• Physique : Pas trop grande ni trop p‘tite, Neïs a plutôt tout de la gamine typique de trois ans. Un joli minois qui vous attendri forcément, des grands yeux marrons qui la trahisse sans cesse, des longs cheveux blonds que personne n’a jamais eu le courage de couper ni de coiffer d’ailleurs. Oui, ce serait mentir que de dire que Neïs a quelque chose de plus que n’importe quelle petite de son âge. D’ailleurs, qu’est-ce qu’elle pourrait avoir d’extraordinaire ? Pas comme si sa vie était banale, aussi. On peut pas tout avoir.

• Caractère : Pour faire simple : Neïs faut la supporter. Certes, ce n'est pas l'enfant sage dont tout le monde rêve. Certes, elle n'est pas la gamine la plus agréable du monde, certes ce n'est pas miss sourire. Neïs, c'est plutôt du genre à bouder 36 heures par jour, à éviter les câlins/bisous, à courir et crier partout. Après, faut voir le passé qu'elle trimballe, la pauvre gosse. Bon, elle n'a jamais été malheureuse, ce n'est pas la question. Mais la vie que la majorité des enfants ont, même naufragés sur l'île, entourée d'au moins un de ses deux parents, elle ne l'a jamais eue. Ou très brièvement, plutôt. La petite a prit l'habitude qu'on s'attache à elle, puis qu'on la laisse. C'est ce qui a fait d'elle cette personnalité un peu particulière, pas méchante mais très méfiante. Pas triste mais mélancolique. Pas renfermée ni timide, juste inexubérante (ça vient de sortir ). Il faut du temps pour cerner la petite blonde, pour se faire à sa personnalité lunatique, à déchiffrer ses regards qui racontent souvent le contraire de ce qu'elle dit. Elle n'est pas menteuse, elle a juste apprit à aller au plus simple. Le plus simple pour les autres, le plus douloureux pour elle le plus souvent. Mais bon. Mais Neïs, une fois le masque tombé, c'est une pépite. Un coeur énorme qu'elle ne cède qu'à ses proches, une personnalité réconfortante, une gamine aussi épatante qu'inoubliable. Une gamine de bientôt quatre ans qui déborde d'amour. Enfin, il vous faudra creuser un peu pour découvrir cette Neïs-là..

• Mon passé avant de prendre l'avion : Neïs n'était même pas à l'état de projet

• Vie après le crash : Une gamine de bientôt quatre ans, on s’attendrait à une histoire bateau : un papa et une maman, une petite qui va à l’école tous les jours et qui rentre prendre son goûter et faire son bain. Sauf que, y’a eu cet épisode, là ; le crash de l’avion 603 en 2007, pis ben à partir de ce moment là, tous les gosses vivant sur l’île ont eu un sale destin devant eux. Pas d’école, d’abord. Pas de bain, ni de goûter, pas ou plus de parents même pour certains. Et puis il y a Neïs, qui, elle, est née sur l’île. Née huit mois après l’accident, d’une mère qui ne se savait même pas enceinte lors du crash, d’un père alors absent de l’avion ce 19 aout 2007. Alors ça, déjà ça fait beaucoup pour une femme. De prendre l’avion pour le travail, sortir vivante de ce drame, et au fil des semaines s’apercevoir qu’elle est enceinte. Enceinte d’un homme qu’elle ne connaissait qu’à peine, enceinte sur une île. Pas le meilleur des scénarios. Une histoire qui aboutit forcément un jour ou l’autre au drame. Déjà, passé l’étape de l’accident, se remettant à peine de ses émotions, la jeune femme s’était alors aperçue que quelque chose vivait en elle. C’était en mars 2008, à peine deux mois avant la naissance de Neïs. Une infection, un fœtus qui ne le supporte pas, et un accouchement prématuré qui, bien que contrôlé par quelques survivants veillant sur la jeune mère depuis qu’elle a constaté son état, aboutit à la mort de cette dernière. La petite survécu, et on ne parla plus jamais de cette histoire. Neïs se contentant d’être trimballée de bras en bras, sans jamais que quelqu’un ne se demande où étaient ses parents, si elle en avait, d’ailleurs. Beaucoup de gosses avaient finit orphelins, ils partaient donc du principe qu’elle était l’un d’eux. Et comme la malchance ne frappe jamais qu’une seule fois, il y a eu ce couple qui prit soin de la petite, à peine avait-elle soufflé sa première bougie. Et aussi vite que Neïs avait trouvé en eux une figure parentale, ils disparurent, où, comment, elle ne le saura jamais.
Depuis, Neïs file de bras en bras. Les gens, attendris devant elle, commencent à s’attacher, mais au bout de plusieurs semaines, s’aperçoivent ce que voudrait dire que de prendre la petite sous leur aile. Une responsabilité. Et puis, ils s’en vont, la laissant seule. Et ça recommence encore et encore, chaque mois, chaque semaine, c’est un nouveau ‘papa’, une nouvelle ‘maman’. Neïs, elle s’en fiche. Tout ce qu’elle voulait du haut de ses deux petites années et des poussières, c’était vivre tout simplement. Avoir quelqu’un sur qui compter pour manger, pour s’habiller. Elle a apprit à ne plus vivre entourée d’amour ; des bisous oui bien sûr qu’elle en a reçu, mais pas de ces câlins réconfortants desquels une gamine a besoin. Alors, tant pis, elle prend ce qui vient. Et puis, il y a eu Jersey. Ce fut bref, elle avait trois ans, et pourtant la blondinette se souviendra toujours de cette « deuxième maman ». Jersey et Neïs, Neïs et Jersey. Qui a finalement abouti à un beau Neïs & Noreen. Parce que Neïs, aussi attachée à Jersey, aussi complices étaient-elles, c’était Neïs, un enfant, une responsabilité. Dont on ne décide pas de prendre sous son aile comme cela. C’est ainsi que la petite a rencontré Noreen, celle qu’elle appelle maman quoi. Elle reste une gamine presque associable, qui ne fait plus confiance à personne, et pourtant y’a eu cette rencontre à ce moment précis de leur vie à toute les deux, qui a fait qu’elles se sont bien trouvées, qui a fait de Noreen la bouée de Neïs, et inversement.