Que la fièvre marche avec nous, sous les arcades et sous les coups.

❝ GÄED LECTER ❞ ♦ Feat FRANCISCO LACHOWSKI ;

depuis que je suis gosse, on m'appelle Gäed et pas autrement ✕ j'ai déjà 26 ans, presque 27 ✕ je suis né le 19 octobre 1988 dans un endroit nommé la Vallée des Dieux ✕ actuellement je suis chasseur (surtout pisteur) pour ma tribu. Et puis la main gauche de Lahas aussi (officiellement c'est bras droit, mais j'aime pas). ✕ dans la vie de tous les jours, on me décrit comme loyal, drôle et ouvert, mais aussi très imprévisible, intrusif et tordu ✕ j'aime par-dessus tout chasser dans la forêt, cueillir des trucs pour en faire des mixtures improbables et me mêler de la vie des gens que j'aime ✕ je déteste encore plus les étrangers, les grands feux et ceux qui s'opposent à Lahas en général ✕ personne ne le sait, mais pour récupérer le venin des serpents, je me laisse parfois mordre avant de sucer la plaie. J'aime bien jouer avec le feu ✕ je me distingue par ma capacité à comprendre les autres✕ j'avoue, mon orientation sexuelle est plutôt large✕ mais en ce moment de toute façon je suis main gauche, j'ai pas le temps ✕ vous me trouverez dans la team des Sigma, car là où Lahas est, je suis aussi ✕ et je porte aussi le rang de Villains parce qu'il paraît que des fois je pète un plomb, et que c'est un peu crade.

© Lahas Fuckin' Brody

Dans cette aube de soie où végète le froid
La luxure en péril regrette le sommeil,
Dans les mains du soleil, tous les corps qui s'éveillent
Grelottent à l'idée de retrouver leur cœur.

Le tapis de mousse humide plia sous le poids du petit corps galopant, et quelques bulles d'eau paresseuses soupirèrent à la surface, avant de s'endormir à nouveau. Gaëd laissa lourdement tomber sa tête sur le renflement de terre et d'herbe, et s'endormit sur place. Le visage au soleil, les fesses nues à l'air.
Dans la Vallée des Dieux, le printemps était précoce et cédait rapidement la place aux premières aubes d'été. Gaëd n'avait pas encore un an et se déplaçait déjà avec la dextérité du ver de terre à travers le centre du village, ravi de pouvoir enfin sortir après tout un début de vie passé derrière les murs tressés de la case familiale.
Dés qu'il sût marcher sans se tenir à tout ce qui lui tombait sous la main, son univers s'élargit aux cases plus éloignées, aux champs de fleurs et de graminées qui bourgeonnaient bien au dessus de sa tête, aux petits ruisseaux sauvages dans lesquels il trempait les pieds et s'amusait à bouger les pierres plates pour faire fuir les jeunes anguilles.
Et ainsi de suite il découvrit les criques paisibles au sable brûlant, les cascades et les falaises du haut desquelles il se jetait sans réfléchir, les épineux buissons de ronces, gardiens des baies les plus sucrées et puis la forêt. L'immense. La sombre. La tortueuse. Celle qui semblait sans fin. Celle qu'il devait apprivoiser.
Dés lors, il ne passa plus ses journées sans errer silencieusement entre les arbres épais, à s'inventer de nouveaux défis qui feraient de lui le maître de la forêt. Il apprit à se hisser à la force des bras jusqu'aux sommets pour cueillir les plus beaux fruits, puis à se déplacer uniquement en hauteur sans jamais toucher le sol, puis à marcher de nouveau sur le sol mais sans laisser aucune trace. Il apprit les plantes qui brûlaient à ses dépends, et celles qui soignaient par hasard. Il apprit les sons, les sifflets du vent à travers les feuilles, les craquements les branches mortes sur lesquelles les animaux passaient imprudemment. Il apprit les odeurs, celles humides et terreuses du matin, celles camphrées de certaines fleurs, celles musquées et faisandées de la mort.
Et le soir, lorsqu'il revenait s'allonger dans le sable tiède avec les autres enfants, il écoutait leurs jeux de la journée et se promettait avec enthousiasme d'y participer le lendemain.

