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Millie Kingsley
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❝ Regular. × My new Life is here ❧ ❞
i've been bitching aroung lately, i'm sorry. 1469056276-gammrebe
× Ma Célébrité : amelia zadro × Nombre de messages : 819 × Age du perso : 21 × Job : étudiante en rien. superstar rescapée d'un crash aérien. poupée de chiffon. × Côté love : les démons du passé et puis ceux du présent. i've been bitching aroung lately, i'm sorry. Tumblr_mkzgjzBO9y1r1y0g8o1_500


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Message(#) Sujet: i've been bitching aroung lately, i'm sorry. i've been bitching aroung lately, i'm sorry. EmptyLun 27 Jan - 0:12

i've been bitching aroung lately, i'm sorry.
teddie ∞ millie
Millie avait beau être égoïste, immature, colérique, lunatique, stupide, bornée, de mauvaise foi, agressive, renfermée, aucun de tout ces traits n'était son principal défaut ; son principal défaut, c'était la lenteur. Millie était lente, pour tout. Elle était lente à comprendre, lente à faire confiance, lente à aimer, lente à vivre. Elle avait été lente, trop lente pour réaliser la bêtise dans laquelle elle avait plongé, tête baissée, le soir où elle avait rejoint Gabriel au phare, elle avait été lente pour l'annoncer à Jason, tout aussi lente pour comprendre pourquoi Teddie se montrait distant. Et aujourd'hui encore, elle était lente à aller s'excuser. Et pour cause, c'était encore quelque chose de nouveau pour elle : demander pardon, sincèrement, pour avoir fait quelque chose qu'elle regrettait réellement. Ça voulait dire poser un genoux à terre ; ça voulait dire s'avouer à soi-même qu'on était le fautif, et l'avouer aux autres, aussi. L'avouer à Teddie. Depuis ce matin, elle avait réfléchi – oui, ça lui arrivait de temps à autres – à la manière de l'approcher, la manière de le regarder, la manière de lui dire “pardon”. En théorie ça semblait si facile. Elle avait pensé à des millions, des milliards d'introductions, de développements, de conclusions, des petits discours, et des plus longs aussi, qu'elle avait écrits et réécrits dans son esprit, des bouts qu'elle avait gardé, d'autres qu'elle avait rayé. Ça ressemblait à cette scène qu'on voit dans tous les films du monde, quand un personnage écrit une lettre d'amour mais n'en est jamais satisfait, et que chaque feuille finie froissée au fond de la corbeille à papiers. C'était un peu l'état d'esprit dans lequel elle s'était trouvé, toute la journée. Elle s'était levée tôt, ou peut-être n'avait-elle simplement pas réussi à trouver le sommeil. Ça faisait déjà trop longtemps qu'elle n'avait pas parlé à Teddie, et la vie sans lui était devenue d'un ennui mortel ; sans loisir, sans beauté, sans magie. Sans intérêt. Le temps s'écoulait lentement, tout comme Millie, il était d'une lenteur ahurissante. Alors, en se levant ce matin, elle était allée se baigner, au même endroit où elle avait abandonné Teddie quelques semaines plus tôt. Juste pour les souvenirs. Juste parce qu'il lui restait encore les souvenirs, si tout le reste lui échappait.

Alors que le soleil était déjà haut dans le ciel, elle avait commencé à marcher vers sa tente, en priant très fort pour qu'il n'y soit pas, parce qu'elle avait encore trop peur de le confronter. Teddie... Teddie je suis désolée. Pour... Pour quoi ? Pour Gaby ? Pour tout ? Pour ne pas lui avoir dit plus tôt que. Que quoi, en fait ? C'était tellement compliqué, c'était si difficile, de mettre des mots, des mots tout bête sur quelque chose d'aussi étrange que les sentiments. Teddie. Je suis pas désolée. Ce que j'ai fait, je l'ai fait pour toi ; je l'ai fait pour nous. Non. Non, encore pire. Petit à petit, Millie s'approchait de sa tente et son cœur cognait de plus en plus fort contre sa poitrine. Comment allait-il la regarder ? Lui demanderait-il de partir avant même qu'elle ait pu dire quoi que ce soir ? Teddie je voulais pas. Enfin si, je voulais. Enfin, je sais pas. Ce que je voulais c'était juste, toi. C'était nul, c'était de pire en pire, même, comme si plus elle se rapprochait de Teddie, plus elle devenait bête. Moins elle était capable d'avoir une réflexion logique, cohérente. Que lui dirait-elle, vraiment ? Est-ce qu'elle devait commencer par « Je suis désolée » ? Teddie, je. Oh, et est-ce qu'elle était vraiment obligée de commencer par « Teddie » ? Non enfin, ça va, il sait comment il s'appelle, quand même. Et puis, de toute façon, c'était trop tard : elle était arrivée. Plantée, là, devant la tente qu'elle ne connaissait que trop bien, elle avait perdu tout savoir, toute connaissance. Bon. Ok. Elle allait juste pousser la toile de la tente, lui demander de sortir et. Non, non il n'avait pas à sortir pour l'écouter ; donc elle allait juste pousser la toile de la tente, et elle allait tout dire, d'une traite. Tout déballer. Je suis désolée. J'ai été bête. Mais toi aussi, t'as été bête. (Bon ça, c'était en option. Pas la peine de l'énerver davantage) J'ai été bête parce que j'avais peur de te perdre et en fait j'ai toujours peur de te perdre, bon, même si c'est un peu trop tard maintenant, c'est juste que. Un jour tu m'as dit que ta vie d'avant, elle avait pas grand intérêt, parce que j'étais pas là. Bah t'avais raison, moi c'est pareil. Ma vie sans toi, elle a absolument aucun intérêt. Alors j'ai été vraiment la pire imbécile sur terre mais faut que tu me pardonnes. Parce que je sais pas ce que je vais faire, sinon. Je sais pas ce que je vais devenir sans toi. Alors/ et m*rde.

Subitement, elle se retrouva nez-à-nez avec lui. Parce qu'il était sorti de sa tente. C'est vrai qu'elle n'avait pas prévu ça. Pourtant Teddie n'était pas une poupée en porcelaine, il était tout ce qu'il y avait de plus vivant, il savait bouger. Elle aurait dû y penser. Se préparer à tout. Parce que là, clairement, elle n'était pas prête. Bon, à voir sa tête, il ne s'attendait pas non plus à la voir. Avait-il l'air énervé, avait-il l'air content, ou commençait-il juste à s'impatienter qu'elle dise ce qu'elle avait à dire pour qu'il puisse aller vivre sa vie en paix ? Elle n'aurait pas su le dire, elle était pétrifiée, aussi bien du corps que du cœur ; que des cordes vocales, visiblement. Fais quelque chose, Millie. Soit pas idiote, encore une fois. Ce qui suivit parut si absurde qu'elle avait peine à croire que c'était réellement sorti de sa bouche. « Salut, ça va ? » What ? C'était sûrement une des seules phrases qu'elle s'était juré de ne pas dire sous peine de passer pour la pire des c*nnes. Trop tard. Le mieux pour elle, c'était qu'elle se taise. Pour toujours. « Enfin... Tu. » Tais-toi, Millie. Pour l'amour du ciel. « Tu vas où ? J'peux t'accompagner ? » P*tain, sérieusement, s'il répondait oui à ça, Teddie était au moins aussi idiot qu'elle.
         
