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Message(#) Sujet: A guilty conscience needs no accuser A guilty conscience needs no accuser EmptyMer 24 Déc - 3:39

A guilty conscience needs no accuser
MAVERICK & THEODORE


Etirant mes membres tel un chat, j’enfouis légèrement mes pieds dans le sable tout en inspirant doucement l’air marin. Je ne sais plus trop combien de temps je suis ici mais les habitudes et la routine ont vite régi mon quotidien. Après tout, il n’y avait rien de bien compliquer à vivre sur l’ile. Un peu d’organisation et éviter les ennuis et la vie était belle et tranquille. Je ne dis pas que tout se passe toujours pour le mieux mais je crois que je m’y suis fait plutôt rapidement, à cette vie je veux dire. Fuir les amazones était ce qu’il y avait de mieux je crois. La tentions était plutôt palpable entre la froideur des femmes et les hommes en cruel manque affectif. Grand Dieu mais les hormones ça se contrôle non . Enfin dans tous les cas je préférais être ainsi avec les autres soldats. Je peux cartographier tranquillement les terres sans avoir à sans cesse me justifier de mes retards. Non pas que c’était remarqué lorsque je m’absentais mais mon honnêteté m’obligeait à leur rendre des comptes qu’elles ne demandaient pas obligatoirement. Et si beaucoup d’hommes n’assumaient plus leurs frustrations, moi je les voyais plus comme de bonnes alliées. Non pas que j’ai été de marbre lorsque j’ai appris qu’elles ne voulaient plus que nous repartions. C’était étrange de leur part mais je ne leur tiens pas plus rigueur que cela. Après tout, si elles ont réussi à vivre ici, pourquoi pas nous ? Je veux dire, je suis persuadé que la région ne manque pas de ressources. Et d’après ce que j’ai récolté comme données, le contraire n’est pas envisageable. Aussi bien les plantes médicinales que la nourriture, on trouve de tout en abondance si l’on ne gaspille pas tout. Je crois que ce qui fait que les gens ne s’habituent pas à la situation c’est le fait de tout avoir eu sur le continent.Ne plus avoir cette supérette au coin de la rue qui fournit chaque chose que l’on a besoin, ou pas vraiment mais dont on a envie. Je ne dis pas qu’un coca ou un hamburger frite me manque par mais bon. On fait avec non . Je veux dire à quoi bon recasser les choses . On ne va pas faire apparaitre dans un claquement de doigt l’objet de notre salut. Et puis il serait futile de vouloir s’échapper d’ici en radeau ou en bateau de fortune. Les courants sont trop forts et il est clair que les vents ne seraient jamais en notre avantage.

Soupirant doucement je passais une main dans mes cheveux. J’aimerais parfois une bonne douche chaude, un journal du jour et une tasse de thé citronné. Le tout allongé après dans un bon lit douillet. Mais généralement, à cette pensée nostalgique j’ai souvent une boule au ventre. Donc je ne préfère pas trop m’encombrer de pensées inutiles. Songer à l’avenir et laisser le passé loin derrière. Alors je roulais des épaules, dessinant encore une fois les chemins supplémentaires que j’avais découverts un peu plus tôt dans la matinée. Le soleil était trop fort, trop chaud, trop brulant pour aller explorer les côtes inconnues. Une bonne partie des trajets habituels et les alentour des camps étaient inscrits mais à vue de nez il ne s’agissait que d'un maigre contenu. Et si le point d’eau découvert était le plus proche, j’étais persuadé qu’il y en avait un peu plus en amont dans la jungle. Mais s’y risquer seul… Avec ces insectes géants et cette humidité à coupé le souffle si l’on y entre alors qu’il fait trop chaud. Non je n’irais pas. Du moins pas seul. Après tout je ne suis pas soldat moi, juste un simple fonctionnaire qui aurait dû rester sur le bateau. Ah sacré coup du destin ceci dit. Cela n’a pas été facile tous les jours, il faut savoir s’adapter et pour moi qui n’ai pas des facilités avec les gens je dois dire que ça été deux fois plus compliqué. Je triturais mes mains tout en regardant l’océan. Non ça n’a pas été facile.

Et c’est à l’abri sous un arbre que je soufflais un peu dans ma besogne. Je ne supportais pas trop les grandes chaleurs comme aujourd’hui. Et si je me serais bien baigné plus tôt, là j’étais littéralement cassé en deux. Et tout en me ventilant avec les brouillons de ma carte je bus quelques gorgées d’eau fraiche. Ce que je ne donnerais pas pour dénicher des citrons ou toute autre chose pour aromatiser cette flotte. Ce n’est pas que l’eau n’est pas bonne mais franchement, certaines choses me manquent plus que d'autres. J’ai cité entre autres choses le soda mais l’alcool aussi me manque. Parfois je songe à recréer une distillerie mais il serait très compliquer de trouver les ingrédients nécessaires à la confection d’un nouvel alcool. De plus je ne m’y connais pas spécialement donc le problème était réglé avant même d’être mis en place.

