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(#) Sujet: keep the streets empty for me Dim 7 Juin - 16:40
FLASHBACK. JANVIER 2014. La voiture gronde des semaines abandonnées. Le véhicule qu’il doit réapprivoiser mais surtout la route. A la peur des gens. Lui qui n'est pas sorti depuis un mois. A vivre dans une chambre d'hôpital puis à la maison. Aux soins de l'épouse et à ses fausses inquiétudes. Et subir les allées et venues des amants. A ne pas pouvoir ignorer. Un juste retour. Leur incapacité à se quitter poliment. A attendre que l'autre demande le divorce et provoque la fin de ses comptes en banque. Et malgré ça. L'amour. Le terrible attachement. Les deux liés par de curieuses attentions, des sentiments malades, souvent fantômes, un long cancer duquel ils ne sortent pas. L’un qui revient toujours vers l’autre. Pas de vainqueur. Des cachets à ses poches, des pilules qu’il ne doit pas oublier d’avaler à intervalles régulières, pour la douleur et surtout pour que la greffe tienne, qu’elle soit tolérée. Un mois seulement depuis qu’il est sorti de la tombe, du cimetière dans lequel il se voyait déjà. Mort. Foutu. Déglingué. Les mains se resserrent sur le volant. Cuir contre cuir. Les gants toujours. Le froid qui se faufile dans l’habitacle. Grey s’échappe à la maison pour une raison, pour une stupidité, pour une envie qui ne l’a pas quitté malgré les recommandations de sa femme et les non au bout du fil.
Un café ou il s'arrête le temps d'en prendre un. A ne pas savoir ce qu'il préfère. Sucre et lait ? Ou juste corsé ? Il calque sur ses propres goûts et reprend la route. 8h03. Il est encore tôt, au bonheur de ne pas avoir à hurler contre une horde de taxis bouchant les allées. La voiture se faufile dans les différentes rues jusqu’à l’adresse griffonnée sur un bout de papier. Un remerciement pour Ophelia. Elle qui est parvenue à trouver le donneur, cet inconnu qu’il est parti remercier – probablement trop tôt.
La bâtisse qui se dessine. Des rues plus tard et le froid qui mord. Écharpe et gants n'y changeront rien. Il est trop sensible aux températures. Le froid qui se faufile dans le cou. Les frissons qui cavalent. Café dans la main gauche. La main droite se lève et c’est la suspension du geste, à ne plus savoir ce qu’il fait, à ne pas être certain de ses mots. L’autre lui a bien spécifié que c’était inutile. Des semaines qu’il a contacté l'homme. Et toujours un refus. Des paroles acerbes. Et souvent rien du tout. Juste la conversation coupée. Trois coups qu’il donne contre la porte et se recule d’un pas. Par prévention. Afin d’éviter un poing. La porte s'ouvre après deux minutes. L’interminable dans le froid NY. « Bonjour. Tybalt ? Je suis celui qui vous harcèle depuis des semaines au téléphone » Le sourire maladroit. Les explications sont hasardeuses. Les relations humaines ont toujours été une complexité pour lui. « J’ai apporté un café. Pour m'excuser. Il est encore tôt. Et… Je crois que je vous tire de votre sommeil » La couette dans laquelle l'homme est enroulé. Image amusante pour laquelle il ne retient pas un sourire franc. Une rareté avec lui.
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(#) Sujet: Re: keep the streets empty for me Lun 15 Juin - 18:23
résidence de tybalt ◈ tybalt & greyson
Keep the streets empty for me - At times, he was strange
and dangerous but mostly he was sweet and scared and harmless
on pouce presse une énième fois le bouton de la télécommande. Il est un peu plus de quatre heures du matin et tu zappes depuis maintenant une bonne heure. Tu zappes sans prêter attention aux programmes qui passent devant tes yeux fatigués. Tu zappes sans savoir quoi regarder. Tu as zappé le documentaire qui traitait de la pêche en haute mer tout comme tu as zappé le feuilleton pornographique lesbien qui mettait pourtant en scène deux sublimes créatures. Panne du désir. Mort de la flamme. Tu ne penses plus au sexe depuis des mois. Ton corps n'est plus qu'un véhicule pour ton esprit torturé, une enveloppe charnelle usée, rongée par la fatigue et la malnutrition. Tu ne passes plus autant de temps devant le miroir avant de te rendre au travail et tes vêtements sont biens souvent choisis au hasard. Pourquoi continuer à faire des efforts quand personne ne te regarde ? Tu es invisible, que ce soit aux yeux de Lou ou de Deborah, la première ayant été rendue aveugle par un homme plus beau, la deuxième, par ta dépression. Dans un soupir, tu presses le bouton pour éteindre la télévision avant de te tourner sur le dos. Tu contemples silencieusement le plafond. Les secondes passent et se muent en minutes, puis les minutes se transforment en heures sans que tu ne parviennes à trouver le sommeil réparateur dont ton corps et ton esprit ont désespérément besoin. Il est maintenant sept heures cinq. Tes paupières sont lourdes. Tu te sens peu à peu sombrer dans les ténèbres mais tu es toujours ramené à la réalité par un bruit extérieur alors, tu contemples le plafond. Tu contemples ce vieux plafond craquelé sur lequel plusieurs tâches brunes sont visibles. Humidité et moisissures se mêlent à cette odeur de curry qui flotte dans la pièce. Tu as mangé chinois hier et par flemme, la boîte en carton est restée sur la table basse, parfumant le salon de cette fragrance épicée. Tu fermes les yeux. Peut-être trouveras-tu le sommeil en te laissant bercer par la course des secondes, marquée par le tic-tac constant de la grosse pendule accrochée au mur.
***
Trois coups sont donnés à la porte et tu sursautes violemment en rouvrant les yeux. Quelle heure est-il ? Combien de temps as-tu dormi ? Tu te tournes sur le côté pour attraper ton téléphone qui repose sur la table basse et tu appuies sur le bouton central pour illuminer son écran. Huit heures dix. Tu soupires en te rallongeant sur le dos. Tu as réussi à dormir durant une petite heure et tu aurais bien voulu dormir davantage. Poussant de nouveau un soupir, tu te passes une main sur le visage avant de te redresser. Tu ignores qui se trouve derrière cette porte mais une chose est sûre, tu vas mordre, et bien comme il faut. Toujours emmitouflé dans ta couverture, tu vas ouvrir la porte et tes yeux se posent pour la première fois sur celui qui deviendra peu à peu une partie de ton être. Grand, dans la quarantaine, l'homme dégage une certaine prestance. Tu es si impressionné par sa carrure et son élégance que tu te sens tout petit face à lui mais tu ne te démontes pas pour autant. Tu es plus petit que tout le monde. Tes pupilles bleues, dénuées de tout éclat, rencontrent les siennes avant de retrouver soudainement leur flamme au moment où il se présente. « Bonjour. Tybalt ? Je suis celui qui vous harcèle depuis des semaines au téléphone. » Tu fronces les sourcils. Tu es à présent bien réveillé. Je vous demande pardon, as-tu envie de demander mais ton aîné reprend la parole et tu laisses entendre un rire. Un rire creux. Un rire faux. Tu fais un pas dans sa direction, te détachant du chambranle de la porte contre lequel tu étais appuyé, et tu tends un bras pour attraper le récipient qui contient le café. « Et bien... Je vous remercie, vous êtes bien aimable mais... Vous ne vous êtes pas dit que je vous raccrochais au nez pour une raison ? » Tu te rapproches encore pour diminuer la distance qui vous sépare, ramenant la boisson chaude contre ton torse pour ne pas que ton interlocuteur soit tenté de la reprendre après ta tirade. « Je vous raccrochais au nez parce que je ne veux pas savoir qui vous êtes. Je ne veux ni vous voir ni vous parler et encore moins savoir pourquoi vous continuez à me harceler alors sur ce, je vous souhaite une bonne journée et merci encore pour le café. » Tu brandis brièvement le récipient dans sa direction avant de le porter à tes lèvres pour en boire une gorgée. Puis, sans plus de cérémonie, tu retournes dans ton antre en lui fermant la porte au nez. Tu espères que cette entrevue aura eu raison de son obstination et que ce maudit harceleur te laissera enfin tranquille...
Dix minutes se sont écoulées. Tu as bu le café généreusement offert par ton inconnu et tu es allé mettre une tenue un peu plus décente : un vieux tee-shirt délavé et un jogging qui a visiblement fait son temps. Tu es retourné dans le salon pour consulter tes mails quand tu as aperçu du mouvement dehors : ton harceleur est toujours là, debout sur le perron, à attendre que tu lui ouvres. Tu pousses un soupir en posant la main sur la poignée. Peut-être auras-tu plus de chance de t'en débarrasser en lui accordant ce qu'il veut... Tu ouvres la porte et lui demandes sans lui laisser le temps de dire le moindre mot : « Si je vous accorde un moment, vous me laisserez tranquille ? »
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» Ezequiel Singleton-Colt "
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(#) Sujet: Re: keep the streets empty for me Mer 17 Juin - 14:23
KEEP THE STREETS EMPTY FOR ME
I can see through you we are the same it's perfectly strange you run in my veins how can I keep you inside my lungs I breathe what is yours you breathe what is mine I'll be the blood if you'll be the bones ✻✻✻ Une rencontre provoquée alors que l’autre ne voulait rien savoir, une stupidité, une envie surtout. Il voulait le voir et surtout le remercier, lui dire que sans lui, il y aurait un nom de plus au cimetière, une pierre et un corps crevé. Sans lui, il serait mort. Un autre aurait donné, un autre, probablement aurait été compatible. Qu’importe. C’est lui qui compte. Un nom écrit maladroitement sur un bout de papier. Tybalt. Il s’attendait à la porte close. Surprise. Une ébauche de sourire qui ne le quitte pas devant l’homme égaré dans une couverture trop grande, sorte d’ours sorti trop tôt de l’hibernation. Image amusante. Brun aux yeux céruléens, marqués de la fatigue. Il pourrait jouer à deviner le nombre d’heures de sommeil absentes mais les mots sont tus, par respect et parce que son humour n’est certainement pas la meilleure idée. Intriguant. C’est le mot qui claque à sa caboche alors qu’il tente de décrire celui qui lui fait face. Un regard qu’il porte sur chacun, les physiques appréciés, les hommes et femmes qu’il aime à observer, et lui qui diffère de ceux qu’ils croisent, des costumes et tailleurs qui virevoltent dans son univers. Les paroles mordent tout autant que celles au téléphone. La défense. Mais au moins, le café est accepté.
Le froid qui mord les doigts et cette neige qui ne cesse pas, les flocons qui s’échouent sur son manteau et tachent les cheveux d’empreintes blanches. « Vous n’aviez pas de temps à me consacrer… ou j’appelais aux mauvaises heures… » Des mensonges. Des hypothèses fausses. Il connaît la réponse, le refus, le non. Personne ne souhaite voir à qui il a offert un don, personne ne souhaite se confronter aux remerciements et courbettes. Sauf un narcissique. Mais Grey était allé contre l’avis de tous, comme toujours, préférant suivre ses envies, quitte à se prendre une porte en plein visage. Porte qui justement venait de se refermer sans qu’il puisse ajouter la moindre parole. Entrevue trop brève. La main qu’il lève à nouveau pour rencontrer le bois, pour demander l’invitation qu’il n’a pas reçue. Quelques minutes, rien de plus, pas une place dans sa vie… juste, un peu de temps.
Il ne bouge pas, mais le froid comment à peser, et les frissons cavalent à la peau. Les températures extrêmes qu’il ne supporte pas. Le froid qui s’immisce, l’écharpe qu’il ressert et les mains qu’il visse aux poches malgré le cuir qui recouvre les doigts. Attendre. Sa persévérance est étonnante, un défaut plus qu’une qualité. Les minutes s’égrènent mais à aucun moment il ne songe à repartir. L’espoir ridicule que la porte s’ouvre à nouveau. Sept. Il grogne du froid, se jure de ne plus sortir avant la fin de l’hiver, de vivre contre la cheminée et de ne plus poser un pied dans la neige. Neuf. L’envie de jouer au bonhomme de neige n’est plus amusante. Un pas qu’il amorce vers les marches, au retour vers la voiture. Dix. La porte s’ouvre et le sourire ricoche joyeusement aux lippes. « Malheureusement pour vous… vous êtes tombé sur la mauvaise personne » Les propos de l’amusement. « Je ne veux pas déranger votre famille… si vous avez femme, enfants, chiens et poissons rouge dont vous devez vous occuper » Menteur ! Il est heureux de poser un pied à l’intérieur, de quitter le cercle polaire. Satisfait pendant un instant car l’intérieur lui donne envie de s’enfuir. Si différent de chez lui. Les pas mesurés, à la peur de marcher sur un organisme vivant. « Je peux abuser de vous et demander un thé ?... dix minutes dans le froid, c’était un homicide » Les propos choisis, le jeu qui s’enclenche pour les sous-entendus qu’il place à chaque conversation, à chaque détour, comme l’amusement de voir les expressions – ceux qui comprennent et ceux qui nient.