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Teddie A. Wadge
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× Ma Célébrité : Robbie Wadge, what else ? × Nombre de messages : 517 × Age du perso : TwentyONE. × Job : J'essaie de reconstruire quelque chose qui ressemble à une vie. × Côté love : Le mauvais, sans doute. i've been bitching aroung lately, i'm sorry. 730904Sanstitre3


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Message(#) Sujet: Re: i've been bitching aroung lately, i'm sorry. i've been bitching aroung lately, i'm sorry. EmptyLun 27 Jan - 1:22

TEDDIE & MILLIE
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Teddie n'avait pas encore quitté sa tente aujourd'hui. A vrai dire, il ne la quittait plus vraiment très souvent. Pour quoi sortir ? Pour aller voir qui ? Gabriel ? Non. Millie ? Encore moins. Alors qui ? De toute façon, quand quelque chose n'allait plus avec Gaby ou – ce serait plutôt et dans ce cas-ci – avec Millie, il n'avait pas non plus envie de voir d'autres personnes. Quand ça n'allait plus avec eux deux, c'est que ça n'allait plus tout court. Alors ça ne valait plus la peine de voir qui que ce soit. Teddie préférait rester seul, avec ses cigarettes. C'était d'ailleurs un peu la m*rde parce qu'il fumait de plus en plus et qu'il était devenu vachement à court de tabac. Ça n'arrangeait évidemment rien à son état qui était, déjà à la base, devenu assez stoïque ces derniers temps. Mais cela expliquait l'opacité de l'air à l'intérieur de sa tente. Il fumait trop, c'était clair. Il se releva de son lit de fortune en toussant légèrement et puis, se rendant compte du brouillard régnant dans sa petite demeure, écarquilla les yeux. Il n'avait pas vu à quel point il végétait là, couché à même le sol, sans rien faire, depuis des heures. Alors d'un coup, il se leva et la fumée lui brûla les yeux. Ça l'aurait presque fait rire si les nœuds bien serrés de son ventre ne le faisaient déjà pas presque grimacer de douleur. C'était constamment comme ça, il s'était habitué à leur présence mais parfois, lorsqu'il rêvassait trop longtemps comme il venait de le faire, il avait la sensation de l'oublier un peu, au moins pendant quelques heures. D'une main, il repoussa la bâche de la tente qui lui servait d'entrée et en sortit lentement, comme encore endormi après une trop longue sieste. Il n'avait pas encore pu voir à quel point il faisait beau à l'extérieur et à la seconde où il fut dehors, le soleil l'éblouit violemment. Il détourna donc le regard et tira une ultime bouffée sur sa cigarette, qui était pourtant déjà à la fin de sa vie, avant de la jeter négligemment un peu plus loin. C'est seulement à ce moment-là qu'il posa les yeux droit devant lui alors qu'il s'apprêtait à avancer, pour aller je ne sais où, juste prendre l'air, de l'air frais cette fois, et qu'il découvrit, non sans surprise, la charmante Millie. Elle était plantée là, juste devant sa tente, et l'espace d'une seconde, Teddie se demanda si elle ne s'était pas perdue ou si elle ne s'était pas trompée de chemin. Il aurait d'ailleurs aimé lui demander, d'une façon qui aurait ressemblé à ça : oh tiens, tu t'es trompée de tente, celle de Gaby est un peu plus loin, mais il s'en passa. Teddie en colère, c'était rare, ça n'arrivait pratiquement jamais. Mais là, il l'était. Il l'était depuis que Gabriel lui avait avoué ce qu'il s'était passé au phare, entre lui et Millie. Oui, il l'était, tout le temps, tous les jours, sans répit. Et ça le bouffait. Il avait tellement envie d'être cynique avec elle, d'être blessant même, de lui faire mal comme elle lui avait fait mal. Mais il savait qu'il n'en serait jamais capable, et cette idée-là le répugnait encore plus, parce qu'il se sentait vraiment trop faible face à elle, et que c'était vraiment une première pour lui.

A ses mots, il haussa les sourcils. Elle était sérieuse, là ? Elle venait vraiment de lui demander s'il allait bien ? Mais elle le cherchait carrément, en fait ? Elle voulait vraiment qu'il lui hurle dessus que non, non, ça n'allait pas bien, non, bien sûr que non ça ne va pas, Millie, tu t'es tapée mon meilleur ami, toi, la seule que j'aime, la seule que j'admire, que je veux, t'as choisi de me faire mal, deux fois, en me rendant jaloux et en me volant le seul véritable ami que j'avais ici, et tu me demandes si ça va ? Oh oui, il avait tellement envie de lui hurler dessus. Et là, tout de suite, il avait bien l'impression qu'elle le méritait. Mais une fois de plus, il y renonça. Ça l'aurait soulagé de lui dire tout ça, là, tout de suite, sans la laisser dire quoi que ce soit, mais ça n'était pas ce qu'il voulait.

- Tu viens prendre de mes nouvelles ? Sérieusement ?
La voix de Teddie était plate, et si froide. Il n'avait jamais parlé à Millie sur ce ton. Mais là, il n'avait simplement plus le choix. Depuis ce jour où il avait appris ce qu'il s'était passé entre elle et Gabriel, sa voix s'était comme gelée. En fait, tout son corps s'était gelé, et son cœur en premier. Il avait eu si mal qu'il avait fini par avoir l'impression de ne plus rien ressentir du tout. Tout ce qu'il sentait en lui était une vague immense de froid, de vent hivernal qui sifflait sans répit dans ses oreilles et qui le faisait encore trembler chaque nuit. Alors bien sûr, il ne pouvait pas parler autrement que comme ça. Il n'y avait plus aucune chaleur en lui ou alors, elle était bien cachée, presque éteinte peut-être, mais pas encore tout à fait. Parce que Teddie savait qu'il aimait toujours Millie. Oh ça, oui, il le savait, il le savait tellement mieux encore depuis toute cette histoire. C'était sans doute le seul avantage qu'il avait pu en tirer, lui, de ce merdier. Enfin, si l'on peut réellement parler d'un avantage... Il avait au moins compris combien Millie était importante pour lui. Et il avait dû l'accepter, enfin, un peu comme une fatalité, en fin de compte. Ça ne l'avait pas vraiment aidé étant donné que ces derniers temps, il ressentait à son égard bien plus de rancœur que de tendresse. Alors, devoir admettre qu'il l'aimait, malgré tout, malgré ce qu'elle avait fait, malgré qu'il la haïssait aussi en ce moment, malgré qu'il avait mal, malgré qu'il ne comprenait pas, c'était très difficile pour lui. Sans doute par question de fierté. Aimer quelqu'un qui nous donne presque envie de mourir ? Il faut quand même être pas mal stupide... Et il détestait l'être, de cette façon en tout cas. C'était bien la seule folie qu'il refusait jusqu'alors de s'accorder : l'amour. Et apparemment, il avait eu raison de s'en méfier de cet amour, de ce mot que chacun souffle sans cesse, qui brûle dans les regards et qui palpite sur les lèvres, qui rougeoie sur le papier et qui éclate en feu d'artifice dans un ciel d'été. Il s'était méfié de cette colombe de nuit qu'il avait trouvé fugace et sournoise, et qu'il voyait venir les soirs, charmer les amoureux et leur faire croire qu'ils sont heureux. Il s'était méfié de Millie, de son regard félin, de son sourire secret, de sa voix cristalline, et de toute sa silhouette maligne, et de tout son éclat mystérieux. Il s'en était méfié mais certainement pas assez. Il l'avait tout de suite aimée. Il s'était fait piégé, lui aussi. Et il le regrettait si fort, maintenant qu'il connaissait les peines que le mot « amour » causait et les brûlures atroces que ce sentiment cruel laissait tout au creux des yeux. Il le regrettait mais c'était trop tard. Et puis, il ne pouvait le regretter qu'à moitié. Il ne pouvait pas blâmer sa rencontre avec Millie parce que c'était la meilleure qu'il avait faite sur l'île. Il ne pouvait pas refouler l'amour qu'il lui portait parce que c'était tellement beau, tellement pur et tellement parfait, d'aimer quelqu'un comme elle. Il regrettait seulement... Seulement ce qu'il s'était passé. Alors que pour une fois, lui n'avait rien fait ; alors que pour une fois, il était la victime et pas le bourreau. La fierté chancelait aussi à cette idée-là. C'était difficile de l'accepter, vraiment. Alors Teddie se fermait davantage.

Aux paroles de Millie, pourtant, il ne put s'empêcher de rire. Ça faisait déjà longtemps que ça ne lui était plus arrivé. Mais il ne riait pas par plaisir, c'était plus nerveux qu'autre chose. Il en voulait tellement à Millie que, pour une fois, oui, il demandait des excuses. Des explications. Pour une fois, il aurai voulu savoir qu'elle tenait à lui, qu'elle ne voulait pas le perdre. Cette fois, il aurait vraiment eu besoin d'être rassuré, d'entendre ces choses-là. Mais Millie n'était pas capable de les prononcer, pas plus que lui ne l'avait été lors de leur dernière entrevue...

