musique, leurs pas coordonnés et les mouvements simples de leurs corps l’intéressent. Transportée dans un autre monde, elle n’a pas imaginé que lui, l’avait reconnu. Il sait qui elle est, depuis le moment où il l’a vu s’approcher. Pourtant, elle est à des lieux de le savoir, pensant naïvement passer incognito à travers toute cette foule de gens. Mais Noreen n’est pas vraiment du genre à passer incognito. Pas du tout, en fait.

A un moment, sans trop savoir pourquoi, elle recule et, déjà, perd le contrôle de son corps. Elle trébuche bêtement, manque de tomber et, dans sa chute, effleure l’épaule de son cavalier. Qui la met à nu, car, déjà, son masque tombe à même le sol. Elle n’a pas vraiment compris ce qui venait de se passer, et elle a l’impression que tout ce petit jeu est terminé ; maintenant qu’il sait qui elle est, elle va devoir, à son tour, découvrir son identité. Elle se baisse une dernière fois pour ramasser son bien et n’essaie même pas de le remettre puisque, de toute évidence, il a vu son visage. La lumière n’est pas très forte, mais quelque chose s’est brisé en même temps que la ficelle de son masque. « Je crois que tu as deviné qui j’étais, maintenant. » Elle ne sait même pas s’il la connait – c’est ridicule. Car il pourrait très bien ne jamais l’avoir vu, et simplement lui proposer de remettre son masque et de continuer là où ils s’étaient arrêtés. Mais elle le perçoit déjà comme la fin d’un petit jeu qui n’aura pas duré assez longtemps. Elle hésite alors, ne sachant plus trop si elle a envie de voir le visage de son cavalier ou s’il préfère garder le mystère encore un peu. Mais une meilleure idée la frappe alors de plein fouet.
Cendrillon réalise qu’elle n’a rien à faire ici, alors elle prend ses jambes à son cou, tout simplement. Elle court, traverse cette foule de gens qui lui semblent tous être de profonds inconnus, et se rue vers la bordure de la forêt. Sans même savoir pourquoi. Peut-être qu’elle aurait dû réfléchir, avant de venir ici. On n’est jamais quelqu’un d’autre, on n’est qu’une seule et même personne. Elle a joué à être quelqu’un d’autre, cachée derrière un masque, le temps d’une soirée, mais la réalité rattrape toujours. Elle n’a rien à faire ici. Ni même sur cette île. m*rde, quel destin pourri, quelle vie à ch*er ! Elle a envie de crier sa rage, sa haine, de s’époumoner à n’en plus pouvoir respirer… mais son fameux cavalier masqué la suit. Elle ne sait pas qui il est ; dans tous les cas, la seule chose qu’elle a à savoir, c’est qu’elle n’a pas le droit de l’effrayer. Pas lui, le mystérieux homme masqué.

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Matthew se redresse et marche après Noreen rapidement. Il sait que c'est elle. Il pourrait la reconnaitre entre mille femmes. Doucement, il passe sa main dans la sienne. Peut etre qu’elle va se retourner et lui foutre la gifle du siècle. Matthew le pense. Pourtant elle n’en fait rien. Au contraire, elle resserre sa poigne contre la sienne et l’entraine au milieu de la piste de danse. Elle se retourne, lui fait face, et s’approche de lui pour s’installer doucement contre son torse. Il garde sa main dans la sienne et pose délicatement son autre main au creux des hanches de la blonde. Il a l’impression qu’ils sont, dans un sens, fait pour etre comme ça. Matthew a envie de dire quelque chose, vraiment, mais il pense que s’il ouvre la bouche, peut etre qu’elle s’éloignerait. Alors il ne dit rien, il reste là. Il continue de danser avec la petite irlandaise, comme si c’était la chose à faire la plus naturelle du monde. Sa tête, calée contre son torse, ils se balancent tous deux au fil de la musique. Il sont comme dans leur bulle que rien ne peut briser. Ou peut être la maladresse de Noreen le peut, pense le militaire alors que la blondinette trébuche. Matthew la rattrape par la taille mais le masque de la jeune femme tombe néanmoins.

Elle ramasse son masque mais le brun voit bien que quelque chose la trouble. Comme si elle aurait eu besoin que cette bulle d'intimité entre eux ne s'éclate jamais. « Je crois que tu as deviné qui j’étais, maintenant » dit-elle et le brun sent presque la deception dans sa voix. « J'ai toujours su qui tu étais » repond-il alors doucement. Il ne veut pas la brusquer ni la choquer. Et pourtant, c'est apparement ce qu'il réussit à faire puisqu'elle se retrouve et se met à courir en direction de la forêt. Non, pense alors Matthew. Il ne veut pas la laisser partir, pas comme ça. Cela avait si bien commencé.. Alors sans vraiment réfléchir, il se met lui aussi à courir. Elle sprint vite la petite blondinette, malgré sa force de mouche., pense-t-il. « Noreen! » s'exclame-t-il en poursuivant la blondinette. Il est pas loin derrière elle. Une mètre, peut être deux. Alors il s'arrête et balance ses bras avant de les laisser retomber le long de son corps. « T'as peur de savoir qui se cache sous ce masque ou bien c'est autre chose? » balance-t-il comme ça. Il veut qu'elle s'arrête, qu'elle lui fasse face, qu'elle réagisse, qu'elle s'énerve même. Juste qu'elle ressente quelque chose. Mais peut être que c'est lui maintenant qui a peur de sa réaction à la vue de son visage. Peut être qu'elle ne veut pas que ce soit lui sous ce masque finalement.