Je fermais les yeux quelques instants et soupirai. Certains se reposaient, d'autres s’activait à établir des défenses. D'autres encore aidaient les réfugiers. Je dois avouer que je passe beaucoup de temps à éduquer les jeunes enfants. Leur apprendre les bases de survie mélanger à du jeu c’était le moins que je puisse faire. Et puis les éloigner de l’ambiance électrique que propageaient leurs parents était quelque chose de non négligeable. Et d’ailleurs ce fut étrange comment le petit groupe d’enfants et moi-même nous nous étions apprivoisé l’un l’autre. Telle une petite bête sauvage et farouche qu’il faudrait approcher délicatement. Ces enfants sont adorables mais il est regrettable pour eux d’être coincé ici. Je veux dire, pour un adulte ce n’est pas fondamentalement dérangeant mais pour un enfant . Il a besoin d’être encadré, d’avoir une bonne scolarité, des amis de leur âge. Et puis ils vont grandir et l’adolescence va arriver. De là, avec ça, les premiers émois. Et ce n’est pas sur une île cloitrée de tous qu’ils vont s’épanouir. Déjà que les adultes ont du mal avec cela. Et puis il y a aussi le fait que nous sommes emprisonnés ici. Sans possibilités de voir autre chose. Un enfant veut voir le monde et le parquer comme du bétail ce n’est pas une vie.

À cette pensée je me remémore Kim et sa façon d’éduquer notre fille. Elle la maternait trop, la couvait trop, et Sarah le ressentait. Elle venait me voir quand cela allait beaucoup trop mal entre elle et sa mère. Je la comprends. Kim a toujours aimé tout diriger, tout contrôler, tout avoir sous son joug. Et le sentiment qu’elle avait pour sa fille n’était même pas un instinct de protection maternel. Mais juste un désir de possession supplémentaire. Je me demande ce qu’elle devient. Sarah je veux dire. En grandissant j’ai pu voir qu’elle n’avait rien de moi mais également rien de Ricky… Ah Ricky… Si je le pouvais je serais allé le voir plus tôt. Mais le travail et ma lâcheté m’ont sans cesse retardé la date fatidique. C’est idiot mais c’est comme ça. À l'époque je ne lui ai pas laissé le loisir de s’expliquer d’une façon ou d’une autre. Il m’avait tout de même soufflé que mon ex se jouait ouvertement de moi, feignant un amour pour lui alors que ce n’était pas le cas. Son but ? Nous séparer Ricky et moi. Mais je ne l’ai pas crus. Je n’ai pas cru celui qui était présent depuis ma plus tendre enfance. Je n’ai pas cru celui que je considérais comme mon frère. Je ne l’ai pas cru et ai voulu donner une maigre chance à cette femme sans scrupules. Elle osait me regarder dans les yeux en me disant qu’elle m’aimait mais… Même encore maintenant j’ai des doutes sur cela. J’ai appris par Sarah qu’elle fréquentait deux ou trois hommes différents. Certains étaient des amis de longue date, d’autres des collègues de bureau. Mais à dire vrai, je n’en avais cure. C’était du passé mais mon seul et unique regret c’est de m’être emporté face à mon meilleur ami. Je ne me le pardonnerai jamais et j’aurais beaucoup de mal à le regarder en face si un jour nos chemins devaient se croiser à nouveau.

Je m’essuyais les yeux du revers de la main. Ma sensibilité sur ce point était indéniable. Surtout concernant ce sujet. Ce n’est pas que je n’aime pas ce sentiment de tristesse. Il fait partie intégrante de moi à présent. Mais il y a des choses que lorsque l’on remue trop, ça fait mal et ça ouvre des blessures trop profondes pour être guéries seules. Le temps passe et certains jours je me demande encore quel sera mon avenir. Lors de mon mariage, j’ai fait se discourt étrange, clamant que je ne savais pas trop comment j’en étais arrivé là. À l'époque je n’aurais pas pensé que ces mots régiraient mon futur. Je ne sais pas de quoi est fait demain. Et je ne sais pas si je réussirais à guérir tous ces maux qui me hantent. Je me dis parfois que cette île c’est ce qui me correspond le mieux. Couper de mon passé, un présent compliqué pour un avenir incertain. Je sais que le major Karsoca fait tout pour me désinhiber au minimum. Mais il est brut de pomme comme dirait ma mère. Trop nerveux avec des méthodes brusque. Sa gentillesse est flagrante mais j’ai parfois un peu de mal à ne pas me reclure dans un coin lorsqu’il est là. D’ailleurs on le demande explicitement. Je reconnais cette voix. Je la connais mais n’arrive pas vraiment à identifier le visage. C’est floue, vague, sombre. Comme un souvenir lointain oublier pour ne pas faire mal. On m’interpelle et je plisse les yeux avant d’enfiler mes lunettes légèrement rayées par le temps passé ici. Scrutant l’horizon je cherche du regard qui aurait pu m’appeler mais ne vois pas. Et là une main se pose sur mon épaule. Je sursaute. Une voix. Cette voix. Sa voix. Je tourne la tête et tourne de l’œil en bafouillant son prénom. J’ai senti la tête me tourner, mon nom être prononcé et puis plus rien. Le néant total jusqu’à me réveiller en fin d’après-midi.

« M… m*rde… »Je me masse la tête tentant de reprendre mes esprits. J’ai la sensation d’avoir rêvé mais pourtant… Je me masse la nuque et bois un peu d’eau. Il y a quelqu’un à côté de moi, je le sens, je l’entends mais ne veux pas voir. Non je veux retarder l’échéance. Seuil critique atteint. Les larmes montes, le nez qui pique et les lèvres qui tremblent. Non je ne veux pas… Pourquoi lui ? Pourquoi là ? Il devait être un chef étoilé depuis le temps ! Il devait être tout et renommé partout. Mais surtout pas ici. Non… pas ici. Il murmure mon prénom et je n’ose toujours pas le regarder. Triturant mes mains et mordillant ma lèvre comme à mon habitude. J’ai baissé le regard et détaille les coutures de la paillasse. D’une voix tremblante je tentais de parler mais sans grand succès. Je toussotai, me racla la gorge et reprit la même opération. « Ricky… » Je ne sais pas si j’ai encore le droit de l’appeler ainsi. Je lève les yeux et détail son visage. Les traits tirés, des cernes, une barbe négligée ainsi que quelques rides d’expressions plus marquées ont forgé son visage. Mais malgré cela, c’est bien lui. Oui. C’est lui. « Je… Suis désolés. » M’excusant de tout, de rien, de mes actes comme de ce que je n’ai pas commis encore. Je me sentais responsable de sa situation, indirectement. Je me sentais coupable de notre dispute. Et surtout, je me sentais mal de lui avoir tant manqué de respect. Je suis un lâche, un lâche idiot et qui n’a pas grande confiance en ses actes. Je sais que j’ai commis beaucoup de choses impardonnables mais j’espérais, oui j'espère du moins un peu, d’être pardonné. Je me redresse et détourne la tête et fixe le sol. « Je suis désolé… » Je passe une main dans mon cou douloureux et le masse fiévreusement. Nul doute qu’il a remarqué dans quel état de panique je suis.


