Il faut parfois rendre hommages à ceux que l'on a aimé, même un court instant... [LIBRE] TERMINE

« Il faut parfois rendre hommages à ceux que l'on a aimé, même un court instant... »

Je ne sais pas ce qu’il m’a pris ce matin, mais je suis allée au cimetière pour rendre hommage aux personnes qui se trouvaient dans l’avion avec moi. J’ai eu la chance de m’en être sortie, ce n’est pas le cas de tout le monde. J’ai pris un bouquet de fleurs, j’ai fait une stèle en bois où j’ai inscrit dessus : 時間魂の平和。(Paix à leurs âmes.) Je préfère essayer de trouver le repos. Mais bon, je ne désespère pas avoir une petite chance. Je réalise qu’il ait un lieu où ils peuvent au moins être en paix. Je viens avec un pot à eau comme je le fais au Japon. J’ai eu du mal à en refaire une qui y ressemble. Je vais à la stèle pour les victimes. Je nettoie la tombe. Je pose mon bouquet doucement. Je dis en japonais : « 私はあなたが平和であることを望みます。我々は、すべてではない、時には良い人生を過ごしますか。緊張は、これらの日があります。 » (J'espère que vous êtes en paix. Nous passons une vie parfois agréable ou pas du tout. Il y a des tensions ces temps-ci.) Je souris, je reste un petit moment-là debout à essayer de ne pas fondre en larmes. Tous ces souvenirs ont encore du mal à passer. Je ne sais pas si je vais réussir à aller mieux.

Je regarde autour de moi, je me calme aussi, je vais nettoyer les tombes. J’ai amené de quoi faire. Je sais que cela peut paraître assez idiot, mais, j’ai comme la sensation que je dois le faire. J’ai trouvé des photos, et autres choses, lors des enterrements, nous avons mis les photos devant les croix afin de ne pas oublier ces personnes. Je nettoie les tombes, je ne vois pas le temps passer. Je ne fais pas de bruit, j’ai toujours mon couteau dans ma botte. Je suis rassurée si je l’ai. Je continue de le faire. Les cultures japonaises ont la vie dure, je fais comme au pays. Cela rassure, mais après tout, on ne peut pas non plus vivre dans le passé. Mais on ne veut pas s’oublier n’est-ce pas ? Je continue de nettoyer le lieu lorsque j’entends que l’on marche sur une branche. Je lève la tête, je mets ma main sur ma botte. « Qui est là ? » Je suis sur mes gardes, les gens sont enlevés trop souvent en ce moment… Il doit bien y avoir une personne ou deux voir plus dans le coin…

Il faut parfois rendre hommages à ceux que l'on a aimé, même un court instant

Abel & Anzû

Abel ne l'avait pas dit à personne, mais il lui arrivait de parfois se rendre au cimetière. Ce n'est pas quelque chose dont il aime parler, il n'a ni l'envie de s'expliquer et ni la force de se mettre dans un état de faiblesse et se morfondre. Le jeune rebelle avait fait une tombe pour sa soeur, pour tout dire, il ignorait si elle était toujours vivante. Elle était décorée à la façon made in Abel. Pleines de petites fleurs, qu'il changeait chaque fois qu'elles flânaient, des bricoles et pleins d'autres trucs. Après toutes ces années, pour lui, elle était forcément morte. Elle devait se rendre à l'évidence, elle n'avait pas survécu au crash ou alors, elle s'était fait tuer par un hostile ou bien un originaire ou peu importe la personne. Chaque fois, Abel se rendit là où les plus belles fleurs poussent, se faisant un joli bouquet avec ce qu'il avait pu amasser et il se dirigea vers le cimetière. Évidemment, il ne pouvait pas empêcher les autres de se recueillir au cimetière improvisé, il tentait chaque fois de faire en sorte d'être seul. Il n'avait tout simplement pas envie d'être aperçu. Il a déjà du mal à gérer ses émotions tout seul, s'il devait en plus, le faire devant les autres, ça serait trop. Il n'est pas un hostile, il ignore encore, pourquoi il reste dans ce camp. Peut-être serait-il temps de faire équipe solo. Enfin, chaque fois qu'il y pense, il imagine ses amis dans sa tête, mais au final, ça n'emporte que des malheurs ce clan. Le jeune homme secoua la tête et il marcha vers l'endroit sacré.