Il fixa un instant son regard plus au loin, sur les vagues qui venaient lentement se frapper contre le sable et puis repartir dans un calme presque complet. Il s'humecta les lèvres avant de regarder à nouveau Millie et de lui répondre, sans aucune expression, aussi froidement que la première fois.

- Je vais faire un tour près du phare. C'est sympa comme endroit, non ? Je crois que tu en gardes un bon souvenir, toi. J'me trompe ?
Il ne put s'empêcher d'esquisser un léger sourire en coin, aussi faux et ironique que l'étaient ses mots. Il se torturait lui-même à les employer mais il voulait que Millie comprenne qu'il était au courant de tout, il voulait qu'elle se retrouve face à ce qu'elle avait fait et qu'elle soit obligée d'en parler au lieu de se cacher derrière des phrases toutes faites. Il avait envie de lui dire de partir et de retourner se coucher dans sa tente, de fumer une, deux, dix cigarettes, d'essayer de dormir et de ne pas pleurer surtout, mais il ne fit rien de cela. Il ne voulait pas être lâche et fuir ce petit mal tiraillant qui lui tordait l'estomac. Il savait que Millie, par ses mots, allait renforcer cette douleur qui ne le quittait plus mais il en avait besoin. Elle devait parler, et il le devait lui aussi, et peut-être devaient-ils aussi hurler, et pleurer, et se taper dessus, Teddie n'en savait rien mais il avait besoin que tout ça sorte enfin, il avait besoin de s'en libérer, pour pouvoir ensuite retrouver ne serait-ce qu'une once de vie, de vitalité, parce que l'idée de redevenir un mort-vivant lui faisait bien trop horreur.
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Millie Kingsley
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Message(#) Sujet: Re: i've been bitching aroung lately, i'm sorry. i've been bitching aroung lately, i'm sorry. EmptyLun 27 Jan - 12:26


C’est trop dur d’aimer quelqu’un trop fort. Ça fait trop de mal, ça nous perd. Parce qu’on sait jamais vraiment quoi faire, quand on aime, on sait jamais vraiment quoi dire. On a peur de tout détruire, on veut que tout soit parfait, alors on calcule trop. On croit qu’on fait ce qu’il faut alors qu’on est complètement à côté. On rit trop pour rien, et on pleure trop, aussi. Ça rend fou d’aimer. En fait, l’amour c’est déjà une folie. Comment expliquer autrement la raison pour laquelle Millie s’était jetée dans les bras de Gabriel ? Comment expliquer, surtout, qu’elle pensait vraiment faire ce qu’il fallait, sur le coup ? Ce qu’il fallait pour vivre heureuse jusqu’à la fin de ses jours avec celui qu’elle aimait – qu’elle aime – sans un obstacle, sans un nuage ; sans Gabriel. Comment expliquer, en fin de compte, qu’elle avait toujours considéré Gabriel comme un danger à son bonheur ? À la réflexion, aujourd’hui, c’était ridicule. Tiens, Gabriel passe trop de temps avec Teddie. Teddie a un ami, mon dieu, il faut vite l’éradiquer. Comment ? Bah, en couchant avec lui. C’est une idée géniale, ça, Millie ! Était-ce sérieusement possible qu’il se soit passé ça, dans son petit esprit étriqué ? En tout cas, ça en avait tout l’air. Aujourd’hui, elle n’avait même pas le droit d’être étonnée : elle récoltait ni plus ni moins que ce qu’elle avait semé.

Et ça commençait par un regard noir et une voix glaciale, frigorifique ; presque morte. Elle avait peine à retrouver son Teddie : celui qui souriat, celui qui faisait tout et n’importe quoi sur un simple coup de tête, celui qui explosait de rire à ses blagues nulles, celui qui l’accompagnait avec une joie enfantine dans tout ce qu’elle proposait, et vice versa, celui qui vivait comme si rien n’avait d’importance, parce qu’en fait, rien n’avait d’importance. Alors pourquoi tout avait l’air tellement important, tout à coup ? Pourquoi ça avait changé ? Pourquoi ne l’avait-il pas accueillie à bras ouverts, sourire aux lèvres, clope au bec, en la prenant par la main et en la poussant dans le sable ? Pourquoi, dans un monde où tout était futile et dérisoire, fallait-il que ça compte ? Millie avait trop de questions dans la tête, mais aucune auxquelles il ne pouvait répondre : sans doute avait-il les mêmes ; sans doute voyait-il qu’elle était dépassée, par tout ; et sans doute, aussi, n’en avait-il rien à faire. Fallait-il la pardonner ? Avait-elle le droit de l’espérer ? Était-il prêt, encore une fois, à être fou avec elle : à envoyer valser le reste, à dire “tant pis”, à continuer comme s’il ne s’était jamais rien passé ? Non, non, elle n’était pas “venue prendre de ses nouvelles”. Elle était venue dire pardon, et mon dieu, ce que c’était difficile. Alors à son “sérieusement ?” plein de sarcasme, elle n’avait pas répondu. Elle avait froid sous un soleil de plomb, elle avait peur. Depuis tout à l’heure, elle cherchait les mots, mais aucun ne lui semblait assez bien pour être dit.

Et puis, tout s’accéléra. Elle n’aurait sûrement pas dû lui demander où il allait ; la réponse était pourtant à prévoir. Mais Millie, elle qui se flattait toute seule de tout anticiper, ne devinait plus rien, depuis tout à l’heure. La réponse de Teddie lui fit l’effet d’une bombe en plein cœur.  C’était officiel : il savait. Tout. Ça n’aurait pas dû être une surprise, d’autant que son dernier face-à-face avec Gabriel était difficile à oublier, mais ce fut tout comme. Teddie savait, et il la détestait pour ça. Alors, que répondre ? Un bon souvenir, certainement pas, c’était sûrement le pire, mais à quoi bon le lui avouer ? A quoi bon répondre « non, ce n’est clairement pas un bon souvenir. » Qu’en avait-il à faire, qu’il soit bon ou mauvais ? Ça c’était produit, c’était ça le soucis, et ça, elle ne pouvait pas l’effacer. Et puis de toute manière, la question de Teddie n’en était pas une, c’est-à-dire qu’elle n’appelait à aucune réponse, au contraire, revenir sur cette soirée était sûrement la dernière chose à faire. Il était inutile de s’étendre sur les détails de ce rappel qui lui glaçait le sang à chaque fois qu’on l’évoquait (malgré le fait, rappelons-le, qu’elle en était totalement responsable). Un bon souvenir ? « Bah, ouais, ça va. » Mais POUR-QUOI ? Pourquoi “ouais” ? Un “non” aurait fait l’affaire, largement même, puisqu’en plus, ça aurait été la vérité. Non mais vraiment, quelle idiote, quelle imbécile ! Oui, oui, super souvenir le phare, j’espère qu’on aura l’occasion de faire pareil, toi et moi. EH BAH ÇA RISQUE PAS. Ce qu’elle avait du mal à comprendre, c’est que ce n’était pas le moment de tergiverser. C’était le moment de mettre sa fierté de côté, puisqu’elle en avait déjà pris un coup, de toute façon ; d’accepter de la perdre, une bonne fois pour toute, en avouant tout à Teddie. L’enterrer, elle, et le retrouver, lui. Le récupérer, c’était tout ce qui comptait. « Enfin non, non pas vraiment. » Il aurait mieux valut cesser d’en parler ; passer à autre chose. Mais c’était cette soirée au phare qui la mettait dans cette position aujourd’hui, le sujet semblait inévitable. « De toute façon, je suis là pour ça, justement. » Et c’était parti.