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Message(#) Sujet: Re: A guilty conscience needs no accuser A guilty conscience needs no accuser EmptySam 27 Déc - 0:07

A Guilty Conscience Needs No Accuser

Je marchais d'un pas rapide dans la jungle. A chaque pas, la végétation se faisait un peu moins dense, le soleil perçait un peu plus la canopée. Je soufflais péniblement alors que je ralentis l'allure. Il faisait définitivement trop chaud pour s'agiter. Je levais les yeux vers le ciel pour y rencontrer une épaisse superposition de feuillage. Si ils empêchaient les rayons ardents de parvenir jusqu'à moi, ils empêchaient également le vent de circuler. L'air était moite, lourd et proprement irrespirable. Je m'essuyais le front du dos de la main, reposant à nouveau mon regards vers l'endroit ou devrait se trouver la plage. La flore se faisant moins oppressante, je commençais à sentir une légère brise, caractéristique du littoral. Je laissais un sourire satisfait flotter sur mon visage, profitant de l'air bienvenue. Si je n'aimais pas ma situation actuelle, il m'avait pourtant fallut l'accepter. Tous les gens de cette île semblaient tellement organisés, tournés vers la survie. Chacun semblait tellement investit de son rôle que j'étais assez rapidement sortit de ma torpeur. Et si aujourd'hui je ne suis toujours pas à même de comprendre tout les enjeux entre les différentes factions qui s'opposent, je sais qu'entre tous se sont les rescapés qui m'ont porté secours. Je m'étais donc tout naturellement intégré à la vie parmi eux, aidant comme je le pouvais. La première priorité avait été de comprendre l'organisation du groupe pour pouvoir m'y insérer sans faire trop d'erreur. J'avais eu mon lot mais aujourd'hui j'avais plus ou moins trouvé ma place.

Tout à mes pensées, je ne faisais pas particulièrement attention à mon environnement. Et bien sur ça ne manqua pas, je sentis mon pied se prendre dans une racine et mon corps partir en avant. J'eus tout juste le temps de porter mes mains à mon visage avant de m'affaler par terre. Cette foutue jungle ! Lorsque ses prédateurs n'essayaient pas de vous bouffer et que ses plantes ne vous rendaient pas malade, il fallait encore se méfier de l'inégalité du terrain ! Je grommelais en me ramassant sur moi même avant de me relever. Je mis mes mains en coupe pour admirer quelques belles écorchures. Je pris un instant pour regarder si je n'étais pas blessé ailleurs. J'avais sans doute les genoux abîmés mais rien de sérieux. Seul dans la jungle, je haussais les épaules avant de les frotter sur mon pantalon en faisant la grimace. A Rome, fait comme les romains. Pas franchement mis de bonne humeur par cette chute inopinée, je me remis en marche, fourrant mes mains dans mes poches alors que la plage était enfin en vue. Je me dirigeais donc vers la plage, plus précisément vers le camp militaire, l’endroit ou j'avais le plus de chance de trouver le Major Karsoca. Il était plus que temps que j’appréhende mieux les soucis de politique interne de l'île. J'avais cru comprendre que c'était assez complexe. Mis de légèrement meilleur humeur par le décors familier, je saluais de la main quelques soldats que je reconnaissais vaguement.

Je cherchais le Major des yeux, demandant à l'un ou l'autre si il l'avait aperçus. Les réponses étaient vague. Je fis rapidement le tour du campement sans succès. Je commençais à me renfrogner à nouveau, persuadé que j'avais fais le chemin pour rien, lorsque j'aperçus une silhouette un peu plus bas sur la plage, presque aux abords de l'eau. Je m'approchais d'un pas mesuré, profitant de l'air frais qu'amenait la mer avec elle. Au plus je m'approchais, au plus il semblait évident qu'il n'était pas l'homme que je cherchais. A mis chemin, j'en étais sur. Je fis cependant le reste du trajet vers l'inconnu. Peut-être savait-il ou je pourrais trouver Fernando. Je m'approchais jusqu'à être à portée de voix. « Héééééhoooo ! » J'agitais ma main dans son dos dans un acte vain d'attirer son attention. Pas de réponse. Je grommelais à nouveau dans ma barbe alors que je réduisais l'espace restant entre nous. « Excuse moi, je cherche le Major Karsoca. Tu l'aurais pas vu des fois ? » N'obtenant toujours aucune réponse de la part de l’intéressé, je posais ma main sur son épaule. L'homme sursauta comme si je venais de le piquer avec une aiguille et se retourna vivement, nos regard s'accrochèrent. Un amas de boucle brunes désordonnées dans lesquelles se cachaient un regard bleu que je ne connaissais que trop bien. Je fronçais les sourcils, pouvait-il vraiment être ici ? Qu'elles étaient les chances que ça arrive ? « Maverick... » Je tiquais lorsque j'entendis mon nom franchir ses lèvres. C'était bien lui. Mais il avait utilisé mon prénom complet, pas le surnom qu'il avait autrefois l'habitude d'utiliser. Un vague « Théo ? » coula hors de ma bouche. Il sembla avoir un malaise et s’effondra. Je le rattrapais comme je pus avant de l'allonger dans le sable, pestant sur les circonstances ce faisant. Il fallait qu'il soit ici n'est ce pas ? Il fallait que dans tout l'univers il soit venu se coincer sur la même île déserte que moi !