Leurs yeux dans l'ombrage alentour
D'une nuit immense s'entourent
Et dans les virages de l'air
Crisse une aurore sel de mer.

Son père l'emmena pour la première fois à la chasse lors de sa dixième année. La véritable initiation à la chasse devait se faire à douze ans, mais Gaëd avait tant pressé et tanné son père pour l'accompagner que ce dernier avait fini par céder.
Avant même que le soleil ne se lève, Gaëd suivit à petits pas excités les quatre hommes armés, impressionné par leur taille, leurs muscles roulant sous leur peau léchées de griffures mal cicatrisées. Il avait hâte de devenir comme eux.
« Reste en arrière Ga, tu ne fais que regarder.
- Oui oui.
- Et en silence.
- Ouiiiii ouiiii. »
Sur le moment, il trépignait tellement d'impatience qu'il faisait autant de bruit sur le chemin d'herbes battues qu'un dindon effrayé. Les hommes devant se moquaient grassement tout en le menaçant de le laisser sur place s'il ne se contenait pas mieux.
Il se calma dés qu'il entra dans la forêt. Il ne l'avait jamais vue de nuit, et c'était encore un nouveau monde pour lui. Il l'avait imaginé encore plus sereine que dans la journée, pourtant, il découvrait des dizaines de nouveaux sons qu'il ne connaissait pas.
Il resta en arrière, comme promis. Il fût silencieux, comme promis, à tel point que les chasseurs en oublièrent sa présence, ou pensèrent qu'il s'était enfuis. Et lorsqu'ils rentrèrent tous au village, chargés de viande pour la semaine, Gaëd sentit la patte d'ours de son père s'abattre dans ses cheveux en broussaille.
« Tu seras un bon chasseur, mon fils. »
Il sentit son cœur se gonfler d'orgueil.

Et on pourra encore une fois
Jouer aux indiens sur un champ de mine
Hurler à la Lune
Danser comme des pantins

Il faisait le fier, mais au fond, il n'en menait pas large. Lahas était à sa gauche, Rondo à sa droite, et Gaëd leur frôlait les mains lorsqu'il changeait de jambe d'appui. Il voulait serrer leurs doigts entre les siens, mais ça aurait été mal vu par les anciens, et par tout le monde. A treize ans, il se devait d'être un homme, plus un enfant. Des grands feux avaient été levés, et les chants rituels résonnaient dans la vallée pour les encourager. Ou les terroriser, au choix.
Sa mère lui avait embrassé le front, son père avait laissé traîné ses paluches maladroites dans ses cheveux et Gaëd avait juste hoché la tête. Droit et impénétrable comme un tronc. Son cœur battait si fort qu'il se confondait avec les tambours et vibrait jusqu'au creux de son ventre. Bam bam. Bam bam. Bam bam...
« Lahas...
- ça va aller.
- Je sais, c'est plutôt à moi de te dire ça. »
Lahas avait à peu près un an de plus que lui, il était plus grand aussi, presque une demi-tête de plus. Mais la chasse, la survie, tout ce à quoi Gaëd était doué, ça lui passait complètement au dessus. Gaëd appréhendait, mais n'avait pas peur. Excepté celle de perdre son ami.
Les anciens leur bandèrent les yeux, un par un, et les firent monter à l'aveugle dans les pirogues. Ils longèrent la côte pendant des heures avant de débarquer et d'être emmenés chacun de leur côté jusqu'à ce que, à la nuit tombée, on leur rende enfin la vue, ainsi qu'un simple couteau à dépecer pour toute arme.
Les sens de Gaëd s'électrisait ; il était dans son milieu, dans ce qu'il faisait de mieux. Tout ça n'était qu'un jeu. Il escalada l'arbre qu'il estima être le meilleur point de vue et, juché sur son trône d'aigle, chercha la direction de son village. Il rentra premier, en deux jours.