alheureusement pour vous... vous êtes tombé sur la mauvaise personne. » Des paroles innocentes prononcées sur un ton joueur. De simples mots que le némésis du personnage principal susurre au tout début de la série et qui résonneront pourtant tel un glas funeste lors du season finale. Tu ignores que ces mots te feront bientôt ressentir cette sensation amère car la vérité qui se cache sous chaque syllabe est ironiquement cruelle. Tu ignores que cet homme va prendre de plus en plus de place dans ta vie, que ce soit en bien comme en mal, et que tu ne pourras rien faire de plus que le laisser faire. Tu ignores encore que cette rencontre va tout bouleverser. Un don pour deux destins entremêlés. Donneur et receveur. Tout aura commencé par cet acte de générosité supposé être anonyme, cette greffe de moelle osseuse, curiosité médicale où le corps du receveur est considéré comme un corps étranger et peut-être rejeté par le greffon du donneur. Tu as pénétré son organisme de tes cellules et il a fécondé ton quotidien par ses appels répétés, donnant vie à cet embryon de relation qui vient de vous réunir en cette matinée enneigée de janvier 2014. Tu te recules pour le laisser entrer et un rire franchit la barrière de tes lèvres. Ses excuses sont creuses, prononcées par politesse sans être réellement pensées. Il se moque bien de déranger la femme et les enfants inexistants. Tes yeux ont remarqué le sourire qui a étiré ses lippes au moment où tu lui as ouvert la porte pour la seconde fois. Tu rétorques en refermant derrière lui : « Vous ne voulez pas déranger et pourtant vous êtes là. » Le ton que tu emploies est aussi dur que les mots que tu as prononcés sur le perron. Tu peines à supporter son écrasante présence dans ton intimité. Tu es oppressé par son charisme et la seule défense que tu as trouvé pour te protéger est le sarcasme. Après avoir passé quelques minutes dans les températures hivernales, ton visiteur semble tout de suite moins impressionnant et tu espères bien le blesser suffisamment pour lui donner envie de quitter le quotidien terne et insipide dans lequel tu ne fais plus que survivre depuis maintenant des mois. Tu es tel un oiseau mis en cage. Tu ne voles plus, tu ne chantes plus et surtout : « Je suis seul... » Regret que tu annonces tout haut pour le rassurer. Il ne dérangera personne de plus. Il reprend alors la parole, te demandant s'il peut abuser de toi en te demandant un thé. Le premier sous-entendu te passe complètement au-dessus et tu hoches légèrement la tête en te dirigeant vers la cuisine. Le deuxième, en revanche, est plus parlant pour le détective que tu es. Homicide, dénonce-t-il, et tu souris alors que tu ouvres les placards pour prendre deux tasses : « Commettre un homicide volontaire sur le pas de ma porte et à la vue de tous ne serait vraiment pas malin de ma part... » Volontaire. Terme que tu ajoutes au sous-entendu pour lui indiquer que tu as fait exprès de le laisser dehors dans de telles conditions. Tu poses les deux récipients sur la table puis tu retournes vers les placards pour attraper la boîte métallique qui contient les petits sachets de thé. Tu fronces les sourcils en lisant les inscriptions, tes lunettes étant posées sur la table basse du salon au lieu de sur ton nez : « Il ne me reste plus que du thé noir aux fruits des bois et un thé appelé Montagnes Bleues... Une espèce de mélange à la rhubarbe et à la cerise... » Tu relèves les yeux pour le regarder avant de reprendre bien vite en remarquant qu'il est toujours debout : « Asseyez-vous, monsieur...? »
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» Ezequiel Singleton-Colt "
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(#) Sujet: Re: keep the streets empty for me Sam 20 Juin - 19:34
KEEP THE STREETS EMPTY FOR ME
I can see through you we are the same it's perfectly strange you run in my veins how can I keep you inside my lungs I breathe what is yours you breathe what is mine I'll be the blood if you'll be the bones ✻✻✻ Le mordant qu’il apprécie, les paroles qui ne se taisent pas, le claquement de mâchoire incisif. C’est ce qu’il ame plutôt que les courbettes auxquelles il a droit toutes la journée, de ces personnes qui cherchent à plaire, à entrer dans ses bonnes grâces, à être ‘’bien vus’’ auprès du Docteur Singleton. Eux les chacals qui sont un amusement. Et là, il a enfin trouvé quelqu’un qui ne perd pas sa langue. Un sourire s’étire lentement aux lippes de celui qui s’invite, la tête qu’il incline doucement en avant, une politesse, une excuse mensongère. Les pas mènent à l’intérieur où il ne sent pas à l’aise, c’est l’envie de fuir, de courir au delà et de refermer la porte. Les intérieurs inconnus qu’il ne supporte pas, à l’impossible adaptation. Il hait à côtoyer les maisons des autres et pourtant, il est celui qui a demandé à y entrer. Paradoxe de ses envies. Seul. L'information est notée. Comme une donnée importante dont il aura l'utilité plus tard. Seul. Il n'a rien à espérer d'un inconnu. De celui qui a sauvé sa vie. Juste. Quelques bavardages et ensuite. Plus rien. Pourtant, Grey affectionne l’idée que le brun n’ait personne dans sa vie, que la maison soit vide, qu’aucun hurlement d’enfant ne vienne les déranger ou qu’une épouse pose ses griffes sur un territoire conquis. Seul. Il n’est pas en droit d’imaginer quoique ce soit. Ce n’est qu’une rencontre, qu’un remerciement, mais c’est l’impossibilité à fermer les yeux, à ignorer le caractère plaisant.
Abandonné dans le froid, jeté aux morsures cannibales du vent s’engouffrant sous les vêtements. Il tremble encore mais se permet un ironique sourire à l’entente des paroles toujours aussi tranchantes. Un adversaire, enfin ! « Donc vous avez ouvert pour me tuer à l'intérieur. Judicieux… » L’idée d’une mort qu’il semble savourer. Ce n’est que l’effet de son humour, de l’habitude à côtoyer corps malades et corps morts. « Un conseil… » Le buste qui se penche en avant, comme à l’envie d’y prononcer un diabolique secret. Confession. « Préférez une pièce avec du carrelage c'est plus aisé pour nettoyer » D’un assassin qui semble avoir quelques compétences dans le domaine des homicides. Rien de tout ça. Juste un intérêt pour les crimes et leurs réalisations, une passion qu’ils jugent morbides. Des faits qu’il s’amuse à distiller pour effrayer les esprits. Son identité demandée. « Grey… Singleton » Le premier prénom qu’il n’offre pas, celui des formalités, celui qui est employé par les vulgaires, par les ignorés, toute cette masse informe à qui il n’accorde pas un regard. Grey. Le surnom offert. « Je peux vous appeler Tybalt ou je dois me conformer à un monsieur Colt ? » Le nom qui fait un ricochet dans sa mémoire, un sursaut vers le passé, mais sans la possibilité de comprendre à quoi il fait référence. « Je me laisse tenter par votre votre thé exotique » Nom singulier qui lui plait sans être certain de ce qu’il contient. Le manteau dont il se défait. L'écharpe et les gants retirés. Une autre armure qui se dévoile. Costume impeccable Mais il tremble Grey. Le froid qui rogne encore. « Pourquoi vous refusiez de me répondre ? » La question revient comme un écho.
Sonnerie qui éclabousse. Le portable qu’il déloge de la poche, le soupir en reconnaissant le nom. « Excusez moi » La carcasse qu’il déploie à nouveau et s’enfuit quelques mètres plus loin. Un appel. Les mots qui hurlent. La détresse des étudiants abandonnés. Un cas qu'ils n'arrivent pas à résoudre. Ne pas s’énerver, ne pas les traiter d’incompétents, de larves et autres surnoms appropriés. L’échange de quelques minutes et le portable qu’il abandonne après une pitoyable excuse de panne de batterie. « Mes internes, pour un cas qu’ils sont incapables de résoudre, trois jours que je leur ai offert un puzzle… » Les paroles qui n’ont probablement aucun sens pour Tybalt. De nouveau il s’assoit et cherche à croiser le bleu. Les yeux qui refusent. « Vous avez donné à d’autres personnes ? » Comme une curieuse jalousie, à l’envie d’être l’unique.
ne supposition morbide est émise et un conseil macabre est donné. Tu hausses un sourcil avant de montrer un sourire crispé, rictus sardonique qui ouvre la porte de ton esprit hanté par des images de corps dégradés, dénaturés. Tu sais très bien comment supprimer une personne ou du moins, comment faire disparaître des preuves compromettantes. Tu as appris tout ça au cours de ta formation au NYPD. Ton enseignement était encore théorique à cette époque mais tu savais déjà ce qui trahissait ces hommes et ces femmes qui tuaient pour le plaisir. Puis, tu as appris sur le terrain, en voyant les experts relever des empreintes laissées sur une table ou un cheveu qui était tombé sur le sol et qui aurait très bien passer inaperçu sans leur persévérance. Tu secoues la tête avant de lui répondre avec une malsainité amère : « Judicieux ? Totalement imprudent, vous voulez dire... Mes voisins ont très bien pu vous voir entrer dans la maison et vous avez peut-être une femme qui sait que vous êtes ici en ce moment. Non... Ce serait une erreur de vous tuer maintenant mais je pourrais me servir de cette rencontre... Puisque vous êtes venu sans prêter attention à mes refus au téléphone, je suppose que vous aller vouloir me parler un minimum de vous avant de vous en aller et ces informations me seront utiles pour vous retrouver en temps voulu... Quant à ma manière de procéder... » Tu fermes les yeux en laissant ta phrase en suspens. Tu imagines la scène, sa cage thoracique qui se soulève à un rythme saccadé sous tes cuisses, à sa respiration qui se coupe peu à peu sous tes doigts. Tu te tournes légèrement vers lui en prenant une grande inspiration : « Je vous tuerai de mes mains. Ce sera propre... Intime... » Tes yeux rencontrent alors les siens et tu détournes vivement le regard en te rendant compte du tournant que vient de prendre votre conversation. Viens-tu vraiment de lui dire que tu le tuerais de tes mains ? Viens-tu vraiment de lui dire que ce serait intime ? Tu te racles la gorge. Tu ne sais plus où te mettre. Tu as beaucoup trop parlé et tu as même instauré un peu de proximité entre vous. Tu soupires. Tu voudrais tant te transformer en autruche pour être capable de plonger ta tête dans le sol. Bien décidé à ignorer cet incident jusqu'à la fin de la matinée, tu gardes les yeux résolument baissés sur la boîte contenant les sachets de thé tandis que son identité est enfin révélée. Grey Singleton. Le nom et le prénom ne te rappellent rien et tu hoches distraitement la tête tout en te gardant bien de lui mentir en lui disant que tu es ravi de le rencontrer. Tu es beaucoup trop tiraillé entre le choix que tu as devant les yeux pour lui répondre : thé noir aux fruits des bois ou ces putains de Montagnes Bleues ? Tu relèves pourtant la tête quand il te demande comment il peut te nommer. Toujours troublé par les mots que tu as prononcés précédemment, tu te redresses en te passant une main dans les cheveux : « Faisons simple et appelez-moi Tybalt. » Pas de surnom offert. Juste le prénom que tout le monde utilise. Tu prends ensuite un sachet de Montagnes Bleues pour le mettre dans une tasse avant de faire de même avec un sachet de thé noir aux fruits des bois. Tu savais depuis le début lequel tu allais prendre mais fouiller dans la boîte te donnait un prétexte pour ne pas le regarder dans les yeux. Tu te tournes vers le comptoir pour actionner la bouilloire électrique alors que le sujet revient sur le tapis. Pourquoi refusais-tu de lui répondre ? Tu soupires. Tu ne peux pas lui avouer que tu refusais de lui répondre parce que tu ne te sens pas bien dans ta peau. Tu ne peux pas lui avouer que tu refusais de lui répondre parce que tu as coupé les ponts avec ta famille, tes amis, le monde. Tu ne peux pas lui avouer que tu refusais de lui répondre parce que tu sombres de plus en plus dans la dépression chaque jour et que plus rien ne compte : « Je... » Sauvé par le gong. Une sonnerie de téléphone portable te coupe avant que tu ne puisses en dire davantage. Tu te tournes vers ton invité en réprimant le soupir de soulagement que gonfle tes poumons. Il ne faut que quelques minutes à Grey pour faire son retour dans la cuisine. Internes perdus sans leur mentor. Petits poussins mis en difficulté par un cas compliqué. Tu acquiesces en silence. Tu ne peux que comprendre sa situation, étant également obligé de répondre au téléphone à chaque fois que le commissariat cherche à te joindre. Tu jettes un œil rapide à la bouilloire. Son contenu est encore trop brûlant pour être servi. Tu as attendu le retour de Grey sans bouger et tu as complètement oublié de la couper à temps. Difficulté d'attention, un autre symptôme de la dépression. Tu fermes les yeux dans l'espoir de les reposer un peu quand la voix de Grey résonne à nouveau dans la pièce : « Vous avez donné à d’autres personnes ? » Tu fronces les sourcils en ne comprenant pas. Donné quoi ? Puis, tout à coup, tout devient clair. Les pièces du puzzle se rassemblent peu à peu. Il n'y a que deux choses que tu donnes à des inconnus : ton sang et ta moelle osseuse. « Vous avez reçu un de mes dons ? » tu te redresses en prenant appui contre le comptoir. Tu as du mal y croire. Tu es même si ahuri que tu en oublies de répondre à sa question : « Attendez... Cette procédure est strictement anonyme. Comment vous avez eu mon identité ? »
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(#) Sujet: Re: keep the streets empty for me Dim 21 Juin - 14:19
KEEP THE STREETS EMPTY FOR ME
I can see through you we are the same it's perfectly strange you run in my veins how can I keep you inside my lungs I breathe what is yours you breathe what is mine I'll be the blood if you'll be the bones ✻✻✻ Esprit intéressant et compétition qui s’enclenchent dans les paroles acides, les mots claquants contre le palais. Un jeu qu’il apprécie, un jeu que peu maitrisent car incertains si les paroles sont pensées ou simplement suggérées pour entrer dans une valse sordide. Grey n’absente pas le sourire à ses lippes joyeuses, au contraire, il boit les mots, s’intéresse et penche doucement la tête de côté, intrigué, fasciné, heureux d’une si belle rencontre. D’un inconnu qui lui parle de meurtre et de procédés et voilà que Grey chute aisément. Son attrait pour les esprits singuliers, pour ces personnes qui ne craignent pas. Un tic nerveux au bord des lèvres lorsque l’idée d’une épouse est évoqué. Sa belle Ophélia, l’amour délité avec les années, le couple parfait, l’apparence qui maintient les fêlures. Ils sont beaux les menteurs, à conserver un mariage pour éviter les craquelures sociales. « Si vous désiriez mon adresse, il suffisait de demander plutôt que de passer par des sous-entendus » L’amusement qui tinte dans les mots. Il sait qu’aucun sous-entendu n’existait dans les paroles du donneur, mais il tire ses ficelles, il joue, il veut voir jusqu’où tout cela peut mener. Surprise dans les ambres lorsque la révélation de la méthode s’égare comme une confession. « Et la suite… ? » Qu’il chuchote, pour d’autres idées non évoquées.
La tasse fumante autour de laquelle il enroule ses doigts, la chaleur qu’il dérobe pour tenter de calmer les tremblements, ce froid insupportable. La tasse qu’il porte à ses lèvres et s’étonne du gout, est incapable de savoir ce qu’il y a là-dedans, froncement de sourcils et maigre colère pour une énigme de saveur.
Revenu de l’enfer et ayant délaissé les moires pour quelques heures encore, ou plutôt des minutes, il est de nouveau assis, la tasse dans la main gauche. D’une parole qui révèle la raison de sa venue, à l’oubli de préciser pourquoi il hante une maison qui n’est pas la sienne. « Il est difficile d’expliquer ce que l’on souhaite en une minute au téléphone » L’intonation d’un cran supérieur, l’impact furieux des refus qu’il a reçu au visage. La neutralité éclatée pour quelques secondes, le temps de reprendre le visage avenant – charmes qu’il manie avec aisance. La colère qui passe et l’impassible qui retend les traits d’un masque parfait. « Vous savez… après avoir tué quelques ingrats qui ne voulaient pas me donner les informations, les autres ont commencé à parler » Les fantaisies funèbres qui roulent à nouveau dans ses mots. De quelques carnages auxquels il pense parfois, de ces imbéciles qu’il rêverait d’étrangler pour leur incapacité, ou absence de volonté. Meurtres qui restent à la caboche. « Je possède quelques relations avec la directrice de l’hôpital » Sa femme, détail qu’il omet volontairement. Quelques relations. Le terme qui sous-entendu évidemment leur entente mais pas de vulgarité.