Prenant conscience de l'état de celui que je considérais toujours comme mon ami, je sentis la panique doucement m'envahir. Il me fallait de l'aide. Mais rejoindre le campement des militaire impliquait de laisser Théo seul. Je tournais à nouveau mon regard vers l'homme étendu, dans les vapes. Je me tournais vers les tentes militaires et agitait les bras en appelant à l'aide, sentant la panique étreindre mon corps de plus en plus, me coupant lentement mais indéniablement la voix. Finalement, quelqu'un sembla me remarquer alors que ma gorge était officiellement trop serrée pour appeler encore à l'aide. La silhouette s'approcha et finalement je pus discerner les traits de celui qui venait à mon secour. La vue du Major Karsoca nous rejoignant à petites foulée me rasséréna quelques peu et lorsqu'il parvint à notre niveau j'étais suffisamment calme que pour pouvoir parler correctement, bien que mon souffle soit toujours court. « Bordel, qu'est-il arrivé à Theodore ? » Je me tournais vers l'homme inconscient en passant ma main dans mes cheveux. « Je sais pas... Je sais pas... » Mes pensées se bousculaient dans ma tête, confuses. Je me penchait en avant en prenant appuis sur mes genoux et prit le temps d'inspirer correctement un peu d'air. Le Major posa un genoux au sol pour prendre conscience de l'état du cartographe. « On peut pas le laisser là. » il fit le tour de l'homme pour placer ses bras sous les épaules de ce dernier et le soulever légèrement. Son regard se tourna vers moi. « Prends ses pieds, on le ramène au camp » Le ton ne souffrait d'aucune réponse.

Le ton ferme et l'assurance du soldat m'aida a me recentrer, ce n'était pas le moment de paniquer. Ce n'était pas moi qui était dans les pommes. Je hochais fébrilement la tête avant de me saisir des pieds de Théo. Je relevais les yeux pour rencontrer ceux du major. Un ordre tacite passa entre nous et nous soulevions le corps inerte de mon ami. Après ce qui me sembla une éternité, nous parvinrent au camp. Il me guida vers une tente et désigna d'un hochement de tête un lit dans lequel nous installâmes l'homme. Je pris quelques secondes pour reprendre mon souffle, l'atmosphère sous la tente était comparable à celle de la jungle, étouffante et lourde. « Je sais pas ce qu'il c'est passé. J'ai demandé à Théo si il savait pas ou vous étiez et quand il c'est retourné, il est juste tombé dans les pommes. » Fernando se retourna vers moi, surprit. « Tu connais Theodore ? » Je grimaçais une seconde avant de répondre à la question. « Ouai... C'est un ami d'enfance... C'est courant chez lui de tomber dans les vapes? » Il sembla encore plus surprit  « Drôle de coïncidence... Enfin bref, tu voulais me voir ? On ne peut rien faire d'autre qu'attendre pour le moment donc autant rendre ce temps utile. » Je me passais la main dans la nuque en poussant un soupir résigné. « Ouai, je voulais voir si tu avais le temps de m'expliquer un peu plus en détail les conflits de l'île. Mais là je suis plus trop en état de réfléchir clairement... » Je coulais un regard vers Théo; si je ne l'avais pas vu s'écrouler je l'aurais sans doute cru en train de dormir en ce moment même. Du coin de l’œil je vis le major hocher la tête « Je comprends. Je vais vous laisser. Si tu me cherches, je devrais rester au camp pour le moment. » Puis il partit, me laissant seul avec Théo.

Je secouais la tête, perdu. Si il y a quelques heures la façon dont notre amitié avait pris fin avait été un de mes plus grand regret, j'étais maintenant paralysé. Paralysé à l'idée du conflit à venir. Je ne savais pas trop si je devais rester jusqu'au réveil du jeune homme ou si il valait mieux que je m'éclipse tant qu'il était encore temps. Peut-être penserait-il que tout cela n'avait été qu'une chimère ? Cette solution était sans doute la meilleure. Je me retournais, me préparant à quitter la tente mais alors que je faisais un premier pas, je suspendis mon geste. J'étais tout simplement incapable de partir comme ça. Partir sans m'être assuré de son état me vaudrait juste des heures et des heures de tortures interne avant que je ne revienne m'assurer qu'il aille bien. J’enchaînais avec un second pas en soupirant lourdement. Quelques instant plus tard, j'étais de retour avec un peu d'eau. Il pourrait avoir besoin de se désaltérer lorsqu'il se réveillerait.  Je me laissais tomber par terre à coté de son lit de camp et rejetais la tête en arrière en fermant les yeux. Il ne me restait plus qu'à attendre.