Elle venait sûrement de capter toute son attention, et il se faisait évident qu’il attendait la suite. Qu’il attendait qu’elle parle. Seulement, elle n’avait pas la moindre idée de par où commencer. « Enfin, c’est pas vraiment pour ça… » Bon sang, Millie, arrête de tourner autour du pot. Arrête. Pour l’amour du ciel, c’est Teddie. Celui à qui tu t’adresses, celui qui reste planté là, devant toi, les yeux clairs fixé dans les tiens, à t’attendre, éternellement, malgré ce que tu lui as fait, malgré l’idiote que tu es, malgré tout. « Bon, ok. » Elle prit une grande inspiration. Je te demande pardon. Quatre mots. C’était d’une simplicité affligeante. « Je comprends pas pourquoi ça te dérange, en fait. » W-a-o-u-h, vraiment Millie ? C’était même visiblement trop simple pour être dit. Elle se foutait vraiment de la gu*ule du monde, mais c’était sa seule échappatoire, parce que ça aurait pu être vrai. Elle aurait pu croire, réellement, qu’il n’y avait aucune raison d’être énervé ; parce que qu’elle ne connaissait pas les sentiments de Teddie à son égard, ou du moins n’était pas censée les connaître, et qu’on ne voyait rien de la partie immergée de l’iceberg : à première vue, pour tout le monde sur cette île, Teddie et Millie étaient copains. Amis, tout au plus. « Je sais pas, c’est ton ami, je suis ton amie (dieu, que ça avait été pénible à dire), tu devrais presque être content. » Elle fut elle-même étonnée de ne pas se manger une gifle en pleine face. “Content”, oui “content”, elle avait osé. Et en plus de ça, elle avait le culot d’exiger qu’il lui avoue ce qu'il ressentait pour elle, alors que c’était précisément à elle de le faire, et que c’était précisément la raison pour laquelle elle était venue le voir, dans un premier lieu. Parce qu’il ne s’agissait ni plus ni moins, d’un de leur jeu. Leur jeu favori, même : qui craquera le premier. Sauf que cette fois, Teddie ne jouait pas, il ne jouait plus, et Millie persistait. Parce qu’elle ne voulait pas perdre. Comme s’il lui restait encore quelque chose à perdre, sérieusement. Comme si ces jeux ne l’avaient pas déjà complètement détruite. Certes, elle avait gagné certaines batailles : par exemple, Teddie faisait tout autant la tête à Gabriel. Bon, peut-être pas tout autant – et d’ailleurs, rien que ça, c’était injuste : il était responsable, comme elle, ni plus, ni moins. Mais globalement, elle avait perdu bien plus qu’elle n’avait gagné. Elle avait sûrement perdu un peu du respect de Jason. Elle avait perdu Teddie tout entier. Elle pouvait rajouter ça à tout ce qu’elle avait perdu par le passé : son père, sa mère, William, son frère. Millie perdait tout, tout le monde, depuis toujours, et elle ne semblait pas pour autant apprendre de ses erreurs, au contraire, elle trouvait toujours le moyen de s’exempter de toute faute, et de la remettre sur quelqu’un d’autre qu’elle, juste pour ne pas avoir le poids de cette responsabilité sur les épaules.

Teddie je suis désolée. C’était con, ça se reproduira pas. Teddie, je t’aime, c’est tout. Y a rien de plus à dire. C’était là. Au bord de ses lèvres, prêt à sortir à tout moment. Mais c’était trop dur.


Pas relu hiii
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Teddie A. Wadge
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Message(#) Sujet: Re: i've been bitching aroung lately, i'm sorry. i've been bitching aroung lately, i'm sorry. EmptyLun 27 Jan - 19:01

Tout est tellement éphémère. On se croit forts, invincibles, heureux et puis du jour au lendemain, on se retrouve seul, sans rien, et sans comprendre pourquoi. Teddie faisait partie des gens qui ne considéraient absolument pas le futur. Il s'en fichait complètement, de ce qui l'attendait. Il s'en était encore plus foutu depuis qu'il avait trouvé Millie. Jamais il n'avait pensé la perdre un jour, jamais il n'avait pensé pouvoir se retrouver là, en face d'elle, comme il l'était en ce moment, en train de la regarder, de la scruter même, sans même plus pouvoir savoir ce qu'il ressentait. On croit que tout dure éternellement mais c'est faux. Les choses finissent trop vite. Et Teddie essayait de comprendre pourquoi. Tandis que Millie parlait, tandis qu'elle s'enfonçait un peu plus par ses propos et, par la même occasion, qu'elle continuait de le poignarder sans aucune pitié, il réfléchissait. Il détaillait impassiblement son expression et se demandait simplement pourquoi. Pourquoi avait-il fallu que tout dégénère à ce point ? Il l'avait perdue elle, et aussi Gabriel, en si peu de temps qu'il n'arrivait pas encore totalement à l'admettre. Il ne comprenait pas comment tout avait pu si bien foiré. Il ne comprenait pas pourquoi Millie avait agi de la sorte ni le comportement de Gabriel au même moment. Il se sentait seulement trahi, sans raison. Et les réponses de Millie sonnaient dans sa tête comme si elle avait exactement dit : on avait envie de te faire mal, lui et moi, alors on l'a fait, et on continue encore.

Il déglutit silencieusement et baissa un bref instant les yeux. Sa gorge le brûlait et ses lèvres étaient sèches. Il se sentit soudainement fatigué, fatigué de cette conversation qui l'attendait et que lui-même attendait pourtant depuis que Gabriel lui avait tout avoué. Mais maintenant que Millie était là, plus ou moins prête à s'expliquer, Teddie ne s'en sentait plus capable. Il n'aurait jamais pensé que cela aurait été si douloureux, mais ça l'était réellement. Si bien que, oui, il aurait préféré fuir, encore. Il se sentait tellement vide qu'il n'arrivait même pas à lui répondre, alors qu'elle aurait bien mérité qu'il lui dise de partir, de dégager de là, de l'oublier, de lui foutre la paix. Elle l'aurait mérité, oui, mais il ne pouvait pas prononcer ces mots-là. Pas à Millie, malgré tout le mal qu'elle lui avait causé. Pourtant, ça lui aurait permis de ne pas avoir à lui parler davantage, de ne pas avoir à aborder ce sujet qui lui donnait la nausée et qu'il était néanmoins nécessaire d'aborder. Il s'avoua vaincu, une fois de plus, et soupira pour lui-même lorsque Millie lui annonça finalement qu'elle était bien venue pour ça. Tiens donc ? Il lui avait fallu tout ce temps pour comprendre que quelque chose n'allait pas ? Que Teddie n'était plus Teddie ? Qu'il l'évitait, qu'il s'éloignait ? Vraiment, Millie, t'es venue pour ça ? Pour me dire que c'était un accident ? Que ce n'était pas ta faute ? Évidemment, ce n'est jamais ta faute. Tu ne réfléchis jamais à rien, tu... Non. Il ne disait rien. Il aurait voulu, pourtant. Des tonnes de questions se bousculaient au bord de ses lèvres. Il aurait voulu tout savoir. Pourquoi, comment, et surtout, pourquoi Gabriel ? Pourquoi son meilleur ami ? Parce que vraiment, il avait beau y penser sans répit depuis qu'il savait ce qu'il s'était passé, il ne parvenait toujours pas à comprendre. Millie lui ressemblait tellement en temps normal et là... Il avait l'impression d'être face à une inconnue. Il ne la cernait plus. Plus du tout.

Lorsqu'elle osa lui reprocher d'être dérangé par cette histoire en prétendant qu'il devrait plutôt s'en réjouir, Teddie eut la sensation de chanceler. Il crut un instant s'évanouir mentalement tellement il n'en croyait pas ses oreilles. Elle était encore pire que ce qu'il pensait. Et il sentait que, bientôt, il ne pourrait plus contenir tout ce qu'il s'empêchait de lui dire.

- Content ? Je devrai être content ? Tu te moques de moi, là, Millie ?
L'intonation de ses propos marquait bien sa surprise, ou plutôt son incrédulité, face à ceux qu'elle venait de tenir. Il la fixa encore durant quelques secondes, sans rien ajouter, mais la rancœur montait en lui et il n'en pouvait juste plus. Effectivement, il avait arrêté de jouer. Depuis bien longtemps. Ça ne l'amusait plus. Et un peu comme s'il avait pu lire dans les pensées actuelles de la brune, il lui fit d'ailleurs remarquer :

- Je ne joue plus avec toi. Je n'ai plus envie de jouer. Mais toi... toi, tu comprends pas ça. Hein ? Parce que toute ta vie est un p***** de jeu. T'en as pas marre, dis ? T'en as pas marre de faire semblant ? D'être tellement fausse ?
Il n'était plus froid dans ses mots, il était carrément agressif. Mais maintenant qu'il s'était lancé, il ne parvenait juste plus à se taire. Il avait bien trop de choses à lui dire.