Le thé qu’il boit, quelques gorgées avant de reprendre la parole, toujours sous le regard inquiet, perturbé, curieux de Tybalt. « Je suis venu pour vous remercier… car sans vous, ma famille aurait fêté Noel au cimetière… il y a plus divertissant comme événement » La mort qu’il évoque, la sienne, d’une faucheuse qui a manqué son coup, la lame qui ne s’est pas abattue à sa gorge. Tête toujours en place. La mort qu’il a vue de près, le corps décharné par les traitements, la maladie couperet qui l’a fait chuter. Empereur décapité pour quelques mois. L’éveil nouveau. Mais le don saigne encore de quelques dysfonctionnements, comme ces pilules qu’il doit avaler à heures régulières, de quoi maintenir la greffe, de quoi espérer qu’elle tienne encore quelques années. Le regard se perd quelques secondes, au lieu qu’il avait oublié. Un bras qu’il tend en direction d’un livre qui interpelle, le titre de l’enfance – contes de Perrault. C’est impoli de s’approprier les objets d’autrui, mais il ne peut pas s’en empêcher, les lignes qui défilent, suite de mots français qu’il ne reconnaît pas pour la plupart. Une langue qu’il a apprise pour Ophelia et l’anglais a finalement remplacé la parisienne. « Le petit chaperon rouge ou barbe-bleue ? » Les mots français qui sonnent avec mélodie. Deux choix singuliers, au sous-entendu de quelques intentions douteuses.
n chuchotement qui demande une suite, des lèvres qui la refusent. Que peux-tu lui dire de plus ? Que les cellules de son cerveau non oxygéné mourront les unes après les autres alors que tes mains continueront à serrer ? Que tu te pencheras au-dessus de sa bouche entrouverte pour recueillir son dernier souffle sur ton visage trempé de sueur ? Tu chasses vivement cette image de ton esprit malade. Tu ne peux pas lui raconter une chose pareille. Tout cela est trop intime... Trop malsain... Tu fermes les yeux en prenant une grande inspiration. Il ne verra jamais cette partie de ton inconscient. Jamais. Les secondes passent autour de tasses fumantes. Son intonation qui monte. Reproche sous-entendu par un simple constat. Tu comprends que tes refus ont été mal vécus par celui qui partage désormais une partie de toi mais tu restes de marbre. Tu t'en cognes. Tu t'en moques. Il n'a qu'à s'en prendre qu'à lui-même, celui qui a tant insisté, celui qui a tant persévéré. Tu hausses les épaules en prenant ta tasse fumante par son anse puis tu rétorques avant de souffler sur le breuvage brûlant : « On récolte ce qu’on sème. Vous avez continué à appeler malgré mes refus. » Le "vous" sur lequel tu appuies. Tu lui jettes encore la faute malgré que tu te sois comporté comme un salaud à son égard. Tes lèvres se pincent sur la porcelaine alors que tu bois une gorgée de ton thé. Arômes, sureau, feuilles de myrtille, feuilles de framboisier, morceaux de fraise. Les saveurs explosent quelques secondes dans ton palais avant de se transformer en cendres. Nouveau symptôme de la dépression qui te laisse constamment sur ta faim, qui te torture presque autant que les insomnies matinales. Manger n'est plus un plaisir mais une corvée, une tâche quotidienne à effectuer pour continuer à alimenter ce corps qui te pèse. Grey reprend la parole et tu te sens buter sur sa phrase. Cerveau crevé. Cerveau épuisé. Les sous-entendus réclament une attention et une concentration que tu peines à maintenir. Tu hoches la tête après être sûr de bien avoir compris son humour puis de nouveaux mots viennent se greffer sur les premiers. Plus simples. Plus explicites. Le sens est tout de suite saisi. Des relations haut placées sont mentionnées et tu te retiens de demander si elles sont intimes. Curiosité malsaine qui sert uniquement à savoir à quel point monsieur Singleton est proche de la directrice pour obtenir ces renseignements mais que tu réprimes pour ne pas paraître odieux. Méchant courtois, vilain coquin, mais jamais vulgaire car telle est la soi-disant lame acérée de ceux qui errent dans les rues. Tu acquiesces une nouvelle fois avant de boire une autre gorgée de thé. La raison de sa venue est enfin énoncée. Un remerciement. Une famille qui, sans son don, aurait pleuré sur sa tombe au milieu du foie gras et de la dinde. Tu imagines les sourires soulagés de la femme et des enfants et une grimace dégoûtée déforme ton faciès. Brève. Fugace. Ils puent le bonheur à des kilomètres même en étant dans ta tête et tu bois le reste de ta tasse cul sec pour essayer de faire passer le goût de ton amertume. La chaleur du breuvage te brûle la gorge lors de sa descente. Elle incendie ton organisme et accentue la saveur âcre et desséchante des cendres qui envahissent ta bouche. Merci pour lui. Merci pour elle. Merci pour eux. Tu as sauvé sa vie. Tu as sauvé son mari. Tu as sauvé leur père. Tu as sauvé leur Noël. Tu te racles la gorge en posant le récipient dorénavant vide sur le comptoir : « Ne me remerciez pas. Je ne donne pas pour avoir quelque chose en retour... Je donne par pur égoïsme... » Tu donnes parce que tu sauves des vies en cédant quelques plaquettes de sang. Tu donnes parce que ça te permet de réussir là où tu as échoué. Quand une femme meure sous tes yeux et que tu es incapable de la sauver, tu en sauves une autre en lui donnant ce dont elle a besoin pour vivre. Donner est devenu une forme de rédemption, un moyen que tu as trouvé pour demander pardon à toutes ces personnes qui perdent la vie dans les rues de New York. Tu reprends : « Et puis... Vous avez pu vous déguiser en Père Noël pour émerveiller vos enfants alors... Ça me fait davantage plaisir. » La brève vision de cet homme habillé en rouge et blanc te fait malicieusement sourire et tes pupilles bleues cherchent à rencontrer les siennes pour lui demander une petite anecdote. Racontez-moi comment vous étiez ridicule dans cette tenue, penses-tu. Dommage. Elles sont occupées ailleurs. La main aux doigts agiles se tend pour attraper un livre de la bibliothèque et tu plisses les yeux pour essayer de reconnaître la couverture. Tu soupires. Des inscriptions floues que tu distingues à peine malgré leur dorure. Tu es une véritable taupe sans des verres correcteurs alors, tu traverses la cuisine pour rejoindre le salon ouvert où Grey a commencé à lire. Une fois derrière le canapé, tu te penches dessus pour attraper les lunettes qui sont posées sur la table basse puis tu te redresses pour les poser sur ton nez. Les contours et le monde dans sa globalité deviennent tout à coup plus nets et tu te tournes vers ton invité quand il te demande : « Le Petit Chaperon Rouge ou Barbe-Bleue ? » Aucune hésitation dans la prononciation. Langue fluide sur laquelle les mots semblent courir tel des notes sur une partition. Ton receveur sait parler ta langue maternelle. Mais jusqu'à quel point ? Tu réponds en passant au français : « Le Petit Chaperon Rouge. Barbe-Bleue n'est qu'un barbare qui tue les femmes trop curieuses alors que le Loup est un être bien plus sournois qui représente tellement de facettes... » Voyons si vous savez aussi bien manier la langue française que les sous-entendus...
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» Ezequiel Singleton-Colt "
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(#) Sujet: Re: keep the streets empty for me Lun 29 Juin - 23:59
KEEP THE STREETS EMPTY FOR ME
I can see through you we are the same it's perfectly strange you run in my veins how can I keep you inside my lungs I breathe what is yours you breathe what is mine I'll be the blood if you'll be the bones ✻✻✻ « Des enfants… » La voix casse, une maladresse, imprévu, des fracas au visage, de la vérité qui vient soudainement le percuter en plein visage. Il avait oublié… pas un détail mais… il avait préféré abandonner cette idée d’avoir des enfants, cette question qu’il avait laissé en suspens depuis trop d’années maintenant. Et voilà qu’un étranger devenait la source d’un désespoir soudaine. L’enclume. Des enfants qu’il n’a pas, des enfants qu’il ne pourra pas avoir. De lui ou de sa femme, l’un est stérile, probablement qu’il l’est et que la maladie n’a rien arrangé. Foutu. « Ils sont absents à ma vie… tout comme de la votre » Un regard qui permet de savoir. Les photos qui n’apparaissent nul part, et la vie qui est une traversée en solitaire. Ce ne sont que des détails qu’il peut noter, rien de particulier, pas assez pour tout deviner. Grey ne perd pas de ça à tout ça, même si sa curiosité pourrait être apaisée rapidement.
Le corps valse dans une autre pièce, le thé qu’il tient toujours à la main, curieuse bouillotte qui ne le réchauffe pas. Toujours ces tremblements qu’il ne parvient pas à contrôler. Le froid qu’il ne chasse pas. Les livres sont l’intérêt, de ces piles hasardeuses vers lesquelles il jette un regard rapide. Les titres qu’il devine, quelques uns qu’il ne connaît pas. C’est ça qu’il observe en premier lorsqu’il visite une nouvelle maison, qu’il se permet un pied dans la vie d’un autre – les livres. L’imagination que possède le propriétaire et les gouts. De beaucoup qu’il a fuit pour cause de lectures indigestes. Mais là… Grey y trouve quelques titres intéressants et ce sont des contes qu’il tient en main, plusieurs histoires que l’on raconte aux enfants sans qu’ils n’en saisissent toute la substance – juste quelques idées, comme la peur. La réponse à sa question l’amuse. Tybalt n’est pas l’ombre dont il faut se méfier, il n’a rien de tout ça. Etranger qui se dérobe dans une maison, vie qu’il fait entre quatre murs plutôt qu’à l’extérieur. Il se surprend à fermer les yeux pour apprécier le français, de ces notes qu’il n’arrive pas à prononcer – son accent américain mord tous les mots. « Vous êtes Rouge, vous tolérez un inconnu » Rouge, la petite qui court au danger, le jeu avec un terrible. Le français est difficile, la langue qui claque différemment. L’aisance n’est pas là, alors il reprend l’anglais, plus certain. « et qui sait ce que fera le loup une fois qu’il aura décidé du repas qu’il réclamera » La tête qu’il tourne lentement vers le donneur, un sourire fracturé aux lippes.
Le portable qui vibre encore. Le soupir à l’idée que les internes se sont encore fourrer dans un cas impossible. Ces incapables. C’est tout autre chose. Un message d’Ophelia, des brides qu’il lit rapidement. Neige. Tempête. Ne sois pas stupide et ne prends pas ta voiture. Le regard se porte vers la vitre, vers ces bourrasques de vent qui entrainent les flocons dans une danse furie. Debout au centre d’une pièce qu’il ne connaît pas, l’ambre accroche le bleu quelques secondes. « Merci pour le temps que vous m’avez accordé… et le thé » Le manteau qu’il attrape à la cuisine, l’armure revêtue. Il fuit la maison, à la peur d’être coincé, que la tempête annoncée ne soit pas un canular. Trop tard. Voiture sous un tas de neige, route blanche. L’heure qu’il pensait est en faite passée à deux.
ne expression qui change à la mention des enfants inexistants. Un voile de tristesse qui recouvre le faciès. « Des enfants… » Ton cœur se serre en entendant sa voix se briser et tu détournes le regard en te rendant compte de ta bourde. Tu as été induit en erreur par ce terme que toute personne ayant coupé le cordon emploie pour parler de son partenaire et de sa progéniture. Famille. Tu as été induit en erreur par son âge et par celui que pourrait avoir son épouse car tu te doutes bien que Grey est plus âgé que toi et que sa couche est partagée par une quelconque compagne. Tu as été induit en erreur parce que tu as désespérément envie de croire que tu seras dans cette situation quand tu auras quarante ans mais tu as eu tort de transférer cette croyance sur ton receveur... « Ils sont absents de ma vie… tout comme de la vôtre. » Tu hoches la tête en serrant les dents. Ses mots remuent le couteau dans la plaie, te blessent plus que tu ne le pensais, et tu murmures en fermant les yeux. « Je suis désolé… Je ne savais pas... » Le silence plane quelques instants avant que tu ne reprennes. « Mais je suis sûr que vous en aurez... » Tes mots résonnent dans la pièce tel une promesse...
Des contes pour enfants. Barbe Bleue ou le Petit Chaperon Rouge, a demandé Grey. Le Petit Chaperon Rouge, as-tu alors répondu en dénigrant le premier pour sa simple barbarie. Le Loup est un personnage sournois, que tu apprécies particulièrement pour ses nombreuses facettes. Représentation de la peur aux yeux des plus jeunes, il est également celle du sexe aux yeux de ceux qui savent lire entre les lignes. « Viens te coucher avec moi... » Susurre le Grand Méchant Loup au Petit Chaperon Rouge qui enlèvera ses vêtements avant de se glisser entre les draps de sa mère-grand pour étreindre la Bête. Tu secoues la tête face à la naïveté désarmante de la gamine. Petite insouciante, penses-tu avant que la voix de Grey se fasse entendre. « Vous êtes Rouge, vous tolérez un inconnu. » Ta respiration se bloque. Tes dents se serrent au frisson qui traverse ton échine et les battements de ton cœur accélèrent peu à peu la cadence sans que tu ne comprennes véritablement pourquoi. Serait-ce la prononciation hasardeuse de son français qui réveille en toi des sensations que tu pensais avoir depuis longtemps oubliées ou le fait que ces mots viennent de vous engager dans un jeu dangereux ? Ton regard charron plonge dans le brun presque noir du sien alors que la langue de Shakespeare reprend ses droits sur ta langue maternelle. Tu es le Petit Chaperon Rouge et il est le Loup qui viendra te dévorer. Tu lui rends son sourire avec malice mais tu ignores encore à quel point Grey est sérieux. Tu ignores encore que Grey préfère les hommes et que tes paroles assassines ont éveillé son intérêt à ton égard. Comment pourrait-il être attiré par toi ? Tu es un homme coincé dans un physique de gamin prépubère, aimé des femmes qui te considèrent comme mignon et moqué des hommes qui te voient comme un gosse. Grey ne peut que bluffer. Tu fais un pas pour empiéter davantage sur son espace vital. Tu sais que beaucoup de personnes ont horreur que des inconnus se rapprochent autant de leurs interlocuteurs quand ils leur parlent et tu sais très bien ce que ressentent ces dernières car tu en fais partie. Tu espères que par ce simple rapprochement, tu oppresses, écrases, et domines Grey de ta présence. Tu veux lui montrer que tu sais bluffer aussi. « Et qui sait ce que fera le Petit Chaperon Rouge quand le Loup viendra réclamer son repas ? Je ne suis pas aussi naïf que cette petite écervelée... » Tu susurres en soutenant son regard. Tu plonges dans la gueule du Loup sans la moindre retenue, attiré par le danger que promet ce jeu de séduction que vous avez commencé et protégé de ses véritables intentions par ton ignorante naïveté concernant sa sexualité.
