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SuKaLi&Ti
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1৩ “ THE CRASH” l'arrivée sur l'île. 427188blancnew
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1৩ “ THE CRASH” l'arrivée sur l'île. Vide
Message(#) Sujet: 1৩ “ THE CRASH” l'arrivée sur l'île. 1৩ “ THE CRASH” l'arrivée sur l'île. EmptyVen 10 Jan - 17:24


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❝ 19 AOÛT 2014 - 20H31 ❞
   « Aéroport J. F. Kennedy - New York, Etats-Unis d'Amérique.   »
           
Je pose mes bagages au sol, sur le carrelage blanc du grand hall. La foule grouille autour de moi, les enfants crient, les parents grondent, les vieux somnolent, les jeunes téléphonent et les retardataires courent après leur montre. Je lève les yeux et je cherche mes horaires sur le tableau d'affichage.

« Vol 603 - à destination de Tokyo - Départ dans trois minutes »

Je ne suis pas à l'avance ; je reprends mes sacs en main, je presse le pas et je passe au guichet. Des machines sonnent un peu partout, des gens râlent, d'autres soupirent, des bébés pleurent, et nombre de haut-parleurs résonnent dans l'aéroport. Je me sépare de ma valise et je m'avance tranquillement dans le large couloir. Un homme me dépasse, visiblement pressé, et il entre dans l'avion au pas de course. Je souris, puis je prends le même chemin que lui, faisant à mon tour mon entrée dans l'appareil. Tout à coup, il fait plus chaud, un léger parfum de vanille fruitée flotte dans l'air et des néons blancs brillent au-dessus des gens qui prennent place. Je me faufile parmi le monde dans l'allée étroite, je cherche mon siège, et enfin, je m'assoie.

Je me souviens des adieux faits à mes proches, avant de monter dans le petit taxi jaune qui m'a conduit à l'aéroport. Le chauffeur avait regardé dans son rétroviseur, en s'exclamant, enthousiaste : "Ah, Tokyo, quelle belle ville ! Vous verrez, vous ne regretterez pas d'avoir quitté l'Amérique !" Quelque part, je me permettais d'en douter : un mauvais pressentiment ? Il n'y a même pas une heure, je traversais une dernière fois les rues bondées de passants, les embouteillages typiques newyorkais, et je pouvais encore voir à travers ma fenêtre les immenses buildings que j'aimais tant. Mais, adieu les spectaculaires bureaux d'affaire, les prestigieuses boîtes de nuit, mon habituel Starbuck Coffee, et puis aussi l'incontournable université, le populaire Central Park et mes avenues-shopping chéries. Je change de vie, je quitte le continent, et je n'ai plus qu'un seul rêve en tête : le Japon. Ce voyage me fait peur, mais je sens encore les petites étoiles dorées qui me brillent dans les yeux. Enfin, je ferme mes paupières ; l'hôtesse de l'air rappelle le port de sa ceinture pour le décollage imminent, le commandant de bord nous souhaite un agréable voyage et le micro se coupe. L'agitation autour de moi perdure pourtant, d'autant plus que les moteurs se mettent à tourner, et j'entends alors l'avion rouler doucement sur la piste de décollage. Je m'arrête de respirer quelques secondes, mes oreilles se bouchent, et en ouvrant les yeux, j'aperçois tout à coup, pour la dernière fois, les mille lumières de la ville de New York dans la nuit. Je me détends alors sur mon siège, les gens près de moi discutent, mais, après un léger bâillement, je cède malgré tout à la fatigue, sombrant vers le pays des rêves.

La suite, je ne peux réellement l'expliquer. Une lourde secousse me réveille en sursaut. Immédiatement, je regarde à travers mon hublot : le petit matin est en train de se lever et j'aperçois déjà le soleil à l'horizon. En-dessous des nuages, je ne vois que de l'eau, l'océan à perte de vue. Une nouvelle secousse fait trembler l'appareil et l'avion commence à descendre dangereusement. Une explosion se fait entendre et des cris s'élèvent alors. Une sueur froide me parcourt le dos, je me cramponne à mon siège ; je constate la panique qui prend brutalement possession de nombreux passagers. Moi-même, je m'affole. Mais brusquement, un compartiment s'ouvre, une valise tombe, atterrissant violemment sur ma tête... et là, trou noir. Quand j'ai réouvert mes paupières, je me suis cru mort. Face à un immense ciel bleu, je reprends connaissance sur du sable fin. J'ai froid et chaud en même temps, puis j'ai mal partout. Mais qui pourrait comprendre ce que moi-même je n'ai pas compris ? seuls mes yeux m'ont permis de voir : cette grande plage, tous ces blessés et ces morts, là autour de moi, les débris en feu, et enfin, cette île.