- Tu n'étais pas juste mon amie. Tu étais tout pour moi. Et Gabriel était..
Gabriel était quoi ? Non, parce que ces derniers temps, avant que tout cela n'arrive, Teddie n'arrivait déjà plus vraiment à répondre à cette question. Mais ça c'était un autre problème. En ce moment, ild détestait Gabriel presque autant qu'il détestait Millie et il n'avait pas envie d'y penser. Pas maintenant. Alors il secoua la tête comme pour tout oublier et poursuivit sans s'arrêter.

- Tu ne peux même pas comprendre. Parce que tu sais pas ce que c'est, de tenir vraiment à quelqu'un, de l'aimer. Tu pourras jamais comprendre ce que je ressens pour toi, et combien il est important pour moi. Tu pourras jamais comprendre l'ampleur des dégâts que t'as faits dans ma vie. T'as juste tout foutu en l'air. Et je te le pardonnerai jamais.
Ses dernières paroles résonnèrent quelques secondes dans son esprit. Jamais. Ça le fit presque vaciller. Il n'avait pas vraiment réfléchi à ce qu'il disait. Il était en colère. Tellement qu'il avait presque avoué à Millie ce qu'il ressentait pour elle, mais il était de toute façon certain qu'elle n'allait pas comprendre. Il lui fallait toujours plus à Millie. Toujours trop. Et il ne savait plus s'il était vraiment capable, émotionnellement parlant, de la suivre dans ses excès.



Moi non plus. hiii
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Millie Kingsley
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Message(#) Sujet: Re: i've been bitching aroung lately, i'm sorry. i've been bitching aroung lately, i'm sorry. EmptyLun 27 Jan - 20:48


Millie, baisse les armes. P*tain Millie baisse ces putains d'armes, c'est fini, t'en n'as plus besoin. Abandonne, bordel. On s'en fiche. T'es tellement seule maintenant que tu peux tout dire. On s'en fiche.

Elle était comme une sculpture de glace, qui fondait un peu plus à chaque mot qu'il prononçait. D'ailleurs, c'étaient même pas des mots, c'étaient des gifles, et il ne la ratait pas. Elle savait bien qu'elle déconné sur le “content”, ben oui, comme s'il allait s'en réjouir. Et puis même, c'était pas de ça qu'il fallait parler. C'était pas de la réaction de Teddie à chaque mot complètement con qu'elle prononçait, c'était plus profond. Elle était nulle : elle était là, aujourd'hui, face à lui, et tout ce qu'elle avait toujours tenu pour vrai s'effondrait sous ses yeux sans qu'elle ne puisse rien faire : non, Teddie et elle, contrairement à ce qu'ils avaient toujours pensé, ils n'étaient pas les mêmes. Ils n'étaient pas du tout les mêmes, parce que Teddie n'était pas faible, et parce que Teddie n'était pas lâche. Et parce que là, tout de suite, il lui disait ce qu'il pensait vraiment, alors qu'elle en était incapable. Elle ouvrait la bouche à chaque fois qu'il terminait une phrase, pour tenter de lui répondre ou pour lui dire de se taire mais il reprenait trop vite, et la coupait dans son élan. Si elle n'avait pas été aussi tétanisée, elle aurait pu fondre en larmes, parce qu'il ne lui restait que ça à faire. « T'en as pas marre, dis ? T'en as pas marre de faire semblant ? D'être tellement fausse ? » Bim. Et d'une. « Tu étais tout pour moi. » Bam, et de deux. « T'as juste tout foutu en l'air. Et je te le pardonnerai jamais. » Boum. Trois. Elle ferma les yeux le temps d'être certaine qu'il n'avait rien à rajouter. Le silence sembla s'éterniser, mais celui ci était réparateur, parce qu'il lui permettait, pour une fois, de réfléchir pleinement à ce qu'elle allait répondre, et aux conséquences que ça aurait. Parce qu'il était évident qu'elle était trop avancée en terrain sinueux pour revenir en arrière. Sa première idée, qui consistait à demander pardon et à attendre la réaction semblait désormais irréalisable, elle avait creusé sa tombe, et elle l'avait creusée trop profond pour avoir un quelconque espoir de remonter à la surface. Alors elle souffla, respira calmement, le yeux posé sur le sol parce qu'il était devenu trop pénible d'affronter le regard énervé de celui qui ne la reconnaissait plus. Se reconnaissait-elle, elle-même ? Peut-être qu'il avait raison, dans tout ce qu'il avait dit. Peut-être qu'elle était fausse et qu'elle l'avait toujours été. Peut-être qu'elle n'avait jamais vraiment aimé, mais qu'elle s'était satisfaite du sentiment de supériorité qu'on ressent lorsqu'on est aimé.

Ce qui semblait plus dur à analyser, ce n'étaient pas les reproches et les accusations de Teddie, c'était le reste ; ce qu'elle n'avait pas compris, ou pas voulu comprendre, ou qu'elle aurait dû comprendre depuis bien longtemps. Son amitié pour Gabriel, qui la dépassait sans doute, elle devait l'admettre. Ses sentiments pour elle, ou du moins les bribes de phrases incompréhensible qu'il avait lancées çà et là. Parce que si vraiment j'étais tout, comment se fait-il qu'il ait suffit de ça pour que je ne sois plus rien? L'amour, pourtant, il lui semblait l'avoir connu. Une fois, sur le continent, il y a quelques années de ça, et une seconde fois, ici, sur cette île, avec lui. Ce qu'elle avait vécu avec son ex n'était pas comparable avec ce qu'elle avait vécu – et ce qu'elle espérait toujours vivre encore – avec Teddie. A l'époque où elle avait cru de jamais réussir à aimer autant, elle avait rencontré ce gamin immature et ses yeux pétillants, qui lui avaient démontré par a + b qu'elle était capable d'aimer plus. Plus qu'elle n'aurait jamais pu l'imaginer, et d'aimer tellement fort que ça faisait mal rien que d'y penser. Mais ça, Teddie, il n'en savait rien, il venait clairement de le lui faire comprendre. Et il n'en savait rien, parce qu'elle n'avait jamais été foutue de le lui dire, ou ne serait-ce que le lui faire comprendre ; jamais, sauf cette dernière fois, ce dernier soir, où elle avait prié des dieux en lesquels elle n'avait jamais cru, juste pour qu'il comprenne. « Je suis vraiment désolée pour toi, si tu crois réellement que depuis le début, c’est qu’un jeu. » Ça voulait tout dire, pour elle c'était on-ne-peut plus clair, mais avait-il seulement saisi ce qu'elle entendait par là ? Cette foutue phrase, cette p*tain de phrase qui l'avait conduite au phare, qui l'avait menée jusqu'à la hutte de Gabriel où elle n'avait pas été capable de contenir sa fureur, qui l'avait guidée jusqu'à Jason, pour juste un peu de réconfort et qui avait traîné ses pas jusqu'à... là. Ici. Jusqu'à Teddie. Si tu l'avais comprise, Teddie, si tu l'avais seulement comprise, dieu sait qu'on n'en serait pas là aujourd'hui, à se haïr à force de trop s'aimer, à vouloir partir sans pouvoir se quitter. C'était sa faute, et c'était la leur, parce qu'ils n'avaient pas su parler à temps, au moment où il fallait parler. Parce qu'ils avaient tout remis sur le jeu, c'était tellement plus simple ; tellement simple que c'était encore ce que Millie faisait aujourd'hui, alors que Teddie avait pris une longueur d'avance sur elle. Aujourd'hui, à cet instant précis, elle était pathétique. Et il fallait vraiment qu'il l'aime, Teddie, pour rester là sans l'envoyer se faire foutre, sans lui dire « Bon, tu me gaves Millie, adios, moi j'me tire ». Mais elle, encore une fois, elle ne comprenait rien. Elle, elle croyait qu'il restait pour la torturer un peu plus.

Elle ne méritait que ça. Qu'on la torture, encore et encore, et toujours un peu plus et un peu plus fort, qu'on la ronge de l'intérieur. Qu'on la broie, qu'on la réduise en poussière. Qu'on l'anéantisse. Anéantie, ça, elle l'était.