***
Le temps passe sans que vous y prêtiez attention. Les regards que vous vous échangez et les sourires qui se dessinent sur vos faciès sont les témoins de cette alchimie qui vous unit. Tu es détendu. Tu te surprends même à apprécier sa compagnie. Tu aimes le jeu que vous êtes en train de jouer et qui te fait ressentir toutes sortes de sensations. Pour la première fois depuis la disparition de ta cousine, tu te sens vivant et cela te fait un bien fou. Tu ouvres la bouche pour répondre une nouvelle fois à ton receveur quand tu es interrompu par les vibrations de son téléphone. Tu te racles la gorge alors que sa main plonge dans la poche de sa veste pour prendre le petit appareil et tu détournes le regard vers la fenêtre. Douche froide qui te ramène cruellement à la réalité. Le charme qui agissait entre vous est dorénavant rompu. Les yeux sombres cherchent les tiens et tu autorises leur contact pendant quelques secondes avant de retourner ton attention sur la tempête qui règne en maître dans les rues. « Merci pour le temps que vous m’avez accordé… et le thé. » Tu ne prends même pas la peine de lui répondre, rendu muet par la déception. Tu ne prends pas non plus la peine de le raccompagner à la porte. Il saura très bien la trouver tout seul, penses-tu en retournant vers le canapé sur lequel tu te laisses nonchalamment tomber. Tu appuies ta nuque contre le dossier en fermant les yeux. Tu attends un bruit qui indiquerait que Grey a ouvert la porte mais rien ne vient perturber le silence qui règne dans la pièce. Un rictus déforme tes traits. « On dirait que vous êtes coincé ici... Tant mieux... La hâte que vous avez montrée en remettant votre manteau était terriblement impolie. » Tu soupires en enlevant tes lunettes. En vérité, tu es bien plus emmerdé par la situation que tu veux bien le montrer. Vous ne savez pas combien de temps va durer cette tempête ni combien de temps vous serez contraints à cohabiter ensemble. Tu te relèves pour lui faire face : « Bon... Je vais vous préparer la chambre... En attendant, faites comme chez vous. »
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(#) Sujet: Re: keep the streets empty for me Jeu 9 Juil - 8:52
KEEP THE STREETS EMPTY FOR ME
I can see through you we are the same it's perfectly strange you run in my veins how can I keep you inside my lungs I breathe what is yours you breathe what is mine I'll be the blood if you'll be the bones ✻✻✻ Le sujet qui ne s’achève pas, et c’est l’envie de lui dire ‘’stop’’. Qu’il ne s’apitoie pas sur son sort, qu’il ne cherche pas à comprendre et que tout change, que le sujet se dissipe. Mauvaise pioche. Qui a lancé l’idée ? Qui est responsable des mots qui tournent comme des acérées sur sa langue ? Grey ne sait plus. Probablement qu’il est l’instigateur de tout ça. Lui qui cherche toujours à outrepasser l’autre, à se faufiler dans les failles pour en extraire un malaise continu. Perdu. Des enfants. Il détourne la tête et se refuse à rencontrer le bleu qui juge, ces yeux qui dardent et attendent une réponse qu’il ne peut pas offrir. On ne mentionne pas ça en présence d’un inconnu, on ne lui dit pas que dans son couple, l’un des deux dérailles, que l’un des deux est en incapacité d’offrir un enfant. Parce qu’ils refusent tous les deux, lui et Ophelia, ils sont incapable d’aller faire des tests, ils ont la peur aux entrailles – de celui qui connaitra toute l’accusation. C’est la raison pour laquelle ils évitent les tests et éloignent les questions des curieux d’un geste de la main. Pourquoi vous n’avez pas d’enfants… ils seraient si jolis… vous n’avez plus trop le temps… il faudrait vous dépêcher. Les plaisanteries des collègues, de tous les services qui lancent des paris sur les autres. De qui couche avec qui, de qui aura un enfant dans l’année, et parmi les internes, qui passera sous le bureau. Des chacals avec lesquels il doit vivre, des charognards qu’il doit délaisser. Singleton n’est pas à l’hôpital, il n’est pas à la question de quelques âmes. Il est égaré chez un inconnu prêt à mordre. La question des enfants. C’était ça… avant que son esprit s’égare totalement. « Tout comme je suis certain que je n’en aurai pas… mais merci pour vos croyances, peut-être que si vous faites un vœu, ça m’aidera » Le grognement du blessé, les mots assassins que soulèvent la voix à l’intonation des rages. Instinctivement, les poings sont serrés, rangés au fond des poches. Il ne veut pas de tout ça, de ces paroles, cet apitoiement. Ça suffit ! Et lui alors ? Qu’elle est sa raison ? Pourquoi aucun cri ne résonne, pourquoi aucun jouet ne traine dans chaque recoin de la pièce ? Un divorce, une figure féminine absente depuis des années ? Grey ne sait pas. Il pourrait supposer à voix haute mais il se tait. Il conclu le sujet.
La discussion vogue ailleurs, vers des sous-entendus amusés alors que Grey écoute le choix de Tybalt. D’un loup qui serait bien trop maigre pour l’histoire, d’un bête qui ne saurait mener des égarés pour les dévorer. Il refuse de lui prêter la figure du carnassier, du beau-parleur, de cet animal représentatif des appétits sauvages. Le français est périlleux, les mots s’écorchent mais il continue et se joue des réactions qu’il voit au visage de l’hôte. Le français a toujours eu cette curieuse capacité de faire frissonner les autres, d’attirer leur attention. Une langue qu’il n’a pas uniquement appris parce que Ophélia a bien voulu lui enseigner, mais bien pour cela, pour jouer, pour provoquer. Mais ses souvenirs sont déjà trop lointains et il ne peut pas se permettre de continuer la discussion dans cette langue, sinon il craint les fautes et l’absence de mémoire. L’étonnement se faufile au visage lorsqu’un pas de l’autre est amorcé, lorsque la distance éclate pour la plus grande joie de l’invité. C’est ridicule de déjà s’imaginer des événements, de croire que le brun en face de lui pourrait être intéressé, qu’il comprend quelque chose à toute la machination qui se met en place. Des mois maintenant qu’il n’a plus abordé d’homme, qu’il s’est éloigné, car incapable de totalement assumer. Mais l’intérêt revient pour les yeux céruléens. Pour l’abandonné. Pour celui qu’il nomme Rouge. Et Grey disperse la distance d’un pas, ne reste alors aucun vide. Ce n’est pas juste une question de dominer l’autre, d’asseoir son pouvoir, ce n’est que la volonté de la proximité. Du manque. « Et qui sait ce que fera le Petit Chaperon Rouge quand le Loup viendra réclamer son repas ? Je ne suis pas aussi naïf que cette petite écervelée... » Un sourire s’éveille aux lèvres de l’affamé. D’un loup gourmand qui penche doucement la tête de côté, à s’imaginer comment le Chaperon Rouge pourrait se débarrasser des pattes. Grey avance d’un demi-pas, juste assez pour un murmure à l’oreille, pour une confidence amusée. « Ce n’est pas la naïveté qui m’intéresse… mais l’intérêt. Le Chaperon ne pas tombe dans la gueule du Loup à cause de sa curiosité, mais de sa volonté à connaître ce qu’il pourrait lui offrir » Les paroles chuchotées. Puis il s’écarte et dépasse Tybalt. Satisfait de ses mots.
Le temps cavale et Grey ne se rend pas compte que les heures ont passé, il n’est dérangé que par un message qui annonce la fin de la joyeuse rencontre. Aucune explication, c’est une fuite. Car il ne saurait lui expliquer que la neige est une crainte, qu’un jour il est resté perdu sur une route pendant des heures, qu’il a manqué la mort. De ça, il n’en dit rien et c’est la panique en voyant que la route est recouverte, que la voiture ne se distingue plus des autres tas de ferraille. Rien. Il pourrait rentrer à pieds. Quelques minutes de marche. Une heure en réalité mais Grey est figé devant la porte, incapable de prendre une décision et il faut la voix de Tybalt pour le sortir de sa léthargie passagère. « On dirait que vous êtes coincé ici... Tant mieux... La hâte que vous avez montrée en remettant votre manteau était terriblement impolie. » Les excuses sont entravées au fond de la gorge. Il n’a pas saisi l’impolitesse de son départ. Lentement, il pivote vers l’hôte et son rictus, l’hôte et ses lunettes absentes. Visage intéressant sans les verres. « Je m’excuse pour le départ précipité, mais j’ai… horreur de la neige » Un mensonge à demi. La neige est appréciée tant qu’elle ne le bloque pas sur une route ou chez un inconnu. « Y’a t-il quelque chose que je peux faire afin de pardonner mon impolitesse ? » Le froid qu’il dissipe d’une fêlure aux lèvres, le sourire des amusements. La proposition indécente. « Bon... Je vais vous préparer la chambre... En attendant, faites comme chez vous. » Les paroles qu’il ne saisit pas. Grey n’a pas besoin d’une chambre, pas besoin de le déranger, il peut… dormir ici par exemple, sur le canapé. « Je saurai partager votre lit… » Le murmure qui n’est probablement pas un écho entendu. L’autre disparaît et Grey enlève à nouveau le manteau. Les pas viennent se perdre à la cuisine. L’heure est au repas. Et peut-être que ? Encore une impolitesse mais c’est l’unique moyen qu’il ait trouvé pour récolter un pardon. Les placards sont ouverts et observés avec horreur, puis le frigo qui n’offre rien. Il s’imagine alors les repas de Tybalt et manque la crise cardiaque à l’idée qu’il mange toujours la même chose. Une idée qu’il doit trouver avec le peu qui est disponible. Enfin il trouve et l’autre n’est toujours pas revenu. Parfait. Il en profite pour sortir de ce qui l’intéresse jusqu’aux pas qui résonnent à nouveau et l’obligent à lâcher la poêle sur les plaques. « Je me suis permis… ce n’est pas grand chose, je n’avais pas le choix du plat mais… une omelette fera l’affaire ? » D’un plat aisé, il est parvenu à en faire une complexité. La faute à sa femme qui lui a fait apprécier la cuisine. Le plat qu’il glisse dans deux assiettes. A l’attente du jugement de l’autre.
es excuses ont été offertes à celui que tu as blessé. Tu attends ta sentence dans le plus grand des silences alors que son regard se détourne, fuyant le tien tel une proie prenant la fuite face au prédateur qui cherche à la pourfendre de ses crocs acérés. Seras-tu exempté ou condamné pour la vilenie de ton crime ? Mais quel crime, quelle vilenie, as-tu envie de lui demander. Tu ne savais pas, tu ne voulais pas, seule ton ignorance est à blâmer. Tu ouvres la bouche. Tu veux le rassurer et peut-être rattraper ta faute. Je suis sûr que vous en aurez, tu murmures et la sentence tombe, aussi froide que la lame qui tranche la nuque au terme de sa chute. Tu grinces des dents alors que le mot « enculé » explose dans ton crâne, soufflant toute la sympathie que tu avais à son égard. On ne frappe pas un homme à terre or, il a violé cette règle en te mordant alors que tu venais de lui demander pardon. Tu sens que ta langue fourche dans ta bouche mais tu te retiens pour ne pas faire ta vipère. Seuls les enfants sont intimement convaincus que leurs vœux vont se réaliser mais pour ceux dont la vie en est dénués, il leur faut bien un petit lot de consolation, tu as envie de répondre au lieu de ce petit « hm » que tu lui donnes mais Grey clôt le sujet...
Le costume lupin que tu as revêtu choit lentement à tes pieds quand ton receveur fait un pas dans ta direction pour réduire un peu plus la distance qui vous sépare. Tu réprimes un mouvement de recul, faisant attention à conserver un masque impénétrable alors que tu te sens pourtant perdre de ton assurance. Tu as voulu troquer ton chaperon rouge pour une peau de bête et tu vas maintenant te faire dévorer par un véritable loup. Il bluffe, penses-tu pour te rassurer. Il joue un rôle, penses-tu encore quand Grey se penche sur toi pour coller sa bouche contre ton oreille. Le chaperon est tombé dans la gueule du loup à cause de sa volonté à connaître ce qu'il pourrait lui offrir, susurre-t-il et deux chemins se déroulent devant tes pieds nus. Lequel prends-tu, demande le Loup, celui des épingles ou celui des aiguilles ? Tu fermes les yeux en sentant son souffle sur ta peau. Tu ne sais pas. Tu ne sais plus. Tu es perdu. Le jeu te paraît soudainement bien plus dangereux que tu ne le pensais. La proximité de Grey embrouille tes sens. Les effluves fleuries et cuivrées de son parfum emplissent tes narines, te font perdre la tête, alors que tu te retiens pour ne pas te tenir aux manches de sa veste. Quel que soit le chemin que tu prendras, que ce soit celui que vous fera poursuivre ce bras-de-fer ou celui que vous mènera à son terme, tu es condamné à perdre. Le Loup finira toujours par arriver le premier chez la mère-grand et il finira toujours par dévorer le Petit Chaperon Rouge.
Le jeu a continué. Grey a reculé, instaurant de nouvelles distances entre vous, mais les mots ne connaissent aucune frontière. Tu as répondu en faisant attention à ne plus te retrouver dans une pareille situation. Tu as revêtu le costume du renard, animal semblable au loup de par sa morphologie mais différent de par sa ruse. Tu as commencé à prendre un temps à chaque parole que prononçait Grey, disséquant chaque syllabe, chaque sous-entendu qui serait susceptible de causer ta perte puis, quand ton manque de culture littéraire menaçait de te mettre une nouvelle fois en danger, tu éludais par une adroite pirouette ou un petit numéro de charme dont le succès était plus ou moins discutable. Tu aimais la grimace qui déformait brièvement son faciès quand tu parvenais à le faire tomber dans un de tes pièges ou encore le rictus victorieux que dessinaient ses lèvres à la moindre de ses victoires. La sonnerie de son téléphone a alors retentit dans la pièce, rompant le charme, vous ramenant tous deux à la réalité. Tu as abandonné ta peau de sournois renard pour retrouver celle du jeune homme déprimé que tu es devenu. Grey te présente des excuses pour son départ précipité et tu hoches doucement la tête en guise de réponse. Tu ne veux pas de ses excuses. En réalité, tu t'en moques qu'il ait cherché à partir aussi vite. Tu voulais juste lui faire ressentir de la culpabilité, culpabilité qui aurait été sa punition pour ton retour forcé dans cet abîme de mélancolie qui est le tien. Sa voix grave se fait de nouveau entendre à la formulation d'une proposition indécente que tu ne saisis pas. Tu n'as plus envie de jouer et ta réponse se fait claire, nette, précise. « Non. » Le ton est aussi froid que la poudreuse qui doit recouvrir sa voiture en ce moment-même mais tu t'en moques. Tu te souviens encore très bien de sa morsure quand tu lui as présenté des excuses au sujet de ses enfants inexistants alors tu ne vas certainement pas te retenir pour lui rendre la pareille. Tu te lèves en lui annonçant que tu vas préparer la chambre. Tu dois changer les draps. Tu soupires en passant tes mains sur ton visage. Les symptômes physiques et mentaux de la maladie reviennent peu à peu étreindre ton corps ainsi que ton inconscient. Tu te sens horriblement lourd et tu ne sais pas comment tu vas faire pour mettre la housse de couette seul. Tu sauras bien te débrouiller avec quelques épingles à nourrice... « Je saurais partager votre lit. » Un murmure que tu entends à peine. Un murmure que ton esprit fatigué ne cherche même pas à disséquer. Par ce murmure, tu comprends que Grey ne veut pas te déranger en te forçant à dormir dans le salon à cause de sa simple présence et tu hausses les épaules avant de lui répondre, sans te retourner. « Je dors sur le canapé. » Tu ouvres la porte de ta chambre avant de la refermer derrière toi.