Ses cuisses, qui m'échappaient
Comme des poissons surpris,
C'était le feu tout entier,
Et aussi la fraîcheur même.

Comme son père l'avait prédit, il était devenu un bon chasseur. Un excellent pisteur surtout, infatigable et précis, presque arrogant lorsque les rabatteurs n'allaient pas assez vite à son goût. A seize ans, il aimait se faire appeler le maître de la forêt avec une gouaille et un aplomb désarmant, qui amusait tout le monde autour. On accepte les vantards lorsqu'ils sont talentueux et gentils.
Car Gaëd était ce genre de garçon souriant, généreux, drôle et un peu charmeur, qui agace, mais jamais bien longtemps.
« Je sais que je te plais, fanfaronnait-il devant Dina. La jolie Dina aux longues boucles brunes.
- Gaëd... t'es con.
- Peut-être.
- Vraiment.
- Je te plais pas ? D'accord, ça tombe bien, parce que justement avec Nerani on se disait qu'on allait f...
- Avec cette garce ?
- Quoi, je la trouve très bien moi. »
Il esquiva en riant le petit coup de poing qui tentait de s'abattre sur son torse encore humide de la baignade, et s'étira en faisant de grands mouvement exagérés sur le sable. Quelques pas de danse. Quelques pas sur les mains, et il retomba sur le dos dans un râle qu'il espérait viril. De l'esbroufe. Il prit une grande inspiration pour faire porter sa voix dans toute la crique.
« LAHAS ! LAHAS ! TU PENSES QUOI DE NERA...
- Tais-toi !
- Fais-moi taire ma mignonne. »
Et avant qu'il ne puisse rajouter autre chose, il sentit un poids lui affaisser la cage thoracique et deux cuisses fermes s'enroulèrent autour de ses flancs, pressant ses côtes sans retenu. Les mains de Dina se posèrent l'une sur l'autre sur sa pomme d'adam et il manqua de s'étrangler.
« Je t'ai demandé de me faire taire, pas de me tuer.
- La différence ? »
Gaëd éclata de rire et empoigna les fesses de la jeune fille pour la faire rouler sous lui, sans aucun effort. Sa bouche plongea dans sa gorge puis entre ses seins à peine couverts, et il grimaça lorsque ses lèvres rencontrèrent la pellicule de sable séché qui faisait office de carapace.

Le souvenir de ceux qui parlaient sans savoir,
Maîtres de ma faiblesse et je suis à leur place
Avec des yeux d'amour et des mains trop fidèles
Pour dépeupler un monde dont je suis absent

« Lahas attend ! Gaëd glissa souplement le long du tronc en haut duquel il était perché et se mit à courir pour rattraper son ami qui partait furieusement vers la place du village. Attend putain !
- Plus tard, je dois voir les Anciens.
- Je sais !
- Qu'est-ce que tu sais ? Rien, alors laisse-moi.
- Je sais ce que t'as vu. »
Lahas s'arrêta net et se retourna avec une brusquerie que Gaëd ne lui connaissait pas. En fait, se rendit-il compte avec un désarmement naïf qui n'appartenait qu'à lui, il ne connaissait pas grand chose de lui. Il l'appelait son ami, comme il appelait tous les autres ses amis, parce qu'il avait tendance à aimer tout le monde. Certes, il avait une affection particulière pour Lahas dont il s'était toujours senti responsable. Parce que Lahas était faible. Parce que Lahas avait été faible.
« Ah ouais ?
- J'ai vu aussi... le village, les... la magie, les lumières dans les bulles, les cases de pierre.
- Et depuis quand ? »
Gaëd ne répondit rien, le visage fermé. Il n'avait jamais vu Lahas aussi bouleversé et il savait exactement ce qui se passait dans sa tête en cet instant précis. La peur, l'excitation, la colère, la curiosité, l'impression d'avoir vécu dans un mensonge pendant tout ce temps, l'envie de fuir et d'y retourner à la fois. Lahas lâcha un soupir désabusé :
« Et pourquoi tu m'en as jamais parlé ?
- T'allais m'en parler, toi ?
- Oui.
- On est différent alors... »
Lahas passa plusieurs heures dans la case des Anciens. Bientôt la nuit tomba, les braseros et les bougies s'éveillèrent pour faire danser les ombres en figures aussi complexes que grotesques. Posté en silence quelques mètres plus loin, Gaëd entendait parfois un éclat de voix (celle de Lahas) s'élever au milieu des crépitements des feux et des chants des insectes nocturnes. Lorsqu'il ressorti enfin, leur regard se croisèrent mais ils n'échangèrent pas un mot. Lahas passa devant lui. Gaëd baissa les yeux.

