(#) Sujet: Let the truth sting -- Lisaac Ven 28 Aoû - 15:30
Let the truth sting
Laura & Isaac
En ce dimanche matin, et même s'il n'avait pas spécialement fait de folies la veille, Isaac trainait encore et toujours dans son lit. Ou du moins celui qu'il partageait avec Laura qui, elle, s'était déjà levée depuis bien longtemps à en croire la chaleur qui s'était évaporée de sa place. Bien sûr Isaac aurait préféré qu'elle soit là, près de lui, et qu'ils passent leur dimanche matin ensemble dans ce lit douillet comme ils avaient l'habitude de le faire, mais il songea que sa petite amie devait avoir quelque chose de plus important à faire. Peut-être pour ne pas admettre qu'elle avait l'air perturbée depuis quelques jours, que son esprit semblait ailleurs et qu'une certaine forme d'inquiétude naissait peu à peu chez le pédiatre. Mais alors qu'il s'apprêtait à replonger dans un demi-sommeil, quelques coups portés contre la porte d'entrée le firent renoncer. Après s'être longuement étiré, le jeune homme s'extirpa finalement du lit et alors qu'il questionnait Laura sur l'identité de leur visiteur, il enfila une tenue un peu plus convenable. En la rejoignant, il glissa sa main autour de sa taille puis toisa l'inconnu que Laura lui présenta comme une connaissance. Et après l'avoir salué, Isaac s'éclipsa vers la cuisine en s'étonnant quelque peu que sa petite amie ne laisse pas sa "connaissance" entrer dans leur appartement pour discuter plus à l'aise. Tout en se faisant couler un café, le jeune homme se servit un grand bol de céréales qu'il recouvrit de lait et qui constituait depuis toujours son petit-déjeuner préféré, en dépit des moqueries qu'il essuyait parfois lorsqu'on jugeait bon de lui rappeler qu'il s'agissait d'un repas digne d'un enfant de cinq ans. Attablé à la cuisine, Isaac entama donc son petit-déjeuner seul, sans pouvoir s'empêcher de tendre l'oreille en direction de l'entrée, de laquelle lui parvenait quelques bribes de conversation. Et même s'il ne parvenait pas à capter chacun des mots qui étaient échangés, le ton qu'employait Laura l'interpella. Elle semblait bien moins naturelle que d'habitude, et surtout à mille lieues du bonheur qu'elle aurait probablement du ressentir en retrouvant une vieille connaissance.
Dans la confusion de mots qui parvenaient jusqu'à lui, Isaac avait cru entendre parler du passé, de faux espoirs et avait même capté quelques excuses mais tout lui paraissait on ne peut plus flou. Délaissant pour un temps son bol de céréales, il fronça légèrement les sourcils en essayant de se concentrer sur cette conversation à laquelle il n'était pas censé participer et qui semblait tout à coup s'enflammer. Malheureusement pour lui, il y avait cette foutue cloison entre eux, cette cloison bien trop isolante qui l'empêchait de comprendre ce qui se tramait de l'autre côté. Alors, n'y tenant plus, Isaac se releva mais alors qu'il s'avançait vers l'entrée, il entendit la porte se refermer. Stoppant net son chemin, le jeune homme attendit que Laura regagne la pièce principale en faisant de son mieux pour masquer le trouble qui l'envahissait peu à peu, et ces millions de questions qui assaillaient brusquement son esprit. Qui était donc ce type ? S'agissait-il d'une simple connaissance comme l'avait prétendu Laura ? Certes, Isaac lui faisait pleinement confiance mais alors, pourquoi n'avait-elle pas laissé entrer cet Aron ? Pourquoi son ton lui avait paru si grave ? Secouant la tête comme pour chasser une bonne fois pour toute ces questions, en vain, le pédiatre s'attarda finalement sur le visage de sa petite amie qui arrivait à sa hauteur. De nouveau, son expression attira toute son attention et lui indiqua clairement que quelque chose clochait. Il la connaissait par cœur, n'avait besoin que d'un seul regard pour comprendre quand quelque chose la contrariait, et pouvait donc aisément voir que c'était le cas à cet instant précis. « Il est parti ? » questionna finalement Isaac le plus naturellement possible, avant d'ajouter sur le même ton : « Tu aurais pu lui proposer d'entrer… » Mais le jeune homme fut incapable de faire semblant plus longtemps, et alors qu'il fronçait de nouveau les sourcils sans même s'en rendre compte, il questionna : « Ca va ? » Se rapprochant d'elle lentement, Isaac glissa l'une de ses mains contre sa joue pour la caresser quelques instants tout en scrutant ses yeux dans l'espoir d'y entrevoir un indice, un début de réponses à ces questions qui ne semblaient pas vouloir le lâcher.