Le temps s'écoula tantôt rapidement, tantôt lentement. Le Major Karsoca passa une ou deux fois vérifier si Théo ne s'était pas réveillé. « M… m*rde… » Je me redressais, heureux d'entre sa voix crever le silence lourd qui s'était installer sous sa tente. De là ou je suis je pouvais le voir se masser la tête et la nuque avant de boire quelques gorgées d'eau. J'observais son regard fuir vers le coté opposé à celui ou je me trouve. Est-il toujours persuadé que je suis coupable ? Soudain, sa carapace se brise et mon cœur se serre du même coup. J'aurais du partir quand j'en avais eu l'occasion. J'étais en train de le blesser plus qu'autre chose. Je murmurais son prénom d'un ton rassurant, de celui que j'utilisais pour le réconforter quand nous étions enfants. Ensuite, je me tus, lui laissant le temps dont il avait besoin, néanmoins attentif à tout signe de colère sur ses traits. Finalement, le surnom que seul lui me donne perça le silence et je senti la tension dans mes épaule se relâcher.

Son regard se leva et rencontra le mien à nouveau.  Je lui offris un sourire. Un pauvre sourire certes, mais un sourire authentique. J'allais pour poser ma main sur son épaule et lui offrir un peu de réconfort lorsqu'il reprit la parole. « Je… Suis désolés. »   Il le répéta à nouveau et je me sentis me tendre, rien qu'une seconde, avant de remarquer qu'il était bien plus paniqué par la situation que moi. Je terminais le geste que j'avais entamé plus tôt et lui pressait gentiment l'épaule. « Hey, calme toi. Prends quelques secondes pour respirer correctement. T'es en état de choc, prends le temps pour t'en remettre. » Je me remis sur mes pieds en grommelant dans ma barbe comme j'avais l'habitude de le faire. Je m'étirais quelques instants en grognant alors que je sentais mes muscles endoloris protester d'avoir été traité ainsi. Je me penchais finalement au dessus de mon ami et attrapais l'eau avant de la lui remettre dans les mains. « Tiens, bois. Avec cette chaleur c'est pas cette malheureuse gorgée qui va te tenir loin de la déshydratation. » Il y eu comme un blanc ou nos regards s'accrochèrent à nouveau. Les secondes s’engrenèrent sans que rien ne se passe. Je finis par pousser un lourd soupir. « Écoute, tout ça est très précipité. Je comprendrais tout à fait que tu sois toujours en pétard contre moi. Si tu veux, je m'en vais. Mais juste, bois un peu d'eau. »

Merci à Fernando pour sa participation


Dernière édition par Maverick Lynch le Sam 3 Jan - 19:59, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: A guilty conscience needs no accuser A guilty conscience needs no accuser EmptyMar 30 Déc - 20:27

A guilty conscience needs no accuser
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J’ai soif. Déshydraté par cette chaleur étouffante, moite, humide, typique de celle que l’on retrouve dans la jungle ou dans les tentes militaires. Je n’aime pas ces dernières et préfèrerais de loin une petite maison en bois. Mais on ne peut pas avoir ce que l’on veut. On ne peut pas faire ce que l’on veut. Enfin si, mais les conséquences et les répercutions sous souvent à la hauteur de l’égoïsme du souhait. « Écoute, tout ça est très précipité. Je comprendrais tout à fait que tu sois toujours en pétard contre moi. Si tu veux, je m'en vais. Mais juste, bois un peu d'eau. » Je soupire intérieurement de ma stupidité. Nous avons tout été. Amis, frère, complices, confidents, tout. Depuis que je suis gamin il a toujours été là, apportant son soutien comme je le faisais pour lui. Mais il semble que l’âge ne fait pas la sagesse. Je suis devenu plus stupide que durant ma jeunesse. J’ai toujours crus que cette amitié serait intarissable mais une femme tacha le tableau. Cette femme. Ma femme. Je sais qu’elle ne l’est plus mais elle l’a été. Pendant un temps du moins. Cette garce… Je ne sais pas pourquoi mais je n’arrive pas à lui en vouloir. Sans doute à cause de ses grand yeux de bovin ou de ses lèvres tremblantes lorsqu’elle me parlait ou voulait s’excuser. Elle n’était ni la plus belle, ni la plus intelligente. Elle aimait se sentir aimé et choyé, chose que je ne lui donnais pas vu qu’elle me trompait ouvertement. C’est une partit de mon passé que j’ai renié en venant ici. J’ai longtemps souffert des stigmates de ce faux amour qu’elle me donnait si gentiment. Je n’arrivais pas à la croire lorsqu’elle me disait qu’elle m’aimait après le mariage. Elle était trop ancrée dans son idée étrange que je devais, chaque jour qui passe, la sauter ou lui dire mes sentiments en face. Je n’avais rien contre mais c’était étrange. J’aurais sans doute dû me douter de quelque chose. Mais je n’ai pas pu. Trop de choses ont changé et j’ai été aveuglé par ces sentiments.

Je resserrai mes doigts sur le récipient remplis d’eau et le balança au sol. Il ne fallut pas très longtemps avant que le liquide ne s’évapore à moitié, laissant une trace humide sur le sol. « Je veux pas ! » Et repliant mes genoux près de ma poitrine je me reclus dans un coin du lit. La gorge sèche, les larmes salées piquant mes yeux et de nombreux spasmes me faisant hoqueter à chaque respiration. Douloureuse sensation qu’est la tristesse. Rongé par la culpabilité et le remord. Je me mordillais fiévreusement la lèvre alors que mes doigts s’entrelaçaient dans un ballet informe. « Je suis désolé… » Je ne savais pas trop quoi dire de plus. M’excuser platement à chaque seconde qui passaient ce n’était pas la meilleure chose à faire mais c’était tout ce que j’avais trouvé pour le moment. Et après quelques longues minutes je finis par doucement me calmer. Il cherchait le major non ? Pourquoi ? Et… « Cela te dérange si l’on sort un peu ? Il fait une chaleur étouffante ici j’préfère le bord de mer. » Essuyant du revers de la main mes yeux je me redressais doucement. J’ai la sensation d’être sur un bateau en pleine tempête. Nausée, fièvre et la soif grandissante. Pourquoi j’ai renversé l’auge déjà ? Ah oui… Je ne veux pas qu’il parte. Il m’est insupportable de le voir partir et pourtant sa présence me met mal alaise. Je suis persuadé qu’il s’est fait plein d’amis ici. Tout le monde apprécie Ricky. Mais pourquoi le major ? Ils n’avaient rien en commun si ce n’est leurs sens de l’humour et leurs gentilles. Sans quoi, je ne comprenais pas bien pourquoi il était ici au camp militaire.