Une grosse demi-heure passe et tu te laisses tomber au milieu des draps propres. Tu es exténué. Tes bras pèsent chacun une tonne mais tu as finalement réussi à mettre cette foutue housse de couette. Grise, sans la moindre fantaisie dessus, elle est représentative de ta vie. Monotone, sans saveur et parfaitement ennuyeuse. Après avoir récupéré, tu te relèves pour retourner dans la cuisine. Une délicieuse odeur vient chatouiller tes narines et tu hausses un sourcil en te rapprochant de Grey, un peu gêné. Pourquoi a-t-il fait ça ? Tu avais pensé que ce serait plutôt à toi de faire la cuisine, pas à lui... Surpris par ton arrivée, Grey pose la poêle sur les plaques chauffantes avant de se tourner vers toi pour se justifier : « Je me suis permis… Ce n’est pas grand chose, je n’avais pas le choix du plat mais… Une omelette fera l’affaire ? » Tu le regardes en silence. Tu ne sais pas quoi dire. Tu ne fais que le mordre depuis son arrivée mais il a tout de même pris la peine de faire le repas, un repas qui est visiblement recherché et pas préparé et emballé dans des sachets plastiques, comme ce que tu manges en temps normal. Tu secoues la tête avant de murmurer, touché : « C'est même parfait... C'est mon plat préféré mais je n'en fais jamais... Je... Je n'ai pas le coup de main pour bien brouiller les œufs alors ce n'est jamais aussi bon que je le voudrais... » Tu hausses doucement les épaules. Tu n'as jamais été doué en cuisine. Tu sais faire certaines choses comme des pâtes ou une salade composée mais tu as toujours échoué quand un plat nécessitait un certain doigté. Tu n'as jamais réussi à faire une sauce parfaite ou à accorder diverses saveurs entre elles. Tu jettes un œil au contenu de ton assiette. Tu ne sais pas si tu vas réussir à tout manger mais tu comptes bien te forcer un peu pour faire honneur à ce plat que tu n'attendais pas. Pour la première fois depuis votre rencontre, un vrai sourire étire tes lèvres alors que tu prononces ces mots, ainsi que ce surnom : « Je vous remercie, Grey. »
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Dernière édition par Tybalt-Royce W. Colt le Ven 10 Juil - 3:22, édité 3 fois
» Ezequiel Singleton-Colt "
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× Ma Célébrité : mads mikkelsen × Nombre de messages : 49 × Age du perso : 43 ans × Job : chirurgien. chef des urgences × Côté love : tybalt
(#) Sujet: Re: keep the streets empty for me Jeu 9 Juil - 22:38
KEEP THE STREETS EMPTY FOR ME
I can see through you we are the same it's perfectly strange you run in my veins how can I keep you inside my lungs I breathe what is yours you breathe what is mine I'll be the blood if you'll be the bones ✻✻✻ Le pardon pour la faute d’un départ précipité, les mots qu’il demande, l’accusation qu’il ne sait taire au fond du regard, de la hargne qui a repris ses droits. Il sent le changement dans l’intonation, mais surtout voit les gestes, de ces saccadés qui informent que la sérénité est brisée. De l’entrevue du début, il ne reste rien, que des éclats brisés, tasses broyées sur le parquet. Des furies à cause de son impolitesse, du manteau revêtu et de la fuite orchestrée. Singleton aurait aimé que rien ne change, que tout continu, que les sourires soient encore un partage, de ces expressions qu’il devine comme étant rares chez Tybalt. Lui qui l’a sauvé. Mais Grey a tout perdu en une fraction de seconde. Plus rien. Les ambres trahissent une soudaine tristesse, de cette émotion passagère à l’idée qu’il va être à la porte d’un homme apprécié. Quelques heures seulement et le voilà qui s’imagine mille fantaisies mais les mots tonnent et refusent toute possibilité de s’agenouiller pour s’excuser « Non ». La violence d’un impact. Un unique mot qui suffit. Et c’est la proposition de dormir ici, de rester pour une nuit alors que la tempête rugit dehors. Flocons assassins qui cognent les vitres. Il hésite Grey. Un inconnu. Une chambre. Et pourtant, il est le premier à accumuler les propositions et sous-entendus. « Je dors sur le canapé » qu’il entend alors que l’hôte disparaît dans une pièce que Grey ne connaît pas encore – la chambre qu’il s’imagine, à l’image du reste de la maison, un fouillis notoire et des draps en désordre. Quelle couleur ? Importance illusoire qu’il cherche à donner à tous les objets. La main se tend au vide pour attraper le fantôme d’une présence, de l’homme parti ailleurs. Et le voilà seul avec sa proposition rejetée. Dormir dans la chambre, alors que Tybalt sera là, sur le canapé pourrissant, le dos contre les ressorts. L’idée est impossible. Un refus. Il lui proposera plus tard d’inverser, même si son dos est encore fragile, que les articulations sont douloureuses. Il ne peut pas prendre la chambre, n’en a pas le droit. Lui l’invité qui piétine un territoire nouveau.
La cuisine devient un lieu de découverte, des placards dans lesquels il fouille sans gêne à la recherche de quelques ingrédients, de quoi les nourrir pour la soirée et peut-être une idée pour se faire pardonner. Il jure que Tybalt ne cuisine pas, que peut-être il ne sait même pas utiliser les plaques mais la remarque reste pour lui. De ce qu’il trouve, il dispose le tout devant lui et cherche un soupçon d’inspiration, de quoi l’impressionner en réalité. Narcissisme. Mais c’est surtout le pardon qu’il cherche, pour son impolitesse et son intrusion dans une vie. Pour les pas dans la maison, pour le départ précipité. Un sourire qu’il réclame. C’est une omelette qu’il prépare, un plat complexifié qui ne revêt pas l’aspect immonde qu’on lui prête. Jolie construction qu’il dispose dans deux assiettes. « C'est même parfait... C'est mon plat préféré mais je n'en fais jamais... Je... Je n'ai pas le coup de main pour bien brouiller les œufs alors ce n'est jamais aussi bon que je le voudrais... » Les mots sont appréciés, de quelques lueurs qui voguent au regard, à l’appréciation des paroles. Grey regagne doucement une confiance perdue et c’est déjà beaucoup pour lui. Une visée parfaite pour le plat. Il se retient de tout commentaire à propos d’un ‘’coup de main’’. L’acte tendancieux qu’il proposera plus tard. « Hum… ce n’est pas compliqué » Rien ne l’est avec lui, même les plats les plus singuliers. Un attrait pour la cuisine, pour toutes les possibilités et les mélanges de saveurs, couleurs, textures. Un jeu en somme. Petite chimiste. « Je ne voulais pas empiéter sur votre… territoire mais, c’était une excuse pour pardonner mon comportement. Je vous ai harcelé pendant trop de temps » Au rappel des coups de téléphone et de la raison de sa présence. Lui qui a sauvé une vie sans le savoir, lui qui a créé un lien.
Le sourire véritable est une surprise, un rayonnement apprécié qu’il capture à sa mémoire, d’un souvenir qu’il gardera. Mais plus encore, c’est la prononciation de son prénom qui tinte joyeusement à ses tympans. De peu qui ont cette opportunité de l’appeler ainsi, de peu qui osent. Grey. Il ne remarque pas que ses yeux sont clos plus d’une seconde, et c’est un hochement de tête qui répond au remerciement pour le plat préparé. La fourchette tient péniblement dans la main qui tremble, d’un couvert qu’il est obligé de lâcher pour tenter de cacher ce qui rogne. Des mois que les tremblements n’étaient pas revenus. Pas une maladie, comme soupçonnent beaucoup de ses collègues ou proches. Non. Juste la dépendance, le gouffre qui gueule pour sa dose absente. Le poing se serre dans l’espoir stupide que la main cessera de bouger. Le regard de Tybalt darde et il le ressent, là, ce jugement, ces questions. Ne pas en donner plus à voir. La main qu’il défait et la fourchette qu’il reprend. La discussion qui chavire pour le silence mais non pesant, apprécié. Des mots qu’il n’est pas nécessaire de prononcer. Les plats qu’il débarrasse et la vaisselle qu’il entame. « Vous devriez prendre le lit… je saurai me contenter du côté gauche » La question du lit qui revient, d’une invitation qu’il lance alors que les mains trempent dans le liquide vaisselle. Les mots jetés, l’air de rien. Il est de dos lorsque les mots sont prononcés. Un sourire vissé aux lèvres. « Je promets de garder mes mains dans mes poches, si c’est votre crainte » Menteur… MENTEUR ! Du corps toujours dénudé lorsqu’il dort. Il pivote lentement afin de croiser le regard bleu.
n petit sourire gêné étire tes lippes à la réponse du receveur. Tout te semble compliqué en cuisine. Tu te trompes constamment dans les quantités parce que tu redoutes que celle notée sur la recette ne soit pas suffisante. Confiance refusée aux manuels pourtant écrits par des professionnels. Tu te trompes également dans les temps de cuisson parce que tu es incapable de faire plusieurs choses à la fois. Tu es également incapable de cuisiner sans en mettre partout alors, tu achètes des choses faciles à préparer, des sauces toutes faites à faire chauffer au micro-ondes et du surgelé pour ne pas avoir à tout nettoyer après et que manger devienne une corvée à chaque repas. Fainéantise qui gagne sur ton hygiène de vie, tu es un grand adepte du grignotage et nombreux sont tes collègues qui ont déjà essayé de piocher dans ton paquet de meringues à la framboise pendant que tu avais le nez plongé dans tes rapports. Tu penches la tête sur le côté en regardant distraitement les mouvements de poignet de Grey. Tu te sens bête de ne pas savoir préparer un plat aussi élémentaire que des œufs brouillés. Peut-être acceptera-t-il de te donner ce fameux coup de main si tu le lui demandais... Tu secoues la tête quand il reprend la parole. Les excuses sont acceptées mais tu te permets néanmoins de le taquiner en répondant : « You were a pain in the ass. » Tu marmonnes en croisant les bras contre ton torse avant de laisser entendre un petit rire pour lui montrer que tu plaisantes. Tu le regardes avec un sourire navré, plus amusé par la contradiction de vos langages, soutenu pour lui et plus familier pour toi, que par le sous-entendu énorme que tu viens de lui lancer sans te rendre compte.
Vous mangez en silence. Tes pupilles céruléennes contemplent le plafond maculé de tâches brunâtres, stigmates répugnantes de la moiteur qui le ronge à petit feu. Elles contemplent la danse enragée des flocons qui recouvre tout sur son passage. Elles contemplent grey, cet homme dont tu as pénétré le corps de tes cellules, cet homme dont tu apprécies la physionomie atypique du faciès et les courbes tentatrices des lèvres. Tu apprécies le bon goût que tu peux deviner à la vue de son costume. Tu apprécies la grâce de ses mains jusqu'à ce que l'une d'elle se mette à trembler. Froncement des sourcils que tu parviens à dompter face à cette irrégularité. Est-il encore malade ? Tu aurais pensé que ton don éradiquerait la maladie. Les bleutées remontent pour rencontrer leurs sœurs, messagères d'une question muette qui demeurera sans réponse : tu ne la lui poseras pas à voix haute, par peur de commettre un nouveau délit.
Tu te penches sur la table pour passer un coup de torchon sur sa surface quand la voix de Grey se fait de nouveau entendre, crevant le silence quasi religieux dans lequel vous avez partagé votre premier repas : « Vous devriez prendre le lit… Je saurai me contenter du côté gauche. » Tu hausses un sourcil en te redressant. Insistance irritante, que tu ne comprends pas, toi qui dors dans le canapé depuis des mois. « Je promets de garder mes mains dans mes poches, si c’est votre crainte » Tu ouvres de grands yeux. Tu n'as jamais sous-entendu une telle chose. « Je... Je... » Tu es pris de court par une telle réflexion et tu baisses les yeux en repensant aux événements de la matinée. Tes pupilles se perdent, cherchent une réponse qui se trouve dans ta tête. Tes paroles ou tes actes ont-ils trahi la moindre pensée outrageante envers sa sexualité ? Tu continues à chercher mais tu ne trouves rien. Tu ne trouves rien parce que tu n'as rien dit, tu n'as rien fait. « Je n'ai jamais pensé une telle chose de vous... » Tu souffles. Une telle chose, trois mots innocents qui en disent pourtant long sur ton rapport à ce que ton père appellerait la pédérastie. Homosexualité. Amour qui unit deux personnes du même sexe, amour que tu respectes tout autant que celui de ceux qui aiment des individus du sexe opposés. Homosexuel. Êtres humains qui peuvent être tout aussi bons ou tout aussi mauvais que ceux qui sont considérés comme normaux par la société. seul le terme te fait peur : homosexuel. étiquette qui amène son lot de préjugés et de moqueries. Tantouze. Tapette. Pédé. Tu en entends des belles dans les vestiaires du commissariat et à chaque fois, tu ne peux que lancer un regard empli de sympathie à ce collègue gay qui se force à rire à chaque blague foireuse ou imitation grotesque. Tu te racles la gorge avant de retourner ton attention sur Grey. « Ecoutez, le canapé est très confortable. Je dors dessus depuis des mois et puis, vous êtes mon invité. C'est à vous de dormir dans la chambre. » le ton est pressant. tu perds patience. tu ne veux pas expliquer le malaise que tu ressens en considérant sa proposition. trop de proximité... les corps qui se frôlent par inadvertance... tu ne peux pas. tu as tellement peur du contact humain...
***
Oxygène saturé. Chaleur oppressante qui pénètre les narines et envahit les poumons. Tu fermes les yeux en passant ton visage sous le pommeau de la douche. Tension qui favorise les nœuds, fatigue qui alourdit les membres, tes jambes tremblent. Tu chancelles. Tu te penches en avant pour prendre appui contre la paroi glacée. Tes cheveux bruns tombent devant tes pupilles bleutées alors que le jet brûlant fouette ton dos endolori. Mensonge éhonté. Énoncé contraire de la vérité que tu as prononcé quelques heures plus tôt pour ne pas inquiéter ton invité qui attend patiemment ton retour dans le salon. Les ressorts du canapé ont malmené ta carcasse durant la nuit mais la douleur est aussi bien morale que physique. Tu as mal au dos, mal au cœur, mal au plus profond de ton âme. Tes émotions te submergent mais tu refuses de les laisser sortir. Tu prends une grande inspiration, puis une autre, puis encore une autre. Tu ne perçois pas la présence qui vient de se glisser par la porte entrouverte. Tu te crois seul dans la pièce, seul dans ta souffrance, seul dans cette abysse dans laquelle tu sombres un peu plus chaque jour. Une larme roule le long de ta joue, traîtresse opaline qui se mêle à la cascade ardente pour aller mourir dans les conduits. Tu sursautes avant de te redresser vivement. Mouvement sur le côté, présence inopportune qui épie. Ta main qui se tend et qui se pose sur la paroi embuée. Ta main qui pousse la surface de verre, perçant une fenêtre à travers les vapeurs suffocantes. Les saphirs rencontrent les ambres. Lueurs amusées qui dansent dans le regard sombre, lueurs éteintes dans celui plus clair. « Quoi que vous voulez, ça ne peut pas attendre que je sorte ? » Tu demandes, la voix enraillée par les sanglots contenus.