Emi Burton
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(#) Sujet: Re: Let the truth sting -- Lisaac Dim 6 Sep - 3:29
Let the truth sting
There is nothing quite as satisfying as being understood, so open up and show me your monsters.
Isaac ✧ Laura
Tu peux t’en aller, ça sert à rien. Laura l’avait regardé partir, sans même un regard en arrière, sans l’once d’un bonheur dans son regard. Il avait la tristesse et la nostalgie d’un être qui avait tout perdu et elle l’avait regardé tomber un peu plus loin sans qu’elle ne puisse rien y faire. Laura avait les mains liées dans son dos par le présent et ses sentiments qui se chamboulaient. Laura avait la nausée, elle avait mal au cœur, elle avait envie de s’enfouir sous ses couvertures et d’oublier que cette matinée avait existé. Elle voulait se réveiller la veille, à côté de celui qui la regardait comme on devait regarder un ange. Un regard d’une telle douceur qu’il la réchauffait de l’inférieur, une lumière qui se propageait jusqu’aux coins les plus sombres de son esprit. Elle voulait se réveiller à côté de lui et oublier que le reste du monde existait, qu’elle avait un passé et qu’elle n’avait jamais vraiment tourné la page. La page n’était pas tournée, le coin était plié pour lui rappeler le chapitre qui avait enfermé son cœur dans une cage. Laura voulait la simplicité de ces derniers jours, pas le retour de fantômes qui se devaient d’être morts, qui venaient mettre en danger tout ce qu’elle avait construit par la simple force de la couleur d’un regard. Elle se tenait toute seule dans ce grand couloir vide, blanc et morne. Sa tête tournait en boucle, songeait à comment elle se devait d’agir normalement. Elle ne pouvait pas lui en parler, pas tout de suite, il ne comprendrait pas. La blonde essayait de reprendre son souffle, d’oublier ces dernières minutes qui lui paraissaient une éternité, de reprendre les couleurs qui étaient tombées de ses joues, mais elle n’était pas certaine d’y arriver. Comment pouvait-elle agir normalement, alors que les pires blessures qu’elle avait connues saignaient à nouveau ? La douleur était presque insoutenable, mais elle s’efforçât d’un sourire tandis que sa main tournait la poignée et que ses pieds la guidait jusqu’au brun qui l’attendait visiblement dans la pièce principale.