Mais, voilà elle s'était calmée. Elle avait réfléchi. Posément. Elle n'avait pas bougé. Lui non plus. Et quand elle releva les yeux vers lui, elle n'avait presque plus peur. Parce qu'elle avait accepté l'idée qu'elle ne pourrait l'accuser de rien, et qu'il fallait, une bonne fois pour toute, qu'elle prenne tout sur elle. Parce qu'elle avait songé à la possibilité qu'il lui en colle une, qu'il se barre sans rien dire, qu'il lui gu*ule dessus, qu'il la prenne dans ses bras, à tout, et qu'elle était prête à tout recevoir. « Teddie. » Non, p*****, c'était nul comme début. Tant pis, c'était pas le moment de perdre ses moyens. « Je me moque pas de toi, je. » Bon sang, ce que c'était dur. La suite n'allait avoir aucun sens. Les mots allait être balancés les uns après les autres sans suite logique ; ça avait beaucoup plus de sens dans sa tête, au final. « Je sais pas. Quoi dire. » Elle parlait avec une voix à peine tranquille, alors que son cœur n'avait jamais battu aussi vite de sa vie. C'était encore quelque chose qu'elle arrivait à faire : cacher ses émotions. « Je peux pas comprendre ton amitié avec Gabriel, ça c'est clair, je sais pas ce que tu foutais avec lui et je suis d... » No, toujours pas. « enfin, tu sais. D'avoir cru qu'il avait pu se passer un truc entre vous, alors que, enfin c'était complètement stupide. » et voilà. Tout était confus, et plus rien n'avait de sens. Sans le savoir, elle avait touché un point. Parce que, soyons honnêtes, c'était de ça qu'elle avait toujours eu peur : Que Teddie aime Gabriel plus qu'elle. Autrement dit, que Teddie aime Gabriel et pas elle. Qu'il se passe quelque chose entre Teddie et Gabriel, puisque, clairement, Gabriel était branché mecs et Teddie... Bah, Teddie, elle avait toujours su que le genre l'importait moins que la personne. « Mais bref, je veux pas parler de lui. Je m'en fiche, de lui, vraiment, je. » C'était tellement laborieux. Et malgré tout, il restait là à l'écouter, comme s'il attendait un trésor. « Ce qui compte c'est que, t'es plus là. T'es plus là et du coup, moi, je m'ennuie. Alors, non, j'en n'ai pas marre d'être fausse, parce que je le suis qu'avec les gens qui méritent pas que je sois vraie. » Modestie, toujours... « Avec Gabriel, je l'étais. Fausse, je veux dire. Avec toi... Jamais. » Mais ça, elle ne lui apprenait pas. « Et puis, d'accord, me pardonne pas, c'est pas grave. » Sa voix prit tout à coup une assurance qu'elle-même n'attendait pas. « Me pardonne pas, parce que je me pardonnerai jamais moi-même. Non, vraiment Teddie, t'as raison sur tout. » Je suis fausse. J'ai joué, je n'ai fait que ça. J'ai tout détruit et je pourrai jamais comprendre l'ampleur des dégâts parce que je pige rien à ce que tu me dis depuis tout à l'heure quand tu dis que j'étais pas juste ton amie ; quand tu dis que j'étais tout. « Toi t'étais plus que tout. » Oups. Ça elle l'avait pensé trop fort. Elle n'avait pas eu l'intention de le lui dire, mais puisque c'était sorti tout seul, il lui paraissait soudain plus facile de continuer. « Et moi sans toi, je suis moins que rien. Mais c'est pas grave, je vais pas m'apitoyer sur mon sort, hein, tu me connais, je suis forte. » Elle esquissa un sourire désolé ; menteuse. « Et puis, c'est vrai, je sais pas ce que c'est d'aimer vraiment quelqu'un. Donc... Voilà. J'ai perdu. C'est fini de jouer. » Elle avait volontairement repris ces mots qu'il lui avait lui-même adressé dans l'eau, quelques semaines auparavant ; ceux qu'il avait prononcés, après l'avoir embrassée. Pour que ça lui fasse quelque chose. Pour qu'il comprenne à quel point ça l'avait blessée.

Et c'était tout.

Elle avait posé les armes. Elle s'avouait vaincue. Pour la première fois de sa vie, elle acceptait la défaite. Et elle était prête à dire au revoir. Mais, non, elle n'avait pas dit “désolée” ; et, non, elle ne lui avait pas dit qu'elle l'aimait.
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Teddie A. Wadge
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Message(#) Sujet: Re: i've been bitching aroung lately, i'm sorry. i've been bitching aroung lately, i'm sorry. EmptyLun 27 Jan - 22:28

Teddie ne disait plus un mot. Ses yeux pâles restaient fixés sur le visage cristallin de Millie, mais il ne parlait plus. Pourtant, il aurait encore pu en dire, des choses. Mais c'était inutile. Il voulait surtout qu'elle réagisse, enfin, qu'elle dise quelque chose de censé. Oui, pour une fois, Teddie exigeait d'elle qu'elle le soit, même s'il avait aussi beaucoup trop tardé à l'être. Dans un certain sens, il avait besoin qu'elle s'énerve, qu'elle hurle, qu'elle le gifle. Pour qu'il puisse exploser, lui-aussi, pour qu'il puisse sortir toute cette rage mordante de sa personne. Mais elle ne le fit pas. Elle resta silencieuse, autant que lui. Il détourna un moment le regard et hésita à s'en aller, ou à lui demander de le faire. Il se sentait mal et perdu, il ne comprenait rien et son esprit semblait ne plus vouloir lui obéir. Tout ceci lui sembla flou soudainement : ce n'était pas normal. Ce n'était pas normal qu'il soit, en cet instant précis, en train de se disputer avec Millie. Ça ne collait pas. Ce n'était pas eux. Ce n'était pas normal qu'il lui en veuille, pas normal qu'il soit jaloux et anéanti. Rien ne l'était, à vrai dire. A y repenser, plus rien n'était logique depuis déjà quelques temps. Depuis ce qu'il s'était passé entre lui et Gabriel, en fait. Ça datait déjà pas mal à présent mais Teddie s'en souvenait parfaitement. C'était dans son habitude de perdre les pédales, d'être un peu bizarre, de vivre en décalé. Tout le monde le savait. Mais ce soir-là, il avait carrément dépassé les limites. Il l'avait compris, mais trop tard. Soudain, il eut la sensation que tout était parti de là. C'est à ce sujet que Gabriel était venu lui parler, pour finir par lui avouer son petit dérapage avec Millie. Peut-être même que Millie l'avait appris. Non, bien sûr que non. Pourquoi Gabriel lui aurait-il dit ça ? C'était stupide. Puis, pensa-t-il alors que ses traits se crispaient un peu plus, ils avaient bien autre chose à se dire que ça, lors de leur charmante entrevue.

Dès qu'elle avait prononcé son prénom, Teddie avait rappelé son regard à elle. Il possédait encore une toute faible lueur, son regard, encore un peu d'amour. Mais Teddie était quelqu'un de très rancunier. Rien que de la regarder lui nouait le cœur. Malgré cela, il l'écouta. Il but ses paroles, ses phrases coupées, abstraites, implicites, sans rien dire, sans la stopper, sans la reprendre. Elle ne savait pas quoi dire ? Pourtant, elle aurait dû savoir. Ce n'était pas à lui de tout faire. Pas à lui de s'excuser. Pour quoi, d'abord ? Qu'avait-il fait, lui ? Il connaissait Millie par cœur, il savait qu'elle aurait aimé remettre la faute sur lui, lui faire comprendre qu'il l'avait cherché et mérité, qu'elle n'en pouvait rien. Mais il refusait impitoyablement cette possibilité. Il ne méritait aucunement qu'elle le trahisse de cette façon, et encore moins avec son ami le plus cher. Il ne méritait pas d'avoir mal. Il ne lui avait rien fait. Du moins, c'est ce qu'il pensait. Il n'avait effectivement pas compris combien ses propres propos, lors de leur dernière rencontre à la plage, avait pu toucher Millie. Il ne l'avait pas compris et ne le comprenait toujours parce que tout ce qu'il avait fait, ce soir-là, c'était essayer de lui dire, à sa façon aussi, qu'il l'aimait. Que c'était pour de vrai.

