Seule. C’est comme ça qu’elle se sent. De plus en plus, elle a l’impression que personne ne la comprend. Qu’elle est différente. Et pour ne rien arranger, tout ce changement hormonal qu’emmène l’adolescence ne l’aide pas du tout. Un moment elle est heureuse, l’autre elle a envie de tout casser et la seconde d’après elle se mettrait en boule pour pleurer son existence misérable. Rien à comprendre.
De plus, ce matin elle est enfin devenue une femme. Lorsqu’elle s’est réveillée et qu’elle a vu tout ce sang, son coeur a fait deux tour, pensant qu’elle était en train de mourir. Heureusement qu’à l’école ils avaient abordé le sujet. Il faut dire aussi que le fait qu’elle ait perdu sa mère à la naissance a eu pour effet qu’elle n’a jamais eu LA fameuse conversation mère fille au sujet des règles.
Après s’être informé sur quoi faire dans cette situation auprès d’une autre Kappa, elle a prit le chemin de la plage. Laissant le sable lui glisser entre les orteils, elle resta longtemps plantée là à regarder l’horizon. Si elle ne l’avait pas su, elle aurait pu croire que la terre était plate tellement il n’y avait rien au loin.
Au bout d’un moment, les hormones reprenant le dessus, elle se mit à pleurer et décida de regagner le bord de la forêt. Tout près de la plage il y avait ce drôle d’arbre avec une branche parfaite pour s’allonger et regarder l’océan. De là, elle pourrait pleurer sans craindre d’être vue par quelqu’un. Question d’orgueil.
Personne ne venait jamais la déranger lorsqu’elle s’installait là. Il faut dire aussi que la branche en question était plutôt haute. Heureusement, elle était devenue une grimpeuse hors pair depuis son arrivée ici et il ne lui fallut même pas une minute pour arriver en haut.
Lexie resta donc la une bonne heure avant de finalement sombrer dans un sommeil profond. Il dut s’écouler plusieurs heures avant qu’elle ne se réveille car elle avait le dos et les fesses en compote.
Encore ensommeillée, Lexie entreprit donc de descendre. Malheureusement, ses mouvement beaucoup moins agile que lorsqu’elle était montée, elle perdit pied et tomba.
AHHHH!
On aurait pu l’entendre crier à des kilomètres à la ronde. Heureusement, elle arriva à s’agripper à une autre branche un peu plus bas. Les pieds dans le vide, beaucoup trop haut encore pour se laisser tomber, elle se mit à évaluer ses possibilités.
Eh merde! Manquait plus que ça.