Dans ce profond minuit de la pensée,
Et ce combat dont le coeur est la proie,
Lorsque craignant d'être trop bon censés,
Désespèrent les faibles – fuient les froids

La rumeur s'était répandue aussi vite que l'orage sur la Vallée, et elle fit à peu près autant de dégâts. Les Anciens criaient à l'hérésie tandis que les plus jeunes voyaient en cette découverte l'arrivée d'une nouvelle ère, et Lahas attisait le feu de feu de chacun des partis en détaillant précisément tout ce qu'il avait vu, tout ce qu'il avait compris, tout ce qu'il avait désiré.
« C'est mal ce que tu fais, soupira Gaëd en se laissant tomber à côté de son ami.
- Je fais quoi ?
- Tu sèmes la discorde dans le clan.
- J'ai simplement dis ce que j'ai vu, il n'y a rien de mal à ça. Lahas prit une grande inspiration et tourna la tête vers Gaëd, un sourire étrange aux lèvres. Tu l'as vu toi aussi, tu sais que je mens pas. Tout le monde l'a vu, tout ceux qui voulaient voir. »
Cela faisait deux ans maintenant que leur univers s'était brutalement déchiré sur l'extérieur, et la plaie béante ne cessait de suinter, malmenée par ceux qui voulaient l'ouvrir encore plus, et ceux qui ne souhaitaient que la refermer.
« Dis-moi que ça te fait pas rien Gaëd !
- Ça me fait pas rien.
- T'as pas l'impression qu'on t'enferme, d'être un esclave ? De lutter, de te briser le dos, de grelotter ou d'avoir soif pour rien ?
- Il y a des vies plus douces, c'est tentant, mais la tradition...
- C'est pas une question de tradition, c'est une question de dignité. Et de survie.
- Et d'orgueil. » Conclut Gaëd dans un souffle tandis qu'un groupe de plusieurs dizaines d'adolescents et de jeunes adultes se dirigeait vers eux.
Gaëd plissa les yeux pour apercevoir les traits de leurs visages malgré le soleil de plomb de l'après-midi. En tête de file, Rondo et Nasaï, les plus virulents parmi ceux qui estimaient que le changement ne pouvait plus attendre. Derrière eux, c'était comme un unique grondement, un rugissement contenu qui semblait venir des entrailles même d'un volcan en réveil. Gaëd sentit son estomac se nouer, son cœur se serrer. Il savait déjà ce qui allait se passer.
« C'est le moment de faire un choix, Ga. Et vite. »

Face au miroir
Je craque une allumette
J’invoque le feu
Je fais tourner mes mantras à voix basse