Lorsqu'elle parla de Gabriel, il sentit son cœur se serrer un peu plus. C'est étrange combien ce simple prénom, ajouté à celui de Millie bien entendu, pouvait lui donner la nausée. Parce que oui, ça le dégoûtait. Mais ce n'était pas seulement de la jalousie qu'il ressentait. Simplement, ça le tuait de savoir que les deux seules personnes réellement essentielles à sa vie l'avaient trahi et, de ce fait, abandonné. Oublié. Parce que c'était clairement ça : ils avaient vraiment dû l'oublier, cette fois-là, au phare, pour être capables d'agir de la sorte sans que leur conscience ne vienne les torturer. Alors il eut envie de dire à Millie de se taire, de ne pas parler de lui mais, heureusement, elle décida elle-même de le faire. Pourtant, ce qu'elle avait pris le temps de lui dire avait été suffisant : « ... d'avoir cru qu'il avait pu se passer un truc entre vous, alors que, enfin c'était complètement stupide. » Alors c'était ça ? C'était vraiment ça ? Millie était jalouse de Gabriel ? Alors quoi, elle avait voulu se rassurer en ce qui concernait ses atouts et le rendre hétérosexuel, juste au cas où ? Elle avait voulu qu'il l'aime elle plus qu'il n'aime Teddie ? Ça ne l'aidait pas à mieux comprendre ce qu'il s'était passé entre Gaby et elle. Ça ne l'aidait pas du tout même, c'était encore pire. C'était pire parce que, sans le savoir, Millie avait remonté davantage à la surface le dernier souvenir que Teddie avait de Gabriel. Et il n'avait tellement pas envie d'y penser, pas maintenant, ni même à aucun autre moment. Il ne voulait plus jamais y penser. Maintenant que cette histoire lui permettait de haïr Gaby pour une autre raison que pour ce qu'il l'avait poussé à faire, il regrettait encore plus ce qu'il avait fait, justement. Alors il repensa un peu plus sérieusement au fait que, peut-être, Millie était au courant. Peut-être même qu'elle s'était rapprochée de Gaby pour se venger de ça. Mais non, ça n'était pas possible... C'était stupide. Teddie ne voulait pas qu'elle sache. Parce qu'il en avait honte, clairement, et que c'était dur pour lui de dire « oui j'ai embrassé mon meilleur ami et non, je ne sais pas pourquoi ». Parce que c'était justement ça le problème : il ne savait pas dire pourquoi. Et c'était mauvais signe. Ça voulait dire que la vraie raison était un peu plus profonde que celle qu'il avait donnée, à savoir je rends un service à un ami. Franchement débile, quand il y resongeait. Mais là n'était pas le problème. Ce n'était pas le moment. Et depuis qu'il avait appris que Gabriel avait touché Millie, il ne cherchait même plus de réponse à cette question là. Il voulait avant tout comprendre ce nouveau problème, il voulait arrêter d'avoir mal, et retrouver ses deux meilleurs amis, dont l'un était quand même la fille dont il était fou amoureux, comme avant, et pouvoir rire avec eux, pouvoir être bien, tout comme avant. Il regrettait tellement ses faux pas qui lui apparaissaient comme une évidence à présent, mais il était toujours aussi borné malgré tout : il n'avait pas à se justifier, pas à s'excuser. Pas maintenant. S'il avait embrassé Gabriel, même s'il ne trouvait pas encore la raison, il savait que ça n'avait pas été pour faire du mal à qui que ce soit, contrairement à Millie qui avait agi dans ce but bien précis ; ça, il en était certain.

Il aurait pu lui répondre, plus pour se convaincre lui-même, que Gaby n'était rien de plus qu'un ami, mais Millie ne lui en laissa pas le temps. Elle parlait, encore. Et Teddie l'écoutait, toujours. Il attendait qu'elle dise quelque chose qui allait tout changer. Et finalement, c'est venu. Il avait croisé les bras contre sa poitrine et l'avait laissée terminer, aller jusqu'au bout de ce qu'elle avait à dire. Il ne répondit pas tout de suite et le silence reprit rapidement le dessus. Il essayait de la suivre, de la comprendre, mais c'était de plus en plus compliqué. Qu'est-ce qu'elle essayait réellement de lui dire ? Elle était forte, c'était vrai. Teddie le savait mais en ce moment, tout ce qu'il distinguait dans ses yeux c'était de la détresse.

- Millie...
Il ne put s'en empêcher. Non pas qu'il lui avait tout pardonné, simplement parce que ses yeux de biche brillaient un peu trop et que ses mots lui avaient simplement donné envie de la prendre dans ses bras et de ne plus jamais la lâcher, mais ça le brisait de la voir si... perdue. Il ne comprenait pas pourquoi elle l'était d'ailleurs, parce qu'à ses yeux, tout était de sa faute. Elle avait voulu tout ça. Et elle devait bien avoir été consciente de la tournure que les événements prendraient par la suite. Non ?

Il tiqua lorsqu'il reconnut ses propres mots reformulés par Millie, en guise de conclusion : « C'est fini de jouer. ». Ainsi, enfin, il comprit combien elle avait été touchée par cette phrase stupide, insensée, qu'il avait pourtant prononcée ce soir-là. Qu'est-ce qu'il était con, lui-aussi. Qu'est-ce qu'il avait espéré ? Qu'elle comprenne je t'aime à travers ce charabia débile ? Une fois de plus, il soupira, profondément cette fois. Il ferma un bref instant les yeux et répondit, plus calmement, avec une once d'expression dans la voix qui lui revint tout à coup, une once de sincérité, au moins ça.

- Millie, répéta-t-il. Quand je t'ai embrassée, je ne jouais déjà plus. J'étais vrai. J'étais sincère. Tu aurais dû comprendre.
A vrai dire, lui et Millie n'étaient peut-être pas si différents. Lui-aussi refusait de s'excuser pour, par exemple, ne jamais être capable d'être clair une bonne fois pour toutes, pour toujours passer par de futiles métaphores implicites et impossibles à comprendre ; lui-aussi remettait la faute sur elle en insistant bien sur le « tu aurais dû comprendre » ; et surtout, lui-aussi était bien trop borné, mais tout ça parce que malgré tout, malgré le teint de ses yeux, malgré ses paroles, malgré tout, oui, il lui en voulait toujours. Alors il recula légèrement, d'un pas lent qui se perdit dans le sable mou, et haussa les épaules d'un air complètement détaché, alors qu'il éprouvait tout le contraire, avant de dire :

- Maintenant c'est trop tard.
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Message(#) Sujet: Re: i've been bitching aroung lately, i'm sorry. i've been bitching aroung lately, i'm sorry. EmptyMer 12 Fév - 19:45

Et après, qu'est-ce qu'on est censé faire ? Comment on se relève, quand on a perdu ? Comment on accepte d'avoir laissé passer sa chance, à quel moment on arrête de se battre, on arrête d'essayer ? Millie avait la désagréable impression qu'elle avait tout dit, mais qu'elle avait encore trop de choses à dire. Des choses qu'elle devait dire, mais qu'elle ne savait pas dire. Des choses toutes simples, des choses que tout le monde dit tous les jours, partout à travers le monde, des choses qu'elle aurait dû être en mesure de prononçait. Seulement voilà, Millie était construite comme ça : la barrière entre ses pensées et ses paroles était trop solide, c'était un mur infranchissable, si bien qu'on pouvait avoir l'impression de revivre Novembre 89 quand elle parvenait à le fissurer pendant quelques secondes. Pourtant, dans cet océan de non-dits et de temps perdu, il y avait une chose dont elle était sûre : maintenant, elle n'avait plus rien à perdre. Maintenant, il venait de le lui dire, c'était trop tard. Alors, maintenant, elle avait une décision toute bête à prendre : se taire, à jamais, puisque ça ne servirait à rien d'en rajouter ; ou finir de parler, finir de tout dire, pour ne pas qu'ils se quittent avec un goût d'inachevé. Que voulait-il qu'elle dise, après les mots que lui-même venait de lui lancer à la figure ? Voulait-il seulement qu'elle parle ? Est-ce que ça voulait dire « Adieu » ?