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Dernière édition par Tybalt-Royce W. Colt le Mar 14 Juil - 20:45, édité 2 fois
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(#) Sujet: Re: keep the streets empty for me Mar 14 Juil - 20:26
KEEP THE STREETS EMPTY FOR ME
I can see through you we are the same it's perfectly strange you run in my veins how can I keep you inside my lungs I breathe what is yours you breathe what is mine I'll be the blood if you'll be the bones ✻✻✻ Cuisiner dans une maison inconnue, pour un étranger et sans son consentement, puis y déloger tous les ustensiles. Il enfreint ses propres règles, ce code qui est de toujours rester en retrait, de ne pas chercher à s’imposer. Parce qu’il ne supporte pas les lieux dominés par les autres, parce qu’il a besoin de toujours être au centre de l’attention – naissance d’un narcissisme aigu. Mais ce soir, cuisiner n’est pas un moyen de prendre appui sur l’autre, ce n’est pas la volonté de terrasser mais bien de se faire pardonner. Il s’impose, il ne devrait plus être ici, aurait du repartir depuis bien longtemps, mais leur discussion s’était prolongée, les mots avaient été plaisants et voilà où avait mené l’échange – à la cuisine. Il prépare devant le regard de Tybalt et ne peut empêcher un sourire de se faufiler aux lèvres à l’entente d’une remarque dont l’hôte n’en saisit pas toute la finalité. C’est une expression qui se fige sur son visage, de lippes rieuses alors qu’il savoure ensuite l’écho du bonheur qui résonne, d’une légère vibration dans l’air – le rire de Tybalt. « You have no idea how hard i am » Des mots jetés sur la neutralité la plus parfaite. Et pourtant, ils voguent les sous-entendus, ces clins d’œil qu’il entame depuis le début, cette confrontation qu’il attend. Ce ne sont généralement que des mots qui n’appellent aucune finalité, des amusements pour choquer, jouer. Mais ce soir, Grey change de direction. Plus question de mots sans importance. Il répond à chaque parole, essaye d’y glisser ses intentions et les dernières paroles ne peuvent trouver plus clair demande. Les expressions du brun sont ravissantes, du regard qui interroge et finalement d’un verre d’eau qu’il avale de travers. « Je n’espérais pas vous étouffer avec des mots » Et les mots continuent. Incapable de s’arrêter. L’éveil des sens. Un contact visuel unique qu’il fait. A la joie de ses provocations. Le plat qu’il sert devant un regard enjoué, de billes qui virevoltent et c’est somptueux ce bleu illuminé. Est-ce qu’il connaît les nuances ? Est-ce qu’il se rend compte de ça ? Grey regrette soudainement que carnet, fusains et aquarelles soient restés dans sa voiture, sinon il aurait capturé la vision, l’aurait enchainé sur papier. C’est un besoin que de les dérober, ces silhouettes, ces visages agréables. D’ordinaire, ils ne sont que des étrangers de la rue, parfois des garçons d’une nuit. Et là. Grey commence à saisir que la relation ne s’effritera pas à son départ, que quelque chose restera. Le silence tombe durant le diner, mais il n’est pas lourd, menaçant pour l’autre, peut-être même qu’il est plaisant et Grey se surprend à observer Tybalt, à noter les détails, à le fixer plus que de raison. Ce n’est qu’une rencontre, ce n’est qu’un hasard en vérité, car si il n’était pas venu, ils seraient restés des inconnus dans une ville bien trop grande. Alors Grey souhaite profiter de l’instant, de cette chance de croiser un physique agréable et un esprit revanchard.
Il y a ce regard lorsque l’autre se penche sur la table, et les pensées qui s’entrechoquent dans la caboche. C’est une image plaisante, de celles à ravir ses idées mais Grey se recule immédiatement, conscient de ses propres envies. Les mains qu’il passe au visage, comme pour essayer d’y déloger ses expressions, de reformer la neutralité. Mais la fatigue l’empêche de jouer sur ce masque là. Il s’égare au salon pour retrouver les pilules qu’il doit constamment avaler. Elles qui permettent de garder la greffe.
Un lit proposé pour l’hôte qui prend le canapé. Ce n’est pas admissible. Grey refuse que lui soit octroyé le plus confortable et alors pleuvent les remarques doublées de sens. Des mots que l’autre saisit enfin et le tranché est net. Une telle chose. C’est la crevure au cœur. Les mots assassins. Il n’y a rien de plus désagréable que de s’entendre donner ces paroles là. De ces gens qui refusent à prononcer les termes, eux qui craignent probablement d’être contaminés si ils emploient le mot homosexuel. Mais de Tybalt, il jure pourtant qu’il ne soit pas de cette espèce de rats écoeurants, eux les accusateurs. Eux qui l’ont déjà pris à parti dans la rue, un soir. Bras cassés et cotes martelées. Il détourne seulement la tête, ne souhaitant pas poursuivre la conversation. « Mes préférences ne sont pas une menace » Qu’il souhaite prononcer mais les mots sont entravés. Inutile discussion.
* * *
Le temps qui s’écoule, de l’eau qu’il entend gouter depuis trop de minutes à présent. Peut-être est-il adepte des douches longues mais l’instinct de Grey s’éveille, à la peur qu’il se soit endormi sous l’eau, ou peut-être pire. Il vogue dans les couloirs. La porte est poussée du bout des doigts, avec curiosité et la chaleur embaume son visage. La douche laisse deviner quelques monceaux de peau, du corps que sculpte une vitre devenue opaque. Grey se surprend à s’adosser contre le mur, à ne pas agir, juste à observer. Voyeur hurleraient les autres. Le ravissement ne dure que l’instant d’une minute et déjà une porte s’ouvre, laissant apercevoir un hôte bien tremblant. « Je me demandais de quelle façon vous alliez mourir : l’eau, la chaleur… » Les paroles sont moqueuses, de ce rictus qui s’imprime toujours aux lèvres, la défense qui s’orchestre à chaque attaque de Tybalt. Mais Grey remarque une différence, la faiblesse de l’autre, le corps encore tremblant de quelques vestiges émotionnels. L'invité avance vers la douche sans se soucier qu'il puisse dire quelque chose ou chercher à cacher une nudité fort plaisante pour le regard. La main de Grey s’abat sur la vitrine, empêchant Tybalt de la refermer et de se cacher entre quatre murs. « J'étais inquiet » La vérité est soufflée. Du cœur qui cognait alors qu’il attendait le retour, mais que l’eau continuait à couler. Il ne ment pas. Il y a une serviette dans sa main, tissu dérobé quelques pas plus tôt, la protection qu’il glisse autour des épaules du plus jeune. Le corps encore secoué de larmes contenues. « Je préférais sans la serviette, mais je crains que vous attrapiez un rhume » Le souffle d’un murmure avouant les péchés. Le sourire est doux, loin des lippes moqueuses. Les doigts sont enroulés sur le tissu, à la garde de ne pas effleurer la peau de celui qui s’est écarté des contacts depuis le début.
* * *
La chambre qu’il trouve et observe, du lit trop grand sur lequel il s’installe, à l’habitude de toujours avoir une présence avec lui. Tissus dont il se défait, le costume impeccable replié, l’armure arrachée et se dévoilent les marques cachées, quelques tortures enfantines et guerres de jeune adulte. Le sommeil l’entraine quelques heures, et c’est l’éveil à trois heures. Le sursaut de terreur. Emmêlé dans les draps. Il suffoque et s’évade de la chambre. La cuisine qu’il retrouve pour un verre d’eau. Le cœur qui se calme d’une frayeur nocturne. Grey rejoint le salon où est recroquevillé Tybalt. C’est l’idée soudaine de l’entrainer dans le lit, de refuser à le laisser dormir sur de l’inconfortable, mais l’action reste en suspens quelques secondes, à ne pas savoir comment il doit agir, si il a le droit. Un réveil qu’il s’imagine déjà brutal avec foule de questions. Qu’importe. Les bras se glissent autour du corps, d’un poids qui ne semble rien et l’image le charme, plus encore que le contact physique. A droite du lit qu’il dépose l’endormi. Et voilà une belle réécriture de conte. La couverture est ramenée sur le corps frissonnant. D’un « bonne nuit » qu’il chuchote contre la joue et il s’en retourne de son côté. Pour quelques temps. Le corps roule contre l’autre durant la nuit, d’un étau qui se forme.
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(#) Sujet: Re: keep the streets empty for me Dim 19 Juil - 18:38
Keep the streets empty for me feat. Tybalt&Greyson
YET EVEN AS MY DEPRESSION SPIRALED INTO EVER MORE PRECARIOUS TERRITORY, I RETAINED AN UNCANNY ABILITY TO DISGUISE MY TRUE MENTAL CONDITION FROM EVERYONE EXCEPT YOU. YOU WERE MY SOLE SOURCE OF STRENGTH AND YOU NEVER STOPPED ENCOURAGING ME.
« You have no idea how hard i am. » Les sourcils qui se froncent en une interrogation muette puis le sous-entendu qui te frappe de plein fouet, te faisant avaler de travers. Tu te couvres la bouche du dos de la main alors que tu te mets fortement à tousser, mécanisme de défense contre cette violation de ta trachée. As-tu bien entendu ? Tes pupilles dilatées se tournent sur Grey alors que la toux commence peu à peu à se calmer. Tu ne sais dans quel sens ton invité a prononcé ces mots. A-t-il répondu cela pour te faire comprendre à quel point il peut être tenace ou a-t-il voulu te faire savoir à quel point il est dur là-dessus...? Tu rougis violemment à la pensée du membre turgescent qui tend peut-être le pantalon du receveur et même si la tentation de jeter un œil sous la table pour te rassurer est grande, tu te refuses à le faire. Tu refuses de te retrouver confronté à son désir, à ses intentions que certains prendraient pour des compliments, alors, tu te bandes les yeux. Tu es un lâche qui se prive de la vue par peur de la vérité. Il a une femme, tu ne cesses de te répéter, comme une litanie. Il a une femme et même si son attirance devait appartenir aux hommes, il ne pourrait pas être attiré par un type comme moi. Les mots assassins qui susurrent de nouveau dans ta tête, qui te blessent et te rassurent. Ils te blessent en te rabaissant plus bas que terre et te rassurent en te tenant éloigné de tout contact physique. Comment peux-tu être blessé par les autres si tu ne cherches pas à les approcher ? Le bas du visage toujours dissimulé derrière le dos de ta main, tu essaies de calmer les derniers soubresauts qui ébranlent ta poitrine quand de nouveaux mots sortent de sa bouche. Brève image de la chair tendue qui pénètre ta gorge dans la caboche. Tu te retiens pour ne pas le fusiller du regard. Tu ne sais quoi lui répondre. Tu crains que toute provocation entraîne des conséquences que tu pourrais regretter alors tu te refermes sur toi-même, laissant ton regard vagabonder sur le plafond encrassé. Sensation qui hérisse les poils. les ambres qui se baladent sur ton corps. Insistance désagréable pour des pensées que tu soupçonnes luxurieuses. Tu restes concentré sur la fenêtre pour ne pas mordre, lui ordonner de détourner le regard de cette enveloppe que tu détestes. Les minutes passent et tes pupilles se posent sur la main tremblante. Derniers vestiges de la maladie qui persiste ou signes d'une quelconque dépendance ? Tu enterres tes doutes dans un coin de ton esprit, les gardant de côté pour une prochaine fois.
Un sujet qui revient sur le tapis. Une nouvelle tentative pour te faire abandonner le canapé. Une promesse qui confirme tes doutes. Je promets de garder mes mains dans mes poches. Le voile se lève sur son homosexualité dorénavant exposée à tes yeux ahuris. Tu restes un moment silencieux puis tu ouvres la bouche pour répondre mais tu butes sur les mots. Tu étais tellement sûr que Grey aimait les femmes. Tu as répondu au moindre de ses sous-entendus en te raccrochant à cette idée mais la vérité est tout autre. Chaque sous-entendu que vous avez échangé depuis le début de la matinée te revient en mémoire, crachant leur véritable sens à ta conscience. Puis, ce sont tes propres mots qui te choquent, des mots blessants malgré la maladresse avec laquelle ils ont été prononcés. une telle chose. Grey détourne la tête et ta main va brièvement se poser sur une de ses épaules. « Je... Je me doute bien que vous ne voulez pas en parler mais je tiens une nouvelle fois à vous présenter des excuses... Je sais que je peux être un vrai con par moment mais je ne disais pas ça pour vous blesser. Je ne me moque jamais des sujets importants et je me fous complètement des personnes que vous vous tapez. » Tu lui fais un petit sourire. Ton regard se mêle au sien. Tu veux lui faire comprendre à quel point tu es sincère en disant cela.
***
Réponse moqueuse prononcée par le receveur. Rictus amer qui se dessine sur tes lèvres à ses interrogations sordides. Je me demandais comment vous alliez mourir... Tu te le demandes aussi... Auras-tu un nœud coulant autour du cou ou bien une balle de plomb logée dans ton lobe préfrontal ? Rire narquois qui se glisse entre les lippes. Tu sais que tu ne trouveras jamais le courage de sauter ou de presser la détente. Tu es bien trop lâche. Tu pousses un soupir las en prenant appui contre la paroi. « Si vous voulez tout savoir... il y a de grandes chances que je trouve la mort sur le terrain ou en avalant une boîte de comprimés... Vous avez dit que vous bossiez où déjà...? Aux urgences...? Vous y assisterez peut-être. » Tu as habitué ton invité à un ton plus mordant mais la fatigue ne te rend pas aussi convaincant que tu le voudrais. Petit lionceau qui cherche à intimider un adversaire bien plus imposant que lui par des miaulements et crachats. Tu baisses les yeux, comme si soutenir son regard était aussi coûteux en énergie que de faire un bras-de-fer, puis tu sursautes en le voyant tout à coup aussi près. Tu tires sur la porte de la cabine pour essayer de la fermer mais quelque chose la maintient grande ouverte : la main de Grey. Tu le fusilles du regard. Il est près... Bien trop près... Tes pupilles bleues retournent chercher les siennes. Tu trembles. Tu trembles de colère mais aussi de peur. Tu crains le poids des ambres sur ton corps. tu crains les mots tout autant que tu crains le contact de sa peau contre la tienne. Tu crains les jugements sur ton apparence, les moqueries qui seront pensées mais néanmoins gardées sous silence pour ne pas rendre impoli leur profanateur. Comme il est maigre... Comme il est pâle... Quelles sont ces cernes sous ses yeux ? Tu serres les dents pour ne pas le supplier de se reculer. sa présence est aussi oppressante que la chaleur qui règne dans la salle de bain. Tu ouvres la bouche pour lui demander de sortir quand un éclair de surprise passe dans tes yeux. Des « Pourquoi ? » résonnent dans ta tête. Pourquoi était-il inquiet ? Tu n'es pas sous la douche depuis si longtemps que ça pourtant... Si ? Tu penches la tête quand il pose une serviette sur tes cheveux humides. « Je préférais sans la serviette, mais je crains que vous attrapiez un rhume» Dit-il doucement et un petit sourire étire tes lèvres. Tu es touché, touché par ses attentions, touché par ses mots. Tu ne comprends pas pourquoi il se préoccupe autant de ton état mais tu en es tout de même touché. Tu recommences à trembler alors que ses mains maintiennent le bout de tissu sur ta tête mais cette fois, tu ne trembles pas à cause de la colère ou de la peur. Tes émotions reprennent peu à peu le dessus. Elles vont déborder sans que tu puisses faire quoi que ce soit pour les retenir. Une larme coule le long de ta joue, puis une autre, puis encore une autre. Ton corps se rapproche de celui de Grey et ton front se pose contre son torse alors que tes mains viennent attraper le tee-shirt que tu lui as prêté pour le serrer entre leurs doigts. Tu pleures contre ton invité. Tu pleures comme un enfant et t'en à rien à foutre. Tu pleures la disparition de ta cousine. Tu pleures ta rupture avec Heaven. Tu pleures la solitude qui te dévore jour après jour...