Ils nommèrent Lahas leader de cette révolution, de cette guerre civile et sanglante au nom du progrès. De ce massacre. Gaëd vit les mains de son ami trembler lorsqu'il empoigna le long couteau de chasse que lui tendait Rondo, mais dans l'ombre et la fureur de l'instant, personne d'autre que lui ne le remarqua. Il vit Lahas se redresser, comme prit d'une ferveur soudaine, et se frayer un passage digne d'un roi au milieu de la foule. Il le suivit, sans réfléchir.
Le sang appelle le sang, c'était une règle de chasse que son père lui avait enseigné lorsqu'il n'avait qu'une dizaine d'année, et Gaëd n'aurait jamais cru pouvoir trouver un sens à cette loi en dehors de la forêt. Pourtant c'était ça, une chasse, du pistage et du rabattage.
Les Anciens tombèrent les premiers et un silence abattu s'en suivit, comme si personne ne réalisait vraiment. Comme si cela ne pouvait pas arriver.
Et puis les autres furent plus aisés. Tous ceux qui résistaient, tous ceux qui n'adhéraient pas entièrement aux nouvelles conditions et lois édictées dans le sang et la folie, tous ceux qui étaient trop vieux pour accepter de changer, tous ceux là...
Gaëd observa, impassible, Lahas brûler vif ses propres parents sous les hurlements aigus des rebelles. Les siens étaient morts (du moins il l'espérait) de la même manière quelques minutes plus tôt, et tout ce qu'il avait pu leur dire avant de laisser Lahas allumer le brasier, était « désolé ». Il avait dit « désolé » à sa mère et à son père en les regardant doit dans les yeux. Comme « désolé, je suis en retard » ou « désolé, j'ai mangé toute la viande de la semaine ».
Les flammes léchait les corps exsangues effondrés dans la poussière devenue poisseuse, dévoraient ce qui avait été leurs maison depuis vingt ans, détruisaient tout ce qui avait été leur vie ici, dans cette Vallée des Dieux minuscule.
Et Gaëd restait planté devant ce spectacle terrifiant, les bras, le torse, les jambes, le visage et les cheveux couverts d'un sang noir et épais qui ne dégoulinait pas sur sa peau mais au contraire se figeait et lui créait comme une seconde peau, une mue de serpent.

Et la terre s'est offerte pleine
De blessures cicatrisées
Ou chairs vives cautérisées
Par les brandons de lueurs blêmes

Le réveil fût terrible.
La pulsion sanglante mue par la folie de groupe se dissipa au petit matin, alors qu'il ne restait plus rien que des cendres et eux, errants, les bras ballant et les regards hagards qui n'osaient pas s'accrocher. Ils se rendaient compte de ce qu'ils avaient fait, et commençaient à se demander s'ils n'étaient pas allé trop loin.
Seul Lahas, assis sur les restes d'un banc calciné et le menton calé entre ses paumes, observait sans cligner des yeux les ruines autour d'eux. Comme s'il cherchait à tout englober et à tout avaler dans ses souvenirs. Il était le seul à assumer, et il les força tous, un par un, à faire de même en commençant par Gaëd.
« Regarde autour de toi, Ga. Murmura-t'il, la main sur son épaule.
- J'ai déjà bien regardé, crois-moi.
- T'as regardé le passé, ce qui est détruit... mais regarde les, eux ! Les nôtres. Le clan.
- C'est misérable.
- J'ai besoin que tu les aides. Que tu nous aides, et que tu m'aides. A tout reconstruire. »
Gaëd secoua la tête. Il comprenait ce que Lahas lui demandait, mais la tâche pesait trop lourd, et l'écrasait avant même qu'il n'eut commencer à la porter. Il aperçut Rondo, les traits tirés par la fatigue et l'hébétude, les yeux encore rougis par la fumée de l'incendie. Nasaï, affalé sur le sol, le visage enfoui entre ses genoux repliés comme un enfant inconsolable. Dina, les paupières gonflées de larmes taries et de poussière, ses beaux cheveux sombre plaqués en brindilles sèches contre sa peau. Ils ne se relèveraient pas, à moins qu'on les aide, à moins qu'on leur redonne ce qu'ils venaient de détruire cette nuit là. Un but, et une maison. Lahas leur donnerait le but, et lui la maison.
« Souris, Gaëd. C'est ce que tu fais de mieux.
- Connard... je sais chasser aussi. »

Il s'agit de construire un chêne aux bras sans nombre,
Un grand chêne qui puise avec son tronc noueux
De la nuit dans la terre et qui force cette ombre
A s'épanouir dans les cieux !

