that's all they really want ; some fun
when the working day is done
boys, they want to have fun.

« Et celle-là ? » Sa question mourut dans un éclat de rire alors que Jaylan désignait une fille du doigt. Il manqua de s’étouffer en avalant une gorgée de bière, relevant vivement les yeux il montra du doigt une autre fille, avant de se tourner vers son poto d’un jour. « Nan, celle-là plutôt ! Avec ce cul, on peut en faire des trucs, » lança-t-il plus amusé encore qu’un gamin. Jay était un gamin – un gamin de vingt-cinq ans, certes, mais au fond ça ne changeait pas grand-chose. Planqués derrière les arbres de l’île, les deux originaires attendaient l’illumination, sans pour autant la voir venir. Ça devait faire deux bonnes heures qu’ils étaient plantés là, à siroter leurs bières dégueulasses qu’ils partageaient trop rarement, et à chercher quelle survivante ferait une parfaite captive. Oh, bien-sûr, ils auraient pu se contenter de prendre le premier survivant qu’ils auraient croisé et de le jeter dans les cellules de l’hydre – mais c’était tellement moins drôle que leur petit jeu ! C’était Jaylan qui l’avait inventé, la première fois qu’ils étaient parti en mission ensemble. Depuis, pas une seule capture ne s’était déroulée sans qu’ils ne s’amusent pendant des heures. Le but du jeu ? Chercher la survivante la plus belle, la plus stylée, et la capturer coûte que coûte. Ils commençaient à avoir un panel sérieusement garni, à tel point que parfois, ils se demandaient quand allaient finir par exploser les prisons, avec autant de bombes enfermées dedans. ohlolo la blague de meeeerde Après avoir lâché un rot relativement poli, Jaylan se pencha un peu plus vers l’avant et mit sa main en visière sur ses yeux. « Nop, en fait elle est toute flasque. » C’était toujours une belle façon de parler d’une femme, digne d’un Jaylan Hanswell en somme. S’allongeant finalement sur le sol dégueulasse de la forêt, le jeune homme fixa le ciel. Pas un nuage ne viendrait déranger le soleil aujourd’hui, c’était une de ces journées chaudes et particulièrement difficiles à supporter au courant de l’après-midi. Jay’ n’aimait pas s’ennuyer pendant de telles journées, il n’avait cessé de soupirer depuis qu’ils y étaient. C’était définitivement moins drôle qu’au tout début, et puis Zach’ ne semblait pas vouloir y mettre du sien, ce qui dérangeait le plus jeune, qui ne tarda d’ailleurs pas à le faire savoir. « Bon, on s’fait chier, » lança-t-il simplement. Jaylan, il aimait pas se prendre la tête, alors il disait les choses comme elles venaient, et peu importait que ça déplaise. Et, tandis qu’il s’amusait à écrire imaginairement son nom dans le ciel, il trouva une idée encore plus géniale. « Vaaaas-y mec on s’fait un action ou vérité ? » D’un seul coup, il se releva vers son poto originaire et le somma d’un regard plus insistant qu’il ne l’aurait probablement fallu. Ça n’avait aucun rapport, capturer des survivants et faire un action ou vérité, mais c’était Jay – ça court-circuitait assez facilement, là-haut. Plein d’enthousiasme, il fit néanmoins une bouille faussement déçue, et son regard se reposa sur les rares survivants qui les entouraient. « Enfin, à moins que tu sois trop coincé pour oser jouer à ça, quoi. » Il adorait le taquiner mais, ce qu’il préférait par-dessus tout, c’était le pousser dans ses retranchements. Parce que, au fond, même s’il prétendait le contraire, quand on jetait un défi à Zacharia, il ne pouvait que l’accepter. Et, ça, Jaylan le savait.

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Ce qui était drôle, en fait, c’est que Zacharia n’était pas drôle. En soit, rien d’étonnant, puisque c’était un originaire. Seulement, le plus marrant de l’histoire, c’est que Jaylan avait décidé, sans savoir pour quelle raison et sans même demander l’accord du plus vieux, qu’il le transformerait en petit lutin trop rigolo. C’était un défi de taille, puisque ce qui pouvait provoquer un éclat de rire chez Zacharia, c’était un bon coup de couteau bien placé. Du coup, le plus jeune se trouvait sans arrêt à lui proposer des idées complètement folles, décalées, et même que parfois, il obtenait un résultat positif. C’était pas tous les jours, certes, et il n’avait droit qu’à cette version de Zach lorsqu’ils se trouvaient en tête à tête. Du coup, le moment était encore plus propice pour le remettre sur les rails et lui prouver qu’ils pouvaient bien se marrer un peu, même sur cette île pourrie et même si la journée avait plutôt mal commencer. A la base, ils étaient censés capturer quelques nouvelles recrues en une heure maximum et retourner au bercail – au fond, Jay avait déjà gagné, puisqu’ils étaient là depuis deux bonnes heures et qu’ils n’avaient, somme toute, toujours pas débusquer l’élue de leur cœur qui aurait bientôt le privilège de squatter une des sublimes cages de l’hydre. Jaylan n’était pas un grand penseur, il avait même toutes les peines du monde à réfléchir convenablement, alors il se foutait pas mal de choquer Zacharia avec ses mots. Lui, il ne connaissait pas l’autocensure et ça lui semblait très bien comme ça. Il ne comptait certainement pas lécher les pieds de ce grand dadet, encore plus parce qu’il ne lui devait rien du tout, au final. C’était adorable comme, s’ils faisaient parfois semblant de passer du bon temps ensemble, et même s’ils pouvaient le penser à de rares occasions, au fond, ils se détestaient le reste du temps. Et Jaylan trouvait ça vraiment drôle, de tester ses limites, les repousser continuellement et aller jusqu’au maximum de ses possibilités. Voilà pourquoi ils allaient se retrouver à jouer à action ou vérité, comme des ados en rute au final. Jay se releva tout content, prêt à lui foutre une sacré honte avec des actions bien bâtardes comme il les adorait. Il planta son regard dans celui de son ami-ennemi et arqua un sourcil, comme pour ajouter un semblant de suspens. « Bah alors honneur au vieux, action ou vérité ? » La fierté dégoulinait des corps des deux hommes, ça risquait d’être bien plus qu’un jeu, un sale défi, finalement. Le problème, c’est qu’Hanswell n’avait pas l’intention de lâche le premier et il fallait parier qu’Hamilton non plus alors, en plus d’être risqué, ça promettait d’être bien long. Et puis, comme si c’était pas suffisant, il ne put s’empêcher d’ajouter une petite boutade naturellement signé Jaylan. « Et au fait… Je regrette jamais rien. J’suis un Hanswell, quoi. » Il aimait bien l’emmerder avec ces histoires de famille, parce que ça avait toujours été un sujet tabou pour les originaires et que ça le resterait toujours, mais aussi tout particulièrement parce que ça lui rappelait la terrible vérité : les Hanswell maîtrisaient les Hamilton. Point à la barre.