Traversant d’un pas non assuré ce dernier, mes pieds nue entrant en contact avec le sable brulant, je respirais l’air plus frais de l’extérieure. Et me dirigeant vers là où gisait encore mes brouillons je me laissai glisser contre le tronc et soupira. Regardant l’horizon je roulais des épaules et me massa la nuque. Glissant mes pieds dans le sable, inspirant l’embrun et je jetai un coup d’œil à mon ainé. « Pourquoi ici ? Pourquoi tu es là ? Je… » Je voulais lui dire à quel point il m’avait manqué mais je n’y arrivais pas. Les mots mourraient à peine ma bouche s’ouvrait-elle. Je sais que lui faire part de mes craintes et de mes ressentis alors qu’il écoute calmement sans rien dire c’est ce qu’il a fait pendant des années. Mais est-ce approprié ? Je veux dire toutes ces années à s’adoré puis cette ignorance. Cela a fait naitre une lente distance entre nous deux qui semblait ne plus pouvoir être comblée. Il y avait eu ce long silence entre ma phrase et le temps où il s’est assis près de moi. Lui non plus ne savais pas trop quoi faire, je pense. Mais d’une certaine manière, il semblait plus calme que je ne l’étais. Soupirant doucement je plongea mon regard dans celui de Ricky « Je crois qu’il ne faut pas se voiler la face. On doit s’expliquer sur la situation… Cela fait trop longtemps que cette saloperie dure. J’ai pas envie… » J’inspirais doucement et repris. « J’ai pas envie de tout foutre en l’air à nouveau. Dis-moi, j’ai… Encore une chance d’être ton ami ? Ou du moins… Est-ce que tu ne me déteste pas ? » C’est gamin, j’le sais. Mais j’ai toujours été ainsi en sa présence. On reste les deux enfants du quartier qui foutait la m*rde gentiment. On était ces deux super héros qui sauvait petit chat et poupées de chiffons. On était ça et dans ma tête, j’ai pas grandis d’un pouce lorsque je parle avec Ricky. J’crois qu’c’est ça qui a fait péter un câble à Kim. Elle n’aimait pas lorsque je devenais plus immature. A croire qu’elle aimait que je me cloitre dans mon silence.


Dernière édition par Theodore Moore le Ven 23 Jan - 10:07, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: A guilty conscience needs no accuser A guilty conscience needs no accuser EmptyVen 16 Jan - 22:58

A Guilty Conscience Needs No Accuser

J'avais toujours regretté la façon dont les choses s'étaient terminées entre nous, spécialement depuis mon arrivée sur cette île. J'avais d'ailleurs plusieurs fois tendu la mains vers lui mais jamais il ne m'avait répondu, ignorant lettres et appels. J'avais continué a insister quelque temps pour finalement me rendre a l'évidence : il ne voulait plus jamais entendre parler de moi. Une fois bloqué ici, il avait été facile de me faire des reproches. J'aurais du essayer plus fort, j'aurais du essayer de le croiser en personne, j'aurais du plus me défendre. J'aurais du. Des mots qui rebondissaient souvent dans mes esprit ces derniers temps. Mais maintenant qu'il était là, en face de moi, j'étais en colère. En colère de le voir sur cette île, si triste et bouffé par la vie. J'étais surtout énervé qu'il m'ait écarté sans me laisser la possibilité de lui expliquer. Et puis surtout, j'avais peur. Ça pouvait paraître con, mais j'avais peur de ce qui pourrait se passer ici. Une petit voix dans ma tête se demandait si il était préférable que l'on s'explique ou que l'on se serre la main avant de reprendre chacun notre route. Mais la chose certaine c'est que Théo semblait brisé, reclus en lui même. Pour notre bien à tout deux, il aurait mieux fallut que l'on ne se croise pas. C'était pourtant inéluctable avec moi qui traînait dans le camp militaire aussi souvent. J'étais même étonné que ce ne se soit produit plus tôt. J'allais soupirer et partir lorsque le cartographe lança à terre le récipient que je venais de lui confier, gâchant avec la précieuse eau potable qui alla se répandre sur le sol. Je fronçais les sourcils et mon regard remonta vers le plus jeune, qui semblait prostré dans un état de choc avancé.