Gaëd termina d'étaler le baume le long de l'omoplate de Nasaï avant d'y appliquer avec précaution une large feuille d'un vert éclatant et veinée de doré. Celle-ci s'imprégna aussitôt dans la texture épaisse et humide du mélange et se pressa comme une ventouse sur la peau du jeune homme.
« Et maintenant ?
- Maintenant tu bouges plus, gros malin !
- Quoi ? Mais genre combien de temps ?
- Je sais pas. Gaëd fit mine de réfléchir tout en remballant ses pots et mixtures de vieux shaman expérimenté. Une dizaine de jour ? Je demanderai à Dina de t'apporter les restes de nos festins de roi pendant que tu médites sur le sens de la vie. Pense à Aquina. »
Nasaï lui jeta un regard franchement pas convaincu et Gaëd haussa les épaules avec un sale sourire, le genre de sourire qui accusait le destin.
Taykar. C'était leur nom désormais.
Ils avaient les bulles de lumières, l'eau qui arrivait jusqu'au milieu du village (ils pouvaient même choisir la température) et des murs si épais qu'ils ne craignaient plus orages ni tempêtes. Pour tout le reste, ils perpétuaient la tradition des rituels, de la chasse et l'ostracisme. Ils s'étaient durcis pour ne pas paraître affaiblis après le massacre ou la fuite de plus de la moitié de leur peuple. Les Taykar étaient nés dans le feu, le sang et la violence, et ils ne pouvaient plus revenir en arrière de toutes façons. Vivre paisiblement leur était devenu impossible, ils en étaient incapables.
Lahas les avait tiré derrière lui, entretenu la rage, dessiné les contours de ce que devait être la loi sur toute l'île, pour chaque personne qui y vivait ou y débarquait. Et tous les jours, les pieds nus foulant la mousse humide, le frémissement des feuilles en guise de chant de guerre, le couteau gaîné contre la cuisse et le cœur battant jusqu'au creux de ses tripes, Gaëd arpentait et protégeait la forêt dans laquelle il était né. Pour le clan.

Et si la chance vient à tourner quelque part sur la route
Aussi sûr qu'on m'appelle Taykar, ça ne nous arrêtera pas
Et quand leurs flèches voleront sur moi, je demeurerai debout
Et nous partirons, lui dans l'honneur et moi la clameur des combats

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Quand on s'est soudain retrouvés sur cette île, j’ai immédiatement…
[x] J'y suis né, et je n'apprécie pas les nouveaux venus.

Sur l’île, quand une nouvelle journée débute, je sais que je vais…
[x] Aller chasser, puiser de l’eau et rendre visite à mes voisins pour voir si tout va bien.

Les Hostiles, pour moi c’est juste…
[x] C'est moi, paraît-il.

Internet, un lit douillet ou une bonne douche sont des concepts bien lointains…
[x] De quoi ?

Un bateau s’approche et semble sur le point de voir la présence des habitants de l’île.
[x] S'il faut le couler, je le coulerai.

C'est nouveau, il y a des voisins, une autre île, l'Hydre...
[x] S'ils restent chez eux, je m'en fous. Un pied sur mon île, et je les détruit.