Isaac. Comment pouvait-elle l’expliquer ? Il était tombé comme un miracle, une bénédiction. Il la faisait se sentir tellement bien, il était la douceur et la gentillesse incarnée, il brillait de toute sa beauté intérieure. C’était lui, l’ange, dans leur couple, mais il n’avait jamais fait qu’agir comme si elle l’était. En si peu de temps, il était devenu son soleil et son bonheur, mais l’amour était un drôle de sentiment et faisait peur quand on avait connu ses côtés tranchants. Laura était terrifiée, parfois, surtout quand son ventre brûlait un peu trop fort et que son regard se perdait trop longtemps dans le sien, quand sa main attrapait la sienne sans même qu’elle n’y réfléchisse et que ses doigts choisissaient son prénom en premier quand une bonne, ou mauvaise, nouvelle surgissait dans sa vie. Il prenait toute cette place et, à ce moment-là, elle s’en rendait compte, elle se rendait compte de combien elle l’avait laissé entrer trop vite, peut-être, prendre trop de place dans sa vie. Il n’était pas prêt à connaitre ce côté-là, pas prêt à savoir qu’elle songeait encore à un autre, parfois, quand le ciel était d’une couleur particulière et que le calendrier touchait certaines dates, que des souvenirs renaissaient d’actes qui pouvaient paraître si stupides. L’inquiétude tombait de lui comme la pluie tombait des nuages, Laura aurait aimé lui sourire, hausser les épaules, lui dire que tout allait. Elle n’était pas si mauvaise menteuse. Il caressait doucement sa joue, posant ses questions auxquelles elle n’avait pas envie de répondre. Non, ça va pas, ça va pas du tout. Rien ne va plus, les morts renaissent et toi t’es là, et ton regard n’est pas vraiment celui que j’espérais. Le doux marron de ses yeux observait le bleu des siens, y cherchant peut-être des réponses qu’il ne trouverait pas. Il ne pouvait pas deviner. Laura soupira, enfonçant sa tête dans le creux de l’épaule du plus grand. Ses mains entourèrent instinctivement sa taille, le serrant contre lui, cherchant à remplir le vide qui lui défonçait l’estomac. Elle resta ainsi quelques minutes, appréciant la chaleur qui se dégageait de son corps et l’odeur réconfortante de son t-shirt. Sa voix était étouffée lorsqu’elle parla enfin. « Ça va, c’est juste des mauvais souvenirs. Aron fait partie d’une… mauvaise époque de ma vie. » Elle se releva un peu, créant la distance suffisante entre eux pour retrouver son visage et elle déposa un rapide baiser sur ses lèvres avant de lui offrir un sourire qui n’atteignait pas tout à fait ses yeux. « Je n’avais pas envie de le laisser entrer, tu m’as manqué ce matin. » Laura afficha un petit sourire narquois, caressant doucement son dos. C’était une technique basse de distraction, mais la blonde n’avait pas du tout envie d’en parler et elle sentait que le plus vieux avait toutes les questions du monde sur le bout des lèvres. Elle alla chercher à nouveau un baiser, le prolongeant un peu plus longtemps cette fois, espérant une réponse positive du brun. Tu ne veux pas savoir de toute façon, elle ne voulait pas voir la déception dans son regard, elle ne le supporterait pas, pas aujourd’hui.
(#) Sujet: Re: Let the truth sting -- Lisaac Mer 9 Sep - 21:53
Let the truth sting
Laura & Isaac
Quoi qu'il puisse bien en dire, Isaac ne pouvait s'empêcher de ressentir une certaine forme d'inquiétude. Car même s'il n'avait pas saisi tout le sens de cet échange entre Laura et l'homme qui avait frappé à leur porte, le pédiatre avait compris qu'il s'agissait de quelque chose d'important. Le ton qu'avait employé la jeune femme, le son de sa voix lui avait paru différent et lui laissait par conséquent craindre le pire. Malheureusement, ses craintes furent bel et bien confirmées lorsque Laura pénétra dans la pièce principale et qu'il croisa son regard perdu. Avec le temps, Isaac avait appris à la connaître par cœur. Il avait prit un plaisir à peine dissimulé à étudier chacun des traits de son visage, chacune des différentes lueurs de son regard et les mimiques de sa belle n'avaient presque plus aucun secret pour lui. Mais cette fois, il ne trouvait plus aucune satisfaction à décrypter ses expressions tant elles semblaient