Abel avait réussi à avoir des habits propres, un costard, une cravate, on pourrait vraiment dire qu'il va à un enterrement ou bien à un mariage. Son coeur battait rapidement à l'intérieur de sa poitrine, tant de questions, toujours les mêmes, chaque fois qu'il pénètre en ces lieux. Ses mains tremblent, resserrant automatiquement les tiges du bouquet de fleurs. Il marcha soudainement sur une branche, chose normale, ils sont entourés d'arbres et branches. Cependant, cela semblait avoir surpris la jeune femme, qui venait tout juste remarquer, demandant qui est là. Il ignore pourquoi, mais il cacha le bouquet derrière son dos. Abel se racla doucement la gorge et s'approcha de quelques pas, marchant maintenant plus sur de l'herbe et des petites roches que sur des branches. « Seulement un inconnu qui passe par là.. » Ce fut la première chose qui quitta ses lèvres. Ce n'était pas très difficile à deviner après tout. Il était nerveux, comme si se recueillir auprès d'une tombe vide était une honte.

« Il faut parfois rendre hommages à ceux que l'on a aimé, même un court instant... »

Je regarde l’homme, je ne le connais pas, mais il est très bien habillé. Je souris, je respecet les gens, je peux voir qu’il est en deuil, mais je ne me considère pas dans le droit de lui demander le pourquoi du comment. Je préfère ne pas aborder le sujet. Tenant encore le seau où j’ai mis les mauvaises herbes. Je dis en souriant : « Je nettoie juste les tombes, je ne vais pas rester longtemps. » Je ne veux pas le gêner, mais je suis curieuse, j’aime bien aussi discuter. Je souris à nouveau. Je me demande bien ce que je peux lui dire encore. Je dis seulement tout en essayant d’être la plus naturelle possible. « J’espère qu’ils sont bien ici au calme. » Je ne sais pas trop si cela veut dire quelque chose ou pas. Mais bon, pour ma part, je me dis que dans leurs prochaines vies qu’ils aient un peu plus de bonheurs.

Je sais que le crash a été une grande émotion. Je suis un peu surprise de voir que les gens passent encore par ici. C’est vrai que ce genre de lieu n’est pas vraiment un lieu très sympathique. Je souris, je me retourne, je finis de nettoyer une dernière tombe. Je me demande bien si l’inconnu va rester ici ou pas. Je vais vider le seau dans le pot pour les morceaux d’herbes. Je me retourne, je me demande bien ce que je dois dire par la suite. De plus, je ne sais pas si je dois me présenter ou pas, je suis parfois timide. Je recule doucement, et je dis en plaisantant : « On parle, on parle, mais je ne me suis même pas présentée. Anzû, enchantée de faire votre connaissance. » Je ne sais pas s’il va me répondre, en tous les cas, j’espère bien discuter tout de même un petit peu. Parfois rester trop longtemps seule à tendance à rendre assez folle…

Il faut parfois rendre hommages à ceux que l'on a aimé, même un court instant

Abel & Anzû

Les temps sont durs, les jours passent vite et la vie est remplie d'imprévu. Elle est le mal incarné. Elle exige que l'on passe régulièrement des tests, elle met à rude épreuve notre propre vie. Abel a connu ses nombreux tests, qu'il a passé avec brio ou alors, tout juste avec la bonne note. Il est sorti avec des marques, on l'a marqué à vie, pour toujours et à jamais. Ses cicatrices lui rappellent constamment comment la vie peut s'avérer fragile. Comment la vie peut s'avérer être une vraie salope sans pitié. Il s'agit d'une chose que les parents n'ont jamais été formés pour apprendre à leur enfant comment survivre dans une jungle. Aujourd'hui, il se retrouvait dans un cimetière, à pleurer, ou à ne pas pleurer la perte de sa soeur, dont il ignore encore la vérité. Cela était sûrement une raison de passer à autre chose, mais il ne pourra jamais. Cette jeune femme lui souriait, elle semblait pleine de vie, jolie en plus de cela. Abel restait muet, il était immobile, jusqu'à ce que ses jambes décident de s'avancer timidement vers celle-ci ou plutôt les tombes. Celle de sa soeur ne se trouvait pas très loin d'eux. Elle était voyante. Il baissa la tête. Étaient-ils bien ? Probablement oui. Ils évitent de vivre dans un monde venu très hostile. Peut-être est-ce mieux pour ses pauvres gens. « Ils sont sûrement en train de danser au-dessus de nos têtes sur leur petit nuage. » Lâcha-t-il soudainement avant de se mettre légèrement à rire. Sait-on jamais ce qui se trouve après la mort.