Elle aurait dû comprendre. J'aurais dû comprendre... quoi, Teddie ? Évidemment que son cœur avait fait un bon dans sa poitrine, quand il lui avait rappelé ce soir, cet instant, encore accroché en l'air, encore suspendu en l'air, comme un instant magique, intouchable, qui donnait l'impression, aujourd'hui, de n'avoir jamais eu lieu, ou à l'inverse, de continuer, encore et encore, et boucle, et sans cesse, dans une autre dimension. Évidemment que son cœur s'était arrêté, quand il avait enfin mis au clair cette phrase énervante qu'elle n'avait jamais compris. Il ne jouait plus, et comment j'aurais dû le comprendre, moi ? Grâce à quel miracle ? Ça avait toujours été un jeu, et il osait prétendre aujourd'hui qu'elle aurait dû savoir précisément à quel moment ça s'était fini ? Aujourd'hui encore, elle n'en avait aucune idée. Elle avait toujours cru que sa relation avec Teddie avait été la plus pure, la plus vraie qu'elle n'avait jamais eue, mais si c'était si vrai que ça, pourquoi fallait-il que ça s'écroule ainsi, comme si ce qu'ils avaient construit ensemble n'avait jamais été plus solide qu'un château de cartes ? Il lui avait semblé qu'avec Teddie, tout n'avait toujours été qu'un splendide concours de circonstances : leur rencontre, leurs jeux débiles, leurs soirées sur la plage, leur amitié, leur amour, parce que si elle ne savait pas l'exprimer en mots, elle avait quand même envie de croire que ça avait existé.

Oui, ça avait existé. Et ça existait toujours, et ça existerait à jamais. C'était trop facile de dire qu'il était trop tard. C'était trop facile de fuir, comme elle l'avait fait avant lui, pour lui rendre la monnaie de sa pièce. Elle méritait tout, elle en méritait peut-être même plus, mais si on dit qu'il n'est jamais trop tard, c'est qu'il y a une raison : même quand un chapitre se ferme, l'histoire continue. Même si elle perd Teddie aujourd'hui, elle n'en arrête pas moins de vivre. Elle saura trouver le temps de se racheter ; de se faire pardonner. Bon sang, elle avait le sentiment d'être Scarlett O'Hara face à un Rhett Butler en train de faire ses bagages. Elle ne savait pas comment le retenir ; il lui filait entre les doigts. D'un coup, elle était prise d'un élan de rage contre elle-même dû à la peur de le laisser partir. Quoi, elle allait rester là, comme la c*nne qu'elle était, sans parler, sans bouger, sans rien faire ? Juste à attendre qu'il tourne les talons et qu'il la quitte pour toujours ? Elle en avait assez d'être passive. « C'est trop tard, ok. » Elle avait pris la parole sans même s'en rendre compte, avant même d'avoir pu formuler un brouillon dans son esprit ; c'était peut-être mieux comme ça. Au moins elle n'avait plus le temps de réfléchir à ce qui allait franchir ses lèvres. Le mur allait se fissurer davantage, sans doute plus qu'il ne l'avait jamais été. Peut-être même que, cette fois, il allait tomber.

« C'est trop tard. » répéta-t-elle. D'accord. Alors je vais tout dire. Tu vas tout entendre. Et après, seulement après, tu seras libre de partir. « Alors écoute-moi une dernière fois. » Elle attendit quelques seconde, juste pour voir s'il allait l'envoyer bouler, s'il allait partir sans attendre la suite, mais il n'en fit rien ; elle s'en doutait : c'était Teddie. « Je suis désolée. » Il était temps. Elle éprouva un soulagement en réalisant ce qu'elle venait – enfin – de dire, ça lui donna même la force de s'avancer un peu vers lui, de s'approcher plus près qu'elle ne l'avait jamais été depuis la dernière fois qu'ils s'étaient quittés, comme pour le pousser à se souvenir de cette nuit, pour l'obliger à y repenser au fur et à mesure qu'elle avancerait dans son discours : pour que ce soit la dernière image qu'il garde d'elle, comme un précieux souvenir. « Pour ne pas avoir compris. Pour être partie comme une voleuse. Pour m'être cachée derrière “ce jeu”, dès que j'avais peur de mes sentiments. » Elle marqua une pause. Ferma les yeux, et soupira lentement. « Pour Gabriel. » Le plus dur était passé. Elle rouvrit les yeux et verrouilla son regard dans le sien ; dieu, ce qu'il était déstabilisant. Elle manqua elle-même de flancher au contact imaginaire de ses yeux clairs sur son visage : ils n'avaient rien perdu de leur bleu, ils étaient juste un peu assombris par la rancoeur. « Pour tout ce à quoi je pense pas forcément maintenant, mais que j'ai sûrement fait. » Elle exagérait volontairement, mais ce n'était pas de la provocation. Elle essayait simplement de lui rappeler, à sa manière, qu'entre eux-deux, tout avait l'habitude d'être dérisoire, futile, insignifiant. « D'accord, c'est trop tard, si tu veux. Et vas-t'en, si tu veux. Et puis même, reviens jamais si t'en n'as pas envie. On peut toujours se croiser et faire semblant de pas se connaître, hein. Mais tu renonces vite, je trouve. » Tu renonces à moi, à nous, à notre amour, notre amitié, que sais-je, tu renonces, c'est tout. A un quelconque avenir, qu'on voulait pourtant tous les deux. « Et c'est pas parce que tu renonces que je le ferai aussi. Je refuse d'avoir fait tout ça pour rien. J'ai pas fait tout ça pour rien. Je suis pas venue là pour rien, je suis pas devant toi aujourd'hui à te demander pardon pour rien. Laisse moi finir. » Il n'avait pas cherché à intervenir, mais elle préférait quand même l'en avertir, au cas où. « Laisse moi finir parce que la suite est pas évidente. » Elle se surprit à étouffer un rire nerveux, mais un rire quand même. Elle hésita à lui prendre la main, à lui voler un baiser – parce que dieu sait qu'elle en mourait d'envie – à faire n'importe quoi pour rendre cet instant moins étrange, moins pesant, plus drôle. Elle n'en fit rien.

Les secondes qui suivirent semblèrent aussi longue que des heures. Comment formuler « Je t'aime » de sorte à ce que ça n'y ressemble pas ? Mais de sorte à ce qu'il comprenne quand même ? Elle voulait claquer des doigts pour que, l'espace de quelques secondes seulement, tout soit extrêmement simple. Juste le temps de dire « Pardon Teddie » et de l'entendre répondre « C'est pas grave Millie, viens on va s'baigner. » Ça aurait dû se passer comme ça, mais à la place, tout autour d'eux était fragile, prêt à s'effondrer à n'importe quel faux pas. « Teddie... J'vais rentrer “chez moi” et j'vais t'attendre. Toute la soirée, toutes celles qui vont suivre, toute la vie même. Pour toi c'est peut-être plus facile de vivre sans moi, mais de mon côté, être sans toi, c'est mission impossible. C'est vrai, t'es tout le temps dans ma tête, tu me manques tout le temps. Même maintenant, alors que t'es à deux millimètres de moi, tu me manques. » Sans doute n'avait-il aucune idée de l'effort que ça nécessitait en elle, de lui dire tout ça. Millie elle-même peinait à y croire. Elle était scindée en deux parties : celle qui ne se reconnaissait pas du tout, et celle qui avait l'impression de n'avoir jamais été plus vraie qu'en ce moment. Elle était vidée, épuisée par des mots qu'elle n'aurait jamais cru pouvoir sortir de sa bouche. Mais elle avait terminé ; enfin presque. Il manquait juste un petit quelque chose, pour détendre l'atmosphère, pour apaiser les conscience et retirer le trop-plein de sérieux de la situation. Alors, pour conclure, elle afficha un sourire espiègle qu'elle ne savait faire qu'en présence de Teddie et qu'elle pensait avoir oublié, et elle finit juste par une petite phrase tout débile qui portait tout l'espoir du monde :

« J'te dis pas adieu, Teddie Arthur Wadge, j'te dis à bientôt. »
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