traduire un certain malaise que la jeune femme avait du mal à dissimuler. D'un seul coup d'œil, Isaac semblait capable de ressentir cette confusion qui l'animait et crut même apercevoir une pointe tristesse dans ce regard qui se déroba finalement au sien, alors que Laura venait trouvait refuge entre ses bras. Instinctivement, le pédiatre referma son étreinte autour de ces frêles épaules qu'il aimait tant et se délecta comme à son habitude de l'odeur des cheveux qui lui chatouillaient à présent le visage. Par ce simple geste, Laura lui apportait une nouvelle confirmation inconsciente de l'importance de cette visite qu'elle venait de recevoir et qui restait on ne peut plus mystérieuse aux yeux d'Isaac. D'ailleurs, la jeune femme ne semblait pas vraiment décidée à lui livrer les détails de la conversation qu'elle avait eu avec cet Aron, et se contenta d'évoquer une mauvaise période de sa vie tout en restant lovée contre le brun. Contrarié, le pédiatre fronça légèrement les sourcils alors que Laura se détachait lentement de lui pour venir lui offrir un bref baiser accompagné d'un sourire qui ne suffit pas réellement à le convaincre. De toute évidence, elle cherchait à le rassurer en taisant volontairement le fond de ses pensées et sans même laisser le temps à Isaac de reprendre la parole, la jolie blonde poursuivit : « Je n’avais pas envie de le laisser entrer, tu m’as manqué ce matin. »
Alors qu'elle lui offrait un nouveau baiser bien plus appuyé, qu'il ne se priva pas de prolonger quelques instants, Isaac ne put s'empêcher de constater qu'elle savait précisément comment s'y prendre avec lui. Les caresses qu'elle appliquait dans son dos le faisaient frissonner et ses baisers tendaient à lui faire perdre la tête, comme à chaque fois que leurs peaux se frôlaient. Mais avant de se laisser emporter et de tomber dans le piège que lui tendait inconsciemment ou non Laura, le brun s'éloigna de quelques centimètres à peine. Tout en posant délicatement son front contre celui de sa belle, il questionna à voix basse : « Laura… tu me le dirais s'il y avait quelque chose d'important, hm ? » Au fond, le pédiatre savait qu'elle lui faisait assez confiance pour se confier à lui mais bizarrement, il ressentit le besoin de le lui rappeler, comme pour l'inciter à lui en dire un peu plus sur cette visite qui éveillait autan de curiosité que d'inquiétude. « Tu sais bien que tu peux tout me dire… » renchérit-il, en caressant à son tour le dos de la jeune femme d'un geste aussi tendre que rassurant. Certes, Isaac avait entendu quelques bribes de la conversation qu'elle avait entretenue avec Aron mais il hésitait pour le moment à lui en parler, craignant de passer pour une sorte d'espion un peu jaloux qui ne ferait pas assez confiance à sa petite amie pour la laisser parler seule avec un inconnu. Bien sûr, la vérité était toute autre et le principal sentiment qui l'animait à l'heure actuelle était une forme d'inquiétude pour celle qu'il aimait. Inquiétude qui finit d'ailleurs par prendre le dessus sur tout le reste, poussant Isaac à reprendre la parole tout en refermant de nouveau ses bras autour de la silhouette de Laura. En venant loger son visage au creux du cou de la jeune femme, il se décida donc à souffler : « Je t'ai entendu, tu avais l'air… je sais pas, c'est la première fois que je t'entendais parler comme ça… » confia-t-il sans apporter plus de détails à son récit, et sans préciser qu'il n'avait pas suivi l'intégralité de leur conversation. Profitant de la proximité de sa peau, Isaac déposa soudain un baiser léger dans le cou de Laura avant de reprendre avec toujours autant de curiosité : « Pourquoi tu t'es énervée ? Qu'est-ce qu'il t'a dit ? » L'impression de lui faire passer un véritable interrogatoire lui déplaisait, mais l'envie de savoir ce qui se tramait dans la tête de la jeune femme était plus forte que tout. Il la sentait perturbée, peut-être même bouleversée, et ne pas savoir quoi faire pour la soulager lui était tout simplement insupportable. Alors, comme une maigre compensation, il déposa un baiser supplémentaire sur son cou, puis deux, avant de murmurer : « J'aime pas te voir comme ça… Parle-moi. »