***
Tu fronces les sourcils dans ton sommeil. Tu as chaud... Tellement chaud... Tu sens que le tissu de ton débardeur est trempé de sueur et colle contre ton dos. Tu projettes un bras derrière toi tout en laissant échapper un soupir endormi et ta main cherche, tâtonne, pour le décoller mais tu fronces de nouveau les sourcils. La matière qui se trouve sous tes doigts est douce, chaude, et ne ressemble pas à du tissu. Doucement, tu remontes ta main pour continuer ton exploration quand un souffle chaud se fait sentir contre ta nuque. Sueurs froides qui coulent le long de ton dos. Incompréhension qui te frappe et qui te fait ouvrir les yeux. Tu te redresses vivement pour te retourner et tu sens ton cœur louper un battement en voyant Grey endormi. Crise cardiaque. Tu bondis pour mettre de la distance entre vous mais ta main rencontre le vide, te faisant lourdement tomber en arrière. Douleur lancinante qui explose dans ton dos, tu laisses entendre un juron en te tournant lentement sur le côté. Mais bon sang... Comment es-tu arrivé là ?!
crackle bones + 1552 mots
Dernière édition par Tybalt-Royce W. Colt le Lun 20 Juil - 1:21, édité 1 fois
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(#) Sujet: Re: keep the streets empty for me Dim 19 Juil - 21:01
KEEP THE STREETS EMPTY FOR ME
I can see through you we are the same it's perfectly strange you run in my veins how can I keep you inside my lungs I breathe what is yours you breathe what is mine I'll be the blood if you'll be the bones ✻✻✻ Les paroles qu’il ne peut s’empêcher de prononcer, car c’est trop aisé, que ça l’amuse d’y placer des sous-entendus à chaque fois que l’occasion lui est donnée. Et l’effet rend superbement sur Tybalt. Pauvre innocent qui s’étouffe et manque la mort, d’une autre parole que Grey rajoute, exprimant toutes ses envies qu’il n’est plus en mesure de cacher. L’hésitation darde dans le bleu et il comprend que l’autre hésite à saisir les paroles, qu’il préfère ignorer la vérité. Il ne peut s’empêcher de sourire, d’une expression infime qui étire doucement les lèvres, de celle d’un prédateur ravi. Grey n’absente son regard à aucun moment. Les yeux rivés vers Tybalt, de lui qu’il observe et note les détails à la peur d’une absence de rencontre future. L’hôte serait en droit de le jeter dehors, avec la tempête, mais Grey a encore un soupçon de chance et le voilà toujours à l’intérieur de l’appartement. Le repas s’achève dans le silence devenu légèrement pesant, mais pas pour lui, il n’a pas honte de ses paroles, pas honte de ses préférences énoncées bien rapidement. La rencontre ne date que de quelques heures et Grey s’imagine déjà de belles fantaisies. C’est toujours ainsi avec lui – la rapidité des sentiments, et ça l’avait été avec Ophelia. D’un regard il avait su, elle qu’il avait poursuivi durant des jours, elle qu’il avait aimé jusqu’à l’étouffement de leurs vies. Et de tous les garçons passés dans ses draps, aucun n’avait su retenir son attention. Des corps, des cris, des prénoms étouffés dans un oreiller pour ne pas se souvenir, pour ne pas leur octroyer une place dans sa vie. Aucun qui n’avait mérité cette place, aucun qui ne s’était montré assez intéressant. Et là, en quelques heures, Grey avait trouvé l’impossible rareté. Belle coïncidence que de s’amouracher de celui qui l’a sauvé, celui qui sans le savoir a provoqué leur rencontre par les réponses négatives au téléphone. Si Grey avait eu cinq minutes de conversation pour le remercier, il ne serait jamais venu et alors… la spirale du temps l’étonnera toujours. Il revient doucement à la scène après le chaos de ses pensées, et le voilà à fixer violement Tybalt.
Les plats débarrassés, la vaisselle faite, c’est une fuite vers le salon qui s’organise. De là où découle une conversation qu’il ne pensait pas avoir, une réaction qu’il n’imaginait pas chez son interlocuteur. Une accusation. Un mépris qui claque. Et Grey ne prend pas la peine de répondre, il préfère le silence à l’énervement. Pas le courage d’affronter un jugement… pas encore. Il n’a jamais saisi pourquoi les autres se permettaient autant de violence, pourquoi la liberté d’aimer n’était toujours pas là, écrite quelque part, gravée, martelée, imprimée. Pourtant, la colère gronde déjà, mêlée à la honte. Le corps se contracte à l’invasion d’une main sur l’épaule, d’un geste inattendu. « Je... Je me doute bien que vous ne voulez pas en parler mais je tiens une nouvelle fois à vous présenter des excuses... Je sais que je peux être un vrai con par moment mais je ne disais pas ça pour vous blesser. Je ne me moque jamais des sujets importants et je me fous complètement des personnes que vous vous tapez. » Ne pas en parler, comme si il évoquait une maladie grave, un détail honteux, une atrocité. Le visage se tord d’une expression malade jusqu’aux excuses présentées. Les mots qui apaisent. La fin est plus amusante, et c’est à nouveau ce sourire charmant qui vogue sur ses lèvres. Il ose enfin se tourner vers Tybalt. « Vous devriez être curieux de ceux qui m’intéressent » Le souffle des mots. Il laisse toujours flotter l’idée d’un intérêt. « Vous êtes de ceux à croire qu’il n’y a que les femmes… vous les aimez, et je ne peux pas vous blâmer, je les apprécie aussi » Le mariage qui est toujours voilé. L’information qu’il se refuse à donner pour le moment, un détail, aucune importance. L’alliance roule dans la poche de son pantalon, entre ses doigts.
* * *
Le temps se suspens alors qu’il entre dans la salle de bain, que le regard se porte sur le corps dénudé. Il ne peut s’empêcher d’y graver les détails à sa mémoire, d’en apprécier les courbures malades, de la maigreur saillante. C’est ainsi qu’il les aime. Egaré. Le corps terni par la vie. Grey avance doucement, du prédateur qui ne souhaite pas effrayer le repas. Curieuse comparaison qu’il rejette aussitôt. Il n’y a pas de proie, juste un corps tremblant et un visage maculé d’eau, peut-être de larmes. « Si vous voulez tout savoir... il y a de grandes chances que je trouve la mort sur le terrain ou en avalant une boîte de comprimés... Vous avez dit que vous bossiez où déjà...? Aux urgences...? Vous y assisterez peut-être. » Les paroles volent, et s’éteignent rapidement. Une intonation trop faible, des mots dont l’impact est mineur. Grey penche doucement la tête de côté, comme les enfants curieux. Il n’est pas de ceux à s’apitoyer sur le sort des autres, et encore moins lorsque l’idée d’un suicide est évoqué. Il prend les mots et renvoie avec cette fois-ci un impact certain. « Les gens ont un manque terrifiant d’imagination pour le suicide. Je peux vous fournir une liste de méthodes infaillibles, car il n’y a rien de plus désagréable que de se réveiller après avoir côtoyé la mort » Le sarcasme s’enroule à sa langue et pourtant, la fin évoque une vérité. D’un épisode du passé, du bras tendu et des aiguilles qui perforent, des injections toujours plus nombreuses. Grey a manqué la mort de peu. Et de ça, il n’en parle jamais. Expérience douloureuse. Un retour brutal. Le regard assassin n’est rien et la réponse reste cette expression amusée. Grey n’est pas en accord pour laisser Tybalt reprendre sa douche meurtrière. Alors il impose la suite, d’une serviette posée sur la tête du brun, les boucles séchées par quelques gestes tendres. Puis le tissu trempé est descendu aux épaules. Le sourire qui apparaît est une victoire, un bond du cœur. C’est une merveille qu’il capture, qu’il aimerait pouvoir dessiner, mais il ne peut décemment pas lui demander de ne pas bouger. Alors Grey apprend à mémoriser l’expression et il se jure de tout faire pour la voir réapparaitre. Le moment se brise par les tremblements qu’il n’avait pas remarqués, par le corps qui semble ne plus tenir debout. D’une main qu’il tend et attrape le bras gauche quelques instants, à la peur de le voir chuter. Grey ne quitte pas le visage des yeux et ce qu’il y voit le surprend. Des larmes qui roulent sur les joues, les nacres de quelques peurs qu’il ne comprend pas. Du pouce, il efface la première larme mais n’a pas le temps de plus. C’est un choc contre son torse, le t-shirt devenu sécurité, le corps percuté d’un autre. Le contact est imprévu et Grey ne sait pas comment réagir, ne sait pas quoi faire. Rassurer. Chuchoter quelques mots. Il passe ses bras dans le dos de l’autre, à la protection éphémère qu’il offre. Du dos qu’il sent noué sous ses doigts. La peur rogne contre lui, du cœur battant qui se joint au sien, plus rapide. Il murmure quelques promesses à l’oreille et détache lentement Tybalt, le retenant par les épaules. « Je ne promets pas d’avoir la solution, mais j’ai peut-être quelque chose qui pourrait aider » D’un geste il lui indique de revenir dans la cabine de douche, de reprendre place où ont été versées les larmes non aperçues. Grey prend juste le temps de se défaire de quelques vêtements, à juste garder le minimum, de quoi ne pas outrager l’autre, ne pas l’effrayer pour des intentions qui ne sont pas les siennes. La place est maigre pour deux, mais c’est suffisant. Le jet qu’il rallume, l’eau chaude. Il se glisse derrière le plus jeune et laisse courir les mains dans le dos, là où il tente de dénouer le malaise, les nœuds d’une tension qu’il est capable d’extraire. D’une année en kiné dont il se souvient encore. Les gestes précis qu’il veut professionnels et non pas commandités par d’autres pensées, mais il ne peut pas s’en empêcher. Le corps qui réagit avec violence, les lèvres qu’il scelle pour ne rien laisser échapper. « Je savais que mes cours de kiné finiraient par être utiles » Le sourire qui se faufile dans les paroles noyées sous l’eau.
* * *
Le corps ramené dans le lit, de celui qu’il ne pouvait abandonné sur un canapé miteux. Il a promis de ne pas s’approcher, de le laisser dans un coin du lit, de ne rien tenter, mais le sommeil est traitre et c’est sournoisement qu’il vient trouver la présence de l’autre, du corps qu’il ramène contre le tiens, dos contre son torse. A ne pas savoir exactement ce qu’il fait. Endormi à moitié. Projection de ses envies. Il grogne lorsque le corps se déloge du sien, et c’est un réveil en sursaut lorsqu’un fracas terrifiant résonne dans toute la chambre. Redressé sur le lit, il cherche l’autre et ne peut empêcher un rire à la vue de Tybalt par terre, effrayé. Un son doux, à l’opposé de ce qu’on imagine chez lui. Rire de quelques secondes à peine. Assis au bord du lit, il tend une main pour rattraper le fuyard nocturne. « C’est le moment où je dois m’expliquer sans faire intervenir des petits hommes verts, voir des fées ? » La raison de la présence dans la chambre à laquelle il ne peut pas mentir. « Je m’excuse… mais je ne pouvais pas tolérer de vous voir dormir sur un canapé alors que j’ai réparé le sac de nœuds qu’était votre dos » Mensonge… mensonge. « Je n’accepte pas les hurlements en représailles, il est encore trop tôt pour se battre » Cheveux en bataille, loin de sa belle apparence. Il dénote.
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(#) Sujet: Re: keep the streets empty for me Sam 25 Juil - 1:55
Keep the streets empty for me feat. Tybalt&Greyson
YET EVEN AS MY DEPRESSION SPIRALED INTO EVER MORE PRECARIOUS TERRITORY, I RETAINED AN UNCANNY ABILITY TO DISGUISE MY TRUE MENTAL CONDITION FROM EVERYONE EXCEPT YOU. YOU WERE MY SOLE SOURCE OF STRENGTH AND YOU NEVER STOPPED ENCOURAGING ME.
La maladresse qui engendre la honte. Les tourments qui naissent de la culpabilité. Tu contemples ton invité alors que ta main presse doucement son épaule. Tu espères que tes excuses effaceront les offenses proférées par ton innocente maladresse mais celle-ci a encore frappé. Vous ne voulez pas en parler. Serait-ce le « en » qui fait ainsi grimacer ton invité ? Ton cœur loupe un battement. Il faut que tu trouves quelque chose pour te rattraper. Tu te traites alors de « con», lui permettant de te donner raison si cela peut lui faire plaisir puis tu te décides à changer de langage, optant pour un vocabulaire plus familier, moins soutenu. Je me fous complètement des personnes que vous vous tapez, formulation qui choque, qui arrache un sourire à Grey. Tu souris davantage en le voyant ainsi avant de pencher la tête sur le côté en entendant sa supposition. Tu ne comprends pas où il veut en venir et encore moins pourquoi il te pense curieux à propos de ses préférences amoureuses ou même sexuelles. Tu fronces légèrement les sourcils. « Je... Je pense que vous êtes attiré par des hommes plus jeunes que vous... Qui aiment la culture et tout ce qui se rapporte au bon goût... » Tu réponds, sans savoir si tu es tombé juste. « et vous avez entièrement raison : je ne vois que les femmes parce que je ne suis pas intéressé par les hommes... »
***
Une lueur qui passe dans les saphirs au terme prononcé, à la promesse renfermée dans ses syllabes. Suicide. Tu fermes les yeux en imaginant ce que serait mourir. Mourir doit-être une sacrée belle aventure, clamait le petit garçon qui ne voulait grandir mais serait-ce le cas pour un adulte de ton âge ? Perdu dans ton pays imaginaire, tu te vois tendre la main pour attraper une petite boîte cylindrique. tes yeux se promènent un instant sur les inscriptions qui y sont notées puis, tu ouvres le bouchon pour renverser le contenu du tube dans ta main libre. quinze pilules. quinze pilules blanches qui ont le pouvoir de te délivrer de ta souffrance. Tu te vois basculer la tête en arrière alors que tu les avales, cinq par cinq, avant de te pencher en avant pour boire. Une fois. Deux fois. Trois fois. Tu te vois tomber sur le carrelage froid de la salle de bain. Tu sens ton cœur ralentir dans ta poitrine alors que tu sombres lentement dans les ténèbres. Perdu dans ton pays imaginaire, tu te vois vivre cette sacrée belle aventure appelé la mort. « Je ne veux pas de cette liste... » Tu marmonnes avec hargne alors que tu rouvres les yeux pour regarder un coin de la pièce. Grey se rapproche bientôt de toi et ; après quelques vaines résistances de ta part ; tu ouvres de grands yeux en le voyant poser une serviette sur ta tête. Ses mains caressent ton cuir chevelu trempé avec tendresse et un petit sourire se dessine sur tes lèvres. La sensation est agréable. Tu es touché par son geste, touché par le geste de cet inconnu que tu ne cesse de malmener par des paroles acerbes. Tu es tellement touché que tu ne peux plus te retenir de pleurer. Tu pleures toutes les larmes de ton corps sans pouvoir les arrêter. Tu es un écorché vif. Les mains de Grey sur tes joues sont des poignards qui te transpercent le cœur, ses mots, des balles tirées à bout portant. Sa gentillesse passe par les pores de ta peau pour se glisser dans tes veines. Elle te ronge à petit feu, tel un poison, et pourtant tu te serres davantage contre lui. Tu réclames cette douce souffrance que te procurent ses paroles rassurantes et ses caresses. Tu la réclames corps et âme. Ses mains se posent sur tes épaules, te faisant reculer, et tu détournes le regard pour ne pas croiser les ambres. Tu as honte... Tellement honte... Tes bras se renferment contre ton corps frêle. Tu te sens terriblement nu sans la chaleur de Grey contre ta peau mais peut-être est-ce tout simplement parce que tu es nu... « Je ne promets pas d’avoir la solution, mais j’ai peut-être quelque chose qui pourrait aider. » Tu hausses un sourcil en entendant ses paroles. Quelle est cette chose qui pourrait aider ? Tu retournes docilement dans la cabine sans le quitter des yeux et des rougeurs envahissent tes joues quand le haut tombe sur le carrelage. Tu retiens ton souffle. Ton regard chute sur la ceinture qui se déboucle, sur le pantalon qui glisse le long des jambes pour atterrir aux chevilles. Les pupilles remontent sur le boxer mais tu te détournes bien vite. Va-t-il le garder ou lui réserver le même sort que les autres vêtements ? Tu fermes les yeux en Grey sentant se glisser dans ton dos, te forçant à te rapprocher un peu plus de la paroi pour ne pas être oppressé par son imposante présence. Tu prends une grande inspiration pour calmer les tremblements qui ébranlent ta carcasse. Tu redoutes son contact. Tu redoutes les malencontreux touchers qui peuvent se produire dans une telle situation, une main qui dérape, un bassin qui en effleure un autre. Tu ne les redoutes pas à cause de la sexualité de ton invité mais à cause du rapport que tu entretiens avec ton propre corps. Tu redoutes les réactions de cette enveloppe que tu préfères dénuée de tout affect. Tu rouvres les yeux pour regarder devant toi. Le temps semble être en suspens alors que tu attends le moindre geste venant de Grey. Tu sursautes alors que ses mains se posent sur ton dos. Ses doigts courent sur ta peau, pressant et malaxant tout sur leur passage pour dénouer les nœuds douloureux, et tu te surprends à apprécier leurs caresses. Ton front se pose contre la paroi alors que tu entrouvres légèrement les lèvres. Tu ne penses plus à la situation étrange dans laquelle vous vous trouvez. Tu ne penses plus au fait que ces mains qui se baladent sur tes omoplates appartiennent à un homme. Tu ne te préoccupes plus de ce à quoi tu dois ressembler, ainsi exposé à sa vue, le rouge aux joues et les lèvres entrouvertes. Tu ne penses plus à rien. Une plainte franchit bientôt la barrière de tes lèvres, sans que tu ne cherches à la retenir, et tu murmures de ta voix rauque, impudique. « Je ne vais plus tenir... debout... Si vous continuez... » Tu pousses un soupir en refermant les yeux. Tu ne te rends pas compte à quel point la première partie de ta phrase est tendancieuse. Je ne vais plus tenir, avertissement pour prévenir la jouissance, cette petite mort qui conclut le coït amoureux. Dans ton cas, elle annonce plutôt la somnolence. Tu es tellement détendu que tu peines à te maintenir droit. Rassemblant tes dernières forces, tu hisses tes bras vers le haut pour attraper le bord de la paroi et te redresser.