Je restais figé quelques instant. « Je veux pas ! » Qu'est ce que ça veut dire ça? Il veut pas quoi ? Que je parte ? Que je reste ? Qu'on discute ? Qu'on soit tout les deux bloqué sur cette île ? Je réfléchissait au sens de cette phrase alors que je voyais mon ami sombrer dans la plus pure des paniques. Il inspirait de grandes quantités d'air à intervalles irrégulières, signe que la crise d'angoisse n'était pas loin. J'amorçais un mouvement pour l'apaiser mais m'immobilisais presque aussitôt, serrant les poings. Bordel de m*rde, si  c'était ma présence qui le mettait dans cet état, il valait peut être mieux que je me tienne à distance. Tea n'avait jamais été doué pour régler les conflits, comme je n'avais jamais été très doué pour y faire face. J'eus presque envie de rire de la façon dont ce surnom dont je l'affublais autre fois était ressortit aussi naturellement que ça. L'état du dit Tea me retint cependant. Ayant toujours peur de faire un geste de travers et d'empirer les choses, je restais muet et immobile à ses cotés, attendant qu'il se calme. Ce qui arriva finalement. « Je suis désolé… » Encore une fois, impossible de savoir de quoi il parlait. Il avait actuellement tellement de raison de s'excuser que je ne parvenais pas a identifier à quoi ses excuses correspondaient. Alors je me contentais d'hausser les épaule en lui offrant un maigre sourire, offrant une trêve temporaire. Après tout nous étions tout les deux sur cette île, nous aurions tout le temps de régler nos soucis. Et si je pouvais éviter à Théo une autre crise de panique, pourquoi pas prendre son temps ? Bon, j'avais bien conscience que ça ne faisait de post poser le problème et que je me retrouvais à nouveau dans la situation ou je fuyait le conflit, mais on se refait pas je suppose.

« Cela te dérange si l’on sort un peu ? Il fait une chaleur étouffante ici j’préfère le bord de mer. » Ne pouvant m'empêcher d'être d'accord avec lui, je hochais la tête en silence et lui ouvrait le pan de la tente alors qu'il sortait. Je le laissais passer devant et lui emboîtant le pas, faisant un petit détour au pas de trot pour attraper à nouveau un peu d'eau. En chemin je croisais le Major et le rassurait d'un sourire et d'un signe de tête. Je retrouvais Tea en chemin en affichant une assurance que j'étais loin de ressentir. Je le suivit jusqu'à l'endroit ou il s'était écroulé plus tôt dans la journée et le regarda glisser le long du tronc avant de couler véritablement le premier vrai regard vers moi. «Pourquoi ici ? Pourquoi tu es là ? Je… »  Je ne répondis pas, me renfrognant un peu plus. Je n'aimais pas parler de ce qui m'avait amené ici. La plupart du temps les gens affichaient un air hébété et tentaient de ne pas montrer à quel point il trouvaient ça stupide. Et ce n'était certainement pas à lui que j'allais dire que j'avais été assez stupide que pour poser pieds à terre et ne pas remonter à temps sur mon navire. Je me demandais encore aujourd'hui combien de temps il leurs avait fallut pour se rendre compte de mon absence. Et surtout s'ils avaient envisagés de revenir me chercher...

Contrarié de repenser encore à tout ça, je me pinçais l'arête de nez en soupirant doucement. Sans rien ajouté, je me laissais tomber au cotés du jeune homme. Et le silence dura. Il sembla s'étirer alors que chacun d'entre nous étions à la recherche de la chose à dire, à la façon de ne pas tout gâcher à nouveau. En fait, je ne savais toujours pas si il m'en voulait encore... Probablement. Je me laissais aller en arrière, m'appuyant sur mes bras tendus derrière moi et fermais quelques instants les yeux, le visage offert au soleil. Puis-qu’aucun d'entre nous n'avait l'air décidé à parler le premier, je me laissais aller à profiter de la brise maritime sur mon visage, me remettant doucement de mes émotions. Finalement un souffle vint perturber le silence et j'ouvris un œil prudent vers Tea alors qu'il tournait la tête vers moi, verrouillant son regard au mien. Mes deux yeux ouverts, j'étais prêt à entendre ce qu'il avait à me dire. « Je crois qu’il ne faut pas se voiler la face. On doit s’expliquer sur la situation… Cela fait trop longtemps que cette saloperie dure. J’ai pas envie… J’ai pas envie de tout foutre en l’air à nouveau. Dis-moi, j’ai… Encore une chance d’être ton ami ? Ou du moins… Est-ce que tu ne me déteste pas ? » Je ne pus empêcher un long soupir las de quitter mes lèvres. « Te détester ? Pourquoi est ce que je te détesterais Tea ? » Je portais mon poids sur mon bras droit alors que le gauche vint ébouriffer les boucles brunes de mon vis à vis. Mon regard se fit cependant plus dur alors que je retrouvais ma stabilité. « Nan, je te déteste pas... Je suis juste en colère... Bordel Tea ! Comment t'as pus croire que je t'aie fais ça ? Comment t'as pus ne fus ce que l'envisager ? Surtout que j'ai toujours détesté Kim ! Tu le savais quand même non ? » Voilà, c'était sortit. Les dés étaient jetés. J'aurais très bien pus simplement accepter ses excuses et nous serions repartit du bon pied aussi simplement que ça. Mais à chaque fois que nous nous serions parlé, j'aurais toujours été en colère contre lui. Avec n'importe qui d'autre, j'aurais pus faire avec. Mais pas Théo. Le vin était tiré, maintenant il fallait le boire. Cette discutions allait sans doute briser pas mal de choses, mais peut être en réparerait-elle quelques unes dans la foulée. De toute façon, nous étions coincé sur une île, que pouvait-il bien nous arriver de pire ?