Le châtain observa silencieusement la jeune femme vider son seau. L'endroit n'est pas vraiment le genre de lieu où tu as envie de parler de la pluie et du beau temps. Cependant, il n'est pas le genre de personne qui aime rester silencieux pendant des heures. Sa main, celle qui tenait le bouquet, tomba sur le côté, laissant voir le bouquet improvisé de fleurs de la jungle. L'inconnue se présenta à lui. Il releva la tête, sourire aux lèvres. « Enchantée mademoiselle. » Il présenta sa main libre, geste instinctif. « Moi, c'est Abel. » Comme Abel et Caïn, ouais, au bon endroit pour penser à cela. Il se racla légèrement la gorge. « Tu fais souvent cela ? Nettoyer les tombes ? C'est plutôt.. enfin, c'est la première fois que je vois ça. » Il sourit à la demoiselle. Il faut dire que c'est la première fois qu'il l'aperçoit et ce genre de job, il ignorait que quelqu'un s'était donné pour mission de retirer la mauvaise herbe. Il jeta un regard discret à celle de sa soeur.

« Il faut parfois rendre hommages à ceux que l'on a aimé, même un court instant... »

« Danser, c’est une bonne idée, cela doit être vrai, enfin…. » Je souris, je dis gentiment : « Dans ma culture, on pense que l’on recommence une nouvelle vie une fois mort… Alors ils sont sans doute comme vous dite heureux. » Je souris, je me dis que je peux aussi trouver les choses comme il le faut. Je réalise que je peux tenter de comprendre les gens. Après tout, il est parfois nécessaire pour nous de se parler, sinon, on devient fou. Je souris, je réalise que je peux trouver une petite phrase à dire à mon interlocuteur. Je vois sa main devant moi, je réalise que je dois le faire bien que je n’ai pas vraiment l’habitude, je fais le même geste même si je ne suis pas très certaine de moi. Je me dis qu’il faut bien essayer de faire un effort. Je lui dis alors gentiment :

« Je viens le faire toutes les semaines, j’ai…. Dans l’avion…. Hum… » Je regarde autour de moi, je tente de donner une réponse : « On était pleins d’asiatiques, et je… Je me dis que pour leurs honneurs, je dois comment dire… » Je réfléchis à comment le dire. Je tente de lui donner une réponse : « C’est par tout simplement par respect, je préfère voir les tombes propres. C’est sure que ce n’est pas forcément très bien, mais, je me rends compte que je peux aussi aider. » C’est vrai que ce n’est pas trop bien, on ne passe pas souvent ici. Seulement, j’ai besoin de ça pour faire mes deuils. Même si je ne connais pas toutes ces personnes, je les ai croisés dans l’avion. Je me dis que l’on doit sans doute me prendre pour une folle. Je souris, je dis gentiment : « En général, j’essaye de ne pas y aller quand il y a quelqu’un… » Je croise le regard Abel, je ne dis rien de plus, je préfère trouver le temps nécessaire à ma réflexion. Je garde bien le seau avec moi, je réalise à ce moment-là que je viens sans doute de me faire démasquer.

Il faut parfois rendre hommages à ceux que l'on a aimé, même un court instant

Abel & Anzû

Abel tentait de mettre un peu d'humour. Après tout, ce monde est rendu trop brut, l'humour est la seule manière de sourire et d'avoir un peu de plaisir. Il ignorait évidemment comment cela pouvait bien se passer un coup mort, mais bon, il tentait de s'imaginer quelque chose. Cette dernière semblait croire que l'on commence une nouvelle vie après la mort. Abel n'a pas été élevé comme catholique ou autre religion. Il n'a jamais vraiment été à l'église, du moins, excepté peut-être pour son baptême. Mais bon, ça ne signifie pas grand-chose aujourd'hui. Il lui serra la main avant de la retirer doucement. Il ne l'avait jamais croisé encore, probablement parce qu'elle n'est pas une sigma. « C'est gentil de ta part. Je suis certain qu'ils auraient apprécié ce geste. » Dit-il sincèrement et à la fois désolé de toutes les pertes. Étrangement, lui non plus, il n'aimait pas tellement aller au cimetière lorsqu'il y a des gens alentour. « Je comprends parfaitement.. je ne pensais pas y croiser quelqu'un à vrai dire.. » Il préfère être seul, pouvoir, se recueillir devant la tombe de sa soeur et avoir son petit moment. Le jeune homme fit quelques pas vers la tombe de celle-ci et il y déposa les fleurs, venant s'accroupir pour retirer celle qui sont fanés.