« On a des heures devant nous pour buter la nuit »
• Relationship’ :

Love : Gaëd est un amoureux compulsif, ce qui revient à dire qu'il ne l'est jamais vraiment. Il aime sincèrement les gens, est toujours honnête dans ses relations, et a besoin d'être toujours entouré, excepté lors de ses escapades forestières. Des coups de coeur ? Il ne les compte plus. Le grand Amour, il n'y croit pas, et sans aucun cynisme.
Family : Le sujet est sensible. Sa famille sont les Taykar.
Friends : Lahas, son meilleur ami. Leur relation est étrange, complexe. Leur histoire est pavée de hauts et de bas, mais depuis le massacre, Gaëd sait qu'il suivra toujours Lahas, peu importe ce qu'il peut bien penser au fond. Tous les autres membres des Taykar sont ses amis.
Ex : une bonne moitié du clan, mais il ne compte pas vraiment ça comme des exs. Plutôt des partenaires. Il conserve une relation d'amitié fusionnelle avec absolument tout le monde.
Hate : Tous ce qui n'est pas Taykar peut bien crever. De ses propres mains si possible.
Other : //

sinan bah en vrai, moi j'suis Lior ✕ en réalité j'ai 28 ans ans ✕ j'habite du côté de Nantes ✕ sur TI, vous m'verrez des fois ✕ il m'semble que j'ai connu le forum par Lahas ✕ ce qui m'a plu, c'est le contexte et les possibilités de jeu ✕ le personnage que je vais jouer, il tue, en fait c'est un scénario ✕ j'lai choisi car : Lahas m'a supplié à genoux de le prendre, de le retourner et d'en faire ma chose ✕ j'vais d'ailleurs m'empresser d'aller recenser mon avatar ici ✕ j'ai pas d'autres comptes ✕ puis comme j'suis sage, j'ai lu&signé le règlement ~~ou pas~~, et j'vais peut-être même demander un parrainage là si jamais j'me sens perdu(e) ✕ allez j'finis en vous disant : Shockwave plante une fois sur deux sur le fo', y a que moi ? Ah et aussi, les passages en italique ne sont pas de moi (dommage) donc je cite en vrac : Byron, Garcia Lorca, Verlaine, Hugo, Fauve, IAM et d'autres. .

Bienvenu mon Gaëdounet waiit

Te voilà enfin avec moi huhu J'ai bien fais de t'en parler -happy dans ma life- nono

On va bien s'amuser ensemble mon bras droit (main gauche).huhuhuhu

un houstilouuu bienvenue à toi sur le forum, gäed j'ai hâte de voir votre duo avec lahashou en action en attendant, bonne continuation pour ta fiche et j'espère que tu t'amuseras bien parmi nous & parmi les gris

BIENVENUUUUUUUUUUUUUUUE SUR L'ILEEEEEEEE yay

Je sens qu'il y en a un qui est en train de fêter ton arrivée avec toute la tribu de ~~Dana~~ Taykar waiit

Allez maintenant il ne reste plus qu'à finir ta fiche et gouverner ~~le monde~~ Taykar avec Lahas mad

Il nous faudra un lien par la même occasion papilloon

Bienvenue sur le forum awesome

Bon courage pour le reste de ta fiche, et surtout Vive Nantes ! kiing

BIENVENUE SUR LE FORUM !
bon courage pour ta p'tite fiche && Amuse-toi bien parmi nous

Merci à tous mes bichons ! La fiche est sur la bonne voie =D
Oui oui et oui pour les liens et Christopher, Naoded rules !

welcome parmi nous, terrible gäed loveee

bonne chance pour ta fiche, puis très bon jeu sur l'île ainsi qu'chez les gris #22

Bienvenue ^^

Bienvenue sur le forum !
Bon courage pour ta fiche & amuse-toi bien parmi nouus .

Bienvenue parmi nous! yahaa

Dis donc, c'est que t'as super bien choisi ton groupe laugh

Hâte de te voir chez les gris mon pote yihii

Merci mes jolies (et mon joli XD)
J'ai combien de temps au fait pour finir ma fiche ? C'est en cours, mais j'ai une semaine un peu chargée là (la rentrée, toussa) et du coup je rentre jamais chez moi avant 21h, donc j'ai pris un peu de retard >_<