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Message(#) Sujet: Re: A guilty conscience needs no accuser A guilty conscience needs no accuser EmptyVen 23 Jan - 10:07

A guilty conscience needs no accuser
MAVERICK & THEODORE


Cette atroce chaleur… Je déteste lorsqu’il fait trop chaud. Je déteste le chaud tout court. Oui, j’aurais préféré me trouver coincé sur une plaine arctique qu’ici. Mais on ne choisit que rarement son destin. On ne fait rarement ce qu’on veut. Et, ce que je voulais maintenant, c’était être certain des sentiments de Maverick envers moi. Qu’on se mette bien d’accord, je suis conscient de mes tords mais j’avais mes raisons de penser cela. De douter de lui. A dire vrai, personne n’était au courant de ma « mauvaise passe ». Pas même mes parents, pas même Kim et non, même pas Ricky. Il était toujours là quand j’en avais besoin sauf lors de mes études. Et c’est à ce moment-là que j’ai commencé à douter de tout, de rien, de ceux que j’aimais et chérissait. Je spéculais comme un paranoïaque instable. Je m’étais mis à boire en cachette toute sorte d’alcool fort et de piètre qualité. Et lorsque je suis allez un peu mieux, j’ai continué à boire. Je n’en aime ni les effets, ni le gout ni quoi que ce soit. Mais, comme un fumeur oublis les gestes lorsqu’il allume et crapote sa cigarette, j’en ai oublié les miens. C’était devenus instinctif, presque normal, automatique. C’était une addiction comme une autre mais bien plus compliqué à avouer au grand jour. J’n’ai jamais été bourré, imbiber comme un pochtron, rentrant chez moi sans en avoir conscience. Mais je crois que cela a eu un effet tragique sur mon cerveau et sur mon mental. Je ne croyais plus personne, doutait encore plus de tout, de tous. J’ai honte de cela, en un sens.

« Nan, je te déteste pas... Je suis juste en colère... Bordel Tea ! Comment t'as pu croire que je t'aie fais ça ? Comment t'as pus ne fus ce que l'envisager ? Surtout que j'ai toujours détesté Kim ! Tu le savais quand même non ? » Alors c’était ainsi. Je ne sais pas trop comment je dois le prendre mais un rire coula hors de ma gorge. Et, sans même m’en rendre compte, cela se transforma en fou rire incontrôlé avant de passer sur une amertume. Non pas envers lui, mais envers moi-même. « P*tain, j’pensais que tu dirais tout sauf cela. » Je n’avais aucune idée de ses sentiments pour Kim. Je ne pensais pas qu’il la détestait et que cela était réciproque. Mais quoi ? J’aurais dû discuter tranquillement avec elle qui me sautait dessus à chaque fois que j’abordais le sujet ? J’aurais dû en parler à mon meilleur ami en lui disant que je le suspectais de coucher avec ma femme ? J’aurais dû faire quoi pour que cela reste sur quelque chose de bien ? En cet instant, je savais qu’il serait compliquer d’apaiser Ricky d’une quelconque manière. J’aurais pu lui sortir n’importe quoi que cela n’aurait rien changé. Et, d’un côté, je sentis l’écart qui s’était creusé entre nous s’élargir bien plus encore.

Un long soupir, une main passé dans mes cheveux et je ramassais les papiers éparse sur le sol. Puis je me redressais. J’avais mal au dos, beaucoup plus de difficulté à respirer normalement depuis que j’étais ici mais en fit abstraction. Et me dirigeant vers l’eau, je sentis les vagues me lécher la pointe des pieds, l’écume formant des dessins informe sur le sable, bien vite effacer par une seconde houle. Et tout en observant l’horizon, un sentiment de dégout me gagna « Je vois. En un sens, je me doutais bien que ça n’allait pas se passer facilement. » Un autre rire amer s’échappa « De toute manière, tu n’as plus besoin de moi. Je suis sûr que beaucoup de gens t’apprécie à ta juste valeur, chose que je n’ai pu faire. Fernando par exemple. Pour que vous soyez si proche, il y a du se créer un lien indéfectible. » Je n’étais pas jaloux, mais amer. Je ne voulais plus de lui, plus le voir, plus me voir. J’suis pas le genre d’homme qui laisse tout passer facilement. Je rumine ce que l’on me dit jusqu’à déformer les propos. Les rendant plus négatifs encore. Alors, pour moi, Ricky n’était plus qu’un fantôme du passé. J’avais donc affaire aujourd’hui à Maverick. Un naufragé comme les autres. Dans la m*rde comme les autres. Sans aucun lien avec moi, comme les autres. « Tu dois avoir affaire je suppose. Ce n’était qu’une insolation, j’ai plus besoin que l’on me babysite. » La phrase avait été dite d’un ton froid, sec, détaché de tout sentiment. Oui, la relation passée était enterrée. « Mais juste une chose. Je ne savais absolument pas que tu la détestais. Apparemment, je suis nul pour détecter le mensonge et les faux semblants. Sur ce, bonne après-midi. Maverick. » Clore ainsi était tout ce que pouvait faire. J’peux lui dire que je suis désolé encore et encore. Mais cela ne changera rien à ce que j’ai fait. J’peux aussi lui expliquer pourquoi mais… Je crois qu’il sait plus où moins. Enfin je crois. Et je pourrais aussi faire un effort pour rester avec lui. Mais je ne sais pas. S’il veut quoi que ce soit, l’effort viendra de lui, pas de moi. Bon, il a fait un premier pas, c’est vrai. Mais, pourquoi ? Je veux dire, ça n’a fait qu’éclaircir le problème et le rendre plus gros encore. Un malaise trop important est né, se nourrissant de ces années de séparation pour le rendre quasiment insurmontable. Et s’il est en colère, qu’il s’énerve bon sang ! Qu’il fasse quelque chose d’autre que de me regarder ainsi et de ne pas agir ? Qu’il me frappe ou me crache à la figure ou encore qu’il m’insulte de tous les noms j’en sais rien mais… Sans ça… Cela ne changera pas dans mon esprit. Je trouverais toujours le moyen de dire que c’est de sa faute.
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