***
Tu te tournes sur le côté en poussant un soupir. Ton sommeil est plus lourd par rapport à celui de la nuit précédente. Tu es sourd à tous les bruits extérieurs. Tu es sourd au grincement de la porte de chambre et au parquet qui craque sous les pas de Grey. Tu es sourd aux couinements que produisent les portes des placards tout comme tu es sourd au ronronnement singulier du frigo. Tu es coupé du monde, détaché de ton propre corps. Tu ne sens pas les bras te soulever pour te ramener contre un torse musculeux. Tu ne sens pas ta tête tomber contre les pectoraux légèrement duveteux. Tu ne sens pas Grey te déposer sur le côté droit du matelas tout comme tu ne sens pas son souffle chaud caresser ta joue alors que sont prononcés les mots « bonne nuit. » Comme plongé dans un profond coma, tu ne sens pas son corps se rapprocher du tien alors que ses mains se font de plus en plus baladeuses... Puis, le matin arrive, retour brutal à la réalité. La surprise de te réveiller dans un endroit alors que tu avais trouvé le sommeil dans un autre, la surprise de te retrouver emprisonné dans des bras alors que tu te pensais seul. La chute, douloureuse, qui achève brusquement cette nuit pourtant paisible. Tu tournes ton attention sur Grey en entendant son rire, un son mélodieux qui dénote avec son impressionnante carrure. Tu le fusilles du regard en ignorant sa main tendue. « Vous me prenez pour un idiot ? » Tu demandes, sans vraiment attendre de réponse. Les excuses se font bientôt entendre de celui qui ne pouvait tolérer de te voir dormir sur le canapé après avoir démêlé le sac de nœuds qui te servait de dos. Tu laisses entendre un rire narquois. Tu as envie de lui faire croire que tu as du mal à gober toutes ses salades même si la vérité est toute autre. Tu crois à ses mensonges. Tu y crois mais tu ne lui avoueras jamais car tu es bien trop mal réveillé pour te montrer raisonnable et lui donner raison. Tu hausses un sourcil quand il reprend la parole. Pardon, tu as envie de lui demander. Vient-il vraiment de te demander, de façon totalement implicite, de te taire ? Tu lui fais un beau sourire en prenant appui sur le matelas, rapprochant sensiblement ton visage du sien. « Alors peut-être accepteriez-vous un autre type de langage... » Tu susurres, les saphirs harponnant les ambres pour les distraire alors que tes mains cherchent leur cible à tâtons. « Peut-être accepteriez-vous celui-ci... » Sans crier gare, tes doigts agrippent ton oreiller pour en asséner un furieux coup au receveur. Tu te relèves pour le regarder un moment puis tu susurres avec une malice toute retrouvée. « Ne me dites plus ce que je dois faire sous mon toit. » Sans prononcer un mot de plus, tu enjambes le matelas pour rejoindre le côté gauche, passant ton corps au-dessus des hanches de Grey pour y arriver. Une fois dos à lui, tu prends son oreiller entre tes bras pour nicher ton visage contre la taie. Tu plisses du nez en sentant les effluves de son parfum envahir tes narines puis tu fermes les yeux, espérant pouvoir terminer ta nuit...
crackle bones + 1782 mots
» Ezequiel Singleton-Colt "
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(#) Sujet: Re: keep the streets empty for me Sam 25 Juil - 11:38
KEEP THE STREETS EMPTY FOR ME
I can see through you we are the same it's perfectly strange you run in my veins how can I keep you inside my lungs I breathe what is yours you breathe what is mine I'll be the blood if you'll be the bones ✻✻✻ La main sur l’épaule engendre une crispation. Le dos noué, le reste du corps tendu par la surprise d’un geste auquel il ne s’attendait pas. Des autres qui s’approchent, c'est toujours le refus, de lui surtout, qui tente de rattraper une maladresse difficilement pardonnable. Les préjugés sont nombreux, et de ce qu’il doit subir parfois, Grey n’imaginait pas en être confronté ici aussi – par un inconnu, par le donneur, par celui qui ne semblait juger aucune parole, aucune parole, si ce n’était le détester pour être venu si tôt. Mais les mots changent, il s’excuse et probablement que Tybalt n’en pensait rien, que ce n’était qu’une erreur de langage – c’est ce que Grey veut penser. Ce qu’il espère surtout. A croire que l’hôte pourrait être intéressant, qu’il serait suffisamment intriguant pour entrer dans les draps onyx. « Je... Je pense que vous êtes attiré par des hommes plus jeunes que vous... Qui aiment la culture et tout ce qui se rapporte au bon goût... » Un sourire cavale aux lèvres. Les mots ne sont pas entièrement faux. Il les aime jeunes, parfois de trop, dans la vingtaine à peine passée. Eux les jolis, les garçons qui s’ébattent dans ses draps et geignent son prénom. Il les aime à sa merci, défaits, anéantis par les nuits sauvages. Des plus jeunes pour ne pas ressentir le besoin de s’y attacher, pour l’idée qu’au petit matin, ils ne sont plus là, qu’ils disparaissent sous trois jours. Un pacte silencieux qui s’établit toujours. Grey n’est pas là pour les entretenir, les présenter comme de beaux spécimens, non. Ils sont là pour le choc des corps, et rien de plus. Aucun n’a su partager sa vie, aucun, car il n’en a jamais trouvé d’exceptionnel. Trop difficile dans ses choix, ayant trop de critères. Les Eros ont toujours été bannis de la chambre. Jusqu’à ? Le sourire s’agrandit, dévoile un tigre féroce qui se joue des mots qu’on lui adresse. Des suppositions fausses, des imaginations qui cravachent dans la caboche de Tybalt. Faux. Grey ne porte pas plus d’amour pour les jolis éduqués capables de réciter du Dante ou de mentionner tous les peintres caravagesques. Il n’a que faire de leurs connaissances, de cette culture, il ne les aime pas pour ça. Il les aime pour leur différence, l’éclat, leur singularité. Les ambres n’ont pas déviées du bleu. C’est encore ce regard qui fixe, et scalpe. « Vous vous écartez volontairement de ma liste, pensant que je ne m’intéresse qu’à ceux sortant des beaux-arts… perdu » Le souffle pour le dernier mot. Il redevient joueur, annonce qu’il n’abandonne pas la partie. Mais les mots suivants tranchent net. Couperet qui anéanti toutes les pensées. « (…) je ne suis pas intéressé par les hommes... » La tête se tourne d’un geste reptilien, lent et mesuré. Des mots qu’il ne croit pas. Ils sont tous à dire la même chose « jamais », à croire que changer n’est pas possible, qu’il serait écoeurant d’aimer les deux. Discussion achevée.
* * *
Suicide que de venir dans la salle de bain. L’intérêt n’en est que plus important. Du corps tremblant qui se présente, de la carcasse qu’il en vient à adorer, à noter dans sa mémoire. L’imagination fait le reste et laisse courir les doigts. Des paupières qu’il ouvre à nouveau, le retour à la réalité alors que Tybalt est dans ses bras, le corps trahi de soubresauts, les larmes qui roulent. Les bras sont un étau autour du corps qui ne tient plus, lui qu’il maintient debout. Compassion et incompréhension. De l’hôte qui le chassait à coup de morsure, de l’hôte qui ne souhaitait rien lui donner comme information et le voilà à abandonner toute contenance, à se jeter dans les bras d’un inconnu. Grey ignore la réaction attendue. Des paroles rassurantes, l’écartement du corps, la pitié, la colère ? Quelle option doit-il choisir ? C’est la plus improbable qui perce parmi les idées diverses. Le corps malade qui prend au regard, l’appel scientifique qui prend le dessus sur les émotions. Les vêtements chutent au sol, ne reste que le dernier. Les mains se posent doucement, touchers papillons qui demandent la permission. Le corps étranger qui sursaute, et la poigne qui se fait plus forte. Les gestes qu’il impose. C’est pourtant l’horreur de ça, des nœuds à déjouer, au rappel d’une année infernale de cours. Les muscles se dessinent à sa mémoire, les entrelacs qu’il est capable de défaire avec aisance. Les paumes ne s’arrêtent pas à l’enlèvement des nœuds, elles voguent, curieuses, des omoplates, au bas du dos. La retenu qu’il applique pour ne pas effleurer plus bas, du corps arqué contre lui. La tentation inscrite. Les doigts s’enroulent un instant à la nuque, courent au cou. La plainte qui surgit devient douceur. Les yeux qu’il ferme, à s’imaginer d’autres possibilités. Position douteuse. A l’envie furieuse d’écraser le corps contre le carrelage. Il en crève lentement pour l’autre, comprend que l’envie restera malade. Le souffle au cou, à la retenue d’y embrasser la peau. « Je ne vais plus tenir... debout... Si vous continuez... » La plainte aux lèvres, la mort annoncée. Il se recule précipitamment, conscient d’une erreur prochaine. Les mains qu’il retire, le corps abandonné. Le souffle est court. De rien qui ne s’est passé, et tout les trahis.
* * *
Une douce folie que d’emmener le corps dans la chambre, du poids qui ne semble rien entre ses bras. Corps maigre qu’il ne juge pas, apprécie plus que de mesure, les doigts curieux qui courent sur les cotes apparentes alors que la couverture est placée délicatement sur l’endormi. Image fabuleuse qu’il aimerait à dessiner. Crayon et feuille qu’il ne possède pas. Table de nuit dans laquelle il aventure une main mais ne trouve rien de ce qu’il recherche. Plus tard. Le sommeil cogne et Grey ne tient pas sa promesse. Dormir du côté opposé. La nuit les a rapproché. Excuse pitoyable. Les mains vagabondes se sont promenées sans retenue, effleurant, touchant, s’abreuvant d’un autre non consentant. Une conscience qu’il ne possédait pas dans le sommeil – l’excuse d’un rêve bien agréable. C’est le sursaut et la panique lorsque le bruit d’un corps qui chute fait écho à ses tympans. Il imagine la fureur et en voit la tempête dans le regard de Tybalt. La main tendue est ignorée pour une arme insoupçonnée. L’oreiller qui frappe au visage et le voilà vaincu pour quelques secondes. Corps qu’il laisse retomber sur le matelas alors que l’autre enjambe pour retrouver le sommeil, les hanches qui s’effleurent, d’une main Grey tente de retenir le fuyard, mais le geste s’avorte. Il n’en a pas le droit, pas ces touchés là… pas intéressé qu’il lui a dit. Changement de place. A droite, il déteste. L’oreiller d’un autre qu’il tient, au parfum qui gorge le tissu. Il ne peut s’empêcher de l’inhaler. Belle ivresse. Allongé sur le dos. Le plafond devient source d’intérêt. « Avouez que le lit est plus confortable que votre relique à ressorts » Dernière moquerie avant la nouvelle chute aux limbes… Plus tard. Le soleil cogne contre les volets, de rayons perturbateurs qui chatouillent ses paupières. Les matins qu’il déteste. Chahut de l’apparence. Il est le premier levé.
* * *
Trois jours passés avec un inconnu. Trois jours à s’inviter. Trois jours. Un enfer que la cohabitation aurait pu devenir. Une bien agréable surprise. Le troisième matin, il trouve son carnet à la cuisine. Tybalt qui a accepté d’aller le chercher, fou qui a bravé le froid. Grey ne sait pas remercier, prononcer les paroles qu’on attend. Un thé qu’il prépare en guise maladroite de remerciements. Pour celui qui tremble d’avoir affronté le froid. La dernière journée, les aiguilles du temps cavalent malicieusement. Grey en profite pour voler une image. L’hôte endormi qu’il crayonne rapidement. La tempête prend fin dans l’après-midi. Une main qu’il serre, un au-revoir. « Merci de ne pas m’avoir jeté à la porte dès la première nuit » Au souvenir du rapprochement. Malice qui teinte ses lèvres. La porte s’ouvre et dévoile l’extérieur dont il avait presque oublié l’existence – là, à vivre avec un autre, entre quatre murs.
Une offrande qu’il a laissée dans le salon. Le dessin d’un endormi, et au dos, un numéro de téléphone. Merci griffonné rapidement, en français. Espoir ridicule de le revoir.