❝ 19 FÉVRIER 2016 - 9H16 ❞
   «  1 an et demi après le crash - sur l'île, au milieu du Pacifique.   »
           
La vie n'est pas facile, il a fallu emménager les grottes, construire des cabanes pour dormir, chercher de l'eau, cueillir la nourriture, pêcher et chasser ; survivre... J'ai toujours du mal à me persuader, à me convaincre que je suis encore là, dans cette nature sauvage, sur ce sable qui borde la côte. Je regarde sans cesse l'horizon, cette ligne doré entre l'eau et le ciel immenses, qui laisse dans mes rêves apparaître au loin un petit bout de mon Amérique ou des terres de l'Ouest ; jamais je ne verrais donc le lever du soleil entre les buildings de New York, ou le magnifique crépuscule japonnais ? Non, chez moi, il n'y a que cette chaleur  brûlante des journées sur l'île ou les nuits parfois fraîches ou pluvieuses, chaque jour, encore et encore. J'ai cette paroi sur laquelle je fais des croix à chaque aurore ; plus de cinq-cent-cinquante entailles dans la pierre, qui creusent chaque fois un peu plus le fossé entre nous et le reste du monde.

Je ne me sens tellement pas en sécurité, jamais. Les personnes sourient autour de moi, les orphelins ont de nouvelles familles, les cœurs déchirés se réparent, mais rien ne m'enlèvera ces souvenirs qui m'habitent, ce passé ailleurs qui n'appartient qu'à moi, à jamais. Sur cette terre isolée, rien n'est prévisible, je suis impuissant. On a connu ouragans, incendies, disputes, disparitions et pertes, qui ont à chaque fois ravagé un peu plus notre espoir. Le camps des passagers de l'avion diminuent au fil des jours, mais parfois il s’agrandit aussi, par une naissance ou de nouveaux venus sur  l'île, et en fait nous sommes si nombreux ; tant à être là et à vivre comme si un avenir été possible. Chaque nuit, mon cœur fait des bonds dans ma poitrine, des cauchemars me hantent, et ce depuis que je suis dans endroit étrange. Oui, j'espère encore en partir un jour. D'autres engins se sont écrasés sur les côtes de l’île, et moi je pensais réellement qu'on réussirait à venir nous sauver. Au lieu de ça, les bouches sont plus nombreuses à nourrir, des doutes s'installent davantage, des fous veulent même s'amuser avec notre peur au quotidien. N'ai-je pas déjà tout donné ? c'en est trop... et ces secours, quand viendront-ils vraiment ? Je suis de ces innombrables rescapés qui sont si souvent là, regardant par habitude l'horizon, dans l'espoir d'apercevoir un jour un bateau se dessiner au loin, ou un avion scier le ciel, après autant de temps... J'attends, j'espère, c'est ma vie. Parce que franchement vous, à ma place, que feriez-vous ?

« Je survis et je te promets : je ne pousserai mon dernier souffle tant que je serai ici, je vivrais encore, crois-moi, oui je vivrais, au moins jusqu'à ce jour où, finalement, New-York sera là, tu vois, à nouveau juste devant mes yeux.  »


vol direct 603, compagnie American Airlines - départ de NY aéroport JFK à  20h35, à destination de Tokyo aéroport NRT, arrivée prévue à 00h55 heure locale - durée prévue :  14h20 de vol.
Mais après une dizaine d'heures, un moteur de l'avion explose et l'appareil  se crashe en plein milieu du Pacifique, finissant sa chute sur les plages d'une île déserte, en ce lundi 20 août au petit matin.

Passagers du vol 603, votre mystérieux crash fait ainsi quelques morts, mais surtout un grand nombre de survivants, seuls sur une île inconnue au milieu de l'océan Pacifique. Les centaines de rescapés apprennent à s’entendre et à s’organiser, à continuer à vivre, mais avant tout à survivre. Les temps sont durs, pour une aventure hors-du-commun, et vous n'êtes pas au bout de vos surprises. Car oui désormais sachez-le, votre sort ne dépend plus que de cette île.

on s'est crashés ici il y a 2 ans.
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