« Pour tout dire, je ne sais pas si elle est morte.. je.. je ne l'ai pas croisé depuis le crash.. » Il avait une boule à la gorge, tentant de se retenir et de ne pas se montrer trop sensible et faible. Enfin, il a sa fierté quoi. Cela semblait plus facile d'en parler à une inconnue qu'aux amis qu'il s'était faits sur cette île maudite. Il a toujours préféré tout garder à l'intérieur de lui, plutôt que se plaindre ou de pleurer devant eux. Cependant, ce n'est pas si facile que cela quand on ne maîtrise pas l'art d'être insensible. Abel a toujours eu du mal avec les sentiments. Ce n'est pas facile de cacher tout cela. « Tu.. tu avais de la famille ? » Demanda-t-il curieusement à la jolie demoiselle. Le jeune homme se montrait peut-être indiscret, maladroit s'en doute, mais peut-être était-ce une des principales raisons du pourquoi elle faisait le ménage des tombes. Il termina de retirer les fleurs mortes avant de se relever.

« Il faut parfois rendre hommages à ceux que l'on a aimé, même un court instant... »

« A vrai dire, je n’aime pas non plus rester sans rien faire lorsque je vois un tel lieu. Je trouve que le voir propre me plait bien. » Je souris, je me demande bien ce que je dois dire par la suite. Je tente de lui donner une réponse : « Si tu veux, je te laisse, je ne voudrais pas te déranger. » Je sais que parfois les gens ont besoin d’être seule, seulement, je me rends compte que mon interlocuteur a aussi envie de parler. Je lui dis : « Pas dans l’avion. Je partais de Tokyo pour prendre mon poste au camp militaire….. Hum, j’ai une sœur, mais je ne sais pas où elle est. Elle est censée être au Japon. Ta sœur était dans l’avion ? J’espère que tu vas la retrouver. » La mienne, je ne la connais pas trop, je sais juste que ma mère s’est fait avoir par sa propre sœur. Je ne dis rien de plus. Je sais juste que si je la revoyais que cela serait bien amusant mais aussi tendu. Je tente de trouver une autre phrase pour rebondir sur ce silence pesant.

« Les îles sont assez grandes, je me demande bien si un jour, on ne va pas retrouver encore des gens caches un peu partout. » Je suis optimiste, mais je peux dire que ma sœur me manque, j’ai comme une envie soudaine de la voir. Je ne sais pas quoi dire, je pense à voix haute : « C’est vrai que lorsqu’un personne nous manque et bien que l’on a comme ce vide qu’on arrive pas à remplir…. C’est comme s’il y avait des trous dans la passoire. » Je regarde autour de moi, puis je me tourne vers Abel. Je souris, je ne lui parle plus, je préfère attendre qu’il me réponde. Je ne veux pas non plus le presser. Je me rends compte que je peux toujours arranger les choses par la suite. Je partirais sans doute à la recherche de ma sœur une fois que je reviendrais sur la terre ferme du continent.

Il faut parfois rendre hommages à ceux que l'on a aimé, même un court instant

Abel & Anzû

« Non, c'est bon. Maintenant que tu es là. Je n'ai pas envie de te faire partir, après tout, l'endroit est censé être un lieu sacré, de recueillement pour tout le monde. » Dit-il en souriant légèrement. Abel n'est pas le genre à forcer les gens à partir, sauf si nécessaire. La jeune femme avait autant droit de s'y trouver que lui-même. Le châtain l'écouta parler tout en réfléchissant, en pensant à sa sœur. « Oui, elle s'y trouvait à mes côtés. » Il jeta un dernier coup à la tombe de sa sœurette avant de faire quelques pas pour se dégourdir les jambes. « Je crois bien que oui. Ils sont peut-être perdus, ne sachant pas que nous sommes ici, à les attendre. Je ne sais pas à vrai dire.. » Il se doute bien qu'il doive avoir d'autres gens vivants sur cette île, ceux du crash ou peut-être même une autre civilisation dont il ignore l'existence.

Il haussa les épaules en l'entendant. C'était le cas. Un vide s'installe dans votre cœur, votre corps se sent vide, votre tête s'épuise et puis plus rien. Vous oubliez que cette personne était toute votre vie. C'était le cas de sa soeur, la seule qui l'appréciait à sa juste valeur. Avant Freya. Freya lui a redonné espoir. « Je crois que je ne vais pas t'embêter plus longtemps avec ma présence.. » Abel avait décidément interrompu quelque chose et il n'avait pas envie d'envahir son espace plus longtemps. Peut-être avait-elle hâte qu'il quitte les lieux pour mieux se recueillir.

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